"G7, G8, G20, G rien !": avant la réunion des grandes puissances financières à Marseille, l'association Emmaüs a distribué "du pain pour ceux qui n'ont pas de blé" jeudi sur le Vieux-Port, en dénonçant l'inaction de la communauté internationale contre la pauvreté.
"Au lendemain de la grande crise de 2007-2008, on a eu de belles déclarations de nos dirigeants, qui allaient reprendre les choses en main, faire de la régulation et intervenir pour que l'immoralité de la spéculation cesse. Trois ans après, le résultat ? Zéro, quasiment rien", a déclaré à l'AFP Christophe Deltombe, président d'Emmaüs France.
"Les paradis fiscaux sont toujours aussi florissants, la spéculation continue de la même manière, bref, tous les mécanismes de la dérégulation des marchés se poursuivent et les plus riches deviennent de plus en plus riches, et les plus pauvres de plus en plus pauvres", a-t-il ajouté.
"Ce qui va ressortir de la réunion, c'est une approbation des politiques d'austérité, de réduction des politiques sociales. On va approuver des mesures qui font peser sur les plus pauvres les effets de la crise qui a été provoquée par les plus riches. C'est la grande injustice qui justifie que le monde associatif, le tiers secteur, la société civile se réveille et se mobilise", a-t-il dit.
"Emmaüs, c'est 300 groupes dans 36 pays sur 4 continents. On a aussi une légitimité internationale et une connaissance mondiale des problèmes. Les sommets de ce genre ne donnent pas la parole aux pays pauvres. On n'y traite pas des questions fondamentales: l'accès à l'alimentation, à la santé, à l'éducation", a souligné de son côté Jean Rousseau, président d'Emmaüs International.
Après un été agité, les grandes puissances du G7 se retrouvent vendredi à Marseille pour chercher les moyens d'éviter une rechute de l'économie mondiale sans aggraver la crise de la dette, avant de préciser samedi leur réponse financière au "printemps arabe".
afp