• "On ne choisit pas nos sujets en fonction du PS ou du FN, mais en fonction de ce qui intéresse les Français ! " déclarait Jean-François Copé, à Aujourd'hui en France, le 19 février. Bien plus que la place de la "place de la religion dans la société française", le sujet du pouvoir d'achat, escamoté par l'UMP, continue d'intéresser les français !

    Malgré son agitation sur le futur débat de : la place des religions - surtout l'islam - en France. Jean-François Copé, qui affirme connaître les : "choses qui intéressent les français", aura t-il trouvé le temps de prendre connaissance de la dernière étude Viavoice-BPCE pour Les Echos et France Info sur : Le pouvoir d'achat

    Que dit-elle ?

    " (...) la proportion de personnes qui pensent que leur pouvoir d'achat diminuera dans les trois prochains mois a ainsi augmenté de 14 points par rapport à janvier pour atteindre 56%. Quinze pour cent pensent au contraire que leur pouvoir d'achat va augmenter et 28% qu'il va rester stable (-14 points). L'incertitude est forte dans toutes les catégories socioprofessionnelles, 55% des ouvriers anticipant une baisse de pouvoir d'achat, tout comme 56% des cadres et 62% des retraités (...) " - Yahoo/Reuters

    Le pouvoir d'achat : En voila un bon débat à mettre sur la place en vue de la présidentielle de 2012 ! Surtout lorsqu'on déclarait vouloir : " (...) parler à la France qui travaille dur et pourtant qui n'arrive pas à joindre les deux bouts (...) "

    Débat étayé par des réalités quotidiennes

    22 février 2011 : " augmenter le prix de certaines consultations(...) Il faut valoriser le parcours des médecins généralistes dans l'accompagnement d'Alzheimer et rémunérer une implication forte" - Le Point

    23/02/11 : " Les prestations rendues par les notaires vont coûter plus cher. Michel Mercier, le garde des Sceaux et ministre de la Justice, a publié, le 19 février, au « Journal officiel » un décret fixant de nouveaux prix pour les principaux actes notariés " - Les Echos

    Santé : " Les Français vont payer plus cher leurs actes hospitaliers onéreux" - 20 Minutes

    24 février : Augmentation des prix de l'électricité " (...) Selon les calculs de l'UFC-Que Choisir (...) les tarifs régulés de l’électricité augmenterait les factures de tout un chacun de 5% par an pendant quatre ans (...) " - Marianne2

    Augmentation du gaz : " (...) les tarifs réglementés du gaz naturel vendu par GDF SUEZ à ses clients raccordés au réseau de distribution public, pourraient augmenter de 5% en moyenne à compter du 1er avril prochain (...) Alors que : " (...) le prix du gaz est en chute libre sur le marché mondial depuis juin 2008 (...) " - Tendance

    Où est-il, le temps où le gouvernement annonçait, triomphalement, le 23 juin 2008, sur son site une campagne ... de communication sur le pouvoir d'achat : " Cette campagne interministérielle a été mise au point par Thierry Saussez, directeur du SIG et délégué interministériel à la communication. Il en a présenté les modalités après l'intervention du Premier ministre. La campagne démarre lundi soir sur les cinq grandes chaînes nationales et vingt chaînes de la TNT, du câble et du satellite. Elle comprend quatre spots thématiques de 20 secondes et un spot "générique" reprenant toutes les annonces en 45 secondes. Le Gouvernement prévoit environ 1 630 diffusions (...) "

    Ce texte toujours disponible sur le site du gouvernement indiquait d'ailleurs la création d'un site Web : " Un site pédagogique et pratique, mesurespouvoirdachat.gouv.fr , a été créé pour expliquer les différentes mesures. "Nous avons voulu être très concrets et précis", a expliqué François Fillon "

    Site Web qui a comme http://www.sarkozy.fr et l'abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy, a disparu !

    Heureusement, Le Point a gardé une copie d'un des "spots thématiques' (ci-dessous) qui permettra à chacun de constater que des promesses à la réalité ...




    Le gouvernement fait sa pub sur le pouvoir d'achat
    envoyé par LepointTV



    Amusant non ? Enfin pas vraiment, pour tous les français qui placent le "pouvoir d'achat" au rang de préoccupation !

    Oui, mais, leur répondra t-on, entre temps, " la crise économique et les caisses vides sont passées par là, les 35H00 (démantelées) catastrophiques, l'augmentation des déficits ... "

    En clair : On ne peut rien y faire ! Sauf peut être augmenter celui de certaines professions libérales qui représentent une partie du fond de commerce électoral de l'UMP ! Et pour tous les autres un débat dans lequel il ne serait : " (...) pas question d’avoir une société française qui subirait un islam en France (...) " - France24 ... qui ne coûte pas cher ...


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  •  Lors du dernier Conseil européen, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont sorti une nouvelle arme : le pacte de compétitivité. De quoi s’agit-il ? D’ajouter au pacte de stabilité budgétaire une vis supplémentaire autour de six points contraignants dont le recul de l’âge de la retraite, l’interdiction de l’indexation des salaires sur les prix ou encore la fixation d’une limite au déficit budgétaire, comme voudrait l’inscrire Sarkozy dans la Constitution française, à l’image de l’Allemagne.

     Tout cela, bien sûr, à un moment où l’inflation refait son apparition. Le pétrole est revenu à son niveau record de 2008, les prix des autres matières premières s’envolent, le gouvernement lui-même reconnaît que ceux des produits de première nécessité vont augmenter. L’alignement de l’indexation des prix sur l’inflation n’apparaît dès lors que justice pour les salariés, sauf à ce que ceux-ci voient une fois de plus leur pouvoir d’achat rogné de manière importante, au moment où les plus riches reçoivent des cadeaux des gouvernements comme en France avec la suppression annoncée de l’impôt sur la fortune.

     Quant à un nouveau recul de l’âge de la retraite qui pourrait être calqué sur celui de l’Allemagne (67 ans en 2025), cela apparaît d’autant plus aberrant que même l’argument démographique – le vieillissement de la population – ne peut pas être avancé pour justifier ce recul puisque les démographies française et allemande ne sont pas comparables (la population de l’Allemagne va diminuer, celle de la France va continuer d’augmenter).

     Même chose en ce qui concerne le troisième volet du projet – le déficit budgétaire. Lors du Conseil européen de décembre, les Etats avaient plus ou moins accepté que la Commission européenne ait un droit de regard sur leur budget intérieur. Là, il s’agit d’aller encore plus loin, en fixant une barre constitutionnelle, comme en Allemagne, au-delà de laquelle le déficit serait interdit. Cela, bien sûr, est conforme à l’idéologie traditionnelle des libéraux, pour qui l’intervention de l’Etat dans l’économie est néfaste, mais ne repose sur aucune réalité économique. L’augmentation des dépenses publiques peut permettre, au prix d’un certain déficit budgétaire, de créer des emplois, donc de diminuer le chômage, ce qui se traduit par des recettes supplémentaires pour l’Etat qui augmentent encore si la consommation progresse (notamment par le biais de la TVA).

     On voit bien que ce projet de pacte de compétitivité a avant tout pour but d’enfermer les nations dans un carcan libéral dont elles ne pourraient sortir qu’avec difficulté tant est grande l’interdépendance économique entre les états – européens notamment. Au-delà, il apparaît comme une fuite en avant de la part de gouvernants qui suscitent de plus en plus de grogne de la part de leurs concitoyens.

     Espérons qu’à l’image de la Confédération européenne des syndicats, les eurodéputés de gauche seront capables de s’opposer avec résolution à ce projet néfaste qui doit être combattu avec le plus grand acharnement.

     Par Pierre KERDRAON, vice-président de Résistance Sociale

     

     


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  • Parole de femme

    Bonne nouvelle:300000 français et l'ISF

    "300 000 Français pourraient échapper à l'impôt sur la fortune(ISF)" nous a dit ce soir sur la 3 la souriante journaliste.Ceci, à cause du dispositif proposé par F. Baroin, notre comique ministre du budget.

    Alleluia!!!

    En ces temps de crise, que l'on impose aux travailleurs de se serrer la ceinture,de travailler plus pour gagner moins ou ne ne pas travailler du tout, cas des chômeurs, cette nouvelle nous fait chaud au coeur.

    Au moins quelques français, de véritables patriotes,  qui vont échapper à la morosité ambiante!!!

    http://pcfcapcorse.over-blog.com/ 

     

    Impôt sur la fortune : les tripatouillages de Sarkozy

     

    Le chef de l’État tente de faire croire que la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) permettrait d’accroître la compétitivité de la France vis-à-vis de l’Allemagne. Baroin confirme que le gouvernement envisage de le passer à la trappe.

    Mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, François Baroin, titulaire du maroquin du Budget, a confirmé que le groupe qu’il pilote sur le sujet envisage la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). « Nous travaillons sur le scénario de la suppression complète de l’ISF en parallèle de la suppression complète du bouclier, ou encore celui de  l’aménagement d’une fiscalité sur les plus fortunés », c’est-à-dire « une taxation qui s’appuie moins sur le patrimoine que sur les revenus du capital du patrimoine », a-t-il déclaré. Avec son air de ne pas y toucher, le ministre revient ainsi sur ses propos antérieurs, lorsqu’il avait déclaré envisager une remontée du seuil d’imposition à l’ISF plutôt que sa suppression pure et simple.

     Symbole de la lutte contre les inégalités

    Le recadrage de la droite et du gouvernement effectué par Nicolas Sarkozy, avant-hier, lors de son allocution à Montmirail, devant un parterre de chefs d’entreprise, se traduit ainsi dans les faits. Dans sa majorité, pourtant, des voix se sont élevées afin que, par opportunisme politique, à l’approche de 2012, l’on se contente d’aménager l’ISF. Nicolas Sarkozy entend au contraire s’affirmer clairement comme un adversaire de ce symbole de la lutte contre les inégalités qu’est l’impôt sur la fortune. Pour justifier ce positionnement, le chef de la droite est prêt à utiliser tous les arguments.

    C’est ainsi qu’il tente de faire croire que la suppression du bouclier fiscal et de l’ISF permettrait d’accroître la compétitivité de la France vis-à-vis de l’Allemagne. Or, que l’on sache, l’instauration du bouclier fiscal en 2007, qui a permis de réduire l’impôt sur les plus riches des riches, ceux qui ont de fortes participations dans les sociétés du CAC 40, n’a guère contribué à réduire le déséquilibre des échanges avec notre partenaire d’outre-Rhin. Tout au contraire, notre déficit avec l’Allemagne a atteint des sommets, près de 20 milliards d’euros en 2007 et 2008. S’il a diminué en 2009 et 2010 en raison de la récession, il est resté malgré tout à un très haut niveau, autour de 16 milliards d’euros, contre 10 milliards d’euros en 2003.

    Par ailleurs, comble de la manipulation, Nicolas Sarkozy fait mine d’oublier que les biens professionnels sont en fait exonérés de l’ISF. C’est dire que l’impôt sur la fortune n’a aucune influence sur la gestion et la compétitivité des entreprises.

    Il est un autre tripatouillage présidentiel, celui concernant la fiscalité sur les gros patrimoines en Europe. Nicolas Sarkozy affirme que l’impôt sur la fortune aurait été supprimé partout en Europe, or il existe toujours en Norvège, en Hongrie et en Suisse. Par ailleurs, la fiscalité sur les patrimoines ne se réduit pas à l’ISF. Le président de la République le sait bien puisque peu de temps après son élection, en 2007, il a fait procéder à une réforme des droits de mutation en ouvrant la possibilité pour les ménages les plus aisés de transmettre leur patrimoine en franchise d’impôt.

     Nouvelles dispositions pour les priviligiés

    Dernier élément qui mérite attention dans les déclarations de Nicolas Sarkozy, il a indiqué qu’il aimerait « qu’on réfléchisse à cette question de la taxation des importations », parce qu’il en a « un peu assez que les importations ne participent absolument pas au financement de notre protection sociale ». Est-ce là une façon de soutenir la proposition de Jean-François Copé de transférer la contribution patronale au financement de la Sécu sur la TVA ? Comme si cette charge n’allait pas être supportée au final par les ménages. Le tripatouillage continue.

    A suivre dans l'Humanité, samedi: "L'ISF favorise t'il l'évasion fiscale?" Face à face entre Philippe Marini, sénateur UMP, et Patricia Tejas, secrétaire générale de la fédération CGT des Finances

     

    A lire: "Un manque à gagner pour tous", entretien avec Vincent Drezet, secrétaire général du SNUI

    A lire aussi: Les déficits se creusent, la dette gonfle. Que fait-on? On baisse l'ISF, communiqué du groupe CRC-SPG au Sénat

    A lire aussi: Les riches plus nombreux en 2010 en France

    Pierre Ivorra

                              


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    Parole de femme

    La BNP Paribas et la Société générale viennent d'annoncer des bilans fortement en hausse. Les actionnaires seront les premiers servis

    BNP Paribas a annoncé ce jeudi matin un bénéfice net de 7,8 milliards d'euros en 2010, en hausse de 34% par rapport à 2009. Hier, c'était la Société générale qui révélait en fanfare avoir concrétisé son rebond en 2010 avec un bénéfice net quasiment sextuplé, à 3,917 milliards d'euros. La crise est décidément un lointain souvenir pour les banques françaises et pour leurs actionnaires. Ceux de la BNP Paribas devraient toucher ainsi un dividende de 2,10 euros par action, soit un taux de distribution de 33,4%. La direction ne sera sûrement pas oubliée non plus.

    Le groupe bancaire explique son bon bilan 2010 par un environnement économique plus favorable, par le "succès" de l'intégration de la banque Fortis et par la diversification de ses activités. La Société générale se vante elle d'avoir su baisser le coût des provisions pour impayés, maîtriser aussi ses coûts et stabiliser son portefeuille d'actifs pourris. Mais il faut aussi rappeler que la banque a récupéré 1,6 milliard d'euros sur les 4,9 milliards perdus en 2008 dans l'affaire Kerviel grâce à un dispositif fiscal. Elle utilise aussi à plein la "variable d'ajustement" du personnel, en lançant mi-2010 un plan de 900 suppressions de postes sur trois ans. Et à y regarder de plus près, c'est sa filiale finance et investissement (BFI) qui a retrouvé des couleurs (+160%). Le signe que la spéculation est repartie de plus bel et qu'elle est à nouveau très profitable. Le Wall Street journal a révélé il y a dix jours que les bonus et les rémunérations versées aux traders et aux patrons de banque atteignent de nouveaux records en ce début 2011.

    A lire aussi: Les actionnaires d'EDF bien servis

     La BNP touchée par des suicides

    Profits : la Société générale autorisée à mettre les gaz !

    La Société Générale prévoit 900 suppressions de postes

     


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    Amérique

    Jeudi 10 février, les communistes de Saône et Loire ont assisté à une formation sur le capitalisme présentée par
    Yves Dimicoli, membre de la commission économie-social-finance au Conseil National du PCF et ancien chercheur au CNRS.
    Alain Morin, économiste du secteur "économie et politique" du Parti communiste français

    Conférence sur le capitalisme


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  • L'acierNON !
    Il est banal de dire aujourd'hui que le monde tel qu'il est gouverné par les puissances capitalistes n'est considéré que par le prisme du profit, de l'accumulation des richesses accaparées par quelques une au détriment du plus grand nombre.
    Banalité n'est pas fatalité, et Moralès, Chavez et quelques autres ont fait craquer le carcan capitaliste en Amérique du Sud. Aujourd'hui des peuples du nord de l'Afrique se réveillent plus libres et gourmands de démocratie.
    MAM en Tunisie et Fillon en Egypte ont profité de leurs dernières vacances pour s'envoler dans les avions de dictateurs finissants pour s'épargner la rage libératrice des peuples qui se soulevaient, les pieds sur terre.
    La crise que le monde traverse, sans cesse invoquée pour serrer un peu plus la ceinture des peuples, n'a rien de conjoncturelle, elle est consubstantielle des politiques libérales menées à l'échelle de la planète par les Etats-Unis et leurs petits valets, d'Europe ou d'ailleurs.
    En observant le monde on peut facilement identifier trois couches de richesses. Leur connaissance t leur exploitation caractérisent assez bien les politiques lorsqu'on veut aller au-delà d'une vision simpliste et manichéiste de la droite et de la gauche, des conservateurs et des progressistes.

    La couche la plus profonde, la plus importante sans doute puisqu'elle va servir de substrat au développement des couches supérieures est constituée des richesses naturelles.
    Ce capital naturel est fait de ce que la nature nous offre en terme de ressources, de l'eau, du bois, des minéraux et des métaux, d'une nourriture primaire, et d'énergies naturelles. Elle est aussi faite du système d'interactions, d'une forme de service mutuel et coopératif que l'on retrouve avec le cycle de l'eau, la fonction chlorophyllienne, la fertilisation des sols... Tout ça sans oublier le côté esthétique avec les beautés naturelles offerte à la contemplation et à la satisfaction des sens, de l'arc-en-ciel, aux montagnes vertigineuses ou au calme plat des plages, du chant des oiseaux au chuchotis d'une source ou aux éclats des cascades. La terre, ça vit déjà et c'est une richesse à connaître, à reconnaître, pour mieux en profiter, mais aussi pour mieux la protéger pour en assurer la pérennité.
    La couche intermédiaire est faite des hommes et des femmes, d'une humanité agissante et organisée en sociétés. Ce que d'aucuns compte comme du capital humain est fait de l'éducation des hommes et des femmes, de leurs capacités et de leurs compétences, de leur bonne santé propice au bon exercice de leurs activités, Ce capital humain ne serait rien sans la mise en action des systèmes d'interactions qui font dépasser le stade des individus pour les construire en société.
    "L'homme est un animal social" disait Aristote, quatre siècles avant notre ère. Pour avoir inspiré aussi bien Marx qu'Annah Arendt, le philosophe grec expliquait merveilleusement bien les articulations de la pensée, de l'action et du savoir-faire, de l'homme atome de la molécule sociale.
    De la famille au voisinage, de la communauté à l'état, les interactions sociales forment aussi un capital humain que l'on peut décrire au travers des règles qui en émanent pour former le système normatif régulateur du fonctionnement social. Dans cette couche de l'humain social, l'injonction paradoxale de la conservation de l'état et du progrès fait que tout se joue à la limite de la transgression. La règle établie assure la conservation de l'état, mais l'exploration transgressive de nouvelles pistes préfigure les nouvelles règles que la société s'accordera pour progresser. Des exemples comme la légalisation de l'interruption de grossesse hier, le débat sur l'euthanasie aujourd'hui, et beaucoup d'autres montrent bien que le "capital humain", tout comme le "capital naturel" est une chose bien vivante. Cette richesse là est aujourd'hui aussi en danger que l'équilibre naturel de la planète quand on constate chaque jour les ruptures de liens sociaux, le détricotage social qui conduit au repli communautaire et à l'individualisme. Tout comme les grands prédateurs des savanes africaines effarouchent les troupeaux pour mieux en isoler leurs victimes, les grands prédateurs du capitalisme effarouchent aujourd'hui les société pour en isoler les plus fragiles, leurs premières victimes nécessairement stigmatisés aux yeux du reste du troupeau qui se reforme en oubliant qu'il a perdu quelques uns des siens. C'est la longue litanie des "sans" qui vont faire la queue aux restos du coeur, à Pôle emploi ou qui montent dans les camionnettes du SAMU social en maraude les nuits d'hiver.
    La couche superficielle, au sommet de la pyramide, résulte généralement de l'activité humaine. Toute l'histoire de l'humanité est jalonnée de ces productions nouvelles issues des interactions entre les deux couches sousjacentes de l'espace naturel et de l'humanité qui l'habite. Les hommes créent, mais rarement à partir de rien dès qu'on met l'activité intellectuelle au service des activités pratiques. Depuis la nuit des temps le jeu conçu à sens unique voudrait que les hommes puisent dans les ressources naturelles, les exploitent, les combinent pour produire et la longue sédimentation des inventions nous a fait passer du portage au traineau, à la roue et au micropreocesseur informatique... Le fardier de Cugnot préfigurait aussi bien le TGV que la voiturette électrique. L'invention, le progrès diront certains, nait bien dans l'esprit d'un homme; mais il n'y germe que dans la nécessité de la pression sociale qui doit résoudre le problème d'une limite. Dans le cas du fardier de Cugnot, il s'agissait de transporter mieux, plus vite et plus lourds, les canons de la guerre. C'est dans cette couche de la production des hommes que peut s'incarner le capital précurseur du capitalisme. La production est bien une richesse nouvelle, un nouvel objet d'accumulation. En cela elle préfigure une nouvelle richesse pour peu qu'elle soit considérée comme une ressource. Les infrastructures construites par les hommes font partie de ce capital, routes, voies ferrées ou navigables, réseaux de tous ordres constituent un capital pour la société qui les édifient. Tous les équipements, les bâtiments et ce qu'ils abritent, les machines et leur potentiel de fabrication, constituent une forme de richesse, un capital produit.
    Là où le dérèglement du système est générateur de problèmes, dans ce que les maîtres appellent des crises et les esclaves leurs souffrances, c'est que la production de richesse est déconnectée de ses ressources. Qu'il s'agisse du pillage des ressources naturelles (énergies fossiles, sur pêche...) ou du découplage des termes de l'échanges au profit du client et au détriment du fournisseur au début de la chaîne puis au profit du fournisseur et au détriment du client en fin de chaîne, les mécanismes qui régissent aujourd'hui l'accumulation capitalistique ne sont plus contrôlables par les hommes en société. Les échanges boursiers ont besoin du secours des machines pour anticiper et donc produire des échanges générateurs de richesses artificielles puisqu'elles ne portent que sur des jeux de valeurs. Un peu comme sur le vieux modèle dégénératif de la consanguinité dans les grandes familles de la noblesse, le capital produit aujourd'hui échappe à l'activité des hommes. Cette seule constatation justifierait à elle seule l'indécence des rémunérations des vedettes de tous ordres, des sportifs aux traders, en passant par les grands patrons "parce qu'ils le valent bien !", comme dirait une pub célèbre et sulfureuse.
    Au siècle dernier les mineurs pouvaient avoir la fierté de leur charbon, les cheminots de leurs trains, les paysans de leur blé ou de leur cheptel, les artisans de leur fabrication... La conscience ouvrière, héritière des consciences paysannes, a nourrit la conscience de classes et la prise de conscience de l'accaparement capitaliste. L'histoire sociale est émaillée d'autant d'éruptions qu'il a fallu de fois élever des digues pour contenir la violence des exploiteurs.
    S'il faut encore se lever aujourd'hui pour faire face au mêmes appétits rapaces, celui des maîtres de forges ou des fermiers généraux a laissé la place à celui plus sophistiqué des financiers de tous ordres, de la banque ou de l'assurance qui pensent toujours diriger le monde et la destinée des hommes de la terrasse du troisième étage de la pyramide.
    Hier j'entendais dire que le propriétaire des terres que mon grand-père exploitait en métayage vivait du rapport des intérêts du placement des intérêts de sa fortune. L'injustice est-elle moins grande aujourd'hui ?
    Les peuples de Tunisie ou d'Egypte ont secoué les grilles de leur prison politique, économique et sociale.
    Certains réhabilite le terme de "révolution" pour en parler...
    N'y a-t-il pas là une petite graine d'espoir pour une réappropriation collective de la richesse dans une recomposition sociale urgente.
    La France avait su faire dans la dramatique urgence de la guerre avec le leg de la Résistance au milieu du siècle dernier. Ce qui va venir n'en sera pas la copie, mais la nécessaire reprogrammation.

    Publié par Daniel LEVIEUX


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