• Ecole primaire: Sarkozy promet du mieux... pour 2012

     

    Ecole primaire: Sarkozy promet du mieux... pour 2012 

    Les promesses n'engagent que ceux qui y croient, disait Jacques Chirac. En pré-campagane électorale en vue des élections présidentielles et législatives de 2012, Nicolas Sarkozy reprend à son compte cette maxime. Victime du jour: l'école primaire. 

    • Annonce électoraliste

    En déplacement en Lozère, le Président de la République a annoncé ce mardi  un maintien du nombre total de classes en école primaire l'an prochain. L'annonce a deux vertus électoralistes.

    1. Elle calme les élus UMP en première ligne face aux actions des parents d'élève contre les fermetures de 1500 classes annoncées pour la rentrée 2011. "Je lance un appel au président de la République pour l'arrêt de la suppression de postes dans l'enseignement pour les écoles rurales", déclarait à ce propos lundi le député UMP Yannick Favennec. "Il faut une application plus souple de la revue générale des politiques publiques dans le secteur de l'enseignement pour les territoires ruraux, sinon on court à la catastrophe, et je ne voterai pas le budget 2012 si cet assouplissement n'est pas prévu", menaçait-il dans un message envoyé par Twitter.
    2. Cette promesse pour 2012 gomme les 1500 fermetures de classes pour septembre prochain, en faisant croire à des lendemains qui déchanteront moins.

     

    • Les collèges et lycées paieront la note

    Le chef de l'Etat s'engage ainsi à ce que "l'école primaire bénéficie d'un traitement  particulier. A la rentrée 2012, nous ne procèderons, hors démographie, à aucune fermeture de classe à l'école primaire C'est-à-dire (...) que le nombre de fermetures de classes n'excèdera pas le nombre d'ouvertures liées aux évolutions démographiques."

    Conséquence de ce  pseudo traitement de faveur pour la primaire pour 2012, le secondaire devrait payer la note. Le ministre de l'Education national Luc Chatel a confirmé dimanche dernier la suppression de 14 000 postes au sein de son ministère, en vertu de la règle de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Il faudra bien retirer ces postes quelque part... (à lire: 1500 classes en moins, Luc Chatel assume)

     

    • Chantage à la crise

    Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il n'était pas question, pour lui, de revenir sur cette règle et a invoqué la situation de la Grèce, au bord de la faillite, pour justifier cette politique. "Je n'ai pas été élu pour que la France soit dans la situation de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal", a-t-il dit. "Je dois protéger la France de la crise. Nous avons trop dépensé en dépenses de fonctionnement et pas assez investi."

     

    • Les réactions:
    1. Un "Tour de passe passe". Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa (primaire et secondaire), a dénoncé mardi un "tour de passe-passe... Si on ne supprime pas des postes et si on ne ferme pas de classes à l'école primaire, cela veut dire que l'on fermera autre chose que des classes à l'école primaire, que l'on fermera pas grand chose à l'école primaire mais qu'on fermera au collège et au lycée. (...) M. Sarkozy cherche à calmer le jeu mais il continue la même politique", en traitant le sujet de l'éducation "de façon très politicienne alors qu'il faudrait traiter cette question sur le fond, avec des vraies propositions en termes budgétaires mais aussi de contenu éducatif."
    2. "Un moratoire des fermetures de classe maintenant!" Pourquoi pas un moratoire dès la rentrée de septembre 2011, se demande Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice PCF des Hauts-de-Seine. "Le Président a-t-il oublié que son gouvernement a acté pour la rentrée prochaine la suppression de 1500 classes dans l’élémentaire? Le gouvernement a pourtant les moyens de décider ce moratoire dès maintenant en le mettant à l’ordre du jour de son projet de loi de finances rectificative pour 2011, que le Sénat examine à partir d’aujourd’hui. Il n’en est rien, puisque ce collectif budgétaire est dédié à un allègement conséquent de l’ISF - une perte de 1,8 milliards d’euros par an pour l’Etat - et à la suppression du bouclier fiscal."
    3. "Un aveu d'échec". Cette "promesse (...) d'un moratoire (...) est un énorme aveu d'échec et une opération électorale dont personne n'est dupe", écrit Bruno Julliard, secrétaire national à l'Education au Parti socialiste, dans un communiqué."Aveu d'échec, car N. Sarkozy reconnaît que les suppressions de postes entraînent des difficultés insurmontables pour les établissements"."Cette promesse présidentielle est donc une opération électorale qui aura la même postérité que toutes les belles promesses annoncées avant les élections: elle est faite pour rassurer avant, mais pas pour être tenue après!"
    4. "Sortir du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux". La secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison a souligné sur BFM-TV que ce gel ne concernait que 2012, "une  année particulière", et qu'il ne réglait pas le problème de la réduction des  effectifs dans l'Education. "Je souhaite maintenant que nous ayons des annonces sur le non remplacement  d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, puisque c'est bien ça qui  fait problème (...) C'est de ça qu'il faut sortir."

     

    --> Pour aller plus loin, à lire:

    Ecoles rurales; le refus du désert

    Depuis des années, les écoles rurales sont la cible privilégiée  des économies budgétaires. 
À Burdignes (Loire), parents et élus 
se préparent  
au combat pour éviter la fermeture de leur « classe unique » 
à la rentrée  2012. Lire la suite...

     

    "En fermant l'école, l'Etat tue le lien social"

    Pour Maurice Marteau, du Collectif pour la défense de l’école  publique de proximité (1), l’attaque contre l’école rurale est autant budgétaire  qu’idéologique. Lire l'entretien...

     

     

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