• Biodiversité ?

    450 euros d’amende pour diffusion de « légumes clandestins »

    Par Sophie Chapelle (5 juin 2013)

    « Légumes clandestins » ! L’inscription ironique figure sur les pancartes que des jardiniers et des consommateurs brandissent ce 4 juin sous les fenêtres de la direction régionale de la concurrence et de la consommation à Toulouse. Ils dénoncent la pression sur les petits producteurs qui commercialisent des variétés de légumes non inscrits au catalogue officiel (lire nos précédents articles). Quinze jours plus tôt, le 17 mai, des petits maraîchers ont reçu la visite d’un agent de la répression des fraudes, sur le marché de Lavelanet, en Ariège. Leur délit : vendre des plants de tomates non inscrites au catalogue officiel et ne pas disposer de la carte du GNIS, l’interprofession nationale des semences et des plants. Ils encourent une amende potentielle de 450 euros...

    « Bien que pour eux qui vendent moins de 10 000 plants par an, cette carte soit gratuite, pour le moment du moins, cette visite a causé un certain émoi, d’autant plus que jusqu’ici cette activité annexe était tolérée et que ces maraîchers ignoraient même que cette carte était obligatoire », réagissent plusieurs organisations [1] dans une lettre commune. Ces dernières voient dans ce contrôle « un abus s’inscrivant complètement dans une logique de généralisation du fichage de toutes les activités et de toutes les personnes qui échappent au contrôle des multinationales ». L’élu écologiste François Calvet, Vice-Président de la commission agriculture du Conseil régional Midi-Pyrénées, considère également ce contrôle comme « inopportun ». « La vente de plants par les maraîchers peut-être un revenu complémentaire non négligeable, écrit-il. Au moment où l’économie agricole est en crise, il n’est pas acceptable que ces paysans soient mis en difficulté par une application zélée de la réglementation sur la propriété intellectuelle ».

    Plus largement, les organisations associatives et paysannes demandent à « répondre à la forte demande des jardiniers de pouvoir trouver sur le marché des plants leur permettant de cultiver toute la diversité des variétés paysannes, locales ou exotiques qui ne pourront jamais être toutes inscrites au catalogue. » Entre 1954 et 2002, 80 % des variétés potagères auraient été radiées du catalogue selon le Réseau semences paysannes. Des 876 variétés potagères inscrites en 1954, il n’en restait plus que 182 au catalogue officiel français en 2002. La raison de ces radiations ? Le poids de l’industrie semencière, qui, depuis cinquante ans, cherche « à standardiser les semences pour les adapter partout aux mêmes engrais et pesticides chimiques », estime le Réseau semences paysannes. « Ces contrôles sont effectués avec pédagogie pour protéger les consommateurs mais aussi les producteurs », assure pour sa part la directrice régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, Catherine d’Hervé. Cette action intervient alors que la législation sur la commercialisation des semences et des plants est en cours de révision à l’échelle européenne.

    Notes

    [1Confédération Paysanne Midi Pyrénées et de tous les départements de la région, Réseau Semences Paysannes, Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Amis de la Terre Périgord, Nature & Progrès Ariège, Nature & Progrès Hautes Pyrénées, Nature & Progrès Quercy Gascogne, Nature & Progrès Haute Garonne, Nature et Progrès Aveyron, Croqueurs de carottes, Collectif anti-OGM31, Pétanielle, Terre en vie 65, ATTAC Toulouse, Toulouse en transition, Collectif des Semeurs du Lodévois-Larzac, Kokopelli, collectif des Faucheurs Volontaires, les herbes folles de Saverdun,...

    http://www.bastamag.net/article3109.html


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  • SIGNEZ MASSIVEMENT LA PETITION POUR SAUVER LES ABEILLES ! LA SURVIE DE L'HUMANITE SUR LA PLANETE TERRE EN DEPEND !

     PETITION POUR SAUVER LES ABEILLES

    Madame, Monsieur,

     

    Une gigantesque escroquerie est en train de se mettre en place à Bruxelles, aux dépens des abeilles, de la biodiversité... et de tous les citoyens qui se battent depuis des années pour faire interdire les pesticides « tueurs d'abeilles » en Europe et dans le monde !

    Nous devons la stopper net, avant qu'elle n'ait des conséquences dramatiques sur nos cultures et notre alimentation à l'avenir. Je vous demande de signer de toute urgence la pétition européenne ci-jointe et de la faire circuler autour de vous autant que vous le pourrez.

    Il n'y a pas un instant à perdre.

    Après des années de lutte acharnée des citoyens et des apiculteurs, la Commission européenne s'est officiellement décidé à interdire 3 pesticides néonicotinoïdes extrêmement dangereux pour les abeilles (1).

    Les associations ont crié victoire et baissé la garde. Pourtant...

    Le compromis que devrait adopter Bruxelles est en réalité un plan désastreux imposé par les multinationales agrochimiques comme Bayer, Syngenta et compagnie, qui mènent depuis des mois un lobbying effrené et extrêmement agressif pour arriver à ce résultat (2).

    Objectif : Contrer la volonté des citoyens européens et empêcher l'interdiction REELLE des pesticides tueurs-d'abeilles - malgré les recommandations expresses des autorités sanitaires françaises et européennes (3)... Pour sécuriser les centaines de millions d'euros de profit annuel que ces produits rapportent aux grosses firmes qui les produisent !

    Officiellement, les 3 pesticides les plus dangereux seront interdits pour une durée-test de deux ans à l'issue de laquelle les autorités sanitaires contrôleront si l'interdiction a mis un terme au massacre des abeilles, et s'il faut ou non interdire définitivement les néonicotinoides.

    Or, cette soi-disant interdiction n'aura aucun effet sur la santé des abeilles !

    En fait, les 3 pesticides tueurs-d'abeilles seront interdits seulement quelques mois par an... et largement utilisés tout le reste de l'année - sur près de 85% des céréales, et sur une grande partie des cultures de fruits, légumes et herbes aromatiques - empoisonnant largement les sols et l'eau absorbés ensuite par les cultures soi-disant « non-traitées ».

    De nombreuses études ont montré que ces substances ultra-toxiques peuvent rester présentes dans le sol jusqu'à trois ans après le traitement (4), et que les cultures non-traitées replantées sur le même terrain révèlent des traces de néonicotinoïdes jusque dans leur pollen... que viennent ensuite butiner les abeilles ! (5)

    A la fin de la période-test de deux ans, les multinationales pourront prouver que les abeilles continuent d'être décimées malgré la soi-disant interdiction de leurs produits, et qu'ils n'y sont pour rien. Ils auront réussi à blanchir leurs pesticides et à maintenir leurs profits - et pour longtemps !

    C'est un plan diabolique, qui nous promet un désastre environnemental sans précédent.

    Nous pouvons encore empêcher ça. MAIS IL FAUT AGIR VITE : d'ici quelques jours, la Commission européenne se prononcera sur sa version définitive du règlement européen concernant ces 3 pesticides tueurs d'abeilles.

    Nous devons agir avant, pour exiger l'interdiction REELLE de ces pesticides ! Signez dès maintenant la pétition européenne pour contrer les lobbys en cliquant ici !

    Si nous ne faisons rien, voici ce qui va se passer dans les 2 prochaines années :

    - les pesticides néonicotinoïdes continueront à être utilisés pour les cultures d'hiver, imprégnant ainsi durablement les sols et l'eau...

    - les cultures de printemps et d'été 'non traitées' seront infectées par les résidus de ces pesticides, et empoisonneront les abeilles...

    - la mortalité massive des abeilles ne déclinera pas, malgré la soi-disant 'interdiction' des néonicotinoïdes

    - Syngenta, Monsanto, Bayer et tous les laboratoires agrochimiques pourront à loisir clamer que leurs produits n'ont rien à voir avec la mortalité des abeilles, et obtenir leur réhabilitation totale sur le marché.

    Et là, il ne nous restera plus que nos yeux pour pleurer…

    Il faut tuer dans l'œuf ce plan démoniaque, et exiger de la Commission européenne qu'elle interdise purement et simplement ces pesticides tueurs d'abeilles, comme elle prétend le faire d'ailleurs !

    Pas de compromissions, pas de petits arrangements... Si l'on doit faire un test de 2 ans pour évaluer réellement l'impact de ces pesticides sur les pollinisateurs, alors allons-y franchement !

    Les agriculteurs eux-mêmes n'auraient pas à y perdre :

    d'après l'INRA, on pourrait réduire rapidement la consommation de pesticides en France de 30 à 40 % - sans aucune perte de revenus pour les agriculteurs - en revenant simplement à un système de rotation des cultures qui permettrait de combattre efficacement les parasites en réduisant durablement l'usage des traitements chimiques (6).

    Ca représente tout de même, pour la France uniquement, plus de 20 000 tonnes de substances ultra-toxiques déversés chaque année en pure perte dans nos campagnes !

    En fait, les seuls qui seraient ébranlés, ce seraient les chiffres d'affaires des géants de l'agrochimie... Mais la Nature n'a que faire de leurs profits !

    Alors s'il vous plaît, aidez Pollinis à créer une véritable onde de choc à travers le pays et l'Europe toute entière, pour que notre pression sur la Commission européenne soit plus forte que celle des lobbys agrochimistes qui sacrifieraient sans vergogne votre santé, votre alimentation et l'avenir même de la Nature pour satisfaire à leurs profits immédiats.

    Signez la pétition, et transmettez cet email à un maximum de personnes autour de vous.

    D'avance, merci !

     

    Nicolas Laarman
    Délégué général Pollinis
    Conservatoire des Fermes et de la Nature

     

    Pour en savoir plus :

    1- Le texte de la Commission européenne interdisant 3 néonicotinoïdes :

    http://www.pollinis.org/IMG/doc/regulation_commission_europeenne_interdiction_3_neonicotinoides.doc

    2- L'excellent rapport de Corporate Union Observatory sur le sujet (en anglais) :

    http://corporateeurope.org/publications/pesticides-against-pollinators

    Ou ici en français, le bon petit résumé publié en ligne dans le Journal de l'environnement :

    http://www.journaldelenvironnement.net/article/comment-le-lobby-des-pesticides-se-bat-pour-les-neonicotinoides,34147

    3- Début 2013, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport confirmant que les néonicotinoides présentent un risque important pour les abeilles et les pollinisateurs :

    http://www.efsa.europa.eu/en/press/news/130116.htm?utm_source=homepage&utm_medium=infocus&utm_campai gn=beehealth

    4 -Les néonicotinoides persistent dans l'environnement, la demi-vie de la clothianidine dans le sol a été mesurée à 148 à 6900 jours par l'Agence de protection de la santé américaine :

    http://www.epa.gov/pesticides/chem_search/cleared_reviews/csr_PC-044309_2-Nov-10_b.pdf

    Voir aussi l'étude de J. DeCant et M. Barrett publiée en 2010 dans la revue Environmental Protection (pp. 1-99) : Environmental Fate and Ecological Risk Assessment for the Registration of CLOTHIANIDIN for Use as a Seed Treatment on Mustard Seed (Oilseed and Condiment) and Cotton.

    5- La persistance des néonicotinoïdes contamine l'environnement au sens large, notamment le pollen.

    L'imidaclopride par exemple peut être absorbée par des cultures non-traitées, jusqu'à deux ans après la première utilisation, et peut se retrouver dans le pollen et le nectar des fleurs non traitées à des niveaux toxiques pour les abeilles :

    Bonmatin, J. M., et al . (2003) A sensitive LC/APCI/MS/MS method for analysis of imidacloprid in soils, in plants and in pollens. Anal. Chem. 75 (9), 2027-2033.

    En 2002 et 2003, 69,1% du pollen récolté par les abeilles de 25 ruchers dans cinq départements français, sur des plantes traitées et non traitées étaient contaminés par de l'imidacloprid, bien que cette neurotoxine ait été interdite à l'utilisation sur le tournesol en janvier 1999 :

    Chauzat M.P. et al (2006). A survey pesticides residues in pollen loads collected by honey bees in France. Journal of Economic Entomology, 99:253-262

    6- Rapport Ecophyto R&D de l'INRA : « Réduire l'usage des pesticides » :

    http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-decisions/Etudes/Toutes-les-actualites/Ecophyto-R-D

     

    Pollinis - Réseau des Conservatoires Abeilles et Pollinisateurs
    Association Loi 1901 Conservatoire des Fermes et de la Nature
    143 avenue Parmentier - 75010 Paris www.pollinis.org

    http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/


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  •  Le monde selon Monsanto
    samedi, 1 juin 2013 à 12:10


    Pas de rediffusion  ARTE F

     

    Documentaire de Marie-Monique Robin

    Du continent américain à l'Inde, l'enquête-événement de Marie-Monique Robin sur la multinationale américaine qui commercialise 90 % des OGM dans le monde. Un retentissant succès d'investigation pour un sujet toujours brûlant.

     

    "Je n’ai jamais vu une société qui ait une influence aussi déterminante et à un niveau aussi élevé sur les autorités gouvernementales en charge de la réglementation que Monsanto avec ses OGM."
    (l’essayiste Jeremy Rifkin)

    Extrait vidéo




    Le documentaire

    Monsanto, multinationale américaine née en 1901 à Saint-Louis, dans le Missouri, et d’abord spécialisée dans l’industrie chimique, est devenue en un peu plus d’un siècle le leader mondial des biotechnologies, en particulier sur le marché des organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle détient les brevets de 90 % du maïs, du soja, du colza, ou du coton transgéniques cultivés dans le monde. Par le biais de rachats successifs, elle est en train de devenir le premier semencier de la planète et à terme, c’est la chaîne alimentaire toute entière qu’elle pourrait contrôler. Mais c’est d’abord avec le Round Up, son herbicide "total" (longtemps estampillé "biodégradable") qu’elle a commencé, à partir de 1974, à conquérir le monde. On lui doit aussi des produits aussi variés que le terrible Agent Orange, massivement déversé sur le Viêt-nam par l’armée américaine, les PCB (pyralène en France, interdit au début des années 80), l’aspartame ou les hormones de croissance (interdites en Europe et au Canada). Monsanto, avertit Marie-Monique Robin, est l’une des entreprises "les plus controversées de l’ère industrielle".

    "Nourriture, santé, espoir" : sur son site, la firme de Saint-Louis promet une agriculture durable, aux rendements supérieurs, respectueuse de l’environnement. Journaliste d’investigation chevronnée, couronnée du Prix Albert-Londres en 1995, la réalisatrice a décidé de juger sur pièce, y compris en explorant le passé de l’entreprise. Sa première étape la mène à Anniston, en Alabama, où 40 % de la population, majoritairement noire, souffre de cancer. En 2002, Monsanto a été condamnée par la justice à lui verser 700 millions de dollars pour avoir dissimulé pendant des décennies la dangerosité des PCB…


    Cobayes

    Implacablement, d’Anniston jusqu’au Paraguay en passant par l’Inde, la Grande-Bretagne ou le Mexique, Marie-Monique Robin collecte des faits aussi alarmants qu’irréfutables et démonte point par point le discours de Monsanto. Elle démontre que, dans le dossier des OGM, les réglementations américaine et européenne ont été directement influencées, sans validation scientifique valable, par des alliés de la firme placés à des postes-clé au sein d’une administration tout sauf indépendante. Elle expose les stupéfiantes méthodes utilisées par la multinationale pour discréditer ses adversaires, mais aussi intimider les agriculteurs à domicile.

    Elle laisse entrevoir enfin la catastrophe en germe dans les visées hégémoniques de Monsanto sur les semences du monde, dont les paysans indiens ou paraguayens subissent aujourd’hui les conséquences. "On ne devrait pas utiliser les citoyens comme des cobayes." Pour avoir exprimé ses inquiétudes à propos des OGM sur un plateau de la BBC, le biologiste Arpad Pusztaï fut licencié du jour au lendemain.

    Quelques années plus tard, Le monde selon Monsanto donne une ampleur planétaire à cet avertissement.

    ___________________________________________________
    Le monde selon Monsanto
    Documentaire de Marie-Monique Robin
    (France, 2007, 1h48mn)

    Coproduction : ARTE France, Image et Compagnie, Productions Thalie, Office National du film du Canada, WDR

     http://www.arte.tv/fr/le-monde-selon-monsanto


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  • Schiste happens

    Les plus confiants d’entre nous en étaient restés à l’idée rassurante et confortable que le nouveau président en exercice avait interdit pour toute la durée de son quinquennat l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique, ce qui nous laisserait largement le temps de voir si ce nouvel eldorado énergétique tenait vraiment toutes ses promesses dans les autres coins du monde où il tourne à plein régime.

    C’était bien, cette idée que la mobilisation citoyenne fait reculer les hyènes capitalistes, celles qui ne s’encombrent d’aucune préoccupation annexe en dehors de se faire un maximum de fric, le plus vite possible. Cela dit, les collectifs citoyens sont restés vigilants et comme d’habitude, cette prudence s’est révélée fondée.
    Assez rapidement, il s’est avéré que les permis d’exploration des gaz de schiste déjà accordés étaient toujours en cours de validité et surtout que de nouvelles demandes de permis sont régulièrement déposées par des compagnies minières et qu’à notre surprise générale, elles reçoivent régulièrement des réponses positives. Voilà qui contraste singulièrement avec la position officielle d’interdiction totale des conneries schisteuses.

    Dans mon bled, c’est à dire là où vivent les pedzouilles de la République, autrement dit, des gens considérés comme suffisamment négligeables pour être passés prestement en pertes et profits, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’avons pas franchement l’impression d’être à l’abri des dommages collatéraux des gaz de schistes. Et la dernière grande charge médiatique des pro-schiste (qui ont généralement l’intéressante caractéristique d’habiter très loin des zones d’explorations, ce qui relativise grandement leurs discours lénifiants) n’est pas pour nous rassurer. Puisqu’il n’est pas possible de fracturer la roche, ce qui, vous en conviendrez, est assez barbare, ils se proposent doctement de la masser, ce qui est nettement plus avenant.

    Donc, il faut bien comprendre que le lobby des profiteurs des gaz de schiste n’a jamais désarmé et s’est, très récemment, remis en bon ordre de marche propagandaire, à nous asséner que les gaz de schiste, c’est écolo, c’est beau, ça va résoudre tous nos problèmes d’un coup, à commencer par la Vilaine Crise qui nous sape le moral depuis 2008, comme une grosse dépression sibérienne qui stationnerait sur nos têtes depuis trop longtemps. En gros, les gaz de schiste, c’est notre anticyclone des Açores, mais en mieux !
    Pour ceux qui pensent que j’exagère, on peut aussi se souvenir des discours lénifiants sur les nombreux avantages que nous tirerions de la diffusion massive des OGM. Souvenez-vous, Monsanto, en fait, c’était Mère Thérésa et tout ça, c’était juste pour éradiquer la faim dans le monde, rien que ça. Mais si cet exemple célèbre d’altruisme éhonté ne suffit pas, voici ce que les habitants du bled ont trouvé sur leur pare-brise ce week-end pascal (et accessoirement grande messe de la course automobile).


      

    C’est beau, comme un démontage de MacDo par José Bové !
    On admire la rhétorique fine et enlevée : les gaz de schiste vont nous sortir de la crise ! Rien que ça ! Moi qui croyais bêtement que c’était de la faute aux 35h ! Et puis, c’est propre, les gaz de schiste, même qu’il y a des autorités indépendantes et incontestables qui le clament ! Alors que les opposants, ce ne sont rien que des menteurs et des falsificateurs. On admire le style très dépouillé de la maquette, façon militants roulés sous aisselles, parce qu’il ne faudrait pas que ça fasse trop agence de com' grassement rémunérée qui tente un coup de marketing viral en tractant comme des gauchistes de l’ancien temps; parce qu’on est bien d’accord, pour toucher les bouseux, il faut tracter sur les parebrise, vu qu’on n’a pas encore découvert l’Internet dans nos contrées sauvages aux sous-sols affolants.
    En tout cas, je suis bien d’accord avec ces braves gens : effrayer n’est pas informer ! Et quand on prétend lutter contre la désinformation, on commence par le faire à visage découvert et non pas avec un bout de papier même pas signé !

    Et si, encore, les gaz de schiste n’étaient que la chronique d’une catastrophe écologique annoncée ! Mais non, même d’un point de vue purement économique, c’est une énorme impasse.
    Bref, pour vous faire une bonne idée des enjeux et des réalités de la guerre des gaz de schiste, je ne peux que vous conseiller de lire et suivre assidûment la compilation Seenthis des gaz de schiste.

    http://blog.monolecte.fr/post/2013/04/02/Schiste-happens


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  • Droit de semer et propriété intellectuelle

    jeudi 28 mars 2013

    Gérard Le Cam, Sénateur des Côtes-d’Armor :

    Le droit de semer, c’est le droit de resemer sa récolte, de choisir librement ses semences, de procéder à des échanges, des sélections, des recherches. Comment dans le domaine du vivant concilier droit de propriété et les droits universels que les hommes tiennent de leur patrimoine commun ?

    La réglementation européenne évolue, avec la mise en place d’un brevet européen unitaire, la réforme de la PAC et celle du Certificat d’obtention végétale (COV). Au-delà, d’autres accords tentent d’imposer une vision ultralibérale de l’agriculture, en faisant de la recherche une bulle spéculative - une société qui détient 100 brevets a plus de valeur financière qu’une autre qui n’en détient que dix. Parallèlement, la protection juridique des opérations commerciales se développe - projet Acta, heureusement rejeté par le Parlement européen, accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Face à une offensive des puissances financières telles que Monsanto ou Syngenta qui risque d’accaparer toute la filière semencière, l’Europe doit être ferme pour défendre les droits des agriculteurs, des obtenteurs et le COV.

    Il est essentiel de ne pas se tromper d’adversaire. La législation française a ouvert un conflit entre obtenteurs et paysans au prétexte de protéger le COV. Or la vraie menace vient du marché et des dérives du brevetage. Or la loi de 2011, en interdisant les semences de ferme sauf paiement a fait des agriculteurs des contrefacteurs potentiels. Les semences de ferme ne sont pourtant pas un obstacle à la recherche. Le système du COV et le principe de l’exception du sélectionneur ont dynamisé la recherche. Newton disait « avoir vu plus loin que les autres parce qu’il était juché sur les épaules des géants » ; le savoir se nourrit du passé. Cependant, les limites entre l’invention et la découverte se sont peu à peu effacées : comment accepter qu’un gène natif puisse faire l’objet d’un brevet ? C’est privatiser le patrimoine génétique mondial, l’héritage séculaire que nous ont laissé les paysans et la nature elle-même. Les conséquences dans le domaine agricole sont très graves. Limagrain verse à Monsanto au titre des brevets un montant équivalent aux bénéfices que réalise l’entreprise sur le marché américain grâce à la vente de semences.

    Face à l’appropriation capitalistique des végétaux, la France a mis en place le système du COV par la loi du 8 décembre 2011, bien différent du brevet : un autre obtenteur peut utiliser sans coût la variété protégée pour en créer une autre, c’est l’exception du sélectionneur. Avec le COV, la recherche est accessible à tous. Mais le COV n’interdit pas le brevet, il ne protège pas les agriculteurs et les obtenteurs contre ses effets dévastateurs : aux États-Unis, les agriculteurs achètent des semences brevetées pour ne pas se faire attaquer en cas de contamination de leur récolte... Le COV a cependant des inconvénients majeurs.

    Depuis 1961, les conventions de l’Union pour la protection de l’obtention végétale (Upov) n’interdisent pas de développer une variété découverte dans le champ d’un paysan ; le COV valide l’appropriation gratuite des semences paysannes accompagnée d’une tolérance pour les semences de ferme. Dès 1970, le système est remis en cause, les semences fermières sont interdites. Mais il est difficile d’apporter la preuve de la contrefaçon ; dans les faits, la pratique des semences de ferme perdure. Dans les années 1980, un accord interprofessionnel tentera d’interdire le triage à façon. L’Upov connaît d’importantes transformations dans les années 1990 : la convention Upov de 1991 étend les droits d’un titulaire d’un COV aux « variétés essentiellement dérivées », notion très contestable scientifiquement et très fragile juridiquement. Erreur considérable ! En voulant protéger le COV on l’a affaibli, on a perdu la guerre et l’honneur contre la brevetabilité du végétal.

    Voir l’intégralité de l’intervention :

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    La loi scélérate du 8 décembre 2011 va-t-elle bientôt sévir ?

    La loi du 8 décembre 2011 relative au « Certificat d’Obtention Végétale » (COV), proposée par un sénateur UMP, soutenue par le gouvernement de Nicolas Sarkozy et votée par la majorité UMP, a gravé dans le marbre l’interdiction de semer le grain récolté et l’obligation, dans cette hypothèse, de payer des royalties aux semenciers-sélectionneurs dès l’usage en deuxième génération des semences vendues sur le marché.

    Bien que François Hollande, alors candidat à la présidentielle, se soit engagé1 à retirer ce texte, ses décrets d’application sont en cours de préparation.

    Pour comprendre les enjeux de cette loi, il faut en connaître le contexte technique : là où les méthodes de sélection agronomique n’ont pas réussi à rendre le grain stérile ou dégénérescent en deuxième génération (hybrides F1), les semenciers cherchent, par des méthodes juridiques cette fois, à recréer le marché captif extrêmement lucratif que les hybrides F1 leur ont permis de s’aménager.

    C’est ainsi qu’ils sont parvenus à interdire la reproduction de leurs semences par le biais des droits de propriété intellectuelle applicables aux variétés végétales (le COV), et à faire qualifier la semence récoltée de contrefaçon, sur le plan international d’abord (Convention UPOV dans sa version de 1991), puis au niveau européen (Règlement 2100/94) et plus récemment sur la scène nationale.

    Cela signifie donc qu’au delà d’un seul usage, la semence vendue ne peut plus être utilisée, même à des fins personnelles, sur l’exploitation.

    C’est un peu comme s’il n’était pas possible d’écouter un CD plusieurs fois ou qu’un logiciel informatique devait s’autodétruire passé un certain délai, pour obliger les consommateurs à racheter ces produits régulièrement. Ici les semenciers ont tiré parti du caractère auto-reproductible des semences pour prétendre que, au delà de la première génération et alors même qu’il s’agit du même matériel génétique, le droit d’usage du produit était expiré.

    C’est ainsi que la règlementation a mis en place, rappelons-le, une grotesque « Contribution VOLONTAIRE OBLIGATOIRE », faite, comme la dîme naguère, d’une fraction de la récolte obtenue, pour qui dans les campagnes oserait semer le grain récolté. Cela afin de « financer les activités de recherche » des semenciers-sélectionneurs…

    Mais par qui les agriculteurs se sont-ils laissés hypnotiser pour accepter une sémantique aussi arrogante ?

    Et comment les semenciers, menés par le Groupement National Interprofessionnel des Semences (GNIS), ont-ils réussi à imposer dans les esprits de nos députés l’idée que la survie de la sélection variétale impliquait d’interdire aux agriculteurs de semer une partie de sa récolte ?

    L’exposé des motifs de la proposition de loi, de même que les rapports réalisés par les parlementaires POINTEREAU et LAZARO fournissent une réponse.

    Ainsi parlait donc Thierry LAZARO le 9 novembre 2011 devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale :

    « le COV est un outil indispensable pour notre recherche. (…) je l’ai dit dans mon propos liminaire, sur les 74 entreprises françaises concernées, 70 % sont des PME familiales. Si l’on compte quelques coopératives importantes, elles n’ont rien à voir avec des groupes comme Monsanto. (…) notre secteur semencier n’a pas la puissance des multinationales. La vraie question consiste donc à savoir si nous disposons ou non des moyens de financer la recherche. »

    La proposition de loi commence également ainsi :

    « Le secteur semences français occupe une place prépondérante en Europe (1er pays producteur) et dans le monde (2ème exportateur mondial), notamment grâce à ses 73 entreprises de sélection de semences, dont une majorité de coopératives et de PME familiales. »

    => Il s’agit ici ni plus ni moins du baratin du GNIS sur le secteur semencier français.

    En effet, le groupement aime à entretenir les images d’Epinal d’une France agricole encore dominée par une majorité de petites entreprises familiales ou artisanales, et où les plus gros acteurs sont régulièrement présentés comme des « coopératives », attachées à un terroir régional et au monde paysan.

    Cette présentation des choses a l’avantage de masquer la toute-puissance des entreprises de sélection, les phénomènes de concentration, la présence étrangère et force ainsi l’apitoiement de nos décideurs publics.

    Mais la réalité est toute autre.

    En effet, le GNIS confond systématiquement, pour les besoins de la démonstration, entreprises de sélection et entreprises de production de semences, de même que leurs chiffres d’affaires respectifs.

    Or, en France, la sélection et la production de semences sont deux activités distinctes, aux enjeux très inégaux. Les activités de sélection représentent 71 entreprises, qui se dédient à l’obtention de « variétés » nouvelles et à l’enregistrement au Catalogue de ces obtentions. L’activité de production, quant à elle, représente 225 entreprises, qui ne font que multiplier les semences par des contrats signés avec environ 18.000 agriculteurs multiplicateurs, puis les conditionnent pour la vente. Ce dernier secteur n’est pas particulièrement intéressé à l’application stricte des droits de propriété intellectuelle.

    • Les semences de grandes cultures et fourragères

    Or, un « Palmarès des firmes de semences grandes cultures et fourragères » (les plus concernées par la pratique des semences fermières), publié récemment par la presse agricole, fait apparaître, après quelques regroupements d’entreprises appartenant aux mêmes groupes :

    un marché partagé entre seulement 35 entreprises, dont les dix plus grosses réalisent près de 74% du chiffre d’affaire global de tout le secteur.

    De plus, le reste des entreprises présentes sur ce marché, si, compte tenu de leur chiffre d’affaires individuel, peuvent être apparemment rattachées aux groupes des PME ou des TPE, un examen plus détaillé montre qu’elles sont pratiquement toutes des filiales de gigantesques groupes de l’agroalimentaire, ayant des implantations multinationales (Groupes Euralis, Florimond Desprez, Maïsadour, Saaten Union, Terrena, Barenbrug, Acolyance, Scael, Unéal, De Sangosse, etc.).

    C’est ainsi que, dans le palmarès précité, 12 entreprises seulement apparaissent comme des entreprises indépendantes.

    Enfin, au TOP 10 des plus grosses entreprises, 4 sont des multinationales étrangères (Pioneer, Monsanto, Syngenta, KWS)

    • Les semences potagères

    Quant au secteur des semences potagères, et au phénomène de concentration qui n’a pas manqué de s’y produire, les chiffres ne sont pas disponibles. Le GNIS ne publie que des chiffres généraux, qui, ici encore, cumulent les activités de sélection et de production.

    Cependant, un examen détaillé du Catalogue officiel français, pour quelques espèces, permet de se faire une idée :

    Sur 15 espèces2 potagères examinées, le géant Limagrain détient 61,16% des variétés F1 et 5 multinationales, en général, contrôlent 90% des variétés F1.

    Ces multinationales sont essentiellement les suivantes : Limagrain, Monsanto, Syngenta, Bayer, Sakata. Une seule est française, les 4 autres sont étrangères.

    Pour quelques espèces, parmi les 5 premiers groupes peuvent également se trouver les entreprises : Gautier, Rijk Zwaan, Hollar Seeds. Une seule est française, les 2 autres sont étrangères.

    => On est donc loin des 70 % de PME françaises avancés par le GNIS et repris par nos parlementaires injustement apitoyés. Et le régime du COV récemment renforcé bénéficie aux géants multinationaux de ce qu’il est légitime d’appeler « l'industrie semencière ».

    Quant à la nécessité pressante de permettre aux entreprises de sélection de financer leurs activités de « recherche » en ponctionnant les agriculteurs, notons que celles-ci sont loin d’être à plaindre sur le plan économique, à la différence de ceux-là :

    Le GNIS a publié une enquête rétrospective sur la période 2005-2011 aux termes de laquelle il apparaît qu’en 5 ans l’ensemble du secteur semences a fait une progression de 23%. Or les plus fortes progressions sont observées dans les secteurs oléagineux (+58 % - chiffre d’affaires qui passe de 162 M€ à 256 M€), céréales à paille (+26 % - CA qui passe de 270 à 341 M€) et pommes de terre (+25 % - CA qui passe de 129 à 161 M€), secteurs les plus directement concernés par le « problème » des semences de ferme !

    De plus, le prix des semences certifiées est exorbitant par rapport à celui de la semence fermière et il n’a pas cessé d’augmenter.

    Ainsi, les statistiques publiées par l’INSEE font apparaître une hausse de 414% du prix des semences et plants entre janvier 1975 et janvier 2013 .

    Comparé au coût des semences de ferme de maïs, par exemple, les semences commercialisées par les semenciers sont pratiquement cent fois plus chères, selon un ancien Directeur de Recherche à l’INRA et un professeur à l’Université Harvard.

    => Ce qu’il faut ici comprendre c’est que, comme dans la vente d’un CD, d’un logiciel informatique ou de tout produit manufacturé, le paysan n’a aucun lieu de « rémunérer le sélectionneur pour ses activités de recherche », puisque celui-ci a déjà perçu cette rémunération lorsqu’il lui a vendu ses semences pour la première fois.

    Ce qu’il fait sur son exploitation de ce travail de sélection qu’il a acquis, présent ou non sur la descendance de la première graine, ne devrait regarder que lui.

    Mais il faut se rendre à l’évidence : ce n’est en fait pas la rémunération d’un travail effectif de recherche que poursuivent les sélectionneurs, mais la recherche d'une rémunération sans travail, c'est-à-dire une situation de rente.

    Le législateur ne devrait pas se rendre complice de ces aspirations à la féodalité.

    Les semenciers, comme tous les autres acteurs de l’économie, n’ont aucun droit à rendre leurs consommateurs captifs, et leur prospérité ne devrait dépendre que de la mise sur le marché de produits innovants et séduisants pour leur clientèle.

    Que les semenciers souhaitent obtenir des semences de céréales ou d’oléagineux le même profit qu’avec les semences de maïs, pour lequel les hybrides F1 leur assure un marché captif, est une chose. Que cette prétention soit légitime en est une autre. Et qu’elle ait été reconnue par certains traités internationaux3 ne la rend pas immuable.

    Rappelons aussi que d’autres traités internationaux, signés par la France et l’Union Européenne, ont reconnu le droit inaliénable des paysans à semer le grain récolté. Il serait temps de donner application à ces traités là.

    Quant aux agriculteurs, il est urgent qu’ils reviennent à ce qu’ils n’auraient jamais dû abandonner : les variétés paysannes du domaine public, librement reproductibles.

    Rien ne les empêche de poursuivre le très prolifique travail de sélection qu’ils ont interrompus il y a 50 ans en se soumettant au dictat des technocrates de l’agronomie.

    C’est le message que véhicule, partout, l’association Kokopelli, qui milite pour la liberté et l’autonomie des paysans, et dont la collection est intégralement fertile et libre de droits.

    Kokopelli, le 26 Mars 2013

    1. Extrait de la lettre de François Hollande à la Confédération Paysanne lorsqu’il était candidat à la présidentielle : « la loi sur les COV soulève une incompréhension chez les agriculteurs français qui voient créer un prélèvement nouveau de 35 millions d’euros à leur égard et perdent un droit immémorial d’utiliser gratuitement les semences de ferme. Les socialistes ont proposé des évolutions et une discussion pour une autre loi. Ils n’ont pas été entendus. Il faudra y revenir. »
    2. Concombres, melons, aubergines, pastèques, radis, choux cabus, choux brocolis, choux-fleurs, piments/poivrons, laitues, pois potagers, carottes, fenouils, tomates, courgettes.
    3. Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture (TIRPAA) - V. article 9 particulièrement.

    http://ber60.over-blog.com


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  • Consommation

    Textile : ces vêtements qui nous intoxiquent

    Par Nolwenn Weiler (29 janvier 2013)

    Combien de molécules chimiques dans votre pull, pantalon ou tee-shirt ? Combien de substances interdites ou jugées dangereuses pour la santé ? Les 80 milliards de vêtements fabriqués dans le monde chaque année regorgent de produits chimiques. Pour les rendre si colorés, si brillants, si faciles à repasser et si bon marché : des perturbateurs endocriniens, métaux lourds ou nano-matériaux, qui empoisonnent travailleurs du textile et consommateurs, et se diffusent dans l’environnement. Enquête sur ces vêtements qui nous rendent malades.

    A l’automne dernier, quelques heures après avoir enfilé une jupe et un tee-shirt neufs, une fillette de quatre ans a vu des boutons apparaître sur sa peau, aux endroits de contact avec les vêtements. Les petits points rouges se sont rapidement étendus au reste du corps. Son visage s’est mis à gonfler. Le personnel soignant qui s’est occupé de l’enfant a d’abord soupçonné le diméthylfumarate (DMFu), un anti-fongique qui avait défrayé la chronique en 2008 et 2009 suite à l’intoxication d’une centaine de personnes, via des fauteuils. Le biocide a finalement été mis hors de cause. Quelle substance a pu provoquer de telles réactions ? Le choix est malheureusement très vaste.

    Nos vêtements regorgent de molécules chimiques, dont certaines très nocives pour la santé. Mais le secteur de la confection a du mal à s’en passer. Prenons le formaldéhyde : classé dans les « substances cancérogènes avérées pour l’homme » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), il est souvent présent dans les vêtements synthétiques, qu’il contribue à rendre infroissables, résistants et hydrofuges. Il fixe aussi les colorants : grâce à lui, pulls, jupes, et chaussettes qui ne décolorent pas à la première lessive. Problème : très volatile, le formaldéhyde provoque des irritations des yeux et des voies respiratoires, et accroît le risque de pathologies asthmatiques et de sensibilisations allergiques, même à faible dose.

    Des perturbateurs endocriniens en pagaille

    Derrière la mention « sans repassage », une autre molécule : les composés perfluorés (PFC), telles que les fibres téflon. Grâce à ces tensio-actifs, les graisses et l’humidité pénètrent plus difficilement dans les fibres. Et les vêtements sont plus faciles à nettoyer et à repasser. Ces composés merveilleux, qui peuplent nos gore-tex sont malheureusement des perturbateurs endocriniens, provoquant problèmes d’infertilité ou de développement, cancers, déficits immunitaires ou perturbations du développement neurologique. De nombreux textiles contiennent par ailleurs des retardateurs de flammes [1]. Pour éviter qu’ils ne prennent feu rapidement, les articles sont traités avec un mélange de substances, regroupées sous le nom de polybromodiphényléthers (ou PBDE).

    Une fois passées dans le corps humain, on retrouve ces substances chimiques persistantes jusque dans le sang des cordons ombilicaux [2] . Elles altèrent l’attention, la mémoire, l’apprentissage et le comportement des animaux de laboratoire, même à des doses minimes ! Certaines de ces substances, présentes dans les vêtements de nuit (mais aussi matelas, fauteuils et rideaux) sont des perturbateurs endocriniens. Et n’oublions pas les métaux lourds, qui permettent de faire briller les vêtements et de les teindre efficacement. Ou encore les nano-matériaux, notamment le nano-argent, qui élimine efficacement les microbes. Et que l’on retrouve dans les chaussettes ou vêtements de sport, à cause de leurs propriétés anti-tâches et anti-odeurs, alors même que l’on ignore les effets sanitaires réels de ces nouvelles technologies.

    Les travailleurs, premières victimes

    Inhalés, ingérés ou passant à travers la peau, ces polluants touchent d’abord les salariés qui confectionnent les articles textiles. Mais il a aussi des modes indirects d’intoxication, souligne Jerôme Frignet, chargé de la campagne Detox à Greenpeace : « Une large part des polluants part dans l’eau au moment du lavage. La fin de vie de ces vêtements — brûlés ou enterrés — entraîne aussi des relargages de polluants dans l’écosystème. »

    En Inde, dans la ville de Tirupur, célèbre pour ses teintureries, les ouvriers utilisent des colorants azoïques (interdits en Europe) ou chlorés. Ils manipulent ces produits et les dissolvent dans l’eau sans aucune protection. Selon les médecins locaux, rencontrés par Inge Alteméier et Reinhard Hornung, auteurs du documentaire « Du Poison dans nos vêtements », le nombre de personnes atteintes de cancer a doublé ces 10 dernières années dans la région. « Les gens souffrent ici de cancers des organes internes – reins, estomac, œsophage, col de l’utérus, sein », détaille l’un des cancérologues.

    Deuxième étape toxique : les lieux d’embarquement et de réception des chaussures et vêtements. Dans les grands ports européens où débarque chaque semaine près d’un million de containers, les travailleurs respirent des quantités de substances organiques chlorées, destinées à désinfecter la marchandise et à éradiquer les parasites (champignons, rongeurs,...). A Hambourg, la médecine du travail a découvert que la moitié des containers en provenance d’Asie contenaient ces substances. Les mesures de la qualité de l’air des containers sont aléatoires, et non obligatoires. Au Havre, les douaniers se sont insurgés contre les quantités de vapeur qu’ils respirent en ouvrant les containers. Pour l’instant, les recommandations se limitent à laisser le container ouvert le temps que les vapeurs toxiques s’échappent...

    370 fois la dose autorisée

    Parmi les substances cachées dans nos placards, certaines sont totalement interdites. D’autres ont un usage règlementé, avec des seuils autorisés – comme le formaldéhyde, les phtalates ou les métaux lourds. Mais ces seuils sont régulièrement dépassés. Dans une enquête réalisée en 2012 [3], Greenpeace a trouvé dans des vêtements pour enfants des doses de phtalates 370 fois supérieures à la norme en vigueur pour les articles destinés aux enfants ! Utilisés pour assouplir les plastiques, ces perturbateurs endocriniens notoires sont souvent présents sur les dessins, inscriptions et décorations collés sur les pulls, tee-shirts, casquettes ou pyjamas.

    Autre découverte de l’ONG : des éthoxylates de nonylphénol (NPE), dont la dose pouvait atteindre 45 000 ppm (partie par million), pour 1000 ppm autorisées ! Utilisés comme détergents, les NPE sont déversés dans les égouts lors du lavage des vêtements. Ils se décomposent alors en nonylphénol (NP), un sous-produit très toxique, bio-accumulable et perturbateur endocrinien. Identifiés par Greenpeace grâce à des contrôles complexes et coûteux, ces produits passent régulièrement nos frontières incognito. Les contrôles sont insuffisants, du fait d’un manque de moyens humains et matériels. D’autant que la présence des toxiques n’apparaît pas sur les étiquettes...

    Des coupables jamais inquiétés

    Alimenté en France par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le système d’alerte européen Rapex publie chaque semaine un bilan des produits de consommation dangereux. Dans son rapport 2011, textiles, vêtements et articles de mode arrivent en tête, avec 27% des notifications, juste devant les jouets (21%), puis les moteurs (11%). Quand ils apparaissent dans la système Rapex, les articles sont généralement retirés « par les acteurs économiques eux-mêmes ». Qui ne sont pour autant jamais inquiétés.

    « Si les produits sont fabriqués en Union européenne, où s’applique la réglementation Reach, un particulier ou une association qui découvrent des dépassement de seuils de substances chimiques utilisées peut attaquer la marque, détaille Jérôme Frignet. Mais si le produit est fabriqué hors Union européenne, comme c’est le cas pour un grand nombre de produits textiles, cette réglementation ne s’applique pas ! » Et « tous les Etats-membres ne signalent pas les articles défectueux », déplore le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui estime que Rapex « mériterait d’être renforcé ».

    Des entreprises qui tiennent à leur image de marque

    Le Beuc réclame aussi une vigilance particulière envers les perturbateurs endocriniens. Pour Greenpeace et le Réseau environnement santé (RES), les demandes sont plus radicales : il faut les interdire. La délimitation de doses limites (comme le fait souvent la directive européenne Reach [4]) ne vaut pas pour ces substances, estiment les deux organisations.

    « On reste sur le principe qui dit que "la dose fait l’effet", mais c’est injustifiée pour les perturbateurs endocriniens », explique Gilles Nalbone, chercheur à l’Inserm et membre du RES. Pour ces produits, le moment d’exposition est tout aussi important que la dose : « Les périodes de vie in utero étant particulièrement vulnérables. » Pour lui, la réduction globale de l’exposition à ces substances, qui menacent nos capacités reproductrices, est urgente. Sur cette question, il estime que la France « est plutôt en avance. Elle a été la première à interdire le bisphénol A par exemple. Et une loi est en préparation pour généraliser l’interdiction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Cette façon de cibler une famille de polluants, c’est tout à fait nouveau ».

    Les entreprises seront-elles d’accord ? Suite à la campagne Detox menée par Greenpeace à l’automne, des marques comme Benetton, Mango, Esprit ou Levi’s se sont engagées sur des échéanciers précis pour éliminer les produits incriminés. « Aucune d’entre elles n’a envie d’apparaître en tête de gondole de notre prochaine campagne. Leur image de marque est capitale. Et leur cible, les ados, sont très sensibles aux campagnes lancées sur les réseaux sociaux », explique Jérôme Frignet de Greenpeace. La marque Zara, premier vendeur de vêtements au monde, a assuré à Basta ! qu’elle travaille depuis des années dans cette direction. La page dédiée de son site ferait presque rêver, tant les objectifs sont ambitieux...

    Réduire la pression sur les producteurs

    Inditex, propriétaire de la marque Zara, « s’engage d’ici 2020 à encourager un changement systémique, c’est-à-dire social et politique, pour atteindre l’objectif de « zéro rejet » de substances dangereuses (dans la chaine de production et dans tout le cycle de vie des produits) en une génération, ou moins », peut-on y lire. Comment la marque compte-elle s’y prendre pour financer ces changements radicaux ? Osera-t-elle ponctionner son milliard d’euros de bénéfices net (chiffre de 2010), en hausse de plus de 30% en un an ? « Nous jugeons cet engagement crédible », précise Jérôme Frignet. Qui espère que l’engagement de grandes marques influenceront leurs collègues. Côté grande distribution, où s’achètent une grande partie des vêtements consommés en France chaque année, silence radio. Ni Auchan, ni Carrefour n’ont donné suite à nos (nombreuses) sollicitations.

    Les grandes marques se savent sous surveillance. Mais elles ont aussi appris à ruser. La technique hautement toxique du sablage de jeans, qui permet de leur donner ce côté délavé très tendance, est toujours pratiquée, malgré les promesses, rappelle Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif « De l’étique sur l’étiquette ». « Le sablage a été interdit en Turquie, où la mobilisation a été rapide et efficace. Mais il se développe au Bangladesh. Des systèmes de vérifications vraiment performants sont donc nécessaires. » Autre piste : assouplir la demande. « Les donneurs d’ordre ne peuvent pas ignorer qu’en demandant les mêmes produits, aux mêmes coûts dans les mêmes délais, ils autorisent implicitement la poursuite de l’utilisation de techniques ou de produits soi-disant interdits. »

    Repenser nos modes d’habillement

    Avoir des vêtements sans dangers implique de renoncer à certains standards. « Vous ne trouverez pas chez nous de vêtements d’un blanc immaculé, impossible à obtenir sans utilisation massive de produits chimiques », détaille ainsi Sabrina Cherubini, directrice marketing chez Ekyog, qui travaille depuis 10 ans sur la construction de filières textiles éthiques et sans produits chimiques. « Pour les imprimés, nous nous passons de plastisol (qui contient des phtalates, ndlr). Mais la technique que nous avons sélectionnée suppose trois passages en machine au lieu d’un seul. Nous allongeons donc les délais pour nos fournisseurs. Et payons trois jours de travail au lieu d’un. » Les coûts des produits textiles proposés par Ekyog ou encore Bleu Forêt (une entreprise située dans les Vosges qui fabrique des collants et chaussettes) « pourraient diminuer si tout le monde s’y mettait », assure Sabrina Chérubini.

    Impossible de poursuivre l’achat effréné d’habits, en les passant simplement en coton bio, et colorants sans chimie de synthèse. « Si plusieurs milliards de gens voulaient des bluejeans en fibre naturelle teintée avec des colorants naturels, l’humanité devrait dédier des millions d’hectares à la culture de l’indigo et du coton uniquement pour satisfaire cette demande – des hectares nécessaires à l’agriculture », précisent Michael Braungart et William McDonough dans leur ouvrage Cradle to cradle, recycler à l’infini. « Il faut sans doute repenser nos modes d’habillement, avance Gilles Nalbone. Nous avons certes des vêtements high tech, en grande quantité et pour pas cher, mais on en paie le prix fort ensuite, en terme de santé. Évidemment, on touche là à notre modèle de société, et il y a beaucoup à faire. »

    Nolwenn Weiler (@Nolwenn Weiler sur Twitter)

    Photo : © George Nikitin / Greenpeace et © Ivan Castaneira / Greenpeace

    Notes

    [1] Voir Les fringues qui tuent, synthèse de l’association Santé environnement France.

    [2] Voir Les toxiques en héritage, de Greenpeace, 2005.

    [3] L’enquête de Greenpeace a porté sur 20 marques de vêtements, et a inclus des tests sur 141 produits vendus par des enseignes connues et reconnues de la mode, comme Zara, Calvin Klein, Mango, Tommy Hilfiger ou encore Vero Moda.

    [4] Règlement sur l’enregistrement, l’évaluation, et l’autorisation et restriction des produits chimiques.

    http://www.bastamag.net/article2907.html


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  • Transparence ?

    Qualité de l’eau : savez-vous ce que vous buvez ?

    Par Nolwenn Weiler (23 janvier 2013)

    Les habitants de Rouen, inquiets en début de semaine par l’échappement d’un gaz toxique de l’usine Lubrizol, seront heureux d’apprendre qu’ils sont amenés à boire du chlortoluron, un herbicide très toxique, à des concentrations dépassant les seuils réglementaires. Et ce, jusqu’au 13 février 2015. Dans certaines communes, ce sont parfois une vingtaine de produits toxiques qui sont ainsi « autorisés » à des concentrations supérieures aux normes. Dans l’Orne, non loin de Condé-sur-Noireau, les habitants peuvent ainsi se désaltérer, jusqu’au 8 février 2013, avec un charmant cocktail de nickel, d’acétochlore, d’atrazine, de glufosinate ou de bromoxilyne... Autant de substances actives contenues dans des pesticides. A Perpignan ou dans le Val-d’Oise, au Nord de Paris, ce sera plutôt un dérivé du perchloroéthylène, un cancérogène très puissant, utilisé dans certaines industries, qui vous abreuvera.

    Ces concentrations hors normes ne sont pas hors la loi. Elles sont permises par des dérogations préfectorales. Parmi les raisons qui justifient le contournement de la règlementation : « L’utilisation de l’eau ne constitue pas un danger pour la santé des personnes » ou encore « il n’existe pas d’autres moyens « raisonnables » pour maintenir la distribution ». C’est ce que révèle une enquête publiée par France Libertés et 60 millions de consommateurs à l’automne 2012. Plus de 1 000 dérogations sont recensées, sur 419 communes.

    « Opération Transparence »

    Parmi les départements les plus laxistes à l’égard de la santé de leurs habitants, la Seine-et-Marne arrive en tête, avec plus de trente dérogations en cours, suivie par le Val d’Oise, l’Orne, le Calvados, la Seine-Maritime et l’Essonne. Une trentaine d’autres départements affichent aux alentours de cinq dérogations. « Pourquoi certains départements sont-ils beaucoup plus touchés que d’autres, comme celui de Seine-et-Marne qui concentre presque un tiers du nombre de dérogations ? 
Comment, à l’inverse, d’autres régions, comme la Bretagne ou encore le département de l’Oise, parviennent-elles à n’avoir besoin d’aucune dérogation ? », s’interrogent France Libertés et 60 millions de consommateurs.

    Pour en finir avec cette opacité, les deux associations invitent les particuliers à interroger leurs élus sur d’éventuelles dérogations en cours et à faire remonter l’information sur leur site collaboratif. Les résultats de cette enquête sur la qualité de l’eau seront publiés le 22 mars 2013. Quelles nouvelles surprises attendent les consommateurs ? L’année dernière, le premier volet de cette « Opération Transparence » (qui s’attachait au prix de l’eau) avait mis en évidence un service inéquitable. Les disparités de prix vont ainsi de 1 à 7 selon les communes.

    Une conception bien française de la gestion de l’eau, que se partagent principalement trois géants nationaux : Veolia, Suez et la Saur. Près 80 % du marché de la production et de la distribution d’eau, et 55 % du marché de l’assainissement des eaux usées sont entre leurs mains. Face à cette situation d’oligopole, la gestion en régie publique, que de plus en plus de communes choisissent. En général, l’eau gagne en qualité et les factures en transparence.

    http://www.bastamag.net/article2893.html


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  • Les firmes défendent leurs insecticides tueurs d’abeilles

    Par Sophie Chapelle (18 janvier 2013)

    Les firmes défendent leurs insecticides tueurs d’abeilles

    C’est peut-être un tournant majeur qui s’amorce dans la bataille pour sauver les abeilles. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu, le 16 janvier, un avis scientifique sévère concernant les effets sur les abeilles de trois matières actives présentes dans des insecticides, de la famille des néonicotinoïdes [1]. Ces molécules entrent dans la composition de produits tels que le Gaucho ou le Régent, interdits en France.

    Le principe actif de ces nouvelles générations d’insecticides, qui se présentent sous forme de granules ou en enrobage de semences, pénètre de façon systémique dans la plante, laquelle sécrète ensuite le toxique tout au long de sa croissance. Les experts de l’Efsa ont identifié des risques en relation avec trois principales voies d’exposition des insectes : par le pollen et le nectar des cultures traitées avec ces produits ; par les poussières produites lors du semis ; et par les gouttelettes d’eau imprégnées de pesticides auquel s’abreuvent parfois les abeilles.

    Contre-attaque des industriels de la chimie

    Le groupe allemand Bayer, producteur de pesticides comportant les néonicotinoïdes incriminés, s’est immédiatement fendu d’un communiqué. Convaincu que ses produits ne présentent « aucun risque inacceptable », le groupe met en garde contre « une interprétation abusive du principe de précaution » et pointe d’autres facteurs responsables du déclin de la population des abeilles comme un acarien parasite de l’espèce Varroa.

    Quelques jours plus tôt, Bayer avait rendu public un rapport avec la firme Syngenta, chiffrant les bénéfices des néonicotinoïdes à 4,5 milliards d’euros par an pour l’économie européenne et estimant que leur abandon coûterait 50 000 emplois agricoles. C’est oublier que l’abeille est à l’origine de la pollinisation d’un grand nombre des aliments que nous mangeons aujourd’hui. « Sans abeilles, nous n’aurions plus de kiwis, plus de melons, plus de salades, plus de courgettes… » confiait Olivier Belval de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) en 2010 à Basta !.

    Les dirigeants de l’Union européenne doivent se réunir le 31 janvier pour arrêter une position commune à chaque État membre sur ces insecticides systémiques. Pour le moment, chaque pays applique sa propre règlementation. La France, par exemple, a retiré l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR (un des pesticides incriminés) pour le colza le 29 juillet dernier, mais pas pour le maïs [2]. De leur côté, l’Italie et l’Allemagne l’interdisent seulement pour le maïs, tandis que les Pays-Bas l’autorisent, sauf pour les plantes qui attirent les abeilles. On peut s’attendre à une âpre bataille des lobbies chimiques dans les couloirs de Bruxelles.

    Notes

    [1] Clothianidine, imidaclopride et thiamethoxam.

    [2] Lire notre article : Pesticide cruiser : les étranges évaluations des autorités sanitaires

    http://www.bastamag.net/article2887.html


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  • Désastre sanitaire

    La « vallée de la mort » en Normandie continue de tuer ses habitants et ses ouvriers

    Par Simon Gouin (8 janvier 2013)

    Les usines sont fermées, mais continuent de tuer. Les ouvriers qui y ont travaillé comme les habitants qui ont vécu à proximité. En cause : l’amiante, utilisé avant son interdiction par les entreprises Valeo, Ferodo ou Honeywell, dans cette vallée industrielle le long de l’Orne. Des poussières d’amiante continuent de s’échapper des usines abandonnées, contaminant eau, air et sols. Les entreprises refusent pour l’instant de dépolluer. Reportage dans la « Vallée de la mort », où l’amiante n’a pas fini de provoquer des cancers, dans l’indifférence générale.

    L’ancienne usine est à l’abandon, au bord d’une petite route. Des pans de murs menacent de tomber, la cheminée s’écroule, le plafond s’effondre : certains jours, les riverains entendent des éboulements. Il suffit d’un peu de vent pour qu’un nuage de poussières s’échappe alors par les vitres cassées. De la poussière d’amiante. Ancienne filature de coton, cette usine de Caligny, dans l’Orne, est exploitée dans les années 1960 par l’entreprise Valéo/Ferodo, pour fabriquer des tissus à partir de fibres d’amiante [1]. Cinquante ans plus tard, alors que la région est ravagée par les conséquences de la poussière tueuse, l’amiante est toujours présent dans cette usine du « Pont ». Et continue de polluer les alentours.

    Aux premières loges : une dizaine de familles vivent à quelques mètres de l’usine. De l’autre côté de la route, Odette Goulet assiste avec inquiétude à la détérioration du site. Elle habite ici depuis 1972. Le bâtiment était alors en très bon état. Peu de gens s’inquiétaient de l’amiante. Au fil des ans, Odette a vu les conséquences de l’amiante sur la région. Son mari est mort en 2008 d’un mésothéliome, un cancer de la plèvre lié à l’exposition aux poussières d’amiante, après 24 ans de travail dans une usine de Condé-sur-Noireau, à quelques kilomètres de là. Odette Goulet voit aujourd’hui s’écrouler, en face de chez elle, les cartons remplis d’amiante qui isolaient le bâtiment. Dans une petite boite en plastique, elle a conservé un nid que son mari a trouvé dans leur jardin. « Il est constitué de fils d’amiante, explique-t-elle. Des fils qui polluent tout le terrain de l’usine. » Son mari lui a demandé de bien garder ce nid. Pour témoigner, montrer la fibre qui l’a emporté.

    De l’amiante dans l’eau potable ?

    « Il y a de la poussière partout, collée au plafond », décrit Jean-Claude Barbé, vice-président de l’Association locale de défense des victimes de l’amiante (Aldeva). Dans un grand classeur, il a rangé les photos de sa visite à l’intérieur de l’usine, en 2006. « Imaginez comment ça doit être, désormais ! » Sur le terrain, tout autour, des déchets ont été enterrés ou posés sur le sol. L’eau les charrie, quand les pluies abondantes gonflent la rivière du Noireau, qui contourne l’usine, et le bief, ce canal qui apportait l’eau jusqu’à l’usine avant de se jeter dans la rivière.

    En décembre 2011, la zone a été fortement inondée. Jusqu’où ont été emportées les poussières d’amiante ? La station de pompage d’eau potable, à quelques kilomètres de l’usine, a-t-elle été épargnée ? Des analyses montreraient la présence d’amiante dans le Noireau. Mais grâce au traitement, l’eau du robinet est épargnée, assure Yves Goasdoué, député (divers gauche) et président de la communauté d’agglomération du Pays de Flers [2].

    45 à 50 décès par an

    La situation inquiète. « On connaît des habitants de Caligny qui n’ont jamais travaillé dans une usine avec de l’amiante, et qui développent aujourd’hui un cancer », constate Jocelyne Guillemin, présidente de l’association « Pour une vie sans amiante à Caligny ». Elle vit à une dizaine de mètres de l’usine. « Une jeune femme qui jouait ici quand elle était enfant vient d’avoir un cancer des poumons », ajoute-t-elle.

    Des histoires comme il en existe des centaines dans cette région où l’industrie utilisait l’amiante pour fabriquer des équipements automobiles. Chaque famille est touchée. « Dans la région de Flers, on compterait 45 à 50 décès par an à cause de l’amiante, note Jean-Claude Barbé, de l’Aldeva. Notre association a presque 700 adhérents. 98% d’entre eux sont malades de l’amiante. Et tous les malades n’en font pas partie. » Et dans les prochaines années, les victimes seront encore plus nombreuses. « On va arriver dans le pic », poursuit Jean-Claude Barbé.

    Confiner l’amiante sur une zone inondable

    Comment empêcher l’usine du Pont de continuer à tuer ? Pour les associations, c’est à Valéo, l’ancien propriétaire, de dépolluer le site, qui a été acheté en 1975 par un particulier. « C’est le principe pollueur/payeur, soutient Jocelyne Guillemin. Pendant trois ans, Valéo a exploité cet endroit. A eux de prendre en charge sa dépollution. » Mais Valéo, l’équipementier automobile, fournisseur de Renault, PSA-Peugeot-Citroën, Mercedes ou Volvo, a abandonné l’usine en 1958. C’était il y a plus de trente ans : l’entreprise n’est plus contrainte par la loi. En avril 2009, un accord a pourtant été signé entre le ministère de l’Ecologie et Valéo. L’entreprise s’est engagée à « mettre en sécurité le site » de Caligny. Sa solution : confiner les déchets sur place. « Valéo veut récupérer l’amiante du bâtiment, la mettre dans des sacs en plastique résistants et l’enfouir sous terre », explique Jocelyne Guillemin. Là où passe le bief, ce canal qui se jette dans la rivière...

    « Que va-t-il se passer quand le terrain sera inondé ? », s’interroge Jocelyne Guillemin. Les sacs pourront-ils résister au courant ? Qui assure que l’amiante n’ira pas se déverser, en grande quantité, dans la rivière ? « Il y a un problème de mémoire, en plus du problème écologique. On ne peut pas laisser les déchets ici, alors qu’ils ont tué et continuent de tuer les habitants de la région. Pour nous, c’est une double peine. » L’association demande que le site soit désamianté et les déchets évacués pour être retraités. Une solution plus coûteuse que le simple confinement sur place. Valéo ne serait pas prêt à augmenter ses dépenses.

    « Combien valent nos vies ? »

    Sur les coûts des différents projets de désamiantage, difficile d’en savoir plus. Auprès des riverains, Valéo reste discret. Comme avec les médias : « La mise en sécurité doit faire l’objet de nouvelles analyses sur le site pour satisfaire toutes les parties prenantes », assure le service presse, qui ne souhaite pas donner plus de précisions... « On nous fait du chantage, indique Jocelyne Guillemin. On nous dit : Valéo n’est pas obligé de faire ces travaux. Donc si vous le découragez, rien ne sera fait ! » Perdue au milieu de la campagne, l’usine du Pont n’intéresse pas. Ou peu. « Si on était dans une grande agglomération, ce ne serait pas la même chose », assure Jocelyne Guillemin.

    En matière de désamiantage, les associations locales citent un exemple : celui de l’ancien incinérateur du « Pont de Vère », à Caligny. Un four rempli d’amiante qui, depuis le mois d’octobre, est en cours de désamiantage, suite aux pressions exercées depuis 2008 par Daniel Cattelain, le maire de Caligny. Un dôme de confinement, une grande structure de plastique, entoure l’incinérateur. Elle empêche que les poussières ne s’échappent. Tout sera récupéré, transporté, pour être ensuite retraité. « La société ne mégote pas sur les travaux », estime Jean-Claude Barbé, de l’Aldeva. Coût total : 568 000 euros, payés par le Sirtom, le syndicat intercommunal de ramassage des ordures ménagères, propriétaire du site.

    « Cela montre que c’est possible », remarque Jean-Claude Barbé. Certes, l’usine du Pont serait un chantier beaucoup plus important. Mais pour une société comme Valéo, l’investissement est minime, estiment les associations. Et ne devrait pas peser bien lourd dans les comptes de l’entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards d’euros ! « L’ex-PDG de Valéo a bien reçu un parachute doré de 3,2 millions d’euros, à son départ de l’entreprise, en 2009, souligne Jocelyne Guillemin. On a l’impression que nos vies ne valent rien. Et combien cela coûte-t-il aux contribuables de traiter les malades de l’amiante ? » En juillet 2012, Delphine Batho, la ministre de l’écologie, a demandé à Valéo de revoir sa copie. Mais « Valéo n’a donné, à ce jour, aucun signe de sa volonté de mise en œuvre de cette nouvelle solution », estime le maire de Caligny, dans une lettre envoyée à la ministre en novembre dernier. L’Etat actionnaire est pourtant présent au sein de l’entreprise via la Caisse des dépôts et de consignation et le Fonds stratégique d’investissement.

    Usines à l’abandon dans la Vallée de la mort

    Combien de poussières s’échapperont encore du site avant que le chantier ne débute ? L’usine de Caligny n’est qu’une petite partie du problème. Dans la vallée de la Vère, surnommée la Vallée de la mort, les anciennes usines Ferodo-Valéo s’égrènent le long de cette rivière. Le Rocray, la Martinique, la Petite Suisse, le Platfond… Une dizaine d’usines ont été construites ici, à partir de 1925, lorsque la société britannique Ferodo décide de s’installer en France pour éviter une nouvelle réglementation trop stricte, en Grande-Bretagne [3]. La population de la région est réputée docile. Les salaires sont bons. Pour beaucoup, une embauche signifie un meilleur niveau de vie. Des cadeaux sont faits aux employés. Des tissus d’amiante, des plaques de carton.

    Des déchets sont donnés aux agriculteurs pour combler les trous de leurs champs. Les ouvriers acceptent la poussière… et les premiers décès [4]. Dans les années 1970, ces usines emploient jusqu’à 2700 personnes. Avant qu’elles ne ferment, que le scandale n’éclate. Aujourd’hui, les sites sont à l’abandon. Une usine a brûlé. Certaines ont des vitres cassées. Ici, pas de riverains pour s’en inquiéter. Mais l’amiante est bien là. « Dans quelques années, il faudra les décontaminer !, s’insurge Jean-Claude Barbé. Tout cela va tomber en ruine ! » Pour l’État, sur 17 sites inspectés en 2007, 12 ne nécessitent aucune action.

    « La poussière n’a pas fini de tuer »

    Au bout de la Vallée, l’usine Honeywell de Condé-sur Noireau, ancienne propriété de Valéo-Ferodo. C’est ici que Jean-Claude Barbé a terminé sa carrière, en 2000, en tant que gardien du site. Exposé à l’amiante, le vice-président de l’Aldeva a bénéficié d’une retraite anticipée, à 53 ans et demi. « Je vis avec une épée au dessus de la tête, explique-t-il. Du jour au lendemain, on peut m’apprendre que j’ai un cancer. » Dans cette usine du groupe américain Honeywell, les 323 salariés fabriquent des plaquettes de frein pour le secteur automobile. Plus pour longtemps : en juin 2013, l’usine fermera ses portes. L’activité sera délocalisée en Roumanie.

    Depuis dix ans, 353 ouvriers ayant travaillé sur le site auraient été contaminés par l’amiante, selon le syndicat Force Ouvrière [5]. Ils se battent aujourd’hui pour obtenir le statut de « travailleur amianté ». Que la société refuse pour l’instant de leur accorder : ce serait reconnaître sa responsabilité. Un comble pour une entreprise qui conçoit notamment des équipement de protection individuelle pour protéger les salariés de l’industrie. Des analyses ont pourtant montré la présence d’amiante dans l’usine. Une fois évacuée, il faudra la décontaminer. Ou bien confiner l’amiante ? L’entreprise financera-t-elle les opérations ?

    Sur un rond-point de Condé-sur-Noireau, une sculpture érigée en 2005 surplombe la vallée : deux demi-disques qui rappellent les poumons des victimes de l’amiante. En dessous, derrière une vitre, des pierres d’amiante. « Il n’y a pas une rue, à Condé, sans victime de l’amiante », assure Jean-Claude Barbé. Dans la région, la poussière n’a pas fini de faire des ravages. A Caligny, après avoir tué des centaines d’ouvriers, elle continue de s’échapper des usines abandonnées, et de contaminer l’air, l’eau, et les habitants.

    Simon Gouin (texte et photos)

    Photo de une : source

    Lire aussi : Ces sites pollués abandonnés par les industriels

    Notes

    [1] L’usine a été construite vers 1840. Elle est alors une filature de coton. En 1880, elle cesse son activité. En 1904, elle est rachetée par la Société française de l’amiante, avant d’être acquise, en 1955, par la société Ferodo. Elle ferme en 1958. Elle est l’une des deux usines cités dans le premier rapport sur les dangers de l’amiante, publié en 1906 par l’inspecteur du travail Denis Auribault. Source : AFP

    [2] Cité dans une dépêche de l’AFP

    [3] L’équipementier automobile Ferodo appartient désormais au groupe états-unien Federal-Mogul Corporation.

    [4] Lire Amiante, ce n’est pas fini, Paris Match, 17 mai 2011, Patrick Herman.

    [5] Ouest-France, « Honeywell : des centaines de salariés amiantés », 11 octobre 2012

    http://www.bastamag.net/article2768.html


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  • Les supermarchés, la honte du gaspillage alimentaire

    jimmy dalleedoo
     

    Aujourd’hui, dans notre système de consommation, c’est un véritable « fléau » qui se manifeste tous les jours. C’est celui du gaspillage alimentaire de la grande distribution.

    Quelles sont les critères de sélections des produits de consommation, destinés à la destruction ?

    En France, les supermarchés, hypermarchés etc., ont plusieurs critères de sélection. Ces critères de sélection ont pour objectif de proposer aux consommateurs des produits de qualité. Cela est sujet à débat, qui reste dans notre société, presque tabou. Pourtant, les « glaneurs » sont de plus en plus nombreux. la misère prend un essor terrifiant, ce sujet devrait donc être plus que jamais d’actualité. Les accords entre les grand distributeur et associations caritatives existe.
    Malgré ces accords, ce sont des millions de tonnes de nourriture consommable qui sont jetées.

    La grande distribution présente plusieurs motifs concernant la sélection et la destruction de cette nourriture :

    1-le motif de la dlc ( dates limites de consommation) ou dluo (date limite d’utilisation optimale).

    D’après la grande distribution, consommer des produits dont la dlc est dépassée comporte des risques. Le consommateur pourrait être malade. Des études officieuses ont été effectuées sur ce sujet. Les résultats c’est que ces produits peuvent, en général, être consommés sans risque, quelques jours après la date limite de consommation. Mais, faisons nous « l’avocat du diable ». Admettons que les consommer après la date de retrait soit effectivement dangereux pour la santé.

    Dans ce cas, pourquoi beaucoup de ces produits sont-ils détruits bien avant la date limite de consommation ? Souvent, ces produits sont détruits une semaine avant la date de retrait.

    2-le motif du « conditionnement dégradé ».

    C’est-à-dire que l’emballage est déchiré, troué, abîmé, etc... le produit n’a que quelques jours de fabrication, voir quelques heures. Il est à plusieurs semaines de la date de retrait, il sera pourtant détruit. Pas de reconditionnement possible.

    3-les origines « douteuse » d’un produit.

    Par exemple, un distributeur français commande de la viande à un fournisseur alimentaire allemand. Ce fournisseur allemand commande donc à son tour cette viande, prévue pour la France, via un sous-traitant d’un autre pays (ex : Angleterre, pays de l’est etc.…). Arriver dans les rayons français, ce produit pourra être considéré « douteux » et sera donc détruit.

    4- la chaîne du froid non respectée.

    Un camion qui aurait perdu quelques degrés dans son caisson frigorifique verra sa marchandises partir au broyeur, dès son arrivée.

    Ce qu’il faut savoir, c’est que la grande distribution, c’est 2.292.095 tonnes de nourriture gaspillée par an ! C’est l’équivalent de 850 millions d’euros chaque année.
    Six fois le budget des restos du cœur, qui servent déjà 100 millions de repas.
    Selon un rapport de l’onuaa ( organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), présenté en 2008, 40% de la nourriture produite en France sera détruite.
    Oui, Certaines enseignes commerciales donnent une partie de leurs marchandises à des associations. Mais ces donations représentent 1% de la totalité des produits destinés à la destruction.

    Pourquoi donner seulement 1% des produits alimentaires et ne pas rester dans cette logique de partage jusqu’au bout ?

    Avant la mise a disponibilité des produits dans les rayons des supermarchés, un système de sélection des produits a lieu. Les agriculteurs qui fournissent ces grandes distributions sont évidement en difficulté. Ces agriculteurs se voient refuser des palettes entières de leurs produit. Le motif est que leurs produits sont jugés « hors calibre ». Les échalotes, parce qu’elles ont la peau trop noircie, oignons écorchés etc.…. 15% des produits de ces agriculteurs ne sont pas vendus.

    Cela est dû au « normes esthétiques », imposées par la grande distribution, « l’expression idéal des produits de consommation », cette vision commerciale attisée par la concurrence.

    on est bientôt dans les périodes de grand froid.

    En France, entre 85.000 et 100.000 personnes environ sont sans domicile fixe.
    Des personnes meurent encore de faim. Quand ils ont accès à un repas chaud, ils reste limité. Car un seul repas par jour. Ils sont des milliers a travaillé, prolétaires, et ne mangent pas a leur faim. En France, c’est des millions de personnes qui sont en difficulté.

    Des personnes ont compris qu’ils auraient peut avoir accès à de la nourriture comestible via les déchets des grands supermarchés. Mais ces supermarchés ont trouvé des solutions pour éviter cela. Ils ferment les containers avec des cadenas ou ils déversent des produits nettoyants sur la nourriture.

    Comment acceptezr cela, alors que des supermarchés détruisent de la nourriture comestible, par tonnes ? Pour certaines enseignes commerciales, c’est pas moins de 20.000 euros par mois en gaspillage alimentaire.

    Sur le plan international :

    Le summum se trouve aux Etats-Unis. 20% des détritus des décharges sont constitués de déchets alimentaires. Les Etats-Unis, c’est 43 millions de tonnes de nourriture jetées par les grandes enseignes de distribution chaque année.
    Dans ce pays, le gaspillage alimentaire atteint les 100 milliards d’euro par an.

    Dans le même temps, le tiers monde compte plus de 870 millions de personnes souffrant de la faim. Depuis les dernières estimations, ce chiffre a peut être déjà atteint les 1 milliard de personnes. Soit un habitant sur huit de la planète.
    14.000 enfants meurent de faim, tous les jours. Cela ne s’appelle plus une catastrophe humanitaire. Cela s’appelle de la barbarie.

    Comment accepter cela, alors que des personnes vêtues avec les costumes les plus chères se gavent de saumon sur lit de caviar ?

    URL de cet article 18812
    http://www.legrandsoir.info/les-supermarches-la-honte-du-gaspillage-alimentaire.html

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