• Resistance FR

     

     Drapeau européen en feuLe traité de Maastricht (1992), en ôtant aux principaux États européens le droit de battre leur propre monnaie (avec la création de l’euro), mais aussi en voulant assurer une « convergence économique » de ses signataires et en établissant une politique de défense commune, a été à l’origine de l’Union européenne en tant qu’organe politique.

    Le traité d’Amsterdam (1997) dépossède ces États-Nations d’une partie de leurs droits régaliens puisqu’il établit une politique étrangère de sécurité commune… tout en créant « un espace de liberté, de sécurité et de justice » avec la libre circulation des personnes sans contrôle aux frontières.

     

    Le traité de Nice (2001) définit l’Union comme une « communauté de droit ».

     
     Le traité de Lisbonne (2007) a constitué quant à lui le point d’orgue de la trahison, avec cette « Constitution européenne » que nous Français (mais aussi les Néerlandais) avions rejetée par référendum en 2005. Pourtant, un État membre se voit reconnaître officiellement le droit de quitter l’Union européenne (article 49 A). Pour cela, il devra d’abord notifier son intention au conseil européen. Enfin, à la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négociera et conclura avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union.


    On croit rêver. Un État souverain n’a pas besoin de négocier, de réviser, de s’accorder, de se perdre en palabres ! Il déchire les traités qui portent atteinte à son indépendance nationale.


    Or, une commission non élue a arraché la souveraineté des peuples, a désintégré les États, a lié le destin de ces derniers à la dette tout en dépouillant leurs économies en imposant la monnaie de personne.

     

    Si l’Europe des banquiers et de l’euro est à l’agonie, donnons-lui le coup de grâce et libérons-nous de cette caricature d’Europe unie. Et restituons pour de bon la souveraineté du peuple français. 

    Capitaine Martin

    Résistance est un collectif de membres du Parti Communiste Français (fédération du Nord, section de Lille).

    http://www.resistance-politique.fr/


    votre commentaire
  • Copyright Reuters
    Copyright ReutersCopyright Reuters

    Michel Cabirol

    Au sommet de l'Otan à Chicago les 20 et 21 mai, la France a fait entendre sa musique sur le bouclier antimissile. Elle doit maintenant tenter de fédérer les Européens en vue de proposer une contribution industrielle commune à ce projet très coûteux guidé par l'administration américaine et les industriels.

    La France empêchera-t-elle un hold-up des Etats-Unis sur son budget de la défense pour payer le bouclier de défense anti-missile, qui doit être déployé en Europe via l'Otan ? Au moment où la contrainte budgétaire risque de s'accentuer, Paris devra faire un choix crucial : apporter une contribution en nature en fournissant à l'Otan tout ou partie des systèmes d'armements développés par les industriels français, notamment MBDA, qui seront compatibles avec le bouclier antimissile (BMD), développé aujourd'hui en grande partie par les industriels américains-  - ou bien payer ces systèmes achetés par l'Otan. C'est-à-dire faire un chèque estimé entre deux et trois milliards d'euros sur une dizaine d'années.

    D'abord très réticent au bouclier de défense antimissile lors de sa campagne présidentielle, François Hollande a quelque peu changé son fusil d'épaule au sommet de l'Otan à Chicago (20 et 21 mai), soucieux d'avoir une approche consensuelle avec les Etats-Unis car son sujet prioritaire était bien le retrait des troupes françaises d'Afghanistan. Une décision irrévocable, qui s'est pourtant assouplie avec un rapatriement des seules "troupes combattantes". Comme le résume le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "le sommet de Chicago devait être un sommet de consensus, cela l'a été".

    Cela n'explique pas tout non plus. Et mérite un décryptage sur le lancement d'une capacité intérimaire de défense antimissile balistique, "première étape de la mise en place d'un système de défense antimissile de l'Otan" en Europe... qui devait être lancée conformément aux conclusions du sommet de Lisbonne en 2010. "Elle l'a été"

     

    La machine "otanienne", orientée par Washington, continue d'avancer

    Jean-Yves Le Drian, qui avait déminé le sommet de l'Otan auprès de alliés des mois avant sa tenue - il était en mars en Washington -, a rappelé mercredi qu'il ne fallait "pas donner une ampleur considérable à ce qui a été décidé" à Chicago. Selon lui, "la suite n'a pas été décidée ni plus, ni moins"... La déclaration de l'Otan en 65 points à l'issue de la première journée du sommet de Chicago est d'une relative discrétion sur les équipements nécessaires au déploiement d'une capacité intérimaire de défense antimissile balistique.

    C'est évoqué mais très sommairement dans le 60ème point : "dans le contexte de la capacité Otan de défense contre les missiles balistiques, la Turquie héberge un radar avancé de détection lointaine". Un peu court. "Cela étant la machine otanienne, orientée par Washington, continue d'avancer, rappelle un expert. Les Américains à l'œuvre, administration et industriels, poussent pour que les Européens acquièrent des radars et surtout des intercepteurs américains". Les Etats-Unis insistent pour installer leurs missiles SM3 sur les frégates américaines compatibles. Un moyen de les faire payer par les pays européens, qui profiteraient de cette protection.

    Aussi, on a du mal à imaginer que l'Otan s'arrête à la capacité intérimaire après avoir acquis certains équipements de la future capacité de défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD) élargie... Bien sûr, Paris a obtenu satisfaction sur les quatre points qui lui posaient problème, a expliqué Jean-Yves Le Drian. D'abord la déclaration a pris en compte la position française sur la dissuasion nucléaire. "La défense antimissile peut venir compléter le rôle des armes nucléaires dans la dissuasion mais elle ne peut pas s'y substituer. Cette capacité est purement défensive", a effectivement précisé la déclaration des Alliés (point 59).

    Les industriels européens hors jeu ?

    Paris voulait également à tout prix un contrôle politique sur le système. Concrètement, qui prendra la décision d'appuyer sur le bouton pour intercepter un missile balistique menaçant? "Comme pour toutes les opérations de l'Otan, un contrôle politique total des Alliés sur les actions militaires entreprises au titre de cette capacité intérimaire sera assuré", précise la déclaration (point 61). Troisième revendication de François Hollande, la maîtrise des coûts. Là aussi, la France a obtenu satisfaction : "Le but de cette capacité est d'assurer la couverture totale et la protection de l'ensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de l'Otan (...) sur la base du partage équitable des risques et des charges, ainsi que de la demande raisonnable, compte tenu du niveau de la menace, de la soutenabilité financière et de la faisabilité technique, et en fonction des dernières évaluations communes de la menace agréées par l'Alliance".

    Dernier point, la participation des industriels français à l'édification du système voulue par François Hollande. Jean-Yves Le Drian a confirmé que Paris ne voulait pas d'un "abonnement" à un système américain comme "solde de tout compte". "Nous n'y sommes pas favorables". L'Otan en a pris acte dans sa déclaration mais sans véritablement s'engager. La question des contributions nationales reste donc posée et "la France ne pourra retarder la réponse au-delà de quelques mois", reconnait un bon connaisseur du dossier.

    Pourtant, la France avait peut-être la possibilité d'aller beaucoup plus loin même si certains savent gré à François Hollande d'avoir obtenu des concessions des Américains à ses positions qu'il "était souvent seul à oser défendre". Dans un des projets de déclaration, l'ancien gouvernement avait toutefois obtenu, selon des sources concordantes, d'y faire figurer le SAMP/T, un système franco-italien développé par le missilier MBDA et qui est destiné à la défense antiaérienne contre tous les types de cibles aériennes modernes y compris les missiles balistiques tactiques de type SCUD et les missiles de croisière, grâce à son missile sol-air moyenne-portée Aster - notamment la future version B1 qui doit être lancée dans quelques mois. "Cela a été retiré. Peut-être François Hollande ne voulait-il pas s'engager tout de suite", soupire-t-on dans les milieux industriels.

    Le SAMP/T principale contribution de l'Europe au bouclier antimissile ?

    Pourtant, c'est la principale contribution franco-italienne à la première capacité du programme Otan de défense contre les missiles balistiques de théâtre ALTBMD. Le système SAMP/T pourrait d'ailleurs être le programme permettant de fédérer les Européens sur une contribution en nature. Paris doit en être le moteur. A suivre. Car la déclaration du sommet de Chicago est peu engageante sur ce point : "Nous prenons note des possibilités éventuelles de coopération en matière de défense antimissile, et nous encourageons les Alliés à étudier les possibilités de contributions volontaires supplémentaires, y compris par la coopération multinationale, à fournir les capacités concernées, ainsi qu'à exploiter les synergies potentielles en matière de planification, de développement et d'acquisition, et de déploiement" (point 60). Certains experts décodent entre les lignes que les Américains veulent que bien les Européens se regroupent mais pour acheter ces équipements très coûteux.

    Chez les industriels, le Conseil des Industries de Défense Françaises (Cidef) devrait monter au créneau en rappelant l'enjeu industriel de cette question. "Nous ne voulons pas que les Etats-Unis imposent leurs standards et assèchent les budgets de défense comme ils l'ont fait dans un passé récent avec le F-35", dont le développement a été financé en partie par les Européens (5 milliards de dollars environ). Sous prétexte que "l'Europe baisse la garde en matière des budgets de défense". C'est là l'un des enjeux majeurs du bouclier antimissile européen. Va-t-on vers une vassalisation de l'Europe vis-à-vis des Etats-Unis via l'Otan ?

    http://www.latribune.fr


    votre commentaire
  • Par Patrick Le Hyaric

    En plein référendum irlandais sur le projet de traité Sarkozy-Merkel et à quelques jours de l’élection des députés en France et en Grèce, voici que la Commission, non élue, de Bruxelles déclenche les grandes orgues de l’antichangement. Elle vient de rendre publics plusieurs rapports qui sont en fait des «recommandations injonctions» pour poursuivre et amplifier l’austérité et la démolition des Codes du travail. M. Barroso, chef autoproclamé de la police du capital européen, accorde un petit satisfecit à la politique sarkozyste qui «a pris un certain nombre d’engagements au titre du pacte de l’euro plus» et menace notre pays de procédure pour «déficit excessif» ou pour «déséquilibres macroéconomiques» s’il ne respectait pas ses ordres. Ce chantage relaie l’esprit de revanche des dirigeants de l’UMP.

    Sur sa lancée, M. Barroso utilise le chantage et la peur, comme il le fait vis-à-vis des peuples grec, espagnol et italien, en laissant entendre que la France ferait partie des «maillons faibles» de la zone euro. Son point d’attaque est l’obligation de réduire les déficits publics. Les Français devraient accepter des «efforts additionnels», comme l’écrit dans son langage cru la Commission, obsédée par la réduction des dépenses. Mais elle interdit une augmentation des recettes, notamment grâce à une imposition plus conséquente du capital. À ce titre, Bruxelles demande de maintenir l’augmentation de la TVA sarkozyste et de relever « la fiscalité sur la consommation ». Le chapelet ultralibéral est énoncé comme autant de consignes à appliquer : fin du contrat à durée indéterminée, mise en concurrence d’industries de réseau de transport et d’électricité, ainsi que des professions aujourd’hui protégées, assouplissement du droit de licenciement, interdiction de toute augmentation de salaires et abaissement des « coûts » de la main-d’œuvre, recul de l’âge de la retraite, alors que les jeunes seraient bloqués dans « l’apprentissage ». Quand ces messieurs de l’ordre bruxellois utilisent le mot «croissance», c’est cela qu’ils ont en tête.

    C’est inacceptable. Et il ne faut pas l’accepter ! Notre pays doit résister à ces injonctions. La déclaration du ministre M. Moscovici, clamant que « la France respectera ses engagements en matière de finances publiques », donne davantage le signe d’une obéissance aux instances européennes qu’un appel à leur résister. Au moment où vont être soumis, au lendemain même de nos élections législatives, dans le silence le plus absolu, au Parlement européen, deux règlements, copies conformes du traité austéritaire Sarkozy-Merkel, il y a urgence à dresser au sein de notre Assemblée nationale une digue solide contre ces inadmissibles pressions niant l’expression du suffrage universel. C’est un enjeu décisif pour la réussite du changement.

    Elle deviendrait impossible si, au lendemain des élections législatives, notre pays devait être simultanément confronté au pacte budgétaire, même augmenté pour la forme d’un timide volet sur « la croissance » ; aux ordres écrits avant-hier par la Commission de Bruxelles, auxquels s’ajouterait un rapport fin juin de la Cour des comptes, duquel il faudrait conclure à une austérité de gauche. Il y a lieu d’alerter celles et ceux qui, comme nous, souhaitent la réussite des changements. Un haut niveau de vote Front de gauche avec de nombreux députés issus de ses rangs permettra de dresser une digue contre ces pressions pour réussir les changements tant attendus.


    votre commentaire
  • mandate-vote-no.jpgUne victoire de l'intimidation et du chantage

     

     

    Communiqué du Parti communiste d'Irlande

     

     

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

     

    Le Parti communiste d'Irlande salue les centaines de milliers de nos concitoyens qui, en dépit des intimidations et des chantages exercés par l’État et leur maîtres à Bruxelles et Francfort, ainsi que par une large frange des médias, ont voté contre ce traité instituant l'austérité à perpétuité.

     

    Une fois encore, la classe ouvrière est allé aux urnes par centaines de milliers pour voter « Non », tout comme de nombreux petits commerçants, travailleurs indépendants, petits paysans et chômeurs – tous refusant de se mettre à genoux et de céder aux intimidations. Ils ont tenu bon pour eux-mêmes, leurs familles, leurs quartiers, et leur pays.

     

    Nombreux parmi ceux qui ont voté « Oui » l'ont fait par crainte et appréhension sur ce que l'avenir nous réserve. Ce que le résultat révèle n'est pas la volonté du peuple mais bien plutôt ses peurs.

     

    Alors que le gouvernement a pu s'assurer un vote positif, il a sans doute perdu la confiance que le peuple a pu un moment placer en lui. C'est particulièrement vrai pour le Parti travailliste. Ce qui l'attend à la prochaine élection, c'est un sort identique à celui qu'ont connu le Parti vert et le Fianna Fáil.

     

    C'est tout aussi vrai pour des franges importantes du mouvement syndical, ceux qui ont mené une campagne active pour le « Oui » tout comme ceux qui sont restés muets, refusant de s'opposer à la ligne du Parti travailliste. Ils vont être de plus en plus dépassé par une situation nouvelle qui nécessite une direction plus résolue et des solutions plus radicales que celles qu'ils sont manifestement en mesure de concevoir, encore moins de mettre en œuvre.

     

    Ce traité, avec son jumeau, le Mécanisme européen de stabilité, n'offrira ni la stabilité ni la croissance, tout comme il n'offrira pas de solution à la crise profonde au cœur du système. Cela ne fera en réalité qu'approfondir leur crise. La crise de la dette, à la fois dans cet État et dans l'ensemble de l'UE, n'est rien d'autre qu'un symptôme d'une crise plus profonde, celle du système lui-même.

     

    La dette socialisée du grand capital ne va pas disparaître, et ce gouvernement est incapable de faire la moindre chose à ce sujet, si ce n'est d'être pendu aux basques de l'Allemagne dans l'espoir de récolter quelques miettes de répit.

     

    Il existe désormais clairement une plate-forme importante sur laquelle on peut construire une véritable résistance populaire à ce gouvernement et à l'UE. Les forces pour donner un nouveau cap à notre pays, pour remplacer la peur par l'espoir, pour transformer la colère en force, pour construire un autre pays : une Irlande égalitaire.


    votre commentaire
  • Déficits: coup de pression de Bruxelles pour plus de libéralisme en France

    Dans un rapport rendu ce mercredi, la Commission européenne incite la France à poursuivre ses efforts de réduction de son déficit public. Derrière les recette prônées par Bruxelles: une nouvelle cure de mesures libérales

    Les conclusions de ce rapport débutte par un bon coup de pression sur le nouveau président de la République et son gouvernement. "La consolidation budgétaire reste un des principaux défis de la politique économique de la France. Bien que l'objectif de 4,4% du PIB de cette année paraisse atteignable, l'écart avec le seuil de 3% du PIB reste considérable", avertit la Commission dans son étude sur l'application des recommandations qu'elle avait formulées en juin 2011.

    Il suffit ensuite de dérouler les préconisations pour réduire la dette publique via une austérité renforcée:

    • brider les dépenses sociales et des collectivités locales. La Commission juge "important que la hausse des dépenses publiques reste située sous le taux de croissance potentiel du PIB, avec une attention particulière portée à la tendance de l'évolution des dépenses sociales et des collectivités locales".
    • revoir le système des retraites. Bruxelles s'inquiète par ailleurs de la "viabilité à long terme du système des retraites" et estime que son retour à l'équilibre envisagé par les autorités françaises d'ici 2018 "ne peut être assuré" car cet objectif "pourrait être fondé sur des prévision de croissance et d'emploi optimistes".
    • s'attaquer au marché du travail via des déréglementations. Le ralentissement prévu de la croissance, à 0,5% en 2012 après 1,7% en 2011, "exige un effort de volonté supplémentaire pour s'attaquer à la situation du marché du travail" où le chômage devrait dépasser 10% selon elle en 2012 et 2013. Cela passe par un décloisonnement du marché français du travail, explique Bruxelles. Le code du travail est en ligne de mire. Sinon, la Commission redoute que le chômage ait en France "un impact durable sur le capital humain".
    • réduire les charges des entreprises. Elle recommande "plus d'efforts" dans le développement d'un système fiscal "plus favorable à une croissance économique durable" malgré les mesures déjà prises pour réduire les charges pesant sur le coût du travail.
    • baisser le coût du travail. Autre "défi majeur", les exportations françaises avec une part du commerce mondial en baisse. "Le déficit durable depuis 2004 de la balance commerciale française met en lumière la détérioration de la compétitivité de l'économie française, notamment en comparaison avec certains de ses partenaires de l'Union européenne", souligne la Commission. La France a enregistré en 2011 un déficit commercial record de plus de 70 milliards d'euros. Bruxelles souligne des raisons de coût de main d'œuvre.
    • lier les universités et les entreprises. "L'innovation est considérée comme un des moteurs clés de la compétitivité hors prix", souligne la Commission et les dépenses de recherche et développement de la France représentaient 2,26% du PIB en 2010 contre 2,08% en 2007 mais "restent très en deçà de l'objectif de 3% de ce pays". Elle appelle la France à créer de meilleures opportunités de carrière pour les détenteurs d'un doctorat dans le secteur privé. Les programmes de l'enseignement supérieur devraient accorder "plus systématiquement une place aux matières relatives à l'innovation et l'entreprenariat."

    Bruxelles n'évoque en revanche pas un coup de pouce au Smic ou des revalorisations salariales pour relancer la machine économique française. Elle ne parle pas d'un changement de statut de la Banque centrale européenne pour que celle-ci prête aux Etats à un meilleur taux que les marchés et les banques, ce qui aurait pour effet de désamorcer le problème dela dette publique.

    Des taxes vertes. La Commission déniche un secteur fiscal d'avenir pour le gouvernement Ayrault. Elle fait remarquer que sa recommandation sur le développement d'une fiscalité favorable à la protection de l'environnement "n'a pas été appliquée". "La France est à l'avant-dernière place en terme de part de taxes environnementales dans ses recettes fiscales au sein de l'UE", note-t-elle, ajoutant que "des subventions nuisibles à l'environnement continuent d'avoir un coût budgétaire élevé"


    votre commentaire
  • Bientôt un Las Vegas au cœur de l’Europe ? Le magnat états-unien Sheldon Adelson veut exporter les recettes qui ont fait sa fortune : des casinos géants. En échange de milliers de créations d’emplois, il exige la révision du droit du travail, de la protection sociale et même la remise en cause de la loi de prévention sur le blanchiment d’argent… Le projet Eurovegas verra-t-il le jour dans une Espagne déjà traumatisée par l’éclatement de la bulle immobilière ?

    Après Eurodisney, Eurovegas, un Las Vegas version vieux continent. Et un projet présenté par les médias comme un miracle tombé du ciel dans l’Espagne en crise. Fin 2011, Sheldon Adelson, 16e fortune mondiale, annonce qu’il construira en Espagne un immense complexe de loisirs : 12 hôtels de villégiature de 3 000 chambres chacun, incluant casinos ou terrains de golf, pour un investissement total de 26,6 milliards d’euros. Avec, à la clé, la promesse de 164 000 emplois directs et 97 000 indirects.

    Madrid et Barcelone sont sur les rangs pour accueillir cette manne. Mais le projet pharaonique n’est pas du goût de tous les Espagnols. « On nous vend le modèle qui nous a menés à la crise… comme un remède à la crise ! », s’indigne Cristina Fernandez, membre de la plateforme Eurovegas No à Madrid.

    Faire monter les enchères

    Le futur complexe pourrait donner un emploi « à l’immense majorité des chômeurs », espère Esperanza Aguirre, présidente de la communauté de Madrid. Avec 24% de la population active au chômage, on peut comprendre l’empressement des deux agglomérations en compétition. Recycler les jeunes désœuvrés en croupiers, serveurs, femmes de ménage ou caddies au service de touristes dépensiers, en voilà une perspective intéressante. Madrid et Barcelone multiplient donc les opérations de charme à l’égard du méga investisseur.

    Pour le moment, Las Vegas Sands (LVS), la compagnie de Sheldon Adelson basée au Nevada – et déjà installée à Las Vegas, à Macao et à Singapour – maintient le suspense. En « casting » à Las Vegas en avril, chacun a fait valoir ses atouts : le premier port méditerranéen et la marque Barcelone côté catalan, « l’économie ouverte et libérale » défendue par Aguirre, le réseau de transport et les touristes les plus dépensiers pour Madrid. Le projet catalan a un talon d’Achille : impossible de construire des gratte-ciel, à cause de la proximité du site avec l’aéroport de Barcelone. Alcorcón, municipalité au sud de Madrid, part donc favorite. Pas question pour autant de livrer la décision avant le début de l’été : le temps pour Sheldon Adelson de faire monter les enchères entre les deux candidats !

    Exonérations, expropriations et casse sociale : carré d’as

    Au cours des négociations, le magnat de 78 ans a demandé la modification de 30 lois étatiques ou communautaires. Rien que ça ! Qu’exige Sheldon Adelson ? La révision du statut des travailleurs, pour mitiger « la rigidité des conventions collectives », la révision de la loi sur le droit des étrangers pour « réduire le temps nécessaire pour le transfert de travailleurs en Espagne », l’exonération de cotisations à la Sécurité sociale pendant deux ans, et le paiement de cotisations diminuées de moitié ensuite…

    Las Vegas Sands souhaite que l’État se porte garant pour pouvoir emprunter 25 milliards d’euros à la Banque européenne d’investissement. Plus le financement de 60 % des coûts de formation des employés, la construction d’une station de métro qui débouche dans le complexe, la construction de nouvelles sorties d’autoroute pour faciliter l’accès au casino, et un héliport. Une longue liste d’exigences qui se poursuit par la demande d’expropriation des terres privées en cas d’échec des négociations, la suppression de la limitation d’investissements étrangers dans les casinos, l’autorisation d’accès au casino pour les mineurs et l’abrogation de l’interdiction de fumer !

    Blanchiment d’argent : faites vos jeux !

    Cerise sur le gâteau, les réformes exigées incluent le changement de la loi de prévention sur le blanchiment d’argent. Sheldon Adelson demande que seuls les clients achetant plus de 2 000 euros de jetons soient identifiés, que les casinos puissent faire crédit aux joueurs, et que soit autorisé le système des « junkets », ces intermédiaires qui captent des clients riches et financent leurs paris, garantissant ainsi l’anonymat des gros parieurs.

    Qu’en pensent les autorités espagnoles ? C’est le prix à payer pour ce genre d’investissements, dit-on au gouvernement. « L’Espagne a des normes claires, et ces normes claires, sujettes à la norme européenne, sont dans le futur révisables, modifiables, toujours pour attirer des investissements et favoriser la création d’emplois avec des investissements internes et externes », a affirmé le ministre du Trésor public devant les députés le 28 mars.

    Poker menteur

    « Adelson ne demande rien de moins qu’une zone franche, un espace sans lois ! Il profite du fait qu’avec la crise économique, les représentants des deux communautés sont disposés à négocier, avec la promesse de créations d’emplois à la clé », estime Laura Guillot, experte en industrie des jeux. Pour elle, le coup de poker de Sheldon Adelson a tout du bluff. « Si les lois sont modifiables au niveau des taxes ou des exonérations, il ne pourra pas faire approuver une réforme sur le blanchiment d’argent sans passer par Bruxelles ! Il exige des changements en vitesse alors que les choses ont tendance à traîner en Espagne. Peut-être n’est-ce là qu’un moyen de faire augmenter ses actions ? N’oublions pas qu’il négocie aussi au Japon et à New York en même temps. »

    Un autre détail pourrait venir perturber les plans des édiles de Madrid et de Barcelone. Les citoyens espagnols ne sont plus dupes. Regroupés en plateformes citoyennes, syndicats, ONG et experts organisent des protestations créatives – comme la reproduction de la fusillade du 3 mai 1808, immortalisée par Goya, par la plateforme Detengamos Eurovegas Alcorcón – et dénoncent l’opacité qui entoure les négociations entre Adelson et leurs représentants. Reprochant l’absence de transparence de l’État, Eurovegas No à Madrid et Aturem Eurovegas à Barcelone veulent informer eux-mêmes les citoyens sur l’impact social, économique et urbanistique du projet du magnat de Las Vegas.

    Création d’emplois : du bluff ?

    Première interrogation : les créations d’emplois promises. Eurovegas No expriment des doutes sur les chiffres annoncés : « Nous avons demandé des informations à la communauté de Madrid à plusieurs reprises, en vain. Les seuls chiffres publiés dans la presse proviennent d’un rapport réalisé par Las Vegas Sands. Il suffit d’aller sur leur site pour constater qu’ils parlent de 34 000 employés au total pour tous leurs casinos. Soit cinq fois moins que la promesse de création d’emplois ici en Espagne », explique Cristina Fernandez, de la plateforme madrilène Eurovegas No.

    « Las Vegas Sands annonce 26,6 milliards d’euros d’investissements, mais seuls 2 à 3 milliards seront déboursés dans un premier temps, pour construite les 4 premiers complexes. Les deux investissements suivants seront financés avec les bénéfices du premier. Le projet peut donc s’arrêter à mi-chemin », ajoute la sociologue Maria Fernandez, et membre d’Eurovegas No. D’ici là, les touristes viendront-ils se perdre dans un site en chantier ? « Nous avons calculé que les exigences d’infrastructures coûteront un milliard d’euros d’argent public [1], poursuit-elle. Est-ce le moment idéal pour dilapider de l’argent public pour un projet privé qui pourrait rester lettre morte ? »

    Far West en Aragon

    L’Espagne n’en serait pas à sa première désillusion. « En 2007, on a fait tout un tapage médiatique autour de Gran Scala, un mégaproje de grand complexe de 32 casinos, 7 parcs thématiques, des hôtels, des boutiques… 26 000 emplois directs et 65 000 indirects devaient être créés avec un investissement de 17 milliards d’euros. Cinq ans plus tard, rien de rien », se souvient le journaliste et écrivain Carles M. Canals. Le consortium ILD (International Leisure Development) – créé par les casinos français Tranchant, le constructeur australien de machines à sous Aristocrat, les assurances du Moyen-Orient UFA et le promoteur immobilier libanais Europtima – prévoyait d’accueillir sur le site 25 millions de personnes par an ! Entre-temps, le Parlement aragonais a voté la Loi sur les centres de loisirs de grande capacité, selon laquelle un consortium peut acquérir un pouvoir de décision dans les localités touchées par le projet.

    Eurovegas connaîtra-t-il le même destin ? Au début de la crise économique, Sheldon Adelson a dû mettre un milliard d’euros de sa poche pour renflouer les caisses de sa société. Depuis, l’industrie du jeu est repartie à la hausse et les bénéfices de la compagnie ont connu une progression historique de 37 % en 2011, le chiffre d’affaires passant de 6,9 milliards de dollars en 2010 à 9,4 en 2011. Pas de risque de faillite en vue… Mais des critiques émergent sur les raisons du succès de l’entreprise.

    Derrière les croupiers, la mafia ?

    Aux États-Unis, le département de justice et la SEC (Security Exchange Commission, organe fédéral de contrôle des marchés financiers) enquêtent depuis plus d’un an sur de supposés pots-de-vin de Las Vegas Sands. Si la combine est avérée, LVS pourrait être accusée de manquer au Foreign Corrupt Practices Act, qui interdit la corruption d’officiels étrangers pour obtenir des marchés.

    Les déclarations de Steve Jacobs, ex-dirigeant de la société qui la poursuit pour licenciement abusif, pourraient donner un coup de pouce à l’enquête. Steve Jacobs a déclaré qu’Adelson lui aurait ordonné de garder le silence sur des affaires sensibles du casino de Macao. Dans l’enclave chinoise, les casinos de Sheldon Adelson sont suspectés d’entretenir des liens avec les triades, la mafia chinoise. « L’engagement des triades dans les casinos de Macao est centré sur le glauque et très rentable business des junkets. Le secteur des VIP (Very Important Person) a ramené 9,9 milliards de dollars l’an dernier, les deux tiers du total des revenus des casinos de l’enclave chinoise », révèle une enquête menée par l’agence de presse Reuters, suite à l’assassinat d’un croupier. Au Nevada, les autorités de contrôle de l’industrie du jeu commencent à froncer les sourcils.

    L’Espagne va-t-elle encore miser sur la spéculation ?

    De quoi faire sortir de ses gonds le porte-parole du Parti socialiste madrilène, qui a annoncé qu’Eurovegas n’allait amener que « prostitution et insécurité » à Madrid. L’eurodéputé d’Izquierda Unida (IU, parti de gauche radicale) Willy Meyer a demandé à la Commission européenne d’étudier les possibles « manquements environnementaux, sociaux et économiques » face aux lois européennes que causerait la construction d’Eurovegas près de la réserve naturelle de Remolar. Les membres des plateformes citoyennes continuent leurs marches festives pour informer les citoyens. Et font le parallèle entre Eurovegas et les mégaprojets urbains qui ont amené l’Espagne dans la bulle spéculative, dont l’explosion a provoqué la crise actuelle. Ou comment proposer un modèle de croissance spéculatif pour lutter contre une crise née de la spéculation !

    Accepter les demandes de réformes de Sheldon Adelson créerait aussi un précédent fâcheux : « N’importe quel entrepreneur spéculateur pourra ensuite imposer ses conditions, sans que l’on puisse rien y faire. Au lieu d’un sauvetage public européen, on mise sur un investissement privé aux origines troubles », estime Maria Fernandez. La Fédération espagnole des joueurs de hasard réhabilités (FEJAR) dénonce elle aussi le double jeu de Las Vegas Sands, qui, d’un côté, érige des casinos et, de l’autre, distribue de l’argent à la Great Foundation pour développer un « jeu responsable » et réhabiliter les ludopathes. « Troquer la santé pour l’emploi est une folie et nous allons tous la payer. En plus, s’ils l’installent à Alcorcón en pleine crise, combien de personnes modestes vont tomber dans le piège ? » « Eurovegas, c’est comme donner une bouteille à un alcoolique », disent les ludopathes.

    Il reste quelques semaines aux dirigeants madrilènes et catalans pour faire marche arrière. En plus de leurs déplacements à Las Vegas, un détour par Macao pourrait être instructif. Ils découvriraient peut-être, à l’instar de Gertina J. Van Schalkwyk, Emilie Tran et Kay Chang, auteurs de l’étude « L’impact de l’industrie du jeu sur la vie familiale à Macao », publiée dans la revue Perspectives chinoises, que les emplois créés par l’industrie du jeu ne sont pas ceux qui permettront à l’Espagne de sortir de sa crise structurelle. Un constat livré par un habitant de Macao aux chercheurs : « Les résidents locaux sont devenus dépendants des revenus du tourisme et du jeu, et ne cherchent pas à développer d’autres activités. L’industrie du jeu procure un "argent facile" ; ils ne sont pas motivés pour travailler à leur propre bien-être – pour accroître leurs compétences et pour regarder au-delà de "l’argent facile". »

    Emmanuel Haddad http://www.bastamag.net/article2383.html

    Notes

    [1] Le rapport rendu public récemment par Eurovegas No parle plus précisément d’un investissement public pouvant aller de 950 à 2 540 millions d’euros.


    votre commentaire
  • Le politoloque bruxellois Luca Ciccia s'interroge sur la désignation et la lutte contre ceux qui sont désormais «en trop».

    Le surnuméraire est par définition ce qui est en surnombre. Dès qu’il est question d’emploi et de chômage, le surnombre est au centre du débat. Trop de chômeurs, trop de pauvres, trop d’immigrés, trop de naissances… L’esprit du temps semble habité par le spectre du surnuméraire.

    Fidèle à la pensée économique ambiante, le gouvernement belge a dévoilé ses mesures visant à réduire les allocations de chômage. S’y ajoute une dose d’activation renforcée. Le chômeur est, de ce fait, supposé rechercher avec plus de renoncements encore un emploi qui perd progressivement tous ses attributs que la lutte sociale avait conquis. Le problème ne serait donc pas dans le manque d’emploi, il serait dans la paresse et le goût trop grand du confort des chômeurs.

    Les surnuméraires d'antan

    Bien avant le développement capitaliste, la lutte contre les surnuméraires préoccupait déjà les puissants. Il fallait les maintenir dans leurs villages d’origine, éviter la «propagation» du fléau des sans-travail. Vint un moment où l’on se résolut à une prise en charge «publique». C’est ainsi que, dès le XVIe siècle, l’Europe foisonne de centres de mise au travail forcé en échange de pain et, parfois, d’un toit. L’exemple révélant sans doute le plus clairement le sens de cette politique est celui d’un établissement d’Amsterdam – le Rasphaus – qui enfermait les sans-travail dans une cave qui était inondée à mesure que les indigents pompaient l’eau pour éviter la noyade. D’autres faisaient construire, puis détruire des tours. La mise au travail et l’enfermement étaient le moyen de l’époque de lutter contre les surnuméraires.

    Il faut attendre la veille de la Révolution française pour voir aboutir l’idée que la grande pauvreté est une responsabilité collective et le travail pour tous, une mission de l’Etat. Turgot et Necker pensent alors les «ateliers de la charité» qui offrent du travail d’utilité publique contre rémunération, réduite mais née de la «libre» volonté des parties. En 1790, le «comité pour l’extinction de la mendicité» estime que «la misère des peuples est un tort des gouvernements». La suite de l’histoire est connue. Le développement du capitalisme empêche le développement d’une société bâtie sur la cohésion sociale, et il faudra la lutte ouvrière acharnée et les guerres mondiales pour que la sécurité sociale réponde au constat tiré dès 1790. Mais cet héritage fond à vue d’œil.

    Les surnuméraires d'aujourd'hui

    Le surnuméraire de 2012 est à nouveau responsable de son malheur. D’autant plus qu’une réflexion troublante semble de plus en plus partagée : que faire de ces surnuméraires alors même que, «même s’il y avait de l’emploi, ils ne seraient pas assez qualifiés pour l’occuper» ? La «non-employabilité» vient définitivement sceller leur sort. Et comme au bon vieux temps des ateliers de la charité, seuls l’économie sociale d’insertion et les emplois de transition semblent pouvoir occuper, un court laps de temps, ces «inemployables». L’autre issue consiste à former tant et plus ces surnuméraires, oubliant ainsi que, mêmes mieux formés, l’issue n’est que trop connue… Mais chut ! Notre gouvernement a la solution : réduction des allocations de chômage et activation renforcée. Même la «charité» n’a plus bonne presse.

    Dans «les métamorphoses de la question sociale», Robert Castel dénonçait, il y a plus de quinze ans déjà, le passage des politiques d’intégration aux politiques d’insertion. L’intégration vise l’homogénéisation, la cohésion, la lutte contre les inégalités, tandis que la politique d’insertion vise la discrimination positive et agit contre le «déficit d’intégration». Le paradoxe est que ces politiques d’insertion se sont développées à mesure que le plein-emploi était refoulé. Le sens même des politiques d’insertion, qui n’étaient pas supposées durer, est alors posé. Mais le débat n’a pas le temps de se faire que, déjà, ces politiques sont toutes entières aspirées par les tentacules de l’activation.

    «Eux» et «nous»

    Et pourtant, plus encore qu’en 1790, dans une société aux richesses colossales et ou tant de besoins sont à satisfaire, quelle gaspillage d’humanité que de considérer une part croissante de société comme surnuméraire. Plus abjecte encore est la représentation de soi qu’est ici renvoyée par les «intégrés». C’est le complexe de supériorité qui les anime et qui nous menace tous. Celui qui naît de la peur de perdre ses avantages. Celui qui masque le complexe d’infériorité et qui se traduit par la recherche de domination justifiée par le mépris de celui qui porte les germes de la «contagion». Comment autrement justifier ce partage de rôle entre êtres constitués à la naissance des mêmes capacités ? Comment justifier l’idée même de «surnuméraires» autrement qu’en justifiant a priori un état de fait qui opposerait les «inactifs» des «actifs», «eux» et «nous» ?

    Peut-être que l’espoir d’un sursaut est à chercher auprès des acteurs de l’insertion qui, s’ils n’ont pas oublié l’objectif premier d’intégration qui les guidait à leurs débuts, sauront revendiquer davantage qu’une cohabitation avec un système d’activation : une vraie politique de plein emploi, basée sur un partage équitable des ressources rares que sont les emplois, et qui produisent tant de richesses superflues…

    (Source : Les blogs de politique)


    votre commentaire
  • KKE 37

    Pierre Avril

    Nous devons impérativement faire appel à notre mémoire : quelles  étaient les questions  sur les traités européens  sur lesquelles nous étions  consultés?  De quelle délégation de souveraineté était-il question ?

    La technocratie européenne, avec l’aide de la commission et du parlement  opère un véritable coup d’ETAT. Elle prétend désormais  se substituer aux décisions nationales.  Qui lui donne ce mandat ? Et, on assiste donc à ce paradoxe : pour maintenir l’ordre partout  dans les pays européens,  ce sont les forces de police nationales qui sont amenés à intervenir. Les dispositifs régaliens deviennent les laquais des technocraties sans que les peuples n’aient approuvé les décisions. Cet état de fait ne porte-il pas déjà un nom ?

     

    Parce qu’en effet, plus beaucoup de monde n’est dupe : Si le problème était une juste utilisation de l’argent, il n’y aurait sans doute pas besoin de mettre en place cette machine de guerre. Si machine de guerre, il y a, c’est bien pour défendre une vision et des intérêts particuliers, très particuliers.

     

    Etrange retour de l’histoire ou Marx pointe le bout de sa moustache : oui, les profits, oui, l’exploitation, oui, un modèle d’économie à très court, oui la recherche au fric instantané.

     

    La rigueur n’est pas un noble comportement moral d’utilisation de l’argent mais un choix de classe : permettre à l’argent de faire de l’argent, considérer l’homme comme une marchandise.

     

    Du coup, comment s’étonner des violences produites ? Comment s’étonner du retour d’un parti nazi sur la scène médiatique en Grèce ? Comment ne pas imaginer les explosions de violence les plus aveugles puisque un message subliminal  persistant laisse entendre la pertinence de la loi du plus fort et la raison du plus riche?

     

    Triste Europe, construite pour éviter les guerres et qui est en train de générer un énorme chaos.

    Blog Médiapart

    Cri du Peuple : http://www.mleray.info/article-l-europe-encourage-le-fascisme-et-le-terrorisme--105484838.html


    votre commentaire
  • Comment en finir avec une propagande qui sournoisement marginalise les communistes?


    Avec Aragon, affirmons que c'est nous qui continuons la France

    Par Roland Weyl, avocat, premier vice-président de l'association internationale des juristes démocrates (AUD).

    « Nous continuons la France. » Le cri a d'abord été lancé par Paul Vaillant-Couturier puis repris par Aragon, tandis qu'en 1933


    Thorez avait exhorté: « Ne laissons pas à la droite (et encore moins à l'extrême droite) le drapeau tricolore et la Marseillaise, qui sont des valeurs révolutionnaires. »

    Il y a certes deux histoires de France, porteuses d'une alternance qui n'a pas été celle de deux gestions du libéralisme capitaliste, mais, au fil de combats incessants pétris de lutte de classes, entre souveraineté populaire et césarisme. Et les égarements patriotards, y compris militaristes, guerriers et colonialistes, ne sauraient fourvoyer à accepter les culpabilisations d'un Parti communiste qui serait disqualifié par une prétendue paternité soviétique, alors que, à l'inverse, ce dont il est l'héritier et le porteur, c'est de toute l'histoire révolutionnaire de la France, dont dans une certaine mesure l'épisode soviétique a été un produit, dont l'échec n'aura été dû qu'à sa dérive.

    Staline n'était pas né, ni même ses parents, quand c'est en France que Babeuf lançait pour la première fois le « label » du communisme. Marx a pu écrire dans son plaidoyer pour la Nouvelle Gazette rhénane que l'histoire aurait été différente si l'Allemagne avait été unifiée, non pas sous la houlette de la Prusse, mais avec à sa tête la Rhénanie, marquée par la Révolution française, et il n'est pas fortuit qu'il ait consacré un de ses travaux essentiels à la lutte de classes en France.

    Il faut en finir avec les falsifications qui donneraient à croire que, quand en 1920 le congrès de Tours a fondé le Parti communiste français, il avait pour objet la création d'une antenne du parti bolchevique, alors qu'il s'agissait d'un congrès du Parti socialiste destiné à condamner la trahison de ses dirigeants qui avaient, en 1914-18, accepté l'union sacrée pour la guerre, et en tirer toutes conséquences. Ce faisant, la création du Parti communiste français était une étape dans la continuité du mouvement révolutionnaire français.

    Cette continuité s'identifie dans le contenu, faisant de la souveraineté populaire la base de la démocratie : l'historicité nationale de cette notion de souveraineté populaire s'identifie dans la part, qu'y a prise la naissance, dès le Moyen Age, du mouvement communal instituant la logique du pouvoir par en bas, retrouvé ensuite dans la Convention, dans la révolution de 1848 (avec le volet économique des ateliers nationaux), puis la Commune de Paris, puis en son héritage les lois de 1884 sur les syndicats et sur l'introduction de l'élection municipale, et de 1901 avec la loi sur les associations, puis le Front populaire, puis le 10 juillet 1940; face à la victoire temporaire de ceux qui avaient répondu « plutôt Hitler que le Front populaire », l'appel historique de Maurice Thorez et Jacques Duclos « Nous ne serons jamais un peuple d'esclaves », et enfin à la Libération, parallèlement à l'introduction d'une amorce de pouvoir des travailleurs à l'entreprise, la bataille du communiste Étienne Fajon dans la commission préparatoire de la Constitution, pour parvenir à cette formule que n'ont pas pu enlever les constituants de 1958: « La souveraineté nationale appartient au peuple français qui l'exerce par ses-représentants élus. »

    « La création du Parti Communiste Français était une étape dans la continuité du mouvement révolutionnaire français »

    Et si l'on sait qu'en russe « soviet » veut dire « conseil », il n'est pas absurde de penser que Lénine, qui a séjourné pour un temps à Paris, rue Marie-Rose, n'a pas été étranger à son slogan: « Les soviets partout! » Surtout si l'on considère que le grand échec final des Soviétiques a été leur incapacité, sans doute pour des raisons objectives, à mettre en œuvre le mot d'ordre de Khrouchtchev en 1962 de « l'État du peuple entier ».


    Cet héritage historique ne se limite pas aux péripéties des combats sociopolitiques, mais a aussi ses lettres philosophiques. En 1946, paraissait une brochure de l'Union française universitaire consacrée à montrer la place des philosophes du siècle des Lumières dans l'héritage communiste. Bien sûr Rousseau, dont le Contrat social est une image d'une société purgée de l'oppression de classe, où les êtres humains sont des êtres sociaux dont la vie collective est fondée sur leur maîtrise consensuelle. Mais aussi tout le capital du matérialisme, dont on peut dire que, si Marx en est le père, ils en sont les grands-pères.


    Et qu'on ne dise pas que nous sombrons dans un péché nationaliste, car nombreux let les penseurs étrangers qui ont fait leurs ces mêmes références à l'apport de l'histoire révolutionnaire française, histoire pénétrée elle-même d'internationalisme. C'est évidemment Schiller fait citoyen d'honneur, mais c'est aussi le Polonais Dombrovski coacteur de la Commune, et surtout, c'est en France qu'est née l'Internationale.


    Il ne s'agit pas ici de 'revendiquer une sorte d'appropriation, mais d'en finir avec les méfaits résiduels et récurrents d'une propagande qui sournoisement continue sous les formes les plus subtiles, les plus non dites, à marginaliser les communistes comme des survivants et rescapés de ce « parti nationaliste étranger », comme l'avait qualifié en 1938, dans les préparatifs de la trahison des trusts, le ministre des Affaires étrangères Georges Bonnet, que Gabriel Péri avait en retour légitimement appelé « le ministre allemand des Affaires françaises ».


    Il faut enfin remettre en évidence que les communistes ont repris le flambeau tenu depuis deux siècles par la France des Lumières et des luttes populaires pour une autre société, que leur combat n'est autre que la continuité de ce combat, et que ce peut être une sacrée source d'énergie dont l'omission ne pourrait être qu'un grand gâchis.

    L’Humanité Tribunes et idées du 03/05/2012

    votre commentaire
  • Alors que l’Europe se penche sur le cas de la Grèce, et que la France se concentre sur son nouveau Président, un pays semble oublié de la crise : le Portugal.

    Lorsque l'on se promène à Porto, un constat s'impose : la crise a dévoré la ville jusque dans ses entrailles. Des tags contestataires envahissent les rues. Le nombre d'immeubles abandonnés, laissés en friche, presque entièrement recouverts par la végétation, est effarant. Rien ne semble distinguer les quartiers dits pauvres du reste de la ville.

      Porto, 01/05/2012

        Porto n'est pas un cas isolé. Partout au Portugal des tags et affiches appellent à la Greve Geral - on ne trouve de supermarchés que discount. De nombreuses manifestations ont été organisées le 1er mai, notamment par le syndicat CGTP-IN, avec des slogans tels que "Confiança na luta".

    Il faut dire que sa lutte, le Portugal l'a commencée depuis longtemps. Alors que le pays, sorti de la dictature de Salazar en 1974, caressait l'espoir de lendemains nouveaux, le chômage, à 14% fin 2011, a atteint un niveau record depuis 1974. Chez les jeunes, les chiffres dépassent les 35%. Certains émigrés portugais rentrés au pays il y a peu se sont vus forcés de repartir, à cause de la conjoncture économique. Et si l'Europe sétait intéressée au Portugal lors des grèves de novembre 2010, le pays a depuis été délaissé : au Portugal, on souffre en silence.

    Lisbonne, 03/05/2012

    Ceux qui sont restés ont arboré le 1er mai un oeillet rouge, symbole de la révolution de 1974, avec l'espoir d'un changement. Le pays est fatigué de la crise, la politique d'austérité du ministre des finances Texeira Dos Santos, remplacé en juin 2011 par Vitor Gaspar, centre-droit, a usé la population. Les oeillets, plus que l'espoir d'un véritable changement, en symbolisent d'abord le besoin : mais y croit-on encore, alors que le pays s'isole et s'enfonce de plus en plus dans la crise ? On ne se sent pas dans la zone euro au Portugal - ou alors dans la zone d'un euro surévalué, où quelques pièces vous achètent bien plus qu'ailleurs en Europe.

    Porto, 01/05/2012

    Nous avons pourtant beaucoup à apprendre du Portugal : les bus y roulent au gaz naturel, la peine de mort y a été abolie en 1867, plus de 100 ans avant la France, et nous pourrions leur envier leurs résultats en matière de parité hommes-femmes. Néanmoins, il semblerait que la situation de crise tende à nous le faire oublier.

     http://www.agoravox.fr


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique