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    La "règle d'or" votée à l’Assemblée 

    La deuxième étape de l’adoption de la "règle d'or" s’est faite dans la douleur. Mais il reste une étape avant que les lois cadres visant à l'équilibre des finances publiques soient inscrites dans la Constitution.

    Les groupes UMP et du Nouveau centre (NC) ont voté ce mercredi le texte tel qu'il avait été adopté lundi par le Sénat. Tout texte modifiant la Constitution  doit d'abord être adopté dans les mêmes termes par l'Assemblée et le Sénat. L'opposition a voté contre.

    La "règle d'or" des finances publiques doit maintenant être soumise pour son adoption définitive soit à référendum - ce qui est peu probable - soit au Parlement réuni en Congrès. Il faudra alors au gouvernement réunir les trois cinquièmes des suffrages exprimés. Des voix de l'opposition seront donc nécessaires. Or le Parti socialiste et ses principaux candidats à la primaire pour la présidentielle de 2012 refusent pour l'instant de donner leur feu vert. Et tant que l’opposition est soudée, aucune chance que le texte soit définitivement adopté.

    Au PS, après Martine Aubry qui avait parlé mardi de "tour de passe-passe" : "Quand on fait passer le déficit budgétaire de 40 à 140 milliards (...), quand on a doublé la dette de la France de 900 milliards à 1.800 milliards en 10 ans, on ne va pas expliquer qu'on va imposer à ses successeurs des règles". François Hollande a lui aussi dénoncé le bilan de la majorité actuelle en matière de maîtrise des finances publiques.

    Derrière cette expression, "règle d'or", se cache un projet de loi de réforme constitutionnelle dont le but politique est de maintenir dans la durée l'effort de lutte contre les déficits. Mais il  ne s'agit pas d'inscrire dans la Constitution l'interdiction des déficits de fonctionnement (comme le voulait le Nouveau Centre en 2008), ni d'y graver des objectifs chiffrés, comme le retour du déficit à 3% du PIB en 2013 (engagement européen de la France). C’est à la fois moins ambitieux et plus flou : le texte prévoit d'inscrire dans la Constitution des "lois cadres d'équilibre des finances publiques".

     

     

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  • Ce texte a été écrit pour un exposé sur l’histoire de l’Union Européenne destiné aux Jeunesses Communistes du Rhône, le 15 mai 2009.

    L’exposé qui suit est fortement inspiré des travaux de l’historienne communiste Annie Lacroix-Riz et notamment de son ouvrage paru aux éditions du Temps des Cerises, "L’intégration européenne de la France". Du fait de sa démarche scientifique argumentée et basée sur l’étude des archives, cette camarade remet en cause bon nombre d’idées "reçues" et fait l’objet d’odieuses poursuites de la part de certains milieux européens d’extrême-droite qui ont même demandé à l’Elysée sa mise à l’écart. Egalement, l’ouvrage collectif "L’idéologie européenne" (éditions Aden) écrit par des communistes parisiens B. Landais, A. Monville et P. Yaghledjian, a été largement utilisé.

    Avec l’Economie, l’Histoire est un des lieux de l’affrontement idéologique les plus intenses entre le Capital et les travailleurs....

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  • Ce texte a été écrit pour un exposé sur l’histoire de l’Union Européenne destiné aux Jeunesses Communistes du Rhône, le 15 mai 2009.

    L’exposé qui suit est fortement inspiré des travaux de l’historienne communiste Annie Lacroix-Riz et notamment de son ouvrage paru aux éditions du Temps des Cerises, "L’intégration européenne de la France". Du fait de sa démarche scientifique argumentée et basée sur l’étude des archives, cette camarade remet en cause bon nombre d’idées "reçues" et fait l’objet d’odieuses poursuites de la part de certains milieux européens d’extrême-droite qui ont même demandé à l’Elysée sa mise à l’écart. Egalement, l’ouvrage collectif "L’idéologie européenne" (éditions Aden) écrit par des communistes parisiens B. Landais, A. Monville et P. Yaghledjian, a été largement utilisé.

    Avec l’Economie, l’Histoire est un des lieux de l’affrontement idéologique les plus intenses entre le Capital et les travailleurs. C’est pourquoi l’UE investit des sommes importantes afin de mettre sa propre histoire sous influence. De tels financements constituent une manne continue pour de nombreux "historiens" qui, de ce fait, s’assoient volontiers sur leurs principes pour inventer de toutes pièces l’histoire officielle de l’UE. Par exemple, en France, un des sujets du concours de recrutement de l’enseignement secondaire s’intitule "Penser et construire l’Europe", symbole de la désinformation lénifiante sur l’Union Européenne. Pour préparer le concours, une bibliographie officielle, d’une incroyable complaisance, est proposée aux étudiants : tous les ouvrages conseillés ont été financés par l’UE…

    Hélas, depuis quelques années, la direction du PCF a adopté une attitude plus qu’ambiguë vis-à-vis de ce combat pour l’Histoire : la fuite. Dans aucun des textes officiels, notamment les textes des derniers congrès, il n’y a d’analyse historique, de mise en perspective. A un camarade d’Aubagne qui relevait ce fait dans le cadre des débats du 34ème congrès (cf. http://alternativeforge.net), il lui était rétorqué qu’il fallait oublier le XXème siècle, phénomène révélateur d’une sorte d’autophobie historique. C’est bien sûr à l’opposé de notre volonté.

    En avant-propos, il faut souligner que l’idéologie européenne utilise le terme Europe évoquant le continent qui est une évidence incontestable et pérenne, alors que ce dont il s’agit, est en fait l’Union Européenne qui n’est qu’une construction humaine, une structure politico-administrative, c’est-à-dire contestable, voire jetable.

    L’entre deux guerres

    Selon Annie Lacroix-Riz, ni Victor Hugo, ni Charlemagne ne sont à l’origine de l’UE dont l’histoire commence en réalité au début du siècle dernier. Après la guerre de 1914-18, les impérialismes français et anglais veulent profiter de l’avantage de la victoire pour se développer au détriment de l’Allemagne et leur ravir la domination industrielle sur le vieux continent : cette démarche sera appelée la "paix dure". Mais les Etats-Unis qui sont liés à l’Allemagne par le biais de quantités importantes de capitaux investis avant 1914 dans des secteurs très modernes (industries électriques, chimiques…), veulent s’installer durablement sur le continent qui leur est jusqu’à présent fermé. La "paix dure" qui risque de favoriser un impérialisme concurrent au détriment de l’Allemagne ne leur convient pas. Les Etats-Unis vont donc faire pression sur la France en menaçant de s’attaquer à sa monnaie, le franc. Ainsi, la France finira par céder, aboutissant à la signature des accords de Locarno en octobre 1925, confirmés quelques années plus tard par le plan Young, dit "plan de paix" (1929). Par ces deux actes, les Etats-Unis imposaient aux vainqueurs de la guerre de 14-18, le renoncement à toute réparation de l’Allemagne. Pour l’historienne, ces deux évènements orchestrés par les Etats-Unis donnent le point de départ de la création future de l’UE ; en favorisant un rétablissement rapide de l’Allemagne, de tels accords permettaient ainsi aux Etats-Unis de préserver leurs intérêts, d’investir le continent européen qui leur était jusqu’alors peu ouvert et de s’imposer comme le grand vainqueur du premier conflit mondial. Il faut souligner que les Etats-Unis avaient déjà défini en janvier 1918 ce que pourrait être la vie économique du vieux continent au travers du 3ème des 14 points de Wilson, alors président des Etats-Unis : "Retrait, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et établissement d’une égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations désirant la paix et s’associant pour la maintenir". Derrière cette proposition, on voit déjà poindre le marché libre et non faussé et la libre circulation des capitaux…

    Poincaré, alors président du Conseil, est l’homme fort de l’époque. Et c’est l’homme politique français qui va céder aux Etats-Unis, et qui le fera d’autant plus facilement qu’il est un homme du "Comité des Forges" [1], l’ancêtre de la scandaleusement célèbre UIMM. Or ce sont en fait les maîtres du Comité des Forges, les dynasties sidérurgiques De Wendel et Laurent de Lorraine qui ont sifflé le départ de cette politique d’entente avec l’Allemagne. Pour l’historienne, ce sera le 1er acte de la débâcle française de 1940. Selon la CGT de l’époque, "le gouvernement [était] aux ordres du Comité des Forges" au point que ce dernier nommait lui-même régulièrement l’ambassadeur de France à Berlin. C’est ainsi qu’en septembre 1931, André-François Poncet, homme lige des dynasties sidérurgiques, deviendra un ambassadeur zélé du rapprochement franco-allemand. Il jouera même un rôle actif après 1945 dans la création de ce qui deviendra plus tard l’Union Européenne. Il fut à l’origine d’une "commission pour le rapprochement économique franco-allemand" créée en octobre 1931. Après 1925 et suite au coup d’arrêt de la "paix dure", imposé par les Etats-Unis, les capitalistes français vont consolider les associations de capitaux franco-allemands préexistantes (depuis 1870) et construire des cartels internationaux, notamment le Cartel de l’Acier (en septembre 1926), ancêtre de la CECA et de l’Union Européenne. Le Comité des Forges préconisait tellement une étroite collaboration avec l’Allemagne qu’il accepta aisément que le Reich se taille la part du lion dans ce cartel avec 47% des quotas de production et seulement 32% pour la France. Le même processus de soumission eut lieu avec l’industrie chimique : le "cartel provisoire franco-allemand" entre Kuhlman et IG Farben fut créé en novembre 1927 auquel vint se joindre la chimie Suisse en 1929. L’accord portait sur le contingentement de la production des deux parties, la répartition des marchés et la suppression de la concurrence. Etait ainsi établi pour 40 ans (de 1929 à 1968) "une communauté d’intérêts et une collaboration particulièrement étroite" selon les termes du Quai d’Orsay. Le comité des Houillères participera aussi à la formation de cette faction patronale pro-allemande. Une banque sera même créée (précurseur de la Banque Centrale ?), la Banque des Règlements Internationaux, constituant la partie financière du rapprochement. Toutes ces années ont ainsi généré une sorte de collaboration idyllique entre capitalistes allemands et français qui va prospérer durant l’ère hitlérienne. De cette manière, l’Allemagne allait redevenir rapidement le plus important producteur européen et mondial dans les principaux domaines industriels, lui permettant notamment d’activer fortement son réarmement.

    Parallèlement, il faut aussi tenir compte du contexte : la révolution bolchevique est victorieuse en 1917 en Russie et aura des conséquences importantes sur le mouvement ouvrier, notamment en France. Car toutes ces mesures de rapprochement franco-allemand s’effectuaient côté français, en référence à la politique allemande de pression énorme sur les salaires, le capital variable. La nécessité de réduire les salaires était une obsession de la pratique et de la propagande patronale afin de libérer les profits, ce qui est une marque de fabrique du capitalisme au-delà des époques... Or, en 1933, le Reich régla par la force la question du rapport entre salaire et profits, suscitant l’admiration des milieux d’affaires français. Ce furent les "partisans de l’inflation" des prix et des profits au rang desquels se trouvaient les hitlériens les plus exaltés, victorieux politiquement, qui écrasèrent les salaires. Cela soulevait l’admiration des capitalistes français. Car, les travailleurs français prirent le chemin inverse des allemands en 1936 avec le Front Populaire, accroissant pour quelques temps, leur part dans le revenu national. Cela eut le don d’augmenter le prestige de la politique du Reich auprès des capitalistes français. Il est intéressant de noter que les capitalistes français appelaient à "un effort intensif de travail", "le seul moyen des travailleurs de défendre leur niveau de vie étant d’allonger leur temps de travail" ; dit autrement, cela rappelle un certain "travailler plus, pour gagner plus".

    Toute cette logique, de résistance du côté du peuple de France et d’admiration du capital français envers les possibilités de surexploitation qu’offrait la politique allemande, allait amener à une certaine complaisance, voire même complicité des capitalistes français vis-à-vis de l’agression hitlérienne. Notamment, la Haute Banque française déclara définitivement la priorité au combat contre "l’ennemi intérieur" (la contestation communiste) sur "l’ennemi extérieur" (surtout l’Allemagne). Sans état d’âme, la Banque de France souscrira même à la saisie allemande des réserves d’or des banques centrales d’Autriche en 1938 puis de Tchécoslovaquie en 1939. Pour eux, la guerre et son issue ne faisaient aucun doute et ils les souhaitaient.

    La deuxième guerre mondiale

    Pour les historiens sous influence des subsides de l’UE, c’est une affaire taboue. Ils opèrent sur cette période un black-out total, d’autant plus qu’elle permettrait de faire le lien entre le capitalisme, le nazisme et la genèse de l’Union Européenne.

    Une fois la débâcle française achevée, l’occupation fit triompher la solution européenne à l’allemande. Les capitalistes y trouvaient leur compte, même si la rancœur héritée de la défaite de 1914-18 agitait chez l’occupant un esprit de revanche. Cela n’empêcha pas la poursuite des cartels existants, la création de nouvelles associations de capitaux pour de nouveaux cartels (associations conclues en Suisse pour des raisons fiscales et juridiques). Aux secteurs préexistants, vinrent se joindre les secteurs de l’automobile et des assurances. "Seule dans sa masse, la classe ouvrière est restée fidèle à la patrie profanée" asséna F.Mauriac à la Libération. Les banquiers français, parmi les plus collaborationnistes, disaient rêver, comme le Reich, d’unité "monétaire continentale". L’un des leurs alla jusqu’à dire, le 10 septembre 1941, lors d’une réception à l’ambassade d’Allemagne, son "espoir que les plans allemands seraient assez vastes pour décider la suppression des frontières douanières et créer une monnaie unique pour l’Europe". Pour les capitalistes français, les réparations de guerre exigées par l’Allemagne n’étaient rien comparées à l’effroyable épouvantail des salaires que l’occupant avait aidé à vaincre au service des profits capitalistes (baisse de moitié des salaires ouvriers entre 1940 et 1944).

    Devant l’évolution de la situation et notamment la résistance de l’URSS et des peuples, les américains vont anticiper et préparer activement la suite des opérations bien avant la fin de la guerre. La plupart des capitalistes français sent le vent venir et se rapproche des Etats-Unis : la Banque de France perçoit bien le message de la "libération du commerce" sur fond de domination du dollar et anticipe. Pendant la guerre, les Etats-Unis n’étaient pas totalement exclus, car ils avaient beaucoup investi et prêté à l’Allemagne, les profits étant multipliés en temps de guerre. On se rappelle l’évocation récente dans les médias de l’enrichissement de la famille Bush sur le dos de la guerre et grâce à ses investissements dans l’Allemagne nazie. Mais devant la tournure des évènements, les Etats-Unis retirent leurs hommes de confiance d’Allemagne. Des collabos français connus (Paul Baudoin, F. Le Hideux) deviennent subitement proaméricains. Les capitalistes français, quant ils le peuvent, se réfugient vers les capitalistes américains.

    L’après-guerre

    Après la défaite de l’Allemagne nazie, les EU se sont renforcés économiquement et militairement et ont acquis des positions de puissance en Europe. Ils sont en mesure de fixer le sort des pays européens, notamment au travers du Plan Marshall. Leur objectif est d’obtenir ce qu’ils n’ont pu obtenir dans les années 20 : l’union douanière avec l’ouverture du marché à leurs capitaux ainsi que l’accès aux colonies des impérialismes européens (principalement français, allemands et anglais). Cette union aura une vedette : l’Allemagne qui bénéficiera de la priorité pour la reconstruction. En effet, l’Allemagne est le partenaire historique des Etats-Unis, accueillant leurs capitaux depuis les années 1920 ; les Etats-Unis leurs attribuent donc le rôle moteur d’un marché européen unifié. De plus, pour les Etats-Unis, l’objectif est non seulement économique, mais aussi désormais militaire devant l’affirmation de l’URSS : il leur faut aider à reconstruire sur le vieux continent une force capable de la contenir. En France, les capitalistes américanisés étant toujours très dociles, pourvu qu’on leur garantisse leurs profits, à l’exception des milieux gaullistes, vont non seulement accepter ce diktat, mais encore participer activement à sa réalisation. Toutefois, ces objectifs, notamment la volonté de réarmer l’Allemagne, vont se heurter à des résistances importantes, essentiellement grâce aux communistes et aux gaullistes. La CED (Communauté Européenne de Défense) qui prévoyait une armée européenne commune fut repoussée par le Parlement le 28 août 1954.

    Ainsi, la volonté de reconstruire l’Allemagne rapidement et d’en faire une priorité n’est pas du goût d’une partie de la droite française. Au ministère des Affaires étrangères, Bidault est alors remplacé en 1948 par le fameux Robert Schuman, soi-disant "Père de l’Europe", le saint des saints pour le Capital. C’était un homme du Comité des Forges, promu par les De Wendel, homme d’extrême-droite ayant largement collaboré avec les nazis et leur idéologie (dirigeant de l’Action Catholique Mosellane). Cet homme s’était compromis dans l’avant-guerre, ayant voté les pleins pouvoirs à Vichy : il sera déclaré inéligible en septembre 1945, mais fut miraculeusement épargné par la suite… C’est lui qui va avec Jean Monnet, l’homme des américains, imposer aux français la CECA.

    Le manque de transparence, le caractère antidémocratique et le pouvoir absolu des technocrates vont donner dès le départ le ton à la démarche des capitalistes. Le Plan Schuman est préparé dans le secret le plus total. Jean Monnet réunit neufs technocrates le 15 avril 1950 pour écrire une première ébauche. Ils sont dépourvus de tous mandats : Monnet les appelle les "conjurés". Au gouvernement français personne n’est au courant, sauf… le Secrétaire d’Etat américain. Et après l’avoir fait approuvé dans l’urgence au Conseil des Ministres, Robert Schuman rend public l’offre de la France à l’Allemagne de mettre en commun leur production de charbon et d’acier le 9 mai 1950. Le traité sera signé le 18 avril 1951 : est créé un marché commun pour le charbon et l’acier (suppression des droits de douane et des restrictions quantitatives). La libre concurrence est affichée comme un principe intangible. Six pays participent (France, RFA, Italie et Bénélux). La ratification ne s’effectue pas aisément : opposition des communistes et des gaullistes, vote pour des socialistes. Les Etats-Unis envoient un message de soutien : "Les Etats-Unis ont l’intention de donner à la CECA un fort appui justifié par l’unification politique et économique de l’Europe". Ils considèrent ce marché commun comme la base économique de l’OTAN. Les premières conséquences de "l’Europe" vont se faire sentir par les effets du dumping social : 25% des effectifs de mineurs seront supprimés entraînant des luttes très dures.

    Le traité de Rome :

    Après l’échec de la CED, le processus d’intégration politique et économique est rapidement relancé. Les 6 ministres de la CECA se réunissent le 1er juin 1955 et unifient leurs économies nationales dans un marché commun (libre échange entre pays + tarif douanier extérieur commun) appelé la Communauté Economique Européenne (CEE), le 25 mars 1957. Sont affirmées les célèbres 4 libertés de circulation : celles des marchandises, des personnes (en fait de la main d’œuvre), des capitaux et des services. Est mis en place le fonctionnement actuel de l’UE, avec une Commission exécutive nommée qui a des pouvoirs démesurés, un Conseil des ministres rassemblant les représentants des états membres et une Assemblée qui sera élue quelques années plus tard avec l’aide de Giscard D’Estaing et de Chirac (1978). Le PCF seul, dénonce le Marché Commun comme étant la mise en place d’une "Europe à l’échelle des trusts" construite dans l’intérêt des gros capitalistes. Rappelons que ce traité établit que la concurrence ne doit pas être faussée (Article 3).

    Les "socialistes" quant à eux, diront en novembre 1962, lors du 5ème congrès des PS de la CEE : "La CEE va permettre un essor économique constant, un développement harmonieux de toutes les branches de l’économie en général, évitant toute autarcie ; le plein-emploi ; la stabilisation des prix ; l’équilibre de la balance des paiements et la stabilité monétaire ; la répartition plus équitable des revenus et des richesses afin de permettre une amélioration constante du niveau de vie et des conditions de travail, et l’utilisation totale des qualités et capacités de chacun". L’idéal international du PS a désormais un nom : le Marché Commun. Leur objectif n’est plus le socialisme, mais de "construire l’Europe".

    Le traité de Rome va permettre le développement du dumping social (délocalisations avant l’heure) et la pénétration du marché européen par les capitaux américains. Il va aussi permettre une habitude : prendre prétexte des exigences de la concurrence européenne pour s’attaquer aux acquis sociaux.

    Autres étapes :

    Le 1er janvier 1973 : 1er élargissement. Le nombre de pays passe de 6 à 9 (GB, Danemark et Irlande). Les communistes votent contre.

    1978 : élection du Parlement européen au suffrage universel ; Chirac affirme que c’est "un élément nécessaire de la construction européenne" : tiens, si les représentants du Capital tiennent un tel discours, cette élection ne serait-elle qu’un alibi, et l’Assemblée, un Parlement croupion ?

    1986 : l’Acte Unique européen (libre circulation des capitaux). 1992 : traité de Maastricht (Banque centrale européenne et euro). Ces deux derniers actes auront un rôle fondamental dans l’explosion du capitalisme financier en Europe et dans la crise actuelle.

    Conclusion

    Les principaux enseignements de cet exposé sont au nombre de trois :

     -Tout d’abord, la création de l’Union Européenne n’est en rien un contrepoids à la puissance des Etats-Unis qui en sont les initiateurs ;

     -L’histoire de cette structure supranationale est l’histoire de la recherche incessante du capitalisme à se redéployer pour doper la surexploitation et les taux de profits : il y a donc incompatibilité totale entre l’Union Européenne et le mot "social" ;

     -Inutile de chercher une quelconque démarche démocratique dans son histoire, toute sa construction s’est faite dans le dos des peuples [2]. Son fonctionnement doit progressivement dessaisir toute souveraineté du peuple ; un exemple récent nous est donné avec le rapport Balladur prévoyant la mort des communes.

    Autre enseignement, les communistes ont combattu très justement dès le départ cette créature du Capital : pourquoi la direction du PCF joue-t-elle depuis la mutation de Robert Hue une intégration modèle ? Pourquoi en vient-elle à se mettre en ordre serré derrière cet aventurier réformiste, beau parleur qu’est Mélenchon, celui-ci affirmant le 21 avril 2009 lors d’une interview sur BFM-TV : "Le problème de l’Europe n’est pas ce qu’elle était au départ, mais ce qu’elle est devenue chemin faisant" ?

    Pascal Brula

    [1] Au début du 20ème siècle, la métallurgie, principalement la production de l’acier, ainsi que le charbon (ces deux secteurs étant intimement liés) ont une importance économique prédominante. Le "Comité des Forges" regroupe les patrons de la métallurgie, c’est-à-dire les principales fortunes capitalistes de l’époque, et peut être considéré comme le Medef de l’époque.

    [2] Le traité de Maastricht sera soumis à référendum en 1992, mais Mitterrand manœuvrera à son habitude et lancera la campagne juste avant les vacances pour un scrutin qui aura lieu le 20 septembre, juste avant que les courbes du oui et du non puissent se croiser au fil du débat passionné que se livreront les français contre des médias aux ordres.


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  • (Re)valoriser la production nationale, telle est l’ambition des grands capitalistes et/ou des nationalistes. Bien souvent nous entendons,    il faudrait soutenir les seules entreprises françaises. Mais qu’est-ce qu’une entreprise « française » ? Une entreprise qui a son siège sociale en France ou une entreprise dont la    production se situe principalement - voire totalement - en France ?

    Prenons un exemple frappant, celui de l’industrie automobile, qui représente la plus grosse part de la production industrielle    française. En effet, qualifier une voiture de « française » est une chose, définir les critères qui le permettront s’avère nettement plus ardu. De la conception initiale à l’assemblage    finale, en passant par la production des multiples composants, l’automobile est un produit complexe. Comme le souligne l’observatoire du fabriqué en France, seulement 64% de la valeur d’une voiture fabriquée en France est issue de produits français.

    De plus, les « stars du marchés » telles que la Clio et la 207 sont    produites essentiellement à l’étranger. On compte ainsi deux Clio III sur 3, et plus d’une 207 sur deux qui nous viennent de l’étranger. Pas une seule ligne n’assure en France    l’assemblage des Twingo, C3, C4 Picasso, 107 ou encore Mégane…

    Par ailleurs, il est possible d’acheter une voiture issue d’une production française mais vendue par un constructeur    étranger ! Les Toyota Yaris, assemblées à Valenciennes et les Smart Fortwo, produites à Hambach, sont plus françaises qu’une Renault Twingo ou    une Citroën C1 !

    En réalité lorsque les hommes politiques de droite ou d’extrême-droite nous affirme qu’il faut (re)valoriser la production nationale des    « entreprises françaises », c’est dans le seul but d’engraisser le patronnât français et non pour soutenir les travailleurs.


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  • Parti Communiste Français

     

    Alors que la crise est née aux Etats-Unis en 2007, l’impact sur l’Union européenne (UE) a été beaucoup plus violent que sur les institutions politiques et monétaires états-uniennes. En fait, la crise qui secoue la Zone euro n’est pas une surprise, elle est un avatar des deux principes qui régissent cette zone : marché unique des capitaux et monnaie unique. Plus largement, elle est la conséquence des logiques qui dominent l’intégration européenne : la primauté donnée aux intérêts des grandes entreprises industrielles et financières privées, la large promotion des intérêts privés, la mise en compétition à l’intérieur de l’espace européen d’économies et de producteurs qui ont des forces tout à fait inégales, la volonté de retirer aux services publics un nombre croissant de domaines d’activité, la mise en concurrence des salariés entre eux, le refus d’unifier vers le haut les systèmes de sécurité sociale et les règles du marché du travail. Tout cela poursuit un objectif précis, celui de favoriser l’accumulation maximum de profits privés, notamment en mettant à disposition du Capital une main d’œuvre la plus malléable et précaire possible.  

    Face à cette explication, on pourrait rétorquer que ces logiques dominent aussi largement l’économie des Etats-Unis. Il faut donc prendre en compte également d’autres facteurs : alors que les besoins de crédit des gouvernements des autres pays développés, dont celui des Etats-Unis, peuvent être satisfaits par leur banque centrale, notamment par l’intermédiaire de la création monétaire, les pays membres de la Zone euro ont renoncé à cette possibilité. De par ses statuts, la Banque centrale européenne a l’interdiction de financer directement les États. De plus, en vertu du traité de Lisbonne la solidarité financière entre les États membres est formellement interdite. Selon son article 125, les États doivent assumer seuls leurs engagements financiers, ni l'Union ni les autres États ne pouvant les prendre à leur charge : « L'Union ne répond pas des engagements des administrations centrales, des autorités régionales ou locales, des autres autorités publiques ou d'autres organismes ou entreprises publics d'un État membre, ni ne les prend à sa charge, sans préjudice des garanties financières mutuelles pour la réalisation en commun d'un projet spécifique. Un État membre ne répond pas des engagements des administrations centrales, des autorités régionales ou locales, des autres autorités publiques ou d'autres organismes ou entreprises publics d'un autre État membre, ni ne les prend à sa charge, sans préjudice des garanties financières mutuelles pour la réalisation en commun d'un projet spécifique. » L’article 101 du traité de Maastricht, repris intégralement par le traité de Lisbonne dans son article 123, ajoute : « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres […] d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales, aux autres autorités publiques ».  

    L’UE se place donc volontairement au service des marchés financiers puisque les gouvernements des pays de la Zone euro dépendent totalement du secteur privé pour leur financement. Les investisseurs institutionnels (banques, fonds de pension, assurances) et des hedge funds se sont attaqués en 2010 sur la Grèce, maillon le plus faible de la chaîne européenne d’endettement, avant de s’attaquer à l’Irlande, au Portugal et à l’Espagne. En agissant de la sorte, ils ont réalisé de juteux profits car ils ont obtenu de ces pays une rémunération importante en termes de taux d’intérêt versés par les pouvoirs publics pour pouvoir refinancer leurs dettes. Parmi ces investisseurs institutionnels (les zinzins), ce sont les banques privées qui ont fait le plus de profit car elles pouvaient directement se financer auprès de la Banque centrale européenne en lui empruntant des capitaux à 1% de taux d’intérêt (1,25% depuis fin avril 2011), alors que dans le même temps elles prêtaient sur une durée de trois mois à la Grèce à des taux d’environ 4 ou 5%. A dix ans, elles n’acceptent d’acheter des titres grecs, irlandais ou portugais que si l’intérêt dépasse 10%. En lançant leurs attaques contre les maillons les plus faibles, les zinzins étaient également convaincus que la Banque centrale européenne et la Commission européenne devraient d’une manière ou d’une autre venir en aide aux Etats victimes de la spéculation en leur prêtant les capitaux qui leur permettraient de poursuivre les remboursements. Ils ne se sont pas trompés. La Commission européenne a plié et a octroyé, en collaboration avec le FMI, des prêts aux Etats membres de l’Eurozone. Elle n’a donc pas respecté à la lettre l’article 125 du Traité de Lisbonne.  

    D’autres différences majeures entre UE et Etats-Unis existent. Les Etats membres des Etats-Unis ne sont pas confrontés entre eux au problème du déficit commercial comme la Grèce l’est à l’égard du reste de l’UE et en particulier de l’Allemagne. En outre, une grande partie de la dette publique aux Etats-Unis est fédérale (c’est la dette de l’Union) et est achetée par la Fed (la banque centrale des Etats-Unis). Washington ne rencontre pas (encore) de problème de financement de sa dette publique car, grâce à leur prétendue sécurité, les bons du Trésor des Etats-Unis sont très prisés sur les marchés internationaux alors qu’ils n’offrent qu’une rémunération très faible. Enfin, aux Etats-Unis, une série de dépenses publiques importantes sont à charge du budget fédéral ou sont garanties par celui-ci alors que le budget de l’UE n’est qu’une peau de chagrin.

    La crise qui a démarré aux Etats-Unis s’est répandue de manière très marquée à la Zone euro. Au cours des trente dernières années, les maillons faibles de l’endettement international se situaient en Amérique latine, en Asie ou dans les pays dits « en transition » de l’ex-bloc soviétique, mais la situation a changé. L’épicentre de la crise se situe aujourd’hui dans l’Union européenne. Les autorités européennes et nationales réagissent en appliquant des mesures néolibérales qui ont démontré leur caractère injuste du point de vue social et leur inefficacité du point de vue de la relance économique. Le FMI accompagne allègrement cette orientation. Plus que jamais, il faut revoir radicalement les fondations de la construction européenne et les choix économiques qui y sont opérés.

     



    [1] Éric Toussaint est docteur en sciences politiques et préside le CADTM Belgique (www.cadtm.org). Dernier ouvrage paru: La Dette ou la Vie, Aden-CADTM, 2011 (livre collectif coordonné par Damien Millet et Eric Toussaint). 

    2] La dette des Etats membres constituent une part minoritaire de la dette publique totale, même si certains Etats de l’Union, comme la Californie, ont une dette particulièrement lourde.

    Éric Toussaint est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Éric Toussaint publiés par Mondialisation.ca

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  • Parti Communiste Françaismercredi 29 juin 2011, par  Comité Valmy

     

    Le service de la dette en France : 125 millions d’€uros par jour ! Des chiffres qui donnent le vertige et la mesure de la criminelle incurie de notre classe dirigeante. Mais la France est si riche que les équarrisseurs peinent à dépecer la bête agonisante.

     

    Selon les calculs d’A-J Holbecq 1 « les soldes primaires (sans intérêts) des budgets des Administrations publiques sont, en euros constants à la valeur de 2010, sensiblement en équilibre moyen sur la période 1980-2008. Or les déficits actuels des budgets des Administrations publiques sont dus aux intérêts qu’il a fallu payer et qui représentent maintenant en France le second poste budgétaire après l’enseignement. Fin 1979, la dette, déjà injustifiable, atteignait 243 Md€ (21% du Pib) ; décembre 2010, la dette s’établit à 1591 Md€ soit 82% du Pib ! Entre 1980 et 2010 la dette a donc augmenté de 1348 Md€. Et nous avons sur cette période payé 1 408 Md€ pour les seuls intérêts : 125 millions par jour en moyenne, 5 millions par heure ! Ces intérêts - que nous avons dû évidemment emprunter - ont, par effet boule de neige, démesurément grossi la dette. Or, si nous n’avions pas eu à payer ces intérêts la dette publique ne serait que de 194 Md€, à savoir 10% du Pib, autrement dit aussi faible en 2011 qu’en 1979 ! ».

     

    Autres chiffres illustratifs de l’état de déshérence de la France et de sa dépendance à l’égard des charognards du pillage agissant en bandes légalement organisées : le « service de la dette » inclut le remboursement du capital emprunté et représente pour l’État – il ne s’agit ici que d’un ordre de grandeur – un montant identique à la totalité de ses recettes fiscales directes, ou encore de ses rentrées liées la TVA, sachant que celles-ci se montaient en 2009 à 169,3 mds d’€ sur un total de recettes fiscales de 325,9 mds d’€ !

    Ajoutons que la dette publique désigne l’ensemble des dettes contractées par l’Administration française auprès de prêteurs privés français ou non, mais qu’en réalité cette dette avouée masque les engagements hors bilan. De cette façon, l’application des normes comptables utilisées par les entreprises privées indique un surcroît de dette publique n’apparaissant pas à première vue d’environ 790 à 1 000 milliards d’€uros, soit une créance globale frisant les 3000 mds d’€… Précisons qu’en décembre 2008 la dette par habitant était déjà estimée à 20 600 € et d 47 400 par actif, le service de la dette publique étant à cette date de 850 € par tête de pipe et 1950 par actif ! Chiffres à la fois éloquents et très équivalents à ceux qui justifient à présent de tirer à boulets rouges sur la Grèce en l’accablant de tous les mépris en raison de l’impéritie et du laxisme de ses gouvernements… Mais c’est ignorer délibérément la partie immergée de M. Iceberg.

    Une dette irremboursable

    Nous sommes, il est vrai, passés d’une économie de l’épargne à une économie de l’endettement, autrement dit au règne sans partage des créanciers qui au prétexte de Crédit ont légalisé, banalisé et systématisé la pratique ignoble d’une usure qui ne dit pas son nom et qui pourtant a fait objet d’un bannissement millénaire de la part des trois grandes civilisations que sont l’Hindouisme (Lois de Manou), la Chrétienté et l’Islam.

    Nous savons tous que les généreux crédits à la consommation se mutent trop souvent d’un coup de baguette magique en usure rapace exigeant chaque mois son dû de chair fraîche à la vilaine façon du Marchand de Venise de Shakespeare… L’attachement à la glèbe des anciens serfs n’étaient peut-être finalement pas plus odieux que le fil à la patte d’une dette perpétuelle (à croissance exponentielle et transmissible à ses héritiers) dont seule la mort ou la misère noire sont parfois susceptibles de vous délivrer… Songeons à ces pauvres gens qui, dans la libre Amérique, se sont laissés berner par des propositions mensongères et qui, ayant abandonné leur demeure continuent pourtant à en payer les mensualités !

    Qui en effet parmi nous n’a fait, à titre personnel, l’expérience poisseuse de ces « crédits revolving » que des employés de banques, abusant d’une prétendue relation de confiance, avaient à charge de fourguer à leurs clients en mal de trésorerie ? Des prêts miraculeux qui s’avéraient très rapidement irremboursables aux maigres revenus. C’est le fascinant paradoxe purement arithmétique du grain de riz déposé initialement sur la premier carreau d’un échiquier et que l’on double chaque case suivante jusqu’à la 64e et dernière 2… ainsi va la dette gonflant exponentiellement jusqu’à ce qu’elle - comme toute « bulle » - implose avec fracas. Or c’est d’abord cet effondrement que les dirigeants européens veulent éviter, ce n’est donc pas les économies en faillite qu’ils veulent prioritairement sauver, mais les banquiers et financiers qui n’ont pas su modérer leurs voraces appétits… Qu’on se le dise !

    Or ce qui arrive aux individus advient également aux États : l’empilement des grains de riz de la dette en creusant des déficits abyssaux, édifie par contrecoup d’invraisemblables Himalaya de créances obligeant les pays à se vendre en pièces détachées dans le futile espoir d’un illusoire remboursement… Illusoire parce que les dettes de certains États sont à ce point colossales qu’elles sont à jamais irremboursables, et cela dans l’impunité absolue pour les trafiquants de l’ombre qui manipulent la Dette à leur gré et savent s’en servir pour faire plier dans le bon sens les hommes de paille placés aux postes de commande.

    La chasse aux banksters et à ceux qui les servent est ouverte !

    Les chiffres qui ont été donnés en préambule nous aident à mieux comprendre qu’ainsi, aucun des trois États en faillite officieuse (Grèce, Irlande, Portugal) et structurellement « économiquement faibles » ne pourront jamais sans sortir seuls du marasme où ils se trouvent plongés. Et cela quelques soient les plans d’austérité et les sacrifices consentis qui aujourd’hui mettent en outre en péril le branlant édifice de l’€uro. 3

    Car à partir de là les Européens sidérés, lorsqu’ils en seront réduits à la mendicité, et il deviendra aisé de leur présenter le Fonds monétaire international ou la Banque centrale européenne, toutes deux « filiales » de la Banque des règlements internationaux (cette tête de la pieuvre aux mille bras dont le repaire est à Bâle, (berceau des apocryphes Protocoles !) comme les sauveurs ultimes, quand bien même ils sont les institutions et représentants visibles de leurs créanciers 4. Au bout de mécomptes, le levier de la dette servira à faire accepter et même désirer pour l’Europe une totale intégration fédérale, et au-delà, chemin conduisant à grands pas vers l’instauration d’une redoutable gouvernance mondiale.

    Enfin, rappelons que si la création monétaire était entre les mains de l’état, si l’émission du crédit était administrée pour le bien collectif, l’inflation monétaire serait contrôlée et l’insupportable charge des intérêts n’existerait pas. L’homme de la rue ajoutera avec bon sens, que cette Dette qui gangrène la vie des Nations, est par essence une « dette détestable », laquelle n’a par conséquent pas vocation à être remboursée.

    Par deux fois, les É-U ont refusé de payer une dette déclarée « détestable », à Cuba et en Irak. Les Islandais mis sur la paille par des gouvernants incapables, entendent faire de même. Le petit Équateur a pour sa part déclaré un moratoire unilatéral sur sa dette, la ramenant de trois mds de $ à 800 millions. À nous donc de refuser que des minorités financières s’enrichissent insolemment aux dépens des Nations, des individus et des peuples. Et plus encore, il s’agirait non seulement d’envoyer balader les Shylock qui prospèrent sur le terreau putride de l’idéologie ultralibérale (s’écroulera-t-elle comme le fit sa sœur jumelle marxiste-léniniste ?), mais en outre, il s’agirait de réclamer aux établissements bancaires le remboursement des intérêts indûment perçus. Et qu’ils crèvent, peu nous chaut, le monde ne s’arrêtera pas pour autant de tourner.

    Notes (1) A.J. Holbecq - http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque (2) 264 – 1 = 18.446.744.073.709.551.615 grains, soit 4 millions de millions de T de riz, ou encore 80 années en utilisant la totalité des surfaces arables existant sur la planète. (3) L’€uro, la BCE ne possédant pas la capacité de création monétaire, est en réalité une monnaie dérivée du Dollar dans la mesure où la FED est le prêteur de dernier ressort pour les banques européennes. Donc quand on parle d’injections de liquidités par la BCE, il faut entendre que la FED a accordé des prêts aux banques européennes via la BCE, cela pour s’efforcer de sauver l’€uro ! (4) Les marchés ont cependant acté la restructuration de facto de la dette grecque acceptant volens nolens une dévaluation de leurs portefeuilles obligataires en raison de l’allongement des délais de remboursement.

    Source : AgoraVov et geopolintel.fr


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    Moyen Orient

     

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    Salaires/emploi : même combat

    Alain Morin

    Une formidable pression patronale, appuyée sur des politiques ultralibérales et social-libérales, a abouti au recul massif de la «part des salaires dans la valeur ajoutée » ainsi qu’à une croissance financière folle (170 milliards de trésorerie dans les groupes du CAC 40, fin 2010). Pour cela le capital a utilisé le chômage et précarité galopante et tous les moyens[1] que lui donnent ses pouvoirs. C’est pourquoi, le développement des luttes pour les salaires doit s’articuler à des propositions crédibles et rassembleuses visant à faire reculer le chômage et la précarité et à sécuriser l’emploi et la formation.

    Chômage et précarité instrumentalisés contre les salaires

     

    Actuellement, plus de 4,6 millions de salariés sont inscrits au pôle emploi parce qu’ils sont soit au chômage (2,7 millions), soit dans un emploi à temps partiel contraint (1,3 millions), soit à la recherche d’un autre emploi (0,6 millions, catégorie D et E des demandeurs d’emploi inscrits au Pole emploi). Et au-delà, si nécessaire, le patronat n’hésite pas à en mobiliser des centaines de milliers d’autres travailleurs, (femmes sorties du marché du travail, travailleurs immigrés) pour peser sur les salaires.

    Les politiques ultralibérales et sociales libérales prétendent que le coût du travail serait l’obstacle à la création d’emplois, tout en refusant de baisser les coûts matériels et financiers du capital, et donc qu’augmenter les salaires serait dangereux,

    Or, l’augmentation générale des salaires est nécessaire, non seulement pour des raisons de justice sociale et de droit à une vie décente pour tous, mais pour des raisons d’efficacité productive, de soutien à la qualification, à la demande et à une nouvelle croissance.

    Emploi et formation sécurisés : un plus pour les salaires

    C’est pourquoi, le développement des luttes en France en Europe pour les salaires doit s’articuler à des propositions crédibles et rassembleuses visant la sécurisation de l’emploi, de la formation et des revenus :

    1- renforcer la solidarité entre les chômeurs et les salariés en emploi.

    Au lieu de la pression exercée sur les chômeurs pour accepter n’importe quel emploi ou des tentatives de division du salariat pour instaurer des travaux obligatoires pour les titulaires du RSA, il s’agit, au contraire, de promouvoir une amélioration des indemnités chômage, un retour à l’emploi avec une formation qualifiante et des services publics d’accompagnement (transports, santé, garde d’enfants, …).

    2- Précaires de tous les pays unissez-vous :

    En France, le MEDEF, L. Parisot en tête, fait l’apologie de la précarité, tandis que dans les instances de l’Union européenne, c’est la « flexsécurité » que l’on monte au pinacle. Mais de partout, c’est à l’exigence de sécurisation à laquelle les peuples aspirent. D’où les propositions du PCF contre la précarité prévoyant notamment un plan de conversion des emplois à temps partiels contraints et des emplois aidés en emplois à temps pleins (incluant un temps de formation) et contre l’explosion des CDD, l’application d’un plafond très bas, graduellement réduit, suivant les branches, pour aller très vite à 5 ou 3 %, tandis que le recours à l’intérim serait limité au remplacement d’absents et seulement dans les PME, …

    3- Mettre en échec les tentatives de relance de la guerre entre les sexes ou entre les générations

    Outre les sanctions appliquées aux discriminations à l’embauche dont sont victimes les femmes, les jeunes, les habitants des quartiers sensibles,…des mesures positives doivent être prises en faveur de ces groupes discriminés : Notamment pour les jeunes, des contrats de sécurisation dès l’entrée des jeunes dans l’emploi, à temps plein, avec un salaire décent, un volet formation rémunérée suffisamment longue, avec un tutorat, si nécessaire et des aides concernant le logement doivent être instituées en co-élaboration avec les syndicats et des associations de jeunes.

    4- Une formation continue pour un retour à un emploi de qualité bien rémunérée

    Il s’agirait, notamment, de viser 10 % du temps de travail en formation, c’est-à-dire 4 ans de la vie active, avec les soutiens et suivis personnalisés pour les salariés non qualifiés, de garantir le contenu qualifiant des formations et leurs débouchés dans l’emploi de qualité. Pour cela, les contributions financières des entreprises seront relevées et davantage mutualisées pour un meilleur accès de tous aux qualifications, (notamment les chômeurs, les femmes et les salariés des PME).

    5- Des créations massives d'emplois,

    Au lieu de multiplier les heures supplémentaires, il s'agirait d'accroître les salaires et étendre les 35 heures à toutes les entreprises nécessitant l'ouverture de nouveaux postes, ainsi que de s'engager vers des créations massive d'emplois à partir des recensements de besoins d'emplois et de formation dans chaque bassin d'emploi avec les acteurs de terrain (élus, syndicalistes, usagers), dans les entreprises comme dans les services publics. Des conférences régionales et une conférence nationale annuelles seraient organisées pour définir des objectifs chiffrés de création d'emplois et de formation, ainsi que du suivi de leurs réalisations avec l'appui d'un nouveau service public de sécurisation de l'emploi et de la formation.

    6 - Une réorientation de l’argent, notamment du crédit, du local au mondial.

    Des moyens financiers alternatifs avec des fonds régionaux pour l’emploi et la formation au niveau local, un pôle public financier national, une réorientation de la BCE et du FMI permettrait de faire reculer les gâchis de la spéculation et de promouvoir un autre financement pour les entreprises (- fonds publics autrement utilisés et contrôlés démocratiquement, - crédits bancaires pour des investissements à des taux d'intérêt très abaissés en fonction des créations d'emploi, - utilisation des fonds des entreprises pour une efficacité sociale combinant élévation de la productivité et élévation des emplois qualifiés),

    7 - Des pouvoirs et des droits nouveaux d’intervention dans les entreprises et les banques :

    Il s’agirait de conquérir de nouveaux droits et pouvoirs des salariés, des CE, des syndicats, des chômeurs et de leurs associations, des citoyens et des élus, avec des pouvoirs réels d’intervention, de contre-proposition, de mobilisation des financements, de contrôle et d’évaluation des résultats, dans les entreprises, les services publics et les localités.


    [1] - utilisation capitaliste de la révolution informationnelle et de son potentiel d’accroissement de la productivité du travail pour réduire l’emploi et freiner les salaires tout en aggravant de la souffrance au travail,- exacerbation de la concurrence entre les salariés sur le marché du travail comme dans les entreprises,

    - culpabilisation des travailleurs accusés de « booster » l’inflation et les coûts salariaux par leurs exigences salariales,

    - incitation à la baisse du coût du travail, notamment par le recours aux exonérations de cotisations sociales patronales encourageant au remplacement des emplois qualifiés et correctement rémunérés par des emplois à bas salaires,

    - utilisation du chômage massif des jeunes et des seniors et des discriminations de genre et d’origine pour déréglementer les contrats de travail et le droit social et pour multiplier les emplois précaires, à durée de plus en plus réduite, et l’intérim,

    - politiques d’austérité en Europe contre les salaires,

    - politiques d’intégration des salariés aux objectifs patronaux (gel ou freinage des salaires contre réduction du temps de travail du gouvernement Jospin, ou le «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy),

    - remise en cause de la négociation de branche et interprofessionnelle au profit de celle d’entreprise,…

    - utilisation capitaliste de la révolution informationnelle et de son potentiel d’accroissement de la productivité du travail pour réduire l’emploi et freiner les salaires tout en aggravant de la souffrance au travail, - exacerbation de la concurrence entre les salariés sur le marché du travail comme dans les entreprises,

    - culpabilisation des travailleurs accusés de « booster » l’inflation et les coûts salariaux par leurs exigences salariales,

    - incitation à la baisse du coût du travail, notamment par le recours aux exonérations de cotisations sociales patronales encourageant au remplacement des emplois qualifiés et correctement rémunérés par des emplois à bas salaires,

    - utilisation du chômage massif des jeunes et des seniors et des discriminations de genre et d’origine pour déréglementer les contrats de travail et le droit social et pour multiplier les emplois précaires, à durée de plus en plus réduite, et l’intérim,

    - politiques d’austérité en Europe contre les salaires,

    - politiques d’intégration des salariés aux objectifs patronaux (gel ou freinage des salaires contre réduction du temps de travail du gouvernement Jospin, ou le «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy),

    - remise en cause de la négociation de branche et interprofessionnelle au profit de celle d’entreprise,…


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  • Changer l'utilisation de l'euro et non en sortir

    Yves DIMICOLI 

    Parti Communiste Français


    Certains prétendent que la seule solution pour mettre fin à la crise économique et sociale en France serait de « sortir de l'euro » pour pouvoir dévaluer fortement le Franc retrouvé, afin de rééquilibrer, au détriment de nos concurrents, le commerce extérieur de la France et instaurer un protectionnisme. Outre que cette décision, illusoire, ne permettrait en rien de répondre aux attentes sociales et culturelles des salariés et de leurs familles en France, bien au contraire, elle nous couperait de potentiels considérables de luttes et de coopérations pour changer la France, l'Europe et le monde. Au moment où les travailleurs, un peu partout en Europe, se mobilisent contre les mesures d’austérité et mettent en question les pouvoirs en place, au moment où, partout dans le monde, tend à être contestée la domination du dollar et se cherche un nouvel ordre au parfum de révolution, vouloir se replier dans l'espace national reviendrait à déserter des terrains de bataille essentiels pour sortir de la crise systémique et viser une nouvelle civilisation de toute l'humanité.

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  • Changer l'utilisation de l'euro et non en sortir


    Certains prétendent que la seule solution pour mettre fin à la crise économique et sociale en France serait de « sortir de l'euro » pour pouvoir dévaluer fortement le Franc retrouvé, afin de rééquilibrer, au détriment de nos concurrents, le commerce extérieur de la France et instaurer un protectionnisme. Outre que cette décision, illusoire, ne permettrait en rien de répondre aux attentes sociales et culturelles des salariés et de leurs familles en France, bien au contraire, elle nous couperait de potentiels considérables de luttes et de coopérations pour changer la France, l'Europe et le monde. Au moment où les travailleurs, un peu partout en Europe, se mobilisent contre les mesures d’austérité et mettent en question les pouvoirs en place, au moment où, partout dans le monde, tend à être contestée la domination du dollar et se cherche un nouvel ordre au parfum de révolution, vouloir se replier dans l'espace national reviendrait à déserter des terrains de bataille essentiels pour sortir de la crise systémique et viser une nouvelle civilisation de toute l'humanité.

    I – Sortir de l'euro entrainerait de nombreux effets négatifs:

    A) – Des prélèvements accrus sur les richesses nationales par le commerce extérieur:
    1) - Le retour au Franc et sa dévaluation entraineraient une augmentation du prix de nos importations et des prélèvements opérés, à ce titre, sur les richesses produites en France par nos principaux fournisseurs.

    Cela concernerait:

    Par produits: l'automobile et de nombreux biens de consommation, certains biens d'équipement, de très nombreux biens intermédiaires et, surtout, l'énergie;

    Par pays (dans l'ordre): La Chine, l'Allemagne, la Belgique, les États-Unis, la Russie, l'Irlande, la Norvège, le Japon, l'Italie et les Pays-Bas.

    En 2009, les échanges de la France avec ces pays dégageaient un déficit total de 70.9 milliards d'euros.

    Par contre, tout laisse penser que, même si la zone euro résistait malgré la sortie de la France, ce qui paraît peu probable, les prix des exportations françaises seraient cependant maintenus à un niveau relativement bas, du fait de l'extrême concurrence internationale sur les marchés européens et mondiaux.


    Prix des exportations françaises


    2006 2007 2008 2009

    98,8 100,3 102,8 99,1

    Source: INSEE

    Base 100= 2000

     

    Cependant, de gros exportateurs réaliseraient des profits supplémentaires qui serviraient immédiatement, non à investir en France pour y développer l'emploi, la formation, les salaires, la production nationale, mais pour placer, spéculer, payer des dividendes aux actionnaires et des intérêts eux créanciers.

    2) – Dans un premier temps, le déficit commercial de la France s'aggraverait, les importations restant au même niveau, alors que leur prix s'élèverait.

    Déficit commercial de la France (milliards d'euros)

    2005 2006 2007 2008 2009 2010 03/20

    - 24,213 -29,928 -42,494 -56,097 -44,142 -50,993 - 58,141

    Les partisans d'un retour au franc prétendent que, six mois après environ, le solde de la balance commerciale s'améliorerait car les exportations augmenteraient en volume, tandis que les importations évolueraient en sens inverse.

    Cette hypothèse traditionnelle, dite de « la courbe en J », méconnait fondamentalement, au delà des effets conjoncturels plus ou moins contradictoires, les revers structurels des dévaluations dites compétitives dans un monde capitaliste de plus en plus travaillé par les défis des révolutions informationnelles et monétaires.

    En effet, dans les années 1980, le franc a été dévalué quatre fois consécutivement.

    Cela a entrainé, de façon fugitive, une succession de « courbes en J », sans redressement structurel de nos échanges, au contraire, et au prix d' une dégradation croissante de la situation sociale des travailleurs en France avec:

    - Une forte augmentation du taux de pénétration de notre marché intérieur par les produits importés. En 1981, le déficit du commerce extérieur de marchandises est de 50,60 milliards de francs. En 1987, il atteint 55,5 milliards de francs et passe, en 1990, à 70,3 milliards de francs.

    Une sensible augmentation des sorties de capitaux: Le solde des investissements directs est passé de -1,60 milliards de francs en 1983 à -17,19 milliards de francs en 1985, puis -24,54 milliards de francs en 1987 et -97,38 milliards de francs en 1990.

    - Une augmentation violente du chômage: La France compte 1.542.250 chômeurs en moyenne en 1981. En 1987, elle en compte 2.267.000 en moyenne.

    - La chute de prés de 10 points de la part des salaires et traitements dans la valeur ajoutée nationale dans les années 1980.

    3) – Les termes de l'échange de la France (rapport entre prix des exportations et prix des importations) se dégraderaient encore plus:

    Termes de l'échange de l'économie française

    2006 2007 2008 2009 2010

    102,26 101,38 100,02 98,79 97,55

    Source: Perspective Monde

    Base 100= 2000

    B) - Une dette plus lourde de la France à l'égard des créanciers domiciliés à l'étranger :

    Fin 2009, la dette négociable de l'État français (1148 milliards d'euros) était détenue à 67,9% par des non-résidents.

    De même, la dette de la protection sociale gérée par la CADES, était détenue à 66,8% par des agents ne résidant pas en France, dont 40,7% domiciliés en Europe.


    Le retour au Franc et sa dévaluation entraineraient une augmentation de la valeur relative de ces dettes et des exigences de rémunération plus importantes de la part des détenteurs étrangers de titres de dette publique française.


    La notation des titres de dette publique de la France serait nettement dégradée par rapport à celle des titres de dette publique de l'Allemagne, notre principal créancier, qui, pour les marchés financiers, constitue l'étalon en Europe.


    Du même coup, la charge d'intérêts pesant sur cette dette augmenterait, alors que, pour l'heure, le seul service de la dette de l'État prélève chaque année plus de 45 milliards d'euros sur les richesses nationales, soit le second poste du budget annuel de l'État.


    Mais il n'y a pas que les institutions publiques qui empruntent auprès d'étrangers, c'est le cas aussi d'entreprises, de banques, de ménages.


    Fin 2009, la position extérieure nette de la France, qui donne une indication de l'endettement à l'étranger de l'ensemble des agents résidant en France, était débitrice de 208 milliards d'euros, soit 11% du PIB. Le retour au Franc en augmenterait mécaniquement la charge.


    C) – Perte de compétitivité et de maitrise nationale, fuite des capitaux:

    L'augmentation du taux d'intérêt moyen sur les dettes françaises vis à vis de l'extérieur entrainerait une augmentation des coûts supportés par le pays et ses acteurs, notamment ses entreprises.


    Il s'ensuivrait donc de nouvelles pertes de compétitivité de la France, particulièrement vis à vis de l'Allemagne qui est la première source de nos déficits vis à vis des pays européens et notre premier créancier, au contraire du prétendu rééquilibrage de nos échanges visé par la sortie de l'euro et la dévaluation du franc.

    Au reste, cette perte de compétitivité perturberait les relations entretenues par les maisons mères de groupe français domiciliés en France et leurs filiales ou fournisseurs de l'étranger, avec le risque, via les prix de cession, d'un transfert de richesse supplémentaire hors de notre site national.


    Simultanément, le retour au franc et sa dévaluation rendraient beaucoup plus tentante et facile la prise de contrôle d'entreprises françaises par des entreprises étrangères, d'Allemagne notamment qui, ce faisant, convertiraient à bon compte les créances accumulées sur la France en prises de participation.


    Pour autant, rien ne dit que ces entrées de capitaux au titre des « investissements directs » n'arriveraient à rééquilibrer ce poste de la balance des paiements de la France, de nombreuses entreprises françaises continuant de chercher ou se résignant à délocaliser, en liaison avec la détérioration de la situation interne.


    En même temps, l'essentiel des flux d'entrées de capitaux en France au titre des « investissements de portefeuille » est du à des achats de titres de dette publique par des non résidents. Très volatiles, ces capitaux risquent d'exiger une prime supplémentaire pour ne pas se délocaliser au risque de susciter des spéculations contre le franc.


    Solde des investissements (balance des paiements de la France)

    2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Investissements directs............... -24,1 - 30,9 -49,7 - 67,5 -63,0 -63,9

    Investissements de portefeuille.. -14,6 - 107,9 -121,2 40,5 270,0 160,9

    Source: Banque de France

    Milliards d'euros


    Bien sûr, un contrôle drastique des changes permettrait de limiter ces mouvements (ce qui exige de reconstituer une administration qui a été démantelée depuis plusieurs années) avec, par contre, le risque de rétorsions des pays partenaires, dans le cadre de l'OMC ou unilatéralement, et le développement des pratiques frauduleuses et douteuses pour le contourner, notamment entre maisons-mères et filiales. Et cela sans compter l'acharnement des spéculateurs internationaux contre le Franc.

    D) – Un motif de guerre économique accrue entre Européens:

    La sortie de la France de l'euro entrainerait en fait la disparition de ce système. Certes, la dévaluation du franc pourrait entrainer, avec retard, une certaine reprise des exportations de la France, mais cela engendrerait immédiatement la riposte des concurrents, particulièrement ceux d'Europe du sud, eux-mêmes si dominés par l'Allemagne et si étranglés par la dette, en Europe comme sur les marchés tiers.

    S'ouvrirait alors un processus de désintégration de la zone euro, de recours aux dévaluations compétitives et au protectionnisme entre européens, sous l'œil intéressé des États-Unis.

    II - On se priverait d'importants potentiels positifs:

    A – Une création monétaire commune plus forte que la création monétaire nationale :

    Le PCF, contre l'adhésion au traité de Maastricht, avait critiqué la monnaie unique et sa commission économique avait proposé une monnaie commune, alors envisageable. Ce qui se passe aujourd'hui confirme la justesse de ces positions. Mais ceux qui proposent aujourd'hui la sortie de l’euro, en agitant, avec le retour au franc, la perspective illusoire de la création, en plein affrontement économique et monétaire entre européens (dévaluations compétitives et limitation des échanges), d'une prétendue « monnaie commune », ne voient pas que les possibilités très étendues de création monétaire avec l'euro peuvent être utilisées pour faire prédominer le développement social.

    En effet, à partir des montants de monnaie créés par la Banque centrale et dont il dispose, un système bancaire crée, lui-même, de la monnaie. C'est là la plus grande force des économies contemporaines.

    Mais cette création n'est pas sans limite. Un système bancaire national s'y heurte d'autant plus que le pays auquel il appartient est petit et faiblement productif. Un pays seul dispose, en réalité, d'un potentiel de création monétaire bien limité aujourd'hui du fait de l'ampleur des interdépendances à l'international. C'est surtout le cas face à un pays-continent et hyper développé comme les États-unis qui, eux, disposent du privilège unique de s'endetter auprès du reste du monde en dollar, leur monnaie nationale parce que cela est, pour l'heure, accepté par le monde entier.

    Par contre, la création monétaire en commun, avec l'euro, offre une surface bien plus grande et des potentiels autrement plus importants, à la taille des défis de la mondialisation et des révolutions informationnelle, écologique et monétaire.

     

    Tout dépend de l'utilisation que l'on fait de la force de l'euro.

    - La France, comme chaque pays européen, a absolument besoin de création monétaire nouvelle pour pouvoir refinancer, comme le propose le PCF, un nouveau crédit pour les investissements matériels et de recherche des entreprises dont le taux d'intérêt serait d'autant plus abaissé que ces investissements programmeraient plus d'emplois, de formations et de progrès environnementaux.

    De même, on mesure l'enjeu d'une création monétaire commune avec l'euro pour financer des émission de titres publics qui serviraient à procurer les moyens nécessaires à un puissant et durable effort d'expansion des services publics en France et en Europe.

    La BCE a été contrainte, face à la crise des dettes publiques en Europe, de transgresser ses propres dogmes fondateurs en rachetant des titres de dette des États en difficulté (Grèce, Portugal...). Mais, obsédée par la lutte contre l'inflation, afin de garantir une rentabilité financière des capitaux suffisamment élevée en Europe et de maintenir un « euro fort », elle a limité ces achats et, toujours, tenter d'empêcher qu'ils ne se traduisent par une création monétaire additionnelle, contrairement à la FED (banque centrale des États-Unis) qui, elle, a décidé de faire fonctionner à plein la planche à billets du dollar pour soutenir la dépense publique.

    Cette porte entrouverte prouve qu'il serait possible d'aller beaucoup plus loin:

    Le PCF propose de créer un Fonds social et solidaire de développement européen, à la place du Fonds de stabilité financière institué en mai 2010 par les dirigeants de l'euro. Des titres publics pour le développement social seraient rachetés directement par la BCE. Cette création monétaire allouée via ce nouveau Fonds permettrait de répartir des masses volumineuse de financement, à taux d'intérêt nuls ou très bas, entre les pays membres de l'euro, en fonction de leurs besoins propres, expressément affectées au développement des services publics nationaux et de leur coopération européenne. Cela permettrait, non seulement de défendre, mais d'élever le modèle social européen.

    Cette proposition est désormais reprise par le Parti de la gauche européenne (PGE).

    - Ces deux grandes propositions marchent de pair avec celles que nous faisons de créer en France:

    - Un Fonds public national pour l'emploi et la formation (FNEF) ouverts à l'intervention du Parlement, des salariés et de leurs organisations, des associations et des élus. Il recevrait en dotation les 30 milliards d'euros d'argent public, aujourd'hui dépensés en allègements de cotisations sociales patronales, pour diminuer jusqu'à zéro, voire en dessous, le taux d'intérêt du crédit pour les investissements matériels et de recherche des entreprises en fonction du nombre d'emplois et de formations correctement rémunérés que ces investissements programmeraient, contre les délocalisations;

    - Des Fonds publics régionaux (FREF), dotés par les Conseils régionaux et pouvant être mis en place sans attendre un changement politique national, via un redéploiement des aides publiques aujourd'hui versées aux entreprises. Pouvant être saisis par les salariés, leurs organisations, les populations et leurs élus, ils fonctionneraient sur le même mode sélectif que le FNEF;

    - Un pôle bancaire et financier public, autour de la Caisse des dépôts et incluant des banques re-nationalisées. Sa mission de service public serait de développer le nouveau mécanisme de crédit impulsé par le FNEF et les FREF et, ainsi, de changer toutes les relations banques/entreprises/Société.

    - Une fiscalité dissuasive de la croissance financière, de la spéculation, des délocalisations et incitative au développement des investissements socialement les plus efficaces.

    - Des pouvoirs et des droits nouveaux d'intervention, de veto et de contre-proposition des salariés et de leurs organisations face aux choix patronaux d'investissements, d'emploi, de formation, de localisation et de coopération des entreprises.

    B- La convergence des luttes sociales pour d'autres coopérations économiques en Europe:

    Il existe déjà de très nombreuses structures de coopération industrielles et de recherche en Europe. On pense, par exemple à EADS et Airbus ou à Ariane-espace...On pense aussi aux nombreux programmes communs de recherche (PCRD) sur les biotechnologies, les nanotechnologies, les nouveaux matériaux, la santé, les transports, l'environnement et le climat. On pense encore aux projets communs sur l'éducation, entre les universités et laboratoires, entre les collectivités territoriales avec, notamment, les programmes de coopérations inter-régionales, sans parler de tous les réseaux, si denses désormais, inter-entreprises et interbancaires.

    Toutes les opérations quotidiennes de ces structures se font en euros et leur financement dépend du système de l'euro. On ne saurait s'en couper et s'isoler, ce serait extrêmement régressif.

    Au contraire, il faudrait développer des exigences de coopération visant un développement effectif des salariés et des populations beaucoup plus intense et équilibré, au lieu de la rentabilité financière et des dominations avec, pour cela, une autre utilisation de l'euro.

    Et, pour avancer dans ce sens, on peut s'appuyer sur la convergence possible de toutes les luttes sociales nationales et sur des luttes communes européennes à développer.

    Aujourd'hui, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande, mais aussi en Allemagne, en Italie et en France, comme ailleurs en Europe, des luttes se développent contre les politiques d'austérité, contre le chômage et les suppressions d'emploi, contre les délocalisations, pour des créations de postes, l'essor des qualifications avec la formation, le pouvoir d'achat des salaires, pensions, retraites, minima sociaux, la défense des retraites et de la Sécu, la promotion des services publics.

    Ce n'est pas en se repliant sur l'espace national avec une visée de guerre économique faite de dévaluations et de recours au protectionnisme que l'on pourra développer et faire converger ses luttes pour un co-développement pacifique et non aligné des européens, contre la domination des capitaux financiers.

    C – Ne pas fuir la bataille politique contre une mauvaise utilisation de l'euro:

    A l’occasion de la Journée de l’Europe, un sondage TNS-Sofres a révélé, le 9 mai dernier, que 67 % des Français veulent conserver la monnaie unique, alors que 30 % préféreraient revenir au franc. Ce qui ne signifie pas, pour autant, que les français se réjouissent de l'utilisation faite jusqu'ici de cette monnaie en dénonçant, notamment, l'inflation des prix à la consommation qui l'a accompagnée au détriment du pouvoir d'achat des couches populaires et des couches moyennes salariées.


    Par ailleurs, quels sont les forces qui entendent aujourd'hui sortir de l'euro, si ce n'est le Front national et ce que l'on appelle les « souverainistes »?


    Ni la droite, ni le PS n'envisagent une telle sortie, pas plus d'ailleurs que le PCF et ses partenaires du Front de gauche ou, encore, le NPA. Et cela, sans parler des syndicats de salariés et d'associations alter-mondialistes comme ATTAC.


    Agiter cette perspective est alors, au mieux, illusoire. Au pire, elle risque de donner de la chaire à la démagogie populiste de l'extrême droite, comme en atteste l'instrumentalisation par M. Le Pen de travaux effectués par des économistes récusant et combattant le FN.


    Au total, cela revient à refuser de mener la bataille à gauche pour bousculer le PS hors de son ancrage actuel, avec la droite, aux traités de Maastricht et Lisbonne, pour une autre utilisation de l'euro, une réorientation radicale de la politique monétaire et du contrôle de la BCE, la mise en cause des pacte de stabilité et de l'euro pour un pacte de progrès social et sociétal.


    On ne saurait déserter ce combat fondamental pour la France , l'Europe et le monde au nom d'une fausse bataille qui ne mènerait nulle part.

    III – Un autre monde est possible mais il faut le construire:


    La France n'est pas toute seule. Et ce n'est pas toute seule qu'elle pourra mettre en cause la domination écrasante des États-Unis et du dollar, déployer des rapports de co-développement avec les pays émergents et en développement.


    Il y a absolument besoin pour cela d'une construction européenne orienter vers ces buts.


    Le monde est aujourd'hui dominé par le dollar, la monnaie nationale des États-Unis. Parce que celle-ci est aussi devenue, depuis 1971-1973, une monnaie mondiale de fait, les capitaux américains bénéficient d'un privilège « exorbitant » (De Gaulle): l'État américain, à leur service, peut s'endetter auprès du monde entier et émettre de nouveaux dollars pour rembourser. Cela permet aux États-Unis d'attirer les ressources financières de la planète, notamment pour leurs immenses dépenses d'armement et de domination économique, commerciale et culturelle.


    Toute l'humanité souffre de ce système devenu fou avec l'énorme inflation du dollar, la spéculation et les gâchis formidables qu'elle entraine, les risques aussi qu'il comporte pour la paix et l'intégrité de la planète.

    Face à cette hégémonie exclusive du dollar sur le monde, prôner la sortie de l'euro revient, qu'on le veuille ou non, à accepter de conforter cette devise comme monnaie mondiale de domination. D'ailleurs M. Le Pen n'envisage jamais la mise en cause de l'hégémonie mondiale du « Billet vert ».


    Quelle alternative alors?

    Rester dans l'euro en se laissant enfermer dans une politique de rivalité et de collaboration avec les États-Unis, comme c'est le cas aujourd'hui avec l' « euro fort » au service de la domination des marchés financiers, c'est:

    - Accepter le pacte pour l'euro qui entend dynamiter le modèle social européen, imposer des privatisations supplémentaires et de nouveaux reculs de souveraineté nationale et de démocratie;

    - Accepter le « Mécanisme européen de stabilité financière » (MES) avec lequel on crucifie les peuples grec et portugais aujourd'hui, espagnol, et peut-être italien et français demain;

    - Se résigner à une soumission de la France et de l'Europe du sud au diktat des capitaux allemands;

    - Admettre l'épuisement de l'Europe dans l'attractivité financière face aux délocalisations et aux sorties de capitaux;

    - Assumer une accentuation des divisions entre Européens dans une surenchère à la baisse du « cout du travail » et au dumping social et fiscal face à la pénétration des produits en provenance des pays à bas couts salariaux;

    - Se résigner à l'incapacité de l'Europe de se tourner vers les demandes de coopération des populations des pays émergents et en développement;

    - Préparer de futurs krach des bons du Trésor américain et du dollar (de l'euro aussi) avec, à la clef, une guerre monétaire susceptible de plonger le monde entier dans une dépression profonde et durable.

    L'alternative c'est de viser une autre utilisation de l'euro qui, en permettant de développer toutes les capacités humaines européennes, favorise aussi l'émancipation du monde entier de la domination du dollar et des marchés financiers en coopération avec les pays émergents et en développement, vers une nouvelle civilisation de partages qui soit celle de toute l'humanité.


    C'est jouable!


    En avril 2009, à l'occasion du G-20 de Londres, en pleine récession mondiale, la Chine a déclaré vouloir en finir avec les monopoles du dollar. Ils ont repris à leur compte l'idée de construire un nouvel instrument de réserve international à partir des Droits de tirages spéciaux (DTS), la monnaie du FMI dont les États-Unis ont toujours voulu contenir l'essor parce qu'y voyant un rival pour le dollar.


    Obama et les dirigeants américains ont été obligés, dans la foulée, d'accepter une nouvelle émission de DTS, à hauteur de 250 milliards de dollars qui, pour une part, certes très insuffisante, a bénéficié à des pays en développement.


    En Amérique Latine, des efforts considérables sont tentés pour s'émanciper de la dictature du dollar.


    Ça a été le cas avec la création de la « Banque du sud », contre le FMI. Ça a été aussi le cas avec la création de l'ALBA et le lancement d'un nouvel instrument monétaire, le SUCRE, conçu pour tenter de dégager les échanges intra-Latino-Américains du monopole du dollar. Mais ces tentatives demeurent embryonnaires et contradictoires. Elles appellent une coopération, des européens notamment.


    Aux portes de l'Europe, les « Printemps arabes » font saillir les immenses responsabilités de l'Union européenne pour une construction de coopération qui permette une pleine réussite de ces tentatives de révolution.


    Nous ne pouvons pas déserter ces batailles en rêvant d'un repli national illusoire et dangereux.


    Le PCF propose:

    1- La construction d'une monnaie commune mondiale de coopération, se substituant au dollar, à partir des DTS du FMI, moyennant une réforme radicale de cette institution, ainsi que de la Banque mondiale, de l'OMC.... Une nouvelle conférence monétaire internationale pourrait la constituer comme la conférence de Bretton-Woods, en 1944, a créé le système monétaire international d'après-guerre.

    2- L'engagement de l'Europe dans la promotion de biens communs publics mondiaux, à partir de la défense de son modèle social et écologique avec l'expansion des services publics.

    3- L'avancée vers une de coopération euro-méditerranéenne de progrès social et de co-développement avec le lancement d'un nouveau plan de type Marshall, sans domination, en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d'Afrique noire et du Moyen-orient arabe. La BCE ferait des dons en euros aux banques centrales de ces pays, et à leurs unions régionales, pour qu'ils puissent développer, chez eux, un nouveau crédit favorable au progrès de l'emploi, de la formation, des revenus, d'investissements efficaces et de débouchés réciproques, des deux côtés de la Méditerranée.

    4- L'institution de protections communes pour des normes sociales et environnementales communes aux européens, face à la pression des capitaux et des productions à bas couts sur les marchés mondialisés avec, par exemple:

    - Des prélèvements concertés sur les réimportations en Europe de productions délocalisées dont les recettes seraient allouées à un Fonds pour le co-développement,

    - Une modulation incitative, anti-délocalisation, des taux d'intérêt des crédits aux entreprises.


    Mais ces protections doivent être toujours assorties de propositions très fortes de coopération pour un co-développement avec les pays émergents et en développement, de façon à ce qu'ils puissent se porter, eux-mêmes, à la hauteur des normes communes aux européens.

    Yves DIMICOLI 


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  • AdN et les prélèvements financiers forcés [♫ ♫]

     

    ♫ :Peer Gynt, Op. 23: XIV. Le Voleur et le Receleur (E Grieg)

          

    http://questionsdesante.hautetfort.com/media/01/02/108554480.jpgl'ADN des AdN

          

    Pendant des années les droites nationales et leur roses supplétifs ont fait dans l'artisanat.

    Certes bon an mal an, avec des accélérations dues aux séismes politiques qui ébranlaient la planète et se traduisaient par des défaites politiques majeures pour les peuples, une privatisation par ci, une respiration de l'actionnariat pare là, un contrat avec un nouveau chef d'état fantoche ici histoire de s'approprier les matières première. Là, une réappropriation privée des outils économiques et industriels de l'espace public se faisait gentiment son chemin.

    Mais du gagne petit, de la cueuillete quand il fallait de la culture mécanisée. Certes ils ont assuré les conquêtes mais de fait, le capital jouait des jetons gagnants alors que le but est de rafler tout le tapis.

    Et là, ils ont eu l'idée de génie : construire un outil qui donnent le permis légal d'assassiner les économies nationales l'autorisation administrative de faire tourner la machine à piller et à spolier.

    Bien sûr, pas mal de temps qu'elle était prête à tourner mais vu sa fragilité politique (dès que le mécanisme sera connu, les peuples vont crier au voleur), autant la sortir à bon escient.

    Quand le serpent à commencer à se morde la queue, il a été    temps de lever le rideau et de lancer l'engin : les agences de notations, les AdN, dont la traçabilité est établie et qui conduit à la City,    à Wall Street, dans les paradis fiscaux, et maintenant officiellement à la bourse de Chicago.

    C'est l'œuf de Christophe Colomb : vous prenez un groupe de    financiers, si possibles des jeunes loups aux dents longues intéressés aux résultats que vous visez. Vous ajoutez au panel quelques politiciens qui en matière de pugnacité à se remplir les    fouilles ont quelques quartiers de noblesses et si possible dans le financement des partis politiques, vous les faites porter sur les fond baptismaux par le gratin historique des grandes    compagnies financières, des banques et leurs industrie nationales et coloniales, et vous les chargez d'une part de distribuer des bons points pour saine gestion au regard des critères de ceux qui    les commanditent et d'autres parts de concocter des règles sur mesure pour garantir cette distribution.

    Une fois l'honorabilité acquise, ces dites AdN, vont tendre    les critères vers l'intérêt bien compris de ceux qui les commanditent. L'aspirateur à nettoyer le taps es branché. Reste mainteant à ce que les outils internationaux de régulation monétaires    prennent comme échelle de mesure des décisions à prendre leur diagnostique exprimé par la note.

    Pour que ces AdN fonctionnent, il fallait un mécanisme qui lie la note aux décisions C'est au point,    ça marche parfaitement avec les liens établis entre le FMI, la BCE à la tête de laquelle depuis ce jour se trouve un ancien de ...Goldmann Sachs  et la BM.

    Liens d'autant plus facile à obtenir que le consensus est établi dans le processus de validation sur les premiers patients. Le club de    Bilderberg planifie (vous trouverez en lien la liste des adhérents de cette joyeuse amicale des locataires du Kempinski Grand Hôtel des Bains à    Saint-Moritz).[ Ici la liste des joyeux drilles de la rente et du    coupon].

    Ensuite , nos maintenant célèbre AdN prennent en ration le pays dont le tapis vert est à rafler et attribuent les notes. Le FMI propose les solutions à partir des décisions des G20 et autres, orientations de l'UE pour l'imposer au peuple.

    Si le Patron du FMI et celui de la banque mondial sont socialistes notoires, c'est encore plus facile surtout si le chef de gouvernement est président en titre de l'internationale socialiste.

    C'est ce que subissent les grecs.

    Par principe, tous valident les choix au préalable et l'ordonnance est de celle qui permet de rafler le tapis : tout ce qui n'est pas dans la sphère capitalistique doit y entrer y compris par tout les moyens ; l'industrie, les services, le foncier jusqu'au PMU et les cabanes populaires qui parsèment la culture hellène comme son littoral.

    http://wapedia.mobi/thumb/4d8e504/fr/fixed/470/457/AGMA_Tetradrachm_Athens_5c_BC.jpg?format=jpg

    En présentant le lamaneur coresponsable de la crise avec l'armateur, en martelant cette idée pour isoler la grèce comme il ont sans succès tenté de le faire avec l'Islande, le capital tente de passer en force, ce qui est d'autant plus facile s'il n'a plus de parti réellement communiste en face de lui, ce qui est maintenant le plus fréquent.

    En Grèce, c'est raté, le KKE est là, agit et même contre les mauvais coups du GUE croupion de Bruxelles.

    Hors de Grèce, la rigueur des mesures présentée comme sanctions justes au regard de la "mauvaise gestion antérieures" prépare les voisins s'ils ne s'inscrivent pas dans cette logique de façon "préventive" à la subir de façon "curative".

    Alors que le fond de la question maintenant mis à plat, le fond réside bien dans cette autorisation donné aux voleurs par des notaires véreux d'aller porter aux receleurs les bijoux de familles et le contenu des coffres de la famille en s'appropriant les titres de propriétés, plus les richesses à venir, et celles de ceux qui les produisent réellement.

    Certes, la pédagogie de La Canaille n'est pas celle des chroniqueurs boursiers ni celles des invités de Ben Ali ou ceux du despote de Rabat mais au moins les choses ainsi exposées sont claires.

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-adn-et-les-prelevements-financiers-forces-77774698.html      

     


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