• GOODYEAR - Ne laissons pas salir celles et ceux qui luttent !

     GOODYEAR - Ne laissons pas salir celles et ceux qui luttent !
    de : La Louve

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    Un message de colère aux salauds (et plus généralement, un message à toutes celles et tous ceux, où qu’ils se trouvent, qui pensent leur vengeance arrivée, et voir enfin par terre l’un des syndicats CGT les plus courageux et les plus combattifs de ces quinze dernières années) et aussi, un message de soutien, toujours, pour celles et ceux qui luttent , chez GOODYEAR (et partout).

    A ceux qui disent, par exemple chez Dunlop ( Nb : l’usine d’en face "scindée" il y a quelques années sur le projet 4x8 à l’époque organisé pour le patronat par la CFTC et la CGC-CFE) : "Voilà, c’est bien fait, il fallait accepter les 4x8, accepter les régressions sociales, les licenciements...." qu’ils tournent 7 fois leur langue dans leur bouche, parce que, comme l’a dit l’un des ouvriers Dunlop ce matin une une antenne de radio nationale : "Enfin...Il ne faut pas trop la ramener ici, parce que moi je pense que dans quelques mois, nous on fermera aussi, et que cette nouvelle, c’est une bonne nouvelle pour personne" ---

    Qu’ils méditent aussi ce propos d’un syndicaliste de Dunlop : " « Quand la direction présente les résultats du groupe en Europe, Goodyear est classé dernier et nous, on est avant-dernier, glisse amer Wilfried Lebeau, délégué syndical Sud-chimie. Je me dis que si demain Goodyear ferme, on risque d’être les suivants... » Source Courrier Picard ce jour

    Que ces oiseaux de mauvais augure se rappellent des reculs sociaux entérinés et faits signer à Continental, par exemple, par la CFTC et la CGC : les 4x8, le retour aux 40 heures et tout le bazar... ! Tout ça pour quoi ?

    On a vu le résultat de ces sacrifices ! Il n’a pas fallu 2 ans.

    Que dire aussi de General Motors, d’Opel à Anvers... ?

    Laissons un peu de temps aux choses, laissons le temps aux actionnaires de préparer la mise en œuvre des mauvais coups élaborés depuis longtemps, et je crains fort qu’on en reparle également sur la ZI Amiens SUD.... (évidemment, et justement, il ne faut surtout pas, leur laisser ce temps...)

    Alors les donneurs de leçons, les trouillards, les vendus, les réformistes, de bonne ou de mauvaise foi... qui viennent tirer argument a posteriori de la fermeture annoncée de Goodyear Amiens pour dire aux salariés :" Vous voyez , faut pas vous battre, acceptez les reculs sociaux, acceptez de baisser votre pantalon....", surtout à une époque comme celle que nous vivons, ce sont des dégueulasses et il ne faut pas les écouter.

    Ce qui se passe aujourd’hui chez Goodyear, au contraire, confirme la justesse de vue de la CGT Goodyear Amiens Nord, qui depuis le début des propositions de régression sociale a toujours dit que le but des actionnaires, un but prévu de longue date, un but dont témoignaient déjà la vétusté des installations de travail, l’absence d’investissements.... tout ceci corrélé avec les ouvertures d’usines en Europe de l’Est ou ailleurs, c’était de fermer les boites ici à court ou moyen terme.

    N’oublions pas non plus la situation sanitaire à Goodyear, avec un scandale de maladies possiblement induites par les HAP/MCR en suspens, des actions engagées par le CHSCT etc. Avec une responsabilité colossale à la clef qui est une autre excellente raison de tout fermer et tout liquider... lors, qui sera à la barre pour représenter Goodyear quand tous les ouvriers cancéreux malades attaqueront, si tout est fermé, comme le questionne justement Mourad Lafitte dans son documentaire "La mort en bout de chaîne" ?

    Et si ce syndicat et les employés ne se battaient pas ainsi, il y a longtemps, sans doute, que tout aurait fermé, au Nord, au Sud !

    Elle est peut-être là, la réalité.

    Il est possible aussi que si Dunlop "tient" et a bénéficié elle de quelques investissements, jusqu’à présent bon gré mal gré, c’est parce-que Goodyear tient dans la lutte !

    Eussent-ils tenu tous ENSEMBLE, nous n’en serions peut-être pas là. Mais nous verrons — ( je ne souhaite à personne d’être mis à la rue, c’est évident, même pas aux salariés qui se trompent en faisant le boulot du patronat.)

    Alors bien-sûr que l’occasion est trop belle pour les actionnaires, de se gaver encore un peu en effrayant les salariés Dunlop (qui ont déjà montré qu’ils étaient, eux, plus perméables au chantage - et je le dis sans juger car je ne suis pas concernée directement) - un petit retour aux 3x8 , aux 42 heures... dans les semaines à venir ? -, et pourquoi se priver, de faire de la propagande patronale en fermant d’abord Amiens Nord.

    Vengeance. Ni plus ni moins. Vengeance contre des salariés et un syndicat qui depuis des années empêche le patronat de faire ce qu’il veut, comme il veut. Ne soyons pas dupes !

    Oui, ce syndicat, ces salariés ont eu raison, et cent fois raison, de dire "non" aux chantages du patronat, raison de n’accorder aucun crédit aux promesse des actionnaires !

    Raison aussi de se battre comme des pitbulls - de se battre SEULS je précise car on doit souligner que la Confédération nationale ne brille pas par son soutient indéfectible à nos camarades - et ce n’est pas fini !

    Oui, ils ont eu raison de faire confiance à leur raison ! (C’est d’ailleurs une des illustrations les plus récentes - il n’y en avait pas eu depuis très longtemps - de la mise en œuvre de certaines théories économiques dans la pratique !)

    Et si toutes les collectivités de travail des entreprises menacées, (ou, en voie de l’être), menacées dans leur existence MAIS aussi, dans leurs conditions de travail, dans les salaires.... faisaient de même et tentaient ce pari, si enfin le monde du travail de ce pays percutait ce qui est en train de se passer ici, comme ailleurs, et prenait la mesure exacte des choses, bien des luttes aujourd’hui tangentes prendraient immédiatement une allure plus victorieuse. Car l’union fait la force.

    Si vous êtes un salarié qui me lit, n’écoutez pas ceux qui donnent les salariés de Goodyear pour morts et enterrés, n’écoutez pas ceux qui disent qu’ils ont eu tort, qui osent les rendre responsable de ce dont ils vont souffrir, qu’ils risque de SUBIR...

    Au contraire, je vous propose un autre exercice, l’exercice de la raison prolétarienne contre l’exercice de la déraison hystérique des portes-voix patronaux - analysons ensemble l’extrait de cet article qui paraissait en avril 2008 dans Usine Nouvelle :

    "La direction de Goodyear Dunlop France (2 700 salariés sur ses deux sites mitoyens Goodyear et Dunlop) - d’Amiens a précisé dans la soirée de mardi le contenu de son « projet de réduction de production » de l’usine Goodyear qu’elle présentera aux représentants du personnel le 13 mai lors d’un CCE extraordinaire.

    Cette annonce survient à la suite du refus des syndicats de cette usine de signer un accord relatif à une nouvelle organisation du travail (le 4X8), accord signé le 17 mars par les syndicats majoritaires (CGT, FO, CFTC) de l’usine Dunlop située à 50 mètres. Le groupe américain qui produit à Amiens 11 millions de pneus par an - exportés pour 2/3 vers les pays européens - estime que les sites amiénois sont « 25 % plus chers que les sites à environnement comparable en Allemagne ». Il considère que c’est la nouvelle organisation du travail en « 4 X 8 » couplée à un investissement industriel qui devait permettre au complexe picard d’être compétitif.

    Il annonce pour le site Goodyear (1400 salariés) une « réduction de la production journalière de pneumatiques tourisme de 38 % en 2008 » ce qui se traduirait par la suppression, à compter de septembre 2008, de 402 postes permanents au sein de cette usine. Se trouvant dans « l’impossibilité de mettre en œuvre un projet de modernisation » sur le site Goodyear, la direction se dit « contrainte » d’envisager ces mesures « compte tenu de la baisse du marché des pneumatiques tourisme à faible valeur ajoutée en Europe de l’Ouest ». " Source Usine Nouvelle 2008

    Analysons-le cet extrait d’un magazine "sérieux" : les incohérences, la mauvaise foi.... de la direction.

    Qui nous parle de l’Allemagne ("Ach pitite fraulein, groB malheur la fin de la guerre", hein ?) alors qu’elle ne délocalise pas en Allemagne, mais en Pologne, qui nous expliquait déjà tranquillement que le problème n’était pas la vie des gens, mais, noir sur blanc, le taux de profit. Regardons rétroactivement en comparant avec la situation actuelle, la "compétitivité" (sic) du site Dunlop, qui a lui, accepté les reculs sociaux ! Notez comment on annonçait déjà tranquillement que la réduction de la production journalière (donc une VOLONTÉ de la direction) était, de toute manière, mise en oeuvre à hauteur de 38 % ! Ou comment condamner un site - argument qui avait d’ailleurs valu aux Goodyear de faire suspendre les plans et de faire nommer un médiateur... !

    Halte à la propagande patronale, à l’intoxication médiatique !

    On pourrait en trouver des tas d’autres de ce genre d’exemples.

    Pour GOODYEAR, comme pour PSA, pour RENAULT....

    Refusons la fatalité, refusons le chantage, et soutenons les salariés menacés dans leurs luttes ! Ne laissons pas salir celles et ceux qui luttent, si les entreprises ferment ce n’est JAMAIS de la faute de ceux qui luttent. Mais bien celle des seuls qui en ont, eux seuls, le POUVOIR, c’est à dire, les actionnaires, les patrons, dans ce pays, bien secondés par les gouvernements de droite et de gauche.

    Fraternellement à toutes et tous,

    LL

    http://bellaciao.org


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