• Cantonales : la politique de Sarkozy sanctionnée

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    L'UMP sanctionnée, le Front national en progression (52 duels gauche/FN au deuxième tour dimanche prochain) et le Front de gauche deuxième force politique à gauche. Ce sont les enseignements de ce premier tour des cantonales, avec l'abstention record.

    Le Parti Socialiste à 25,62%, devant l'UMP à 16,34%, le Front national à 14,71% et les Divers droite à 10,16%. Le Front de gauche arrive ensuite, avec 8,86% (PCF à 7,89% et Parti de Gauche à 0,97%). Mais son score devrait atteindre les 10% puisque les chiffres du ministère ne prennent pas en compte les candidats non étiquetés PCF ou PG qui se sont présentés sous les couleurs du Front de gauche. Europe Ecologie/Les Verts suit à 7,79%, devant les candidats sous étiquette Majorité présidentielle (5,74%), les Divers gauche (5,28%), Radical de Gauche (1,56%) et le MODEM (1,25%).
    Ces estimations du premier tour des cantonales, livrées ce dimanche vers 22 heures par le ministère de l'Intérieur, devraient être très proches des résultats définitifs attendus ce lundi matin. Traduites en totalisation nationale partielle en sièges, les socialites sont en tête avec 130 élus, suivis de l'UMP (78, auxquels on peut ajouter les 29 des élus sous l'étiquette majorité présidentielle), les divers droite (70), les divers gauche (47), les communistes (18), les radicaux de gauche (14), le MODEM (2) et le Parti de gauche (1). EELV et le FN ne comptent pour le moment pas de siège au premier tour
    Une gifle pour l'UMP. Ces résultats confirment le pari raté de l'UMP. Le parti présidentiel a tout fait pour passer sous silence ces cantonales, dernier rendez-vous électoral avant les présidentielles et législatives de 2012, afin de minimiser le vote sanction contre Nicolas Sarkozy et sa majorité. Mais la claque est bien arrivée et elle est retentissante. Au deuxième tour, dimanche prochain, la gauche est bien placée pour augmenter le nombre de conseils généraux qu'elle contrôle (actuellement 58).
    La gauche rassemblée au deuxième tour. Les dirigeants du PS Martine Aubry, d'Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot et du PCF Pierre Laurent ont appelé ensemble, dimanche soir, au rassemblement de la gauche pour le deuxième tour des élections cantonales, afin d'"amplifier" leur victoire et contrer le FN. Un peu avant, Marie-George Buffet avait déjà donné le ton en demandant à "toute la gauche de se rassembler derrière les candidats de gauche les mieux placés pour donner la raclée nécessaire à la droite et à l'extrême droite... Les hommes de ce pays ont voulu sanctionner Nicolas Sarkozy, car ils n'en peuvent plus." De son côté, Jean-Luc Mélenchon a expliqué: "L'UMP s'est pris une raclée et le FN lui a fait les poches. C'est le bilan de la soirée."
    Le Front de gauche, deuxième force à gauche. La logique de rassemblement promue par le Front de gauche semble couronnée de succès et devrait atteindre les 10%, car le ministère ne comptabilise pas l'ensemble des candidats FG dont certains sont classés extrême-gauche. De quoi ravir les composantes du FG. Pierre Laurent (PCF) s'est dit "plutôt confiant" pour conserver les présidences des deux départements PCF, le Val-de-Marne et l'Allier. Il pense même que les communistes vont augmenter leur centaine de conseillers généraux au deuxième tour et, ainsi, rester la deuxième force à gauche. Au QG du Parti de gauche, Eric Coquerel s'est félicité de "l'alliance large FG/NPA" qui "porte ses fruits dans la Haute-Vienne". "Nous sommes manifestement la deuxième force à gauche derrière le PS", a-t-il dit, appelant "au rassemblement sans exclusive de toute la gauche". Dans un communiqué, le Front de Gauche (FG) voit dans ce premier tour "un encouragement à poursuivre sur la voie de la construction d’un Front de Gauche à même de bousculer encore davantage la donne à gauche et d’imposer le rassemblement de la gauche autour d’un programme de rupture avec les logiques capitalistes et productivistes."
    L'UMP contre des fronts républicains face au FN. Malgré la perspective de 52 duels gauche/FN au second tour dans 36 départements (décompte AFP), le secrétaire général de l'UMP est resté cloué à ses certitudes. Jean-François Copé a déclaré qu'il laissait les électeurs du parti majoritaire "libres de leur choix" en cas de duel "gauche/extrême droite" au second tour, refusant le vote FN et le "front républicain". De quoi régaler la présidente du Front national. Marine Le Pen s'est félicitée du"recul assez lourd de l'UMP" et a appelé à "renforcer la vague bleue Marine" au second tour. A gauche, le réflexe est tout autre et le PS, le Front de gauche et les Ecologistes appliqueront le principe de front républicain. En cas de duel UMP/FN au second tour, les trois mouvements demandent à leurs électeurs de voter pour le candidat UMP.
    Le gouvernement reste sourd. Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a assuré qu'il y avait "une bonne tenue de la majorité présidentielle". Selon lui et en ratissant bien large, l'UMP et ses assimilés représenteraient la première force politique avec 32, 5% des scrutins exprimés. Poursuivant dans sa tactique de dénigrement de ces cantonales, le premier ministre François Fillon n'a publié qu'un rapide communiqué pour regretter "que les Français ne soient pas mobilisés" et inviter "chaque électeur à la responsabilité loin des postures démagogiques". La "droite républicaine" doit "se rassembler autour de ses valeurs".
    Une abstention record. L'abstention a atteint un niveau record pour un premier tour des cantonales dimanche, plus d'un Français sur deux n'ayant pas voté pour le dernier grand rendez-vous électoral avant la présidentielle et les législatives de 2012. A 19 heures 30, l'abstention était estimée à 56% des inscrits par Ipsos Logica Business consulting pour France Télévisions, entre 55 et 57% par OpinionWay/Fiducial pour LCI, à 55% par l'Ifop. Ce scrutin "n'a pas fait l'objet de la moindre campagne, avec aucun mot d'ordre national", a accusé Frédéric Dabi de l'Ifop. La droite a été très discrète, tandis que "les leaders socialistes se focalisés sur les primaires de leur parti", a-t-il poursuivi. En revanche, Jean-Daniel Lévy de Harris-Interactive l'interpréte comme "un message de mécontentement à l'égard du président de la République et de la politique" en général. En 2004, lors des dernières élections concernant cette série de cantons, l'abstention avait été de 36,09% au premier tour, et de 33,51% au second tour. En 2008, elle avait été de 35,12% au premier tour, et de 44,53% au second. Le record d'abstention pour des cantonales avait été enregistré en 1988 : 50,8% au premier tour, 52,9% au second. Seules des élections européennes ont connu un taux d'abstention supérieur: 59,37% en 2009, après 57,24% en 2004.


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