• Comment le système oriente le vote vers ses candidats

    Comment le système oriente le vote vers ses candidats

    Nous sommes en démocratie parait-il. Pourtant, les grands médias favorisent ostensiblement la pensée unique et les candidats qui la véhiculent tandis que les instituts de sondages travestissent les intentions de vote.

    En démocratie, c'est le peuple qui décide. En théorie.

    Selon des principes que notre pays agite régulièrement sous le nez de certains dirigeants étrangers, ce sont les citoyens qui choisissent leurs représentants, en fonction de leur programme, ou interviennent directement sur des choix primordiaux lors de référendums. Ce sont des principes que notre pays a bien du mal à s'appliquer à lui-même !

    TCE : le peuple a t-il le droit de donner son avis ?

    Avant de jeter un oeil sur l'actualité des élections qui approchent, rappelons-nous du référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen : les français avaient clairement et massivement rejeté la proposition de constitution européenne. Cela malgré une campagne unanime et agressive en faveur du OUI des médias nationaux (sauf l'Humanité !), presse écrite, radio et télévision, et le soutien total des forces politiques du système, UMP, Modem, PS et Verts.

    Malgré ce vote négatif du peuple français, il n'aura fallu qu'un peu moins de deux ans pour que les défenseurs de l'intégration capitaliste de l'Europe violent la souveraineté nationale en faisant ratifier par les parlementaires cette constitution, rebaptisée "Traité de Lisbonne", à peine quelques mois après l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007. N'oublions pas ce moment, cette trahison, dont est responsable la droite française, depuis l'UMP jusqu'aux "centristes" de Bayrou et Morin, avec la complicité d'élus socialistes comme Jack Lang ! Un Jack Lang, soit dit en passant, qui reste une figure du PS malgré ses rapprochements avec l'UMP et qui vient d'être officiellement investi candidat PS aux Législatives dans les Vosges.

    Avec l'adoption du Traité de Lisbonne, c'est la souveraineté du peuple sur la constitution qui a été violée et, avec elle, un des principes fondamentaux de la démocratie.

    A noter que d'autres ont eu à subir de pareils mésaventures, comme les irlandais, que leur gouvernement a fait voter deux fois car le premier vote était négatif et que cela ne convenait pas à la bourgeoisie irlandaise.

    Pensée unique sur toutes les chaînes

    Un autre aspect de la démocratie, c'est de permettre aux citoyens de se forger une opinion, en leur âme et conscience.

    Pour cela, il est nécessaire que le débat démocratique s'installe, que les programmes s'affrontent. En toute équité.

    Sur cet aspect aussi, la démocratie française est dangereusement grippée et n'a rien a envié aux régimes dictatoriaux qu'elle simule de dénoncer ! A la télévison française, comme dans la presse, c'est la pensée unique !

    Par exemple, depuis 2008 et l'effondrement du pilier financier du capitalisme, les seules personnes qui ont voie au chapître dans les médias sont des défenseurs de l'orthodoxie libérale qui prônent tous rigueur, austérité et désendettement. Ces "experts" habilités par les médias sont en général payés par de grands groupes économiques, des banques ou des fonds de pension : question indépendance et expertise, on fait plus neutre, non ?

    Le débat sur la crise et ses origines ou sur la façon de s'en sortir est ainsi faussé, tronqué, orienté. Les rares fois où un projet un peu différent est avancé, les journalistes le balaient d'un revers de main ou le caricaturent, en renvoyant la "vérité" vers les paroles d'évangile des experts accrédités par les milieux financiers.

    Micros fermés pour la troisième force politique française

    Le deuxième aspect du débat démocratique, c'est l'accès aux médias des forces politiques françaises.

    Sur cette question, encore une fois, force est de constater que l'équilibre démocratique est loin d'être respecté et que les médias favorisent ostensiblement certaines forces politiques et en minimisent d'autres, selon le dégré de gêne que représentent ces forces pour le système et les groupes économiques qui contrôlent les médias.

    Si l'on regarde les données du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) concernant le temps de parole des forces politiques dans les médias, étude de septembre dernier (la dernière en date), les chiffres sont clairs :

    Les journaux télévisés des principales chaînes (TF1, France 2, France 3, Canal + et M6) ont ouvert leurs micros 3 heures et 25 minutes au PS, 3 heures et 43 minutes à l'UMP, sans compter 2 heures et 6 minutes au gouvernement contre seulement 20 minutes au PCF et au Front de Gauche ! Un écart de 1 à 10 ! !

    Sur les chaînes d'info en continu (BFM, I-télé et LCI), l'écart est encore plus énorme avec plus de 39 heures pour le PS, plus de 23 heures pour l'UMP contre 27 minutes pour le PCF ! Des écarts de 1 à 50 voire 1 à 80 ! !

    Est-on vraiment dans le cadre d'un débat démocratique ?

    Même le Front National est mieux traité, voir choyé par les médias ! Avec 3 heures et 45 minutes sur les chaînes d'info en continu, le parti de la famille Le Pen a bénéficié de 8 fois plus de temps d'antenne que le PCF !

    Car, le PCF, n'en déplaise à ceux qui le voient mort ou mourant depuis plus de vingt ans, le PCF, donc, est toujours la troisième force politique de France avec 135 000 adhérents, une quarantaine de parlementaires, deux députés européens, des dizaines de conseillers régionaux dont la présidence d'un conseil territorial (la Corse), la présidence de deux conseils généraux (Allier et Val-de-Marne), des centaines de conseillers généraux, des centaines de maires, des milliers de conseillers municipaux.... 4 fois plus d'adhérents que le FN et une réprésentation démocratique incomparable mais 8 fois moins de temps d'antenne ?

    Dis-moi qui j'invite à parler et je te dirai qui je préfère !

    Des sondages faits pour orienter l'opinion publique

    Dernier aspect de cette gigantesque manipulation du débat démocratique : les sondages.

    Beaucoup critiquent la quantité de sondages que publient les médias avant les élections, sondages sur les intentions de vote, sur la popularité de tel ou tel candidat, sur la chance de l'un ou l'autre de gagner ou sur telle ou telle question de la campagne.

    Beaucoup dénoncent aussi l'influence de ces sondages sur les votes des électeurs, l'incitation qu'ils représentent à voter d'abord pour une personne, dans un réflexe de vote utile, plutôt qu'un vote d'adhésion, obtenu après réflexion. Mais n'est-ce pas là finalement le but ? Orienter le choix des électeurs vers une poignée de candidats ?

    Il n'est quà voir l'inconstance de ces sondages et, même, les contradictions entre sondages, parfois à quelques jours d'intervalles et pour le même institut, pour comprendre que ces résultats sont sujet à caution. Sans parler de l'interprétation qui en est faite par les médias !

    Prenons le cas du vote ouvrier, qui fait couler beaucoup d'encre !

    Fin novembre et début décembre, trois sondages ont été publiés à des dates très proches. Un sondage TNS-Sofres le 30 novembre, un IFOP le 1er décembre et un BVA le 6 décembre.  On peut y « observer » le vote ouvrier.

    Surprise ! Les sondeurs ne sont pas d’accord du tout.

    Pour TNS, les ouvriers votent majoritairement pour François Hollande avec 37% des intentions de vote. Marine Le Pen recueille alors 27% des voix suivie par Nicolas Sarkozy à 18%.

    L’IFOP annonce des résultats bien différents. Pour ce sondeur, les ouvriers plébiscitent Marine Le Pen à 37%. En deuxième place on trouve François Hollande et Nicolas Sarkozy à égalité : 17%.

    Donc : 10 points d’écart entre les deux sondages pour le score de Marine Le Pen et 20 points d’écarts pour le score de François Hollande !

    BVA donne également ses propres résultats pour le vote des ouvriers : 33% pour Hollande, 31% pour Le Pen et 13% pour Sarkozy… Pourtant, le 22 novembre dernier ce même institut annonçait des résultats forts différents : 43% du vote ouvrier pour Le Pen, 22% pour Sarkozy et 20% pour Hollande.

    En l’espace de deux semaines, un évènement décisif a du se produire qui a bousculé l’adhésion de la classe la plus nombreuse de notre société. Mais lequel ? Oui, lequel ?

    Est-ce bien sérieux ? Est-ce bien crédible ?

    Il en est de même pour le vote communiste et pour le vote du candidat du Front de Gauche aux Présidentielles.

    Il y a deux semaines, l’IFOP nous expliquait que 2% des 18-24 ans exprimaient une intention de vote Front de Gauche contre 10% pour les 25-34 ans. Cette semaine, la situation serait complètement inversée : 8% des 18-24 ans voteraient Front de Gauche contre 1% pour les 25-34 ans. Un yoyo absolument invraisemblable en moins de 15 jours !

    Alors comment croire dans des sondages qui vont même jusqu'à attribuer des 0 % à certains candidats ?

    Et pourquoi "écouter" ceux-là alors que le gouvernement n'a pas entendu les 70 % de sondés qui refusaient la réforme sur les retraites ? Parait-il qu'ils auraient mal compris cette réforme !? Pourquoi faire confiance au vote des électeurs aux Présidentielles et aux Législatives alors ? Passons directement à une "république d'experts", une technocratie qui ira toujours dans le bon sens, celui des classes dominantes !

    Non respect de la souveraineté populaire et manipulation médiatique du débat démocratique illustrent ce que les communistes appellent le contrôle des instruments de pouvoir par la classe dominante : pouvoir politique, pouvoir policier et judiciaire, pouvoir médiatique.

    Et si jamais les résultats ne convenaient pas, il serait toujours temps de bourrer les urnes, comme en Russie, ou, au pire, de mettre en place un pouvoir militaire ou d'extrême-droite qui purgerait la société de ses éléments déviants pour le compte de la bourgeoisie, comme en Allemagne en 1933 ou au Chili en 1973.

    Heureusement, il nous reste encore la parole et le contact direct avec la population pour apporter le seul discours réellement antisystème ! Eteignez vos télés ! Vous serez plus libres !

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com/


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :