• Le cirque Gruss privé d'instit

     Gilbert Gruss vient d'apprendre que l'Education nationale va supprimer le poste d'enseignante de son école itinérante.

    Santé

    Gilbert Gruss juge que la position de l'Education nationale "ne tient pas" France Soir

    Le cirque Gruss va-t-il perdre son instit ? Son directeur, Gilbert Gruss, lance aujourd'hui un appel à Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, qui envisage de supprimer ce poste unique. Il y a quatre ans, l'ouverture de l'école itinérante destinée aux enfants des artistes du cirque avait fait la une de l'actualité. Née de l'expérience de feue Arlette Gruss, cette initiative était une première en France, une idée soutenue par l'Education nationale. Les enfants de la balle pouvaient enfin être scolarisés normalement, dans une classe installée à deux pas du grand chapiteau. « Avant, nos enfants étaient placés dans les écoles des villes où nous faisions étape, mais à chaque fois on les mettait au fond de la classe et on leur demandait de raconter leur vie, au cirque. En aucun cas on ne s'occupait d'eux ! », explique Gilbert Gruss. Onze mois sur douze en tournée à travers l'Hexagone, l'école itinérante du cirque Gruss a donc, depuis quatre ans, eu le temps de faire ses preuves et a permis aux élèves de maternelle et de primaire d'être scolarisés comme les autres, avec le même programme et une maîtresse de septembre à juin. « En plus, Sandrine elle est super-gentille et elle nous apprend bien », explique Evan, 7 ans, le fils du ventriloque.

    « Question de survie»

     Mais voilà, le cirque vient d'apprendre que le poste de cette dernière allait être supprimé à la rentrée prochaine. « Une décision irrévocable apparemment », s'indigne Gilbert Gruss qui a décidé de monter au créneau en souhaitant rapidement interpeller le ministre. « C'est une question de survie pour notre cirque, car cela permet aux artistes du monde entier de venir en tournée pendant onze mois, sans se séparer de leurs enfants. Tout le monde y gagne, avec cette école. Même les enfants sont plus assidus et ont de meilleures notes. » Le patron du cirque, qui accueille plus de 500.000 spectateurs chaque année et qui vient de planter son grand chapiteau à Rouen, espère donc ne pas devoir définitivement fermer son école en juin prochain. « Car l'argument de l'Education nationale qui nous dit qu'il faut faire des économies ne tient pas. Elle ne paye que les 1.300 € de salaire de l'institutrice. Tout le reste, son logement, l'aménagement de l'école, les fournitures scolaires, c'est nous qui le prenons en charge ! » Gilbert Gruss, en attendant une réponse de Luc Chatel, a lancé une pétition sur son site Internet (www.cirque-gruss.com). 


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  • Calvados : des sanctions pour les collèges où l’on redouble trop

    France Info - 11:53

    L’inspecteur d’académie du Calvados a annoncé lundi que les collèges qui ont beaucoup de redoublants se verront attribuer moins d’heures d’enseignements pour la rentrée 2011. Une mesure vivement critiquée par les syndicats. La France est une des championnes d’Europe en matière de redoublement.

    France Info - Dans les collèges européens, les taux de redoublement vont de 0,5% en Finlande à̀ 31,9% en Espagne quand il est de 23,5% en France.

    Dans les collèges européens, les taux de redoublement vont de 0,5% en Finlande à̀ 31,9% en Espagne quand il est de 23,5% en France.
    © Fotolia

    Cette décision est une première en France.

    Dès la rentrée prochaine, les collèges du Calvados qui ont un fort taux de redoublement scolaire seront sanctionnés.
    Ce système dit de "bonus malus" consiste à retirer jusqu’à dix heures de cours par semaine aux collèges qui ont plus de redoublants. Inversement, les collèges qui ont peu ou pas de redoublants recevront jusqu’à six heures de cours supplémentaires.
    De sources syndicales, le malus sera déclenché à partir d’un taux de redoublement de 2,5%.

    L’information a été révélée lundi par Ouest-France. Selon le quotidien, l’initiative caennaise pourrait être étendue l’an prochain à l’Orne et à la Manche, ou "abandonnée si la situation de s’améliore pas".

    Sur 63 collèges dans le Calvados, 31 devraient subir une perte d’heures à la rentrée prochaine.



    L’inspection académique estime que ces sanctions pourraient pousser les établissements à tout mettre en œuvre pour éviter les redoublements.
    Jean-Charles Huchet, l’inspecteur d’académie, minimise la portée de la mesure. Pour lui, "les redoublements ne servent à rien. C’est la principale cause de décrochage scolaire".

    Côté syndicats, cette mesure est vivement critiquée.
    Les établissements qui ont beaucoup de redoublants "ont au contraire besoin de plus de moyens" pour s’occuper des élèves en difficulté, affirme un principal de collège à la FSU.
    La FCPE, première fédération de parents d’élèves au niveau national, a également condamné cette mesure.

    Une mesure qui relance le débat sur le redoublement en France. François Dubet est sociologue et n’approuve pas cette méthode.

     

    La France, parmi les championnes du redoublement scolaire en Europe.

    Une étude Eurydice commandée par la Commission européenne au sujet du redoublement a rendu ses conclusions en janvier dernier.

    Selon celles-ci, au niveau de l’école primaire, la France affiche 17,8% de taux de redoublement quand la Grèce est à 2% ou l’Autriche à 4,9%.
    Au collège, les taux de redoublement vont de 0,5% en Finlande à̀ 31,9% en Espagne quand il est de 23,5% en France.

    "C’est une culture du redoublement qui expliquerait son recours fréquent", indique ce rapport. "Celle-ci doit être remplacée par une autre approche de la gestion des difficultés d’apprentissage des élèves. En définitive, le défi majeur réside plus dans la remise en question de certaines convictions et croyances qu’en des changements de réglementations", ajoute le rapport.

    Clara Beaudoux, avec agences

     


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  •  Ecole. Menace de fermeture de classes : les parents d’élèves du Parc passent à l’offensive.

    Deux classes sur le billot

    À l’heure actuelle, l’école du Parc, rue du Capitaine-Repoux, abrite 177 élèves répartis dans les sections maternelle (63 élèves) et élémentaire (114 élèves). Photo C. D.

    Contre la menace qui plane sur deux classes de l’école du Parc - une en maternelle, l’autre en élémentaire - les parents d’élèves ont dressé un plan de bataille qui prévoit différentes actions.

     

    128. Nombre de membres inscrits sur le réseau Facebook « Pour sauver l’école maternelle et primaire du Parc ». 280. À ce jour, au titre d’une pétition, 220 signatures papier ont été enregistrées et 60 signatures sur Internet.

    Une pétition qui circule en ville et sur Internet, des banderoles tendues sur les grilles de l’école. Fini le temps des paroles, de l’indignation et de l’angoisse, les parents d’élèves de l’école du Parc organisent la résistance pour s’opposer au projet de fermeture de deux classes à la rentrée prochaine (une en maternelle, l’autre en élémentaire). Après deux journées de mobilisation à l’école les 24 et 31 janvier, la participation à la grève des enseignants le 10 février, ils passent à l’offensive.

    Rencontre avec le député Anciaux lundi matin, avec la sous-préfète demain, la semaine sera ponctuée demain à 17 heures par un geste symbolique. Un grand lâcher de ballons. « Près de 200 ballons noirs seront lâchés par les enfants dans la cour de l’école », détaille Perrine Berthelot, parent d’élève. À l’extrémité de chaque sphère, en caoutchouc, un petit carton mentionnera « Non à la fermeture de classe à l’école primaire du Parc à Autun », ainsi que le lien de la pétition en ligne.

    Un cri d’alarme

    Ensuite, pour bien affirmer leur détermination, les parents d’élèves entendent, dès la rentrée de mars, poursuivre leur plan de bataille destiné à alerter la population et à tenter de conduire l’Inspection académique à revoir son intention de fermeture (voir encadré). Des parents d’élèves écœurés. « Deux classes de maternelle au lieu de trois, c’est peau de chagrin », se désole Agnès Daniloff. « À ce rythme-là, ils vont nous fermer l’école à plus ou moins long terme ! ».

    Pour cette mère de famille, ces suppressions de postes auront pour conséquence, « la surcharge de classes avec la mise en place de doubles niveaux. De quoi diminuer la qualité de l’enseignement et pénaliser les élèves issus de ce quartier hétéroclite. Alors que ces élèves réclament beaucoup plus d’attention pour bien s’intégrer dans la vie sociale. »

    Des chiffres contestés

    À la rentrée prochaine, l’inspection académique a chiffré les effectifs, en maternelle, à 47 élèves. « Elle se base sur des statistiques mais n’a pas tenu compte de l’ensemble des petits de deux à trois ans, ni de l’arrivée éventuelle de familles », s’insurge Perrine Berthelot. Et de poursuivre : « il est inconcevable d’accueillir des enfants en bas âge dans des classes de plus de trente élèves ». L’occasion, pour les participants, de rappeler à tous les parents de jeunes enfants, en âge d’être scolarisés à la rentrée prochaine, de se faire connaître avant fin mars.

    La mesure de supprimer deux classes n’est encore rendue. « La décision sera officialisée mi-avril après les cantonales… », sourit Perrine Berthelot. D’ici là ? « Nous rencontrerons M. Bourguignon, inspecteur d’académie à Mâcon et surtout nous resterons mobilisés ! »

    Catherine Desbrosses

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  •  

    On dit “Dégage Moubarak !” mais pas “Casse-toi pauvre con !”

    Le 16 février 2011 à 17h30

    Pour marquer sa solidarité avec les manifestants de la place Tahrir, il a brandi une pancarte “Casse-toi pauvre con !”. Résultat, ce professeur du lycée français du Caire a été rapatrié par le Quai d'Orsay et sanctionné. Il aurait mieux fait de passer ses vacances en Dordogne…


             
               


     

    Capture d'écran d'un reportage de BFM TV sur la place Tahrir, le 1er février.

    Il y a des « Casse-toi, pauvre con ! » qui valent leur pesant de vols en avion. Ce mardi 1er février 2011, jour de la manifestation « du million » en Egypte, un professeur au lycée français du Caire se prépare à aller suivre le rassemblement prévu sur la place Tahrir. Alexandre (1) est marié à une Egyptienne, il a deux enfants, il connaît l'Egypte et le régime liberticide de Moubarak comme sa poche.

    Membre de l'Association démocratique des Français à l'étranger (ADFE), Alexandre n'est pas insensible aux thèses des révolutionnaires égyptiens. Dans les précédentes manifestations, il a vu les slogans qui faisaient référence à la révolution tunisienne, les « Dégage Moubarak ! », en français dans le texte. Il décide de concocter sa propre pancarte et écrit sur son panneau ces quatre fameux mots présidentiels : « Casse-toi pauvre con ! »

    L'homme est facétieux. L'idée est cocasse. En outre, le slogan fait honneur à la francophonie et colle parfaitement à l'état d'esprit des manifestants. Las, il ne fait pas rire l'ambassade de France au Caire, quand elle découvre les clichés réalisés par son photographe sur place. « Casse-toi pauvre con ! » sur la place Tahrir, alors que Moubarak n'est pas encore tombé : du plus mauvais effet du point de vue du Quai d'Orsay.

    Trois jours plus tard, Médiapart publie un article titré « Alliot-Marie fait taire les chercheurs français en Egypte ». L'article révèle qu'il a été demandé aux chercheurs du Centre d’études et de documentation économique, juridique et sociale (CEDEJ), basé en Egypte, de ne pas intervenir dans les médias français. Les chercheurs sont priés « d'exercer, en qualité de fonctionnaire, leur devoir de réserve ». Selon Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité par Mediapart, « un agent de l'Etat français n'a pas à faire de déclaration publique à l'étranger sur la vie intérieure d'un pays, qu'on soit chercheur, professeur ou encore volontaire international ».

    L'interdiction faite à des spécialistes de l'Egypte de parler d'Egypte au moment où il se passe quelque chose en Egypte pourra laisser pantois les esprits peu rompus aux subtilités diplomatiques. Le cas d'Alexandre est plus grave. Le professeur n'est pas chercheur. Il a osé exprimer son soutien aux manifestants. Se prend-il pour Malraux parti combattre les fascistes en Espagne entre 36-38 dans les Brigades internationales ? A-t-il perdu la tête au point de s'engager dans une cause alors qu'il aurait pu rester cloîtré chez lui en attendant qu'un vainqueur se dessine ?

    Dans tous les cas, notre professeur expatrié a complètement oublié qu'il était un agent de l'Etat 24h sur 24, sept jours sur sept, même pendant ses vacances forcées (le lycée est fermé). Il doit donc impérativement la boucler.

    Dès le vendredi qui suit son audace, le professeur est convoqué par l'ambassade. Il doit être puni. Il faut faire un exemple, décourager les velléités pro-révolutionnaires des autres expatriés. Alexandre est rapatrié à Paris dès le samedi matin, « pour sa sécurité ». En France, il est menacé de rétrogradation. Il s'en sort avec un blâme.

    Le Quai d'Orsay lui a d'abord fait comprendre qu'il pourrait rentrer en Egypte et retrouver sa famille l'été prochain, après son départ à la retraite. Moubarak ayant quitté le pouvoir, il pourrait rentrer plus tôt.

    Nous avons contacté le professeur, mais il a refusé catégoriquement de répondre à nos questions. Selon des sources sur place, le ministère des Affaires étrangères lui aurait demandé de se taire contre la promesse d'une sanction moins lourde et un retour en Egypte plus rapide.

    Morale de l’histoire : mieux vaut être ministre des Affaires étrangères et proposer de l’aide à un dictateur qu’être un simple prof et en conspuer un autre…

    .

    Nicolas Delesalle

    (1) Le prénom du professeur a été changé


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  •  Dans l’éducation, la journée de manifestation de ce jeudi 10 février a été bien plus suivie que la journée du 22 janvier. Toutefois, les perspectives restent  peu prometteuses.

    1 200 à 2 000 enseignants ont manifeste dans les rues de Toulouse jeudi. Photo DDM, Thierry Bordas.

    Dans le secteur de l’éducation d’abord, les cortèges ont été plus consistants que le 22 janvier dernier. Le taux de gréviste des enseignants est estimé à 16,74% d’après le ministère de l’Education Nationale. La Fédération Syndicale Unitaire l’estime quand à elle à prêt de 30% dans le primaire et 50% dans le secondaire.

    On a compté plus de 7000 manifestants à Paris, 3500 à Lyon, 3000 à Marseille, 2500 à Rennes ou 2000 à Toulouse. Rappelons que la journée du 22 janvier n’avait pas rassemblée plus de 13 300 personne au total selon les syndicats.

    Les perspectives du mouvement sont en revanche peu prometteuses, la FSU appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 19 mars. Une autre journée d’action par académie est organisée par le collectif  « l’école est notre avenir ».

    En revanche on peut noter un peu plus d’engagement de la part des syndicats lycéens; la Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL) appelle « les lycéens à organiser des assemblées générales d’informations avant les vacances scolaires », elle demande à être recue par le ministre Luc Chatel. L’Union Nationale Lycéenne appelle quand à elle « l’ensemble des élus dans les instances lycéennes à interpeller les administrations, les recteurs et le ministre sur la question des restrictions budgétaires ».

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     http://actualutte.info/?p=1743


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  •  Rassemblement Place de Beaune à Chalon à 14h30. Reconstitution d’une classe sauvage et symbolisation des suppressions de postes. 

    Sans doute près de 4 enseignants des écoles sur 10 seront en grève jeudi 10 février à l’appel du SNUipp et de la FSU. Appel qui souvent, dans les départements, se décline avec d’autres forces syndicales, variables selon les départements.

     

    L'acier Les raisons de se mobiliser ne manquent pas : suppressions de postes, conditions de travail, salaires. Mais le ministre, qui s’y entend pour pousser le bouchon toujours plus loin, en rajoute. Un coup on va lutter contre la violence à l’école avec un logiciel de formation des enseignants, puis on va « promouvoir  » le calcul mental en guise de plan sciences ambitieux, on rajoute une louche d’anglais à la maternelle, on convoque « pour un entretien »... et pendant ce temps il n’y a plus de remplaçants, plus de formation continue, plus d’enveloppe de frais de déplacements...

    L'acier La grève s’annonce particulièrement bien suivie dans le Puy-de-Dôme, la Vienne, l’Aveyron, le Loir-et-Cher, l’Ain ou la Seine-Maritime. Des rassemblements et manifestations se dérouleront partout en France. En Ile-de-France le cortège des enseignants partira du métro Luxembourg à Paris à 14h30. L’Académie de Versailles ouvrira la manifestation suivie de Paris et de Créteil. Les manifestants du Val d’Oise, au milieu des fumigènes, décerneront un carton rouge au gouvernement. En Corrèze, des co-voiturages sont organisés pour se rendre à la manifestation académique de Limoges, dans le département voisin. Dans les Côtes d’Armor et le Morbihan, ce sera direction Rennes en Ille-et-Vilaine : On roulera, on patinera, on marchera vers le rectorat avant « un pique-nique convivial, une après-midi festive et réflexive autour des questions du système éducatif ». En Moselle la manifestation se déroulera dans l’unité syndicale la plus large et dans l’Oise ce sont les arbres du parcours qui seront fleuris par les revendications. Dans l’Orne, on organise carrément « le chamboule-tout géant », un jeu de massacre dans lequel pour avoir la prime il faudra dégommer des postes. Celui de recteur par exemple ?

    - Le communiqué du SNUipp et les actions dans les départements

    - Le communiqué de la FSU


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  • Jeudi 10 Février 2011 

    Rassemblement Place de Beaune à Chalon à 14h30. Reconstitution d’une classe sauvage et symbolisation des suppressions de postes. 

    Naturellement, quand un prof gueule contre les suppressions de postes dans l’Education Nationale. Il sent ces derniers temps dans la France, qui a élu qui on sait, comme un soupçon de corporatisme, y compris à gauche… y compris chez ceux qui ont pris la crise dans la gueule, c’est à dire les chômeurs. Alors quoi, les profs seraient-ils les seuls à vouloir passer entre les gouttes de la crise ? Regardez, il y a une dette énorme, des chômeurs comme s’il en pleuvait, des pauvres encore plus pauvres et eux ces fonctionnaires nantis, ils défendent leurs intérêts.

    Alors, il faudrait prendre un cas concret, la ville où je vis : Dreux. L’an dernier, la dernière grande industrie a fermé, c’était l’usine Philips. Si vous rencontrez le responsable des restos du cœur, il vous dira, qu’on y connaît un niveau de pauvreté comparable à celui du Nord des ch’tis. Dans le quartier le plus pauvre de cette ville pauvre, où il faut faire une heure de train pour trouver le moindre travail, l’école est encore le seul service public, qui subsiste. C’est encore trop. Et, l’an prochain, après avoir lessivé les postes d’aides ou d’assistants, supprimé les dispositifs de Zone « sensible », le système fait en sorte que les CM se retrouvent à 28. Et ça, c’est le directeur, qui l’a décidé, contraint et forcé avec une enveloppe fixe, il a décidé de privilégier les CP, qui resteront à 20-22 au détriment des autres classes, au nom de l’autonomie. Au nom de l’autonomie des établissements, l’Etat fait faire les coupes sombres par les enseignements eux-mêmes. Ce dispositif est en place en collège, où les profs sont priés de se répartir la pénuries. Le système : soit les élèves ont toutes les heures dues en classe entière ou la moitié des heures en classes dédoublées. Super non ? En lycée professionnel classés anciennement ZEP, Zones sensibles, les groupes d’ateliers passeront de 10 à 15 avec l’abrogation de décret de 1991. Et si d’aventure, ça ne passait pas à cause de la sécurité, ben on devrait charger encore plus les effectifs dans les autres matières. A quand les amphis dans les lycées PRO ? En enseignement général, aucun dédoublement et des classes entières gonflées à bloc.

    Si je résume des parents au chômage et en grande précarités et des enfants en difficultés dans écoles à l’abandon. Tout ça au nom de la DETTE… ILFAUT REMBOURSER LA DETTE… Et on nous dit, que ce n’est pas bien de laisser une dette aussi colossale à la jeunesse. D’accord. Les profs vont payer, c’est sûr et ça peut en réjouir certains… MAIS CE SONT LES JEUNES, QUI VONT PAYER DOUBLEMENT : D’abord avec une formation de merde… Ensuite avec des boulots de merde… Quand ce gouvernement s’attaque à l’école, il s’attaque à la jeunesse. Et ça c’est un scandale encore plus énorme, que l’affaire Bettancourt. Mais il est vrai, qu’à l’instar de la Tunisie, un peuple trop éduqué, ça peut être dangereux. En France, le gouvernement peut dormir sur ses deux oreilles… avec la complicité des medias, qui n’en disent mie.

    De : JR http://bellaciao.org/fr/spip.php?article113021


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  • POUR UNE AUTRE POLITIQUE ÉDUCATIVE !

    Alors que la France connaît un record de natalité avec 828 000 naissances en 2010, le Gouvernement continue sa politique de suppression massive de postes d’enseignants. Cherchez l’erreur !

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    A. Chassaigne et M. R-D aux Journées d'automne du PCF82

    Comme beaucoup d’élus locaux, je suis confronté de façon permanente au traitement infligé à l’école publique par le pouvoir en place. Depuis 2007, la virulence des attaques contre l’école s’est accélérée avec la suppression massive de postes d’enseignants et de personnels éducatifs spécialisés et le recul de la part des dépenses de l’État dans l’éducation dans le PIB.

    Cette politique a des conséquences palpables dans le vécu de nos concitoyens sur les territoires : fermetures de classes, non-remplacement des absences des enseignants, accroissement des difficultés scolaires, en particulier des élèves les plus défavorisés, impossibilité d’intégrer correctement les élèves handicapés… Comment admettre, au XXIème siècle, que l’effort éducatif dans notre pays décroisse depuis plusieurs années ? Comment ne pas être choqué par l’absence de considération pour cette école qui fait la société de demain ?

    Nous partageons l’idée que l’école a un rôle prépondérant dans la construction du vivre ensemble, à travers la capacité qu’elle a à transmettre les savoirs tout en éveillant les consciences, à assurer l’émancipation des futurs citoyens tant dans leurs pratiques personnelles que dans leurs relations aux autres, au travail, à la culture… Parce qu’elle est un outil essentiel de cette émancipation du plus grand nombre, l’école est un symbole de l’aspiration de toute une société. C’est pourquoi elle ne peut être réduite à un simple champ d’application et d’expérimentation au service du système économique et politique en place.

    À l’aube du XXIème, il revient à tous les progressistes de reposer cette question centrale : quelle place voulons-nous donner à l’école dans notre société ?

    Pour bien y répondre, il nous faut partir d’un constat partagé. Depuis les années 1960, les faits sont tenaces. Ils sont très inquiétants… Le système éducatif est tiraillé entre une logique de démocratisation et, « maltraité » par la logique capitaliste, par une logique de reproduction des inégalités sociales. Il construit, souvent au corps défendant des agents qui le constituent, un ordre des choses profondément contraire à notre volonté d’émancipation et de transformation sociale. Le « mal être » scolaire des enfants, comme la souffrance au travail des enseignants et personnels éducatifs, sont devenus une réalité quotidienne.

    Privés des moyens indispensables à la satisfaction des besoins des élèves, ceux qui mettent leur engagement personnel au service de l’intérêt général se trouvent dans l’incapacité de changer le cours des choses. Les inégalités se creusent pendant que la droite habille son travail de sape de l’école publique en projetant un discours presque irréel sur « l’égalité des chances » comme traitement de l’échec scolaire. Car, ce n’est pas de chance dans une compétition dont les élèves ont besoin, mais d’une véritable lutte contre les inégalités, dès le plus jeune âge, qui permettrait à l’école de mettre en face des moyens réels pour faire accéder à une culture commune ambitieuse comme projet de démocratisation scolaire effective.
    La difficulté scolaire n’est pas plus une maladie que peut l’être le chômage de masse, sur laquelle on peut projeter des expériences marginales pour essayer de masquer l’essentiel. Son terreau est l’inégalité sociale, économique et culturelle, que vient matérialiser un système scolaire qui ne peut plus répondre aux besoins des élèves dans le cadre de leur scolarité. Le traitement par les libéraux de l’école publique est bien une prise en compte des inégalités, mais pour « faire à chacun son école », opérer une sélection et une hiérarchisation conforme aux impératifs économiques et politiques qu’ils défendent, aboutissant ainsi à accentuer les inégalités culturelles, sociales, et économiques. Avec la privatisation de l’enseignement, l’inégalité est même intégrée comme une forme naturelle qu’il faudrait simplement accompagner par le marché. Ce n’est pas d’un accompagnement des inégalités que nous voulons, mais d’une véritable lutte contre leur reproduction.

    Au-delà de la simple réussite scolaire, l’école doit (re)trouver son ambition d’outil permettant l’avancée de civilisation. C’est une question cruciale pour l’avenir de notre société, pour les valeurs que nos concitoyens entendent placer en son centre. Notre projet ne doit pas être une sorte « d’acte de foi » en l’école républicaine, libératrice par elle-même ou idéalisée, puisqu’elle ne l’est pas. C’est la recherche d’une école de progrès pour tous, sur la base d’une culture commune et de l’appropriation de savoirs indispensables à la connaissance du monde, de la vérité.

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    Au fond, là où nous prenons à rebrousse poil les projets inégalitaires, c’est sur le fait que tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale, sont capables d’apprendre ces savoirs, ces formes de raisonnements. Car le projet capitaliste repose bien sur l’idée de faire des cursus différents dès le plus jeune âge, pour les uns en se limitant à l’élémentaire et au collège, pour les autres, à se préparer dès le plus jeune âge à aller au-delà. Dans une société future où toute la vie sera structurée par des savoirs issus de « culture savante », ce sont tous les enfants qu’il nous faut préparer à étudier au moins jusqu’à 18 ans dans des conditions qui leur donnent le plaisir d’apprendre. Oui, il faut revaloriser les filières professionnelles, mais pas pour limiter les choix d’orientation des enfants de familles populaires à cette seule possibilité. Relancer la maternelle, comme la scolarité unique en élémentaire et collège, c’est le moyen de créer l’orientation réellement choisie pour la suite, en lycée général, technologique ou professionnel.

    C’est l’idée qui doit être portée dans le projet populaire partagé.

    En tant qu’enseignant de métier, ancien principal de collège, je sais qu’il est possible de relever ce nouveau défi de la démocratisation scolaire. En tant qu’élu local, je vois que c’est nécessaire pour l’émancipation des êtres humains et l’avenir du pays.

    Le Parti communiste français, et la lettre régulière du réseau École, participe pleinement de la mise en perspective de cette « autre » école que nous appelons de nos vœux. La dernière revue du projet consacrée à l’école pose clairement le constat d’échec et de régression de la politique libérale appliquée à notre système éducatif. Elle présente surtout, sous l’angle de nombreux chercheurs, enseignants ou acteurs de l’école, des objectifs ambitieux pour une école du XXIème siècle : la définition d’un modèle où « l’élève n’a pas d’autres ressources scolaires que l’école », la lutte contre « les inégalités sociales de réussite scolaire », l’appropriation « d’une culture commune de haut niveau pour mettre les générations à venir en capacité de penser de façon critique », « l’allongement des études pour préparer au monde et aux enjeux de demain ».

    Cette visée politique ne peut passer que par un engagement budgétaire de grande ampleur de la part de l’État pour les années à venir. A la veille des manifestations du 22 janvier, les organisations syndicales et les personnels réclament l’embauche massive d’enseignants pour répondre aux besoins. Aussi, il apparaît indispensable que la transformation de l’école figure au cœur des débats que nous entamons sur le programme populaire et partagé pour la gauche en 2012.

    C’est une exigence qui traduit, au-delà du simple enjeu de société, la vraie mesure du rôle que doit revêtir le débat sur l’école qui fait société.

    Voir le blog d’André Chassaigne

     


    Grève le 10 février : Redonnons des couleurs à l’Ecole !


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    Le 10 février prochain, le SNUipp appelle avec la FSU à une journée de grève et de manifestation partout en France pour l’avenir de l’école. En cause, le budget de l’Education nationale, qui, à coup de milliers de suppressions de postes, construit un projet éducatif préférant la réussite de quelques-uns à celui de la réussite de tous. Ces coups de ciseaux ne peuvent qu’accentuer le phénomène français souligné par PISA d’aggravation des inégalités sociales à l’école.

    Dans le primaire, ce sera 8 967 postes qui sont appelés à disparaître alors que plus de 8 000 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée : RASED, maternelles, remplacements, enseignants supplémentaires en éducation prioritaire, la chasse aux « gisements d’emplois » est ouverte. Et, si ça ne suffit pas, on suggère déjà d’augmenter les effectifs par classe, de fermer des classes ou de regrouper des écoles rurales. Le discours du Ministre sur l’élargissement de l’enseignement des langues vivantes aux enfants de 3 ans confine à l’absurde alors qu’à ce jour la généralisation n’est pas achevée dans l’élémentaire et que près de 800 postes seront prélevés sur les intervenants en langues vivantes. Les directeurs d’école sont également les premières victimes de ces coupes aveugles. Dans de nombreux endroits, l’aide administrative à la direction d’école n’est pas renouvelée. Le temps de décharge accordé aux directeurs pour le fonctionnement de l’école est revu à la baisse.

    Le budget de l’Education nationale se réduit comme peau de chagrin, mais cet âne n’est pas bien gras comme le souligne l’OCDE qui relève que l’investissement de la France dans le primaire est déjà de 15% inférieur à celui de la moyenne des pays membres de l’organisation.

    Le moment n’est pas venu de se démobiliser. Le SNUipp s’est engagé dans une démarche unitaire pour construire la mobilisation la plus large. Aujourd’hui, c’est l’avenir de l’Ecole de la réussite de tous qui est remis en question. Le SNUipp demande l’abandon des suppressions de postes programmé à la rentrée prochaine. L’Education nationale a besoin d‘un budget porteur d’un projet de transformation de l’école. La maternelle, l’éducation prioritaire et la formation professionnelle des enseignants sont des leviers essentiels pour une meilleure réussite des élèves. Dans cette situation d’urgence, l’école ne peut attendre !

    Rassemblement Place de Beaune à Chalon à 14h30. Reconstitution d’une classe sauvage et symbolisation des suppressions de postes. 

     

    La mobilisation des parents d'élèves a payé. 

    En montrant les dents depuis une dizaine de jours, ils ont obtenu l'abandon des fermetures de quatre postes envisagées dans le cadre des prévisions de la nouvelle carte scolaire de Tarn-et-Garonne : un à l'école de Caylus, un autre à Parisot et deux à Saint-Antonin-Noble-Val. « C'est une grande satisfaction. C'était inespéré. On ne s'attendait pas à ça ce soir », a déclaré Gilles Delmas, à la sortie d'une réunion organisée hier en fin d'après-midi dans les locaux de l'inspection d'académie à Montauban. « Nous avons fait valoir tous les investissements réalisés sur les écoles des communes concernées, ainsi que la stabilité des effectifs. L'inspecteur d'académie nous a écoutés. Il s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas, à la rentrée de septembre 2011, de fermeture sur aucune des trois écoles. Il faudra néanmoins rester vigilant pour cette année, mais également pour les années à venir », a indiqué pour sa part le maire de Parisot, Frédéric Kerestedjian reçu lui-aussi par l'inspecteur d'académie avec cette délégation de parents comprenant six personnes.

     

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  • Dotations départementales, 101 raisons de se mobiliser pour l’école primaire

    Le SNUipp publie l’ensemble des dotations en postes budgétaires des départements pour la rentrée 2011.

    On connaissait les dotations pour la prochaine rentrée scolaire : 8 967 postes en moins dans le primaire avec la disparition de 5 600 moyens enseignants considérés en surnombre par le ministère, mais bien présents dans les écoles, et suppression brute de 3 367 postes.

    Voici, maintenant, la déclinaison département par département. Si les projets de fermetures sont mis sous le boisseau jusqu’aux élections, il est clair que la règle à soustraction va s’appliquer aveuglement.

     

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    Seuls 9 départements enregistrent des dotations positives. Mais, à regarder attentivement les créations, celles-ci confinent au ridicule : 1 poste en Haute- Savoie pour 483 élèves supplémentaires, 1 poste en Isère pour 789 élèves en plus, 2 en Vendée pour 336 élèves, 5 en Loire-Atlantique pour 502 élèves et .... cerise sur le gâteau : 0,5 poste en Haute-Garonne pour 1 163 élèves supplémentaires !

    Pour les autres départements, dotations riment avec suppressions. Les départements de l’Est et du Nord de la France sont plus particulièrement touchés par cette logique de coupes claires. Au final, la vue d’ensemble montre très nettement que l’école disposera, à tous les niveaux, de moins de ressources pour travailler à la réussite des élèves.

    Le budget de l’Éducation nationale traduit qu’on le veuille ou non le projet éducatif de la nation. Celui de la France se réduit comme peau de chagrin, mais cet âne n’est pas bien gras : comme le souligne l’OCDE, l’investissement de la France dans le primaire est déjà de 15% inférieur à celui de la moyenne des pays membres de l’organisation.

    Dans cette situation d’urgence, l’école ne peut attendre ! C’est pourquoi, pour l’avenir de l’école, le SNUipp appelle avec la FSU à une journée de grève et de manifestations partout en France, le jeudi 10 février.

     


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  • Cet article http://jceg.over-blog.com/article-la-privatisation-de-l-ecole-un-chantier-qui-rapporte-51131201.html

    La privatisation de l’école, un chantier qui rapporte.

     

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    A l’heure actuelle, il reste au moins un corps de métier ou tous les professionnels fonctionnent sur un pied d’égalité : une école, maternelle ou élémentaire est gérée par un directeur ou une directrice.

    Pour les autres enseignants de l’école, cette personne est un(e) simple collègue et en aucun cas un supérieur hiérarchique. Parmi ses missions figure même l’assistance et la protection de ses collègues.

    Ce fonctionnement gêne.

    S’il est peu confortable pour ses détenteurs, ce poste permet de conserver une cohérence entre la réalité du terrain et le côté administratif.

    (Si nos dirigeants sortaient de leurs bureaux ils seraient peut-être moins centrés sur les chiffres et plus à l’écoute de la réalité.)

    La plupart des directeurs ou directrices restent avant tout des professeurs, qui continuent à enseigner.

    Malheureusement, cela gêne : Un directeur impliqué dans une école, soucieux de l’avenir et du bien-être de ses élèves, ne peut pas être en accord avec des décisions ministérielles qui tiennent compte uniquement de chiffres.

    « Nous voulons rationaliser les 57 milliards d’euros en donnant davantage d’autonomie aux établissements et en créant les établissements publics du premier degré, avec des établissements qui aient de vrais patrons, à qui nous puissions déléguer des budgets, qui les gèrent et qui nous rendent compte ». (Xavier Darcos)

    Comme toujours, l’Etat apporte sa solution, par l’article 86 de la loi du 13 août 2004[1] : 

    Regrouper plusieurs groupes scolaires dans un E.P.E.P. (établissement public d’enseignement primaire) 

    «Je le répète, j’espère pouvoir dans le premier trimestre qui arrive, faire faire une avancée considérable sur la question de l’Etablissement public du premier degré. Pour ne pas dire une avancée définitive. Du moins je l’espère.» (Xavier Darcos)[2]

    Un directeur d’EPEP serait à sa tête. Il n’est pas certain qu’il s’agirait d’un enseignant.

    En revanche ce serait un supérieur hiérarchique.

    Jusqu’à présent des rapports cordiaux et constructifs unissaient enseignants, directeurs, élus des communes, délégués de parents d’élèves. Un tel système va-t-il vraiment améliorer la communication entre des gens qui ne seront plus des égaux mais des supérieurs et des subordonnées ? Comment demander la coopération à des élèves et éviter la compétition quand les enseignants en seront un exemple vivant ?

    Ce projet de décret, après avoir été mis en stand-by, fait partie des priorités du ministère[3].

    En ce qui concerne les chiffres, le ministère de l’Education Nationale est très performant. 

    Il a réponse à tout :

    Les classes sont surchargées ? Il est courant de produire une moyenne entre des CLISS (classes d’intégrations à faibles effectifs : 6 à 8 élèves) et des classes surchargées (31 à 35 élèves).

    On obtient un résultat tout à fait positif, qui ne rend absolument pas compte de la réalité du terrain.

    Autre exemple pour manipuler les chiffres dans l’Education Nationale : comptabiliser les postes dits « surnuméraires » pour calculer le nombre d’élèves par classe. On prend des exemples de classes en sureffectifs. On divise le nombre d’élèves par celui des intervenants, même ponctuels, qui parfois ne prennent qu’un élève une heure par semaine. (Psychologue scolaire, psychomotricien…)

    On obtient un nombre très faible d’élèves pour des classes pourtant très chargées.

    Voilà comment « saigner le fameux mammouth » : compresser les effectifs et faire des économies, tout en gardant l’adhésion des parents d’élèves, donc des électeurs, même les plus réticents.

    Voilà ce que l’on appelle de la désinformation.

    On oublie simplement que ce sont les enfants qui subissent la dégradation du système éducatif.

    Ce ne sont pas des produits, que l’on gère avec des chiffres. Ils sont humains et ont besoin d’aide et d’attention. Ils ne peuvent pas tous avancer au même rythme. Un enseignant ne peut pas avoir d’obligation de réussite !

    Pourtant, en 2008, lors de la rédaction des programmes, le ministre a déclaré la fin de l’obligation de moyens. La loi d’orientation de 1989 plaçait l’élève au centre du système éducatif.

    2008 constitue donc un tournant : mieux vaut désormais une tête bien pleine qu’une tête bien faite.

    Il faut préciser que pour la première fois, le ministre a distribué les programmes à tous les parents d’élèves, afin d’exercer un contrôle et une pression gratuite sur les enseignants.

    Rassurons-nous, les programmes changent environ tous les 4 ans.

    Toujours dans la logique de rentabilité et d’économie, penchons-nous sur le chantier de l’aide personnalisée : un nouveau dispositif sensé remplacer le RASED, réseau d’aide composé d’un psychologue scolaire, d’un enseignant spécialisé dans les apprentissages et d’un psychomotricien. 

    Le RASED permettait une prise en charge gratuite et sur le temps scolaire.

    Il avait donc un double avantage : permettre l’accès aux soins de tous les élèves et éviter d’alourdir leur emploi du temps déjà chargé.

    En supprimant deux heures d’enseignement hebdomadaire sans alléger les programmes déjà chargés, le

    Ministère de l’Education Nationale prétendait apporter une aide à davantage d’élèves.

    En réalité tous les élèves pâtissent d’une perte de deux heures.

    En échange, un nombre très faibles d’élèves bénéficient deux heures maximum par semaine d’une aide ponctuelle, par modules de six séances. Les seuls élèves pour qui l’aide personnalisée s’avère profitable sont ceux qui ont une difficulté ponctuelle sur un point précis, c'est-à-dire les élèves moyens.

    Voilà comment supprimer des postes d’enseignants spécialisés…

    Pour mettre en place ce dispositif, le MEN a demandé à tous les partenaires de s’accorder : semaine à 4 jours ou à 4 jours et demi ? Deux jours ou 4 demi-heures d’aide personnalisée ? Sur quelles tranches horaires ? Les équipes enseignantes devaient se mettre d’accord, puis discuter avec les mairies et les parents. Ce fut évidemment la cause de nombreux conflits. 

    Diviser pour mieux régner, cela a permis encore une fois de se poser les vraies questions, sur les finalités et l’efficacité de ce dispositif qui permet d’économiser des postes.

    De la même manière, devant l’opposition aux suppressions de postes, nombreuses, le MEN a trouvé une parade : supprimer les postes de remplaçants

    Personne ne s’en est aperçu. Jusqu’à un constat des non remplacements alarmant.

    Faire des économies sur le dos de nos enfants, une stratégie particulièrement efficace. 

    A quand le droit de vote à la fin de la crèche ? Face à des électeurs, l’Etat devra peut-être se montrer plus mesuré. Mais la crèche, comme l’école maternelle, n’est-elle pas un dispositif voué à disparaître, pour laisser la place aux fameux « jardins d’enfants » ?

    Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? (Xavier Darcos)

    Le dispositif de casse du système éducatif français est donc très efficace car très étudié et particulièrement exhaustif. 

    La création des E.P.E.P. a été demandée dès 1998 par Claude Allègre. Jack Lang, Luc Ferry, François Fillon, Gilles De Robien, Xavier Darcos puis Luc Châtel ont tous, quelque soit leur étiquette politique, tenté de développer ce mode de fonctionnement.

    Tous les enseignants sont prêts à le dire, le schéma actuel doit être amélioré : un statut de directeur d’école périmé, avec un personnel surchargé, peu reconnu, qui doit assumer une charge croissante de missions dans le même temps, sans aucun avantage, sans reconnaissance pour le travail accompli.

    Des écoles isolées, qui ne mutualisent que très peu leur matériel et les compétences des enseignants.

    Mais ce n’est pas en instaurant un rapport d’autorité que l’on donnera envie aux professeurs de travailler ensemble.

    De là même manière, si les I.U.F.M. (instituts universitaires de formation des maîtres) n’étaient pas pleinement efficaces, c’est surtout par manque de moyens. 

    Mais en les supprimant, en mettant des gens de plus en plus diplômés mais sans expérience sur le terrain, on ne va pas améliorer la compétence professionnelle mais le mal être des adultes de l’école.

    Et l’on connaît les conséquences sur leurs élèves.

    Mais cela permet d’économiser une année de formation par enseignant.

    En ce qui concerne l’apprentissage des langues vivantes, on a crée de nombreux postes dits « fléchés », c'est-à-dire réservés à des enseignants jugés capables d’enseigner une langue. 

    Cela permet d’obliger implicitement le personnel à se former en langues.

    Pas d’habilitation en langue, pas de poste lors du mouvement des enseignants…

    Comment croire en leur compétence, lorsque l’objectif avoué est d’éviter de payer des intervenants en langue ?

    Le dispositif de casse du système public d’éducation est donc bien en place : réduire tous les postes, à commencer par les surnuméraires, pour ne pas affoler l’opinion, manipuler les chiffres, économiser la formation professionnelle, les intervenants en langues, les enseignants spécialisés, éviter les redoublements, qui coûtent cher à l’Etat.

    Créer ensuite de nouveau moyens de pression, en donnant un rôle de contrôle aux parents et en créant un supérieur hiérarchique visant à préserver la rentabilité.

    Dans cette école, comment ne pas être sûrs de l’épanouissement scolaire et personnel de nos enfants ?


    Lamaury.

    [1] Projet de décret : http://www.sud-education-hautenormandie.org/tracts/projet_decretEPEP2006.pdf et ce projet de décret commenté par le syndicat SNUIPP : http://www.snuipp.fr/spip.php?article4336 . 

    [2] Source : http://www.profencampagne.com/ext/http://www.directeurenlutte.com/article-22480902.html . Audition de X. Darcos, ministre de l’Education Nationale, le 3 juillet 2008.

    [3] Projet de loi de finances pour 2010 : enseignement scolaire : http://www.senat.fr/rap/a09-104-5/a09-104-515.html ; http://www.senat.fr/rap/a09-104-5/a09-104-516.html .
    Par jceg.over-blog.com Publié dans : EDUCATION

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