• Fete du travail ou fete des travilleurs

    Fete du travail ou fete des travilleurs : choisir son camp.

     "L’Humour est la politesse du désespoir..."C’est Vichy qui décrète que le 1er mai est la "fete du travail et de la concorde nationale" en 1941, tentant d’effacer l’origine
    réelle du 1er mai : l’assassinat de trois grévistes en lutte pour la journée de huit heures à Chicago le 1er mai 1886.

    Ne laissons personne, jamais, parler de "fete du travail".

    Il est utile de faire une mise au point historique sur le 1er mai, alors que certains tentent de se l’approprier.

    Contrairement à l’histoire véhiculée, le premier mai n’est pas d’inspiration américaine.

    Il y eut de grandes grèves le 3 mai 1886 dont celle des usines MACK CORMICK à CHICAGO, qui se traduisit par une sauvage repression policière
    par six morts et de nombreux blessés. Suite à ces grèves et aux manifestations qui suivirent, le gouvernement et le patronat américain décidèrent de se débarasser des militants. Huit condamnations à mort furent prononcées sans preuves, malgré la protestation du monde entier, 6 condamnés furent pendus le 11 novembre 1887.

    En France, lors du 3eme congrès de la Fédération Nationale des Syndicats, qui se tenait au Bouscat en Gironde, en octobre 1888, sur impulsion et proposition du Bordelais Raymond Lavigne, le congrès approuva l’idée d’appeler les travailleurs du monde entier à ne pas travailler et à manifester le 1er mai.

    Cinq mois plus tard à paris, le congrès international ouvrier décida en juillet 1889 que le premier mai serait une journée internationale de lutte et vota la motion suivante :

    "Il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions du congrès international de paris. ..........".

    Raymond Lavigne, secrétaire de la fédération des syndicats (la CGT n’existait pas encore mais en 1895), impulsera l’organisation des manifestations du 1er mai 1890 (les premières du genre), celle-ci seront des succès dans de nombreuses villes. A Paris, 100 000 manifestants, comme toujours la police procédera à des arrestations. A Bordeaux il y eut une manifestation imposante avec trois lieux de rassemblement : Place d’Aquitaine (La Victoire), Place de la République et Place Picard. Il y eut 10 000 manifestants en tout, ce qui était un succés d’importance.

    L’année 1891 vit le renouvellement de la manifestation et cette fois toutes les composantes ouvrières s’y associèrent. Les pouvoirs publics décidèrent la repression. A Bordeaux les forces de police et de gendarmerie occupent les 4 lieux de rassemblements et dispersent violement les manifestants qui se replieront l’après-midi dans diverses salles de Bordeaux, dont la Bourse du Travail.

    Mais c’est surtout à FOURMIES dans le Nord que le 1er mai va connaître un grand retentissement. Depuis quelques jours les usines du textile sont en grève. Lors du rassemblement sur la place de l’église, l’armée tire sur les manifestants faisant 9 tués, dont 4 jeunes de 12 à 20 ans, et 4 jeunes filles de 17 à 21 ans et 30 blessés.

    La France entière et l’Europe sont indignés. A la chambre, CLEMENCEAU, alors à gauche, interpelle le 8 mai le gouvernement :

    "Messieurs est-ce que vous n’êtes pas frappés de l’importance qu’a prise cette date du 1er mai... c’est le quatrième état qui se lève et qui arrive à la conquête du pouvoir. Prenez garde ! Les morts sont de grands convertisseurs : il faut s’occuper des morts !".

    A partir de ce moment là, le premier mai deviendra le jour de ralliement universel de la classe ouvrière et de tous les peuples.

    Sources et bibliographie :

    Archives Départementales de la Gironde, de l’Institut d’Histoire
    CGT33, A.Zéavaes : les guesdistes. Cl Willard : les guesdistes. Compère-Morel :
    Jules Guesde. M.Dommanget : Histoire du 1er Mai. G.Seguy : 1er mai 100
    printemps. A.Rossel : 1er mai. Hubert-Roger : Encyclopédie socialiste. Maitron :
    dictionnaire biographique. P.Brana, Cavignac, Cuq : le mouvement ouvrier en
    gironde. A.Anziani : cent ans de socialisme en gironde. Aperçus d’histoire
    sociale 16,36,44.G.Dupeux : Bordeaux au 19eme sicle. Collection "socialiste".
    Comptes-rendus de congrès. Brana IAESn°3.

    Le premier mai appartient au monde du travail et à personne d’autre.

    


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