• PARIS, 17 août (Xinhua) -- Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont écrit mercredi au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, pour lui demander de présider le nouveau gouvernement économique de la zone euro, un cadre institutionnel qu'ils avaient proposé la veille.

    Dans la lettre conjointe publiée par l'Elysée, M. Sarkozy et Mme Merkel ont exprimé le souhait que M. Van Rompuy puisse assumer la charge de présider, pour un mandant de deux ans et demi, un gouvernement de la zone euro qui fonctionnerait sous la forme de réunions régulières des chefs d'Etat et de gouvernement.

    Lors de leur entretien mardi à Paris, M. Sarkozy et Mme Merkel ont appelé à "un nouveau gouvernement économique de la zone euro" dans le cadre des efforts déployés pour contrer la crise de la dette qui sévit actuellement en Europe.

    "La zone euro doit renforcer et rationaliser son cadre institutionnel pour améliorer l'efficacité de son processus de décision et pour favoriser la cohérence de ses institutions et de ses procédures", ont souligné M. Sarkozy et Mme Merkel.

    Pour ce faire, ils ont proposé que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se réunissent deux fois pas an, à l'exception des sessions extraordinaires, ce qui constituera "la pierre angulaire du gouvernement économique de la zone euro".

    Les sommets de la zone euro "devront s'assurer de la bonne mise en oeuvre du Pacte de stabilité et de croissance par les Etats de la zone euro, discuter des difficultés rencontrées par certains Etats et prendre les décisions nécessaires pour prévenir les crises", ont précisé les dirigeants français et allemand.

    Ils ont également recommandé de renforcer la surveillance et de l'intégration des politiques budgétaires et économiques, ainsi que de renforcer l'Eurogroupe des ministres des Finances.

    M. Sarkozy et Mme Merkel, qui s'étaient entretenus mardi à Paris des moyens de renforcer la zone euro, ont suggéré par ailleurs de suspendre les fonds structurels et de cohésion aux pays de la zone euro qui ne baissent pas leurs déficits.

    "A l'avenir, les paiements issus des fonds structurels et de cohésion devraient être suspendus dans les pays de la zone euro qui ne se conformeraient pas aux recommandations de la procédure sur les déficits excessifs", ont écrit les deux dirigeants dans leur lettre conjointe.

    Pour conclure leur missive, ils ont affirmé avoir "décidé d'engager une nouvelle étape de convergence économique et financière entre (leurs) deux pays", à travers l'élaboration d'une taxe sur les transactions financières ainsi que d'un impôt sur les sociétés, communs aux deux pays.

    http://french.news.cn/monde/2011-08/18/c_131057062.htm


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  • kpp-copie-1Victoire pour les communistes polonais qui obtiennent la levée de l'interdiction des symboles communistes mais qui restent vigilants face à l'offensive anti-communiste européenne

     

     Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    Depuis la restauration du capitalisme en Europe de l'Est, l'offensive anti-communiste est constante, sous l'égide de l'Union européenne.

     

    Depuis quelques années, devant la désillusion croissante des peuples vis-à-vis du système capitaliste et leur nostalgie diffuse envers les anciens régimes socialistes, la répression est montée d'un cran : interdiction de la JC Tchèque et du PC Hongrois en 2007, plus récemment des menaces d'interdiction de plus en plus sérieuses contre le PC Tchèque (cf Le gouvernement anti-communiste tchèque lance une nouvelle procédure légale pour tenter d'interdire ou de suspendre les activités du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM)) et un procès politique contre le dirigeant communiste lituanien Algirdas Paleckis (cf Le leader du Front populaire socialiste de Lituanie Algirdas Paleckis accusé de défendre les ‘crimes de l’URSS’ choisit la contre-attaque à son procès : « La vérité est de notre côté » ).

     

    C'est dans le cadre de cette offensive régionale voire continentale que s'inscrit la décision du président polonais réactionnaire Lech Kasczynski, en décembre 2009, d'interdire les symboles communistes (cf Sur l'interdiction des symboles communistes en Pologne).

     

    L'article amendé 256 du Code Pénal prévoyait une peine allant jusqu'à deux ans de prison pour quiconque « dans un but de propagande, produit, importe, achète, stocke, offre, transporte ou envoie des objets contenant des symboles fascistes, communistes ou d'une autre idéologie totalitaire ».

     

    Ce 19 juillet 2011, le Tribunal constitutionnel polonais a donné raison aux communistes polonais mais aussi à plusieurs députés qui avaient fait appel, considérant que la loi violait le principe de liberté d'expression, d'acquisition et de diffusion de l'information garantie par la Constitution.

     

    La levée de l'interdiction des symboles communistes a été saluée par le Parti communiste polonais (KPP) qui a souligné son opposition résolue, dès le départ, à cette législation anti-démocratique.

     

    Toutefois, pour le KPP, cette législation en Pologne s'insère dans une plus large offensive anti-communiste dans toute l'Europe de l'Est, ce qui l'incite à la vigilance : « Il s'agit juste d'un pas en avant dans la lutte contre l'anti-communisme. La campagne contre les discriminations visant les communistes doit continuer au niveau national et international, face aux représailles mises en œuvres dans plusieurs pays, particulièrement en Europe de l'Est. Le procès contre Algirdas Paleckis, en Lituanie, et la nouvelle loi qui criminalise la remise en cause des 'crimes communistes' en Slovaquie sont la preuve la plus récente de cette tendance de fond ».

     

    Les communistes polonais, comme l'ensemble de nos camarades est-européens ont besoin de la solidarité internationale des communistes. Plusieurs partis communistes d'Europe, en particulier le PC grec (KKE) et le PC Portugais (PCP), ont affiché une solidarité sans failles avec les camarades polonais.

     

    Le 8 juillet 2010, les députés européens Joao Ferreira (PCP) et Giorgios Toussas (KKE) avaient ainsi participé à une initiative de masse menée par le PC Polonais à Varsovie contre l'interdiction des symboles communistes.

     

    Nous communistes français, nous sommes entièrement solidarisés dès le départ avec la cause de nos camarades polonais, victimes de l'anti-communisme d’État. Nous saluons cette victoire politique mais restons vigilants face à l'offensive croissante contre les partis communistes. La lutte continue contre l'anti-communisme européen !


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    BENOÎT XVI AUX JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE (JMJ)

     Jeudi, le 18 août, Benoît XVI sera reçu en grande pompe en Espagne pour rencontrer les centaines  de milliers de jeunes venus de tous les coins du monde. Les organisateurs parlent de 380 000 étrangers et de 120 000 espagnols. Pour les célébrations, présidées par le Pape, on s’attend à une foule oscillant entre un et deux millions de personnes.
    De nombreuses voix discordantes se font entendre pour dénoncer pareil déploiement dont les coûts seront de 50 millions d’euros, soit un peu plus de soixante douze millions de dollars US.  Elles se réfèrent, entre autres, au contexte de la crise économique mondiale qui affecte de façon particulière les populations du Tiers-monde ainsi que les chômeurs, les travailleurs au salaire minimum de même que les groupes les plus vulnérables que sont les personnes âgées, les malades, les jeunes. Elles sont scandalisées par le fait que l’Église catholique, témoin de Jésus de Nazareth, celui-là même qui s’est fait le plus petit des petits et le serviteur des serviteurs, soit représenté par un personnage qui s’enveloppe de tous les honneurs d’un chef d’État et qui se prête à pareille démonstration, plus près des grands rassemblements de partis politiques en pleine campagne électorale que de la présence humble et sans ambigüité d’un véritable témoin de Jésus.
    Ces protestations constituent par elles-mêmes une critique fondée sur ce grand décalage qui existe entre ces représentants hiérarchiques de l’Église institutionnelle et Jésus lui-même. Vraiment, aucune comparaison n’est possible tant sur le plan de l’esprit que de l’engagement. Autant les premiers sont jaloux de leur pouvoir, du rang de leurs fonctions et des avantages et privilèges qui les accompagnent, autant le second se fait humble, dépouillé et fidèle représentant de son Père. « Qui me voit, voit le Père. » Je doute fort que Benoît XVI puisse en dire autant en relation avec Jésus de Nazareth. Si tel était le cas, peu le croirait.
    Il faut voir maintenant ce qu’il aura à dire aux grandes puissances qui mettent le feu un peu partout au Moyen Orient, en Afrique et qui ne cessent de tramer des projets criminels en Amérique Latine et ailleurs dans le monde. Trouvera-t-il le courage et l’inspiration qu’il faut pour dénoncer à voix haute ces aventures guerrières de conquête et de pillage, couvertes de mensonges et de manipulation de l’information, que mènent les États-Unis, l’OTAN et le Canada en Libye et d’une certaine façon en Syrie? Aura-t-il le courage du prophète Isaïe pour rappeler à l’ordre ces pays de l’Occident, dit chrétien, qui se réclament de la foi et de Dieu tout en faisant le contraire de ce qu’il attend d’eux.  Un langage sans équivoque et sans aucune complaisance.
    « Cessez d'apporter de vaines offrandes : J'ai en horreur l'encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s'associer aux solennités. Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n'écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l'opprimé ; Faites droit à l'orphelin, Défendez la veuve. » (Is.1, 13-17) »
    "Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, et qui joignent champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace, et qu'ils habitent seuls au milieu du pays ! Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume; Qui justifient le coupable pour un présent, Et enlèvent aux innocents leurs droits ! Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, Et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes, pour refuser justice aux pauvres, et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple, pour faire des veuves leur proie, et des orphelins leur butin ! "(Is.5-10)
    Voilà le langage qui correspond aux témoins de Jésus de Nazareth. Les temps que nous vivons n’ont pas tellement changé quant à cette dynamique des relations entre puissants et faibles. Ce n’est pas le grand-prêtre de l’époque qui a eu le courage de cette parole, mais un prophète, libre des institutions et disponibles à la volonté de Dieu. Aujourd’hui où sont passés les prophètes? Ils sont là, soit muselés  par les hiérarchies ou encore isolés dans les coins perdus d’un diocèse ou d’une prison. N’empêche, ils parviennent tout de même à parler et à faire entendre la parole de celui qui a donné sa vie pour que la vérité soit proclamée à toute personne de bonne volonté. Ils ne sont évidemment pas sur les estrades à se faire applaudir et admirer, mais dans les rues à faire entendre une parole de vie et de solidarité.
    Voilà ce que Jésus disait au moment d’entamer sa vie publique qui allait inévitablement le conduire à une condamnation à mort.
    « « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l’onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue et renvoyer en liberté les opprimés. »   Lc. 4,18-19
    Je ne pense pas que les propos et engagements de Benoît XVI le mettent en grand danger devant les puissances dominantes de nos sociétés. Il compose assez bien avec elles.
    Oscar FortinQuébec, le 17 août 2011 http://humanisme.blogspot.com


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  • "L'Europe est en danger"

    Le financier George Soros à Hongkong, en février 2010.

    Le financier George Soros à Hongkong, en février 2010.AFP/MIKE CLARKE

    Cellule de crise au chevet de l'euro. Mardi 16 août, face à des marchés impatients et affolés par le surendettement des pays de l'union monétaire, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont réunis à Paris pour trouver des réponses à cette crise inédite : refonte de la gouvernance et création d'une taxe sur les transactions financières. Et à terme, peut-être, la mise en place d'euro-obligations pour mutualiserles dettes des pays membres. Elle a été évoquée du bout des lèvres par le président français.

    Pensez-vous que l'euro soit en danger ?

    George Soros : Oui. L'Europe est en danger. La situation est grave et les autorités commencent seulement à prendre la chose au sérieux. Jusqu'à présent, elles ne faisaient que répondre aux pressions des marchés. Maintenant, elles se mettent à discuter de solutions de long terme. Aujourd'hui, on n'a pas d'autre choix que d'améliorer la gouvernance de la zone euro. La question n'est plus de savoir s'il faut une monnaie unique ou non. L'euro existe et s'il s'effondrait, cela se traduirait par une crise bancaire totalement hors de contrôle. Le monde plongerait alors dans une profonde récession.

    Vous êtes favorable à la création d'euro-obligations afin de mutualiser les dettes des pays…

    Pour le financier américano-hongrois, George Soros, 81 ans, les dirigeants avancent. Mais ce spécialiste des monnaies affirme qu'il faut aller plus loin, pour gagnerla bataille contre les spéculateurs.

    Oui, et je pense que Nicolas Sarkozy a eu raison de dire, mardi, que les euro-obligations doivent être envisagées à la fin du processus. Cela doit être l'objectif. Pour sortir de l'ornière, les pays membres doivent se financer à un coût raisonnable. Les euro-obligations sont le meilleur moyen d'y parvenir. Mais le diable est dans les détails ! Par qui, comment et dans quelle quantité ces titres doivent-ils être émis ? Tout cela doit être discuté.

    Et cela ne suffit pas. Avec toutes les discussions sur les euro-obligations, on en oublie l'état du système bancaire européen lui aussi en crise. Les établissements sont trop fragiles. Ils sont sous-capitalisés et détiennent beaucoup de titres de dettes européennes, jusqu'ici considérés comme des produits sans risque. Ce n'est évidemment plus le cas. En particulier concernant les titres espagnols et italiens. Il faut lever ce risque avec des euro-obligations et recapitaliser les banques. Elles ont des difficultés à se prêter entre elles et coupent leurs lignes de crédits. Cela pousse l'Europe dans la récession.

    Cela pourrait-il aussi pousser une banque à la faillite ?

    Personne ne laisserait plus une telle chose arriver. Mais si c'était "autorisé", cela pourrait facilement se produire !

    Lancer les euro-obligations réclame la mise en place d'un ministère européen de l'économie et d'une agence de la dette. Or, rien de tout cela n'existe…

    C'est exact. Certains, comme le ministre allemand des finances, Wolfgang Schaüble, et Otmar Issing, ancien membre de la Banque centrale européenne (BCE), disent qu'il faut donner à la zone euro une légitimité politique. Ils ont raison.

    A court terme, que faire ?

    Les euro-obligations sont la solution ultime. En attendant, le conseil des ministres européens des finances doit autoriser la BCE à fournir de la liquidité pour permettre aux Etats de se financer à des taux raisonnables. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pourrait aussi être utilisé comme une banque et emprunter à la BCE avec une garantie des Etats. Cela pourrait être une solution temporaire, jusqu'à la création des euro-obligations. Le problème ensuite sera de fixer une limite aux emprunts des différents Etats.

    En 1992, vous avez parié sur la sortie de la livre sterling du système monétaire européen (SME), avec succès. Les marchés peuvent-ils gagner contre l'euro ?

    Certainement. La zone euro telle qu'elle est construite n'a pas d'autorité budgétaire et fiscale. Tant que cette puissance n'existera pas, le marché pensera qu'il peut gagner. Il a face à lui la BCE. Mais son pouvoir se limite à résoudre les problèmes de liquidités – pour rendre les marchés plus fluides – sans s'attaquer aux problèmes de solvabilité des Etats.

    Après la Grèce, l'Espagne, l'Italie, la France peut-elle être la cible d'attaques spéculatives ?

    Cela a déjà commencé ! Est-ce légitime ? Oui. Car si l'Italie et l'Espagne ne sont plus en position d'aider la Grèce, la quote-part de la France pour sauver Athènes augmentera. Et encore plus, évidemment, si l'Italie et l'Espagne venaient à réclamer de l'aide. Et ce fardeau s'ajoute aux problèmes internes à la France. Des réformes structurelles importantes sont nécessaires.

    Faut-il autoriser des pays à sortir de la zone euro ?

    Oui. L'euro peut survivre à la sortie de pays comme la Grèce ou le Portugal, de taille modeste. Mais l'Union éclaterait si c'était le cas de l'Italie ou de l'Espagne. Il faut donc distinguer les petits pays des grands. Mais même si un petit pays comme la Grèce abandonnait l'euro, cela provoquerait un chaos, l'effondrement de son système bancaire. Autoriser un pays à quitter la zone euro réclame donc une préparation minutieuse. Il faut s'assurer que les prêteurs ne sont pas spoliés, garantir les dépôts des épargnants et faire en sorte que les banques restent debout. Tout cela doit être écrit noir sur blanc.

    La situation est grave, dites-vous. Pensez-vous qu'un Etat européen puisse faire faillite ?

    C'est tout à fait possible. S'il s'agit d'une "faillite organisée", on peut très bien envisager de gommer une partie de la dette. C'est déjà le cas de la Grèce. Si cela n'a pas pris le nom d'une banqueroute, l'accord du 21 juillet a mis sur pied un défaut organisé du pays sans provoquer de séisme.

    Au-delà de la dette, le problème fondamental de l'Europe n'est-il pas lié à sa croissance atone ?

    Les deux sont connectés. Les problèmes s'aggravent l'un l'autre. Prenons le cas de l'Espagne, lorsque vous avez un taux de chômage de plus de 20 %, il est nécessaire d'augmenter les aides sociales pour éviter de plonger le pays dans la récession. Si vous ne pouvez augmenter le déficit, alors vous êtes piégés.

    Que faire ?

    En Grèce comme en Espagne, il faut mettre en place des réformes structurelles ; rendre plus flexible le marché du travail et gagner en compétitivité. Mais la demande intérieure doit aussi être stimulée. Il faut établir des règles qui autorisent les pays dont le chômage est élevé à rester déficitaire. Le problème est que l'Allemagne a des idées fausses à ce sujet. Elle aimerait que tous les pays aient des budgets à l'équilibre.

    Les Etats-Unis aussi ont un problème de dette et de croissance…

    Le problème est d'ordre politique. Il faut mettre en place des stimuli pour accroître la productivité et redémarrer la machine. Mais les pressions politiques contre une hausse des dépenses publiques empêchent ce type de mesures. Dès lors la Réserve fédérale américaine (Fed) peut être le recours. La banque centrale peut déployer un nouveau "QE3", pour injecter plus d'argent dans le système. Cela ferait baisser le coût du crédit, encouragerait les investissements et la consommation. Mais c'est moins efficace. L'argent pourrait rester dans les banques ou se nicher hors des Etats-Unis. Finalement, le blocage est politique comme en Europe. C'est plus grave.

    Que voulez-vous dire ?

    Les problèmes sont complexes mais les gens veulent des réponses simples. Cela conduit certains à être frustrés et à adopter des positions antieuropéennes comme en Finlande ou en Allemagne où certains se disent opposés aux transferts financiers. Nous devons être unis. Nous n'avons pas le choix.

    Vous êtes né à Budapest mais vivez aux Etats-Unis. Vous sentez-vous européen ?

    Je suis européen !

    Aux Etats-Unis, le milliardaire Warren Buffett propose d'augmenter les impôts des "super-riches" pour participer à l'effort national. Etes-vous d'accord ?

    Bien sûr. Warren Buffett est un investisseur talentueux et malin. Il réfléchit à long terme et sait défendre les intérêts des surper-riches. Il a conscience que si les riches ne font rien aujourd'hui, ils se mettront le public à dos dans les prochaines années.

    Propos recueillis par Cécile de Corbière et Claire Gatinois http://www.lemonde.fr/
     

    George Soros est de ces multimilliardaires qui se mêlent publiquement de la conduite du monde. Cette américano-européen ultralibéral met parfois la main à la pâte en prêtant son concours à la CIA en Europe. On sait qu’il fut un des initiateurs des révolutions «oranges» en Ukraine et en Géorgie.

     

    « Que faire » face à la crise en Europe, lui a demandé  le journal Le Monde qui publie aujourd’hui son interview.  Par delà les considérations moralisante, l’ultralibéral résume sa recette : « En Grèce comme en Espagne, il faut mettre en place des réformes structurelles ; rendre plus flexible le marché du travail et gagner en compétitivité ».

     

    Le Monde lui pose la question : « Aux Etats-Unis, le milliardaire Warren Buffett propose d'augmenter les impôts des "super-riches" pour participer à l'effort national. Etes-vous d'accord ? ».

     

    Il répond : « Bien sûr. Warren Buffett est un investisseur talentueux et malin. Il réfléchit à long terme et sait défendre les intérêts des super-riches. Il a conscience que si les riches ne font rien aujourd'hui, ils se mettront le public à dos dans les prochaines années ».

     

    Le joueur George Soros est un super-riche à qui on ne la fait pas. Si son congénère, l’hyper-milliardaire philanthrope Warren Buffett est plus porté sur l’économie réelle, Georges Soros a plus de flair et de jugeote : il a accumulé sa fortune dans le casino de la spéculation financière.

    http://www.algerieinfos-saoudi.com


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  • Nicolas Sarkozy et Angela Merkel détaillent leurs propositions pour la création d'un "gouvernement de la zone euro", mardi 16 août, à l'Elysée.

    Nicolas Sarkozy et Angela Merkel détaillent leurs propositions pour la création d'un "gouvernement de la zone euro", mardi 16 août, à l'Elysée.REUTERS/CHARLES PLATIAU

    Martine Aubry a critiqué, mardi 16 août, les propositions avancées par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pour créer un "véritable gouvernement économique de la zone euro" qui permettrait de mettre fin à la crise de la dette. Sur i>Télé, la candidate à la primaire socialiste a dit qu'elle aurait souhaité des mesures "qui soient prises dès maintenant pour sortir de la crise immédiatement".

    "J'attendais une proposition sur les eurobonds, comme nous le proposons pour mettre en commun la dette, j'attendais le doublement du fonds européen et des mesures pour relancer la croissance", a-t-elle expliqué, "cette réunion est très décevante alors qu'il existe des solutions sur la table". Martine Aubry a également déploré l'absence de mesures visant à réguler le système financier. "Je n'entends toujours pas 'régulation du système financier', je n'entends toujours pas 'croissance et emploi'", a-t-elle dit.

    Dans un communiqué, le PS estime ainsi que "la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel marque un nouveau sommet d'impuissance". Harlem Désir, premier secrétaire par intérim du PS, et Michel Sapin, secrétaire national à l'économie, estiment que M. "Sarkozy aligne la France sur les conservateurs allemands contre la solidarité européenne". Les deux dirigeants "n'ont fait que des annonces vagues concernant la taxe sur les transactions financières et le gouvernement économique européen, sans aucune mesure précise pour en faire des réalités".

    LES CENTRISTES PRUDENTS

    Chez les centristes, si Jean-Louis Borloo "salue la décision commune franco-allemande de mettre en place dans les meilleurs délais une taxe sur les transactions financières", il demande que soit mises en œuvre "dès maintenant des mesures complémentaires : interdiction des ventes à découvert, régulation des hedge funds, réflexion sur la séparation des activités de dépôt et d'investissement."

    Même prudence au Modem. "Ces quatre orientations, adoption de la règle d'or dans tous les pays européens en même temps, taxe sur les transactions financières, gouvernement économique et harmonisation de la fiscalité des entreprises, si elles se confirmaient – et c'est là toute la question ! – iraient dans la bonne direction", affirme Marielle de Sarnez, la vice-présidente du parti de François Bayrou. "Mais nous restons prudents tant se sont accumulées, au fil du temps, les déclarations et les annonces sur ces grands sujets", tempère-t-elle.

    LE PEN REDEMANDE UNE SORTIE DE L'EURO

    De son côté, Marine Le Pen a critiqué "un sommet franco-allemand qui ne sera pas plus efficace que les précédents parce qu'il ne s'attaque pas au cœur du problème : une monnaie unique qui nous tue à petit feux (...) Nicolas Sarkozy a toujours en tête l'idée suicidaire de précipiter la zone euro dans le fédéralisme, ce qui tuerait la démocratie nationale et nous obligerait à déverser des sommes folles vers l'est et le sud de la zone euro", assure la présidente du Front national.

    Sans surprise, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a salué "l'engagement commun de Nicolas Sarkozy et [d']Angela Merkel pour la protection de l'Europe et des Européens (...) Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont rappelé l'importance de l'adoption d'une règle d'or budgétaire dans l'ensemble des Etats membres de la zone euro, preuve qu'il s'agit bien d'une mesure indispensable à la stabilité économique et à la protection de l'euro". "Au moment où le PS s'autorise à donner des leçons de gouvernance budgétaire, Nicolas Sarkozy fait preuve de courage et de responsabilité en avançant avec notre partenaire allemand des solutions concrètes", ajoute M. Copé.

    http://www.lemonde.fr/


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    Pourquoi l’extrême droite progresse en Europe ? A cause de la pseudo « gauche européenne » et du social-libéralisme

     

    Une analyse de Francis Arzalier de « Polex »

     

    2011 : L’extrême droite progresse en Europe. (Publié sur RC le 10 juillet 2011)

     

    Les récents sondages annonçant que Marine Le Pen serait présente au second tour des élections présidentielles de 2012 en France, ont fait caqueter les journaleux de l’hexagone comme un troupeau de poules effarouchées. Il n’y avait pourtant pas de quoi s’ébahir, tant le mode de scrutin français est ultra majoritaire, et d’inspiration monarchique : il suffisait de voir la droite traditionnelle UMP en perdition, avec son « penseur » Sarkozy, et le Front national devenait de ce fait la première organisation du camp réactionnaire.

     

    Souvenons-nous, en 1992 à Alger, les conservateurs du FLN étaient persuadés de rester au pouvoir grâce au système électoral ultra majoritaire, permettant d’éliminer les « petits » opposants. Patatras, le parti intégriste ayant plus de voix qu’eux, avait de grandes chances d’instaurer la théocratie par les urnes. Il ne restait plus aux affairistes et militaires agrippés à leurs prérogatives qu’à annuler le résultat prévisible avant le scrutin. Nous n’en sommes pas à cette issue en France, même si cette présidentielle au suffrage « universel », biaisée par le fric et les médias, est une parodie de démocratie politique.

     

    En fait, et le verdict des urnes cantonales l’a redit en mars 2011, le Front National en reste aux scores épisodiquement forts élevés de l’extrême droite française : avec près d’un électeur sur cinq, et plus en certaines banlieues populaires, il reprend à Sarkozy et ses amis une partie de leur électorat, apeuré par la délinquance et par l’immigration.

     

    Plus que les palinodies électorales cultivées par les politiciens de tout bord, sur le thème : « votez pour moi pour empêcher le grand loup FN », c’est cette croissance permanente de l’extrême droite qui pose question. Le phénomène n’est pas que français ; il existe dans toute l’Europe, et revêt des formes diverses du nord au sud, d’est en ouest. On l’a trop souvent confondu avec ses aspects marginaux, résurgences spectaculaires, choquantes, des nazis et fascistes d’autrefois, défilés de SS chenus en uniforme en Lettonie ou en Hongrie, de franquistes et pétainistes nostalgiques en Espagne, de jeunes crétins barbouillant de croix gammées les tombes juives ou musulmanes en Alsace, etc. Ces résidus du passé existent certes, avec leurs obsessions antisémites récurrentes, y compris au FN français, en Italie, etc…, mais leur rôle historique est révolu. Mégret en France, a dû passer la gouverne à Marine Le Pen qui admire beaucoup les colons israéliens, et la fille de Mussolini a été démissionnée de l’ex MSI italien, dépassée sur sa droite par la Ligue du Nord. Arrêtons donc de dénoncer ce qui n’existe plus, la cohorte fasciste et nazie vêtue de brun, criant sa haine pour les juifs comme en 1943 : elle relève du fantasme des bobos qui se croient de gauche en prônant la loi du marché.

     

    L’extrême droite d’aujourd’hui


     Cette extrême droite contemporaine en Europe est un plus grand danger, bien réel celui là. Elle a, sous des aspects nouveaux, les mêmes objectifs qu’autrefois : un régime politique autoritaire et non représentatif, la haine des partis et des syndicats qui prônent l’égalité entre les hommes et les peuples, le maintien par la force de « l’ordre social », intangible et sacré, la xénophobie nationaliste.


    Mais, insérée dans le jeu électoral qui prévaut en Europe, elle ne met pas en avant ces buts, ceux que clamait Maurras en 1925. Suivant le lieu, elle fleurit sur des égoïsmes régionaux ou des haines nationalistes récurrentes : en Italie septentrionale, la Ligue du Nord a axé son discours contre les Romains, Napolitains ou Calabrais du Sud, supposés se prélasser dans l’oisiveté en profitant des richesses produites par l’industrie de « Padanie » (grâce aux immigrés du Sud, mais on l’oublie). En Flandre belge, les nationalistes « flamingants » fiers de leur primauté industrielle, refusent d’en voir profiter les francophones de Wallonie désindustrialisée.

     

    En Hongrie, le parti de Victor Orban est parvenu par les urnes au gouvernement en surfant sur les nostalgies de la Grande Hongrie, amputée en 1920 et 1945 de provinces, au profit des Slovaques, Roumains et autres Serbes. Aux Pays-Bas, en France, le bouc émissaire de tout ce qui ne va pas est l’immigré « musulman » ou son descendant naturalisé, ce qui n’interdit pas, au contraire, les sympathies pour le sionisme israélien.

     

    En Roumanie, Balkans, le Rom, discriminé et volontiers poussé dehors, est accusé de tous les maux, en même temps que les communistes, autrefois au pouvoir. En Pologne, l’extrême droite se nourrit de nationalisme clérical, anti-russe et anti-communiste, et de régressions sociales, contre le droit à l’avortement, au divorce, etc.

     

    Sur ces bases, aussi disparates que les pays d’Europe, les extrêmes droites accumulent les succès, progressent à chaque élection, de Scandinavie en Grèce, et sont même arrivées déjà à participer au pouvoir : en Italie, où la Ligue du Nord est le soutien majeur de Berlusconi, en Hongrie qui va assurer la présidence de l’Europe en 2011 ; elles s’en rapprochent ailleurs, tant les frontières sont poreuses avec la droite classique, dont l’électorat est souvent disposé à s’allier avec elles, en France par exemple.

     

    Les extrêmes droites « populaires »

     

    Ne nous y trompons pas : le succès actuel de ces extrêmes droites européennes tient avant tout au fait qu’elles savent prendre en compte certaines revendications populaires justifiées. Rien d’étonnant ni de très nouveau à cela, tous les fascismes d’autrefois qui ont réussi à entraîner des peuples entiers ont fait de même. L’exemple le plus évident est celui du parti nazi qui contamina une bonne partie du peuple allemand, un des plus éduqués d’Europe en 1930. Il dénonçait à juste titre le chômage, et le traité de Versailles décidé par les vainqueurs de 1918, qui faisait payer à la seule Allemagne les désastres d’une guerre causée par les appétits de tous les impérialismes rivaux d’Europe, Asie et Amérique. N’oublions pas que le nazisme se prétendait un socialisme, brandissait lui aussi le drapeau rouge, même s’il détournait les responsabilités de la misère populaire contre une « finance juive » largement imaginaire. Peu importe que ces thèmes de propagande aient été pure démagogie mensongère, ou de bonne foi pour la piétaille nazie : ils étaient, et emportèrent l’adhésion de millions de braves gens vers le désastre.


    Cette utilisation par les extrêmes droites d’une série de thèses justes, est aujourd’hui d’autant plus efficace que les partis de gauche, et parfois communistes affirmés, les ont abandonnées dans leur décrépitude opportuniste.


     Le cas le plus flagrant est celui des Europe de l’Est, archipel émergé du défunt « camp socialiste », reconverti à la loi du marché mondial capitaliste. Les  anciens partis communistes évincés du pouvoir ont cru bon de muer en social-démocratie bon chic bon genre, fermement attachée à l’Europe supranationale, qui devait selon eux, amener en quelques années la prospérité occidentale et les bananes sur les marchés. Les illusions ont fait long feu, les paysans polonais, les salariés de Bucarest ou de Riga sont aujourd’hui soumis au dégraissage social parrainé par le FMI et les autorités bruxelloises. Mais les partis « ex-communistes » continuent de bêler les beautés futures de l’Europe des 27, qu’une bonne partie de la population salariée ou rurale vomit, avec juste raison. Les seuls groupuscules marxistes qui la dénoncent traînent le poids de leur passé d’échecs, et ne sont pas encore crédibles.


     Dès lors, l’extrême droite « eurosceptique » ramasse la mise, à l’image du parti Jobbik à Budapest, ou du parti des frères Kaszinski à Varsovie. Il en est de même en Europe occidentale, où la « gauche plurielle » et ses partis s’obstinent à défendre l’Europe supranationale : elle n’a pourtant jamais servi qu’à faciliter la concurrence des capitaux et des mains d’œuvre, les délocalisations et la destruction des industries et des productions nationales.

     

    Les opinions, massivement, s’en rendent compte, et l’expriment quand on leur permet de le faire, pour ne plus en tenir compte après. La partie, dès lors, se joue donc à front renversé, en toute confusion. C’est, en France, Marine Le Pen qui proclame, à juste titre : « la mondialisation », l’Europe supranationale, en supprimant les protections nationales frontalières au profit d’une liberté totale de déplacement des capitaux, des marchandises, et des mains d’œuvres, avec pour seule régulation la « loi du marché », a entraîné les délocalisations, la destruction de pans entiers de l’industrie française, une concurrence accrue entre les travailleurs, et le démantèlement de ce fait, des conquêtes sociales et salariales.

     

    C’est Marine Le Pen, leader de l’extrême droite « moderne », attentive à ce que pensent des millions d’exploités, qui affirme, avec raison : « Notre industrie et nos emplois ont besoin de protections intelligentes aux frontières alors que la politique de l’UMP et du PS est celle de l’ouverture à tous les vents de la mondialisation » (Marine Le Pen, 27 mars 2011).


     C’est au contraire le visage bonasse du socialisme français, Dominique Strauss Kahn, qui parraine en tant que président du FMI, les cures d’austérité imposées aux peuples d’Europe, tout en martelant, patelin : « Le schéma ancien de la mondialisation a beaucoup apporté, notamment en sortant des centaines de millions de gens de la pauvreté, mais a aussi un côté obscur, qui est un écart vaste et croissant entre riches et pauvres ». (Dominique Strauss Kahn, 5 avril 2011, devant les étudiants de l’Université George Washington).


    Et ses milliers de thuriféraires, du PS ou de sa mouvance, en rajoutent sur tous les tons. Ainsi, Olivier Ferrand, animateur du « think tank » social démocrate « Terra Nova » : « La mondialisation est un fait qui s’impose à la planète. Face à elle, la droite propose une stratégie qui passe par la baisse des coûts et donc des salaires. Tandis que la gauche, elle, défend une politique de compétitivité de la valeur ajoutée qui passe par la valorisation du capital humain et la recherche ». (Cité par Libération, 7 avril 2011).


    Ce clivage électoraliste n’a aucune chance de convaincre les chômeurs confrontés aux réalités dans les régions vidées de l’essentiel de leur métallurgie ou de leur textile en quelques décennies, comme le Nord et la Lorraine, et cela sous l’égide de gouvernements successifs qui furent souvent de gauche, avec la participation du PCF. Ce PCF obstinément ancré depuis les années 80 dans une dérive opportuniste qui lui fait souvent oublier ses repères les plus évidents.

     

    En 2011, encore, confronté à sa propre disparition s’il ne rejoint pas les revendications de son électorat perdu, il s’obstine à ne pas condamner l’Europe supranationale comme si elle était amendable, et à quémander l’alliance de tous ceux, socialistes ou verts, susceptibles d’assurer ses prébendes électives, quels que soient par ailleurs leurs choix politiciens.


     

    La réalité économique et sociale, née de cette mondialisation capitaliste, de cette Europe supranationale, est cruelle aux prolétaires modernes, ceux qui ne vivent que de leur travail, non de celui des autres, et notamment à ceux de France.


    C’est d’abord une désindustrialisation accélérée, deux millions d’emplois industriels disparus en trente ans, dont 740 000 entre 2000 et 2009. En cinq ans, la production automobile en France a chuté de 50%...


     

    Les délocalisations vers des coûts salariaux exotiques plus bas sont la raison essentielle de la croissance des profits des actionnaires : les entreprises inscrites au CAC 40 ont affiché l’an dernier 80 milliards de bénéfices (+ 75 %) alors qu’elles ont supprimé près de 50 000 emplois entre 2005 et 2009 (dossier Libération, 7 avril 2011).


    Tous ces faits, quand ils sont occultés par la gauche, ou attribués à la fatalité, nourrissent le Front national qui, lui, ne cesse de les répéter à ceux qui en souffrent.


    Pire encore : Marine Le Pen peut s’offrir le luxe de condamner clairement les aventures guerrières de Sarkozy, paladin convulsif de l’Occident impérialiste, alors que le PS français approuve, en reprochant au président de n’y avoir pas recouru plus tôt, les expéditions en Afghanistan, Libye et Côte d’Ivoire.

     

    Le PCF a, certes, condamné cet impérialisme, mais avec bien des ambiguïtés, au sein même de ses dirigeants : n’est-ce pas Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, qui fut le journal de Jaurès, qui approuva son compère Mélenchon d’avoir voté pour l’intervention militaire en Libye, au Parlement européen ?

     

    Résultat évident de ce méli-mélo d’aveugles politiques en France, la probable présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2012, alors même que la majorité des électeurs de la droite conventionnelle sont prêts à s’allier avec elle au gouvernement. Rien d’étonnant, ce schéma d’alliance droitière est déjà réalisé en Italie, en Hongrie, en attendant d’autres pays peut-être, aux quatre horizons de l’Europe, Norvège ou Bulgarie, Finlande ou Autriche, Suisse ou Pays-Bas…

     

    Combattre efficacement l’extrême droite


     Les critiques faites au FN par les idéologues du parti socialiste, ne peuvent que renforcer son audience dans les milieux populaires, parce qu’elles reflètent les points de vue de la bourgeoisie libérale, attachée aux vertus du capitalisme « humanisé », ou « écologique », aux lois du « grand marché » européen ou mondialiste des hommes et des capitaux.


    Soyons sérieux : ce n’est pas parce que Marine Le Pen reprend démagogiquement une évidence, qu’elle devient une idée à dénoncer. Il est absurde de se prétendre attentifs aux intérêts des salariés, du prolétariat qui ne vit que de son travail, et de défendre parallèlement l’Europe multinationale, qui a causé la flambée des prix et détruit les capacités d’exportations françaises. Il est tout aussi absurde de défendre les traités de Maastricht et d’ailleurs, qui ont donné la maîtrise de le monnaie de la France, et donc de son économie, à la banque européenne de Francfort. Il l’est encore plus d’encenser la « liberté » au-delà des frontières des trafics de capitaux spéculatifs et de la main d’œuvre, génératrice de délocalisations et de chômage. Il est encore plus irresponsable de ne pas combattre avec vigueur l’allégeance française à l’OTAN, fer de lance de l’impérialisme occidental.


     

    Le seul moyen de combattre et vaincre l’extrême droite est au contraire, de ne pas lui laisser dérober les mots d’ordre de classe contre l’Europe supranationale, l’euro, la perte d’indépendance nationale, et de la dénoncer pour ce qu’elle recèle, en le cachant souvent, d’objectifs politiques et sociaux néfastes.


    - Malgré la démagogie, c’est un parti de dirigeants milliardaires, opposés à l’impôt sur la fortune et à la taxation du capital.


    - Lors de la lutte pour les retraites, Marine Le Pen soutenait le projet gouvernemental et du MEDEF, demandait la répression contre les manifestants et les syndicats.

     

    Marine Le Pen se donne une image de « parti comme les autres », mais le FN ne cesse de mettre en cause les élus en général (« tous pourris »), ce qui revient à suggérer un régime politique autoritaire, où tout serait décidé sans contrôle aucun des citoyens, par les représentants de « l’Etat fort ». Le FN ne propose pas que les citoyens contrôlent mieux leurs élus, mais de museler ou de supprimer, comme sous Vichy ou dans l’Espagne franquiste, les institutions représentatives et les contre-pouvoirs des citoyens, syndicats, partis, associations, moyens d’information, élections, etc…


    La proposition la plus ambitieuse en matière économique et sociale est ce que Marine Le Pen nomme le « capitalisme populaire » : les salariés pourraient recevoir en actions jusqu’à 10% du capital de leur entreprise, sans avoir pour autant le moindre mot à dire sur sa gestion. Vieille lune patronale, qui consiste à geler une part des salaires, en la transformant en épargne au service du capital de l’entreprise ; l’opération a surtout un objectif idéologique, faire croire aux salariés baptisés actionnaires qu’ils ont dorénavant les mêmes intérêts que les financiers qui dirigent l’entreprise ; en tant qu’actionnaires, ils devraient donc souhaiter eux aussi la délocaliser et supprimer leur propre emploi. Cette négation de la lutte de classes opposant exploités et exploiteurs, De Gaulle la prôna en son temps sous le nom d’association du capital et du travail, et bien avant, Salazar et Mussolini en faisaient la base de leurs « syndicats verticaux », où collaboraient patrons et salariés.


    - Si le FN n’a pas approuvé les décisions guerrières aventureuses de Sarkozy, pour des raisons électorales, il ne combat pas pour autant l’impérialisme, et son discours international est empreint de mépris colonial des peuples africains jugés inférieurs, menaçants par leur démographie, à l’identité nationale confondue par eux avec la suprématie de la « race blanche », et le fonds culturel judéo-chrétien. En ce sens, ne nous y trompons pas : à l’exception de quelques figures nostalgiques, l’extrême droite contemporaine en France et en Europe, soutient le colonialisme israélien, son meilleur allié contre le « péril musulman », comme d’ailleurs le font les néo-conservateurs américains.

     

    La situation européenne face à cette expansion de l’extrême droite n’est pas celle des années 1930, elle est pire du fait de la décrépitude opportuniste des partis communistes et des organisations syndicales en bien des pays.

     

    Elle n’est pas un phénomène irrésistible, mais ne pourra être stoppée que par le renouveau, laborieux, du mouvement communiste en Europe, sur des bases de classe, nationales, et anti-impérialistes.

     

    En France, en Italie, et dans la majorité des Etats d’Europe, le chemin est encore long. La bête immonde est encore féconde, ne l’aidons pas à pervertir les peuples.

     

    Francis Arzalier http://www.pcfbassin.fr


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  • arton14308-79018.jpg Les partis d’extrême droite gagnent, avec la complicité des partis traditionnels, en respectabilité. Sous couvert de populisme, un processus de normalisation de l’extrême droite est engagé. Y a-t-il une différence de nature ou une simple différence d’ordre tactique entre les partis d’extrême droite et les partis populistes ?

    Le terme de populisme qui s’est imposé dans le discours politique contemporain se caractérise par son approximation sémantique. Il est employé dans des circonstances complètement opposées.

    Il faut bien faire le départ. D’une part, cette qualification peut être utilisée par l’establishment pour manifester son mépris envers les classes défavorisées qui menacent l’équilibre politique usuel et discréditer leurs dirigeants. Hugo Chavez est qualifié très souvent de leader populiste. L’assise du mouvement bolivarien est de fait populaire : Chavez représente l’intérêt des masses populaires au préjudice des élites oligarchiques qui œuvrent contre les intérêts nationaux.

    D’autre part, on utilise le terme de populisme pour désigner les mouvements d’extrême droite qui essaiment un peu partout en Europe (UDC en Suisse, FN et UMP à travers la structure de la Droite populaire en France, N-VA en Flandre, DF au Danemark, SD en Suède, Ligue du Nord en Italie, PVV au Pays-Bas,… ) sans revendiquer un lien explicite avec le nazisme ou le fascisme. Le populisme en ce sens se réfère à la culture démagogique de ces partis qui capitalisent sur le désarroi de la petite et moyenne bourgeoisie ainsi que du prolétariat face à la dégradation de leur condition de vie. Cette qualification lénifiante joue un rôle de légitimation démocratique. L’identité d’un mouvement politique s’apprécie à la lecture de ses objectifs réels et non de ses intentions affichées. Le changement d’appellation ou le grimage rhétorique de l’extrême droite ne change rien à son essence profonde. Le réajustement tactique du FN sous la présidence de Marine Le Pen ne le rend que plus redoutable.

    Là où les partis d’extrême droite classique étaient tenus à distance, les partis dits populistes accèdent aux médias et aux instances gouvernementales. Leurs idéologues -éditorialistes, chroniqueurs, « experts »- se déchaînent à l’envi dans la presse et la télévision pour fustiger les chômeurs, les jeunes, les grévistes, les Noirs, les Arabes si ce n’est pour magnifier les guerres impérialistes.

    Malgré leurs diatribes contre le système, ces partis en sont les chiens de garde. Ces mouvements présentent tous, sans nier leurs spécificités (régionaliste, intégriste religieux, islamophobe,…), un programme idéologiquement réactionnaire et socio-économiquement ultralibéral fondé sur l’autorité et l’identité. Ils sont devenus le fer de lance de la politique néolibérale en matière de prestations sociales et de dépenses publiques. Ils préconisent une dérégulation intégrale du marché accompagnée de mesures coercitives vis-à-vis du prolétariat et plus particulièrement des populations immigrées.

    Ce type de populisme est un avatar du fascisme au sens générique du terme. Cela ne signifie pas que point par point les caractéristiques du national-capitalisme contemporain coïncident avec le fascisme historique mais ils prospèrent, dans des contextes de crise économique, sociale et politique, en impulsant des instincts primaires sur base de craintes et de ressentiments diffus : repli identitaire, sentiment d’insécurité, explication schématique de la situation socio-économique, exaltation de la volonté,… Ironie de l’histoire, Israël représente une source d’inspiration pour l’extrême droite européenne en tant que bastion contre la déferlante islamiste et idéal d’homogénéité ethnico-religieux.

    La société est segmentée de la sorte entre un groupe qui représente le bien et un autre (une région, un groupe social, une minorité, des immigrés) qui personnifie le mal. Principalement, l’ Autre est l’immigré extra-européen mais cela peut être aussi le Wallon ou le ressortissant du Mezzogiorno. En période de crise a fortiori, les maux de la société sont imputés aux immigrés en tant que facteur de désordre, accapareur d’emplois, charge pour la collectivité,… Ce procédé a l’insigne avantage de substituer la conscience nationale à la conscience de classe, de créer des dissensions interclasses ou régionales, de stimuler des oppositions apparentes en lieu et place des oppositions fondamentales.

    La percée de l’extrême droite se manifeste, outre leurs succès électoraux, par la droitisation des partis libéraux et conservateurs qui s’enlisent dans la gangue raciste et démagogique. En imposant ses propres thèmes, l’extrême droite a déjà fait main basse sur le débat public. Même si les partis traditionnels paraissent parfois offusqués par les outrances discursives de l’extrême droite, ils ne manquent pas de mettre à profit les circonstances pour radicaliser leur ligne politique et mener une offensive rétrograde et antisociale.

    On ne lutte pas contre les idées de l’extrême droite en véhiculant leurs revendications mais en dévoilant leur duplicité et en démontrant le simplisme et la fausseté de leurs thèses.

    Emrah Kaynak

    URL de cet article 14308

    http://www.legrandsoir.info/la-derive-national-capitaliste-en-europe.html


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  • Le gouvernement anti-communiste tchèque lance une nouvelle procédure légale pour tenter d'interdire ou de suspendre les activités du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM)

    Le gouvernement anti-communiste tchèque lance une nouvelle procédure légale pour tenter d'interdire ou de suspendre le Parti communiste

    Communiqué du Parti communiste du Bohême-Moravie (KSCM)

     Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Le mercredi 20 juillet 2011, le gouvernement de République Tchèque a examiné les documents soumis par le ministre de l'Intérieur Jan Kubice, ce qui devait être le point de départ pour de nouvelles mesures Gouvernementales conduisant à l'interdiction ou à la suspension de l'activité du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM). L'analyse présentée confirme ce que le KSCM a toujours affirmé dans le passé, à savoir que le KSCM a opéré depuis 20 ans dans le cadre de l'État de droit et conformément à son code judiciaire. Les experts du ministère de l'Intérieur qui ont préparé l'analyse ont statué que le Gouvernement ne devait pas proposer d'interdire le KSCM ; il ne recommandait pas de soumettre la proposition à la Cour administrative suprême, puisqu'au vu des preuves disponibles, une étude juridique démontre qu'il y a peu de chances que le KSCM puisse être interdit. L'analyse s'est basée sur les décisions préalables de la Cour suprême.

     

    Le gouvernement mené par le premier ministre Petr Necas, n'a pas partagé les conclusions du rapport. Plusieurs représentants de la coalition gouvernementale ont réagi avec agacement en apprenant l'avis négatif issu de l'analyse ; ils ont déclaré que l'analyse n'est pas un document officiel, seulement une note de plus apportée au débat et doit être étayée par des documents des Services de sécurité et de renseignement. Le député de la Coalition Stanislav Polcak a déclaré aux médias que la question n'était pas d'interdire le KSCM, mais de suspendre ses activités jusqu'à ce qu'il renonce à son nom de « Communiste ». Il confirme ainsi l'objectif du gouvernement qui est de paralyser le KSCM ; la suspension de ses activités causerait de sérieuses difficultés financières car le paiement des subventions de l’État pour couvrir les coûts électoraux et des montants relatifs aux mandats d'élus serait suspendu. Les députés ne perdraient pas leurs sièges, mais l'activité du KSCM dans son ensemble se retrouverait sérieusement menacée.

     

    Comme prochaine étape, le gouvernement a encore une fois demandé au Ministère de l'Intérieur de concevoir une nouvelle proposition avec comme objectif bien précis de suspendre les activités du KSCM. Le gouvernement offre ainsi à nouveau la preuve de sa nature non-démocratique, de son incapacité à résoudre les problèmes de notre société et sa peur du mouvement de sympathie publique croissant pour l'opposition, et en particulier pour le KSCM. La hausse des préférences de vote pour l'opposition de gauche provoque la panique dans ses rangs à mesure qu'approchent les élections de 2012. Le KSCM, sa direction et ses adhérents, ne se laisseront pas intimider par le gouvernement.

     

    La position non-démocratique du gouvernement contre le KSCM tranche nettement de sa politique bienveillante vis-à-vis de l'activité grandissante de plusieurs organisations d'extrême-droite et nationalistes au sein de la République.

     

    Logo KSCM na vysku 410x307Le KSCM se prépare actuellement intensivement pour le démarrage de sa campagne d'automne, interne au Parti, qui culminera en mai 2012 sur la tenue du 8ème Congrès du KSCM. Dans le même temps, le KSCM, avec les partis de gauche et orientés vers le social, les associations de citoyens et les syndicats, redouble d'efforts pour briser le blocus médiatique et informer en toute honnêteté le public sur la situation réelle et l'impact des réformes que le Gouvernement a commencé à mettre en œuvre aura sur les citoyens de notre État. Par accord mutuel, ces partenaires ont formé une association informelle appelée « L'alliance du travail et de la solidarité ».

     

    Chers camarades, chers amis,


    nous remercions tous ceux d'entre vous qui ont envoyé au Parti communiste de Bohême-Moravie des messages de soutien et de solidarité. Nous apprécions sincèrement ce soutien et le faisons connaître au grand public, à la fois par notre quotidien de gauche Halo Novinyet à chaque réunion et apparition de représentants du KSCM.

     

    Légende de l'affiche: carte de solidarité avec les Jeunesses communistes tchèques (KSM) interdites en 2007


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  • 435043 blomster

    Les jeunes communistes Norvégiens, solidaires des victimes des tragiques attentats qui ont frappé la Norvège, appellent à la lutte contre la montée de l'extrême-droite et d'un fascisme rampant

     

    Communiqué du Comité central de la Ligue de la jeunesse communiste de Norvège (NKU)

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Ce vendredi 22 juillet, la Norvège a connu un des événements les plus tragiques depuis la Seconde guerre mondiale. Juste avant 15h30, une bombe a explosé dans le quartier gouvernemental, dans le centre-ville d'Oslo. Cet événement à lui seul, qui a tué 7 personnes et a endommagé des bâtiments dans tout le centre-ville de notre capitale, était une tragédie en soi. Il a été, cependant, complètement éclipsé par le massacre qui a suivi, au camp de la Jeunesse travailliste d'Utøya. Le bilan du nombre de morts n'est pas encore totalement clair, mais au moins 86 personnes, essentiellement des adolescents et des jeunes, ont été sauvagement mitraillés et abattus, alors que près de 70 restent hospitalisés à la suite de leurs blessures, certains à l'article de la mort. Ces meurtres exécutés de sang-froid sont d'autant plus tragiques qu'ils visaient des jeunes et des enfants innocents rassemblés pour leur camp d'été annuel, pour débattre de questions politiques et profiter de leurs vacances d'été et de la compagnie de leurs camarades.

    La Ligue de la jeunesse communiste de Norvège (NKU) exprime ses condoléances les plus sincères à la Jeunesse travailliste (AUF), aux blessés et à tous ceux qui ont perdu leurs amis ou des êtres aimés. En raison de l'histoire que nous partageons avec l'AUF, membres de la même organisation de 1903 à 1923, et par de nombreuses décennies de lutte commune, ces attaques nous touchent personnellement.

    Lorsque les premiers communiqués ont averti de l'explosion à Oslo, nombreux furent ceux prompts à tirer leurs conclusions sur l'identité des responsables et qui ont exprimé leur haine envers les immigrés et les Musulmans. Qu'autant de gens aient supposé que des extrémistes Musulmans puissent être derrière l'attaque n'est pas une surprise, si on prend en compte la participation zélée de la Norvège aux guerres impérialistes de l'OTAN. Mais qu'autant de gens, si vite, ait tiré profit de cet horrible événement pour attiser la haine contre les immigrés en Norvège était à la fois effrayant et criminel.

    Si l'attaque avait été perpétrée par un Musulman, les conséquences politiques auraient été énormes. Les préjugés déjà largement répandus contre les Musulmans se seraient embrasés et l'attaque aurait été utilisée par les extrémistes de droite et les populistes pour « étayer » leurs thèses sur les dangers de l'immigration et de l'Islam, pour légitimer des discriminations supplémentaires contre les minorités et une politique étrangère encore plus belliciste. Leurs autorités auraient aussi probablement profité de l'occasion comme d'un prétexte pour étendre les pouvoirs de la police au détriment des libertés individuelles, comme cela s'est produit aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

    Il est désormais connu, toutefois, que l'auteur du massacre n'est ni un immigré ni un Musulman, mais au contraire un Norvégien pur souche et un Chrétien conservateur. Ironie de l'histoire, le responsable des deux attaques du 22 juillet, Anders Behring Breivik, partage un certain nombre d'idées avec tous ces gens qui ont tout de suite après les attaques accusé les immigrés. Breivik est un extrémiste de droite, mais ses idées sont assez courantes de nos jours : conservateur, anti-musulman, anti-immigration et anti-socialiste. On retrouve ces conceptions dans toute l'Europe et elles se développent à une vitesse inquiétante. Pendant trop longtemps on a laissé prospérer ces conceptions, faisant la promotion de la haine irrationnelle envers les immigrés et les opposants politiques, sans la moindre opposition de la part des gouvernements et des médias. La Jeunesse communiste norvégienne a, dans les toutes dernières années, souligné le danger de cette idéologie de la haine en plein essor et a fait de la lutte contre cette dernière une priorité absolue. Désormais nous connaissons, hélas, à quel point justement cette idéologie peut être dangereuse.

     

    NKUlogotrykkCet événement tragique dans notre pays démontre l'importance d'une lutte commune dans toute l'Europe contre cette maladie en développement, qui n'est rien d'autre que le fascisme sous un nouveau déguisement. Même si les attaques ont été menées par un individu psychotique, les raisons politiques derrière cet acte ne peuvent être ignorées. Et même si des catastrophes de l'ampleur de ces attaques sont très rares, la haine qui les anime sera une menace constante pour nos sociétés si on ne s'y oppose pas. La seule solution est de s'opposer aux préjugés, à la xénophobie et à la diabolisation des opposants politiques que cette idéologie néo-fasciste en développement représente, et de créer une société basée sur la paix, la tolérance et l'égalité, à la fois dans notre pays et à l'échelle internationale.

     


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    KKE 15Avant l’éruption de la crise, la Grèce, comme d’autres pays, a connu un développement capitaliste à grande échelle. Une richesse incroyable s'est concentrée dans les mains de grands bourgeois.


     

    Cécile Chams et Jean Pestieau


     De 1990 à fin 2007, le Produit Intérieur Brut (PIB)(1) a quintuplé et les profits ont été multipliés par 28. En 2009, lorsque la crise éclate en Grèce, les compagnies cotées en bourse ont engrangé 11,8 milliards d’euros de bénéfices. Et 55 groupes ont enregistré une augmentation de leurs bénéfices par rapport à 2008.(2) Les avoirs des grandes banques sont passés de 275 milliards d’euros en 2004 à 579 milliards en 2009. En même temps, les salaires des travailleurs se sont maintenus à 60% du salaire moyen européen, alors que la productivité du travail s’élève à 93,5% de la moyenne de la zone Euro.

    Le grand capital a réalisé ces superprofits grâce à des subsides, des exonérations d’impôts et d’autres privilèges. L'imposition des bénéfices a  été ramenée, ces dernières années, de 19,9% à 15,9% (la moyenne pour l’Union Européenne étant de 33%), tandis que le montant de la fraude fiscale de 6000 grosses entreprises s’élève à 15 milliards d’euros.

    Par contre, en Grèce, la part des salaires des travailleurs dans le PIB est la plus faible des pays de l’Union Européenne (UE). Selon les dernières statistiques de l'OCDE, les revenus du travail ne représentent que 36,3% du PIB de la Grèce, alors que les bénéfices bruts des entreprises représentent près de 53% de la valeur produite en un an. « La Grèce est de loin l'économie la plus exploiteuse de la zone euro », souligne l'économiste britannique Michael Burke.(3)

    Ces statistiques montrent le haut niveau d’exploitation de la classe ouvrière grecque et le vol tout à fait « légal » de la plus-value produite par les travailleurs. Dire que « les Grecs » ont vécu au dessus de leurs moyens est une supercherie. Elle est destinée à faire croire aux travailleurs et aux autres couches populaires du pays qu’ils doivent accepter sans protester qu'on leur impose les charges de la crise capitaliste : la réduction du coût du travail et des prestations sociales (pensions, soins de santé, etc.). Souvent il s’agit de mesures choisies et préparées depuis des années. Le Premier Ministre Georges Papandréou, l’a admis : « La crise nous a permis de prendre des mesures que nous aurions prises de toute façon ». Ce sont des mesures qui ont été prises dans d’autres pays de l’UE et sont décrites dans les traités de l’UE. (4)

    L’augmentation de la dette et du déficit de l'État est le résultat et non la cause de la crise. La crise est provoquée par la baisse générale du pouvoir d'achat des populations suite aux mesures prises depuis trente ans pour réduire le coût du travail, des allocations sociales, suite à la dérégulation des contrats de travail... Cette baisse du pouvoir d'achat a été masquée pendant des années par la création d'une économie basée sur l'endettement. Mais aujourd'hui cette illusion se termine. Nous sommes dans une crise où la production n'arrive plus à trouver acheteur. La crise trouve sa cause dans le fait que la richesse produite par la société n’est pas rendue à ceux qui l’ont produite mais est concentrée dans les monopoles, entre les mains d’un nombre toujours plus réduit de capitalistes. C’est pour cette raison que l’éclatement de crises est inévitable dans le cadre de la voie capitaliste de développement

    Le gouvernement social-démocrate du PASOK a pris la responsabilité principale des mesures, mais le parti libéral, la Nouvelle Démocratie, est essentiellement d’accord avec elles, ainsi que les autres partis bourgeois.

    Certaines forces se disant de gauche (Synaspismos/SYRIZA du Parti de la Gauche européenne, etc.) concentrent leur critique sur le rôle du Fonds Monétaire International (FMI) et cherchent à ménager l’Union Européenne, l'expression politique des multinationales des pays qui la composent.

    En Grèce, les travailleurs se mobilisent de plus en plus, principalement sous la direction du mouvement syndical PAME (Front militant des travailleurs), animé par le Parti Communiste de Grèce (KKE).

    Comme l'expliquait le KKE en mars 2010, « le PASOK fera tout ce qui est en son pouvoir pour attaquer et saper le mouvement. Il se recycle lui-même comme un véhicule d'un dangereux anticommunisme. Spécialement avec l'aide de ses appuis dans le mouvement syndical (GSEE - centrale syndicale du privé, ADEDY - centrale syndicale du public, etc) et avec son rachat par l'UE, il va tenter de piéger les travailleurs et les forces populaires avec de nouvelles illusions réformistes sur le " dialogue social ", les consultations et les théories sociales-démocrates sur la réglementation et l’humanisation du système capitaliste. » (5)

     

    Nous remercions la Section internationale du CC du KKE de nous avoir fourni une grande partie des données de cet article.

     

    Grèce : paradis pour les riches

    Les armateurs grecs détiennent la première flotte commerciale du monde, soit 16% de la flotte mondiale (avant le Japon et la Chine).(6) Mais en même temps, la Constitution grecque leur accorde une immunité fiscale totale. Le fisc ne peut vérifier les comptes de leurs sociétés qui jouissent de facto d’un statut d’extraterritorialité. Il suffit qu’un armateur garantisse que telle ou telle personne possède une partie du capital de sa compagnie pour qu’elle aussi échappe au fisc.(7)

    Les riches Grecs conservent leurs millions sur des comptes à Zurich, à Chypre, au Liechtenstein et à Londres. Les particuliers grecs auraient déposé plus de 560 milliards d'euros à l'étranger, selon un récent article du Handelsblatt de Düsseldorf, qui s'appuie sur des sources proches des milieux financiers grec et suisse. (A titre de comparaison, le PIB de la Grèce était de 230,2 milliards d'euros en 2010.) (8)  Comme l'a souligné Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE, « l'État grec a peut-être une dette de 350 milliards d'euros, mais les capitalistes grecs ont déposé près de 600 milliards d'euros dans des banques suisses ».

    Au sommet de ces riches, il y a la famille de Spiros Latsis, avec une fortune estimée à 3,41 milliards d'euros, équivalente à celle des familles belges Colruyt ou Frère.(9) A part le commerce naval et pétrolier, la famille Latsis possède le holding bancaire EFG Eurobank. Spiros Latsis est un grand ami de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. En 2005, ce dernier avait passé une semaine sur le yacht de son ami grec. Un mois plus tard, la Commission approuvait un versement de 10,3 millions d’euros d’aide de l’Etat grec aux chantiers navals de Latsis. Mieux encore, de 1999 à 2004, EFG Eurobank a été choisie par la Commission pour faire transiter l’argent des financements européens en Grèce. (10)

    (1) L'ensemble des richesses produites par le pays en un an.

    (2) Conférence nationale du Parti Communiste de Grèce, 6-7 mars 2010.

    (3) Michael Burke, The Greek Crisis, Socialist Economic Bulletin, 23 juin 2011. socialisteconomicbulletin.blogspot.com/2011/06/greek-crisis.html

    (4) Essentiellement l'agenda de Lisbonne depuis 2000

    (5) Conférence nationale du Parti Communiste de Grèce, 6-7 mars 2010.

    (6) Review of Maritime Transport 2010, United Nations Conference of Trade and Development. www.unctad.org/Templates/webflyer.asp

    (7) Jean Quatremer, Libération, 2 juillet 2010. bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/07/le-paradis-fiscal-grec-des-armateurs-et-de-leurs-amis.html

    (8) Die Zeit, 5 juillet 2011.

    (9) The World's Billionairs, Forbes, 2011. www.forbes.com/wealth/billionaires/list

    (10) Le Canard Enchaîné, 25 mai 2005.

    Source : « Parti du Travail de Belgique »


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