• Europe 25

    Les Néerlandais sont riches et ne connaissent pas le chômage et la crise. L’image d'Epinal et écornée. Les Pays-Bas sont entrés en récession et les ménages se sont très lourdement endettés profitant d'un crédit immobilier facile. Enquête sur un modèle bien fragile.

    Mardi dernier, 13 décembre, le Bureau Central des Statistiques des Pays-Bas publiait un communiqué euphorique: les Pays-Bas, avec un produit intérieur brut par habitant supérieur de 33 % à la moyenne européenne, connaissent un des taux de bien être les plus élevés de l’UE. Seul le Luxembourg, avec ses 160 et quelques pourcent, fait mieux. Gezellig ! (formidable! NDLR).

     

    Europe 26

     

    Un cocorico économique peu convaincant pour les Néerlandais. Car ces chiffres sont de ceux de 2010 et, depuis, la crise européenne est passée par là et le moral batave est au plus bas.

     

    Avec quelques raisons. La diminution de 0,3 % de la croissance du PIB au 3e trimestre de cette année - la première depuis 2008 - a eu l’effet d’un coup de massue.

     

    Le gouvernement - composé de libéraux du VVD et de chrétiens du CDA, soutenus au parlement par les populistes du PVV - avait annoncé, juste après sa formation en octobre 2010, 18 milliards d’euros d'économies. Celles-ci avaient déjà suscité des grincements de dents, les coupes budgétaires affectant surtout les aides sociales, notamment le revenu minimum d’existence. Un RSA version hollandaise qui atteint, tout de même, 923 euros par mois pour un célibataire de plus de 21 ans et 1319 euros pour une famille avec un enfant.

     

    Mais voici que Jan Kees de Jager, ministre chrétien des finances, annonce que de nouvelles mesures « sont inévitables. La question n’est plus de savoir s’il faut prendre des mesures supplémentaires, mais bien: quelles mesures faut-il prendre, pour sortir de l'euro ? », déclare-t-il.

     

    Ces mesures consisteraient seulement en 5 nouveaux milliards d’économies budgétaires. Encore faudrait-il que les populistes du PVV acceptent cette nouvelle potion amère. Or ils s'y refusent d'autant plus que, selon un récent sondage, 75 % de son électorat y est opposé. Une crise gouvernementale n’est donc pas à exclure. Ce serait pourtant le plus mauvais moment, si l’on en croit les chiffres du CPB (Bureau Central du Plan).

     

    Banques fragilisées

    Le CPB confirme l'entrée en récession des Pays-Bas . Et cela devrait durer. Pour 2012, il prévoit une contraction de 0,5 % du PIB. Le déficit budgétaire s’élèverait à 4,1 %, soit 2,9 % de plus que les chiffres avancés lors de l’estimation publiée en septembre... Et les prévisions pour 2.013, dont la publication est attendue en février prochain, ne devraient pas être meilleures.

     

    Car l'économie néerlandaise est presque entièrement tournée vers l’exportation. Ses principaux clients sont ses voisins européens: Allemagne, Belgique, France, Italie, Espagne... Ce qui rend le pays particulièrement sensible à la conjoncture économique dans ces pays.

     

    Or, pour la première fois depuis deux ans, le volume des exportations néerlandaises a baissé de près de 3 % en octobre, après une croissance nulle en septembre. La croissance industrielle connaît, elle aussi, un ralentissement: 1 % en octobre, alors qu’elle était encore de 3 % en septembre et dans les mois précédents...

     

    La crainte - qui se répand comme une trainée de poudre - est de revivre une crise comme celle de 2008 dont les effets sur la croissance néerlandaise ont été désastreux.

    Les banques néerlandaises ont également quelques soucis à se faire suite à la crise européenne: le montant total de leurs prêts à la Grèce, l’Italie, l’Irlande, l’Espagne et le Portugal s’élève à 109 milliards d’euros. Les fonds de pensions néerlandais ont investi environ 3 milliards en Grèce à la fin 2010.

     

    Perte du « Triple A » ?

    L’agence Standard & Poor a annoncé qu’elle pourrait dégrader la note des Pays-Bas. Elle a déjà placé sous surveillance son crédit à long terme, mais sa note pour le crédit à court terme est, pour le moment, sauvegardée.

     

    C’est bien l’hyper-sensibilité des Pays-Bas à l’égard de la santé économique européenne qui est en cause, explique Standard & Poor :

     

    Ce placement sous « credit-watch » (surveillance du crédit) est justifié par l’impact potentiel des problèmes politiques, financiers et monétaires croissants à l’intérieur de la zone euro. A tel point que ces problèmes - qui concernent toute la zone euro et pèsent de manière permanente sur l’accès au crédit - pourraient affecter l’économie néerlandaise, ses perspective de croissance et, par conséquent, ses possibilités d’une réduction soutenue de son taux d’endettement public.

     

    L’agence prévoit donc de surveiller trois critères: la réponse politique des Pays-Bas à ces problèmes, l’accès au financement des banques néerlandaises et les performances monétaires du pays. Si l’un ou plusieurs de ces critères devenait insuffisant, la note serait revue à la baisse.

     

    Perte de confiance des ménages

    La consommation a, elle aussi, baissée de 1% lors du 3e trimestre 2011. Les ventes de voitures neuves ont été particulièrement touchées, mais la consommation de vêtements, de chaussures ou le chiffre d’affaire du secteur hôtellerie-restauration ont également connu une baisse significative.

     

    Mais aux Pays-Bas comme ailleurs, les mauvaises nouvelles volent en escadrille


    Le chômage vient de connaître une forte augmentation au 3e trimestre 2011 : 17.000 personnes de plus, ce qui porte le nombre total à 438.000, soit 5,6 % de la population active. Si cela reste très bas par rapport à la France, cela n’en reste pas moins inquiétant. Ici aussi, le CPB se montre plutôt pessimiste et prévoit pour 2012 une autre augmentation d’au moins 90.000 personnes.

     

    La dette hypothécaire : une menace à moyen terme

     

    Europe 27

     

    La sensibilité à l’économie européenne n’est pas le seul danger qui pèse sur les Pays-Bas. Le pays connaît aussi l’une des plus lourdes dettes hypothécaires de l’UE. Le ratio brut dettes-revenu est en effet de 249 %. Par comparaison, celle de la zone euro est de 98,5 % et celle de la France de 78,3 %.

     

    Comment en est-on arrivé là ? Le prix de l’immobilier est plutôt élevé aux Pays-Bas. Ce qui explique le faible taux de ménages propriétaires (57 %). Pour stimuler le marché, les banques néerlandaises ont mis au point des prêts hypothécaires particuliers: d’abord, les banques prêtent jusqu’à 125 % de la valeur du bien, ce qui, permet à l’acquéreur de payer également à crédit les frais de notaires, les taxes diverses et les éventuels travaux...

     

    Des prêts contractés pour de longues périodes - 30 ans minimum. Et, cerise sur le gâteau, l’emprunteur ne paie d’abord que des intérêts, le remboursement du capital pouvant être reporté presque indéfiniment.

     

    « A vendre »

    Enfin, si les taux d’intérêt sont plutôt bas - de l’ordre de 4,5 % - ils sont déductibles fiscalement. Le remboursement mensuel moyen est de 640 euros et l’avantage fiscal moyen de 240 euros. Cette déduction, d’après une étude du Bureau Central des Statistiques, favorise surtout les plus aisés: 40 % du coût pour l'Etat de cette déduction fiscale profite à 20 % des ménages les plus riches. Car, plus le remboursement est élevé, plus le bénéfice fiscal est important.

     

    La crise aidant, le marché immobilier se dégrade et on ne compte plus les maisons et appartement affichant le panneau « te koop » (à vendre). De nombreux propriétaires se retrouvent ainsi avec un immeuble dont ils ne peuvent plus rembourser les traites. Et s’ils remboursent toujours 125 % de la valeur initiale de leur bien, la valeur actuelle de celui-ci a baissé.

     

    De nombreux ex-propriétaires sont ainsi contraints de rembourser le prêt d’un immeuble qu’ils ont vendu à perte. Quand ils ont réussi à le vendre. Une situation qui est, sur de nombreux points, comparable à celle des Etats-Unis juste avant la crise des subprimes.

     

    Contrainte de la « règle d'or »

    Avec néanmoins une différence importante: la dette publique des Pays-Bas est une des plus faibles d’Europe: 64 % du PIB. En théorie, cela laisse donc de la marge aux autorités pour absorber le choc d’une catastrophe hypothécaire. Mais avec la « règle d'or » limitant le déficit budgétaire à 60% du PIB que veulent s'imposer les pays de l'Union européenne, les Pays Bas ne peuvent plus mettre à profit cet avantage relatif.

     

    Cette situation ne peut être qu’aggravée par une augmentation du chômage ou une diminution des exportations européennes.

     

    Les Pays-Bas qui sont toujours l’un des pays les plus riches et les plus stables financièrement du continent européen, pourraient ainsi, malgré tout, être demain l’un des pays les plus sévèrement touchés par la crise européenne. Et ceci, dans un moment où le pays s’interroge profondément, voire douloureusement, sur son identité et sur la valeur de son modèle.

     

    Les Néerlandais n’ont jamais divisés qu’aujourd’hui entre les partisans d'un maintien de l'esprit de tolérance et ceux qui, à l'inverse, prônent le repli identitaire et la sortie de l'euro qu'aurait évoqué certains membres du gouvernement. La récession économique ne pourra qu’accentuer dans les mois, voire les années à venir, ces profondes tensions.

     

    Marco Bertolini pour MyEurop, Amsterdam

    Source : myeurop.info


    votre commentaire
  • 1 863Le Parti Communiste Russe conteste des « élections illégitimes » et soutient les luttes populaires pour de nouvelles élections transparentes

     

    Article BL pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Alors que le régime de Poutine est affaibli et délégitimé, le Parti Communiste de la Fédération de Russie organise la riposte.

     

    Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier et aujourd’hui dans plusieurs grandes villes de Russie pour protester contre les fraudes massives qui ont été observées au cours des élections législatives de dimanche dernier.

     

    Alors que le Comité Central aux Élections s’apprête à proclamer les résultats officiels des élections législatives, donnant à Russie Unie, le parti de Poutine et des oligarques, près de la moitié des voix et une majorité absolue à la Douma, le peuple russe a massivement manifesté sa colère.

     

    A l’appel de divers collectifs d’opposition, ou à l’initiative des citoyens eux-mêmes, ils ont été plusieurs dizaines de milliers à braver le froid et la répression policière pour porter leurs justes revendications.

     

    Les manifestants réclament la tenue de nouvelles élections et la libération de toutes les personnes emprisonnées depuis dimanche.

     

    De tous les partis représentés au Parlement, le Parti Communiste de la Fédération de Russie a été le seul à prendre le parti du peuple dans la lutte qui s’est engagée, montrant par là le degré d’allégeance au pouvoir oligarchique, et désormais ouvertement dictatorial, de Vladimir Poutine des soi-disant partis « d’opposition » pilotés par le Kremlin (le parti de centre-gauche Russie Juste et le parti d’extrême-droite LDPR).

     

    D’après un observatoire « indépendant »1, mais réputé proche des partis libéraux, les résultats réels des élections de dimanche donneraient au KPRF environ 25% des voix, talonnant Russie Unie qui n’aurait qu’un point d’avance. Plus que jamais, le KPRF apparaît comme le grand vainqueur de cette élection et s’engage dans la lutte historique qui débute contre la dictature et le régime oligarchique.

     

    Le secrétaire général du Parti, Guennadi Ziouganov, a d’ores et déjà refusé de reconnaître les résultats de ces élections, les qualifiant d’ « illégitimes, tant du point de vue moral que du point de vue politique ». Les brigades d’observateurs mises en place par le Parti ont pu mettre en évidence l’étendue des fraudes auxquelles ont donné lieu ces élections, parfois au péril de leur vie, comme l’illustre le destin tragique du camarade Sergueï Mikhailovitch Babenko, de Krasnodar, battu à mort par les responsables d’un bureau de vote dont il avait dénoncé les fraudes.

     

    Le KPRF entend s’appuyer sur la légitimité que lui confèrent ses succès électoraux, notamment dans les grandes villes, pour organiser les luttes. Le Parti a appelé à une grande marche le 18 décembre qui, partant de la place Pouchkine à Moscou, aura pour destination la place Loubianka, siège du FSB, principal organe de la répression policière.

     

    Face au risque de montée des tensions et de la violence du régime, un scénario révolutionnaire est de plus en plus plausible. Devant les incertitudes que réservent les temps à venir, le vice-président du Comité Central Ivan Melnikov a été particulièrement clair :« La protestation du peuple russe est une affaire intérieure ». Si le peuple russe entend mener à bien sa lutte pour la liberté et la dignité, il ne tolérera aucune ingérence de l’impérialisme occidental. Répondant aux insinuations du président géorgien Mikheil Saakachvili, Ivan Melnikov a mis en garde : « Ce qui se passe actuellement en Russie ne concerne ni M. Saakachvili, ni ses idoles de l’administration américaine ».

    1http://nabludatel.org/


    votre commentaire
  • poutine,nemtsov,ponomarev,chirikova,akounine

                            Ce samedi, à Moscou. (Photo : Olga Maltseva-AFP)

    De Moscou,

     

    C’est sous une pluie glaciale que la Russie vient, cet après-midi, d’entamer son dégel démocratique.

    Place du Marais, à Moscou, ils sont venus par dizaines de milliers (cent mille, disent certains) jeunes et vieux, libéraux et communistes, hommes et femmes, manifester ensemble leur mépris pour ce pouvoir qui a ouvertement falsifié le résultat des élections législatives – et pour exiger leur annulation. Jamais, depuis vingt ans, une telle foule n’avait été rassemblée à Moscou.

     

    Le pouvoir avait tout fait pour les dissuader. La mairie de Moscou a institué au dernier moment un examen ce jour pour les élèves de 14 à 16 ans afin de les détourner de la manifestation. Un ponte du ministère de la Santé a mis en garde contre les risques de propagation de maladies, en cas de grand rassemblement. Poutine a implicitement accusé les organisateurs de la manifestation d'être des agents américains. Et surtout des milliers de policiers et de militaires en armes, des centaines de véhicules blindés et même un grand nombre de chiens policiers ont été déployés dans le centre-ville pour effrayer les apprentis manifestants. Mais, cette fois, rien n’a marché.  

     

    Ce samedi, c’est la classe moyenne moscovite qui était dans la rue. Calme, pacifique mais déterminée. Vladimir, 55 ans, est un militaire à la retraite. Il a voté pour le parti libéral Iabloko. C’est sa première manifestation. Il dit : « Je viens parce que j’en ai assez de cette corruption du pouvoir, de ses mensonges permanents. La fraude aux dernières élections, ça a été la goutte d’eau. Les hommes du Kremlin savent que l’on sait qu’ils vont truquer et ils le font quand même. Ce mépris me dégoute. Il faut qu’ils partent.»

     

    Rimma, 72 ans, a été choquée par le tour de passe-passe entre Poutine et Medvedev. « Ils décident de s’échanger les postes, et nous n’avons rien à dire ! Ils se moquent de nous. Ca ne peut plus durer ». Et elle ajoute : « Il faudra bien un jour qu'ils rendent au peuple les milliards de dollars du pétrole dont ce clan s'est accaparés  ».

     

    Micha est ouvrier spécialisé, il a 27 ans. Il a voté communiste. « On nous a volé le vrai score du PC. Il faut de nouvelles élections, dit-il. Nous reviendrons manifester tant qu’elles n’auront pas lieu. C’est à nous, au peuple, de décider de ce qui est bien pour nous, pas à Poutine.»

     

    La cible c’est bien lui, le « leader national ». Au début du meeting, les orateurs désignent d’abord à la vindicte le président de la commission électorale, l’inénarrable Chourov, qui, un jour, a déclaré que « Poutine avait toujours raison »… Un responsable de "Golos", l'ONG qui a traqué les fraudes, explique que Russie Unie n'a pas obtenu 49%, comme Chourov l'affirme, mais moins de 30%. Selon lui, le Parti Communiste a recueilli 24%; la Russie Juste 19 ou 20%, Iabloko 5 à 6%... Il faut donc limoger ce Chourov.


    Mais bientôt, les slogans les plus repris sont « Poutine dehors », « Poutine en Tchétchénie » ou « Une Russie sans Poutine. » Pas une fois ou presque le nom de Medvedev n’est mentionné comme s’il n’existait déjà plus.

     

     poutine,nemtsov,ponomarev,chirikova,akounine

     Tous les chefs de l’opposition qui ne sont pas en prison s’expriment les uns après les autres. Il y a les anciens, comme l’ex vice-premier ministre de Boris Eltsine, le fringuant Boris Nemtsov, ou l’éternel chef des libéraux, ancien conseiller économique de Gorbatchev, Gregori Yavlinski, ou encore l’ancien député Vladimir Ryjkov.


    Il y a aussi les nouveaux, ceux qui sont apparus sur la scène publique ces derniers mois : des figures de la société civile comme l’écologiste Irina Chirikova, le journaliste Oleg Kashin ou le célèbre écrivain Boris Akounine (très applaudi) ; et des activistes politiques de la nouvelle génération comme Ilya Ponomarev.


    Tous attendaient ce réveil depuis des années. « Nous vivons un moment historique. Nous irons jusqu’au bout », affirment-ils. Ils annoncent déjà une nouvelle manifestation pour samedi prochain et surtout le 24 décembre, date à laquelle, disent-ils, toutes les revendications doivent être satisfaites et notamment, au-delà du limogeage de Chourov, l'annulation du résultat des élections, l'établissement d'une date pour la tenue d'un nouveau scrutin et le changement de la loi électorale de façon à permettre à tous les partis d'opposition de concourir.


    Un seul leader semble se dégager. Il s’appelle Alexeï Navalny. Il a une trentaine d'années. C’est un blogueur très populaire qui milite contre la corruption en exposant des scandales sur son site internet, Rospil.info. A propos du parti de Poutine, Russie Unie, il a inventé une formule choc qui est reprise par toute l'opposition : "Le parti des voleurs et escrocs". Certains s'inquiètent de sa participation à un rassemblement de nationalistes, il y a quelques semaines.


    Navalny n’était pas là cet après-midi. Le pouvoir a commis l’erreur de l’arrêter lors de la précédente manifestation, le 5 décembre, et de le condamner à 15 jours de prison. Cet après-midi, il était dans toutes les têtes et tous les discours. Quand il sortira, normalement juste avant le meeting du 24 décembre, Navalny ne sera plus seulement un héros du net mais une figure majeure de la politique russe - l'opposant principal de Vladimir Poutine. Lui rêve d'être son tombeur.


    Une révolution est-elle en marche ? Le mot a été sifflé par la foule, il terrifie les Russes. Mais si, dans les jours qui viennent, le "leader national" ne trouve pas une parade intelligente, c’est peut-être bien de cela qu'il s'agira.

    http://globe.blogs.nouvelobs.com


    votre commentaire
  • Mikhaïl Gorbatchev, l'ancien président de l'URSS, démissionnaire il y a près de vingt ans jour pour jour, a lancé un appel aux dirigeants russes pour qu'ils refassent des élections législatives « honnêtes », le scrutin du 4 décembre étant largement contesté, y compris par l'OSCE et les Etats-Unis. Plusieurs manifestations de protestataires - unis et partagés entre libéraux et communistes- ont eu lieu, entraînant des centaines d'interpellations et quelques arrestations. Peu de réelles violences jusqu'à nouvelle ordre. Mais un nouveau rassemblement anti-Poutine (l'actuel permier ministre étant la bête noire des opposants) est prévu le 10 décembre.

     

    Elections contestées et « désordres » en Russie

     

    Il n’y a évidemment pas de « Retour de l’URSS » (titre à sensation et ridicule du « Courrier International ») et « Russie Unie » n’est pas un nouveau « PCUS ». (PC soviétique dissous en 1991) Certains observateurs ont apparemment vingt ans, au moins, de retard. Qualifier l'actuelle Russie de "dictature totalitaire" n'est pas sérieux non plus, ou en tout cas...prématuré. Jamais dans son histoire millénaire, la Russie n'a connu d'aussi larges libertés - individuelles, de choix de vie, de commerce, d'expression. La "Démocratie", c'est une autre histoire. Le multipartisme n'a guère pris racine et les partis politiques rassemblent peu de monde. Les élections ont été sans cesse manipulées et trafiquées depuis les débuts de la "Nouvelle Russie".

    La brutale libéralisation économique entamée après 1991 a plongé la majorité des gens dans la pauvreté et les stratégies de survie. Les privatisations au profit des oligarques ont...privé les travailleurs et les citoyens de leurs droits formels à la propriété publique. Aucune espèce d'autogestion ou de participation - comme on en rêvait dans les années Glasnost - n'a réellement pu se développer. Sous Poutine, depuis 1999, la conjoncture économique s'est redressée, après une décennie de dépression, les pétrodollars ont enrichi, outre les super-riches, une classe moyenne (20 % de la population ?)

    L'Etat a repris le contrôle des ressources naturelles, il est vrai au profit d'une caste-classe dirigeante peu transparente. Des promesses de redéploiement industriel, scientifique, éducatif, social ont valu à Poutine une vaste popularité, entre 1999 et 2008. Depuis lors, les résultats se font attendre, et les "fondamentaux" (démographie, infrastructures, santé publique, éducation) continuent à se dégrader. D'où le mécontentement diffus, exploité par les oppositions jusque là peu influentes. D'où la lassitude et, d'après divers sondages, le pessimisme des jeunes diplômés, qui ont des emplois (nous ne sommes pas en Tunisie) mais songent à partir, à quitter un pays qui leur apparaît médiocre et sans perspectives. Il faut dire qu'en vingt ans de "libéralisation", l'effondrement de la culture littéraire traditionnelle et l'avènement d'une culture audiovisuelle digne de la Berlusconnie n'ont pas peu contribué à une débilisation générale.
    Et la priorité absolue aux exportations de gaz et de pétrole - à la course aux profits que cela implique et au mépris de tout ce qui lui est étranger- laissent peu espérer une "renaissance russe".

     

    Le tableau des forces en présence

     

    RUSSIE UNIE (Poutine-Medvedev) est une sorte de « syndicat des élites » et des décideurs - business, pouvoir d’état, gouverneurs et maires, etc…- doublé de mouvements de jeunesse de masse qui, certes, reprennent les « techniques » soviétiques de mobilisation. Mais ce parti n’a aucune idéologie autre que « la modernisation ». Son succès est du au fait qu’il a « rassuré » les gens après le chaos des années 90 et que Poutine apparaissait comme un nouveau leader crédible. Son recul est du au fait que l’autoritarisme officiel n’a pas…d’autorité réelle dans un appareil d’état et une société rongés par la corruption et les illégalismes. Donc, on est encore loin du parti « dictatorial » espéré par certains milieux « décideurs » et policiers…et parfois dénoncé par les opposants.

     

    Le PARTI COMMUNISTE de la FEDERATION DE RUSSIE (Ziouganov) N’EST PAS un « PC soviétique » reconduit, mais un parti RUSSE, qui planche sur les intérêts RUSSES. Il cultive bien sûr la nostalgie de l’URSS (répandue dans toutes les couches de la société) et les traditions d’Octobre 1917, de Staline, et de la Victoire de 1945. Mais il affirme aussi un profil nationaliste et s’est rapproché de l’Eglise orthodoxe. Il recrute dans les couches pauvres et âgées. Il revendique la nationalisation des secteurs clé. Au plan international, il se veut « antiimpérialiste » (anti-US), il a soutenu Saddam Hussein et Kadhafi, le régime syrien, l’antisionisme, dénonce les guerres en Libye et celle qui se prépare contre l’Iran

     

    Le parti JUSTE RUSSIE (Mironov) a été propulsé par le Kremlin pour concurrencer le PC, de façon à avoir une gauche « loyale ». Mais ce parti s’est pris au jeu, s’est engagé dans des protestations sociales, et s’est réclamé de projets et valeurs partagées entre un héritage « soviétique » et un « réalisme » social-démocrate. Il recrute dans les milieux ouvriers, syndicaux, d’intellectuels « de gauche ». Il occupe désormais (pour combien de temps ?) la place restée vide d’une social-démocratie dont avait rêvé Gorbatchev et qu’a refusé de devenir le PC.

     

     Le PARTI LIBERAL-DEMOCRATE (Jirinovski) est ultranationaliste et xénophobe, mais son nationalisme, à la différence du PC, est anticommuniste. Il flirte avec l’extrême-droite néofasciste mais, à chaque moment décisif, tant sous Eltsine que sous Poutine, se range aux côtés du pouvoir, ce qui lui vaut la suspicion d’être « téléguidé par le Kremlin ». Il recrute surtout parmi les petits entrepreneurs et les commerçants.

     

    Le Parti IABLOKO (Iavlinski) est membre de l’Internationale libérale. A la différence des autres partis libéraux eltsiniens, discrédités par les « réformes » catastrophiques des années 90, il porte un regard critique sur ces « réformes » et se réclame d’un libéralisme plus social.

     

    A proximité de ce dernier parti se situe la nébuleuse des partis et groupes d’opposition qui réclament une « Russie sans Poutine ».

    Par exemple, « Solidarnost » que mène l’ancien dirigeant eltsinien Boris Nemtsov, les mouvements de défense des Droits de l’Homme et des libertés (comme « Mémorial » et « Golos » très cités ces derniers jours chez nous), une kyrielle d’ONG financées par les Etats-Unis (National Endowment fort Démocracy), et – à gauche et à l’extrême-gauche- les mouvements protestataires écologistes, trotskistes, anarchistes etc… 

    Au plan international, les opposants libéraux et démocrates en général sont pro-occidentaux, pro-US, pro-Israël, hostiles à la politique extérieure russe jugée « antiaméricaine » et « soutenant les dictateurs ».

    Tous ces partis, groupes et mouvements d’opposition – dont seuls les plus libéraux sont mis en avant dans les médias occidentaux- sont vraiment d’accord sur un seul point : éliminer Poutine. Au delà, on peut imaginer que si les ultralibéraux retrouvaient une place dans le pouvoir, ils mèneraient une politique contraire à celle qu’on souhaite parmi les « antipoutiniens » de gauche ou anars.

     

    Le Parti National Bolchévik, interdit, se recycle, avec son leader Edouard Limonov dans un mouvement « Autre Russie ». Ces « natsboly » sont alliés aux libéraux et ont rompu avec l’aile fascisante et « eurasienne » d’ Alexandre Douguine.

     

    A noter encore : les protestations sociales se déroulent la plupart en dehors de toutes ces structures politiques. Elles émanent souvent de groupes formés spontanément, dans les usines, les quartiers, les régions, autour de revendications qui portent sur le logement, l’aménagement urbain, la défense de l’emploi, de l’environnement, des jardins d’enfants, de la gratuité de l’école et des soins etc...
     

    Elections législatives du 03 décembre 2011 : les résultats

     

    Suite au décompte mardi de 99,99% des bulletins de vote, le parti Russie unie recueille 49,3% des voix aux élections à la Douma (chambre basse du parlement), le Parti communiste (KPRF) 19,2%, Russie Juste 13,25% des suffrages, le Parti libéral-démocrate (LDPR) 12,0%.

    "Il s'agit d'un bilan provisoire que je peux vous remettre aujourd'hui", a déclaré mardi le président de la Commission électorale centrale (CEC) Vladimir Tchourov, au chef de l'Etat Dmitri Medvedev.

    Selon M.Tchourov, le taux de participation aux législatives du 4 décembre s'est élevé à 60,2%. 32.348.000 électeurs ont donné leurs voix au parti au pouvoir Russie unie, qui pourrait avoir 238 sièges à la nouvelle Douma. Le KPRF aurait 92 mandats, Russie Juste 64 sièges et le LDPR en obtiendrait 56.

     http://www.michelcollon.info/


    votre commentaire
  •   Tard dans la nuit, s'est achevé un "sommet européen de la dernière chance". Un de plus en faveur de l'Europe capitaliste, tout en effrayant les opinions publiques sur la fin de la terre annoncée.

         Il y avait aussi, dans l'esprit des amis du palais de l'Elysée, l'idée forte de mettre en valeur Nicolas Sarkozy, quel que soit l'issue des négociations entre les 27 de l'Union européenne.

         Curieusement, pourraient remarquer les naïfs, les mêmes qui ont tiré à boulets rouges sur le CE de la RATP dirigé par la CGT, encensent le président sortant de la République française. Pour ma part, je ne suis pas naïf et ne crois pas au hasard des choses. Il n'existe que deux camps: celui des exploiteurs et celui des exploités. Et ceux-ci ne vivent (souvent survivent) par leur seul travail ou l'épargne qu'ils en ont retirée, sans jamais avoir fricoté avec le ban et l'arrière ban des premiers.

     

         Alors voilà. Le conclave tenu à Bruxelles s'est achevé. Ils étaient venus à 27, unis comme larrons en foire, qu'ils soient de droite, sociaux-démocrates ou coalisés droite et sociaux démocrates au gouvernement. Ils en sont repartis à 27, toujours liés de la même façon, pour obéir à la dictature de l'argent et remplir les fouilles des spéculateurs, des affairistes et des escrocs, bref du capitalisme international.

     

         Et le soldat euro étranglé par la spéculation? Cette spéculation favorisée par les paradis fiscaux en plein coeur de l'Europe: Monaco pour les plus petits mais pas les moins efficaces; la Suisse, pour les plus établis, laquelle (par hasard?) est passé à travers les deux carnages mondiaux qui ont ensanglanté notre vieux continent. Sur cela, et les agences de notation, rien dans le communiqué final dont s'enorgueillit le locataire actuel de l'Elysée et tous ceux qui sont à sa solde?

         Pire, la Grande-Bretagne et quelques autres font bande à part tout en restant membres de l'Union européenne. Ah, sont-ils méchants ces Britishs, font mine de grogner les soutiens de la pensée unique en France. Sauf que le capitalisme a deux fers au chaud pour défendre ses intérêts: premièrement, une Europe des 17, autour de l'euro, dirigée par la droite allemande et secondée par Sarkozy et des confettis (du moins considérés comme tels) aux ordres d'Angela Merkel; deuxièmement, Londres, premier voltigeur des USA et de leur dollar roi en Europe, et sa City, plus grosse place financière internationale de brassage des capitaux de de l'argent sale.

     

         Alors, ont-ils sauvé le brave soldat euro? En tous les cas, au premier janvier 2012, les tarifs du gaz vont augmenter en France. Le Conseil d'Etat a acquiescé à la demande de GDF-Suez (lequel ne voulait pas de blocage des prix pour les dividendes de ses actionnaires) et des opérateurs concurrents (lesquels ne voulaient pas plus de blocage des prix pour entrer dans le marché du gaz en France). Et pourquoi le Conseil d'Etat, l'instance suprême administrative bien de chez nous, a-t-il agi ainsi contre les intérêts des usagers toujours bien de chez nous? Parce qu'il est obligé de transcrire dans le droit français les dispositions de Bruxelles sur la concurrence libre et non faussée.

         Vous avez dit souveraineté nationale?

         Ma réponse est celle-ci. et j'espère que vous la partagerez.

    luttes002

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/


    votre commentaire
  • arton2540-08c33 Le Parti du travail de Belgique et le PC luxembourgeois ensemble pour la nationalisation de la sidérurgie

    Communiqué repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    Gilbert Simonelli et Ali Ruckert pour le parti communiste luxembourgeois (KPL) et Hubert Hedebouw et Daniel Limbouil pour le PTB ont présenté une déclaration commune de leurs partis à la presse ce mardi matin à Esch-sur-Alzette (Luxembourg).

     

    Un jour avant la grève d’avertissement dans la sidérurgie, qui a lieu le 7 décembre 2011 dans les usines d’ArcelorMittal en Belgique, au Luxembourg et dans d’autres pays de l’Union européenne, le Parti communiste luxembourgeois (KPL) et le Parti du Travail de Belgique (PTB) se sont rencontrés ce 6 décembre à Esch-sur-Alzette, afin de témoigner leur solidarité avec les travailleurs et leurs syndicats dans leur lutte pour le maintien des sites de production et des places de travail.

     

    Ils introduisent leur communiqué commun par ces mots : « Qu’on en finisse avec le démontage. Pour la distribution de la production sur les différents sites. Pour de nouveaux investissements et la nationalisation de la sidérurgie ! »

     

    « La fermeture, respectivement  «fermeture provisoire», annoncée par Mittal, de plusieurs usines de production sur plusieurs sites en Belgique, France, Espagne, Allemagne et au Luxembourg, dont la phase liquide de Cockerill à Liège et un haut-fourneau à Florange (France), ainsi que l’arrêt «provisoire» de l’usine de Schifflange et d’un laminoir à Rodange, montrent clairement que les capitalistes procèdent sans scrupules quand il s’agit de maximiser les prix et leur profit par la réduction des capacités de production, par des rationalisations et des fermeture d’usines.

     

    Malgré les milliards d’euros de bénéfice engrangés par ArcelorMittal les années passées, les états capitalistes accompagnent le démontage des usines sidérurgiques de cadeaux massifs. ArcelorMittal n’a pas payé un cent d’impôts sur le bénéfice en Belgique, et au Luxembourg l’état va jusqu’à payer une grande partie des salaires de centaines de travailleurs sidérurgistes de la «Cellule de reclassement», pendant que des millions d’euros affluent dans les poches de la famille de milliardaires Mittal et d’une minorité de gros actionnaires.

     

    Le KPL et le PTB constatent que cette évolution va dans la mauvaise direction et menace l’existence des usines, ainsi que de milliers d’emplois et de familles.

     

    Ils appellent les travailleurs de la sidérurgie et leurs familles, ainsi que toute la population des régions concernées, de s’engager afin que…

     

    • soit mis un terme aux fermetures d’unités de production et au démontage de places de travail,

     

    • en cas de baisse conjoncturelle du carnet des commandes, la production soit repartie sur les divers sites de production,

     

    • soient effectués de nouveaux investissements dans la modernisation et le développement des usines,

     

    • la nationalisation de la sidérurgie soit mise à l’ordre du jour.

     

    Parti Communiste Luxembourgeois (KPL)

    Parti du Travail de Belgique (PTB)

     

    Esch-sur-Alzette, le 6 décembre 2011


    votre commentaire
  • Ce qui devrait être le dernier sommet européen de l'année pourrait bien décider d'une réforme des traités. Une telle possibilité suscite en tout cas de nombreux débats. Plusieurs Etats membres semblent en faveur de cette révision, qui pourrait cependant s'avérer difficile à mettre en place. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy souligne néanmoins, dans un rapport confidentiel, que des changements rapides sont possibles.

    L'idée d'une réforme des traités lancée par le couple franco-allemand est accueillie favorablement par certains Etats membres. Il en est ainsi de l'Espagne, dont le futur chef du gouvernement, Mariano Rajoy, s'est dit "convaincu qu'on trouvera une procédure pour que cette réforme entre en vigueur le plus rapidement possible" [AFP]. Le pays a par ailleurs déjà intégré la règle d'or budgétaire dans sa législation, suite à son adoption par le Parlement espagnol en septembre dernier.

    Le Royaume-Uni ne semble pas être opposé à cette réforme. Le Premier ministre britannique David Cameron a cependant souligné que "si les États membres de la zone euro veulent utiliser les 'institutions européennes' pour protéger la monnaie unique, ils vont devoir répondre au préalable à un certain nombre d'exigences britanniques" [Le Point]. Il s'est en outre positionné en faveur d'une révision des traités incluant les vingt-sept Etats membres, et non uniquement les dix-sept de la zone euro. C'est en effet pour lui "la voie la plus crédible pour faire avancer l'Europe", tout en soulignant le fait que "pour sauver la monnaie unique, il faut plus qu'un traité. Il faut régler le problème de la compétitivité, le problème du déficit, il faut prendre des mesures pour convaincre les marchés qu'on est sérieux" [Le Point].

    Pour François Fillon, en revanche, cet accord semble difficile à conclure à vingt-sept : "l'Allemagne souhaiterait un traité à 27, nous pensons que cela sera difficile, nous essayerons vendredi lors du Conseil européen, et s'il n'y a pas unanimité, on le fera à 17 avec une calendrier pour mars 2012" a-t-il affirmé [Romandie].

    Pour Euronews, la première possibilité porte avec elle de nombreux risques de blocage, en raison des référendums qu'elle implique. Un accord limité à un nombre restreint de pays comporte lui aussi des difficultés : "Si on prend un traité totalement indépendant, ce qui était le cas de Schengen au début, tant que ces traités sont totalement indépendants du traité sur l’UE, ils sont obligés d’avoir leurs propres institutions, leurs propres organes, ils ne peuvent pas emprunter les institutions de l’UE dans la mesure où ce sont des traités séparés, et c’est évidemment le plus grand inconvénient" souligne Marianne Dony, présidente de l'Institut d'études européennes [Euronews].

    Reste une solution proposée par Herman Van Rompuy dans un rapport confidentiel distribué mardi aux Etats membres. Pour lui, il suffirait d'une réécriture du protocole n° 12 annexé au traité de Lisbonne pour concrétiser la réforme. "Ces changements peuvent être introduits par décision unanime du Conseil (ou siègent les États), sur proposition de la Commission et après consultation du Parlement européen et de la BCE", précise le texte obtenu par Le Figaro. "La décision n'exige pas de ratification au niveau national. Elle peut donc conduire à des changements rapides et significatifs" précise-t-il.


    votre commentaire
  • Le nouveau gouvernement entend économiser 11,3 milliards d'euros en 2012.

    A Bruxelles, ce vendredi. (REUTERS)
     

    Des dizaines de milliers de personnes manifestaient vendredi matin à Bruxelles pour protester contre les mesures d'austérité que va mettre en œuvre le nouveau gouvernement belge pour faire face à la crise de la dette.

    Plus de 50 000 personnes étaient attendues par les principaux syndicats du privé et du public (FGTB-CSC-CGSLB) pour cette «manifestation nationale», qui a débuté en milieu de matinée dans le centre de Bruxelles.

    «Ce chiffre va être dépassé car, selon nos estimations, il y a déjà entre 70 000 et 80 000 manifestants. C'est noir de monde», a indiqué une porte-parole du syndicat socialiste FGTB. La police n'était pas en mesure d'évaluer l'affluence en milieu de matinée.

    «Paradis fiscal»

    «Nous en avons assez de payer pour les erreurs des banquiers !», a lancé Anne Delemenne, secrétaire générale de la FGTB. «Au lieu de rendre les allocations de chômage dégressives, il faudrait dégraisser les bonus des traders et les dividendes aux actionnaires», a-t-elle ajouté dans son discours.

    La Belgique est «devenue un paradis fiscal pour les plus fortunés et un enfer fiscal pour ceux qui se lèvent tôt», a conclu la responsable syndicale.

    Les syndicats dénoncent les sévères mesures budgétaires récemment décidées par la coalition de six partis engagés dans la formation du nouveau gouvernement belge, pour économiser 11,3 milliards d'euros en 2012 afin de ramener le déficit budgétaire sous les 3% du PIB. Ce gouvernement, conduit par le socialiste Elio Di Rupo, devrait prêter serment lundi ou mardi après plus de 530 jours sans gouvernement de plein exercice.

    «Pénibles pour tout le monde»

    Le chef de la fédération patronale (FEB), Rudi Thomaes, a indiqué ne «pas comprendre» la manifestation car l'accord budgétaire est «équilibré», avec «des mesures vraiment pénibles pour tout le monde». «On n’a pas touché au pouvoir d’achat des travailleurs», a-t-il affirmé sur la radio publique RTBF.

    La manifestation belge se déroule au lendemain d'une grève générale en Grèce, deux jours après un mouvement social contre la réforme des retraites au Royaume-Uni et une semaine après des manifestations massives contre la rigueur au Portugal. Les syndicats français appellent également à une journée nationale «contre l'austérité» le mardi 13 décembre.

    (AFP) http://www.liberation.fr/


    votre commentaire
  • Bleitrach 52Il suffit de reprendre les textes publiés ici et dans changement de société. Depuis 2007 je tente d’expliquer que la crise est systémique et que de ce fait elle va exiger des solutions « politiques »…


    Parce que le système financier était complètement vérolé, il a fallu donner de l’argent à fonds perdus sans le moindre contrôle. On a nationalisé non les banques mais leurs dettes et ce, dans le silence général, personne pour proposer la dite nationalisation, le contrôle sur cette nationalisation de la dette… La dette est devenue souveraine…


    Il est vrai que nous avons conservé une certaine prévention contre les nationalisations telles que les a pratiquées Mitterrand, le rachat très cher des « monopoles » industriels et financiers, les ex-propriétaires sont devenus usuriers de toute l’Europe, ce qui fait que la « crise » grecque est devenue la nôtre entre nos usuriers et nos marchands d’armes.


    Des nationalisations qui ont rimé avec  les licenciements massifs, les grandes compagnies comme Suez et EDF envoyées recoloniser le tiers monde et s’illustrant par leurs prévarications.


    Puis de nouveau les privatisations contre le franc symbolique par la gauche avec des ministres déjà plus tout à fait communistes. Ces nationalisations-là ont produit le groupe de milliardaires qui entoure Sarkozy, elles ont fait le malheur des salariés confrontés au « management » de la mise en concurrence, elles ont enfin fait de la France un pays usurier et marchand d’armes quasi exclusivement.


    On a accru les dépenses militaires durant le même temps et ce, dans le silence général voir l’approbation des expéditions de l’OTAN… ce qui accroît encore la dette pour le seul bénéfice des marchands d’armes… Et ça continue, le budget militaire est le seul qui ne connaisse aucune restriction…


    Il faut refuser de continuer à payer leur dette et prendre conscience du fait qu’ils sont lancés dans une course pour éviter ce refus populaire, l’Europe qu’ils veulent c’est celle qui musèlera les peuples comme le nazisme sut le faire en d’autres temps.


    Il faut nationaliser, que la nation s’approprie sans remboursement ce qu’elle a déjà plusieurs fois payé, mais il faut également développer un véritable contrôle sur ces nationalisations, en transformer les logiques de gestion. Et cela passe par l’intervention des représentants du peuple, des salariés et des usagers.


    Il faut refuser les expéditions militaires, en finir avec cette France belliciste et marchand d’armes, dénoncer l’OTAN et le nucléaire militaire avant toute chose.


    Ces propositions sont de simples bon sens et pour faire face à ce qui se mettait en place, il fallait de la démocratie, encore de la démocratie toujours de la démocratie. Pas seulement des institutions qui témoignent aujourd’hui de leur carence à exprimer les besoins du peuple, mais penser les institutions par rapport à l’urgence: ce qui développe et organise l’intervention populaire.


    On est allé a contrario de cette exigence démocratique. C’était prévisible. Il suffisait de voir que ceux qui allaient payer étaient les peuples et pour éviter qu’ils se rebellent il y avait comme solutions :


    - Empêcher la démocratie, l’intervention populaire et pour cela aller plus avant dans une direction: toujours plus d’Europe, toujours plus de gouvernement direct du capital. Sous le prétexte désormais que les institutions européennes sont ce qu’elles sont, une machine néo-libérale qui conduit à la récession, il n’est vu qu’une solution à la gribouille, aller vers plus d’Europe sous la direction du gardien du temple néo-libéral parce que « maître de la concurrence », l’Allemagne.


    - Entraîner syndicats et partis de gauche vers le consensus et là encore utiliser l’Europe, le bipartisme, l’aspiration vers le haut des dirigeants syndicaux à l’intérieur de syndicats de collaboration et détruire partout ce qu’il restait de partis communistes quitte à mener un combat identifiant communisme et nazisme.


    Ces tendances que nul ne remet réellement en cause combinées avec la Constitution de la Ve République ont vidé la vie politique française de toute incidence démocratique en s’appuyant sur des médias devenus système de propagande autour du consensus européen, néolibéral et belliciste.


    Pour une part internet et ses rumeurs nauséabondes venant en contrepoint de cette propagande. Là encore grâce à Jospin on a achevé la mise à mort en créant le quinquennat et de fait en subordonnant un peu plus toute la vie politique française à l’élection présidentielle, en transformant le débat démocratique en clientélisme autour du candidat que les dits médias définissent comme le seul crédible.


    Pour accroître l’effet de légitimité on laisse le discours dénonciateur à l’extrême-droite qui le dévie vers les boucs émissaires, l’ennemi intérieur. Ou alors c’est la faute au chinois, aux iraniens, à tous ceux contre lesquels on va un jour détruire notre stock d’armes. L’extrême droite joue à la fois l’objet de répulsion que chacun manipule pour truquer ce qu’il reste d’élection et en même temps d’éclaireur pour nous inciter à réclamer une dictature qui mettra au pas les immigrés, les étrangers, les malades mentaux, etc…


    C’est dans ce contexte que l’on a détruit les syndicats et le parti communiste avec la complicité active de ses dirigeants et promu comme candidat quelqu’un qui vote les expéditions de l’OTAN et ne remet surtout pas en cause l’euro.


    Résultat nous sommes devant des élections qui sont vidées de leur sens à la base par l’absence d’alternative réelle et au sommet par la destruction du pouvoir des institutions françaises. Il y a eu la destruction de la monnaie, du volant permettant de diriger l’économie, il y a eu la négation du vote sur la constitution, nous sommes à une nouvelle étape avec la fin de la citoyenneté et le pouvoir directement dévolu aux banques et financiers comme déjà en Grèce et en Italie.


    C’est aussi simple que cela et vous êtes pris dans une logique contre laquelle vous n’avez pas voulu combattre, il ne vous reste plus qu’à trouver des boucs émissaires dans vos voisins, dans les pauvres gens qui n’ont rien fait…


    Et mener campagne pour un quelconque des complices de ce mauvais coup qui aurait dû être dénoncé depuis août 2007.


    Quand prendrez-vous conscience et refuserez de vous laisser avoir par cette sinistre comédie ?


    Est-ce qu’il n’est pas déjà trop tard, ce qui est sûr c’est qu’il faudrait une volonté politique, une capacité de combat, des perspectives claires dont je ne vois nulle part la moindre trace.


    Danielle Bleitrach


    votre commentaire
  • A Toulon, le président-candidat a promis des propositions franco-allemandes pour une "réforme des traités" afin d'améliorer le fonctionnement de la zone euro. 

    Crise, Europe, système social : Sarkozy brasse large mais propose peu

    "Derrière les mots, c’est le vide"

    Sarkozy en 2008. Merkozy en 2011. Le discours de Toulon deuxième du nom prononcé par le chef de l'Etat, ce jeudi soir, doit définitivement envoyer aux oubliettes les promesses de "refonte du capitalisme" formulées il y a trois ans, déjà à Toulon, par le même Nicolas Sarkozy. Après avoir proclamé "la refonte du capitalisme", le président de la République annonce une Union européenne inféodée règlementairement aux marchés. Retour en arrière. 

    Le 25 septembre 2008, à Toulon, un an après la faillite de la banque américaine Lehman-Brothers, sonnant le début de la crise financière mondiale, Nicolas Sarkozy annonce le début de la "refonte" du capitalisme. L'objectif: trouver « un nouvel équilibre entre l'état et le marché », instaurer de nouveau rapports « entre l'économie et la politique ».

    "L'idée de la toute puissance des marchés qui ne devait être contrariée par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle", ascène-t-il. "Le marché tout puissant qui décide de tout, c'est fini", proclame-t-il.

    Dans son discours de Toulon de 2008, Nicolas Sarkozy avait prophétisé: "Ne rien faire, ne rien changer, se contenter de mettre toutes les pertes à charge des contribuables et faire comme s'il ne s'était rien passé serait aussi une erreur historique". Trois ans plus tard, la mise en place de deux plans de rigueur successifs prouvent que le président a choisi la seconde option: ne rien faire contre les marchés, faire payer la note aux contribuables.

    Nicolas Sarkozy va mettre le peuple sous tutelle

    Un Toulon bis ? Un nouveau discours ce soir à Toulon. Une grande messe présidentielle. L’initiative de Nicolas Sarkozy est risquée: preuve que la mer sur laquelle il navigue est semée de dangereux récifs. Le Toulon I, c’était le 25 septembre 2008. Un discours de bonimenteur sur crise financière alors que la banque d’affaires Lehman Brothers venait de faire faillite, révélant l’ampleur de la crise. Un discours solennel qui se voulait fondateur. Le capitalisme n’avait qu’à bien se tenir. Trois ans après, la même logique capitaliste étant à l’œuvre, la crise s’est dangereusement aggravée. L’austérité en plus. Toulon II : même solennité. Même duplicité ?

    Oubliée, la moralisation du capitalisme

    En 2008, le chef de l’État instrumentalisait déjà l’inquiétude. Il affirmait: « Je ne conduirai pas une politique d’austérité qui aggraverait la récession. » Il précisait : « Les Français ont peur pour leurs économies, pour leur emploi, pour leur pouvoir d’achat. » Et de stigmatiser « les dérives du capitalisme financier », « la folie » des marchés financiers, « les paradis fiscaux ». Il appelait « à refonder le capitalisme », à le « moraliser ». Quelques mois plus tard, il accédait volontiers aux pressions des milieux financiers pour enfoncer un coin dans le système des retraites. Mais pas touche au bouclier fiscal. L’emploi et les salaires sont au plus mal. Les agences de notation menacent le AAA. Sarkozy et Fillon organisent l’austérité par plans successifs.

    "Cinq années d'effort" à venir

    Aujourd’hui, il troque sa panoplie de Zorro pour celle de capitaine dans la tempête. Le thème de Toulon II : « Les conséquences que la France et l’Europe doivent tirer des crises ». L’aveu de la forfaiture du Toulon I ? Valérie Pécresse annonce un discours « pédagogique » sur « les cinq années d’effort qui nous attendent ». Le menu est co-mijoté avec Angela Merkel. Il y sera question de « règle d’or » à l’échelle européenne. Et surtout d’abandons de souveraineté avec une modification des traités à la clé pour dessaisir encore davantage les peuples.

    http://www.humanite.fr


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique