• Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont reporté à mercredi prochain la conclusion du plan de sauvetage de l'euro.  L'annonce a été faite via un communiqué franco-allemand publié par l'Elysée, alors que des rumeurs d'annulation du sommet de dimanche avaient couru. M. Sarkozy et Mme Merkel se sont entretenus par téléphone et ne veulent pas rompre le fil des négociations en dépit de positions éloignées et de dispositions techniques non règlées.

    Le sommet de dimanche persiste, il sera précédé par une rencontre dès samedi soir à Bruxelles entre M. Sarkozy et Mme Merkel, mais il ne sera pas conclusif.

    Deux explications: les négociations sur la restructuration de la dette grecque ont pris du retard et les négociations avec le secteur privé ne sont pas encore engagées. Ensuite, faute d'avancées dans les négociations politiques, Mme Merkel n'a pas les documents suffisants pour consulter le Bundestag, dont le feu vert est indispensable. La chancelière ne le fera que lundi ou mardi si les négociations ont suffisamment progressé.

    Enfin, il reste un débat sur l'élargissement de la force du frappe du FESF. Selon le communiqué, l'ordre du jour portera sur "la mise en oeuvre opérationnelle des nouvelles modalités d'intervention du FESF".L'élargissement de la force de frappe du FESF n'est pas mentionnée explicitement, mais l'Elysée assure que le sujet n'est pas mis de côté. "Les banques centrales ne veulent pas qu'on utilise les moyens de la BCE mais il y a d'autres modalités que l'on regarde", déclare un négociateur français.

    M. Merkel et Mme Sarkozy annoncent un deuxième réunion "au plus tard mercredi" pour adopter "définitivement" une réponse "globale et ambitieuse à la crise".

     

    Voici le communiqué intégral publié par l'Elysée:

    Le président de la République et la chancelière allemande se sont entretenus ce jour par téléphone pour préparer les échéances européennes de ces prochains jours.

    Le président et la chancelière ont marqué leur accord complet pour apporter une réponse globale et ambitieuse à la crise que traverse actuellement la zone euro.

     Cette réponse comportera notamment les éléments suivants :

    -                     la mise en œuvre opérationnelle des nouvelles modalités d’intervention du FESF.

    -                     Un plan de renforcement du capital des banques européennes.

    -                     La mise en place de la gouvernance économique de la zone euro et le renforcement de l’intégration économique.

     En vue d’une solution durable à la situation de la Grèce, les autorités grecques devront prendre des engagements ambitieux pour redresser la situation de leur économie dans le cadre d’un nouveau programme. Sur la base du rapport de la troïka et de l’analyse de la soutenabilité de la dette grecque, la France et l’Allemagne demandent que les négociations s’engagent immédiatement avec le secteur privé pour trouver un accord permettant de renforcer cette soutenabilité.

     Le président de la République et la chancelière se retrouveront samedi soir à Bruxelles en amont du Conseil européen et du sommet de la zone euro de dimanche.

    La France et l’Allemagne sont convenues que l’ensemble des éléments de cette réponse globale et ambitieuse sera examiné de manière approfondie lors du sommet de dimanche pour pouvoir être adopté définitivement par les chefs d’Etat et de gouvernement lors d’une deuxième rencontre au plus tard mercredi.

    http://elysee.blog.lemonde.fr/


    votre commentaire
  • Crise de la zone euro

    Il est temps de faire de la politique

    20 octobre 2011
    Francfort

    Crise de la zone euro Il est temps de faire de la politique

    Par peur comme par ignorance, les dirigeants s’échinent à battre les marchés avec leurs propres armes. Mais, faute de ressources illimitées, ils vont devoir renouer avec les règles politiques pour espérer remporter cette épreuve de force.

    Depuis le début de la crise financière et la faillite, voilà quelques années, d’une banque de taille relativement modeste, Lehman Brothers, les politiques ont peur. Peur d’un ennemi qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne maîtrisent pas les codes. Depuis le début de la crise financière, la politique tente de comprendre les règles des banques, des hedge funds, des bourses, des spéculateurs. Et pas seulement. Elle essaie aussi, depuis lors, de les battre à leur propre jeu.

    Ce a été le début de la fin. Non pas qu’il n’y ait jamais eu de situations analogues auparavant. Il y eut la "crise de la tulipe", au XVIe siècle, lorsque l’éclatement de la bulle spéculative sur ces bulbes éphémères a ruiné une nation toute entière. Le Moyen-Âge a connu des banqueroutes. Les maisons royales se sont mises à la merci des gros banquiers de l’époque : les Welser, les Fugger, les Médicis. La grande dépression des années 1930 a libéré des forces destructrices. Nous ignorons où nous mènera la crise financière de l’année 2011. Nous savons simplement, ou plutôt nous sentons, que la politique est désemparée.

    Des politiques en dehors du terrain démocratique

    Nous voyons les politiques, les économistes et les soi-disant experts énoncer des convictions et donner des réponses avec une mine qui trahit leur perplexité. Plus les réponses avancées sont simples, plus la pertinence de telle ou telle solution est martelée avec aplomb, moins le discours convainc. La politique semble impuissante. Elle l’est. Et si elle est impuissante, c’est qu’elle a voulu battre son adversaire avec ses propres armes.

    La démocratie vit de la transparence, de la franchise, du pouvoir de persuasion et du fait que les citoyens peuvent voir ce que font leurs élus, même quand ils ne sont pas d’accord avec eux. Or, aujourd’hui, la politique joue en dehors du terrain démocratique. Elle se comporte comme un acteur de ces marchés internationaux anarchiques dont la seule logique est celle de la multiplication des profits. Elle s’est engagée dans une épreuve de force dont elle ne peut que sortir vaincue.

    Pourquoi le fonds de sauvetage de l’euro n’en finit-il pas de gonfler ? Parce que la politique croit que seul un fonds gigantesque sans équivalent possible peut empêcher les spéculateurs de s’attaquer aux devises et aux Etats. Pourquoi les chefs d’Etat européens ne se réunissent-ils que lorsque les bourses sont fermées ? Parce qu’ils ont peur des marchés et du cours des actions. Pourquoi le Parlement allemand est-il presque systématiquement exclu des décisions liées au fonds de sauvetage de l’euro ? Parce que nos hauts dirigeants ne sont plus très sûrs de pouvoir convaincre les parlementaires. La politique a oublié les citoyens.

    L'Europe est bien peu de chose

    Nous assistons à l’autodestruction de la politique. Les dirigeants ne font plus de politique. Faire de la politique, qu’est-ce que c’est ? C’est en premier lieu concevoir des règles, élaborer des lois et les faire appliquer. En l’occurrence empêcher les spéculateurs de spéculer. Il ne s’agit pas pour les Etats de se mettre à spéculer contre les spéculateurs. Or, le fonds de sauvetage ne fait pas autre chose. C’est un rempart contre les spéculateurs appelé à s’élever sans cesse au même rythme que le risque induit par la spéculation. Deux mille milliards [le montant auquel pourrait être porté le Fonds européen de stabilité financière] ne seraient-il pas trop peu ? Peut-être envisagera-t-on de doubler ce chiffre lors d’un prochain sommet européen, dans quatre semaines ? Peut-être existe-t-il un moyen de renforcer encore davantage ce "levier", comme on l’appelle. Une telle logique est absurde.

    Nous voyons d’ores et déjà à quel point le tissu financier, aujourd’hui devenu mondial, est fragile, instable, et qu’il menace de céder. Nous voyons l’Europe tenter de toutes ses forces de s’immuniser contre les conséquences de ce délitement. L’Europe est bien peu de chose. Elle n’est même pas capable de s’entendre avec la Grande-Bretagne sur l’introduction d’une taxe sur les transactions financières. Elle n’a permis de dégager aucun consensus sur la participation des banques à la crise. Les Etats n’ont pas conscience de s’être eux-mêmes jetés en pâture aux spéculateurs monétaires en s’endettant à outrance. Et tous, nous n’avons pas encore compris, loin de là, que nous sommes les artisans de notre propre vulnérabilité en souhaitant que l’argent ne soit uniquement le fruit du travail, mais puisse aussi s’autogénérer.

    Quiconque prend des risques doit en assumer les conséquences. Beaucoup souscriraient à cette maxime. Pas la politique, qui suit aujourd’hui le principe suivant : quiconque prend des risques doit être prémuni contre le risque. Les Etats sont renfloués, les banques épaulées et les citoyens téméraires avec elles. Seuls les gens qui ne mettent pas leur budget en jeu encourent le risque maximum. Et il faudrait être d’accord avec cela ?

    Opinion

    "Un pacte avec le diable"

    En renforçant le Fonds européen de stabilité financière, "l’Europe s’apprête à signer un pacte avec le diable", c’est à dire avec les institutions financières, qui "au-delà des lois", assure l’analyste financier slovaque Valér Demjan dans Hospodárske noviny. "Le temps des solutions rationnelles (la faillite de la Grèce en 2010) est dépassé, et les démarches non systémiques de Bruxelles se termineront par un effondrement plus dur". Le FESF, qui n’est qu’une solution pour gagner du temps et calmer les marchés, ne suffira pas pour stabiliser la situation. Pas plus que le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui sera probablement mis en place dès l’année prochaine, au lieu de 2013. Car les marchés ne se satisfont pas des garanties et veulent voir les vrais ressources, representeés par un FESF élargi.

    Pour l’analyste, "il est temps d’engager des reformes structurelle agressives", c’est-à-dire faire quitter la zone euro à ses membres non fiables et mettre certaines banques en faillite.  Demjan critique également l’attitude des banques centrales, qui "doivent arrêter d’imprimer de l’argent sans limite""L’histoire est plein d’exemple, que l’imprimerie de l’argent n’a jamais aidé de résoudre les problèmes de dettes." Si, en plus, les agences de notations baissent la note de la France, l’Allemagne sera peu disposée à financer tout le système de sauvetage, conclut-il.


    votre commentaire
  • Ce traité devient définitif lorsque les Parlements des 17 pays de la zone euro l’auront ratifié. Ces ratifications devront avoir lieu entre maintenant et le 31 décembre 2011.

    Le MES, qu’est-ce que c ’est ?

    Qu’y a-t-il de spécial dans ce traité du MES ? Les Ministres des Finances auront une nouvelle fonction à temps partiel comme Gouverneur du MES. Les parlements nationaux n’auront aucune autorité sur ces ministres lorsqu’ils agissent en tant que Gouverneurs. Les Gouverneurs disposeront librement des Caisses de l’État. Un droit de véto pour les parlements nationaux n’est pas prévu. Ratifier ce traité, c’est la mort des démocraties souveraines de la zone euro.

    Le MES est le nouveau dictateur européen. Quand il veut, et aussi souvent qu'il veut, il peut simplement exiger des pays de la zone euro de payer des milliards d'euros sous 7 jours!!! Il peut ruiner un gouvernement en moins d'une semaine!!! Lisez davantage sur www.courtfool.info


    votre commentaire
  • A bas les officines de droite qui s’auto intitulent « agences de notation »

    Ça y est, l’agence Moody’s bien connue aux USA parce qu’elle est mise en examen pour ses collusions avec les banques qui la paient alors qu’elle est censée les noter, s’attaque, ce matin, 18 octobre, à la France.

     

    Les officines dites « agences de notation » sont comme des virus malsains, des nuées de sauterelles qui dévorent les moissons, des poisons idéologiques que les marchés ont partiellement  réussi, avec certains médias complices  à présenter comme des observatrices expertes, alors que ce sont des machines de guerre au service des bad bank. Elles prétendent en notant, sanctionner et décider du coût des crédits, des taux de la dette des différents pays du monde. Elles se poussent ainsi du col pour accroître leur pouvoir de nuisance et plaire à leurs bad bank commandites.

     

    Pour l’officine de droite appelée Moody’s, il s’agit d’une opération de chantage pour faire plier l’échine à la gauche, afin qu’elle n’arrive pas au pouvoir. Elle vient donc d’entreprendre de « mettre sous surveillance » la dette de la France, « pendant trois mois » (sic). Il s’agit d’empêcher que la gauche ne propose une alternative à la politique de Sarkozy, il s’agit de la faire » rentrer dans le moule » des pseudo notations, ces ridicules AAA type  arnaque des actionnaires anonymes. D’ailleurs Laurence Parisot s’est empressée de sauter sans vergogne  sur le canasson : « - Ah, dit-elle aussitôt, bien sur, si la France revient sur la retraite à 60 ans, elle perdra sa note AAA ».

     

    Ces officines de droite sont à l’œuvre sous le couvert trompeur d’être des « agences de notation », chargées par-dessus et contre les aspirations des citoyens de déterminer ce qui est prétendument bon pour eux, pour leur pays, pour leur budget, pour leurs salaires, pour leur protection sociale, etc.…

     

    Le piège est gros et pointu comme la Tour Eiffel : soit la gauche accepte ces diktats des officines notatrices de droite, et tous les 15 jours, à chaque élément de programme alternatif proposé, elle se fera menacer des pires « sanctions », de « coups de bâton sur les doigts », et devra capituler in fine. Soit elle en refuse le principe même, dénonce ces officines, leur fonctionnement et affronte leurs diktats.

     

    Pas question de faire campagne électorale pendant six mois sous la menace de ces officines perverses.

     

    C’est facile à expliquer aux peuples du monde et au nôtre : ces officines ont critiqué y compris les Usa dans le but de donner raison aux « tea party » contre Barak Obama. Elles ont critiqué la Grèce parce qu’elle défendent les marchands d’armes qui lui vendent des sous-marins Thyssen Krupp et elles exigent que cet armement soit remboursé au détriment des salaires et des retraites… Elles sont tellement de droite bornée que jamais elles ne proposent des politiques de relance mais elles exigent des politiques d’austérité imbéciles qui aggravent les dettes qu’elles prétendent surveiller.

     

     

    Les agences de notation et  la dette publique

     

    La perte du triple A attribué par Standard & Poor’s aux Etats-Unis au cours de l’été 2011 et les effets qui l’ont suivi a rendu évident l’énorme pouvoir acquis par les trois agences de notation, Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Rating.

    Elles sont théoriquement chargées de noter la solvabilité d’une entreprise ou d’un Etat. Elles opèrent à la demande d’une entreprise ou, éventuellement, d’une collectivité publique, désirant être notée pour permettre aux acheteurs de leurs obligations d’apprécier le risque qu’ils encourent. Pour ce faire, elles estiment la probabilité que leurs créances soient effectivement remboursées en attribuant des notes à ces dettes privées ou publiques. Ces notes vont de AAA (sécurité maximale), qui permet d’obtenir des taux d’intérêt les plus bas, à I ou D (en défaut), situation où une entreprise est en faillite et où un Etat ne peut plus rembourser sa dette ou au moins une partie de celle-ci.

    Il est ahurissant que les taux d’intérêts demandés aux Etats lors de l’émission de nouvelles obligations publiques dépendent aujourd’hui, presque mécaniquement, des notes qu’octroient ces trois agences de notation, privées et partiales.

    Moody’s a ainsi abaissé de quatre points la note du Portugal en juillet 2011 en le classant en « catégorie spéculative ». Cette agence affirmait avoir agi ainsi parce qu’elle estimait que le Portugal aurait sans doute besoin d’un deuxième plan d’assistance financière avant d’être en mesure de se financer lui-même sur les marchés. L’attribution de cette note au Portugal était, en quelque sorte, une prophétie auto-réalisatrice puisqu’elle rendait beaucoup plus probable la perspective dessinée par Moody’s.

    Avec une telle note, les spéculateurs n’ont plus, dès lors, accepté d’acquérir de nouveaux titres de la dette publique portugaise qu’au taux minimum de 12 %. Un taux totalement irréaliste qui rend impossible le retour de la dette publique du Portugal sur les marchés financiers pendant plusieurs années. Il ne lui restera plus (en cas d’un nouveau recul devant la décision d’annuler ou de restructurer sa dette) qu’à faire appel à un nouveau plan d’« aide » de l’Union européenne et du FMI en 2012, 2013 ou 2014…

    Ces agences de notation sont prétendument indépendantes, mais attribuent leurs notes avec des méthodes pour le moins opaques et dépendent en réalité de la rémunération des entreprises (essentiellement privées) qui louent leurs services.

    Cela amène à des conflits d’intérêts comme en 2007, lorsque les agences de notation avaient décerné la note AAA aux titres farcis de « subprime » émis par les banques américaines. Il faut dire qu’une partie non négligeable de leurs profits venait des sommes que leur versaient ces banques. D’ailleurs des procédures judiciaires ont été engagées contre ces agences aux Etats-Unis pour diverses forfaitures relatives à leurs notations très partiales.

    Ces agences ne sont ni indépendantes ni neutres. Ainsi, Standard & Poor’s justifiait l’abaissement de la note à long terme de la dette publique des Etats-Unis (pour la première fois de son histoire), le 5 août 2011, de AAA à AA+ par des « risques politiques ». L’agence semblait d’abord tenir les plateaux de la balance en équilibre face aux coupes budgétaires et à l’augmentation des recettes. Mais très vite, son appui aux Républicains du « Tea Party » apparaissait. L’agence, en effet, se gardait bien de préciser quel type d’impôt il aurait fallu augmenter mais désignait, au contraire, les coupes budgétaires à réaliser en affirmant que l’accord entre Républicains et Démocrates entrevoyait « seulement des changement mineurs concernant Medicare [1] et peu de changements dans d’autres programmes de protections sociale dont nous et la plupart des autres observateurs indépendants, considérons qu’il est essentiel de contenir la taille pour la viabilité du budget à long terme » [2].

    Il est parfaitement insupportable que ces agences puissent peser ainsi dans le débat politique et retirer toute marge de manœuvre à Barak Obama mais c’est le fruit direct de la soumission de l’économie et du politique aux marchés financiers, décidée par les pouvoirs politiques depuis près de 30 ans.

    Les oligarques européens s’agitent et s’indignent du pouvoir de ces agences de notation mais c’est pure hypocrisie car ils savent fort bien utiliser ce pouvoir quand il va dans le sens de leurs intérêts. La presse se fait l’écho de façon empressée et abusive du moindre froncement de sourcil de ces agences de notation, contribuant à en faire des arbitres insensés des décisions économiques par-dessus les Etats et les volontés des citoyens.

    En 2010, lors de la mobilisation contre sa réforme scélérate des retraites, Sarkozy affirmait, ainsi, que cette réforme était indispensable pour que la France conserve sa note AAA. Standard & Poor’s a d’ailleurs confirmé le triple A de la France et justifiant cette confirmation par la « réforme » des retraites de Sarkozy. Un avertissement sans frais envoyé à la gauche.

    « Fitch Ratings » est  la troisième de ces agences, dirigée par Fimalac une société dirigée par un Français, Marc Ladreit de Lacharrière, lui-même ami de Sarkozy, membre milliardaire du « Premier cercle » finançant l’UMP, directeur financier de l’Oréal, nommé à la tête de l’agence du « Louvre des sables » bâti à Abu Dhabi. Qui peut croire que cet homme « note » indépendamment des idées et préjugés de ses amis politiques ?

    Tout cela est pure hypocrisie surtout parce que les agences de notation n’auraient strictement aucun pouvoir si les marchés financiers n’avaient pas été dotés de façon consciente, construite, organisée, par les oligarques européens des pouvoirs exorbitants qui sont les leurs.

    Affirmer qu’il serait possible de limiter le pouvoir des agences de notation sans restreindre sévèrement ceux des marchés financiers relève de l’incantation. C’est aussi mission impossible que de vouloir interdire des agences qui ont leur siège aux Etats-Unis.

    Créer une nouvelle agence, même publique et européenne, n’aurait guère d’utilité au regard du fonctionnement des marchés financiers. Dans le contexte de crise de confiance généré par le transfert des dettes privées aux dettes publiques depuis 2008, les marchés suivent quasi systématiquement l’avis le plus pessimiste. La preuve, là encore, en a été donnée lors du déclassement des Etats-Unis par Standard & Poor’s alors que les deux autres agences de notation leur conservaient leur triple A. Les marchés n’ont écouté que l’avis le plus pessimiste.

    En 2007, ils n’écoutaient que les avis les plus optimistes et ne s’interrogeaient surtout pas sur les triples A décernés par les agences de notation aux titres américains infestés de « subprimes » et ne voyaient pas le « système Madoff » du nom de cet escroc moins solitaire que ce qui a été dit, lequel avait monté une pyramide de Ponzy, et faisait de l’argent sans argent, vendant des « tupperware sans tupperware ».

    En fin de compte, tout dépend de l’humeur du moment des opérateurs financiers : ils sont optimistes s’ils sont « haussiers », pessimistes s’ils sont « baissiers » et de toute façon profondément moutonniers. Ce sont pourtant ces « marchés » (ces capitalistes et ces agences de notation) que les économistes néolibéraux et les oligarques européens nous présentent comme « rationnels » et « efficients » et qu’il faudrait à tout prix « rassurer ». En fait, ils sont à la fois fantoches et redoutables, mais ce qui est certain c’est qu’ils ne se soumettent ni à la raison, ni à l’intérêt des peuples et des salariés.

    La dérive morbide de la mondialisation financière est concentrée dans le pouvoir exorbitant de ces agences de notation auxquelles les dirigeants politiques démocratiquement élus ont cédé leur pouvoir en même temps qu’ils le cédaient aux marchés financiers.

     


    [1] Système d’assurance santé géré par le gouvernement fédéral au bénéfice des personnes âgées de plus de 65 ans.

    [2] Libération du 06/08/2011 – Verbatim des principaux extraits du communiqué de Standard & Poor’s.

    Par Gérard Filoche


    votre commentaire
  • Copyright Reuters
    Copyright Reuters

    Pour François Fillon, "si on ne réussit pas (le 23 octobre), l'Europe sera en très grand risque" alors que Nicolas Sarkozy a expliqué que "notre destin se joue dans les dix jours". De son côté, Jacques Delors appelle même "à la liberté de sortir de l'euro". Tandis qu'au Portugal et en Grèce, les nuages s'amoncellent.

    Rien ne va plus ce mardi 18 octobre. Mauvaises nouvelles et mises en garde s'accumulent à quelques jours d'un sommet européen sous haute tension. Tout a commencé avec l'annonce par Moody's d'une vigilance accrue sur le triple A de la France. Une nouvelle qui a fait plonger les valeurs bancaires, et tout l'indice parisien. Mais les alertes viennent également d'un peu partout en Europe, dans le sillage des paroles peu rassurantes d'Angela Merkel proférées lundi. Revue de détail.

    Jacques Delors joue les Cassandre

    Dans une interview publiée mardi par Le Monde, Jacques Delors propose une réforme des traités européens pour permettre à certains pays de sortir de l'euro.

    Il estime que l'euro est "au bord du gouffre" en raison du caractère tardif de la réaction des dirigeants européens, mais aussi du vice de construction du système de gestion de la monnaie unique. "En 1997, après avoir quitté la Commission, j'avais proposé (...) de créer à côté du pôle monétaire (la Banque centrale indépendante et un pacte de stabilité), un pôle économique avec un pacte de coordination des politiques économiques", souligne-t-il.

    "Si un tel équilibre avait été réalisé, le Conseil de l'euro se serait interrogé en temps utile sur la situation de la Grèce, sur la dette privée qui augmentait de façon inquiétante en Espagne, en Irlande et en Italie. Il aurait pu réagir", a-t-il ajouté.

    C'est pourquoi Jacques Delors se félicite de l'intention de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel de modifier les traités européens pour créer un véritable gouvernement économique de la zone euro, mais y ajoute une disposition non prévue.

    Jacques Delors juge en outre que la recapitalisation des banques prônée par le tandem franco-allemand est un "coup de poker" dont il souhaite qu'il réussisse.

    François Fillon met en garde

    Le Premier ministre français François Fillon a mis en garde mardi, devant les députés UMP, contre tout échec du sommet européen de dimanche, en estimant que "si on ne réussit pas, l'Europe sera en très grand risque" face à la crise de la dette.

    En revanche, "si on réussit dimanche et dans les jours qui suivent, on peut passer à la deuxième étape" qu'est "le G20 de Cannes, où on travaillera à la relance de l'économie mondiale", a-t-il déclaré, selon des participants à la réunion hebdomadaire, à huis clos, du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

    Nicolas Sarkozy aussi

    Pour Nicolas Sarkozy, "notre destin se joue dans les dix jours". "La crise systémique peut avoir des conséquences graves, il faut faire un tableau réaliste de la situation".

    Le Portugal prévient que les objectifs risquent de ne pas être atteints

    Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a souligné mardi les risques que le Portugal, sous assistance financière, ne puisse réaliser cette année ses objectifs de réduction du déficit budgétaire.

    "Les dernières informations suggèrent qu'il y a des risques que l'objectif de réduction du déficit ne soit pas atteint", a-t-il déclaré dans un discours prononcé lors d'une conférence économique organisée par la radio portugaise Antena 1.

    En échange d'une aide exceptionnelle de 78 milliards d'euros, le Portugal s'est engagé à mettre en oeuvre un rigoureux programme d'austerité et de réformes destinées à améliorer la compétitivité du pays.

    Une mise sous tutelle de la Grèce est de plus en plus d'actualité

    Certains pays de la zone euro veulent donner aux représentants de la Commission européenne (CE) à Athènes le pouvoir de superviser la privatisation d'actifs publics grecs et l'administration du pays, ont dit mardi des sources européennes à Reuters. Un responsable a fait état d'un large soutien à l'idée de surveiller de plus près le gouvernement grec, accusé par beaucoup de ne pas en avoir fait assez en matière de privatisations et de réformes.

    "C'est ça ou le pays ne reçoit pas d'argent", a résumé une source de la zone euro favorable à l'idée de laisser la mission ('task force') de la Commission européenne présente à Athènes "reprendre à son compte certaines des fonctions régaliennes de l'Etat" pour "lancer la machine".

    "Il s'agit une assistance imposée de l'extérieur", a-t-on indiqué à propos de ce projet, qui impliquerait de déployer plusieurs centaines d'experts supplémentaires en Grèce pour administrer le pays. "L'idée est en vogue dans certaines capitales. Il n'y a pas d'autre option."

    Une autre source parle d'une volonté d'établir une entité permanente pour assurer une partie du travail des inspecteurs de la troïka. "Il faut quelqu'un qui puisse parler grec mais qui ne soit pas du côté des Grecs", estime-t-elle. "Les pouvoirs (de cette entité) seraient liés au caractère conditionnel de l'aide. Il faut présenter tout cela avec prudence; appelez ça une 'assistance technique' ou comme vous voudrez. On ne peut pas fouler (les Grecs) aux pieds."

    La proposition, qui reprend une idée défendue par les Pays-Bas visant à mettre sous tutelle les mauvais élèves en matière budgétaire, risque toutefois de placer la Commission dans une situation délicate. Et si l'Allemagne, principal contributeur au Fonds européen de stabilité financière (FESF) pourrait être rassurée par une telle mise sous tutelle, un pays comme l'Irlande s'y opposerait farouchement de peur de subir le même sort.

    La Commission européenne exige une réponse globale

    La Commission européenne a insisté mardi sur la nécessité d'obtenir une réponse rapide et complète face à la crise de la dette lors du sommet des dirigeants européens de dimanche, répondant implicitement à Berlin qui avait la veille douché les espoirs en ce sens.

    "Une approche parcellaire n'est désormais plus possible. Nous avons besoin d'une réponse complète" pour résoudre la crise de la dette, a affirmé Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, lors d'un point de presse à Bruxelles.

    "Nous ne pouvons pas trouver une solution définitive pour la Grèce sans chercher à mettre en place les barrières nécessaires pour empêcher la contagion de la crise", a-t-il précisé. A cet égard, "nous ne pouvons pas laisser la question des banques de côté", a-t-il poursuivi.

    latribune.fr, avec AFP et Reuters - 18/10/2011


    votre commentaire
  • MES, le nouveau dictateur européen
    par Rudo de Ruijter et Jozeph Muntenbergh

    dimanche 16 octobre 2011, par Comité Valmy

     

    Un nouveau traité européen, dont quasiment personne n’a entendu parler ? Effectivement. C’est un traité qui concerne tous les pays de la zone euro. Et ce n’est pas par hasard, que dans la plupart des pays concernés aucune information ne circule sur ce traité. C’est qu’il est très dangereux pour les citoyens ! Vous n’étiez pas censé de l’apprendre avant que les choses soient définitives !

    Ce traité établit une nouvelle administration européenne, appelée Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Ne le confondez pas avec ses prédecesseurs, les fonds de secours européens MESF et FSFE, dont on entend beaucoup parler dans les journaux télévisés ces jours-ci !!! La FSFE a le compteur à 440 milliards d’euros pour le moment. C’est 1320 euro par euro-citoyen.

    Le MES remplacera ces deux-là et aura autorité de vider les Caisses d’État quand elle veut et aussi souvent qu’elle veut. Le MES sera sans limite ! Le Conseil du MES sera composé des 17 Ministres de Finances, qui en deviendront les Gouverneurs. C’est eux qui prendront les décisions. Les parlements nationaux n’auront rien à dire sur ce MES, ni sur ses Gouverneurs, qui bénéficieront d’une immunité à l’extrême (comme d’ailleurs tous les gens qui y travailleront.)

    Jusqu’à ce jour Bruxelles n’a rendu public qu’un seul exemplaire du traité. En anglais ! (96,5% de la population de la zone euro parlent d’autres langues !)

    TREATY ESTABLISHING THE EUROPEAN STABILITYMECHANISM (ESM)

    http://consilium.europa.eu/media/1216793/esm%20treaty%20en.pdf

    Il a été signé le 11 juillet 2011. Curieusement, aucun journal Français ou international n’y a consacré un titre. Le traité deviendra définitif après ratification par les parlements nationaux. Habituellement de telles ratifications sont une simple formalité. Il est peu probable que les parlementaires aient déjà compris que le texte signifie la fin du pouvoir suprême du parlement, celui de décider du budget. Et lorsque les Caisses seront vides, nous aussi on devra se serrer la ceinture de plus en plus pour sauver l’euro et les banques.

    Bruxelles veut que les Parlements de la zone euro donnent leur accord avant le 31 décembre 2011.

    Si l’on agit vite, on peut encore alerter l’opinion publique et tenter d’empêcher cette ratification.


    article par Rudo de Ruijter

    video par Jozeph Muntenbergh

    Sous-titrée en français

    Lien vers YouTube : http://www.youtube.com/watch ?v=rFTbIGahzhU

    C’est ça, l’avenir de l’Europe ? C’est ça, la nouvelle UE ?

    Une Europe sans démocratie souveraine ?

    Voulez-vous ça ?

    Si vous n’en voulez pas, envoyez des pétitions par courriel à votre Parlement.

    Pour l’Allemagne via Abgeordnete.de

    Ce traité devient définitif lorsque les Parlements des 17 pays de la zone euro l’auront ratifié. Ces ratifications devront avoir lieu entre maintenant et le 31 décembre 2011.

    C’est quoi comme aberration ?

    Ce fut ma première réaction quand j’ai vu cette vidéo. Un telle chose n’est pas possible. Une organisation qui peut vider les caisses des États comme ça ? Nous vivons dans un pays démocratique, non ? J’ai toutefois recherché les textes officiels, c’est dans le Traité Établissant le Mécanisme Européen de Stabilité (MES).

    TREATY ESTABLISHING THE EUROPEAN STABILITYMECHANISM (ESM) http://consilium.europa.eu/media/1216793/esm%20treaty%20en.pdf

    On peut y retrouver aisément les articles qui sont mentionnés dans la vidéo (à partir de la page 19). Quant au reste du traité, je n’ai rien pu y découvrir qui limiterait ce pouvoir dictatorial en aucune façon. J’en ai encore froid dans le dos !

    Mais comment est-ce possible dans le cadre des traités de l’Union Européenne ? C’est que cela constitue une extension illégale des compétences de l’Union ! Cherchant encore davantage, il paraît qu’il y a eu plein de décisions discrètes, prises rapidement pour rendre "possible" ce MES.

    Je suis certain, que si des politiciens en France voulait créer un club, qui aurait la liberté de vider la caisse de l’État quand il veut et aussi souvent qu’il veut, ils ne réussiraient pas à obtenir le changement de loi nécessaire, même pas en vingt ans ! Mais la bureaucratie Bruxelloise arrive à adapter les traités à toute vitesse pour effectuer ce coup d’état dans 17 pays simultanément !!!

    Le sprint Bruxellois

    Le 17 décembre 2010 le Conseil Européen a décidé, qu’il y avait besoin d’un mécanisme de stabilité permanent, pour reprendre les tâches du Mécanisme Européen de Stabilité Financière (MESF) et de la Facilité de Stabilité Financière Européenne.(FSFE). Ils sont plus connus sous leurs noms anglais European Financial Stabilisation Mechanism (EFSM) et le European Financial Stability Facility (EFSF). Ce sont deux organisations rapidement érigées, respectivement en mai et juin 2010, pour fournir des prêts à des pays avec trop de dettes. Cependant, pour ces organisations il manque une base légale.

    Remarquez déjà que ces deux organisations étaient explicitement conçues pour des interventions financières, mais que l’amendement dans le Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne, pour ériger le MES, permet également l’établissement d’autres organisations sur des terrains tout autres.

    Cet amendement arrive le 25 mars 2011. Pour éviter de devoir organiser des référendum en Europe une fois de plus, ils utilisent l’article 48.6 du Traité de l’Union Européenne, qui permet au Conseil Européen de décider des modifications dans les articles du traité, à condition qu’elles n’entraînent pas une extension des compétences de l’Union. (Ces décisions doivent néanmoins être ratifiées par les Parlements nationaux, mais cela n’est généralement qu’une formalité.) L’amendement consistait en une addition d’apparence innocente à une paragraphe de l’article 136. En bref, cette addition stipule que "les pays de l’UE utilisant l’euro sont autorisés à établir un mécanisme de stabilité pour sauvegarder la stabilité de la zone-euro dans son ensemble." Ici, il ne s’agit donc plus explicitement de stabilité financière. Également l’oppression de bagarres, la surveillance de citoyens réveillés, ou le combat contre tout autre élément déstabilisateur dans la zone-euro, pourra, via cet amendement, être déféré à de nouvelles organisations sous drapeau européen.

    Autrement dit, cet amendement constitue à coup sûr une extension des compétences de l’UE. Il est donc contraire à l’article 48.6 du Traité de l’Union Européenne. Néanmoins, pas un Ministre, pas un Parlement national n’a tiqué sur cela et à Bruxelles ils continuait gaiement et promptement à monter le traité du MES.

    Le 20 juin 2011 les Parlements nationaux autorisaient, que les tâches du traité du MES seraient effectuées par l’UE et la Banque Centrale Européenne.

    Le 11 juillet 2011 le traité était signé. Bien que la signature ait été annoncée plus tard ce jour-là, à l’ouverture d’une onférence de presse où assistaient des dizaines de journalistes, le lendemain on n’a pu trouver aucun titre sur la signature de ce nouveau traité européen, ni dans les jounaux Français, ni dans les journaux étrangers. Peut-être ça venait du fait que Juncker l’avait annoncé en français... avant de poursuivre la conférence de pressse en anglais ?

    En ce moment le traité est en attente de ratification par les Parlements nationaux. Cette ratification est attendue entre maintenant et le 31 décembre 2011.

    Le traté n’est pas encore en force, que déjà il est question de la nécessité d’augmenter le capital de 700 milliards (= 2.100 euros par citoyen de l’euro-zone) à 1500 ou 2000 milliards, donc deux à trois fois autant.

    D’après le texte du traité, celui-ci devait entrer en force en juin 2013. Maintenant ils veulent le faire en 2012.

    Logiquement ils demanderont aux Parlements qu’ils se pressent de ratifier le traité. En Allemgane le sujet est débattu ces jours-ci, déjà. Apparemment il fallait se presser : de plus en plus d’Allemands se réveillent !

    Si nous voulons utiliser le dernier cheveux démocratique pour empêcher cette dictature, nous devons, à toute vitesse, réveiller le plus de citoyens possible et envoyer le plus de courriels et lettres de protestation possible aux parlementaires, politiciens et partis politiques. (Voir liste d’adresses en bas de la page.) Attendre de voir si d’autres gens y parviennent est catastrophique dans l’état actuel des choses.

    Si vous disposez de contacts à l’étranger, envoyez-leur des informations également. Dans la plupart des pays-euro rien ou presque rien n’est encore connu à ce sujet.

    Dès qu’un dictateur s’assoit sur son trône, on ne l’évince pas avant 30 ans. On ne veut pas faire ça à nos enfants, sn’est-ce pas ?

    Photos pour la postérité

    Série de photos des personnes à qui on demandera un jour pourquoi ils ont mis fin aux démocraties souveraines en Europe...

    Lien vers la session de 30 photos :

    http://consilium.europa.eu/council/photographic-library.aspx ?command=PIC&pic=1&bid=170&lang=en&rubrique=3736&dateEvent=11/07/2011&id=&picid=60bec2d5-00c7-43eb-8822-7970df493f13


    votre commentaire
  • Le FESF, l’UE et la « BANQUE-MES » : le coup final de l´esclavage des peuples, par l’endettementDiffusez et faites diffuser aux citoyens, juristes et experts « intègres », d´urgence les informations, explications et documents ci-dessous, ne serait-ce que pour exiger un accès adéquat en langue française à ces documents afférents à la « BANQUE-MES ». Merci !

    « Ils » – (en l’occurrence, TOUS les politiques) - veulent à tout prix finaliser, mettre en œuvre, et ceci sans retour possible, ce projet scélérat dans les prochains jours et semaines, sous prétexte d’urgence, et avant que la résistance des peuples enfin informés ne devienne trop importante.

     

    Vous trouverez ci-dessous des explications, dans les grandes lignes, rédigés de manière synthétique, et des conclusions de personnalités, référentes en la matière, dans les documents joints, dont TOUS les politiques nationaux, – quel que soit leur parti – ainsi que ceux de l’UE, disposent depuis au moins MAI 2011…, et auxquels ils ont déjà donné leur accord !

    Pour le lecteur « pressé »…. – veuillez s.v.p. au moins lire la dernière partie de ce long article : les informations et explications du passage « Contrat et Banque-MES »

    Étapes des « coups d’État » expliqués ci-dessous [2a – 2d,5]

    1. 07/06/2010 : installation du FESF, « Fonds Européen de Stabilité Financière »

    2. 25/03/2011 : les États membres de la zone euro mettent en place le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) après signature de l’accord modifiant l’article 136 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, afin de contourner, sans avoir notamment à passer par un referendum, l´article 125 du traité UE, interdisant explicitement l´aide financière d´un pays à l´autre ( clause de « non-renflouement ») 

    3. 24/06/2011 : signature de l’accord « Contrat BANQUE-MES » sur la création et installation d’une Institution que nous appellerons ici, n’ ayant pas accès à une version française du contrat , et pour éviter la confusion avec des termes déjà existants, la « BANQUE-MES ». 

    Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) [1]

    Comme la « BANQUE-MES » est un élargissement du FESF, et que le FESF doit être intégré en 2013 dans la « BANQUE-MES » , nous devons tout d’abord présenter le FESF dans ses grandes lignes :

    Supposez, pour mieux comprendre ce qui suit, que votre pays, A, est comme une maison, dont vous, le peuple, assurez l’entretien, - et sur la valeur de laquelle une banque peut accorder un crédit, par inscription d’hypothèque (la valeur de la maison est donc la garante d’ une dette ).
    Surtout ne pas confondre montant d’un crédit, et montant garanti  : la banque accorde/met à disposition par exemple 100 € de crédit, mais elle exigera, d´après ses propres estimations de la valeur de votre maison, l´inscription d´une hypothèque = garantie, qui régulièrement dépasse le montant du crédit accordé en contrepartie, ici par exemple 500 € de garantie, pour le crédit de 100 €.

    EN 06/2010

    1. Les pays A (le vôtre…), B, C , D, (etc) créent une Société Anonyme (SA) luxembourgeoise - le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF, une Société Privée, qui possède la personnalité juridique d’après le droit luxembourgeois), et s’engagent par contrat envers elle. Chaque pays devient par ce contrat un actionnaire, en fournissant à la SA des engagements de garantie inconditionnelle et irrévocable (une inscription d’hypothèque sur votre maison), à hauteur du taux de participation à la SA qu’ils ont acceptée

    2. La mission du FESF (en tant qu´intermédiaire/fournisseur de crédit entre pays et banques), est limitée dans le temps, et prend fin à l’échéance au 30/06/2013.
    Jusqu´à cette date, le FESF doit veiller à ce qu’à tout moment un volume de disponibilités financières (contractuellement, des crédits jusqu´à globalement un plafond de 440 milliards d’euros – montant maximal global plafonné) puisse être mobilisé, au cas où votre pays A, et/ou le pays B, C , D, soi(en)t diagnostiqué(s) comme « en difficultés économiques » par les marchés financiers privés (banques, agences de notation etc) : dans ce cas, le FESF organisera un « Plan d’Austérité  » pour ce pays, et lui accordera ensuite, après son acceptation de ce Plan d’Austérité, un crédit « très avantageux », obtenu avec l’ « aide » et auprès d’organismes de capitaux privés ( Banques, Assurances, Industrie, Fonds divers, etc - nommés ci-après génériquement « Banques »).

    3. Or, ce sont précisément ces Banques qui décident AUSSI à quelle hauteur doit se situer la garantie (l´inscription d’hypothèque sur votre maison) à laquelle s’engagent, inconditionnellement et irrévocablement, les pays ABCD,
     
    a) pour sécuriser le crédit accordé au pays en « difficulté »

    b) ainsi que pour le restant des disponibilités mobilisables du FESF (soit 440 milliards d’euros, moins la somme de(s) credit(s) déjà accordé(s) au(x) pays en difficulté). En conséquence, le montant de l’hypothèque grevant les « maisons » ABCD croît (théoriquement jusqu´à un montant illimité) en permanence, sans pour autant que le plafond de crédit, limité à 440 milliards d’euros, s’élève. (pensez ici aux fameuses mises en scène, et lancements d´alertes des banques , agences de notation, etc - toujours au « bon moment » - et vérifiez les diverses interventions, et augmentations des garanties, depuis juin 2010). Par suite, les propres notations « de fiabilité économique » (la valeur de la maison) des pays ABCD sont, en tout état de cause, affaiblies, ce qui fait donc aussi évoluer à la hausse le coût de leurs propres crédits ( dettes publiques ) dejà existants.

    4. Garantir de manière inconditionnelle et irrévocablement :

    a) inconditionnellement signifie que les pays ABCD, en cas d’insolvabilité d’un pays débiteur, devront payer (selon leurs taux de participation au FEFS) la dette de celui-ci auprès des Banques, sans pouvoir à aucun moment s’en défendre juridiquement.
     
    b) irrévocablement : Les pays ABCD doivent supporter cette charge des garanties d’emprunts, jusqu’à l’apurement total de la dette du pays débiteur –

    lequel apurement n´est bien sûr pas du tout souhaïté par les banques , bien au contraire. Donc, au bas mot, ce sont NOS hypothèques éternelles…

    Ce sont donc toujours les banques, qui établissent le « Diagnostic » de faiblesse économique , et qui fournissent les « Remèdes », dont ils sont les seuls profiteurs !
    Les Nations et les Peuples concernés sont ainsi, avec l’aide active de leurs dirigeants et représentants, dépossédés de tout pouvoir de décision et de gestion pour leur propre pays.

    Le peuple Grec l´a bien compris en disant : « Nous ne voulons pas de votre argent !  »

    Et, puisque ce premier coup bas fonctionne comme prévu, et qu’entre temps les peuples s’occupent, comme voulu, à s’entre-déchirer, la prochaine étape du plan devrait passer relativement inaperçue :

    ==> le FESF, à DURÉE LIMITEE d’existence de par son contrat fondateur, à relative visibilité de fonctionnement, et avec un MONTANT de dette « relativement » LIMITÉ,

    sera remplacé par

    ==> la création et installation PERMANENTE d´une organisation supranationale, dont le capital et les garanties, inconditionnels et irrévocables, supportés par les peuples , seront à HAUTEUR ILLIMITEE ==> la « BANQUE-MES »

    UE

    Cela ne marche pas, selon vous ? C’est anticonstitutionnel ?..... Eh bien, voilà longtemps que les dirigeants et représentants des peuples ABCD – quelle que soit leur couleur politique, et avec participation active de chacun - ont abdiqué de la souveraineté de ceux-ci, petit à petit, au profit d’une entité nommée Union Européenne.

    Aujourd´hui, plus de 80 % des lois et règlements qui s’imposent à nous, dans tous les domaines, (social dont retraite !, énergie, affaires étrangères, sécurité, santé, alimentation, éducation, etc etc), sont décidés au niveau de l’Union Européenne (UE), et sachez que
     
    ==> le Droit de l’UE s’impose au Droit National !

    L´organigramme de L´UE n´ est rien d´autre que celui d´une grande Multinationale, et votre pays n´en est qu´une filiale – une dépendance de la maison de Maitre !
    Nos « représentants » élus ne sont TOUS que des chefs de division - des exécutants d’ordres venus d’ailleurs, ils n’ont aucun pouvoir réel de décision.

    (Pensez donc une seconde à la Belgique – qui perdure sans gouvernement ! – prenant ses ordres de l’UE directement, et finit même, sans autorité supérieure propre……par « décider » d’entrer en guerre….)

    Le 25/03/2010, l’UE a communiqué aux représentations gouvernementales des pays membres les projets de contrat et statuts de création de la « BANQUE-MES », et de modification du contrat FESF, avec pour instructions d’en bricoler des textes susceptibles d’être signés avant fin juin 2011 (fin du « semestre européen ») , ce qui s’est effectivement produit le 24/06/2011 !

    Toujours le 25/03/2011, les traîtres aux peuples des pays de la zone euro se sont engagés à l’ínscription d´un « frein à l´endettement » (réduction des déficits, et interdiction de toute dette supplémentaire destinée à subventionner des besoins sociaux) dans chacune des Constitutions Nationales actuelles,– tous processus à exécuter à une vitesse record, et, dans la mesure du possible, sans que les Peuples – nous – s’en aperçoivent. [3a+3b]

    Et nous en arrivons là au Contrat de création de la « BANQUE-MES », - signé le 24/06/2011 conformément aux instructions de l’UE, - et auquel nous, les peuples, n’avons officiellement à ce jour toujours pas accès.

    Le « Contrat BANQUE-MES  » et la « BANQUE-MES » [4]

    Les développements qui suivent reposent sur un document au périmètre très large, que nous nommerons « Contrat BANQUE-MES », document disponible uniquement en langues allemande et anglaise, qui a été publié sur internet depuis quelques semaines seulement.

    Nous n’évoquerons ici , - afin que cette note reste lisible, mais également afin que vous, le peuple, puissiez réagir le plus rapidement possible - que quelques points non-exhaustifs des processus : « ENTRÉE EN VIGUEUR » , « ESCLAVAGE POUR DETTE » et « FORME INSTITUTIONNELLE ».

    ENTRÉE EN VIGUEUR

    L´entrée en vigueur de ce contrat ne dépend PAS du nombre de pays qui ratifient OU approuvent OU intègrent celui-ci .
    Il suffit théoriquement qu´un seul partenaire contractant signataire ait souscrit au 31/12/2012, pour rendre possible l`installation de la « BANQUE MES ».
    La diabolique construction du texte ouvre non seulement une mise en œuvre anticipée (et non pas tributaire de la date-butoir du 31/12/2012 ainsi que l’apparence en est donnée) mais PREVOIT la possibilite d´un RÉAJUSTEMENT des critères et seuils de participation, afin que l’entrée en vigueur du texte se fasse bien dans l’espace-temps qu’ils ont prévu [notamment voir Art.42+43]

    Ne restez par conséquent pas sans réagir, dans l’espoir de blocage du processus, du fait qu´un ou quelques Etats refuse(nt) de l’intégrer, ou que des dirigeants traîtres à leur Nation ne parviennent pas à l’imposer – c´est ainsi que nous avons perdu notre souveraineté au profit de l’UE ! Chaque nation doit faire acte de résistance – tant que nous sommes encore des nations différenciées !

    L´ESCLAVAGE POUR DETTE

    1. La « BANQUE-MES » est créée sous clause de DUREE ILLIMITEE – et un Etat signataire n’a aucune possibilité de sortir du processus ! – votre « maison » appartient à jamais aux Banques, les peuples sont à jamais, inconditionnellement et irrévocablement, les garants et cautions des dettes auprès des banques – lesquelles ont un intérêt majeur à ce que cet endettement ne prenne jamais fin.

    2. La « BANQUE-MES » est explicitement destinée à augmenter en permanence et de manière illimitée sa capacité de prêt, fixée prévisionnellement à 500 milliards d’euros !

    3. Le montant de départ des garanties exigées des pays membres est à hauteur de 700 milliards d’euros (voir ci-dessus les explications sur les garanties, qui en théorie peuvent croître de manière illimitée).

    4. La « BANQUE-MES » annonce qu’elle a pour mission de « garantir la stabilité financière de l’ensemble de l’Eurozone » ET que son but est d’ « obtenir et maintenir la plus haute notation des Agences, pour les principaux organismes bancaires  ». Le besoin en capitaux sera donc énoncé….par les banques !

    5. Les Etats doivent ensemble verser (et devront donc pour ce faire contracter des dettes supplémentaires envers les banques) à cette « Architecture Financière », à partir de 2013, un montant de départ de liquidités de 80 milliards d’euros - qui devra être en permanence réabondé en cas d’utilisation. La « BANQUE-MES » doit explicitement engager ces fonds sur les marchés financiers, afin de faire croître « avec discernement » notre argent ainsi risqué….

    6. La « BANQUE-MES » a tout pouvoir pour réquisitionner AUTOMATIQUEMENT et selon sa propre appréciation, auprès de chacun des Etats membres, le montant des capitaux qu’elle décrètera nécessaires pour éviter qu´un accident de paiement ( catégorie à laquelle appartiennent aussi les échéances de versement d’intérêts d’emprunts ! ) ne porte préjudice…aux banquiers créanciers, ce qui signifie que la « BANQUE-MES » a le contrôle sur tous les budgets des Etats membres, budgets constitués de l’argent des peuples, et de leurs impôts.

    +++++

    Comprenez-vous maintenant ce que signifie l’exigence d’inscription d’un « Frein a l´Endettement », et d’une « Maîtrise des Déficits et des Dettes Souveraines », dans les législations supérieures des Etats membres : Les peuples devront, de par la Loi, « épargner »…. au meilleur service des banques… !

    Et comme toutes ces belles personnes savent très exactement quels ravages ils commettent envers les peuples, ils se construisent, avec la « BANQUE-MES », un espace de non-droit, un petit Etat en soi (Nota : les textes créateurs sont de même architecture que ceux de la Banque de Règlements Internationale, et ceux du FMI) :

    FORME INSTITUTIONNELLE [ notamment voir art.26-33]

    1. Le siège de la « BANQUE-MES », une Organisation Internationale, est situé au Luxembourg, et dans son périmètre physique ne sera en vigueur que le corpus de Droit de la « BANQUE-MES » , et non pas celui d’autres pays, non plus, expressément, que celui des Etats membres de la « BANQUE-MES ».

    2. La « BANQUE-MES » détient la personnalité et la capacité juridiques, peut donc contractualiser, transiger, etc.

    3. Toutes les propriétés matérielles – où que ce soit dans le monde – de la « BANQUE-MES », bénéficient d’immunité et d’inviolabilité (par exemple, un immeuble appartenant à la « BANQUE-MES » ne peut être saisi, on ne peut y pénétrer sans consentement, ni le perquisitionner, même pour des recherches ordonnées par une décision judiciaire – et aucun document ou dossier appartenant à la « BANQUE-MES » ne peut être communiqué sous contrainte).

    4. La « BANQUE-MES » est libre de toute imposition et taxation, - droits de douane et TVA éventuellement acquittés doivent leur être « restitués »….

    5. Les collaborateurs de la « BANQUE-MES » n’acquittent pas d’impôt sur le revenu dans leur pays d’origine, sur leurs salaires et indemnités - financés par les peuples ! - versés par la « BANQUE-MES » en tant qu´ employeur.

    6. Tous les collaborateurs de la « BANQUE-MES » sont assignés à vie à la confidentialité sur leurs missions. Ils jouissent d’une immunité juridique, ainsi qu’EXPLICITEMENT LES REPRÉSENTANTS des Etats membres (Ministres des Finances , etc) qui travaillent avec la « BANQUE-MES », ou sont missionnés auprès d’elle….

    Concrètement, cela signifie que, lorsque le peuple aura enfin compris qu’il a été pillé et vendu, et qu’il voudra faire payer leur ardoise aux traîtres à la nation, ceux-ci pourront se réfugier dans les propriétés de la « BANQUE-MES », acquises avec l’argent du peuple, et sous la protection de forces de sécurité, payées par le même peuple…

    +++++

    Tout au long de l'histoire de l'humanité, la creation de dissensions et rivalités entre les peuples a été un ingrédient indispensable pour gagner ce « jeu », dont le but ultime est qu’au bout du compte, les banques possèdent TOUT, que ce TOUT soit « grec », « allemand », « français »…..

    - DIVIDE ET IMPERA -

    (note pour EG : merci !... )

    [1] FESF - anglais

    [2a] Décision du Conseil Européen du 25 mars 2011 modifiant l’article 136 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne du25mars2011

    [2b] Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne – Wikipédia

    [2c] Traité sur l'Union européenne - « Traité de Maastricht » – Wikipédia

    [2d] Aide de l'UE : Quel est l'obstacle de l'article 125 ? – article juridique en francais+allemand du 12/03/2010 
     

    [3a] Conclusions des chefs d´État ou de gouvernement de la zone Euro du 11/03/2011 ( MES, pacte pour l´euro etc )

    [3b] p. 13-20 pacte pour l´euros plus / p.21-34 Modalités de fonctionnement du MES

    [4] Projet de « Contrat BANQUE-MES » - anglais

    [4] Projet de « Contrat BANQUE-MES » - allemand


    [5] article en francais du 06/07/2011 : RFA - Le procès devant la Cour constitutionnelle fédérale : Les plans d'aide européens sont-ils illégaux ?

    http://www.agoravox.fr/actualites


    votre commentaire
  • par Andrés Figueroa Cornejo

     

    David HarveyDavid Harvey est professeur d'anthropologie à l'Université d'Etat de New York.

    Source : El Economista de Cuba,


    Traduit de l’espagnol par Marc Harpon pour Changement de Société

    Changement de Société s’efforce d’éclairer la contemporanéité économique, sociale et politique à l’aide d’outils empruntés aux sciences sociales, notamment à la tradition marxiste au sein de celles-ci. C’est pourquoi, sur la question de l’actuelle crise du capitalisme mondial, on s’est intéressé ici aux travaux des économistes américains Paul Sweezy et Paul Baran, à travers notamment la traduction de la conférence faite par leur disciple, le sociologue John Bellamy Foster (University of Oregon) lors de la Quinzième Conférence Nationale sur l’Economie, organisée par la Société d’Economie Politique Brésilienne à l’Université de Maranhão, à São Luis le 3 Juin 2010. On a également proposé aux lecteurs un bref article de Max J. Castro sur l’actualité des analyses de Baran et Sweezy. Dans la même veine, voici le compte-rendu d’une conférence de David Harvey (Université d’Etat de New York), anthropologue et géographe britannique réputé auquel on doit la généralisation du concept d’accumulation primitive du capital, que Marx avait emprunté à Adam Smith, et qu’Harvey inclut dans ce qu’il nomme « l’accumulation par dépossession ». L’une des questions majeures de l’article ci-dessous est celle du rôle du crédit, et plus largement, de la finance dans le fonctionnement normal du capitalisme. John Bellamy Foster, à l’aide de remarques faites par Keynes sur la pertinence de la formule A-M-A’ chez Marx (Le Capital, livre I, première section), avait expliqué combien le capitalisme était voué à se détacher de l’économie réelle, puisqu’il produit d’abord et surtout des valeurs d’échange plutôt que des valeurs d’usage. Par un raisonnement quelque peu différent, David Harvey parvient à la même conclusion : « l’histoire du capital est celle de l’accumulation de la dette».  Il est ainsi vain d’opposer un bon capitalisme à un mauvais, que révéleraient les « dérives » récentes de la finance. Il est à noter que l’article ci-dessous n’est pas le seul texte de David Harvey disponible sur Changement de Société : un entretien accordé àl’hebdomadaire du Communist Party of Great Britain se trouve ici. La traduction espagnole des larges extraits de David Harvey donnés dans l’article est très mauvaise, ce qui n’a pas facilité l’élaboration de la version française, pour laquelle on n’a pas disposé des citations originales en anglais.
     

    Le géographe marxiste anglais, David Harvey, a donné une conférence intitulée « Crise actuelle du capitalisme : vers une rupture de la division territoriale du travail? » dans l’amphithéâtre 108 de la Faculté de Philosophie et de Lettres de l’Université de Buenos Aires, le 4 octobre dernier, devant une salle comble, dont les murs portent des portraits inoubliables d’étudiants de l’Université détenus puis portés disparus durant la dictature militaire .


    A soixante-seize ans, il parle sans aucune note et avec une vivacité d’adolescent. L’auteur de « Limits to capital » (1982) affronte avec simplicité et naturel un public majoritairement jeune et il se lance, dans sa perpesctive analytique et thématique, sur les raisons et le mouvement de la crise économique mondiale.

    « Les tendances à l’entrée en crise circulent aussi dans l’espace. Il n’y a jamais eu de crise capitaliste qui ne commence quelque part et qui, de là ne s’étende à d’autres lieux. Dans le cas qui nous intéresse, le point de départ de la crise était localisé dans le marché immobilier, principalement dans certains endroits des Etats-Unis, comme la Californie, l’Arizona, la Floride, la Georgie. LA crise s’est manifestée dans d’autres lieux, comme l’Espagne, l’Irlande, le Portugal. Cette géographie sociale et spatiale de la crise indique a une dimension de crise de l’urbanisation. On pourrait réfléchir ici aux relations entre l’urbanisation, la formation de la crise et sa résolution. Néanmoins, il n’y a pas de bibliographie sur cette question, ni d’un point de vue marxiste ni d’un point de vue conventionnel. » explique-t-il dans un anglais rapide et accessible. Et il ajoute que « Par exemple, le Rapport sur le Développement de 2009 de la Banque Mondiale s’est concentré sur des thèmes comme l’urbanisation, faisant toutes sortes de recommandations concernant la façon dont le financement du logement devrait s’organiser, et sur l’importance de la sécurisation des hypothèques partout dans le monde. La Banque Mondiale a publié cela sans rien dire sur la crise qui venait de se déclarer? C’est pourquoi j’ai écrit un bref livre sur l’histoire de cette organisation et son lien avec la genèse de cette même crise. Durant mes recherches, je suis tombé sur un document très intéressant de la Banque de la Réserve Fédérale de San Francisco, qui signalait que les étasuniens sortaient classiquement des dépressions et des récessions en construisant des maisons et en les remplissants de choses. Le document de la Banque Mondiale exprime le fait que l’urbanisation n’est pas cause de crise, mais, au contraire, qu’aux Etats-Unis, l’urbanisation a toujours été vue comme une solution à la crise. Mais il se trouve que, de même que l’urbanisation permet de sortir d’une crise, de même elle peut la provoquer. »

     

    Une explication abordable

     

    Recherchant l’engagement écologiste militant et radical dans son activité intellectuelle, il fournit un exposé simple des problèmes les plus complexes du développement capitaliste et de ses points faibles. Ainsi, Harvey affirme que « les capitalistes commencent la journée avec une certaine quantité d’argent. Ils vont sur le marché, achètent des moyens de production, des matières premières et de la main d’œuvre. Ils combinent le travail, les moyens de production et la technologie, qui donnent un produit qui ensuite va sur le marché, se vend à la valeur initiale augmentée de l’excédent ou du gain. Ce processus doit faire face à de nombreux obstacles potentiels et les crises sont liées à un de ces obstacles. Par exemple, quand les capitalistes vont sur le marché et veulent acheter des moyens de production, ils peuvent faire face à une pénurie d’énergie ou à des problèmes de livraison de matières premières, etc. Alors surgit une crise. Et que se passe-t-il quand ils ne trouvent pas assez de main d’œuvre ou que les travailleurs sont bien organisés et qu’ils ne veulent pas travailler, sauf sous certaines conditions? Une autre crise a lieu. Je crois que la crise de la fin des années 1960 et du début des années 1970 est une crise du travail. La main d’œuvre organisée était trop puissante et les capitalistes ont décidé de ne pas investir, punissant les travailleurs comme l’a fait Pinochet au Chili, ou comme l’ont fait Reagan et Thatcher. De même, il y a une crise quand les matières premières sont proposées à la vente, mais ne rencontrent aucune demande. Ce phénomène appartient à l’histoire longue des crises du capitalisme. Et chaque crise qui éclate contient une combinaison particulière des éléments mentionnés. Dans le cas où le lieu de la crise est le travail, un problème de demande se produit. Comment les gens auront-ils suffisamment d’argent pour acheter la production si les salaires sont si bas? »


    David Harvey a élaboré le concept « d’accumulation par dépossession » (enrichissement capitaliste à travers l’exploitation et la privatisation de toutes les ressources naturelles, des services basiques et des droits sociaux). Il poursuit son exposé sur le processus de reproduction du capital, condensé symboliquement en un seul jour, expliquant que « le problème est qu’il doit avoir plus que ce qu’il avait au lever du jour. C’est-à-dire que le capitalisme est synonyme de croissance ; il doit croître pour survivre. S’il ne croît pas, il y a crise. Que se passe-t-il aujourd’hui? On observe qu’une partie du monde connaît la croissance, comme par exemple l’Europe, le Japon et les États-Unis. Précisément, le système capitaliste s’est engagé dans la croissance aux alentours de 1750. Le taux moyen de croissance, selon toutes les mesures, est de 2,5% par an. Dans la conjoncture actuelle, il y a une sorte de fétichisme associé à une croissance de 3% par an. C’est à dire que ce pourcentage représenterait le minimum de croissance acceptable. Mais il se trouve qu’il y a cent-cinquante ans environ, on a observé que cette croissance était supposait certaines conditions. Cela signifie que pour rendre possible la croissance en 1970, il manquait 0,4 trillions de dollars d’investissements nouveaux. Aujourd’hui, il faudrait 1,5 trillions de nouveaux investissements profitables. Dans 20 ans, il faudra 3 trillions de dollars. Et à mesure que passe le temps, les opportunités sont de plus en plus rares. C’est pourquoi on peut prévoir une énorme pression sur cette logique du « syndrôme de croissance ». C’est un énorme défi pour la poursuite de la croissance, et, durant les trente dernières années, il y a eu un torrent de difficultés pour repérer de nouvelles opportunités de croissance, y compris par l’ouverture de la Chine et de la Russie. Que reste-il donc pour maintenir les mêmes niveaux de croissance?


    L’auteur de « The Condition of Postmodernity » (1989) répond à cette question en disant que « ces 3% de croissance exigent ne fassent pas n’importe quoi de leur profit à la fin de la journée. Si les capitalistes, pris au piège de la concurrence ne se développent pas, ils perdent le marché. Et les pressions concurrentielles ne se déploient pas seulement entre les capitalistes individuels, mais aussi entre nations. A l’heure actuelle, tous les pays veulent être plus compétitifs que les autres, mais cela n’est pas possible. Dans cette dynamique, il y a des gagnants et des perdants. »

     

    La dette

     

    « A la fin de la journée, d’où vient la majorité de la demande, la partie qui n’était pas là au début? » se demande David Harvey, et presque sans reprendre son souffle, il indique que « jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle la réponse se trouvait dans l’impérialisme colonialiste. Mais il n’existe plus de résidus non-capitalistes ni de féodalisme dans le monde. Donc, nous supposons que nous vivons dans une société où il y a seulement des capitalistes et des travailleurs, deux classes. A la fin de la journée, les travailleurs et les capitalistes doivent créer cette demande supplémentaire. Mais dans les faits, cette fonction ne peut être assumée par les travailleurs parce qu’ils souffrent de la dépression, et, de ce fait, les capitalistes doivent constituer leur propre demande. En conséquence, les capitalistes sont forcés de fournir cet excédent[de demande]. La demande finale du jour est donc constituée par la demande attendue pour demain. Et l’expansion de demain est celle qui balaie le surplus d’hier. Le seul problème est qu’il y a un décalage temporel. Comment ce décalage temporel se comble-t-il? A travers le système de crédit. Le capitaliste n’achète pas la matière première, mais il fait une promesse de paiement. L’histoire du capital est celle de l’accumulation de la dette. Sans dette, il n’y a pas de capitalisme possible. C’est pourquoi, au-delà de la propagande, les capitalistes ne mettront jamais un terme à l’endettement parce qu’il est un moyen politique central pour le système. Et il est sans rapport avec l’économie [réelle, ndt]. Où va ce surplus? Il peut servir à produire de nouvelles choses, mais que se passe-t-il quand le marché est saturé? »

     

    Pour mieux illustrer sa position, Harvey explique que « quand on considère l’histoire des années 1920 et de la récession aux États-Unis, on remarque une explosion soudaine de l’industrie de la construction de logements et de villes, ce qui provoque une puissante vague d’urbanisation. C’est là qu’intervient la première vague de production automobile et le début de la reconfiguration des villes étasuniennes, absorbant beaucoup de capital. Mais la construction se fait maintenant et le retour sur investissement se fait environ 15 ans après. En cinq ans, les prix des maisons en Floride ont augmenté de 8 000%. Oa a inventé les ascenseurs et les gratte-ciel. Mais après 7 années, un sur-investissement s’est révélé, et il y a eu un crash. Et aujourd’hui on se rend comte que 18 mois avant la chute de Wall Street en 1999, le marché immobilier des États-Unis s’était effondré- deux ans avant la débâcle sur le marché des actions ». Cela se traduit par un fort chômage dans l’industrie du BTP (en 1930, la moitié de la main d’œuvre employée dans la construction était sous-employée à 50%). C’est pourquoi, à l’époque, le Président Roosevelt avait tenté d’établir un système d’investissement public dans les infrastructures, la construction d’autoroutes, de digues et de barrages ; de même, il s’est efforcé de réformer le financement du logement. Avant 1930, il était très difficile d’obtenir un crédit pour acheter un logement. Néanmoins, une série d’institutions financières permettant l’obtention de crédits hypothécaires pour 30 ans sont apparues. Par ce moyen, on a essayé de sortir de la crise, mais il est resté sans résultat parce que les travailleurs n’avaient pas d’emploi. A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les États-Unis ont été confrontés à un problème énorme. Reviendrait-on à la situation de 1930? Beaucoup de gens revenus de la guerre après avoir combattu savaient parfaitement manier les armes. Il existait une vraie peur aux États-Unis liée au risque que les soldats rentrés au pays ne trouvent pas d’emploi et que, contrairement aux années 1930, le mécontentement social adopte des formes plus violentes. La solution proposée par le capitalisme a été la sur-urbanisation. Celle-ci a été une mesure de pacification sociale, une solution politique.

     

    L’auteur de « The New Imperialism » en 1996 achève son allocution avec une ironie pédagogique, quand il dit que « dans les années 80, il y a eu une crise des marchés immobiliers, où plus de 1000 institutions financières ont coulé. On a appelé cette crise « crise des saving and loans », avant qu’elle ne se répercute sur la bourse dans les années 1990. » A commencé alors un processus de financiarisation des hypothèques visant les personnes incapables de les payer. Si le taux de retour sur investissement dans la production est de 3% et dans la spéculation financière de 40 à 50%, où investit-on l’excédent capitaliste? »


    votre commentaire
  • Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) ne le confondez pas avec ses prédécesseurs, les Fonds de Secours Européens (MESF et FSFE) dont les media ne manquent pas de parler peut être pour créer une certaine confusion...

    Le MES remplacera ces deux-là, il aura le pouvoir de vider les Caisses des États , selon ses besoins...Le Conseil du MES sera composé des 17 ministres des Finances qui en seront les Gouverneurs...Ces personnages prendront toutes les décisions qu’ils jugeront nécessaires... ?...

    Les parlements nationaux ne pourront pas infléchir les décisions du MES, ni sur ses Gouverneurs, qui bénéficieront d’une immunité sans pareil... Bruxelles a rendu public un seul exemplaire du traité...et en anglais !

    A consulter :

    http://consilium.europa.eu/media/12...

    Signé le 11 juillet 2011... les informations ne circulent pas beaucoup à son sujet. Ce traité sera définitif après ratification par les parlements respectifs. Ceci marquera probablement pour les parlementaires une atteinte à leurs interventions sur les budgets, mais c’est aussi une grave atteinte à la démocratie.

    Il est urgent que les citoyens et citoyennes réagissent.

    Non à la ratification de ce traité.

    Ecrivez à vos parlementaires !

    Faites ce que vous pouvez mais bougez vous, nous avons peu de temps devant nous !

    http://bellaciao.org/fr

    Lire l'article Le problème avec le Mécanisme européen de stabilité


    votre commentaire
  • BERLIN - Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que la France et l'Allemagne proposeraient des modifications importantes aux traités européens, ajoutant qu'il était favorable à une plus grande intégration de la zone euro, dimanche à Berlin.

    Mme Merkel a ajouté que le but est d'avoir une coopération plus étroite et contraignante des pays de la zone euro pour éviter des dérapages budgétaires.


    (©AFP / 09 octobre 2011 18h32)

    http://www.romandie.com/news/


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique