-
Face à la crise
Mélenchon détaille ses propositions face à la crise
Jean-Luc Mélenchon. (AFP / Bertrand Langlois)Jean-Luc Mélenchon , le candidat du Front de gauche, a détaillé mardi ses propositions face à la crise économique, suggérant par exemple un "protectionnisme européen" ou la création de "quatorze tranches d'imposition" dont la dernière serait taxée à 100%, dans un entretien au Monde.
Il estime que "l'Europe a les moyens d'éteindre l'incendie spéculatif" si la Banque centrale européenne "prête aux Etats aux taux où elle prête aux banques", et si est réalisée une "harmonisation sociale et fiscale".
Jean-Luc Mélenchon propose surtout un "protectionnisme européen" qui passerait par une "mise en place des visas sociaux et écologiques pour toute marchandise entrant dans l'Union (européenne) et l'instauration d'une souveraineté économique qui interdise les délocalisations dans tous les cas où cela aboutit à la perte d'un savoir-faire où à la destruction d'une zone de production".
Les eurobonds, une mesure dont la mise en place par les gouvernements français et allemands a été rejetée récemment mais à laquelle sont favorables les socialistes des deux pays, "ne peuvent juguler" une "crise spéculative", selon Jean-Luc Mélenchon .
Pour sortir de l'endettement, il réitère sa demande de prendre "l'argent là où il est : on augmente les impôts des plus riches et des grandes sociétés".
Il se dit ainsi favorable à "taxer les revenus du capital comme le sont ceux du travail", mais propose surtout "la création de quatorze tranches d'imposition" dont la dernière serait "taxée à 100%".
"Cette dernière tranche toucherait les revenus de 360.000 euros annuels, c'est à dire 20 fois le revenu médian du pays et ne concernerait que 0,05% des contribuables", détaille-t-il.
Dernière proposition, enfin, "l'harmonisation de la taxation des entreprises dans notre pays".
Face à "une description de la dette" avec laquelle on "ne cherche qu'à faire peur", Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé son opposition à un retour à un déficit sous les 3% de PIB d'ici à 2013, comme l'ont proposé Martine Aubry et François Hollande, et les a mis en garde: "Ils ouvrent une fracture dans la gauche qui va la diviser".
"Fort heureusement", s'est-il toutefois réjoui, "il y a des voix qui s'opposent", a t-il dit, distribuant les bons points à Europe Ecologie-Les Verts ou au socialiste Arnaud Montebourg, "dont la résistance est précieuse".
http://www.liberation.fr/politiques/01012355660-melenchon-detaille-ses-propositions-face-a-la-crise
Dette : Pour Martin Hirsch, une simple contribution symbolique des hauts revenus ne suffira pas
Martin Hirsch. (Robert Pratta / Reuters)L'ancien Haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, estimant qu'une taxation des hauts revenus "ne serait certainement pas à la hauteur des enjeux", propose mardi d'"agir pour que s'exerce la responsabilité sociale" des plus fortunés.
Une taxation de 1% à 2% des revenus supérieurs à 1 million d'euros annuels, "ne serait certainement pas à la hauteur des enjeux (...)", écrit M. Hirsch dans Le Monde.
"C'est une véritable stratégie qu'il faut mettre en oeuvre, ce n'est pas une mesure symbolique qui suffira", poursuit-il. "On a beaucoup parlé de la responsabilité sociale des entreprises. Il serait bon d'agir pour que s'exerce la responsabilité sociale des multimillionnaires".
Pour modérer les plus hautes rémunérations, il suggère notamment que "l'assemblée générale des actionnaires soit compétente pour fixer les dix plus hautes rémunérations de l'entreprise, tous avantages compris".
Et pour distinguer "ce qui relève d'un salaire (...) de ce qui peut récompenser les dirigeants pour les décisions visionnaires, créatrices de valeurs, qu'ils sont susceptibles de prendre", "il faudrait faire du dirigeant un détenteur stable du capital de l'entreprise qu'il dirige, en le rémunérant sous forme de participation bloquée pendant au moins cinq ans", propose-t-il.
M. Hirsch estime que les plus hautes rémunérations peuvent contribuer "à hauteur de 1 ou 2 milliards à la réduction du déficit budgétaire, ce qui correspond, par exemple, à une taxation à 70% de la part des rémunérations supérieure à 500.000 euros par an".
Le gouvernement doit annoncer mercredi les mesures retenues pour respecter ses engagements de réduction du déficit public cette année et en 2012. Parmi elles devrait figurer une taxation directe des bénéficiaires de très hauts revenus qui pourrait être une nouvelle taxe sur les ménages "ultra riches", de 1% ou 2% sur les revenus dépassant un million d'euros par an, ce qui rapporterait 150 à 300 millions.
Martin Hirsch avance par ailleurs l'idée d'une fondation, "administrée par ceux qui y déposeraient une part de leur fortune, pour investir dans le 'social business'".
-
Commentaires