• L'offensive anti-communiste continue en Europe de l'Est : le Parti communiste Kazakh interdit en tant que seul parti d'opposition de masse au régime dictatorial de Nazarbayev

    Nazarbayev sarkozyLe pouvoir dictatorial Kazakh interdit le Parti communiste, seul parti d'opposition de masse au régime

     Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

    Le mois d'octobre a été le théâtre d'une nouvelle intensification de la campagne anti-communiste en Europe de l'Est. Après les tentatives, pourtant mises en échec mais toujours réitérées en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, c'est au tour des communistes kazakhs d'être menacés d'une interdiction pure et simple de leur parti.

     

    Tel est en tout cas le verdict rendu le 5 octobre 2011 par le tribunal d'Almaty qui a prononcé la suspension des activités du Parti pendant un an et demi, sous prétexte de la participation du Parti communiste à la constitution d'un mouvement d'opposition, le « Front populaire » avec des forces non-reconnues par l’État dictatorial.

     

    Derrière le prétexte, c'est la menace que représente le Parti communiste, seul parti de masse capable de faire converger les oppositions au régime autoritaire de Nazarbayev, serviteur de l'OTAN et de l'UE, et de fédérer les luttes – comme celle historique qui a touché les travailleurs de l'industrie pétrolière durant l'été (cf Solidarité avec la grève historique des travailleurs de l'industrie pétrolière au Kazakhstan victimes de la répression féroce d'une dictature à la solde de l'impérialisme)– autour d'une alternative socialiste à ce système.

     

    Le Parti communiste du Kazakhstan compte sur plus de 50 000 adhérents et représente une menace pour un régime glissant de plus en plus vers l'autoritarisme, impuissant à enrayer les effets de la crise capitaliste sur le peuple Kazakh.

     

    La dernière présidentielle en avril 2011, boycottée par les communistes, a vu Nursultan Nazarbayev obtenir un score de 95,55%. Promptes à passer des dénonciations aux interventions armées face à certains dictateurs peu commodes envers l'impérialisme, les puissances occidentales ont au contraire gardé le silence sur un score aussi peu démocratique que les méthodes quotidiennes de gouvernement de leur principal allié en Asie Centrale.

     

    Après avoir boycotté également les élections législatives de 2007, le parti serait menacé de dissolution pure et simple si jamais il ne participait pas aux prochaines élections qui devraient se dérouler à la fin de l'année. Un des objectifs du pouvoir est donc d'empêcher le parti de se présenter pour ensuite prononcer sa dissolution définitive.

     

    Le président du Parti communiste du Kazakhstan, Galiz Aldamzharov s'est exprimé récemment sur cette décision judiciaire dévoilant le lien entre ce verdict et les prochaines élections : « Il s'agit déjà de la troisième tentative d'interdiction de notre parti et, pour moi, ce ne sera pas la dernière. Nous sommes le seul parti d'opposition radicale dans le spectre politique. Nous étions en train de faire, avec le Front populaire, un gros travail de préparation pour prendre les diverses circonscriptions, nous étions en train de choisir les personnes idoines. Le gouvernement a peur de notre préparation. Évidemment, nous ferons appel, mais honnêtement je pense que c'est inutile. Nous ne serons pas en mesure de participer aux élections anticipées. »

     

    Le Parti communiste du Kazakhstan a déjà bénéficié du soutien de dix autres partis communistes d'ex-URSS qui ont signé une déclaration commune au début du mois (cf Déclaration commune de 10 partis communistes d'ex-URSS sur les dernières mesures anti-communistes en Géorgie et au Kazakhstan).

     

    Parmi eux, le Parti communiste d'Ukraine pourrait être le prochain sur la liste. Les nationalistes ukrainiens ont déjà demandé l'application de mesures similaires dans l'ancienne république soviétique.

     

    Une quarantaine de Partis communistes du monde entier avaient alors signé l'appel en solidarité contre les mesures anti-communistes adoptées au Kazakhstan et en Géorgie, plus que jamais les communistes français expriment leur solidarité avec nos camarades kazakhs victimes de la dictature kazakhe alliée à l'impérialisme français et occidental. L'anti-communisme ne passera pas !


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  • 200 000 travailleurs portugais ont répondu à l'appel de la CGTP, dans les rues de Lisbonne et Porto, et dit « Non au programme d'agression » du gouvernement, du FMI et de l'UE

     200 000 travailleurs portugais dans les rues de Lisbonne et Porto

    Communiqué du Parti communiste portugais (PCP)

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    « Nous sommes venus ici en force, pour la lutte qui s'annonce ! »un des mots d'ordre entendu durant les trois heures de la grande manifestation de la CGTP-IN [NdT : syndicat organiquement lié au PC Portugais], de la place du Duc de Saldanha jusqu'à la Place des restaurateurs, à Lisbonne – résume le message fondamental de cette journée de lutte.

     

    Les près de 200 000 personnes qui sont descendues dans la rue – 130 000 dans la capitale et 60 000 à Porto, et près d'un millier à Funchal – ont donné du corps et de la voix à cette manifestation juste « Contre la paupérisation et les injustices », et ont fait défiler dans un cortège unique les diverses batailles qui ont dernièrement impliqué des travailleurs de différents secteurs et entreprises, tout comme d'autres couches du peuple, les usagers de services publics, notamment ceux de la santé.

     

    Mais ces milliers de portugais et de portugaises sont venus également dire qu'ils ne se plient pas au diktats de l'entente entre la troïka, défenseur des intérêts des financiers qui veulent continuer à pomper la richesse nationale, et la troïka des partis [Le Parti socialiste et les deux partis dits de droite : PSD et PP] qui s'en tiennent aux politiques de droite et acceptent de se soumettre au pacte d'agression.

     

    A Lisbonne, la manifestation fut menée par un groupe des travailleurs de la TNC [Transportadora nacional de camionagem, entreprise de transport national par camion], encadré de six camions avec des banderoles. Suivaient les dirigeants de la CGTP-IN ainsi qu'un groupe de militants enthousiastes d'Interjovem [Secteur jeunes travailleurs de la CGTP]. A côté du personnel de l'entreprise de camionnage, sur l'estrade montée sur la Place des restaurateurs, un autre cas exemplaire de détermination dans la lutte pour la défense des emplois et de l'appareil productif a été mis à l'honneur avec la participation des travailleurs des Porcelaines Bonvida, de Batalha, et du supermarché Leclerc, de Portimão. A Lisbonne, ont manifesté des travailleurs des districts du Sud, notamment ceux de Castel Branco, Santarém et Leiria. Sur la Place des restaurateurs, sont intervenus Isa Girão, d'Interjovem, et Manuel Carvalho da Silva, secrétaire-général de la CGTP-IN. Une délégation du PCP comprenant le secrétaire-général Jeronimo de Sousa, a salué le passage des manifestants et a fini par intégrer également le défilé, Avenue de la Liberté.

     

    A Porto, se sont tenus deux rassemblements, un Place des Lions (pour les manifestants de Porto même) et l'autre Place de la Bataille (pour ceux des autres districts du Centre et du Nord du pays), d'où les manifestants ont défilé vers une destination commune : l'Avenue des alliés, où est intervenu João Torres, de la Commission Exécutive de la CGTP-IN.

     

    Semaine de lutte


    cartaz 20111001 750Avec toute la force affichée aujourd'hui, la CGTP-IN et les travailleurs partent avec un moral gonflé à bloc pour la réalisation de la « semaine de lutte », que la centrale va mettre en œuvre entre le 20 et le 27 octobre avec des grèves totales ou partielles et des actions publiques, « dans une lutte qui doit être de plus en plus générale » - comme l'affirme la résolution issue des manifestations d'aujourd'hui.

     

    Vidéo du PC Portugais montrant des images de la manifestation ainsi qu'une intervention du secrétaire-général Jeronimo de Sousa : http://www.youtube.com/watch?v=7z9SDyDCkUI&feature=player_embedded

     


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  • LE HYARIC Patrick FR

    Patrick Le Hyaric

     

    Décidément cette Europe a un visage hideux. Elle n’a pas de cœur. Son credo est celui de l’argent, de la concurrence entre les êtres humains. Celui de la spéculation contre le bien être général.

    Une fois de plus la semaine dernière, une réunion du Conseil européen des ministres de l’agriculture s’est terminée par la confirmation de la réduction de 480 millions d’euros à 113 millions du plan européen d’aide alimentaire aux plus démunis qui permet à près de huit millions de personnes d’avoir quelques denrées alimentaires pour manger. 480 millions d’euros c’est moins d’un euro par citoyen européen.

     

    L’Europe sociale n’existe pas. Non contente d’appliquer des orientations qui provoquent délocalisations, chômage, précarité, pauvreté, voilà qu’elle décide de laisser ses victimes sur le bord de la route, sans rien ! Elle est prête à supprimer 387 millions d’euros pour venir en aide aux pauvres, alors qu’elle met plus de 440 milliards d’euros pour garantir les banques européennes qui font du profit en spéculant sur les dettes de la Grèce, du Portugal, de l’Italie ou de l’Irlande. Il n’y a pas d’argent pour les affamés que cette Europe du capital produit, mais on en trouvera dans quelques jours pour recapitaliser les banques qui nous mettent à genoux.


    L’argument invoqué pour diminuer cette aide est qu’elle ne doit plus relever du budget de la Politique agricole commune parce que, paraît-il, il n’y aurait pas d’excédents alimentaires. A voir ! En effet, il existe toujours bien des subventions aux restitutions qui, elles, profitent aux magnats de l’agro-business exportateurs. Mais, même dans le cas où le programme européen d’aide alimentaire ne doive plus relever du budget agricole, pourquoi ne met-on pas en place un programme de « cohésion sociale pour l’aide alimentaire aux plus démunis » ? Les peuples européens n’acceptent pas, à raison, que les plus fortunés se vautrent dans l’argent, le luxe et la spéculation pendant que des millions de personnes n’ont pas de quoi manger ou se loger.

    Le combat pour la justice doit s’élargir et s’amplifier. Aucun humaniste ne peut comprendre les orientations actuelles de cette Europe dont les peuples se détournent de plus en plus.


    Plus généralement, pendant que le monde des affaires multiplie les affaires juteuses, le monde du travail et des retraités ne cesse de souffrir. Ainsi, il est démontré que, l’an passé, chaque française ou français a dépensé 95 euros de plus qu’en 2006 pour sa santé. Les coûts pour se soigner augmentent deux fois plus vite que les revenus. Et la taxation à venir des complémentaires santé et des mutuelles, comme le déremboursement de près de deux cent médicaments supplémentaires, va encore alourdir sérieusement les coûts pour se soigner.


    Avec le pouvoir actuel et l’Europe de l’argent, c’est le retour un siècle en arrière pour les peuples. Par contre, c’est toute l’année noël pour les puissants et les riches. Ceux dont on voit depuis des semaines qu’ils  ont transformé notre République à la belle devise de Liberté, Égalité, Fraternité en République des mallettes pour conquérir le pouvoir et tenter de le garder.


    Le vote des grands électeurs faisant basculer pour la première fois, le Sénat à gauche depuis le début de la cinquième République, fait mesurer l’ampleur du discrédit du sarkozysme et l’aspiration à un autre pouvoir.

     Patrick Le Hyaric


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  • Par Bernard Conte, Enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux IV, conseiller municipal de Talence (33) et membre fondateur de l’association Pour un débat sur le libre-échange


    Bernard ConteDepuis la fin des années 1970 et l’arrivée au pouvoir des Thatcher et Reagan, l’idéologie (pour ne pas dire la religion) néolibérale a été imposée. Sans cesse ressassé, tant par la majorité des personnalités politiques que par les medias, le catéchisme néolibéral intègre le dogme du libre-échange, c’est-à-dire le « laisser faire » - « laisser passer », pour les marchandises comme pour les flux financiers.


    Le libre-échange et la division internationale du travail qui l’accompagne, seraient les meilleurs vecteurs de croissance économique, de création d’emplois, de progression des revenus… et, in fine, d’augmentation du bien-être des populations. Par conséquent, il est inutile, pour les « élites » au pouvoir, de consulter la population, par un vote ou même par sondage, sur un sujet censé faire l’objet d’un large « consensus ». De plus, il faut éviter le risque de résultats non conformes aux attentes.


    Néanmoins, des « agitateurs d’idées 1) » ont commandité, dans plusieurs pays européens, un sondage 2) pour recueillir l’opinion des populations à propos du dogme du libre-échange. Les pays retenus sont : La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre.


    Les résultats, montrent une profonde divergence entre l’opinion des européens et le consensus officiel des élites.


    L’ouverture des frontières aura des effets négatifs sur l’emploi dans l’avenir


    Pour une majorité d’européens, l’ouverture des frontières aux marchandises en provenance des pays émergents (Chine, Inde) aura, dans les années à venir, des effets négatifs sur l’emploi : France, 75% ; Italie, 62 % ; Espagne et Angleterre, 56% ; Allemagne, 52%.


    Car les produits en provenance des pays émergents sont trop peu taxés


    C’est ce que pensent à plus de 65% les Français, les Espagnols, les Italiens et les Allemands. Les Anglais ne sont que 50% à déclarer que les importations en provenance de pays comme la Chine et l’Inde sont insuffisamment taxées.


    La nécessité du protectionnisme


    Hormis les Anglais, une majorité d’européens – entre 60 et 67% - se déclarent favorables à une augmentation des taxes sur les importations en provenance des pays émergents. Les Anglais ne sont que 45% à partager cette opinion.


    A mettre en œuvre à l’échelle européenne, ou à défaut, à l’échelle nationale


    Entre 67 et 80% des Français, des Allemands, des Italiens et des Espagnols pensent que les droits de douane doivent être placés à la frontière de l’Europe plutôt qu’à la frontière de leur pays. Les Anglais sont partagés sur cette question.


    En cas de refus des partenaires européens de relever les droits de douane vis-à-vis des pays émergents, les Français, les Anglais, les Allemands, les Espagnols et les Italiens sont environ 60% à penser qu’il faut le faire quand même aux frontières de leurs pays respectifs.


    Les bienfaits escomptés de la thérapie protectionniste


    L’augmentation des droits d’entrée sur les importations en provenance des pays émergents devrait avoir des conséquences positives pour le secteur industriel, l’emploi et la croissance économique. De plus ces mesures devraient assurer la protection du savoir faire des différents pays (sans doute en ralentissant ou en arrêtant le processus de délocalisation). Par contre, les européens, dans leur ensemble, anticipent des conséquences « moins » positives sur les prix des produits de consommation.


    Les résultats de ce sondage traduisent la capacité d’analyse et la maturité de la réflexion de la population européenne face à la crise financière, économique et sociale. Malgré la presse-tituée qui relaie un discours pseudo-consensuel sur les « vertus » du libre-échange, les européens remettent en cause ce dogme de façon radicale. Ils ont enfin compris que le libre-échange signifie l’égalisation par le bas des conditions sociales sur l’ensemble de la planète, le libre-échange c’est la Tiers-Mondialisation de la planète.


    Mise en ligne : 17 septembre 2011


    1) - Il s’agit de l’association : Pour un débat sur le libre-échange, regroupant des universitaires et des économistes, http://manifestepourundebatsurlelibreechange.eu/

    2) - Le sondage a été effectué par l’IFOP en France en mai 2011 et en juin 2011 dans les autres pays européens.

    A lire, Bernard Conte :"La Tiers-Mondialisation de la planète"


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  • Latvian Socialist Party logoLa coalition de gauche du Centre de l'Harmonie, menée par les communistes remporte avec 28,3% des voix les législatives en Lettonie, dans un pays saigné par le FMI et l'UE

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    Les élections législatives anticipées en Lettonie, qui se déroulaient samedi dernier ont accouché d'un résultat historique. Pour la première fois depuis la restauration du capitalisme en 1991, les communistes duParti socialiste de Lettonieont remporté un scrutin national, à la tête de la coalition de gauche du Centre de l'harmonie.

     

    Le Centre de l'Harmoniea obtenu 28,36% des voix (dont 41% à Riga) ainsi que 31 élus sur les 100 que compte le Parlement. Il devance assez largement les partis de droite libéraux-nationalistes de de la Réforme(20,82% et 22 sièges), de l'Unité(18,83% et 20 sièges) et de l'Alliance nationale(13,8% et 14 sièges).

     

    L'étendue du consensus existant entre les trois formations de droite, sur fond d'ultra-libéralisme économique et de nationalisme ethnique euro-compatible, devrait permettre la formation d'une coalition gouvernementale réactionnaire.

     

    Contrairement au discours médiatique dominant, le Centre de l'Harmonie n'est absolument pas un « parti russe » en Lettonie. Certes, la base sociale et politique de la coalition était initialement cette minorité russophone longtemps privée de ses droits civiques et politique et encore aujourd'hui largement discriminée et stigmatisée par le nationalisme raciste des partis de droite lettons.

     

    Mais le succès de samedi prouve que les communistes du Parti socialiste de Lettonie et les socialistes du Parti de l'Harmonie – les deux composantes essentielles de l'alliance – ont su rassembler large, et unir travailleurs Lettons de souche et russophones autour d'un discours d'opposition au racisme d’État et aux recettes libérales concoctées en concertation entre les classes dirigeantes lettones, le FMI et l'UE.

     

    Il faut dire que la traditionnelle instrumentalisation d'un nationalisme letton, divisant les travailleurs en lettons de souche 'privilégiés' et lettons russophones exclus, ne peut plus masquer la faillite de la restauration du capitalisme en Lettonie après 1991, ressentie durement aujourd'hui par tous les ménages ouvriers et populaires.

     

    Le « miracle letton » fut plutôt un mirage bien éphémère. Après une décennie 1990 marquée par une récession continue – en 2005, la production industrielle Lettone ne représentait encore que 50% de celle de 1990 – la consommation des ménages ainsi que l'investissement ont été artificiellement gonflés par le crédit, provoquant un endettement à grande échelle mais aussi une bulle immobilière considérable.

     

    Inflation galopante et endettement des ménages rendant la situation des classes populaires et moyennes lettones précaires, politique fiscale favorable aux entreprises rendant vulnérables les comptes publics, enfin consommation financée par les importations dans un pays où l'appareil productif 'national' (hérité de l'époque soviétique) a été démantelé, creusant donc un déficit commercial abyssal : toutes les conditions étaient réunies pour un désastre social.

     

    La crise capitaliste de 2008-2009 a touché la Lettonie de plein fouet avec en deux ans – 30% de récession, une dette publique multipliée par sept et enfin un taux de chômage record de 22,2%.

     

    Confrontée à la faillite du capitalisme libéral Letton, la classe dirigeante Lettone a choisi la fuite en avant : la vassalisation accrue envers l'UE et le FMI et l'approfondissement d'une politique ultra-libérale avec le plan d'austérité mis en œuvre en 2010 prévoyant une baisse des salaires des fonctionnaires de 20 à 50%, des retraites de 10 à 70% ou encore une baisse des salaires dans le privé de 20 à 30%.

     

    Confronté à une fronde sociale sans précédent, miné par les affaires de corruption, le gouvernement a été contraint de dissoudre l'Assemblée en juillet dernier, après consultation populaire selon la procédure constitutionnelle.

     

    La percée historique du Centre de l'Harmonie, et des communistes qui la mènent, est l'expression d'une colère massive de la classe ouvrière lettone, quelque soit son étiquette ethnique ou son statut juridique.

     

    Elle vient de loin. Depuis plusieurs années, les communistes et la gauche ne cessent de progresser. En 2009, le « Centre de l'Harmonie » remportait la mairie de Riga. Cette même année, l'ancien maire communiste de Riga soviétique, secrétaire du Parti socialiste letton (PSL) devenait député européen. Une revanche historique pour cet ancien prisonnier politique après 1991, coupable d'être resté fidèle à l'Union soviétique.

     

    Certes, la droite libérale et nationaliste vassalisée à l'UE et au FMI ne laissera pas le pouvoir à l'alliance socialiste-communiste, elle qui a posé dans la campagne notamment la remise en cause de l'Euro et la relance des dépenses publiques plutôt que l'austérité.

     

    Tout comme en Russie ou en République tchèque, voilà un autre pays de l'Est où les communistes représentent plus que jamais l'opposition au capitalisme libéral et au nationalisme étroit compatible avec cette « prison des peuples » qu'est l'Union européenne. 

     

    Cf notre article-synthèse sur la Lettonie : Législatives en Lettonie: face à un « tigre balte » soumis à la piqûre d'austérité, les communistes moteurs d'une force de rassemblement populaire qui peut gagner

     

    Cf l'interview d'Alfred Rubiks, secrétaire-général du Parti socialiste letton : Interview d’Alfred Rubiks, secrétaire-général du Parti socialiste de Lettonie (PSL), sur le combat des communistes Lettons et leurs succès en terre hostile


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  • Zone euro : n’entrons pas dans leur « guerre »

    22 septembre 2011

    « La France doit passer d’une économie de paix à une économie de guerre »: le premier que j’aie vu utiliser ce mot hideux de « guerre » à propos de la crise de l’euro était François de Closet, dans le JDD de fin août.  « Face à l’urgence, précisait-il dans une formule très éclairante sur ses motivations, (les) clivages (gauche-droite) n’ont pas cours. »  Foin du débat démocratique, de l’analyse rationnelle des causes, de la confrontation des options, du choix politique clairement assumé: c’est « la guerre »!  Bon, me suis-je dit, on connait l’oiseau, passons.  Mais voilà que, dix jours plus tard, ce fut au tour de l’éditorialiste du « Monde » d’en appeler, à la une, à l’adoption de « l’économie de guerre ».  Nicolas Sarkozy a présenté « un diagnostic très sombre de la situation »: la « pusillanimité » n’est donc pas de mise si l’on veut être « crédible aux yeux des marchés » Re-CQFD!

    Le surlendemain, sans doute soucieux de prouver à la sourcilleuse et impitoyable « troïka » (Commission européenne, Banque centrale et Fonds Monétaire international) sa détermination à rajouter encore une couche de « rigueur » à son programme et à accélérer les privatisations attendues impatiemment par les créanciers, voilà que le Premier Ministre grec Georges Papandréou, s’y mettait lui aussi: « Nous devons défendre le pays comme si nous étions en guerre » a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.  Et je ne parle pas de la sortie très raffinée du ministre polonais des finances, relatant la semaine dernière, dans l’hémicycle du Parlement européen, une observation que lui avait faite « une vieille connaissance » disant carrément craindre « de voir éclater une guerre dans les dix prochaines années. »

    Cette brusque inflation de références à la guerre – à propos d’une construction européenne qui s’est toujours enorgueillie d’avoir éradiqué ce cancer dans la réalité comme dans les consciences – traduit quelque chose de profond.  Une récente manchette des « Echos » l’a exprimé sans détours: « le grand désarroi de la zone euro: les dirigeants européens en panne de solutions ».  Comme le reconnait avec humilité Nouriel Roubini, économiste américain devenu mondialement célèbre pour avoir annoncé la crise des subprimes bien avant son éclatement en 2008: « Après avoir tout essayé, les voici démunis ».  De fait, un à un, leurs dogmes s’écroulent.  « Il semble donc – ajoute même Roubini – que Karl Marx avait au moins partiellement raison. »

    N’attendons pas des dirigeants européens ou des idéologues de leur modèle en capilotade qu’ils acceptent sans coup férir d’envisager des solutions qui remettent en cause les intérêts qu’ils servent et la doctrine qui les exprime.  Ce débat de fond sur une vision alternative de la construction européenne, c’est aux forces de gauche de l’ouvrir.  C’est le moment ou jamais.

    http://franciswurtz.net/


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  • Par Françis Arzalier

     

    jeudi 8 septembre 2011, par Comité Valmy

     

    Polex 01Depuis des années, les dirigeants politiques de l’Europe supranationale, toutes tendances confondues, gouvernent leur pays au service des financiers spéculateurs, du patronat et des actionnaires des sociétés multinationales : délocalisations des industries vers les plus bas salaires, mise en concurrence des salariés sous prétexte d’ouverture des frontières, distribution de fonds publics aux banquiers qui spéculent sur les monnaies, etc...

     

    Polex 02Le peuple français a payé un lourd tribut à cette « politique européenne », mais les gouvernements socialistes n’ont pas épargné les peuples grec et espagnol : ils ont subi la même politique économique et sociale de restriction des conquêtes sociales, retraites, sécurité sociale, salaires, que ceux d’Italie, ou Hongrie, gouvernés par la Droite.


     

    Nos médias, au service de cette politique de régression, ne cessent de répéter la même antienne : « Il faut bien rassurer les marchés ! » Phrase hypocrite, démagogique, qui vise à faire prendre cette politique néfaste pour une calamité naturelle, que l’on ne peut empêcher qu’en restreignant encore les revenus des salariés, les emplois publics, etc...

     

    Traduisons d’abord le mot clé dans cette phrase : ce que l’on nomme « les marchés », ce sont les spéculateurs qui font des profits dans les Bourses, achetant des actions quand elles baissent (ou quand ils en ont provoqué la baisse !) et les revendant quand elles montent. Début août, certains ont ainsi gagné en quelques jours des centaines de millions d’euros par de simples jeux d’écriture bancaire.

     

    « Rassurer les marché », c’est à dire se mettre au service des spéculateurs, c’est absurde selon tous les économistes qui ne sont pas à leur service : Sarkozy et les autres dirigeants européens s’évertuent, à la demande des spéculateurs, à mettre en place des mesures d’austérité dans leur pays, ce qui, évidemment, y restreint la consommation populaire et y accroit le chômage ; et les mêmes dirigeants prétextent ensuite de difficultés économiques qu’ils ont eux-mêmes provoquées pour justifier de nouvelles mesures d’austérité. Il ne reste plus aux spéculateurs gavés, qu’à se frotter les mains...

     

    Le couronnement de cette politique contre les peuples d’Europe, parrainée par le FMI du « défunt » socialiste Strauss Kahn il y a quelques mois, et son alter ego l’UMP Lagarde aujourd’hui, est née de la rencontre Sarkozy-Merkel le 17 août 2011. Les deux « poids lourds » de l’Europe capitaliste continentale ont, en commun, lancé cette idée géniale : faire inscrire dans la constitution de chaque pays d’Europe une « règle d’or », limitant les dépenses de l’état et le déficit budgétaire ; le budget de la nation serait ainsi obligatoirement d’austérité (moins de services publics, de remboursements de santé et de prestations sociales), sans même que les députés élus ne puissent s’y opposer.

     

    Il s’agit d’un véritable coup d’état programmé à l’échelle du continent : pour l’instant la seule arme légale qui reste aux peuples d’Europe, avec les manifestations, est le suffrage universel, permettant de choisir, lors de consultations épisodiques, des députés décidés à combattre l’austérité au profit des spéculateurs.

     

    Les peuples grec et espagnol, donnent ainsi des sueurs froides à leurs dirigeants, à Sarkozy et Merkel. Leur solution est donc la fin du système parlementaire qui confie aux Parlements élus la prérogative budgétaire ; désormais, le budget des nations européennes ne relèverait plus que de la volonté des « marchés » spéculatifs.

     

    Il reste aux peuples de toute l’Europe, à commencer par ceux de France et d’Allemagne, à empêcher ce véritable changement de régime politique, cette négation du suffrage universel. Si le refus populaire est suffisant, même les politiciens socialistes seront contraints de s’y opposer.


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  • D'après un récent rapport du Fonds Monétaire International (FMI), l'Islande est sur la voie d'un désendettement rapide.

    Plus encore : elle demande des comptes : le président islandais Olafur Ragnar Grimsson a demandé dimanche à l'Union européenne de mener une enquête pour déterminer comment elle a pu permettre à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas d'exercer une telle pression sur l'Islande pour tenter de transférer sur le contribuable islandais les sommes dues par la banque Icesave en faillite.

    Nous applaudirons sans modération le gouvernement islandais pour sa fermeté et son patriotisme, et nous ferons observer que le remboursement de dettes privées par le contribuable, cela s'appelle du détournement de fonds publics et, là où la justice fonctionne normalement, cela mérite la paille humide des cachots.

    Rappel des épisodes précédents :

    En 2008 encore, tout va pour le mieux en Islande : les finances publiques sont saines et le pays est noté Aaa depuis cinq ans par l'agence de notation Moody's.

    C'est alors que l'effondrement de son système bancaire hypertrophié a plongé ce pays, dans une crise présentée comme cataclysmique. 

    Un article de Courrier International fait un parrallèle entre l'Irlande et l'Islande, toutes deux confrontées à des faillites bancaires : la première, ligotée par l'Europe, se débat dans la déflation. La seconde, libre de faire des choix souverains, serre les dents mais s'aide d'une politique inflationniste et, surtout, refuse de laisser transférer sur le contribuable les dettes des banques en faillite.

    Ce refus lui vaut d'être mise sous une pression intense par la Grande Bretagne et les Pays-Bas, soutenus par l'Union européenne, qui voudraient que leurs épargnants soient indemnisés par les finances publiques islandaises.

    Lors de deux référendums successifs, les Islandais disent non : pas question que le contribuable dédommage des investisseurs étrangers à la place des banques.

    Que croyez-vous qu'il se passa après ces deux refus aussi scandaleux selon les normes des marchés qui nous gouvernent ?

    L'Islande est-elle tombée en enfer pour son crime de lèse-marché ? Est-elle mise à l'écart de la vie internationale ?

    Que nenni.

    Toute d'abord, c'est en 2010, c'est à dire deux ans seulement après le début de la crise, que le FMI commença à observer un début de redressement.

    Pour être précis, c'est son représentant Mark Flanigan qui déclarait : “La récession s’est révélée moins profonde que prévu”. Le modèle social nordique a été préservé et l'endettement décroit progressivement, grâce à une forte dévaluation de la monnaie (qui a perdu 30 % en deux ans) et à l'inflation qui atténue les dettes. Le chômage est fortement retombé (de 9,7% à 7,3 %, pourcentage à comparer à celui de l'Irlande : 14,1 %). La reprise se traduit en chiffres (1,3 % au troisième trimestre).

    Le président islandais s'en expliquait déjà sans ambages à Bruxelles  : “La différence est qu’en Islande nous avons laissé les banques faire faillite, a-t-il expliqué. C’étaient des institutions privées ; nous n’y avons pas injecté de l’argent pour les maintenir à flot. L’Etat n’a pas à assumer cette responsabilité.”

    Selon le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, l’Islande s’est relevée plus vite parce qu’elle n’a jamais adopté l’euro. “Elle a fortement dévalué sa monnaie et imposé un contrôle des capitaux. Il s’est alors passé quelque chose d’étrange : bien qu’elle ait traversé la pire crise financière de l’Histoire, elle a été bien moins lourdement sanctionnée que d’autres nations.” Deux ans après le début de la crise, la couronne islandaise a perdu 30 %, les fonderies d’aluminium tournent à plein régime pour satisfaire la demande étrangère, tandis que les produits locaux ont remplacé les légumes exotiques et autres tomates de serre importés.

    Aujourd'hui, le FMI, qui achève de verser un prêt, marque à nouveau sa satisfaction.

    La candidature de l'Islande à l'Union européenne avance.

    Tout ceci malgré le psychodrame avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, pays auxquels les Islandais ont fermement refusé d'indemniser aux frais du contribuable leurs investisseurs qui avaient perdu de l'argent dans la faillite de la banque Icesave.

    Le dernier épisode montre d'ailleurs que ces investisseurs vont être indemnisés, mais par par le contribuable.

    En effet, la maison mère d'Icesave, la banque Landsbanki, a annoncé avoir récupéré des fonds suffisants pour rembourser toutes "les réclamations prioritaires". En vertu d'une loi adoptée en Islande après sa crise économique de 2008, tous les dépôts bancaires sont considérés comme "réclamations prioritaires".

    Landsbanki a précisé qu'après le remboursement des épargnants lésés, il lui resterait encore 13 milliards de couronnes islandaises (80 millions d'euros).

    Cela signifie que les 3,9 milliards d'euros que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont avancés pour indemniser leurs 340.000 ressortissants lésés par la faillite d'Icesave peuvent être remboursés sans mettre les finances publiques islandaises à contribution.

    Du coup, maintenant, c'est le gouvernement islandais qui demande des comptes à l'Union européenne sur le psychodrame que le pays a du subir.

    Le président islandais Olafur Ragnar Grimsson a demandé à l'Union européenne de mener une enquête pour déterminer comment elle a pu permettre à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas d'exercer une telle pression sur l'Islande dans l'affaire de la banque en faillite Icesave.

    "Comment des Etats membres ont-ils pu accepter les absurdes demandes britanniques et hollandaises ?", s'est interrogé M. Grimsson dans une interview à la radio-télévision publique RUV. "Cela mérite une enquête".

    M. Grimsson fait remarquer que " cette affaire aurait pu être traitée de manière raisonnable dès le début, qu'il était absolument inutile de mettre le peuple islandais et notre coopération avec les pays européens dans un tel carcan".

    http://www.agoravox.fr/actualites/e...


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  • On le sait peu en France mais il existe un parti communiste au Luxembourg qui a une histoire glorieuse et un ancrage réel notamment dans le bassin sidérurgique. Il a joué ainsi en 2005 un rôle important dans les 43,4% de non au référendum sur le projet de constitution européenne.

    Sur bien des points, la situation et les débats du Parti communiste luxembourgeois (KPL) présentent des similitudes avec les nôtres. A partir des années 1990, une partie des directions a poussé pour l’abandon de la référence communiste. Mis en échec une première fois, les mêmes sont revenus à la charge avec une coalition électorale « de gauche » qui s’est vérifiée être destinée à supplanter le KPL et à récupérer (et dévoyer) son patrimoine politique. Les pressions du PGE, ont été d’autant plus fortes que le pays est au cœur de l’UE.

    Nos camarades luxembourgeois ont refusé de de se laisser enfermer et de se saborder. Ils restent fidèles à leur choix de classe et internationaliste : un exemple encourageant pour les communistes français. Le Luxembourg est un petit pays mais le KPL est voisin, sous bien des aspects, notamment des fédérations du PCF de Lorraine.

    Ci-dessous l’article écrit par notre camarade Julien Villain (après interview des camarades dirigeants luxembourgeois en 2009).

    Les communistes du Jarnisy (54)


    Retour sur l’histoire du KPL

    Le parti communiste du Luxembourg est fondé en 1921. Dès l’origine, il est en butte à une répression féroce de la part des gouvernements. Il parvient cependant à s’implanter durablement dans le bassin sidérurgique et minier du sud du pays, autour d’Esch sur Alzette, deuxième ville du pays.

    Principale force politique engagée dans la Résistance à l’occupant nazi, le KPL gagne une grande popularité après la Libération.

    En 1945, sur une population de 220.000 habitants, 20.000 travailleurs sont sidérurgistes. Ils soutiennent massivement le Parti, tout comme les Lorrains le PCF de l’autre côté de la frontière. Le syndicat d’inspiration communiste fondé après-guerre domine parmi eux. Il est le seul à mener le combat de classe contre le grand trust sidérurgique ARBED.

    A Esch sur Alzette, dont il a détenu la municipalité, à Differdange, le KPL réalise des scores électoraux de 25 à 30% dans les années 1950 à 1960, bien qu’en pleine guerre froide il soit traité comme un ennemi de l’intérieur par les autres forces sociales et politiques.

    Les efforts du KPL se sont portés vers les nouveaux segments de la classe ouvrière qui se développent dans les années 1960 (nouvelles usines Du Pont de Nemours et Goodyear). Dans les zones essentiellement rurales et sans culture revendicative, les tentatives d’organisations des ouvriers de ces industries ont été farouchement réprimées et ont rencontré un succès limité. Le KPL n’a pas non plus réussi à s’implanter fortement parmi les employés du public ou du privé : les socialistes du LSAP ou les chrétiens sociaux du CSV, qui gouvernent ensemble le pays depuis 1948 au sein d’une « grande coalition », y sont restés prédominants

    La crise de la sidérurgie a touché le Luxembourg de plein fouet. En 1974, alors que le trust ARBED annonce des coupes sombres dans les effectifs. Alors que toutes les autres forces politiques acceptaient les conditions d’ARBED et ne discutaient que sur l’indemnisation des sidérurgistes licenciés, les communistes se battirent pour sauver les emplois, faisant campagne pour la nationalisation de la sidérurgie en porte-à-faux avec la direction nationale du syndicat réunifié OGB-L.

    Une situation qui n’est pas sans rappeler notre situation en Lorraine au même moment.

    La défaite finale du mouvement, l’effondrement des effectifs de la sidérurgie, qui passe de 30.000 à 15.000 ouvriers entre 1974 et 1986, contribuent à accentuer l’affaiblissement de l’influence du KPL.

    Evolution dans les années 1980

    Le recul électoral est très net. La base des soutiens du KPL dans la société est désorientée par le déclin industriel. Une partie se laisse courtiser par un nouveau parti d’extrême droite, qui affecte un discours ouvriériste et prétend défendre les « petits ».

    Le paradoxe est que le KPL ne perd pas d’adhérents. Il en gagne même, grâce à son action efficace et résolue dans le mouvement de protestation contre l’installation de missiles « Pershing » au Luxembourg, et semble même à cette occasion réussir à étendre son influence dans de nouvelles couches de la population : jeunes intellectuels, enseignants, fonctionnaires, professions libérales… Le KPL leur laisse assez rapidement des postes de responsabilité jusqu’au bureau politique du parti. Le plus en vue de ces nouveaux dirigeants est André Hoffmann, professeur de philosophie, adhérent depuis les années 1970, qui devient député à la fin des années 1980.

    En finir avec le communisme ? Les débats internes au sein du KPL avant la rupture de 1994

    Le KPL n’avait jusqu’au début des années 1990 jamais connu des grandes dissensions en son sein, juste des débats dans les années 1980 sur la stratégie à adopter vis-à-vis des couches intermédiaires. L’effondrement du bloc de l’est entraina dans les sections du KPL des débats très durs sur l’analyse du régime soviétique et de sa chute, particulièrement à la section d’Esch sur Alzette, la plus grosse du pays, dont André Hoffmann était un dirigeant. Ce dernier défendait dès 1991 la renonciation à l’étiquette communiste et la fondation d’une nouvelle force : il lança ainsi avec ses partisans les « forums de la Nouvelle Gauche », cercles de discussion censés préparer la transformation du KPL en nouvelle force de gauche ». Seul député du parti élu en 1990, Hoffmann disposait d’une influence non négligeable dans le KPL et bénéficiait de nombreux soutien dans la direction, contrôlant également la rubrique « vie interne » dans le journal du parti, ce qui permettait de diffuser largement ses vues en directions des adhérents.

    Les tensions entrainées par les prises de positions d’une partie des dirigeants éloignent du KPL bon nombre de militants.

    Au congrès de 1993, les tenants de la ligne Hoffmann proposent au vote des militants une résolution de transformation en une nouvelle organisation ouvertement réformiste, faisant passer au second plan l’entreprise et la lutte des classes. Ils parviennent à l’emporter chez les adhérents des sections d’Esch sur Alzette et de Luxembourg ville.

    Mais malgré le soutien de la moitié du comité central, les adhérents se prononcent au deux tiers pour une autre voie : pour le texte affirmant le maintien du parti sur des bases communistes.

    Du coup, Hoffmann, en mauvais perdant, quitte le parti avec plusieurs de ses amis, dirigeants et élus locaux, pour fonder la « Nouvelle Gauche » (Nei Lénk), qui trouva d’emblée dans les médias une complaisance sans commune mesure avec son influence réelle dans la population.

    Aux élections législatives de 1994, KPL et Nouvelle Gauche présentent chacun leurs listes, aucune des deux organisations ne parvenant à faire élire un député.

    1999 : naissance de la coalition électorale « la Gauche »

    Devant la remise en cause des conquêtes démocratiques et sociales, l’idée d’une convergence, notamment en vue des élections nationales, entre les formations situées à gauche de la « coalition » se développe. Le KPL décida d’intégrer une alliance électorale pour les élections législatives et européennes de 1999 qui prit le nom de la « Gauche » (Déi Lénk), avec notamment la « Nouvelle gauche ». La possibilité de l’adhésion individuelle à la « Gauche » avait été acceptée pour permettre à des syndicalistes ou des citoyens non organisés de s’y associer.

    Des divergences de fond apparurent rapidement entre le KPL et les autres organisations la « Nouvelle Gauche » et des petites formations trotskistes. Désaccord sur l’analyse de l’UE : la « Nouvelle Gauche » défendant l’idée d’une réorientation de l’UE vers une « Europe sociale » ; désaccord sur les questions internationales (comme le soutien à Cuba) ; désaccord sur la pratique politique, le KPL souhaitait donner la priorité au travail politique dans les entreprises, quand les autres organisations préféraient s’adresser « aux citoyens ».

    2004 : le KPL se dégage de « la Gauche »

    Avec le succès relatif de « la Gauche » aux élections de 1999, « la Gauche » devenait progressivement un parti à part entière, sous l’impulsion d’André Hoffmann, élu à nouveau député sous cette nouvelle étiquette. « la Nouvelle Gauche » se dissout pour se fondre dans « la Gauche » et les pressions sur le KPL sont fortes pour qu’il se dissolve à son tour.

    Le KPL, perdrait son autonomie et sa visibilité. Au lieu de rassembler, les positions de « la Gauche » dégoutaient de nombreux communistes et sympathisants. Le KPL, à une large majorité, décida donc de retrouver son indépendance d’expression et d’action en quittant « la Gauche », se présentant désormais sous ses propres couleurs. De son côté, « la Gauche » aligne ses positionnements sur ceux du PGE et bénéficie manifestement d’une complaisance des médias dominants du pays.

    « La Gauche », le « Parti de la Gauche », les coalitions électorales de « gauche » amènent un effacement des partis communistes : l’exemple luxembourgeois en rappelle d’autres, comme en France actuellement. Avec le PGE, il apparaît qu’est déployée de façon parallèle et coordonnée, partout en Europe, une stratégie d’abandon de l’identité communiste, d’alignement dans le cadre institutionnel sur une version de « gauche » de l’idéologie dominante. Capter l’héritage des partis communistes tout en coupant avec leur organisation et leur théorie révolutionnaires, voilà le projet mené par des directions internes ou des personnalités extérieures. Sans ou contre les communistes.

    Non sans difficultés et déchirements, nos camarades luxembourgeois ont réussi à garder la raison d’être de leur Parti

    Le KPL continue d’être un élément de la coopération internationale entre PC, souhaitons-le toujours avec le PCF, notamment ses fédérations de Lorraine.

    Tiré du site de la section PCF du Jarnisy


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  • kss slovakiaLes communistes slovaques, nouvelle cible de l'anti-communisme européen

    La défense du communisme et de l'ancien régime socialiste Tchécoslovaque criminalisés

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Lors de l'annonce de la levée de l'interdiction des symboles communistes en Pologne il y a quelques jours (cf Victoire pour les communistes polonais qui obtiennent la levée de l'interdiction des symboles communistes mais qui restent vigilants face à l'offensive anti-communiste européenne), nous soulignons la nécessité de rester vigilants face à une offensive anti-communiste européenne qui va en s'intensifiant. Le cas de la Slovaquie en est la preuve.

     

    En effet, le gouvernement conservateur Slovaque vient de faire adopter par le Parlement une modification du Code pénal criminalisant de fait toute défense du régime communiste de l'ex-Tchécoslovaquie. Voici l'appel à la solidarité lancé par Jalal Suleiman, vice-président du Parti communiste slovaque (KSS) :

     

    « Le capital et ses sbires sont de plus en plus nerveux !

     

    Chers camarades,

     

    plus de vingt ans après le coup d’État de 1989, les conservateurs Slovaques ont défendu un amendement au code Pénal selon lequel quiconque nierait, approuverait ou essayerait d'excuser les crimes du régime fondé sur l'idéologie communiste serait un criminel.

     

    Le corps législatif suprême, le Conseil national de la République slovaque a donné son approbation à cet amendement, avec une peine comprise entre six mois et trois ans.

     

    Les forces obscurantistes des sbires du capital ont profité de l'absence du Parti communiste de Slovaquie au parlement Slovaque après les dernières élections législatives perdues.

     

    Bien que cette loi ne devrait prendre effet qu'à partir du 1er septembre 2011, le Parti communiste de Slovaquie tente toujours d'user de toutes les options disponibles pour empêcher l'entrée en vigueur de la Loi, en soumettant l'affaire devant la Cour constitutionnel ou devant la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg.

     

    Le Parti a adopté une résolution d'opposition à cette Loi anti-constitutionnelle, qui vise à criminaliser toute alternative au système capitaliste. »

     

    Le Parti communiste slovaque encourage ensuite les communistes des autres pays européens à afficher leur solidarité avec les communistes slovaques. Il leur demande ainsi de condamner publiquement cette loi de criminalisation du communisme, et d'adresser une protestation à l'ambassade de Slovaquie.

     

    Nous, communistes français restés fidèles à l'internationalisme prolétarien et à nos fondamentaux communistes, exprimons en tout cas notre solidarité pleine et entière avec le Parti communiste slovaque. L'anti-communisme européen ne passera pas !


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