• Drame à la CAF de Mantes-la-Jolie

     

    Maintenant, on sait...

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    L’homme qui s’est immolé par le feu à la CAF de Mantes la Jolie est décédé hier. Nous ne connaitrons même pas son nom. Disons que c’était un fou.  Sous  nos latitudes qui  a envie de s’intéresser er à un fou ? 51 ans, un ancien infirmier ai-je entendu, marginal, isolé. Justement l’isolement. C’est terrible de se sentir abandonné de tous !

    Qui a envie de savoir ce qui l’a rendu fou au point d’envisager une mort aussi horrible.

    Certains seront soulagés d’apprendre qu’il est mort. Non pas à cause de la souffrance liées à ses brûlures car ceci pourrait ressembler à de la compassion mais parce que « c’est encore nous qui allons payer pour  le soigner «  comme j’ai pu le lire en bas de l’article de 20 minutes ouvert  aux commentaires. Je n’imaginais pas que des gens  avaient à ce point la haine et bien  entendu  ce genre de propos est rarement censuré.

    Seuls se souviendront  de cet homme les employés de la CAF et quelques allocataires présents au moment du drame  en état de choc. Heureusement que le suivi psychologique est là pour soulager la conscience de la société… En attendant la CAF de Mantes la Jolie est fermée et d'autres allocataires devront atendre leurs prestations.

    Je ne sais pas quel effet ça fait de voir un homme transformé sous ses yeux en torche vivante. J’espère ne jamais être confrontée à pareille vision. Mais le plus traumatisant pour les employés, est sans doute à chercher dans  ce qu’affirmait la directrice de la CAF des Yvelines affirmant que les suspensions du RSA sont fréquentes et que personne ne pouvait supposer que cet homme en arriverait là.

    Maintenant, on sait. On sait le désespoir qui rend fou une personne qui  privée de ressources comprend qu’elle se dirige à grand pas vers la fin.

    On sait la violence  d’une décision de suspension.

    Vu que la CAF demande souvent aux employés de biaiser pour retarder les dossiers, il va leur être de plus en plus difficile de le faire sans l’angoisse de voir un drame sous leurs yeux.  

    Dans cette triste affaire, j’ai découvert que les employés ne sont pas  des fonctionnaires. Certains sont en CDD et ne savent pas si un jour ils ne toucheront pas le RSA. Internet, ça  sert aussi à apprendre de choses comme ça.  Heureusement, qu’il  il n’y a pas que la haine qui s’y exprime.

    Pas de personnel assermenté, c’est moins d’éthique dans une profession  Ce ne doit pas être facile de faire des coups bas à des allocataires en faisant de l’obstruction admininistative en sachant que l’on risque sa place si on ne le fait pas. Mais surtout il ya dans les CAF  des manques d’effectif   qui font que les dossiers attendent… et les prestations aussi.

    Les responsables d’une telle situation  ordre n’assisteront jamais au  spectacle terrifiant de voir un homme s’immoler par le feu .Planqués derrière des chiffres et obsédés par les restrictions budgétaires ces responsables ne voient pas le désespoir des gens qui survivant de plus en plus mal avec 418 € ne peuvent pas faire face à une suppression de cette prestation.

    Maintenant, on sait. On ne connait toujours pas le nom de l’homme qui s’est immolé par le feu mais on sait que la détresse face à une absence totale de ressources rend fou.

    Ceci n’empêchera pas le Parlement d’entériner la règle d’or qui va encore peser plus sur les défenses sociales.

    Sauf que  maintenant, on sait !

     

    Source: Incertitudes, le blog de Martina Charbonnel

    Pour sa part, la CGT a tenu à exprimer son émotion face au drame qui s’est déroulé à la CAF de Mantes la Jolie, drame qui a conduit un allocataire, privé de RSA, à la mort. Elle dénonce une politique qui consiste à estimer que les allocataires sont des fraudeurs, à complexifier les démarches et les traitements des dossiers.

     

    Depuis longtemps la CGT se bat contre les réductions d’effectifs dans la branche famille (1167 postes supprimés de 2010 à 2012). L’insuffisance de moyens en personnel est à l’origine des retards et des erreurs dans le paiement des prestations. La situation de sous effectif permanent et de réduction budgétaire, imposée par la Caisse nationale et l’état, amène les CAF à sacrifier l’accueil et le suivi des allocataires les plus en difficultés. Cette politique est source de souffrance pour les allocataires mal traités et pour les personnels des CAF qui ont une autre vision de leurs missions. Régulièrement les administrateurs CGT de la CNAF votent contre les budgets de restriction qui aboutissent à des dysfonctionnements graves du service public et à une chasse aux pauvres.

     

    Le montant du RSA est largement insuffisant pour vivre dignement. Depuis la création du RMI, la CGT revendique une revalorisation des minimas sociaux. Elle revendique également, dans le même temps, une politique dynamique qui favorise les emplois pérennes, correctement rémunérés.

     

    Au fil des réformes les droits des précaires et des chômeurs sont rognés toujours un peu plus. La revalorisation du SMIC et des minimas sociaux relèvent de l’urgence. Alors que les actionnaires, les magnats de la finance continuent à recevoir des rétributions importantes, les inégalités sont devenues inacceptables, le drame survenu à la CAF des Yvelines en est la triste démonstration.

     

    Les politiques de diminution budgétaire dans la Sécurité sociale et de stigmatisation des plus précaires doivent cesser. Les moyens doivent être donnés pour que les allocataires vivent dignement. Les Caisses d’allocation familiales, qui ont une mission de service public doivent être dotés d’effectifs suffisants pour traiter les dossiers dans un temps raisonnable et accueillir les personnes dignement.

    Montreuil, le 14 août 2012 

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/

     

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