• Dentressangle: Une solidarité inattendue

    Dentressangle. L’occupation du site bénéficie de nombreux soutiens moraux et matériels.

     

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      Depuis le 7 février, les salariés des Transports Norbert Dentressangle occupent leur entrepôt de jour comme de nuit. Un véritable élan de solidarité s’est formé autour de leur mouvement.

    Manifestation. Les conducteurs ont annoncé un nouveau défilé demain matin à 10 heures au départ de la gare d’Autun. Emplois. Les salariés sont désormais dans l’attente de négociations pour la mise en place d’un plan de sauvegarde.

    Sous le chapiteau dressé à l’entrée du site de TND, Youssef fait le point sur les vivres entreposés dans les hauts rayonnages construits à partir de palettes de bois. Aux coins de l'abri de toile cirée, deux petits poêles à pétrole diffusent une chaleur à peine perceptible. Il faut dire qu’avec une moyenne de quarante personnes la journée et trente le soir, la chaleur humaine fonctionne plutôt bien. « Quand on mange ici, on branche un gros poêle de terrasse de bar. C’est un cafetier d’Autun qui nous l’a gentiment prêté », explique le chauffeur routier.

    Depuis les débuts du mouvement et de l’occupation du site, c’est un véritable élan de solidarité qui semble s’être mis en place autour des 56 salariés de l’agence autunoise des Transports Norbert Dentressangle. « C’est simple, je n’ai jamais vu ça ailleurs. On est nous-mêmes très étonnés ! », lance Rémy, autre conducteur.

    Plats de restaurants

    Riz, pâtes, pommes de terre, boîtes de conserve, café… Chaque jour, habitants comme commerçants amènent aux grévistes de quoi manger et vivre au quotidien. « C’est la mairie qui nous a prêté la tente. Certains commerçants nous font de bonnes réductions. Des syndicats, des gens et même le propriétaire du site nous ont donné de l’argent pour faire des courses. Deux restaurateurs nous ont aussi amené de la nourriture toute prête dans de grands plats de cuisine en inox », ajoute le petit groupe qui assurait ce week-end l’occupation du site pendant que leurs collègues rentraient chez eux en Bretagne, dans le Nord ou encore en région lyonnaise à bord de véhicules prêtés par des concessionnaires autunois.

    Tours de garde

    En quinze jours d’occupation, l’organisation est désormais parfaitement rodée. Ici, chacun a son rôle et le planning est respecté à la lettre. « Le week-end il y a un gardien. Mais pendant la semaine, il faut toujours quelqu’un pour surveiller l’entrée de jour comme de nuit car en cas de vol, c’est nous qui sommes responsables. Alors on monte la garde à trois et on tourne toutes les trois heures », expliquent les salariés. Pendant ce temps, les autres peuvent dormir paisiblement sur les couchettes de leurs cabines de camions chauffées.

    Côté approvisionnements, c’est Jean-Pierre, le trésorier du groupe, qui gère la logistique. Désormais surnommé « le roi de la cuisine », Patrick s’est quant à lui proposé pour régaler les papilles de ses collègues avec les moyens du bord, à savoir un micro-ondes et deux petits réchauds à gaz. « On fait des choses simples car il faut de grandes quantités. Mais c’est toujours un minimum élaboré », affirme le cuistot de la bande. « L’autre jour il nous a fait une grande paëlla. Et c’était pas de la boîte ! », confirme Youssef, sourire aux lèvres.

    Une douche pour trente

    Avec une seule douche et un WC pour quarante, l’hygiène a également son importance. « Tous les jours on désigne des responsables du nettoyage et on surveille régulièrement que tout soit propre », explique Patrick. D’autres, délégués au bois, s’occupent d’alimenter dans un grand bidon métallique les précieuses flammes réchauffant les corps à l’extérieur de l’entrepôt.

    « Je n’espère plus rien »

    Malgré cette cohésion de groupe et la bonne humeur apparente qui règne sur le site, les grévistes gardent en permanence en tête une profonde inquiétude quant à leur avenir. « Nous sommes devant un mur. Il a fallu la grève pour qu’on nous annonce la fermeture du site au 31 mai. Et il n’y a rien sur le papier. Ce n’est que du verbal. Personnellement je préfère être mis à la porte plutôt que d’être reclassé ailleurs », estime Rémy, domicilié à Château-Chinon, arrivé sur la plateforme d’Autun il y a 12 ans bien avant le rachat par Norbert Dentressangle il y a 6 ans. « De toute façon on ne sera pas reclassés. Pour un français, on peut avoir deux Polonais ou trois Roumains », considère Patrick. Nathalie, seule femme de l’équipe de conducteurs, préfère ne pas penser à la suite. « Moi je n’espère plus rien », confie cette mère de trois enfants domiciliée à Autun.

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  • Commentaires

    1
    fouad cgt tourcoing
    Mercredi 23 Février 2011 à 17:31

    Bonjour les camarades vous avez le soutien de NORBERT DENTESSANGLE euville en ferrain (GEL SERVICE)

    Nous sommes de tous coeur avec vous a chaque instant.

    BON COURRAGE!!!!!!!!!!!!!!

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