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Par Pcautunois le 12 Juin 2011 à 09:17
Dans les centrales nucléaires, les arrêts de tranche sont essentiels à la sûreté des installations. En France, ils ont lieu au moins une fois par an pour les arrêts simples, tous les dix ans pour les visites décennales. Ces arrêts d'une durée de un à trois mois permettent d'effectuer des opérations de maintenance, de renouveler une partie du combustible présent dans les réacteurs et de contrôler l'ensemble des installations.
Une note interne d'EDF, révélée samedi 11 juin par Le Parisien - Aujourd'hui en France, préconise d'augmenter les cadences pendant les arrêts de tranche, afin d'en réduire la durée. Car un arrêt de tranche signifie un arrêt de la production d'électricité. Dans un courrier daté du 10 mai, signé par le directeur adjoint de la production nucléaire d'EDF, Philippe Druelle, il est demandé aux directeurs de centrale de "demander des dérogations aux durées maximales de travail auprès des inspecteurs du travail" ou de la Direction régionale du travail.
"Il a été convenu que les périodes d'arrêt de tranche sont des périodes de surcroît d'activité (...). Ce surcroît d'activité nous permet de justifier des demandes de dérogations aux durées maximales du travail (journalières et hebdomadaires)", relève ce courrier. Cette préconisation qu'EDF souhaiterait appliquer "d'ici l'été 2011" provoque l'inquiétude des salariés, qui estiment qu'elle pourrait nuire à la sûreté des installations. "EDF s'organise pour légaliser des dérives horaires inacceptables et dangereuses pour les salariés et donc la sûreté nucléaire", met en garde la CGT.
Pour EDF, "il s'agit d'un malentendu". Bernard Lassus, directeur des ressources humaines du groupe, interrogé par Le Parisien, assure que l'objectif d'EDF est de "clarifier l'organisation du travail", de façon à "permettre aux cadres de prendre leur repos journalier de 11 heures".
"LE RACCOURCISSEMENT DES DÉLAIS NE SE FAIT PAS SANS PRIX"
En avril, un mécanicien sous-traitant travaillant dans la centrale de Dampierre – qui avait souhaité garder l'anonymat – avait confié au Monde.fr son inquiétude face à l'accélération des rythmes de travail pendant les arrêts de tranche. "Il y a vingt ans, ces arrêts duraient trois mois. Aujourd'hui, ils durent trois semaines en moyenne. Et ce raccourcissement des délais ne se fait pas sans prix. EDF met la pression sur les sous-traitants. De plus en plus, nous travaillons les week-ends et enchaînons les semaines sans prendre de repos. Il arrive parfois que nous maquillions nos heures pour ne pas dépasser la limite légale des quarante-huit heures de travail hebdomadaire."
Le directeur de la centrale de Dampierre, Elian Bossard, avait alors justifié le raccourcissement des arrêts de tranche par une amélioration de l'expertise des équipes. "Forts de notre expérience, nous améliorons nos pratiques de gestion et nous impliquons nos prestataires dans la préparation des arrêts, expliquait-il. Il faut compter entre six et huit mois de travail en amont pour préparer toutes les interventions." Mais une vidéo du comité central d'entreprise d'EDF tournée en 2002 lors d'un forum sur les conditions de travail dans les centrales, et publiée par Mediapart, soulignait les risques des arrêts de tranche "optimisés" : "On multiplie le nombre de prestataires à l'intérieur du bâtiment réacteur et tout le monde se marche dessus", notait un délégué syndical CGT de la centrale de Cattenom, en Moselle.
Le Monde.fr
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Par Pcautunois le 31 Mai 2011 à 11:46
sortir du nucléaire
La question énergétique est une préoccupation qui dépasse bien les frontières aussi tortueuses que poreuses de l'écologie.
L'actualité de la catastrophe japonaise a rallumé la mèche du brûlot. Et l'Allemagne vient d'annoncer sa sortie du nucléaire avec l'arrêt de toutes ses centrales à l'horizon d'une dizaine d'années.
Ne doutons pas que le débat va être ravivé en France par la même occasion, y compris dans le débat de la campagne des présidentielles où les écolos vont devoir occuper le terrain du vote utile au croche-pied à gauche.
Allemagne et France ne sont pas dans la même situation, la France produisant dans ses centrales thermo nucléaires plus de 70% de son électricité quand l'Allemagne n'en fabrique que 20%. Le rapprochement des deux chiffres suffit à comprendre que les solutions que l'Allemagne trouvera ne seront pas nécessairement adaptée à l'échelle hexagonale.
Le premier bémol est dans le vent. Quand les éoliennes allemandes manquent d'air, les allemands achètent de l'électricité à la France, et c'est un peu pour ça que la vieille centrale nucléaire de Fessenheim repousse l'âge de sa retraite.
Si la sortie du nucléaire en Allemagne passe par l'importation d'électricité nucléaire de France ou d'ailleurs... la charge et la nuisance, c'est bon pour le voisin !
Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres la logique capitaliste reste la même : accaparement du bénéfice et l'externalisation du risque. C'est ainsi que les activités de production à bas coût économique et social ont accentué la paupérisation des sociétés occidentales sans sortir les peuples exploités ailleurs de leur misère et que dans les deux univers les classes privilégiées ont fait exploser leur fortune.
Les domaines du textile et de la sidérurgie en sont deux beaux fleurons.
Rien à voir avec la "sortie du nucléaire" pensez-vous ?
Peut-être bien que si. Quand bien même l'énergie fait partie des besoins vitaux des société humaines, elle n'échappe pas à la marchandisation capitaliste. Le secteur industriel de l'énergie subit des contraintes particulières, mais leurs ressorts sont les mêmes que ceux des autres pompes à fric.
Quand les USA écument les ressources pétrolières du monde en préservant un peu celles de son territoire, on reconnaît la France qui va chercher en Afrique le minerai d'uranium qui lui est indispensable. Dans tous les cas, outre le pillage des terres d'ailleurs se fait au bénéfice de conditions de production moins regardantes sur le respect des hommes et de la nature.
La sortie du charbon s'est bien faite chez nous. Mais curieusement ce n'est pas l'assèchement de la ressource qui l'a précipitée, mais bien plus la promesse de profits plus juteux avec les produits pétroliers en même temps qu'elle accompagnait l'abandon de la sidérurgie. De coups de grisou en marées noires, de Tchernobyl en Three Miles Island et en Fukushima, les dégâts humains, économiques et écologiques ne connaissent pas plus les frontières que les capitaux qui les ont précipitées.
L'industrie nucléaire française figure vraisemblablement au fronton des grandes réussites technologiques qui font passer la découverte de l'invention à son usage raisonné. Quand l'usage échappe à l'inventeur et que la découverte devient l'instrument d'autre chose c'est là que le danger se profile.
La bombe atomique existe. Elle a même été expérimentée depuis longtemps par les américains qui voulaient abréger la phase finale de la victoire contre l'Allemagne nazie et ses alliés pour empêcher les soviétiques de libérer une part plus importante de l'Europe les privant d'un espace de domination qu'ils convoitaient (cf. AMGOT).
La médecine nucléaire existe aussi et progresse encore aujourd'hui.
Le retraitement des déchets nucléaires se pose pour tous ses usages civils et tout particulièrement par son aspect massif dans l'industrie électronucléaire.
Faut-il pour autant en condamner l'usage ?
Le minimum d'honnêteté qu'on serait en droit d'attendre de nos dirigeants politiques et industriels, ce serait une évaluation des coûts incorporant la charge du traitement des déchets et du démantèlement des installations en fin de vie. Ce serait aller à contre courant de leur logique qui privilégie le profit.
De la même façon qu'il est illusoire de penser basculer une part importante du trafic de fret de la route au rail tant que la SNCF sera le gros opérateur de transport routier sans que l'Etat s'en inquiète, il reste assez vain de confiner le débat du nucléaire sur l'arrêt des centrales électro nucléaires existantes ou en projet tant que le quasi monopole sous contrôle politique se sert du nucléaire jusque dans sa politique étrangère.
Dassault n'est pas un mirage, et AREVA ne fait rêver personne.
Dans ce domaine de l'énergie comme dans tous les autres (transports, communication, santé, éducation, culture, etc) c'est de contrôle citoyen dans une véritable démocratie que doit s'exercer le droit à l'énergie.
Ne laissons pas le débat se perdre sous le voile obscurantiste des allumeurs de bougies vertes, pas plus que dans l'obscurité des transactions boursières. Les connaissances ne cessent de
progresser, les sciences peuvent s'en emparer pour construire un avenir de progrès humain respectueux des hommes comme de la planète qui les abrite.
C'est une exigence citoyenne qui a échappé aux socialistes dans leur programme qui soigne une formulation ambiguë dont le seul but est de ménager les susceptibilités des anti comme des pro nucléaires.
Et après on fait quoi ?On pourrait commencer par un petit moratoire pour donner le temps à la puissance publique de se réapproprier la maîtrise totale de l'industrie nucléaire, en interrogeant la production de matière première, en développant un système de sécurité sans faille, en sortant l'énergie de la logique marchande de la mondialisation... les chantiers ne manquent pas, puisqu'on n'a pas encore commencé d'achever le démentèlement de la centrale de Brennilis en Bretagne, arrêtée depuis 1985. Cette première expérience de déconstruction dont l'évaluation initiale du coût a été multipliée par 20 et qui sera -peut-être- achevée en 2020, devrait mettre la puce à l'oreille.
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Par Pcautunois le 23 Mai 2011 à 10:21
La Directive Européenne sur les énergies renouvelables impose l'utilisation de 10 % d'agrocarburant dans les transports d'ici 2020. Cela rend urgent une évaluation sérieuse de l'impact réel de ce qui est présenté comme une réponse à la crise climatique et à l'épuisement des ressources fossiles.
Pour le faire sérieusement, l'analyse incluant tous les impacts durant le cycle de vie des agrocarburants s'impose. Les agrocarburants liquides de 1re génération sont constitués de 2 grandes familles : l'éthanol et le biodiesel. L'éthanol est produit par fermentation de plantes à base d'amidon (maïs, blé, orge..) tandis que le biodiesel est obtenu à partir de graines de plantes oléagineuses (colza, huile de palme, soja, arachide...). Ces agrocarburants peuvent être alors mélangés à de l'essence (éthanol) ou au diesel (biodiesel). On peut donc considérer que par cette substitution aux énergies fossiles ils contribuent à diminuer l'émission de GES (gaz à effet de serre) et limitent le recours aux ressources fossiles. Qu'en est-il véritablement ?
LES AGROCARBURANTS ÉCONOMISENT-ILS LES RESSOURCES FOSSILES ?
Pour répondre à cette question, nous devons considérer la dépense en énergie fossile induite par la culture proprement dite, mais aussi la fabrication d'engrais, de pesticides, le transport, le stockage et le processus de transformation des matières agricoles en agro-carburant liquide (par fermentation ou estérification)... Le tableau ci-contre présente le bilan énergétique de chaque agrocarburant par origine de culture : par exemple, pour l'huile de palme, nous avons un ratio de 9 : on dépense 1 unité d'énergie fossile pour en récupérer 9. Seul le sorgho et le maïs pour certaines études, sont à la limite de la rentabilité énergétique, pour les autres cultures par contre il y a bien un effet de levier qui permet d'économiser les ressources fossiles. Les ratios sont les plus élevés pour les plantes cultivées dans les zones tropicales, là où précisément sur notre planète le rendement de production de biomasse est le plus fort (humidité et apport solaire important). Il y a donc une localisation géographique préférentielle de la production, non pas commandée par les hasards de la géologie, comme c'est le cas pour le pétrole au Moyen- Orient, mais par le climat. Remarquons que le gasoil et l'essence présentent des ratios légèrement inférieurs à 1 du fait des dépenses de transport et de raffinage.
LES AGROCARBURANTS DIMINUENT-ILS L'ÉMISSION DE GES PAR RAPPORT L'UTILISATION DE CARBURANTS FOSSILES ?
C'est la question centrale qui concentre toutes les controverses. Pour bien comprendre pourquoi, il faut évidemment dépasser la vision simpliste selon laquelle les GES ne seraient dus qu'aux dépenses d'énergie fossiles liées à la production des agrocarburants. En effet, le méthane, le protoxyde d' azote (issu des engrais) ainsi que le changement d'affectation des terres pour produire ces agrocarburants pèsent lourdement, et c'est ignoré dans la plupart des études, y compris dans les critères européens, le bilan de la FAO et de l'AIE en est un exemple : Les pertes dues au relâchement de carbone et de méthane initialement stockés par les écosystèmes détruits (forêt, tourbière, savane, herbage, culture vivrière..) et remplacés par des terres pour produire des agrocarburants, représentent une « dette carbone » équivalent à 48 ans d'économie de GES qu'engendrerait théoriquement une culture de maïs-éthanol. Dans le cas d'une conversion d'une partie de la forêt amazonienne en des champs de colza-éthanol, il faudra attendre 300 ans pour revenir à l'équilibre, 400 ans dans le cas d'une conversion de forêts tropicales en des plantations de palmiers à huile en Indonésie et Malaisie...On le voit, tous ces délais dépassent largement les échéances invoquées par le GIEC concernant l'urgence des mesures à prendre pour préserver le Climat (2050).
En Europe du fait des réglementations limitant la transformation de prairies ou forêts en nouvelles terres agricoles, on a plutôt le cas de substitutions de cultures de denrées alimentaires par des cultures d'agrocarburants. Cependant, avec l'actuelle mondialisation du marché agricole et le libre échange, cela provoque indirectement un changement d'affectation des terres en dehors d'Europe : les réductions de superficies consacrées aux blés, soja et maïs alimentaires dans les pays du Nord (ou Brésil, Argentine) se traduisent dans le Sud par la mise en culture de nouvelles terres initialement en friche ou par des destructions de forêts tropicales.Un exemple : les seules exigences européennes d’ici 2020 d'incorporer 10 % d'éthanol et de biodiesel dans tous les carburants, vont provoquer une extension des terres cultivées supplémentaires de 69 000 km2 (la surface de la Belgique ou l'équivalent de toutes les terres arables de la Grande-Bretagne...). La conversion de ces terres relâcherait de 27 à 56 millions de tonnes de CO2 : ainsi l'impact serait de 81 à 167 % plus néfaste en termes de GES que si on utilisait directement les carburants classiques ou, dit plus simplement, l'équivalent de l'émission en GES de 26 millions de véhicules supplémentaires en circulation pendant 20 ans.
Autre facteur sous estimé : l'émission de protoxyde d'Azote (N2O), gaz au pouvoir réchauffant 300 fois plus important que le CO2 : c'est dire l'importance cruciale d'une évaluation la plus exacte possible de ces rejets liés à l'utilisation d'engrais azotés. Difficile à évaluer car il nécessite une traçabilité de la vie des molécules au delà des émissions directes : cela suppose une connaissance très fine du cycle de l'azote (cycle aussi important en science de l'écologie que le cycle de l'eau par exemple). Avec un coefficient d'émission de 1 % jusqu'ici admis, ce gaz annulerait de 20 % les réductions de GES des agrocarburants. Cependant des études récentes montrent qu'on serait plus proche de 3 % voire 5 % ce qui disqualifierait les agrocarburants dès lors qu'ils nécessiteraient l'utilisation d'engrais azotés.
Pour une étude plus large des atteintes à l'environnement, il faudrait inclure les pollutions dues aux engrais, pesticides et la forte consommation en eau de ces cultures : 9 000 litres d'eau sont par exemple nécessaires pour produire un seul litre d'agro-diesel à base de soja (4 000 litres pour le cas de la canne à sucre ou du maïs). L'impact sur la biodiversité, évidente dans le cas de destructions de forêts tropicales, est tout aussi réel dans le contexte Européen avec des monocultures et une pression chimique sur les terres qui les vident de toutes leurs richesses biologiques.
Enfin, beaucoup d'espoirs sont portés sur les agrocarburants de 2e génération : le rendement énergétique serait supérieur d'un facteur 10 en moyenne, par rapport à la première génération, du fait du progrès que constitue la possibilité de décomposer la plante entière pour fabriquer les agrocarburants (graine et tige contre graine seulement aujourd'hui). Mais le procédé reste encore expérimental et ne règle pas tous les problèmes précités.
Texte d'AMAR BELLAL est ingénieur, membre de la commission écologie du PCF.
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Par Pcautunois le 10 Mai 2011 à 16:27
Passage d’un nouveau train de déchets radioactifs
Selon « Sortir du nucléaire », le convoi contient des déchets usés en provenance d’Italie. Le réseau dénonce un transport à haut risque et conseille de s’éloigner de la bordure du quai.
«Un train transportant du combustible usé italien hautement radioactif devrait quitter l’Italie pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche). En France, il traversera 12 départements (La Savoie, l’Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d’Or, l’Yonne, la Seine-et-Marne, l’Essonne, le Val-de-Marne, les Yvelines, l’Eure, le Calvados et la Manche), et empruntera une fois de plus les voies du RER en région parisienne, pendant les heures de pointe. Une fois arrivés au terminal de Valognes, ces déchets seront acheminés par la route à l’usine Areva de La Hague pour y être — selon le terme employé par l’industrie — ‘‘traités’’. Ces déchets devraient retourner en Italie probablement entre 2020 et 2025, où aucune solution n’existe pour les accueillir. » Le site du réseau « Sortir du nucléaire » livre l’information. « Un transport à haut risque » selon l’association. « Hautement radioactif, le combustible usé, composé majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium, dégage énormément de chaleur. Les rayonnements radioactifs “gamma” émis par les conteneurs “castor” se propagent à plusieurs dizaines de mètres du wagon et exposent à des radiations ionisantes les personnes situées à proximité, entraînant un risque pour les riverains et les cheminots. », précise le communiqué commun de « Sortir du nucléaire », RNA (Italie) et Sud rail.
Ils conseillent de se tenir éloignés du convoi et incitent les cheminots à exercer leur droit de retrait en cas d’intervention. À Ambérieu notamment. Le train s’y arrête près de six heures. « Le temps de procéder à mi-parcours aux changements d’équipes et d’absorber les retards pour être sûr d’arriver à l’heure à Valognes », explique un porte-parole de Sud rail Paris.
Y aura t-il des manifestations comme ce fut le cas le 7 février ? Pas sûr. La nouvelle semble avoir pris de court les écologistes et les anti-nucléaires.
M. D.Communiqué de presse du 09/05/2011
Un nouveau train de déchets hautement radioactifs s'apprête à traverser la France - Horaires et informationsUn nouveau train de déchets hautement radioactifs s'apprête à traverser la France - Point presse devant la gare RER de Versailles Chantier, mardi 10 mai 2011 à 06h15Suite au communiqué de presse commun au Réseau “Sortir du nucléaire“, RNA (Rete Nazionale Antinucleare) et au syndicat SUD - Rail diffusé en fin de semaine dernière :
- AREVA s'est vu dans l'obligation de confirmer qu'un transport de combustibles usés en provenance d'Italie était bien en préparation ;
- Nous avons été informés que ce seront deux conteneurs de combustibles usés qui seront transportés ;
- Plusieurs rassemblement seront organisés sur le trajet en Italie et en France. A ce titre, trois grandes mobilisations sont prévues toutes la nuit en Italie (à Chivasso, à Avigliano et à Vercelli). Il semble qu'en réaction, les autorités italiennes aient décidé de dévier le train, qui pourrait passer par Alessandria.
- Plusieurs droits d'alerte ont été déposés par des cheminots du syndicat Sud-Rail, membres des CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) - Le droit d’alerte, en droit du travail, est une prérogative donnée par l’article L231-9 du Code du travail aux membres du Comité d’hygiène et de sécurité d’une entreprise leur permettant de prendre l’initiative d’informer l’employeur sur l’imminence d’un danger menaçant gravement la sécurité des travailleurs d’un chantier ou d’un atelier.
Vous trouverez ci-dessous ce communiqué commun, ainsi que les horaires du convoi, donnés à titre indicatif. Il ne s'agit pas des horaires officiels mais d'une simulation réalisée à partir des horaires précédents et des observations de passage du dernier convoi.
Vous pouvez également retrouver toutes les informations relatives à ce transport de combustibles usés sur la page suivante (horaires, note de la Criirad, lettre envoyée à l'ASN et l'IRSN...):
http://groupes.sortirdunucleaire.org/Transport-de-dechets-radioactifsDès demain, vous pourrez également suivre en direct sur cette page l'avancée du train, ainsi que sur le twitter du Réseau "Sortir du nucléaire":
http://twitter.com/#!/sdnfrEnfin, pour suivre en direct les actions en Italie, nous vous invitons à consulter le lien suivant:
http://www.livestream.com/nonukesCordialement,
Le Réseau "Sortir du nucléaire"--------------------------------------------------------------------------------
Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 874 associations agréée pour la protection de l'environnement
http://www.sortirdunucleaire.org/Communiqué de presse commun au Réseau “Sortir du nucléaire“, RNA (Rete Nazionale Antinucleare) et au syndicat SUD - Rail – 06 mai 2011
Un nouveau train de déchets hautement radioactifs s'apprête à traverser la FranceNouveau transport de déchets hautement radioactifs de l'Italie vers La France : faisant fi de la catastrophe de Fukushima, les Etats européens reprennent leur trafic de déchets nucléaires : une fois encore, nucléaire et démocratie ne font pas bon ménage....
Entre le 8 et le 10 mai prochains, un train transportant du combustible usé italien hautement radioactif devrait quitter l'Italie pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche). En France, il traversera 12 départements(1), et empruntera une fois de plus les voies du RER en région parisienne, pendant les heures de pointe. Une fois arrivés au terminal de Valognes, ces déchets seront acheminés par la route à l'usine AREVA de La Hague pour y être - selon le terme employé par l'industrie - "traités". Ces déchets devraient retourner en Italie probablement entre 2020 et 2025, où aucune solution n'existe pour les accueillir.Un transport à haut risque
Hautement radioactif, le combustible usé, composé majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium, dégage énormément de chaleur. Comme tout transport de matières radioactives, ce convoi montre des risques en termes de sûreté et de sécurité, notamment du fait de la concentration des déchets dans les wagons. Il ne permet pas non plus d’éviter les zones urbaines.
Les rayonnements radioactifs “Gamma“ émis par les conteneurs “CASTOR“ se propagent à plusieurs dizaines de mètres du wagon et exposent à des radiations ionisantes les personnes situées à proximité, entraînant un risque pour les riverains et les cheminots. La réglementation sur le transport des matières radioactives autorise des débits de dose pouvant aller jusqu’à 2 milliSievert par heure au contact du wagon, soit un niveau de radiation environ 20 000 fois supérieur à la radioactivité naturelle(2).Un transport tenu secret
Malgré ces risques, les autorités ne fournissent aucune information sur ce type de transports, et taisent leur dangerosité pour les riverains, la population et les salariés concernés. Certains services de l'Etat et les collectivités et élus locaux, qui devraient être formés et avertis pour pouvoir réagir et mettre en œuvre un plan d'urgence en cas de problème, sont maintenus dans l'ignorance.
Le Réseau "Sortir du nucléaire", RNA et SUD-Rail tiennent à rappeler qu'il est conseillé aux agents et au public de se tenir éloignés d'un convoi hautement radioactif stoppé en gare, et incitent les cheminots à exercer leur droit de retrait en cas d’intervention sur ces convois.Un transport inutile
L'industrie nucléaire produit chaque année des tonnes de déchets dont on ne sait que faire(3). Certains pays étrangers, dont l'Italie, envoient le combustible usé issu de leurs centrales à l'usine AREVA de La Hague pour qu'il y soit “traité“ : l'Hexagone est ainsi régulièrement traversé par ces déchets.
Pourtant, loin d'être une solution, le “traitement“ des déchets engendre des risques et des transports supplémentaires. Il contamine de manière irréversible la pointe du Cotentin en rejetant des effluents chimiques et radioactifs dans l'eau et l'environnement. Il est de surcroît inutile : le traitement à l'usine de La Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets, mais il augmente au contraire leur volume. Ainsi, pour une tonne de matière retraitée, environ 65 m3 de déchets sont produits.Un transport illégal ?
Ces transports de déchets italiens ont été autorisés par un accord entre les gouvernements français et italien(4). Dans le cadre d'un contrat conclu entre AREVA et la société italienne SOGIN (Société de gestion des installations nucléaires), AREVA doit traiter à l'usine de La Hague 220 tonnes de combustibles à base d'uranium et 15 tonnes de combustibles MOX (oxydes mixtes d'uranium et de plutonium) issus des réacteurs italiens en démantèlement.
Or, les délais de retour en Italie (entre 2020 et 2025) de ces déchets ne semblent pas justifiés techniquement, alors que cette justification est un des critères imposés par la réglementation en vigueur. L'ASN, dans une note d'information du 18 décembre 2007(5), avait d'ailleurs tenu « à rappeler publiquement ses réserves » sur la légalité de cet accord.
Le Réseau "Sortir du nucléaire", la Rete Nazionale Antinucleare et le syndicat SUD-Rail appellent à une mobilisation tout au long du trajet et maintiennent leur position : le nucléaire ne peut être ni propre, ni sûr, et il n'existe aucune solution viable et pérenne pour ses déchets.Contacts presse :
Philippe Guiter - SUD-Rail : 06 28 94 82 99
Laura Hameaux - Réseau "Sortir du nucléaire" - attention nouveau numéro : 06 58 02 87 22
Opale Crivello - Réseau "Sortir du nucléaire" - attention nouveau numéro : 06 64 66 0123(1) La Savoie, l'Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d'Or, l'Yonne, la Seine-et-Marne, l'Essone, le Val-de-Marne, les Yvelines, l'Eure, le Calvados et la Manche.
(2) En 1998, le laboratoire de la CRIIRAD a mesuré, à 50 mètres d’un wagon transportant du combustible irradié, un flux de radiation gamma nettement supérieur à la normale. Le débit de dose gamma neutrons était plus de 500 fois supérieur au niveau naturel, à 1 mètre du wagon. Comme l'a régulièrement rappelé la Criirad, la réglementation autorise ainsi la circulation, en des lieux accessibles au public, de wagons dont le niveau de radiation au contact peut être si importante, qu’en seulement 30 minutes de présence, un individu peut recevoir la dose maximale annuelle admissible pour le public. Voir la note CRIIRAD N°11-20 Risques liés au transport des combustibles irradiés, Valence, 8 février 2011 : http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/trains_italiens/risques_transport.html(3) 1 200 tonnes par an, uniquement pour la France.
(4) Cet accord a été signé le 24 novembre 2006 et ratifié par le décret n° 2007-742 du 7 mai 2007, voir http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000649178&dateTexte
(5) http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2007/Transport-de-combustibles-uses-italiensHoraires du transport (donnés à titre indicatif et susceptibles de modification)
Italie
09 mai 2011
- 2h00 Vercelli
- 2h48 Torino
- 3h08 Collegno
- 3h14 Alpignano
- 3h22 Rosta
- 3h29 Avigliana
- 3h35 Sant'Ambrogio
- 3h37 Condove-Chiusa
- 3h41 Sant'Antonino-Vaie
- 3h45 Borgone
- 3h48 Bruzolo
- 3h52 Bussoleno
- 3h59 Meana
- 4h05 Chiomonte
- 4h08 Exilles
- 4h13 Salbertrand
- 4h18 Oulx-Cesana-Cl.
- 4h22 Beaulard
- 4h26 Bardonecchia
- 4h50 Modane - frontièreFrance
- 8h00 Modane, Savoie
- 8h19 Saint-Michel-De-Maurienne, Savoie
- 8h30 Saint-Jean De Maurienne, Savoie
- 8h42 Saint-Avre, Savoie
- 8h51 Epierre, Savoie
- 8h57 Aiguebelle, Savoie
- 9h06 Saint Pierre D'Albigny, Savoie
- 9h13 Montmelian, Savoie
- 9h22 Chambéry, Challes Les Eaux, Savoie
- 9h31 Aix Les Bains, Savoie
- 9h44 Vions, Savoie
- 9h50 Culoz, Ain
- 9h58 Virieu-Le-Grand, Ain
- 10h15 Tenay, Ain
- 10h19 Saint Rambert-En-Bugey, Ain
- 10h27 Ambérieu-En-Bugey, Ainou
- 12h00 Modane, Savoie
- 12h19 Saint-Michel-De-Maurienne, Savoie
- 12h30 Saint-Jean De Maurienne, Savoie
- 12h42 Saint-Avre, Savoie
- 12h51 Epierre, Savoie
- 12h57 Aiguebelle, Savoie
- 13h06 Saint Pierre D'Albigny, Savoie
- 13h13 Montmelian, Savoie
- 13h22 Chambéry, Challes Les Eaux, Savoie
- 13h31 Aix Les Bains, Savoie
- 13h44 Vions, Savoie
- 13h50 Culoz, Ain
- 13h58 Virieu-Le-Grand, Ain
- 14h15 Tenay, Ain
- 14h19 Saint Rambert-En-Bugey, Ain
- 14h27 Ambérieu-En-Bugey, AinPuis
- 20h10 Ambérieu-En-Bugey, Ain
- 20h19 Pont D'Ain, Ain
- 20h25 Bourg En Bresse, Ain
- 20h36 Beny, Ain
- 20h46 Saint Amour, Jura
- 21h03 Louhans, Saône-et-Loire
- 22h00 Perrigny-Gevrey, Côte d'Or
- 22h40 Plombières-Lès-Dijon, Côte d'Or
- 22h48 Malain, Côte d'Or
- 22h57 Blaisy-Bas, Côte d'Or
- 23h24 Ménétreux-Le-Pitois, Côte d'Or
- 23h36 Montbard, Côte d'Or
- 23h45 Aisy-Sous-Thil, Côte d'Or
- 23h56 Nuits, YonneLe 10 mai 2011
- 0h29 Tonnerre, Yonne
- 0h47 Saint-Florentin, Yonne
- 1h02 Migennes, Yonne
- 1h36 Sens, Bourgogne
- 1h56 Montereau-Fault-Yonne, Seine-et-Marne
- 2h18 Héricy, Seine-et-Marne
- 2h29 Melun, Seine-et-Marne
- 2h33 Le Mée-Sur-Seine, Seine-et-Marne
- 2h36 Cesson, Seine-et-Marne
- 2h39 Savigny-Le-Temple, Seine-et-Marne
- 2h42 Lieusaint, Seine-et-Marne
- 2h45 Comps-La-Ville, Seine-et-Marne
- 2h48 Boussy-Saint-Antoine, Essonne
- 2h49 Brunoy, Essonne
- 2h51 Yerres, Essonne
- 2h52 Montgeron, Essonne
- 2h57 Villeneuve-Saint-Georges
- 5h37 Vigneux-Sur-Seine, Essonne
- 5h38 Juvisy-Sur-Orge, Essonne
- 5h49 Savigny-Sur-Orge, Essonne
- 5h53 Epinay-Sur-Orge, Essonne
- 5h57 Balizy, Essonne
- 5h59 Chilly-Mazarin, Essonne
- 6h00 Longjumeau, Essonne
- 6h06 Massy, Essonne
- 6h11 Igny, Essonne
- 6h13 Bièvres, Essonne
- 6h16 Jouy-En-Josas, Yvelines
- 6h22 Les Loges-En-Josas, Yvelines
- 6h28 Versailles, Yvelines
- 6h32 Saint Cyr L'Ecole, Yvelines
- 6h35 Fontenay-Le-Fleury, Yvelines
- 6h39 Villepreux, Yvelines
- 6h41 Plaisir, Yvelines
- 6h48 Beynes, Yvelines
- 6h52 Mareil-Sur-Mauldre, Yvelines
- 6h53 Maule, Yvelines
- 6h57 Nézel, Yvelines
- 7h00 Epône, Yvelines
- 7h09 Mantes-La-Jolie, Yvelines
- 7h19 Ménerville, Yvelines
- 7h27 Bréval, Yvelines
- 7h33 Gilles, Eure-et-Loire
- 7h37 Bueil, Eure
- 7h58 Le Viel-Evreux, Eure
- 7h59 Evreux, Eure
- 8h04 Conches-En-Ouche, Eure
- 8h10 La Bonneville-Sur-Iton, Eure
- 8h15 Beaumont-Le-Roger, Eure
- 8h22 Serquigny, Eure
- 8h31 Bernay, Eure
- 8h46 Lisieux, Calvados
- 9h11 Mézidon-Canon, Calvados
- 9h21 Moult, Calvados
- 9h22 Frénouville, Calvados
- 9h23 Caen, Calvados
- 9h35 Bretteville-L'Orgueilleuse, Calvados
- 9h44 Audrieu, Calvados
- 9h54 Bayeux, Calvados
- 10h03 Le Molay-Littry, Calvados
- 10h13 Lison, Calvados
- 10h24 Carentan, Calvados
- 10h36 Chef-Du-Pont, Calvados
- 10h46 Valognes, CalvadosLien permanent vers ce communiqué: http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=799
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Par Pcautunois le 22 Avril 2011 à 22:01
La disparition des abeilles confirmée
de : Charles-Antoine Rouiller
vendredi 22 avril 2011 (18h47)Un rapport de l’ONU tire la sonnette d’alarme devant « l’effondrement » mondial des colonies.
Le rapport (Trouble mondial des colonies d’abeilles et autres menaces pour les insectes pollinisateurs) souligne les risques économiques.
Un rapport de l’ONU publié le 10 mars 2011 confirme que le nombre d’abeilles dans les ruches s’effondre dans le monde entier.
Cette tendance est notamment préoccupante pour l’agriculture, car les abeilles sont l’un des principaux insectes pollinisateurs. Donc moins d’abeilles signifie moins de récoltes.
Le rapport du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (UNEP) estime la valeur du service écologique que rendent ainsi les abeilles à l’agriculture de 22,8 à 57 milliards d’euros, soit 32 à 78 milliards $ Can.
« Sur les 100 types de récoltes qui fournissent 90 % des aliments mondiaux, plus de 70 % sont pollinisées par les abeilles. », précise Achim Steiner, le Directeur général du PNUE.
Les scientifiques évoquent à présent un « Trouble de l’effondrement d’une colonie » (Colony Collapse Disorder ou CCD) pour expliquer les baisses soudaines dans les ruches, un syndrome dont les origines seraient multi-factorielles. Le CCD ne provoquerait pourtant que 7 % de ces pertes. La disparition des reines serait plus courante (dans 25 % des cas).
Ce déclin des colonies d’abeilles a commencé en Europe dès 1965 mais les apiculteurs ont rapporté une hausse de la mortalité plus marquée à partir de 1980.
En Amérique du Nord, une première baisse s’est amorcé dans l’après-guerre. Un second recul marqué s’est ensuite produit à partir de 1982. Une mite parasite venue d’Asie serait responsable de cette nouvelle baisse.
Au bout du compte, le document tire la sonnette d’alarme en soulignant que ce déclin des abeilles pourrait bien n’être qu’un canari dans la mine de charbon. Cette alerte devrait amener les êtres humains à une réflexion sur l’importance de la nature dans notre monde en ce début de XXIe siècle, suggère Achim Steiner, le Directeur général du PNUE.
« Les êtres humains se sont fabriqué l’illusion qu’au XXIe siècle, ils ont la capacité technologique de ne plus dépendre de la nature. Les abeilles soulignent la réalité que nous sommes plus dépendants des services de la nature, et non moins, dans un monde qui approche des 7 milliards de personnes. »
Le rapport du PNUE intitulé Global honey bee colony disorders and other threats to insect pollinators (Trouble mondial des colonies d’abeilles et autres menaces pour les insectes pollinisateurs) n’a été publié qu’en anglais. Il s’inscrit dans une série de documents identifiant les questions émergentes importantes.
Aux États-Unie, une baisse marquée du nombre d’abeilles intervient après 1982, suite à l’introduction d’une mite parasite venue d’Asie. Source : PNUE Les fortes baisses du nombre d’abeilles dans le monde sont liées à la mite Varroa. Source : PNUE
http://carouyer.com/Envt-La_disparition_des_abeilles_confirmee.html
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Par Pcautunois le 16 Avril 2011 à 15:51
Week-end de mobilisation contre les gaz de schiste
Les collectifs contre les explorations de gaz et d'huile de schiste se mobilisent ce week-end contre les prospections. Toutes les mobilisations ici.
La Coordination nationale des collectifs contre la prospection et l’exploitation du gaz et de l’huile de schiste a décrété les journées du 15, 16 et 17 avril 2011 journées de mobilisation sur tous les territoires concernés par les permis de prospection accordés par le Ministère de l’Ecologie en mars 2010, mais aussi dans les régions visées par d’autres permis à l’étude actuellement.
Le gouvernement français a été contraint de reculer face à la mobilisation de la grande majorité des habitants et des élus de ces territoires : il a suggéré aux industriels une pause pour tenter de calmer le jeu, a confié une mission chargée d’« expertiser » l’impact de cette nouvelle fuite en avant industrielle au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et enfin, il a annoncé en fin de semaine dernière l'examen en urgence d'un projet de loi.
Si la coordination nationale se félicite des déclarations du gouvernement, elle attend avec impatience l'abrogation de la totalité des permis signés (Région Parisienne et sud de la France) et l'abandon de tous les permis en attente de signature.
Ce week-end est l’occasion de maintenir notre mobilisation et de manifester notre refus de l’exploration de gaz et huile de schiste.
Les dates et lieux des mobilisations en France :
- Le samedi 16 avril :
--> Meaux (Ile-de-France) : Rassemblement place de l'Europe devant la sous-préfecture puis cortège
--> Rousson (Gard) : Festival multiculturel (Conférences, ateliers, animations musicales)
--> Donzère (Drôme) : à partir de 12h pique nique et ateliers d'info (aire de repos de Combelonge - carrefour RN7 / D541) puis marche et rassemblement à la mairie de M. Besson (Ministre de l'énergie et maire de Donzère)
--> Lyon (Rhône) : On en parle dans la rue: Information sur les marchés
- Le dimanche 17 avril :
--> Cahors (Lot) : rassemblement et cortège à partir de 15H
--> Nant (Aveyron) : pique nique puis cortège au fil de l'eau, à partir de 12H sur la place du village
--> Blyes (Ain) : Caravane Stop gaz de schiste dans l'Ain et ailleurs, départ 9h30 de Meximieux (centre commercial) convergence à Blyes dès 12H face Mairie
--> Marseille (Bouche-du-Rhône) : Rassemblement à 10h quai de la Fraternité (quai des Belges)
Communiqué de la Coordination nationale des collectifs contre l'exploration de gaz et d'huile de schiste
- A lire: L'Ardèche se mobilise contre les gaz de schiste
- A lire aussi
Gaz de schiste: la fracturation des roches et ses dangers
Longtemps inaccessible pour des raisons techniques, le gaz de schiste fait figure d’aubaine pour les exploitants d’hydrocarbures en quête de nouveaux gisements. Comme les États-Unis, la France compte sur l’opportunité de réduire sa dépendance énergétique, laquelle lui a coûté plus de 9 milliards d’euros d’importations en 2009. Lire la suite...
- A lire enfin:
Le code minier fait la part belle aux industriels
Le 19 janvier, le gouvernement adoptait une ordonnance visant à réformer le Code minier. Une manipulation scélérate, selon ceux qui s'opposent aux gaz de schiste. Lire la suite...
- A voir aussi: Clip de mobilisation des opposants aux gaz de schiste aux Québec
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Par Pcautunois le 14 Avril 2011 à 18:15
Il n’a échappé à personne, que depuis un peu plus d’un an et demi, le prix de l’energie n’en fini pas de grimper. Aucun secteur n’est épargné et c’est "du coup", un budjet "charges contraintes" pour les consommateurs domestiques, qui explose. C’est le gaz qui remporte la palme avec 21 % en un an. Les carburants à la pompe affolent les compteurs avec un gazole à 1,50 euros le litre en moyenne à Paris et 1,40 euros en province.Pour expliquer ce phenomène, le gouvernement continue à montrer du doigt les tensions internationales et estime qu’il n’est en rien responsable de cette situation.Malgré tout, il ne peut nier qu’il a une influence sur la fixation des prix. Pour preuve, l’annonce par le Premier Ministre d’un gel des prix du gaz jusqu’à l’élection présidentielle de 2012.
Déjà, en octobre dernier, il avait reporté l’augmentation de 5,2 % du 1er janvier au 1er avril pour causes d’élections cantonales. Pour INDECOSA-CGT, le principe d’une énergie chère est devenu un enjeu économique et politique majeur qui risque de boulverser notre vie quotidienne et pourrait engendrer à plus ou moins long terme une augmentation de la précarité.
L’approviosionnement et les ressources disponibles :
La France importe l’essentiel de son energie fossile, elle est donc dépendante des pays producteurs qui l’approvisionnent. Son approvisionnement en gaz est surtout axé sur les contrats dits à long terme (25 ans ) avec la Norvège, L’Algérie voire la Russie. L’avantage d’un tel procédé, est que cela permet de maintenir les prix d’achat de manière equilibrée. Les prix de marché sont plus volatiles et comme pour le pétrole cela relève du "casino permanent". Les consommateurs domestiques qui ont choisi de basculer dans le dérégulé, peuvent aussi bien avoir une baisse de prix significative une annèe et hausse considérable l’annèe d’après.De plus les prix internationaux du gaz suivent ceux du pétrole, ce qui souvent ne refléte pas la réalité puisque les quantités disponibles sont supérieures. En 2010 GDF-SUEZ a dû acheminer une grande quantité de gaz par Methanier en Chine pour écouler une partie de ses stocks. Que ce soit pour le gaz ou le pétrole, la molécule est achetée par les commerciaux au moment oû elle est la plus avantageuse pour l’entreprise. Pour INDECOSA-CGT, les grands groupes doivent jouer la transparence sur les stocks disponibles et la réalité du prix d’achat au fournisseur. L’application d’une taxe symbolique de 115 millions d’euros aux compagnies pétrolières et à la grande distribution est le meilleur moyen d’éviter tout débat autour des marges . On montre ainsi sa soit disante bonne volonté sans se découvrir.
Pour l’électricité, la couverture du territoire pose un réel problème. En effet des départements comme le var etles Alpes-Maritimes se trouvent au bout d’une seule ligne à haute tension. Pour ces deux départements la production d’électricité ne représente que 10 % de ce qui est consommé. Pour la Bretagne, le problème est sensiblement le même. Plutôt que permettre une couverture optimale de ces régions , on met en place une communication SMS pour que les usagers modèrent leur consommation.La seconde phase du processus est de contraindre les ménages par une tarification progressive. En cas de pic de consommation le prix du kwh sera plus elevé.
La fixation du prix
Le gouvernement à beau jeu de dire qu’il est un acteur mineur dans les augmentations de prix de l’energie de l’energie. Il joue un rôle actif dans l’ouverture des marchés à la concurrence avec comme conséquence immédiate un rattrapage sur les tarifs de marché européen. de plus il encourage à travers la oi NOME l’augementation des prix de l’énergie électrique d’origine nucléaire.
Pour l’essence, il récupère à travers les taxes une grande partie de la manne financière. Avec plus de 80 % de taxes, l’essence est la vache à lait de l’Etat. malgré tout nous devons faire une différence entre la TIPP qui alimente le budjet des régions et la TVA qui est un impôt de quotité qui ne tient pas compte des revenus des ménages. La deduction fiscale annoncée pour les personnes qui sont aux frais réels assujettis à l’impôt sur le revenu est une goutte d’eau dans l’océan qui ne résoudera rien que le fond , puisqu’une grande partie des ménages ne le payent pas faute de revenu suffisants .Malgré tout cela va permmettre au gouvernement de lancer un "signal" à une partie des 600 000 commerçants et artisans et 500 000 professions libérales dans la perspective des présidentielles de 2012. C’est avant tout une mesure mediatique et corporatiste! De son côté, INDECOSA-CGT réclame le gel des prix des carburants(mesure appliquée appliquée au moment de la guerre du golfe en 1990), le retablissement de la TIPP flottante et de la prime à la cuve pour les ménages les plus modestes.
Pour l’éléctricité et le gaz, nous voyons apparaître des impositions supplémentaires sans savoir réellement à quoi elles correspondent. Actuellement, nous payons déjà individuellement sur chaque facture, l’entretien des infrastructures à travers le Turpe (tarif d’acheminement), l’aide à la précarité energétique, les energies renouvelables dans le cadre de la contribution au service public de l’énergie. Bientôt nous paierons les compteurs communicants dans le cadre du tarif d’acheminement . En prélevant sytématiquement à la source, le gouvernement évite ainsi tout débat impopulaire et surtout s’affranchie des ses responsabilités en terme d’investissement. Aujourd’hui l’Etat demeure l’actionnaire principal d’EDF et les ponctions qu’il exerce sur les dividendes sont considérables. Il prive ainsi l’entreprise d’une partie de ses moyens pour entretenir les infrastructures comme les barrages, les centrales thermiques et nuclèaires. Pour inciter les consommateurs à faire des économies, les enteprises en lien avec les pouvoirs publics vont mettre en place progressivement des tarifs dits incitatifs. Les compteurs communicants vont servir à moduler les tarifs à distance avec des majorations durant les pics de consommation. Le gros problème, c’est que les premiers touchés vont être les petits revenus qui ne peuvent se chauffer qu’avec des radiateurs électriques et qui ne disposent pas d’énergies alternatives. Le cercle dit vertueux des économies d’énergie peut, si rien n’est fait , renforcer la précarité energétique.
Pour INDECOSA-CGT, la question que l’on doit se poser avant tout c’est si l’energie est un produit comme un autre ou si elle doit échapper aux intérêts privés ?
La catastrophe de Fukushima, la volatilité des cours mondiaux, l’épuisement de certaines ressources, la sepculation boursière, les conflits armés, la satisfaction besoins essenitielles à la vie courante démontrent qu’il n’y a pas d’autres alternatives que la maîtrise publique de l’energie.
Cela doit se traduire par la création d’un grand pôle public qui comprendrait l’ensemble des énergies qu’elles soient fossiles, renouvelables ou nuclèaires.
De : nono
jeudi 14 avril 2011
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Par Pcautunois le 22 Mars 2011 à 23:09
Le précédent du nuage radioactif de Tchernobyl n'incite pas à l'optimisme. Pourtant, l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) se veut rassurant. Les masses d'air contaminées lors de l'accident nucléaire survenu au Japon à la centrale de Fukushima, qui arrivent mercredi en France métropolitaine, ne présentent a priori aucun risque pour la population française.
La Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité), organisation indépendante, partage d'ailleurs le même avis. La distance séparant la France et le Japon, via les océans Pacifique et Atlantique, soit environ 15.000 km, rendent le risque négligeable. Il ne pourra sans doute même pas être mesuré par les détecteurs tant les quantités d'éléments toxiques seront faibles et aucune précaution particulière n'est donc requise. La Criirad promet cependant de réaliser des analyses détaillées pour fournir des données précises.
L'organisation fondée après l'accident de Tchernobyl, en 1986, où la France avait nié à tort le risque du nuage contaminé, reste toutefois prudente. "Le passage des masses d'air contaminées sur la France ne doit pas générer trop d'inquiétude. Cependant, compte tenu du manque crucial de données, la Criirad est contrainte de laisser certaines affirmations au conditionnel. Ceci devrait pouvoir être corrigé très rapidement", écrit-elle.
L'ASN se montre en revanche catégorique. "Les masses d'air très faiblement contaminées, avec des niveaux de l'ordre de 1.000 à 10.000 fois inférieurs à ceux relevés suite à l'accident de Tchernobyl, devraient atteindre mercredi la France métropolitaine sans aucune conséquence sur la santé des personnes", écrit l'Autorité de sûreté nucléaire.
De son côté, Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection à l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), estime qu'il n'y a aucune précaution particulière à prendre. "Les enfants peuvent sortir, c'est inutile de se précipiter dans les pharmacies pour demander des comprimés d'iode, on peut consommer l'eau", a-t-il dit lundi à la presse. Les autorités assurent que le contrôle des produits frais en provenance du Japon est opérationnel, mais les importations de fruits, légumes et algues sont interrompues pour le moment. L'IRSN a rapporté lundi que les doses de radioactivité mesurées sur les passagers français rentrant du Japon étaient extrêmement faibles et sans conséquence sur leur santé. "Les doses sont extrêmement faibles (...), en tant que spécialiste, je peux vous dire qu'on ne s'attend pas à des conséquences sanitaires sur les personnes qui ont été mesurées".
Le rejet d'iode dans l'atmosphère constitue le risque sanitaire le plus important pour la population en cas d'accident nucléaire. Respiré ou avalé, ce dernier se fixe sur la glande thyroïde et peut entraîner l'apparition de cancer. Si la période radioactive de l'iode est de huit jours, le césium a une durée de vie de plus de trente ans.
A lire:
- A voir: le système de surveillance officiel permettant de détecter instantanément l'augmentation de la radioactivité dans l'air est consultable sur le site internet de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Cliquez ici ou sur l'image
- A lire: De Fukushima à Miyako, aux côté des sinistrés. Les reportages du quotidien communiste Akahata, partenaire de L'Humanité
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Par Pcautunois le 1 Mars 2011 à 22:35Ecologie : pour sauver la planète, les petits gestes ne suffisent pas
Deux ouvrages, aux Etats-Unis et en France, montrent les limites des efforts individuels, et prônent une rupture avec le capitalisme. Sortir du capitalisme pour sauver la planète, c'est dans l'air des deux côtés de l'Atlantique. Mais là où les Américains prennent des précautions de sioux pour ne pas être accusés de communisme, les Français n'ont pas ces pudeurs : ils osent volontiers les mots «utopie», «coopérative» et autres «rapports de classe». Par Hélène Crié-Wiesner
Deux auteurs, l'un français, l'autre états-unien, représentent ce courant qui a pris une ampleur inattendue avec l'emballement de la crise actuelle. Tous deux théorisent les fondations du nouveau monde nécessaire, qui ferait presque totalement table rase de l'actuel. Encore que l'Américain soit un peu moins radical, question de contexte historique sans doute.
James Gustav Speth, doyen à l'université Yale de la School of Forestry and Environmental Studies, a publié en 2008 "The Bridge at The Edge of The World : capitalism, the environment, and crossing from crisis to sustainability". Traduction approximative : "Le Pont du bout du monde : le capitalisme, l'environnement, et le passage de la crise vers la durabilité." Gus Speth y pose notamment la question suivante : "Comment expliquer ce paradoxe ? La communauté de ceux qui se soucient de l'environnement -à laquelle j'ai appartenu toute ma vie- ne cesse de grandir, de se sophistiquer et d'accroître son influence, elle lève des fonds considérables, et pourtant, les choses vont de pire en pire."
«Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme»Hervé Kempf, dont j'ai déjà évoqué l'ouvrage "Comment les riches détruisent la planète" (2007), publie cette semaine une suite à ce premier opus déjà traduit en quatre langues "Pour sauver la planète, sortez du capitalisme". Kempf y reprend des éléments de sa démonstration initiale, et expose sa méthode, analogue à celle de son confrère américain, mais en tournant moins autour du pot : "Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l'économie n'est pas reine mais outil, où la coopération l'emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit."
Dit comme ça, c'est presque bateau, mais le livre de Kempf, court et facile à lire, est un concentré d'efficacité démonstrative. Il n'assomme pas le lecteur avec le détail de la catastrophe écologique mondiale en cours, celle-ci étant censée lui être déjà plus ou moins connue. Kempf rappelle les origines de la dérive qui nous a entraînés dans ce pétrin : "Dans “Comment les riches détruisent la planète”, j'ai décrit la crise écologique et montré son articulation avec la situation sociale actuelle, marquée par une extrême inégalité. (…) J'ai résumé l'analyse du grand économiste Thorstein Veblen. Pour celui-ci, l'économie des sociétés humaines est dominée par un ressort, “la tendance à rivaliser -à se comparer à autrui pour le rabaisser". Le but essentiel de la richesse n'est pas de répondre à un besoin matériel, mais d'assurer une "distinction provocante", autrement dit d'exhiber les signes d'un statut supérieur à celui de ses congénères. (…) Cela nourrit une consommation ostentatoire et un gaspillage généralisé.”
A l'origine de la catastrophe écologique, des dérives individualistes
Dans ce nouveau livre, Kempf laisse un peu tomber les super riches -il leur a déjà réglé leur compte- pour nous enfoncer, nous, gens ordinaires souvent plein de bonne volonté, le nez dans notre caca. En gros, au cours de trente dernières années, le capitalisme a exacerbé l'idéologie individualiste au plus haut point, “en valorisant à l'extrême l'enrichissement et la réussite individuelle au détriment du bien commun”.
Kempf déniche les dérives individualistes du capitalisme là où on n'aurait pas forcément pensé à les y voir, ni surtout à les lier aux dégâts écologiques : dans le délitement des liens familiaux, la pornographie, le trafic d'êtres humains, le remplacement du politique et de l'action collective par la psychologie à toutes les sauces… “Car pour la personne à qui l'on répète sans arrêt que sa vie ne dépend que d'elle et que les liens sociaux sont d'importance secondaire, la satisfaction se trouve d'abord dans la satisfaction matérielle : elle est source de plaisir -un plaisir qu'on ne trouve plus dans l'interaction et le partage avec les autres.”
Gus Speth est sur la même longueur d'onde qu'Hervé Kempf, mais il le dit à sa manière, politiquement correcte, soucieuse de ne pas froisser la sensibilité des gens qui s'impliquent avec cœur, dans son pays, pour faire évoluer les politiques publiques et leur propre vie.
Gus Speth balaie les conclusions naïves d'Al Gore
Il leur démontre gentiment que la technologie, la science, le progrès technique, dont les Etats-Unis sont si fiers d'être souvent leaders, ne suffiront pas à restaurer l'état de la planète, ni à assurer à l'humanité le train de vie dont les pays riches se prévalent. En gros, il balaie l'assurance donnée par Al Gore à ses concitoyens dans son film “Une vérité qui dérange”. L'ex-vice-président explique, dans qu'avec un peu de bonne volonté individuelle et beaucoup de technologies nouvelles, on peut inverser le cours de choses. Speth estime que cette approche est dépassée : “La situation requiert des changements plus profonds et plus systémiques que l'approche environnementale en vigueur aujourd'hui. On doit complètement changer le système.”
Hervé Kempf ménage encore moins ses lecteurs. Pour lui, les fameuses technologies vertes dont on nous rebat les oreilles, nous promettant grâce à elles le retour de la croissance (verte, la croissance ! ), sont plus dangereuses qu'utiles à la bonne santé de la planète. Non pas intrinsèquement (c'est toujours mieux de produire de l'électricité avec du vent qu'avec du charbon), mais parce que pour Areva, Suez, EDF, Endesa, E.ON, Enel, etc., il n'y a aucun changement de modèle énergétique en jeu, seulement une opportunité à saisir dans la compétition en cours entre grands producteurs. Le mot d'ordre reste : produire.
Les conseils écolos se situent toujours du point de vue de l'individu
Kempf massacre la «bien-pensance écologique, nichée dans les détails», qui a contaminé les plus fervents écolos : "Tous les guides expliquant comment vivre en “vert” se situent du point de vue de l'individu, jamais du collectif. (…) “Je me préserve des grosses chaleurs”, “je réutilise mes objets”, “je refuse les traitements chimiques”, “je démarre en douceur”, etc… Etre consom'acteur, chez Nature et Découvertes, invite à “consommer engagé”, puisque “consommer = voter”, et range les actions entre “ma cuisine”, “ma trousse de toilette”, “mon garage”, “mon atelier'… EDF, dans son guide ‘E = moins de CO2’, range l'univers entre ‘ma planète’ et ‘ma maison'. (…). Dans le paradis capitaliste, il suffit que nous fassions les bons gestes pour "la planète", et "les politiques et les industriels suivront".
Gloups. A quoi ça sert de faire des efforts si on est tellement ridicule ? Kempf et Speth sont en accord sur ce point : seule l'action collective, massive, stratégiquement concertée, a des chances d'inverser la tendance. "Je ne suis pas en train de vous dire : Arrêter de recycler"’, écrit Gus Speth, "mais je dis : Bâtissez un mouvement collectif’, et confrontez la consommation avec une nouvelle éthique d'autosuffisance".
Un mouvement de fond en cours aux Etats-Unis
Kempf est encore plus offensif : "Chacun, chaque groupe, pourrait dans son coin réaliser son bout d'utopie. Il se ferait sans doute plaisir, mais cela ne changerait pas grand-chose au système, puisque sa force découle du fait que les agents adoptent un comportement individualiste. (…) L'enjeu n'est pas de lancer des alternatives. Il est de marginaliser le principe de maximisation du profit en plaçant la logique coopérative au cœur du système économique."
J'ai choisi d'insister davantage sur le livre d'Hervé Kempf pour trois raisons : il sort le 8 janvier en librairie ; il contient de nombreux exemples français et européens plus parlants pour le lecteur que ceux pris dans le contexte culturel américain ; enfin, il aborde de front la question des inégalités sociales, dans un langage plus brusque qui me convient mieux. C'est purement personnel.
En revanche, l'approche de Gus Speth est d'autant plus remarquable qu'elle accompagne un mouvement de fond en cours aux Etats-Unis. Quelque chose qui s'apparente aux expériences alternatives écolos de certaines communautés des années 70, sauf qu'aujourd'hui, leurs acteurs n'ont pas la prétention de vivre en marge du système. Ils vivent dedans, autrement, avec moins, volontairement beaucoup moins. Je reviendrai bientôt sur ce sujet des "volontaires de la simplicité", qui commence à passionner la presse nationale. En attendant, on peut lire ce reportage paru dans le numéro de janvier de O, le magazine d'Oprah Winfray.
► Pour sauver la planète, sortez du capitalisme d'Hervé Kempf - éd. du Seuil - 14€.
► The Bridge at The Edge of the World de James Gustave Speth - Yale University
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Par Pcautunois le 21 Février 2011 à 19:34
Le département est au cœur d’une zone convoitée par Total et GDF Suez, qui y ont déjà investi 39 millions d’euros. Élus, population, syndicalistes ou défenseurs de la nature se dressent contre l’opacité de décisions bénéficiant à ces grands groupes.
Villeneuve-de-Berg (Ardèche), envoyée spéciale.
Il suffit d’avancer pour la voir. À chaque rond-point, elle est là, peinte sur un calicot ou inscrite au marqueur sur des bouts de carton plantés entre les pattes de statuettes communales à l’ordinaire si sages. Dans les rues, elle est là, scotchée sur un panneau entre deux annonces de concerts, ou bombée sur un drap sacrifié à la cause, suspendu à la clôture d’un jardin, devant le toboggan du petit. Elle y est également au café, près de l’église, posée à même le zinc, imprimée noir sur blanc dans le journal régional, dont les brèves locales témoignent de son omniprésence. Et elle y est encore sur le comptoir de la pharmacie du bas, où les signatures s’amoncellent au pied des pages jaune vif d’une pétition pétaradante. La dissidence a germé cet hiver à Villeneuve-de-Berg, comme l’enfant naturel de l’inquiétude et de la colère. « Non » : le mot ricoche dans les bouches autant que dans les écrits du village ardéchois et de ses 3 000 habitants.
Non aux gaz de schiste, dont l’État français a autorisé l’exploration par Total et GDF Suez dans les sous-sols du département, sans rien dire ou si peu, et en dépit de dangers potentiels pour l’environnement. C’est en tout cas ce qui s’entend, depuis un mois, dans le Sud ardéchois, où la résistance aux projets d’exploration d’hydrocarbures en grande profondeur enfle un peu plus chaque jour. Pas une semaine, depuis la mi-janvier, sans qu’une réunion publique ne se soit tenue dans un coin ou un autre. Huit cents personnes à Saint-Sernin, au moins 500 aux Vans, presque autant à Lussas et à Vallon-Pont-d’Arc où Pierre Rabhi était présent en invité d’honneur. Jeudi dernier, Villeneuve-de-Berg s’attendait à battre un record, avec 1 000 participants espérés à la rencontre qu’organisait la municipalité. « De mémoire d’élu, on n’a jamais vu une telle mobilisation citoyenne », note Claude Pradal, maire (PCF) de la petite commune. « Pas même contre les OGM », souligne-t-il comme d’autres, quand l’arrachage, en 2008, d’une plantation de maïs transgénique fait référence en matière de bataille. Celle qui s’est engagée cette fois paraît sans commune mesure. Un collectif départemental s’est constitué le 12 janvier, qui rassemble tous les partis de gauche (PS, PCF, PG, EELV, radicaux et alternatifs), syndicats de salariés et d’agriculteurs (Solidaires, Modef, Confédération paysanne), associations d’élus (Adecr) ou environnementales (Frapna, Vigie-Nature). Plusieurs villes ont déjà adopté des motions s’opposant aux forages. Le conseil départemental est appelé à le faire le 21 février. « Nous aurons l’unanimité à gauche », assure Dominique Buis, directeur adjoint du cabinet de Pascal Terrasse, président du département (PS), « et nous n’excluons pas de l’obtenir à droite ». Comme cela a été le cas au sein de l’Agence départementale du tourisme ou du parc régional des monts d’Ardèche. « Je ne connais personne qui accepte ce projet », résume Alain Ligné, directeur de la fédération départementale des chasseurs, elle aussi engagée dans la lutte. « S’en serait presque inquiétant pour le débat contradictoire. »
Bref, après le Larzac, l’Ardèche fronde contre le gaz de schiste, avec une force dont elle est elle-même à deux doigts d’être surprise. Si ce n’était le caractère de ses habitants, que l’on dit fermement attachés à leur terre et à leurs paysages, chéris comme un patrimoine sans prix. Si ce n’était, aussi, que c’est à Villeneuve-de-Berg que devrait se creuser le tout premier puits, prévu fin 2011, suivi de peu par un autre plus au sud, à Valvignères. C’est là, enfin, que devraient avoir lieu, dès 2012, les premières fracturations hydrauliques, sources de toutes les polémiques (lire ci-après). Venue d’outre-Atlantique, la technique est grande consommatrice d’eau. Elle est, surtout, utilisatrice de produits chimiques donnant corps aux pires angoisses en matière de pollution de l’eau et de conséquences pour la santé publique. Lubrifiants ou antigels, trichlorobenzène ou éther de glycol, les noms les plus anxiogènes circulent, dont on dit qu’ils seraient pour les uns cancérigènes, pour d’autres mutagènes. « Impossible d’en avoir la liste exhaustive, elle est protégée par le secret industriel », relève Yann Chauwin, directeur de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna, affiliée au réseau France Nature Environnement). « Mais on sait, grâce aux expériences québécoises ou états-uniennes, que ces produits sont hautement toxiques. »
Opacité : le maître mot résonne et attise les griefs, quand les projets ont été développés quasiment en secret. Accordés en mars dernier en toute discrétion par Jean-Louis Borloo, les permis de forer n’ont pas donné lieu à d’autres informations qu’une publication dans le Journal officiel. Pas un mot aux élus, ni aux associations. Pas une ligne dans les journaux locaux. « À moins de disposer d’une veille juridique, impossible de relever l’info », note Franck Brechon, maire de Saint-Étienne-de-Boulogne et président du parc régional des monts d’Ardèche. Si, en juillet, GDF Suez prend contact avec le Syndicat des eaux, les maires de Valvignères et de Villeneuve-de-Berg, eux, ne seront sollicités qu’en octobre. « Un ingénieur est venu nous voir pour nous présenter le document », raconte Claude Pradal, lequel avoue ne pas en avoir pris immédiatement la mesure. Les forages ne sont pas nouveaux en Ardèche, où près d’une soixantaine d’exploitations minières se sont succédé depuis le début du XXe siècle. Même remarque du côté des associations. « Nous avions ouï-dire de projets d’exploitation, reprend Yann Chauwin. Mais jusqu’en janvier, nous ne savions pas ce qu’était la “fragmentation hydraulique”. » Il aura fallu la curiosité de quelques-uns pour que ce que l’on nomme ici le “pot aux roses” soit découvert. Spéléologue averti, ingénieur et passionné de géologie, Guillaume Vermorel se penche sur le dossier dès la fin de l’été. Dans le Larzac, des élus d’Europe Écologie-les Verts (EELV) en font de même. En décembre, la presse commence à parler des gaz de schiste. Les suspicions explosent, en même temps qu’on découvre le film-choc Gasland, du documentariste Josh Fox sur les désastres induits par la fracturation hydraulique aux États-Unis. Animaux amaigris et pelés, habitants souffrant de neuropathies ou de cancers divers, colonies de poissons décimées, robinets qui s’enflamment : les images font mouche. Dès janvier, les premiers collectifs d’opposition au gaz de schiste se créent, dans le Larzac, puis en Ardèche.
Mais avant cela, le secret aura été bien gardé, dénoncent l’ensemble des élus locaux, qui parlent de déni de démocratie et envisagent d’en recourir au droit européen en se dotant d’avocats. Un déni stratégique, notent beaucoup. « Au-delà de deux ou trois mois, il n’est plus possible de recourir contre l’arrêté ministériel », reprend Franck Brechon, qui relève toutefois que la médaille à son revers. Car l’ombre n’aide pas à dissiper les craintes. « Le secret laisse forcément penser qu’il y a des choses à cacher. » Les maladresses, mensonges ou autres imprécisions aussi. Il y a trois semaines, répondant à une question de Pascal Terrasse devant l’Assemblée nationale, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Environnement, affirmait qu’il n’y aurait pas de fracturation hydraulique durant la phase d’exploration. « Or on découvre dans les documents de GDF Suez que la première est programmée en 2012 », s’empresse de souligner Yann Chauwin. « La ministre a aussi assuré que les techniques françaises étaient mieux sécurisées que les américaines », rappelle pour sa part Franck Brechon. Or, si Total et GDF Suez disposent du droit d’exploitation, c’est Schuepbach Energy qui apportera les techniques, société américaine associée à Halliburton (1) et dont le siège est à Dallas.
Plaidant l’enjeu de l’indépendance énergétique de la France et jurant qu’il ne s’agit, pour l’heure, que d’explorer le potentiel des sous-sols, et non de l’exploiter, le gouvernement autant que les pétroliers ont perdu toute crédibilité. Même la suspension des travaux pour six mois, annoncée la semaine dernière par la ministre face à la levée de boucliers, ne parvient pas à convaincre. Personne ne se dit dupe, ici, ni de la tentative d’endormissement ni de la finalité visée. Les entreprises ont déjà investi plus de 39 millions d’euros sur la zone d’exploitation ardéchoise, laquelle couvre 961 kilomètres carrés. Soit 42 000 euros au kilomètre carré. En comparaison, les 2 millions d’euros misés sur la zone dite de Nant (4 000 kilomètres carrés, à cheval sur l’Aveyron, le Gard et la Lozère, soit 600 euros au kilomètre carré) feraient presque fifrelin. Quoi qu’il en soit, note-t-on, de tels investissements ne se font pas sans quelque espoir de retour fructueux.
(1) Mis en cause dans le drame de la marée noire en Louisiane.
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