Flipé et colon ont la main sur la crosse leur colt et se regarde sans cligner des yeux.

Réflexions que Canaille le Rouge a entendues ce weekend à plusieurs reprises dansson entourage.

Deux enseignements dont un immédiat : il s'agit là d'un environnement relativement imperméable au cirque médiatico-idéologique de droite. Si La Canaille ne vit pas sur une île déserte et c'est le cas, c'est bon signe. En mesurant que part de ceux qui tenaient ces propos avaient participé à l'opéra de 2011 cherchant le Chevalier à la Rose et qui en attendant le Crépuscule des dieux nous avait avancé son Hollandais volant.

Second enseignement : les Think Tanks, clubs et autres machins de ce type continuent dans leur projet et savent mobiliser presse, journaux, radio, TV pour travailler au corps l'opinion publique.

Parce que quand même, cette histoire de siamois au sang plus bleu que bleu n'est pas à déconnecter de l'autre opération du même tonneau que nous avait infligé le PS avec ses primaires.

L'objectif est simple : En France, les traditions démocratiques font que le lien avec l'engagement politique se noue avec le droit à s'organiser au sein d'une force politique (parti, ligue, mouvement rassemblement, front, union ou autre).

Aujourd'hui, cette politisation diverse en ce qu'elle porrait porter le débat démocratique vers des issues contraires aux intérêts dominant est insupportable pour le capital.

Ce multipartisme qui a été un moyen de fractionnement des aspirations populaires voulant subvertir le système, maintenant qu'en terme électoral le danger semble durablement écarté, devient un frein à la phase suivante qui consiste à institutionnaliser l'alternance pour interdire tout risque d'alternative.

D'où cette opération qui au nom de la démocratie demande de choisir entre deux fromages au lait pasteurisé, l'un à l'emballage récent pour un vieux produit ; l'autre, celui d'hier, contaminé aux salmonelles.

Les deux cherchant à interdire de gouter à la gamme des productions pourtant disponibles mais gardées dans les réserves ...pour épicer le second tour.

Coté far ouest, le duel d'hier n'est en gros que celui d'un western où l'enjeu dans ce qui est devenu momentanément un désert serait de savoir qui chassera l'autre pour accaparer toutes les terres et pousser les limites du ranch maintenant qu'on sait que les peaux rouges ne sont pas en situation de tenter de récupérer leurs terres.

Ce système de primaire qui pousse à une démocratie corsetée travaille à faire des forces politiques des appuis plus ou moins homogènes autour de champions qui n'ont de rivalité que la façon dont ils vont s'y prendre pour que rien ne change sur le fond et pour tracer la route vers les conditions les meilleures pour ceux qui sont effectivement au commande : le Capital.

Quand cet hiver vous serez coincé par les congères ou les crues des rivières, amusez-vous donc si vous en avez le temps à reprendre les promotions de l'ENA (qui fut pourtant au départ créé par le Conseil National de la Résistance pour empêcher aux élites de devenir ce que le fonctionnement de l'ENA à permis qu'elle re(de)viennent). Vous retrouverez les gens qui des leviers politiques à économiques, de l'inspection des finances, aux sièges des grands groupes, des cabinets ministériels aux directions des grands groupes de communication liés aux banques et à la grande industrie sont les électrons structurant des atomes de la matière capitaliste.

Ces consultations bidons qui en plus participent à donner une vision tronquée de ce que devrait être l'engagement politique et citoyen, institutionnalisent encore plus s'il était possible la délégation de pouvoir, la mise hors d'atteinte populaire du mandaté, sa non révocabilité.

Nous sommes devant un ferment de dissolution des acquis démocratiques et républicains. A ce titre, qui accepte ces pratiques, ne les combat pas risque de vite souffrir durement et durablement de leurs éventuels développement.

Dans ces duels sous le soleil du pouvoir ce sont souvent les balles perdues qui font le plus de victimes.