• Grèce :: L’enterrement du droit de grève

    Grèce :: L’enterrement du droit de grève

    Après la réquisition des travailleurs du métro, puis des marins, le gouvernement veut offrir au patronat une nouvelle arme contre les travailleurs : interdire le droit de grève.

    Cécile Chams

    Grèce :: L’enterrement du droit de grève

    Les premières salves ont été lancées début février au Parlement par des députés de la coalition au pouvoir, qui ont invoqué « l’intérêt public ».

    Des informations émanant du ministère du Travail sur le projet ont été publiées par le journal conservateur To Vima. Face à une menace de grève de la part du personnel, les entreprises auraient le droit de décréter un lock-out, une fermeture provisoire de l’entreprise.

    Actuellement, une grève peut être déclenchée avec l’accord d’une majorité des affiliés du syndicat de l’entreprise présents à l’assemblée générale. Le projet de loi prévoit qu’une grève serait uniquement autorisée si tout le personnel de l’entreprise donne son accord. Ce qui revient pratiquement à l’interdiction de toute grève. Le ministère prévoit également la possibilité pour le patron de décréter un lock-out en cas de grève de son personnel, ce qui est difficile aujourd’hui.

    Selon les mêmes fuites du ministère, le projet de loi sur les syndicats modifierait la structure du mouvement syndical, en revoyant les conditions d’existence et de fonctionnement des syndicats et en particulier leur droit à l’action au niveau régional. Les fonctionnaires du ministère du Travail estiment qu’« on ne peut permettre qu’un petit syndicat gèle des entreprises publiques ». Le ministre du Travail, Yannis Vroutsis, ajoute que « trente ans se sont écoulés depuis l’adoption de la loi que l’époque, les circonstances et la demande des syndicats avaient imposée ».

    Liquidation des droits syndicaux

    Ce sont les travailleurs eux-mêmes et leurs syndicats qui peuvent décider quels sont les besoins du mouvement syndical aujourd’hui et non le représentant du capital drapé d’un manteau ministériel, réplique Rizospastis (12 février 2013), le quotidien du Parti communiste de Grèce (KKE). Cette liquidation des droits syndicaux ne vise pas seulement les travailleurs du secteur public, mais aussi tous les travailleurs du privé. Elle s’ajoute aux saisies et interdictions déjà prononcées par la Justice contre des grèves, déclarées illégales.

    Cette escalade dans les attaques contre le droit de grève n’est pas une surprise. En février 2011, après consultation de la Cour européenne, la Commission européenne a préparé un projet de règlement contre les grèves des ouvriers des chantiers navals de Finlande et de Suède. Il prévoit que le droit de grève serait conditionné au respect de la « liberté économique » et notamment de la « liberté d’entreprise » et de la « libre prestation de services », c’est-à-dire la mise en œuvre harmonieuse d’une politique au service des intérêts des monopoles.

    Le 12 février 2012, lors du vote contre le deuxième Mémorandum d’austérité au Parlement grec, le groupe parlementaire communiste avait mis en garde contre ces plans. Aleka Papariga, députée et secrétaire générale du KKE, signalait : « Et vous avez signé un autre mémorandum qui dit qu’en Grèce, il n’y aura plus que de la main-d’oeuvre bon marché, très bon marché, et même gratuite; qu’en Grèce, il n’y aura plus de grève, qu’il n’y aura plus de manifestations, qu’il n’y aura plus de rassemblement et que la place Syntagma (face au Parlement, NdlR) sera une zone interdite. »

    http://www.ptb.be


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