• Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

     

    Réuni ce vendredi et samedi à Bruxelles, le Conseil européen doit adopter le pacte pour l'euro. Des syndicats d’une quinzaine de pays, avec la Confédération européenne, la CGT, FO, la CISL italienne, le FGTB belge..., des ONG avec Attac, les Économistes atterrés, appellent à une vaste mobilisation pour construire une autre Europe.

    «Nous voulons une Europe plus sociale, plus écologique et plus démocratique à l’intérieur, reposant sur la coopération et la solidarité entre les personnes et entre les peuples. (...) Nous sommes pro-Europe, au sens où nous croyons qu’une meilleure intégration économique et sociale est possible au niveau européen, et qu’elle est nécessaire. » C’est au nom de ces valeurs qu’une quarantaine d’organisations syndicales et d’associations d’une quinzaine de pays européens appellent à une vaste mobilisation des salariés et des peuples contre le pacte de compétitivité d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy qualifié de « véritable déclaration de guerre aux peuples d’Europe » (L'Humanité a été la première à alerter sur le sujet: lire l'article).

    Ces organisations, réunies les 10 et 11 mars derniers à Bruxelles, pour la première Conférence sociale de printemps, ont adopté un communiqué de presse (lire ci-dessous), une déclaration finale, et un programme d’actions. Elles ont en outre décidé de convoquer chaque année une telle réunion avant le sommet de printemps de l’Union européenne. Cette initiative est d’autant plus importante que s’ouvre demain dans la capitale belge un sommet de l’Union européenne qui doit avaliser ce pacte. Elle intervient en outre dans un contexte social et politique où seule une riposte significative à cette politique est à même de faire reculer le doute et la désespérance dans les milieux populaires des différents pays de l’Union.

    Le communiqué de presse des participants à la conférence remet en cause la « gouvernance économique » antidémocratique envisagée par le pacte et qui conduirait à enfermer les peuples dans le carcan de l’austérité. Il propose que la situation budgétaire des pays de l’UE soit rétablie autrement que par des coupes dans les dépenses et il met en cause l’obsession antisalariale des dispositions envisagées. Dans leur longue déclaration les organisations du Printemps social précisent leur « vision pour l’Europe ». Elles y abordent les « politiques monétaires », les « budgets, les dettes et la fiscalité », les « politiques salariales, la compétitivité et la précarité », les « pensions », et enfin la « politique commerciale extérieure de l’UE ». Sur chacun des points elles font « quelques propositions ». Ainsi, élément particulièrement important, elles mettent en cause la Banque centrale européenne (BCE) « les politiques monétaires de l’Union » qui « conduisent ainsi à ce que les États-membres soient excessivement sous l’emprise des marchés financiers ». Elles considèrent que « la BCE devrait pouvoir financer les déficits publics sous contrôle démocratique européen ». Elles reprennent aussi à leur compte la proposition controversée du président de l’eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et du ministre italien des Finances Mario Monti, d’émettre des « obligations européennes » pour couvrir les déficits publics.

    UNE EURO-MANIF À BUDAPEST LE 9 AVRIL

    Enfin, la conférence appelle à la mobilisation. « Tous les mouvements et organisations présents à la conférence sociale, est-il indiqué, approuvent pleinement le programme de la semaine d’actions annoncée par la CES, et l’euro-manif convoquée à Budapest ce 9 avril. Au-delà, il s’agit aujourd’hui de construire un réseau de solidarité et des mobilisations européennes massives et pérennes permettant de bâtir les rapports de forces nécessaires contre cette offensive sans précédent sur les droits des peuples et des travailleurs. » En outre, ils interpellent les responsables politiques. Ils rappellent que le « Parlement européen aura à un rôle important àjouer » et affirment que chacun doit « se positionner clairement ».

    LA GAUCHE CONTRE LE PACTE DE COMPÉTITIVITÉ

    Cette interpellation peut aider à faire bouger les lignes au niveau politique. En France, à gauche, le PCF et le Parti de gauche ont très tôt appelé à l’action contre le pacte de compétitivité. Le Parti socialiste l’a également dénoncé, se prononçant pour « un pacte de compétitivité et d’emploi ». Il y propose notamment l’émission d’euro-obligations et une taxation des transactions financières pour financer une grande politique d’investissement à l’échelle européenne. À l’initiative du PCF, le Parti de la gauche européenne (PGE) a, lui, engagé une campagne de signatures en faveur de la création d’un fonds de développement social qui contribuerait au financement des dépenses publiques. Ce fonds serait également alimenté par une taxation des transactions financières mais aussi par une mobilisation de la capacité de la BCE à créer de la monnaie. L’initiative du Printemps social est ainsi appelée à des rebondissements divers.

    • A lire:

    LES PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE SOCIALE DE PRINTEMPS. Voici la liste des participants à cette première Conférence sociale de printemps : CES ; CSI : EPSU ; France : CGT, FO, FSU, Solidaires, les Économistes atterrés, LDH ; Belgique : FGTB, CSC ; Italie : CGIL, CISL, Mais, Forum italiano dei movimenti per l’acqua ; Portugal : CGTP ; Espagne : CIG, ELA, ESK ; Roumanie : CSDR, BNS, Cartel Alfa, Romanian social forum ; Norvège : agforbundet ; Hongrie : MSZOSZ, MOSZ ; Attac (Fr., Be., All.) ; Transnational Institute ; European Anti Poverty Network ; Réseau justice fi scale ; Transform (Autriche ; Rép. tchèque ; Pologne) ; CADTM ; réseau Seattle to Brussels ; Caritas Europe ; Association européenne des droits de l’homme ; Nordic Welfare Campaign ; Conf of Kurdish Associations Europe ; Corporate Europe Observatory (CEO) ; Global Social Justice ; Euromarches ; Global Alliance for Immediate Alteration ; Degrowth.

    PIERRE IVORRA


    votre commentaire
  • Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

     

    Plus de 20.000 manifestants sont attendus dans les rues de Bruxelles ce jeudi, jour du sommet européen devant notamment discuter de la convergence des politiques économiques des États membres.

    Les militants de la FGTB ont commencé à se réunir dès l’aube en quatre points de la capitale (lire l’infographie) et convergeront vers la rue de la Loi, en passant par les sièges de la Banque nationale, d’Electrabel et de Business Europe, la fédération patronale européenne. Rue de la Loi, ils rejoindront d’autres manifestants, conviés par la Fédération européenne des syndicats.

    Ambiance bon enfant 

    Vers 9 heures, la mobilisation est forte, il y a déjà beaucoup de monde alors que le cortège part en direction d’Electrabel. L’ambiance est très détendue, très bon enfant. On remarque aussi la présence de syndicalistes libéraux alors qu’ils avaient dit qu’ils ne manifesteraient pas.

    Rien que pour ce cortège, il y a plusieurs milliers de manifestants, avec également une présence flamande non négligeable. L’ambiance est toujours très décontractée, loin des tensions que d’aucuns prévoyaient.

    Selon les syndicats, il y aurait plus de 8.000 manifestants dans le cortège “Midi”. Plusieurs policiers confirment qu’on attend 15.000 manifestants en tout, rue de la Loi.

    Halte à la BNB 

    Du côté de la Banque national, 1.500 militants FGTB-ABVV battent le pavé. Des calicots ont été déroulés par les manifestants à l’entrée de la banque, le tout accompagné de quelques pétards et fumigènes.

    Philippe Van Muylder, Secrétaire général de la FGTB de Bruxelles, a ensuite expliqué aux manifestants le pourquoi d’une halte à la BNB.

    “A partir du 1er avril, la Banque nationale sera chargée du contrôle bancaire mais aujourd’hui rien n’est prêt pour exercer ce contrôle en Belgique”,a-t-il affirmé.

    “L’Europe se trompe de cible et exige que les Vingt-sept s’attaquent au monde du travail alors que nous demandons une taxe sur les transactions financières”,a-t-il ajouté.

    À l’autre bout de la ville, au Heysel, la CSC organise, elle aussi une concentration, au pied de l’Atomium : 8.000 manifestants y sont attendus.

    En raison de divergences de vues sur les modalités de l’action, les deux grands syndicats belges ont décidé de manifester séparément.

    Mais leurs revendications sont les mêmes. Ils entendent s’opposer aux projets de gouvernance économique européenne.

    Perturbations à la Stib 

    Sur le réseau tram, le 81 est limité à Merode depuis 7 heures. Le 25 est limité dans un sens à Meiser et dans l’autre sens à Hansen-Soulie. Le 7 est limité à Léopold III dans un sens et à Hansen-Soulie dans l’autre sens. Une navette est prévue de 7h30 à 9 heures entre Meiser et Hansen-Soulie.

    Quant aux trams 92 et 94, circulant notamment le long de la rue Royale, ils seront interrompus entre Botanique et Stéphanie.

    Concernant le réseau bus, la moitié des lignes seront déviées ou limitées durant l’heure de pointe du matin.

    Enfin, sur le réseau du métro, les stations Schuman et Maelbeek seront fermées par ordre de police dès le début du service jusqu’à environ 14 heures. La station Parc pourrait également être fermée durant une partie de la matinée si

    la situation l’exige, ajoute le communiqué de la STIB.

    La STIB confirme que les systèmes de déviation fonctionnent bien, notamment au niveau des stations Mérode et Montgomery. Il y a beaucoup de monde dans le métro. Les lignes de bus 92 et 94 roulent encore sur la rue royale, mais cela risque de changer en fin de matinée selon la situation.

    Pour plus d’informations, les usagers peuvent consulter le site www.stib.be ou se renseigner au numéro d’appel 070/23.2000.

    Ralentissements aux entrées de Bruxelles 

    De nombreux ralentissements sont constatés aux diverses entrées de la capitale surtout au niveau de la E411 et de la E40 où les tunnels Reyers et Meiser, en direction du centre, sont fermés.

    Le ring extérieur reste la meilleure alternative pour pénétrer ce matin dans Bruxelles.

    Attention, les principaux axes du centre-ville sont fermés à la circulation. Et cela coince également du côté des avenues Van Praet et De Tervueren. A éviter absolument bien que le tunnel Van Praet a été rouvert au trafic vers 9 heures. A l’instar des Petite et Grande Ceintures où les problèmes de circulation sont en grosse partie résorbés.

    Côté A54, Charleroi–Nivelles, ça roule sans trop de soucis.

    Les trains roulent 

    Mis à part les habituels retards, il n’y a pas de soucis particuliers sur le réseau ferroviaire en matinée.

    B.Dy, A.G. (avec Belga)


    votre commentaire
  • Lampedusa : Marine Le Pen et le fantasme raciste et délirant d'une arrivée massive d'immigrés

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenneEn se rendant à grands renforts de micros et caméras sur l'île de Lampedusa, Madame Le Pen prétendait vouloir « attirer l'attention » sur l'arrivée de candidats tunisiens à l'immigration en Europe. Évidemment, il ne s'agissait pour elle que de se faire de la publicité sur le dos de la révolution tunisienne.

    Pendant que la terre entière s'inquiète pour le sort de peuples qui connaissent des heures tragiques, Marine Le Pen et ses amis de la Ligue du nord n'ont rien trouvé de mieux que d'agiter le spectre d'une arrivée « de centaines de milliers» d'immigrés. Un fantasme raciste et délirant n'existant que dans sa pauvre imagination.

    Comme le lui ont rappelé les habitants de Lampedusa venus l'accueillir, « le monde est en couleurs, faites-vous une raison » et le destin du monde est avant tout un destin commun. L'heure est plus que jamais à la solidarité internationale et à la coopération pour un développement humain durable et partagé.

     

    Marine Le Pen accueillie à Lampedusa par... des manifestants

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenneOutre un membre de la Ligue du Nord et le maire de Lampedusa, la présidente du FN a dû frayer, dès son arrivée, avec des manifestants anti-racistes.

    Le paysage a changé. Pas les slogans. “Solidarité avec les sans-papiers, Racistes dehors, Lampedusa n’est pas raciste, Le monde est en couleurs, faites-vous en une raison”.
    A l’arrivée de Marine Le Pen à Lampedusa, cette petite île italienne perdue au sud de la Sicile, une centaine de personnes ont bruyamment manifesté leur désapprobation.

    La patronne du FN a été accueillie par Bernardino De Rubeis, membre de la Ligue du Nord, parti populiste italien, le maire de Lampedusa qui doit faire face à l’arrivée de milliers de clandestins, en particulier tunisiens, depuis la mi-février.

    La présidente du FN ne s’est pas démontée pour autant. Elle a expliqué que cette visite très médiatisée de trois heures servait à “attirer l’attention de l’Europe” sur le flux de clandestins en provenance d’Afrique du Nord, pour “apporter son soutien aux habitants de Lampedusa qui ont le sentiment d’être abandonnés”. “Je suis dans mon rôle de députée européenne”, a-t-elle conclu.
     


    votre commentaire
  • Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

     

    Document exclusif. Danger ! Le texte que nous vous présentons a été obtenu par le député européen Patrick Le Hyaric. Il contient le programme de régression sociale qu’entendent mettre en œuvre les États de la zone euro pour satisfaire les appétits voraces des marchés.

    Ce document, daté du 25 février et préparé par le président de la Commission José-Manuel Barroso et le président du Conseil Herman Van Rompuy, est le dernier avatar d’une série de textes visant à faire payer aux peuples les dettes contractées par les États auprès des marchés financiers… quand il fallait sauver ces derniers. Ce texte a été présenté la semaine dernière aux pays de la zone euro, pour préparer le sommet extraordinaire de vendredi. Au sortir de celui-ci, les chefs d’État et de gouvernement annonceront l’avènement d’une ère nouvelle, celle de la coordination des politiques économiques des États membres. En fait, c’est la fuite en avant dans l’application de politiques inefficaces. Pour preuve, la note de la dette de la Grèce a été baissée lundi. Résultat : Athènes a dû emprunter hier à un taux d’intérêt plus élevé qu’il y a un mois. Pour le moment, la réponse de l’Union européenne (UE) a consisté à créer un Fonds européen de stabilisation financière (FESF). Ce fonds emprunte sur les marchés, avec la garantie des États de la zone euro. Ensuite, l’argent ainsi levé est prêté à 5 ou 5,5 % aux États étranglés par les marchés. Pour le moment, la Grèce et l’Irlande ont bénéficié de ce type de disposition. Mais pour pérenniser le dispositif, l’Allemagne exige de ses partenaires une discipline budgétaire de fer, et l’application des recettes de son modèle : modération salariale, augmentation de l’âge du départ à la retraite, etc. Le 12 janvier, dans une communication, la Commission a fait des propositions en ce sens. Elles ont été recyclées début février dans le « pacte de compétitivité » de la chancelière allemande Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy. C’est la dernière mouture, concoctée sans consulter ni le Parlement européen ni les Assemblées nationales que nous vous présentons. Ce texte secret est pis que le traité de Lisbonne. Car il intervient dans des domaines jusqu’ici de compétence nationale comme la formation des salaires et le système de retraites.

    A lire : L'éditorial de Patrick Le Hyaric : Refuser le pacte de l’argent

    A lire : Le texte intégral du projet

    Le décryptage de la rédaction

    • Les Parlements dépossédés

    Réduits au simple rôle d’exécutants, les Parlements nationaux – donc les peuples – n’auraient plus la maîtrise de certaines politiques. -> la suite

    • La retraite en ligne de mire

    Aucune limite n’est donnée pour repousser l’âge de départ à la retraite et diminuer le niveau des prestations sociales. -> la suite

    • Les salariés au régime sec

    Sous le diktat de la compétitivité, les États devront « garantir une modération salariale » dans le privé comme dans le public. -> la suite

    • Commercer sans entraves

    Si le traité de Lisbonne avait déjà contribué à lever certaines barrières concurrentielles, ce texte propose d’aller encore plus loin. -> la suite

    • Le choix de la précarité

    Comme la stratégie de Lisbonne, le document promeut la « flexicurité ». Une notion qui a permis de déréglementer le marché du travail. -> la suite

    • Une TVA antisociale

    La Commission veut transférer les cotisations sociales payées par les entreprises vers une hausse de la taxe à la consommation. -> la suite

    • La rigueur devient la norme

    Pour garantir que les budgets nationaux répondent aux besoins du capital, «ils» proposent de constitutionnaliser l’austérité. -> la suite

    Document exclusif : Le texte intégral du projet

    Gaël De Santis


    votre commentaire
  • L’Allemagne ne veut pas aider les cinq Etats  européens en faillite.

    Berlin est opposé au rachat d'obligations par le fonds de secours

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne



    Berlin (awp/afp) - Le gouvernement allemand est opposé au rachat d'obligations publiques par le futur fonds de secours européen, dit "mécanisme européen de stabilité" (ESM), pour soutenir la zone euro, a indiqué jeudi un haut responsable gouvernemental.

    "Nous ne sommes pas en faveur d'un rachat d'obligations sur le marché secondaire", par le fonds en cours d'élaboration, que ce soit de manière directe ou indirecte, a déclaré cette source haut placée qui a requis l'anonymat.

    Berlin ne s'était jusqu'ici pas prononcé clairement sur cette question, point épineux des discussions menés par les pays européens pour prévenir et résoudre de nouvelles crises des finances publiques dans la zone euro.

    Depuis mai 2010, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé au rachat de près de 80 milliards d'euros de titres de dettes émis par la Grèce, l'Irlande et le Portugal, afin de faciliter le refinancement de la dette de ces trois pays.

    Son président Jean-Claude Trichet plaide pour un transfert de cette faculté à l'ESM.

    La question sera au menu d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro vendredi à Bruxelles. Les décisions finales doivent être prises à un autre sommet à la fin du mois (24/25 mars).

    Celui-ci doit notamment instituer l'ESM comme fonds de secours commun permanent, qui aidera à l'avenir les pays en difficulté financière.

    En contrepartie, Berlin continue à insister sur un "pacte de compétitivité" qui lierait les pays de la zone euro, et sur lequel, selon le haut responsable, "un haut degré de consensus" a été atteint.

    Mais le pacte en question sera finalement un catalogue "d'engagements nationaux" pris par les Etats, notamment en termes de coûts salariaux et de discipline budgétaires, bien loin des obligations d'alignement sur un modèle que Berlin voulait imposer à ses partenaires encore il y a quelques semaines.

    Le gouvernement allemand tentait de faire contre mauvaise fortune bon coeur jeudi. "Les travaux préparatoires vont dans la bonne direction, ils contiennent des éléments importants pour nous", selon la source gouvernementale, qui a qualifié "d'acceptables" les propositions sur la table.

    Un premier projet plus contraignant initié par Paris et Berlin avait été fortement critiqué par certains autres pays.

    jq (AWP/10 mars 2011 14h16)http://www.romandie.com


    votre commentaire
  • Europe: Alerte rouge

     

    Par Patrick  Le Hyaric Directeur  de l’Humanité.

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    Il se prépare, dans les cénacles européens, un violent coup de force antidémocratique et l’accélération de la destruction de nos acquis sociaux allant encore au-delà de ce que nous pouvions imaginer avec le traité de Lisbonne.

    Un document de travail daté du 25 février 2011, actuellement entre les mains des gouvernements, baptisé « Coordination améliorée des politiques économiques dans la zone euro. Principaux éléments et concepts » le révèle. Il contient un nouvel arsenal d’une horrible offensive antisociale qui risque d’être livrée aux travailleurs, aux jeunes, aux retraités, dans les mois à venir. Ce document, camouflé aux citoyens, est destiné à préparer le Conseil de l’Euro du 11 mars et le Conseil européen des 25 et 26 mars prochains.

     Une intégration économique de l'Union européenne encore plus poussée

     Il constitue la dernière mouture du pacte de compétitivité dont la presse économique a tenté de faire croire, les jours derniers, qu’il serait adouci. On y parle ni de création d’emplois, ni de développement industriel et agricole, ni des services publics, ni de l’amélioration du pouvoir d’achat. Il commence par ces lignes qui disent exactement leur choix politique : « Le pacte vise à approfondir le pilier économique de l’union monétaire en favorisant la convergence entre les économies de la zone euro. » Donc, est projetée une intégration capitaliste encore plus poussée de l’Union européenne. En vérité, il s’agit d’un pacte franco-germanique pour gérer l’économie européenne, à partir des pays de la zone euro, avec les critères des dirigeants de la droite allemande et en réponse aux demandes du capital européen.

    Je ne fais ici qu’énumérer un certain nombre de ces graves et lourdes décisions en préparation.

    Il est demandé de mettre plus en concurrence les salaires, tout en mettant en place un mécanisme « d’ajustement des salaires sur la productivité ». « Les hausses de salaires étendues et prolongées peuvent signaler une érosion de la compétitivité », est-il écrit noir sur blanc.

    Au nom de la lutte contre les déficits publics (« la viabilité des finances publiques »), il est demandé expressément de diminuer les salaires dans le secteur public (« modération salariale », disent-ils), démanteler les systèmes de retraite publique et de sécurité sociale, reculer l’âge de départ à la retraite. Celui-ci est prévu à soixante-sept ans dans une première mouture. Face aux protestations, le texte appelle à « indexer l’âge de la retraite sur l’espérance de vie, en réduisant les retraites anticipées et en utilisant des incitations pour rester plus longtemps au travail ».

     

    Promouvoir le précariat

    comme norme de l’emploi.

     

    De premières études sur le projet sarkozyste d’harmonisation de la fiscalité entre la France et l’Allemagne concluent à une augmentation de l’impôt sur le revenu en France. Voilà que ce document en rajoute en « privilégiant une taxation de la consommation par le biais de la fiscalité indirecte », la plus injuste comme chacun sait (version européenne de la TVA sociale). Par contre, sera recherchée « une assiette commune de l’impôt sur les sociétés », donc une baisse de ce dernier dans notre pays.

    S’agissant du travail, il est demandé d’appliquer partout la « flex-sécurité », c’est-à-dire de promouvoir le précariat comme norme de l’emploi. Le Conseil européen veut même s’occuper de la manière dont doivent être menées « les négociations sociales », allant jusqu’à préconiser « la révision des dispositifs de fixation des salaires » pour « augmenter la décentralisation dans le processus de négociation et le mécanisme d’indexation ». Donc, plus de négociations globales collectives, mais des fragmentations par secteur, voire par territoire.

    Le projet du Conseil européen demande de « lever toute restriction d’ouverture dans la vente qui était fondée sur des critères horaires ou géographiques ». Autrement dit, les magasins seront obligatoirement ouverts le dimanche, et plus si nécessaire. Des secteurs et des professions qui jusque-là étaient protégés par des quotas, comme les pharmacies, les taxis, les notaires, les vétérinaires, les coiffeurs, les architectes, etc., seront ouverts et mis en concurrence. C’est d’ailleurs ce que proposait le fameux rapport Attali

    Et le texte caché invente le concept de « frein de dettes ». Ceci sera obtenu par le contrôle a priori des budgets des États, des budgets sociaux par le Conseil ou la Commission contre les Parlements nationaux. Et, pour la première fois, est envisagé dans un texte d’origine européenne la nécessité de modifier les constitutions nationales pour y insérer l’interdiction de faire des « déficits ».

    Pour bien démontrer sa volonté de fer, le tandem Sarkozy-Merkel, veut que « chaque État membre de la zone euro s’entende pour définir au plus haut niveau (c’est-à-dire au niveau des chefs de gouvernement, mettant ainsi de côté la Commission et le Parlement) des objectifs concrets à atteindre dans les douze mois ».

     Il faut stopper cet horrifiant projet de guerre antisociale et antidémocratique

     Il y a donc urgence ! Il faut vite stopper cet horrifiant projet de guerre antisociale et antidémocratique. Alors que des peuples se libèrent en ce moment de dictatures, les institutions européennes, elles, souhaitent à jamais installer sur notre continent la dictature de la finance contre les droits sociaux et humains.

    Mobilisons-nous comme nous l’avons fait contre la directive Bolkestein et le projet de Constitution européenne. Face à une telle attaque projetée, toutes les forces progressistes politiques et sociales ont le devoir de travailler à rassembler largement l’ensemble des couches sociales dans leur diversité. Toutes vont être touchées de manière nouvelle et aggravée par ce pacte pour les forces de l’argent. Le 20 mars, quelques jours avant la réunion du Conseil européen, le bulletin des candidats de rassemblement du Front de gauche aux élections cantonales permettra d’opposer un refus catégorique à de tels projets.

     

    * Vice-président du groupe GUE/NGL au Parlement européen.

    Patrick  Le Hyaric


    votre commentaire
  • L’Insee a révisé ses calculs. Le coût de la main d’oeuvre dans l’industrie en France est toujours inférieur à celui pratiqué en Allemagne. La ficelle était grosse. Mais le Medef et le gouvernement se sont vautrés dans l’erreur.

     Lecture


     

    Non,  les Allemands ne travaillent pas (encore) pour moins cher que les Français. C’est ce que vient de révéler l’Insee. L’institut a recalculé les coût horaires de la main d’oeuvre dans l’industrie : résultat il s’élève à 33,16 euros en France et 33,37 euros en Allemagne.

     

    Voici la campagne d’intoxication du Medef bien ébréchée. Le mois dernier, Laurence Parisot avait fait tout un foin des comparaisons entre la France et l’Allemagne Selon un document distribué à la presse, le coût horaire de la main d’œuvre, tous secteurs confondus, s’élevait à 37,41 euros en France contre seulement 30,2 en Allemagne. De quoi démontrer que décidément les charges sociales sont insupportables chez nous, et entamer une campagne pour l'instauration de la TVA sociale afin de soulager le fardeau des entreprises.  Ce faisant, Le Medef a fait une erreur, forcément consciente  : comme les économie sont différentes, les structures des salaires le sont aussi.  La seule comparaison valable est celle des secteurs, et particulièrement ceux de l’industrie, qui sont confrontées à la concurrence internationale. Or le rapport de COE-Rexecode, remis à Eric Besson, ministre de l'Industrie, était, lui, très méfiant vis-à-vis des statistiques de l'Insee. Le rapport insiste sur le fait que les produits français ont perdu la "compétitivité-prix". En clair, à qualité égale, ils sont plus chers que leurs concurrents allemands.

     

    L’Insee, de son côté, à rectifié une grave erreur de calcul, puisque l’Institut avait sous-estimé le nombre d’heure pratiqués en France (le coût horaire, c’est la rémunération annuelle ou mensuelle charges comprises, divisée par le nombre d’heures travaillées). Une bourde que les statisticiens avaient déjà faite lorsqu’en 2007, ils avaient estimé le nombre d’heures supplémentaires pratiquées en France.

     

    Selon l'Insee, la hausse des salaires horaires  a été de 13,33% dans l'industrie manufacturière en France (et non 27,9% comme calculé avec un coût horaire de 37,41 euros) et de 8,34% en Allemagne entre 2004 et 2008. On peut penser que les prix sont dorénavant équivalent des deux côtés du Rhin. Maintenant que les comptes sont redressés, on s’aperçoit que le prix du travail augmente plus vite en France qu’en Allemagne, mais que ce n’est pas cela qui explique que les produits germaniques s’exportent de mieux en mieux au contraire du made in France.

     

    Rédigé par Hervé Nathan


    votre commentaire
  • Parole de femme
    La mise en place de l’euro, il y a une décennie, s’était accompagnée d’un « pacte de stabilité et de croissance ». La promesse d’un développement économique durable avait permis de vendre le projet à l’opinion publique. Mais aujourd’hui, dans toute l’Europe, il n’y a ni stabilité, ni croissance. L’économie européenne plonge dans une profonde crise économique et sociale, au point de miner la viabilité de la monnaie européenne. Partout, le capitalisme a ruiné les finances publiques. Après avoir renfloué des banques mises en difficulté par leurs activités spéculatives, les Etats enregistrent des niveaux d’endettement sans précédent. La faillite qui guettait le système bancaire guette aujourd’hui les Etats. En France, la production industrielle est de 10 % inférieure à son niveau de 2008. Les capitalistes et les gouvernements à leur service suppriment des emplois à une échelle massive. Toutes les statistiques montrent une aggravation brutale de la « grande misère ». La régression frappe les salaires, les conditions de travail, les retraites, le système éducatif, la santé publique et le logement. Les services publics ont été partiellement ou totalement détruits.

    Parasitisme

    L’une des indications les plus frappantes du parasitisme des capitalistes, c’est le fait que les banques et grandes entreprises qui ont pris des centaines de milliards d’euros dans les caisses des Etats sont à présent les premières à exiger un « assainissement des finances publiques ». La classe dirigeante fait payer les conséquences de ses propres activités spéculatives aux salariés, aux chômeurs, aux retraités et aux étudiants. Elle veut accélérer la destruction de toutes les conquêtes sociales du passé dans le but de garantir ses profits et ses intérêts égoïstes. Pour la masse de la population, l’austérité et les sacrifices ; pour les capitalistes, des profits garantis et aussi massifs que possible : voilà le programme qu’ils sont parvenus à imposer à tous les gouvernements européens, qu’ils soient de droite ou de gauche.

    En France et à travers l’Europe, les jeunes et les travailleurs commencent à résister à cette offensive dévastatrice. La lutte contre la réforme des retraites, en France, en était un exemple. D’autres mobilisations de grande envergure ont eu lieu en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, en Irlande et en Grande-Bretagne. Et ce n’est qu’un début. Les gouvernements et les grands groupes médiatiques prétendent que les mesures d’austérité sont certes « douloureuses », à court terme, mais qu’elles finiront par ouvrir la voie à une nouvelle période de croissance. En l’absence d’autres explications, de nombreux travailleurs sont prêts – pour le moment – à accepter cet argument. Mais ils changeront d’avis dans les années qui viennent. Car la crise actuelle est bien trop profonde pour être surmontée par des expédients superficiels. Les capitalistes le savent, mais les travailleurs n’ont ni le temps ni l’habitude d’étudier de près les questions économiques. Ils apprendront, non pas, pour la plupart, à partir d’analyses et d’explications théoriques, mais dans la grande école de l’expérience individuelle et collective.

    Pendant de longues années, le capitalisme européen, comme le capitalisme américain, avait artificiellement dopé la croissance par un recours massif au crédit, c’est-à-dire par l’endettement. Depuis les années 90 et 2000, la quantité de ce capital fictif injectée dans l’économie a connu une expansion fulgurante. La conséquence de cette politique fut d’accroître artificiellement la demande. Mais cela ne pouvait que reporter l’avènement d’une crise de surproduction. D’une part, le crédit poussait non seulement à la demande, mais aussi à la production. D’autre part, l’inconvénient des dettes, c’est qu’il faut les rembourser – avec les intérêts. Et désormais, la crise de surproduction se double d’un endettement colossal des ménages et des Etats.

    En France, le niveau d’endettement de l’Etat avait déjà atteint des proportions alarmantes avant la crise. Mais la chute des recettes fiscales, conjuguée aux mesures dites de « relance économique » – qui, comme la « prime à la casse », sont en fait des subventions publiques aux capitalistes, – et surtout aux centaines de milliards d’euros versés dans les caisses des banques, ont énormément aggravé l’endettement public, dont la valeur cumulée dépasse aujourd’hui 1600 milliards d’euros. Ceci représente 84 % du PIB, soit un ratio encore plus important que celui du Portugal (76 %) ou de l’Irlande (66 %). L’année 2010 rajoutera au moins 150 milliards à ce montant. Nous disons « au moins », car le déficit du premier semestre était déjà de 102 milliards. Et ce phénomène n’est pas limité à la France. Il concerne pratiquement toute l’Europe, les Etats-Unis et bien d’autres pays. Pour l’année 2010, la somme des déficits des Etats-Unis et des pays d’Europe se situera entre 3000 et 4000 milliards d’euros. Et les économistes annoncent un chiffre encore plus élevé pour 2011.

    Contagion

    Cette situation ne peut pas continuer indéfiniment. La Grèce et l’Irlande seraient déjà en faillite sans l’intervention des grandes puissances européennes et du FMI. Mais ce même problème surviendra prochainement en Hongrie et au Portugal. Et la contagion ne se limitera pas aux économies « périphériques ». Le « rendement de la dette » de l’Espagne et de l’Italie a fortement augmenté. Autrement dit, les banques qui prêtent à ces Etats leur imposent des taux d’intérêt plus élevés, compte tenu du risque accru de non-paiement. Il est très significatif, à cet égard, que les taux imposés à l’Etat français soient en hausse. Ils sont passés de 2,46 % en août 2010 à 3,26 % en décembre. C’est moins que pour l’Espagne et l’Italie, mais la tendance est la même, avec un train de retard. Un autre indicateur de la nervosité grandissante des investisseurs à l’égard des finances publiques françaises, c’est le coût des credit default swaps (CDS) en vigueur. Les CDS sont des assurances contre le risque d’un défaut de paiement. Pour des emprunts à cinq ans de l’Etat français, les CDS deviennent de plus en plus chers, au point que les créditeurs doivent désormais s’acquitter d’une assurance de 100 000 euros pour 10 millions d’euros prêtés au gouvernement français.

    La question qui se pose, désormais, est très concrète. Combien de temps la France peut-elle encore alourdir sa dette publique de 140 à 150 milliards d’euros par an avant d’en arriver à une situation de faillite ? D’autant qu’il y a une différence qualitative entre un pays comme la France et, par exemple, la Grèce ou l’Irlande. Everett Brown, un spécialiste de la dette européenne chez IDEA-Global, a déclaré que si l’Espagne et l’Italie sombraient, elles seraient « trop grosses pour être sauvées » par des interventions financières extérieures. Ce qui vaut pour l’Italie et l’Espagne vaut plus encore pour la France. On ne peut pas non plus considérer chaque cas national isolément. Concrètement, si l’Espagne ou l’Italie font défaut, la France suivra. Quant à l’Allemagne, elle est la plus forte économie européenne, mais précisément en raison de sa position dominante, elle intègre dans ses fondements tout le matériel explosif des Etats plus fragiles qui l’entourent. Les différentes opérations de sauvetage sont et seront supportées avant tout par l’Allemagne. Le fonds de réserve de 750 milliards mis en place, au niveau européen, pour « sauver » les Etats en difficulté, ne suffira pas. Dans le meilleur des cas, son utilisation ne fera que transférer le problème de solvabilité des Etats sur la Banque Centrale Européenne.

    En finir avec le capitalisme !

    On ne peut complètement exclure que la Grèce (ou l’Irlande, etc.) sorte de la zone euro. Mais cela ne résoudrait rien, sur la base du capitalisme. Bien au contraire. Dans les conditions actuelles, le rétablissement de la monnaie grecque plongerait l’économie nationale encore plus profondément dans l’abîme. Ce serait une monnaie extrêmement faible dont personne ne voudrait.

    Aucune solution ne viendra des capitalistes. Ce sont eux les responsables de cette situation. La solution ne peut venir que du mouvement ouvrier européen, des travailleurs et de leurs organisations. La crise finira par arracher les travailleurs à leur torpeur. On en en a vu les premiers signes, sous la forme de mobilisations de masse et de grèves générales. La jeunesse et les salariés n’auront d’autre choix que d’engager une lutte âpre et soutenue contre le désastre social en cours et à venir.

    Les changements, dans la psychologie des travailleurs, auront nécessairement un impact majeur sur leurs organisations politiques et syndicales. Les dirigeants de ces organisations se sont accommodés de la propriété capitaliste et de l’« économie de marché ». Ils limitent leurs programmes à de maigres suggestions de « régulation » et de réformes fiscales. Mais la réalité implacable du capitalisme détruira la crédibilité de ces fausses solutions. En France et à travers l’Europe, le mouvement ouvrier sera contraint de traiter le problème à sa source. Il faut exproprier les capitalistes, éliminer la puissance des Bourses et des banques par un vaste programme de nationalisations. Il faut placer l’industrie et l’intégralité du système bancaire sous le contrôle et la direction des travailleurs eux-mêmes. Le capitalisme a fait son temps. Sous son empire, désormais, la régression sociale est le seul horizon. Le socialisme doit vaincre, en France et en Europe. Ce sont les idées et le programme du communisme qui offrent la solution. Il n’y en aura pas d’autre.

    Greg Oxley (PCF Paris 10e)


    votre commentaire
  •  

    La dette irlandaise est une « dette privée socialisée » et non une « dette souveraine » : les communistes refusent que le peuple irlandais paye une dette « illégitime, odieuse et perpétuelle »

     

    L'acier

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pc...

    La « crise de la dette souveraine » Irlandaise n’est pas une crise de la dette souveraine si on analyse rationnellement ce qu’est une dette souveraine.

    La dette souveraine est la dette contractée par un Etat afin de financer les besoins de ses citoyens, par exemple pour faire fonctionner ou améliorer les services de santé et d’éducation. Dans une économie productive, en bonne santé, un Etat devrait être en mesure de couvrir ses dépenses avec ses propres recettes et revenus et par conséquent ne jamais entrer dans le mécanisme de la dette, encore moins affronter une crise de la dette souveraine. Toutefois, symptomatique de l’instabilité inhérente au capitalisme contemporain et à la stagnation persistante des forces productives, la dette est devenue un important vecteur pour l’investissement et un outil nécessaire pour des économies fondamentalement faibles, telles que l’est l’Irlande.

    L’état désastreux des dettes privées et publiques dans ce pays n’est pas une surprise, même en laissant de côté les derniers événements. Toutefois, ceci n’est pas en soi la cause de ce qu’on appelle aujourd’hui la crise de la dette souveraine. Tandis que la dette a été utilisée, tant par des particuliers que par l’État, pour financer des dépenses que leurs revenus propres ne leur permettaient pas, c’est le coût colossal du plan de renflouement financier qui a créé ce qui a été décrit comme le problème de la dette souveraine Irlandaise.

    Le système public de garantie bancaire, NAMA, et la re-capitalisation des institutions financières ont fait grimper la dette publique Irlande à des niveaux jamais atteints auparavant et qui sont presque du jamais vu. Cela a mis l’Irlande sur la liste noire des prêteurs internationaux et a débouché sur le plan de renflouement de l’UE et du FMI, qui a été conçu pour protéger les prêteurs Allemands et l’avenir de l’euro.

    Cette dette, causée et créée par les banques et les spéculateurs, et désormais prise en charge par l’Etat, est une dette privée socialisée. Ce n’est pas une dette souveraine.

    Pour ne donner qu’un exemple de la manière dont la garantie publique a fonctionné, nous pouvons prendre les problèmes constants de financement de la Irish nationwide building society, une entreprise du secteur immobilier qui a agi comme un fonds de pension privé pour son PDG de l’époque, Michael Fingleton, et lui ont permis de s’en aller avec une retraite de 17 millions d’euros.

    Plus tôt cette année, avec l’approbation pleine et entière du Ministère des finances, l’Irish Nationwide a octroyé un prêt de 4 milliards d’euros (argent qu’elle ne possède pas) à une société holding et filiale de l’entreprise. L’entreprise du secteur immobilier, légalement, a ensuite appelé à une garantie publique et, à travers la Banque centrale européenne (BCE), a transformé la dette de 4 milliards d’Euros en un cadeau de 4 milliards d’euros.

    Comme par magie, elle a créé 4 milliards d’euros que l’Irish Nationwide a tout de suite sorti pour payer les prêteurs internationaux. L’Etat, toutefois, s’est trouvé avec une dette supplémentaire de 4 milliards d’euros.

    Cette dette, et toute la dette créée par la garantie publique, la NAMA, et la re-capitalisation des banques, n’est pasune dette légitime.

    En plus de cette dette, et comme conséquence de celle-ci, il y a désormais le plan de renflouement imposé par l’Union européenne et par le Fonds monétaire international. Les 85 milliards d’euros qu’on lui a imposé a un taux d’intérêt moyen exorbitant de 5,82% (5,7% de la part du FMI et 6,05% de l’UE), avec une échéance moyenne de 7 années ½.

    Pour placer cela en perspective, on attend que la Grèce paie des intérêts de 5,2%. En fait, certains analystes disent même que le véritable coût de la dette n’est pas reflété dans les 5,82% d’intérêt, car cela ne comprend pas les autres frais et coûts liés à l’emprunt. Par ailleurs, les taux varient selon les « conditions du marché », et la situation de la dette publique empirera si l’économie ne croît pas de près de 3% par an, pendant les quatre ans du plan.

    Comment l’État espère que cette dette croissante inspirera la confiance des prêteurs internationaux et donc diminuera la dépendance du secteur privé sur les plans de renflouement publics est peine perdue pour de nombreux commentateurs. Ces doutes se sont reflétés dans la réaction initiale des marchés au plan de renflouement, qui ont manifesté une peur grandissante vis-à-vis d’un défaut de paiement public.

    Mais si on laisse de côté les autres prêteurs et la dette..., cette dette et l’intérêt qui y est lié ne peuvent pas être payés par une économie de notre taille avec de telles faiblesses structurelles. Que fait-on des échéances quand inévitablement nous ne paierons pas, et ne pourrons pas payer, les prêts?

    Cela soulève la question : est-ce que cette dette est perpétuelle, destinée à n’être jamais liquidée mais toujours à être remboursée? Les dettes perpétuelles ont été initialement créées au 13ème siècle par les créanciers pour prêter aux cité-Etats italiennes belligérantes pour contraindre ces Etats à financer leurs guerres via des intérêts perpétuels sur un prêt qui était impossible à rembourser. Cela garantissait une source constante de revenus pour le créancier, et contraignait les cité-Etats à être continuellement en expansion pour financer la dette.

    Est-ce que l’Irlande a déjà été soumise à un mécanisme de ce type? Mais comment pourrions-nous être en expansion? Il existe un concept juridique établi en droit international connu comme une « dette odieuse ». Cela est décrit comme une dette nationale contractée par un régime à des fins qui ne servent pas les meilleurs intérêts du pays – habituellement, mais pas exclusivement, des guerres d’agression ou de répression de l’opposition interne. La dette odieuse est considérée comme la dette privée du régime et non de la nation.

    Cette théorie a été développée en profondeur par Alexander Sack dans les années 1920. Il décrivait cette dette comme une dette accumulée : « non pour les besoins ou dans l’intérêt de l’Etat mais plutôt pour se fortifier (...) Cette dette est odieuse pour le peuple et pour l’Etat tout entier (...) La raison pour laquelle ces dettes odieuses ne peuvent être fixées au territoire de l’Etat est qu’elles ne remplissent aucune des conditions déterminant la légalité des dettes publiques, notamment le fait que les dettes publiques doivent être contractées (…) pour les besoins et dans les intérêts de l’Etat (…). On ne peut pas attendre d’une nation qui s’est libérée elle-même d’un régime despotique qu’elle prenne en charge ces dettes odieuses ».

    Les dettes récemment contractées par le gouvernement Fianna Fail ont été conclues afin de protéger les gens qui fréquentaient le stand de Fianna Fail aux courses de Galway et qui soutenaient ce régime dans les vingt dernières années. Elles ont été contractées par un Gouvernement qui n’avait aucun mandat du peuple.

    Par conséquent, ces dettes sont des dettes du régime et non celles de l’Etat ou du peuple et donc ne doivent pas être honorées par tout gouvernement élu avec un mandat issu du peuple – en dépit de ce que dit le mémorandum d’entente.

    Tout nouveau Gouvernement doit répudier ces dettes illégitimes, odieuses et perpétuelles!


    De : Solidarité-Internationale-PCF
    jeudi 10 février 2011



    votre commentaire
  • Présidence française du G8 et du G20 : les mouvements sociaux et citoyens se mobilisent

    Image

    Associations de solidarité internationale, organisations citoyennes, syndicats,  réseaux français et internationaux appellent à partir d'aujourd'hui à la mobilisation citoyenne à l'occasion du G8 et du G20 présidés par la France. 

    Le Président Nicolas Sarkozy a donné lundi 24 janvier le coup d'envoi du « G20-G8 France  2011 » lors d'une conférence de presse à l'Elysée. Les 26 et 27 mai, le sommet du G8 se réunira à Deauville ; les 3 et 4 novembre à Cannes celui du G20. Mais les sommets passent, et les crises économique, financière, écologique et sociale persistent. Les derniers G8 et G20 (à Muskoka et à Séoul) n’ont apporté aucune réponse durable à ces crises. 
    Les priorités annoncées pour la présidence française des G20 et G8 confirment qu’à l’inverse, ce sont les acteurs et les mécanismes à l’origine de ces crises qui verront leur légitimité renforcée. Car si l’ordre du jour annoncé semble reprendre à son compte certaines propositions portées par les organisations de la société civile et les mouvements sociaux, ces promesses risquent fort de ne pas être suivies des mesures qui pourraient constituer des réponses efficaces face aux crises que les peuples et la planète sont les premiers à payer.

    Nos organisations, réunies dans la « coalition G8/G20-2011 », appellent à partir d'aujourd'hui à des mobilisations fortes à l’occasion de la tenue en France des sommets du G8 et du G20, et à un large rassemblement des mouvements, réseaux et organisations. Les réponses solidaires et démocratiques à la crise mondiale ne viendront pas des seuls dirigeants des pays les plus riches, mais des peuples eux-mêmes et d’un « G192 » représentant tous les États de la planète. Nous refusons de laisser aux puissants le droit d’imposer leurs solutions à des crises qu’ils ont engendrées. Nous voulons montrer que des voies alternatives existent, pour l’accès de tous aux droits humains fondamentaux, pour un partage plus juste des richesses, pour des modes de production et consommation qui préservent la planète et pour une démocratisation des instances de décisions internationales.

    La coalition participera au Forum social mondial de Dakar du 6 au 11 février et appellera les mouvements sociaux et citoyens du monde entier à rejoindre les mobilisations qui se dérouleront en France à Deauville puis à Cannes, mais également tout au long de l'année.

    Des réunions internationales de préparation sont d'ores et déjà prévues fin mars et fin mai à Paris. Contacts presse Coalition G8/G20 2011 :
    Jeanne Planche (CRID) : j.planche@crid.asso.fr // 01 44 72 89 66
    Amélie Canonne (ATTAC) : amelie.canonne@attac.org // 01 56 06 43 61 // 06 24 40 07 06

    Premiers signataires de l'appel : « Les peuples pas la finance. Yes we cannes ! » France
    AITEC
    Attac France
    CCFD - Terre Solidaire -
    CEDETIM
    Confédération Paysanne
    CRID
    Emmaüs International
    France Amerique Latine
    FSU
    IPAM
    La cgt
    La Cimade
    Le Mouvement de la Paix
    Les Amis de la Terre France
    Ligue des Droits de l’Homme
    Oxfam France
    Peuples Solidaires
    RECit
    Réseau Foi et Justice Afrique-Europe
    Ritimo
    Survie
    Transform !
    Union syndicale Solidaires
    Vamos !
    Vision du Monde
    Avec le soutien de :
    Gauche unitaire
    Le Parti de Gauche
    Les Alternatifs
    Les Jeunes Verts
    NPA
    PCF
    Voir le site internet de la coalition : www.altermob.org

     


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique