• Claude Brunelle

    Le 1er juillet se tiendront des élections présidentielles et législatives au Mexique. À cette occasion le peuple mexicain devra élire un nouveau président, de même que 120 sénateurs et 500 députés. Au total quatre candidats se disputent la présidence. (tiré du Marxiste-léniniste - Numéro 78 - 25 juin 2012)

     

    Il s’agit de Enrique Peña Nieto, représentant « Engagement pour le Mexique » qui regroupe le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et le Parti vert, Andrés Manuel López Obrador (AMLO) du Mouvement progressiste constitué de l’alliance du Parti de la révolution démocratique (PRD), du Parti du travail (PT) et du Mouvement des citoyens (MC), Josefina Vásquez Mota, du Parti action nationale (PAN), actuel Parti à la présidence, et Gabriel Quadri de la Torre, de Nouvelle alliance.

    Dans ces élections, l’élite politique et économique tente de donner vie à son système de bipartisme en présentant comme un fait établi que son candidat vedette Enrique Peña Nieto, du PRI, sera le prochain président du Mexique. Rappelons que le PRI a gouverné seul ce pays pour le compte de l’oligarchie mexicaine pendant 71 ans. Il y a douze ans ce parti a dû abandonner le pouvoir au PAN, résultat des pressions des impérialistes étasuniens qui ont déclaré que la « démocratisation » du système politique mexicain était dorénavant incontournable. Le peuple mexicain l’a chassé du pouvoir en 2000, en raison de son accointance avec les impérialistes étasuniens visant entre autres l’intégration économique et politique avec ces derniers, sa répression brutale du mouvement ouvrier, paysan, social et étudiant pendant des décennies, pour avoir privatisé une grande partie de l’économie et paupérisé les travailleurs. C’est à ce moment là que la bourgeoisie a manoeuvré pour faire élire Vicente Fox du PAN, le présentant comme le changement et la garantie d’un non retour à l’autoritarisme du PRI. En fait ce que cherchaient à créer les impérialistes était l’établissement d’un système de bipartisme qui leur permettrait de favoriser le diktat les monopoles en utilisant une monnaie à deux faces style américain.

    C’est ainsi que le PAN, parti ultra conservateur, dont le fondateur était un fervent défenseur des thèses fascistes dans les années trente, a accédé au pouvoir en 2000 et s’y est maintenu par force de répression, de corruption et de fraude pour les douze dernières années. Mais après douze années de poursuite des mêmes politiques que le PRI, au cours desquelles le PAN a réalisé l’agenda des impérialistes étasuniens favorisant les grands monopoles, accentuant la privatisation et la libéralisation du commerce, comme avec l’Alliance pour la sécurité et la prospérité de l’Amérique du Nord, après avoir créé un climat de violence, de peur et de répression avec sa guerre contre les narcotrafiquants, causant ainsi des dizaines de milliers de morts et d’assassinats dans tout le pays, son discrédit est tellement grand parmi le peuple mexicain que la bourgeoisie a décidé que le moment était venu d’effectuer un retour au pouvoir du PRI, présentant maintenant ce dernier comme le représentant du renouveau.

    Pour les travailleurs, paysans, étudiants et toutes les sections du peuple mexicain, ces élections sont l’occasion de franchir une étape importante dans la lutte pour créer un changement qui ouvre la porte à l’établissement d’une société humaine. Le désir est donc très grand de ne pas permettre l’établissement d’un système de bipartisme en empêchant la prise du pouvoir par le PRI ou le PAN. Dans ce sens des millions de travailleurs, paysans, femmes et étudiants se sont joints à AMLO pour créer le Mouvement régénération national (MORENA). Ce mouvement présente un nouveau projet d’édification nationale reposant sur la souveraineté citoyenne, économique, énergétique et alimentaire. Un projet qui vise à mettre fin à la domination étrangère sur l’économie et la politique du pays et au vol des ressources énergétiques et qui rejette la collaboration militaire avec les impérialistes étasuniens. C’est ce mouvement, avec AMLO à sa tête, qui a été choisi par les partis de gauche pour être le candidat progressiste à la présidence du pays dans ces élections.

    En 2006, lors des dernières élections, AMLO, qui en pratique avait gagné l’élection à la présidence, fut empêché d’accéder au pouvoir en raison d’une fraude orchestrée par l’élite économique et politique de la bourgeoisie qui donna le pouvoir à Filipe Calderon du PAN. Suite à cela, AMLO a, pendant les six dernières années, parcouru toute la République mexicaine en visitant chacune des municipalités sans exception et s’attelant à y construire les bases du mouvement MORENA. Durant ces six années le candidat présidentiel López Obrador a défendu vigoureusement la souveraineté énergétique, s’est opposé vigoureusement à la privatisation de l’entreprise d’État pétrolière Pemex et à celle de la compagnie d’électricité fédéral, appuyant ainsi la production nationale de gazoline, des produits raffinés et encourageant la souveraineté alimentaire, d’un pays qui est passé d’exportateur dans le secteur agricole à importateur net de grains et de divers autres aliments. L’aspect le plus important est qu’AMLO a rejeté toute coopération militaire avec les États-Unis dans un moment où les interventions militaires étasuniennes atteignent des proportions alarmantes. C’est ainsi que malgré une persistante campagne de dénigrement contre AMLO, ce dernier participe à ces élections avec un impressionnant appui de plusieurs millions de Mexicains à travers tout le pays et a maintenant la possibilité de remporter les élections du 1er juillet.

    En dépit de cela, l’oligarchie suit une tactique qui consiste à utiliser des sondages biaisés pour affirmer que le candidat du PRI, Enrique Peña Nieto, est très en avance dans les préférences et qu’il faudrait un miracle pour qu’il ne soit pas élu, et cela tout en plaçant AMLO toujours en troisième place derrière la candidate du PAN. À ce stade de la campagne électorale, il apparaît très clairement que les deux grands finalistes sont AMLO et Peña Nieto malgré la complète iniquité dans le financement de l’Institut fédéral électoral qui a accordé beaucoup plus de ressources au Mouvement progressiste du PRI qu’à l’alliance du Parti de la révolution démocratique (PRD), du Parti du travail (PT) et du Mouvement citoyen (MC) que représente Lopez Obrador. Ainsi, des 44 millions de spots publicitaires officiels, la grande majorité ont été attribués au PRI et au PAN et cela est sans compter les analystes et annonceurs de nouvelles télévisées qui font activement campagne en faveur de Peña Nieto contre Lopez Obrador.

    Malgré tout cela, Andrés Manuel López Obrador est tellement fort que depuis le début du mois de juin la bourgeoisie et ses alliés sont pris de panique à l’idée de perdre le pouvoir et ont commencé une intense guerre sale de dénigrement contre lui. Voyant que cela ne fonctionne pas, ils ont même fait entrer en scène l’ancien président Vicente Fox du PAN, pour qu’il appelle à voter pour le candidat du PRI ! Cela ne suffisant pas, alors le président actuel, Filipe Calderon du PAN, a enfreint la traditionnelle neutralité du président en fonction en période électorale et a fait deux sorties pour appeler à tout faire pour ne pas permettre que gagne López Obrador du mouvement progressiste.

    Le 11 mai dernier marque un moment très important dans la présente campagne électorale avec l’entrée en scène de la jeunesse mexicaine dans la campagne électorale. En effet cette journée là le candidat du PRI, Enrique Peña Nieto, s’est vu fortement répudié par les étudiants de l’université Iberoaméricaine venus manifester contre les actes de répression criminelle du candidat du PRI envers la population de la ville de Atenco en 2006. Lors de cette répression, la police envoyée par Peña Nieto, alors gouverneur de l’État de Mexico, a assassiné deux jeunes, violé 26 femmes et emprisonné des centaines de personnes qui s’opposaient à la destruction de leur ville pour la construction d’un aéroport. À partir de ce jour de la campagne électorale, la jeunesse mexicaine est entrée en action formant son mouvement appelé Yo Soy 132 (je suis le 132)[1]. Dans une assemblée à laquelle ont participé des étudiants de 54 universités publiques et privées, ces derniers ont adopté des résolutions exigeant entre autres choses des procès politiques contre le président actuel, Filipe Calderón, contre Enrique Peña Nieto et contre la très corrompue leader du syndicat national de l’éducation, Elbe Esther Gordillo fondatrice du Parti Nouvelle Alliance.

    Au cours des récentes semaines, la jeunesse a joué un rôle très positif à travers tout le pays en exigeant l’équité dans les médias de communication et opposant avec beaucoup d’énergie la désinformation de Televisa, principale chaîne mexicaine de télévision privée. Rejetant avec force le parti pris ouvert de Televisa pour le candidat du PRI, Peña Nieto, les jeunes ont organisé des marches dans plusieurs villes du pays et un débat indépendant des candidats, réunissant des centaines de milliers de jeunes. De plus ils se sont inscrits par milliers comme observateurs électoraux afin de contribuer à démasquer les fraudes que tous savent être déjà planifiées par les partis des riches.

    Fort de l’expérience de 2006, les forces progressistes, aidées de la jeunesse, mettent à jour très rapidement les activités frauduleuses des partis de la bourgeoisie pour acheter les votes ou manipuler les listes électorales dans toutes les circonscriptions du Mexique. Ainsi alors qu’il ne reste que quelques jours avant le vote, une plainte a été déposée au bureau du procureur général de la République contre le candidat du PRI, Peña Nieto, pour utilisation illégale de fonds provenant de l’étranger dans sa campagne électorale. Le stratagème voudrait que son organisation ait déposé une somme de 54 millions de dollars dans une banque américaine et que les organisateurs de ce parti aient à leur disposition des cartes de crédits leur permettant de sortir l’argent nécessaire pour acheter les votes par milliers. Or, le chat est sorti du sac lorsqu’un propriétaire d’une entreprise de communication américaine est venu réclamer les millions promis par le PRI dans un contrat signé avec lui valant justement 54 millions de dollars. Dans le même temps plusieurs membres de la mafia, des narcotrafiquants et fraudeurs économiques amis proches du candidat du PRI, se retrouvent en ce moment devant la justice.

    D’autre part apparaissent des indications très claires que de nouveau se prépare une fraude électorale. En effet, dans diverses régions du pays sont apparus des bulletins d’inscription en double dans les listes de l’Institut fédéral électoral (IFE), de sorte à faire croître la quantité d’électeurs de la campagne de sept fois celle des villes, alors que la migration de la population de la campagne vers les villes est exactement à l’inverse. Cela est sans compter l’achat éhonté des votes et la propagande mensongère et calomnieuse que ne freine pas l’IFE. D’ailleurs, ce dernier ne fait que jurer à qui mieux-mieux qu’il n’y aura pas de fraude cette fois-ci, s’entêtant à exiger des candidats l’acceptation, sans condition ni appel, des résultats tels que déterminés par l’IFE le jour des élections.

    Malgré tout cela, le peuple mexicain et sa jeunesse en particulier ne se laisse pas décourager et accentue ses actions à travers le pays afin d’assurer la victoire des forces progressistes. De plus le mouvement de la jeunesse « Yo Soy 132 » a pris l’engagement que peu importe les résultats du 1er juillet, elle allait poursuivre son action politique intense pour que se réalisent les changements démocratiques à la faveur de tout le peuple mexicain.

    Notons que pour cette élection du 1er juillet plus de 3 500 000 jeunes entre 18 et 19 ans voteront pour la première fois à une élection présidentielle. Plus de la moitié des citoyens ayant droit de vote le 1er juillet ont entre 18 et 39 ans, représentant plus de 43 millions de personnes sur un total de 79 500 000 d’électeurs inscrits, soit 55 % de la population votante.

    http://www.pressegauche.org/spip.php?article10833

    Note

    1. « Yo Soy 132 » est un mouvement de jeunes qui a été formé à la suite des accusations du candidat du PRI Enrique Peña Nieto qui affirmait que les étudiants venus l’accueillir à l’Université iberoamericaine qui critiquaient son parti au son de slogans comme « Hors d’ici ! » lors de son passage le 11 mai n’étaient pas de véritables étudiants de l’université mais des sympathisants du mouvement progressiste d’AMLO. Les étudiants ont rejeté cette basse accusation et 131 d’entre eux sont apparus sur une vidée montrant leur carte étudiante comme preuve d’inscription en comptant : « je suis le numéro 1 », « je suis le numéro 2 », « je suis le numéro 3 »... jusqu’à 131 pour ensuite demander qui est le 132. Le jour même des dizaines de milliers de jeunes se réclamaient le 132e sur twitter (« Yo soy 132 ») et le mouvement s’est développé jusqu’à inclure maintenant des centaines de milliers d’étudiants et de jeunes travailleurs.


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  • logo PCMLe Parti communiste mexicain sur les élections du 1er juillet

    « L'alternative, la rupture avec le pouvoir des monopoles, viendra des luttes, pas des élections »

     

    Analyses du PCM, présentées par le camarade Pavel Blanco, premier secrétaire du Comité central, sur les élections, pour les lecteurs d'Unsere Zeit, journal du DKP

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Q: Le 1er juillet, on élit un nouveau président au Mexique. Comment le Parti communiste participe à ces élections?

     

    Depuis plusieurs années, il a été décidé que pour ces élections nationales, cela se passerait avec les partis enregistrés qui ont déjà participé en 2009, qu'il n'y aurait pas de nouveaux registres électoraux avant la fin 2012, cela signifie que les communistes ne peuvent pas légalement se présenter sous leur nom, ni avec leur programme ni avec leurs candidats. Les partis enregistrés à ce jour expriment une seule option électorale, au-delà de petites nuances, au fond c'est la gestion du capitalisme, du système, ce qui vient à l'appui de l'appréciation de notre Conférence nationale d'Avril qui est qu'au Mexique ce qu'on appelle démocratie et processus électoral ne sont rien d'autre que la façade du pouvoir des monopoles.

     

    Il ne se trouve aucune plate-forme qui nous permette de soutenir Andrés Manuel López Obrador, supposé candidat des « gauches », et la base de notre analyse c'est autant son programme que son passé de gouvernement pendant six années à la tête de la ville de Mexico, et le passé de son parti et de ceux qui le soutiennent. Économiquement, il représente les monopoles comme celui de Carlos Slim, la bourgeoisie de Monterrey (la plus anti-ouvrière), Casas Geo qui dépossède les paysans de leurs terres et fait du profit sur les besoins de logement des travailleurs, entre autres. Désormais c'est encore plus clair avec les rivalités inter-monopolistes entre Slim contre Televisa, TV Azteca, Iusacell et Telefonica pour la téléphonie mobile et la troisième chaîne de télévision, des secteurs de l'économie en croissance, en expansion et qui génèrent des super-profits. Ce n'est pas un hasard si un groupe aussi réactionnaire comme celui qui édite un journal, qui est la voix de la bourgeoisie de Monterrey, penche désormais en sa faveur.

     

    Il n'y a pas de différence avec le candidat du PRI, ni du PAN quant aux grandes questions qui concernent les travailleurs. Tous les candidats resteront dans l'ALENA, renforceront le Traité de libre-commerce avec l'Union européenne, les engagements avec le FMI, la Banque mondiale ; les politiques de la crise capitaliste pour sauver les monopoles de la banqueroute, en en faisant payer le prix aux travailleurs, des mesures pour dévaloriser le travail, pour couper dans les droits sociaux, syndicaux et du travail.

     

    De plus, nous voyons les mêmes mesures répressives que celles du PRI et du PAN, par exemple à Guerrero, géré par le PRD, où on assassine les étudiants d'Ayotzinapa, au Chiapas on finance les para-militaires contre l'EZLN, à Mexico on réprime le mouvement social. Il y a six ans, la répression à Atenco fut l'oeuvre d'un consensus PRI-PAN-PRD.

     

    Obrador annonce son Cabinet. On y trouve des gens comme Juan Ramón de la Fuente, qui a réprimé le mouvement étudiant et a tenté de privatiser l'UNAM ; Marcelo Ebrard, un homme de Carlos Salinas de Gortari [NdT : président PRI du Mexique de 1988 à 1994, privatiseur et promoteur de l'ALENA], et interlocuteur du patronat ; les hommes de la bourgeoisie de Monterrey. Comment peut-on l'imaginer candidat de gauche ? C'est homme du capital qui présente l'option de gestion keynésienne.

     

    Les différences entre le PRI et le PAN sont assez ténues désormais, mais l'accession de Peña Nieto à la Présidence serait quelque chose de très négatif ; par exemple, il a déjà annoncé le recrutement comme conseiller aux services de Sécurité du général colombien Naranjo, le bras droit d'Alvaro Uribe, faisant comprendre que l'heure est venue des para-militaires, de l'escalade de la violence contre le mouvement social et contre les communistes. Peña Nieto représente aussi de nombreux monopoles, des télécoms, des transports, de plusieurs branches de l'industrie, de groupes mafieux du syndicalisme, de fractions de l'oligarchie, c'est la face de la corruption et de la répression, de l'autoritarisme, de la force.

     

    Autant Obrador que Peña Nieto se disputent dans les débats le rôle de stabiliseur, de garant de la « paix sociale » pour que les monopoles, ceux du Mexique et d'autres pays puissent continuer à investir au Mexique.

     

    C'est vrai qu'il y a une lutte inter-monopoliste, mais de celle-ci la classe ouvrière, ou les autres couches opprimées de la population, les peuples indiens, les femmes, n'en tireront aucun bénéfice ; peu importe celui qui gagnera, un avenir sombre s'ouvrira pour les travailleurs et leurs familles.

     

    Le PCM qui suivant les leçons du mouvement communiste international« n'est pas abstentionniste par principe, ni partisan des élections en toutes circonstances », considère qu'il faudrait dire ces vérités à notre classe et notre peuple, en démasquant cette fausse démocratie et en mettant en avant la question de la rupture et du pouvoir populaire, et en même temps en défendant une alliance sociale, un front anti-monopoliste, anti-impérialiste, anti-capitaliste et notre proposition pour un pouvoir ouvrier et populaire. Nous la concevons avec les syndicats, organisations, secteurs, qu'ils s'abstiennent ou qu'ils votent, mais nous insistons, d'où que vienne l'offensive contre les travailleurs après le 1er juillet, et qui a déjà commencé contre les travailleurs de l'éducation, la lutte de classe ne doit pas être interrompue par les processus électoraux.

     

    Certains défendent le vote nul, ou l'abstention ; nous tentons de nous placer sur le plan de l'alternative, du pouvoir populaire, de la rupture avec le pouvoir des monopoles ; d'autres forces socialistes soutiennent Obrador, pour des raisons tactiques, sur la bases de notions très vagues comme celle de droite, ultra-droite, et ellesabandonnent tout du moins temporairement les notions de classe, la contradiction capital-travail, le conflit socio-classiste.

     

    Le mouvement #132 [NdT : variante mexicaine du mouvement des Indignés]est une expression des couches moyennes qui aspirent à une autre gestion du capitalisme, qui a des effets positifs et aussi négatifs. C'est un produit de la crise, qui met en avant des mots d'ordres démocratiques, qui sont illusoires si ils ne s'intègrent pas dans le cadre d'une lutte générale anti-capitaliste, comme celui de la démocratisation des médias, qui objectivement, si ils ne s'inscrivent pas dans le contexte du pouvoir populaire, favorisent la lutte inter-monopoliste pour une troisième chaîne télévisée.

     

    Q: Parlons un peu de la guerre contre la drogue.

     

    Le retour du PRI ou l'avènement d'Obrador signifieraient une réorganisation des cartels de la drogue. Pendant les gestions du PAN, certains ont été favorisés et cela a déclenché la lutte sanglante pour le marché, avec plus de 60 000 morts. Tous les candidats parlent de maintenir l'armée dans les rues. Les États-Unis sont les grands bénéficiaires de cette guerre contre le narco-trafic : ils ont renforcé la présence de leurs organismes de police au Mexique, ils font du commerce avec la vente d'armes (Obama a classé secret d'Etat l'affaire « Fast and Furious », une scandaleuse vente d'armes à des groupes criminels Mexicains par des organismes américains).

     

    Tout cela fait partie de la guerre sociale contre le peuple du Mexique. Cela produit des déplacements de population, des villages fantômes, une grande insécurité, la corruption des forces de police et de l'armée, l'assassinat massif de journalistes ; la jeunesse Mexicaine en est la grande victime.

     

    Q: Quelles luttes syndicales, du côté des travailleurs sont menées actuellement ?

     

    On est en pleine offensive contre les travailleurs de l'éducation (un million et demi de travailleurs dans l'éducation publique), celle-ci exécutée par le Gouvernement fédéral, avalisée et sollicitée par les milieux patronaux, le charrisme [NdT : syndicalisme mexicain caractérisé par la collusion avec les milieux de pouvoir]mafieux que représente Elba Esther Gordillo, le Groupe Millénium, c'est-à-dire les thinks tanksde la réaction, les chaînes de télévision, contre l'insurrection que représentent tant la CNTE que le CEND-SNTE et d'autres courants de classe du Syndicat des enseignants, comme celui des professeurs communistes. Il y a déjà plus de 110 licenciés à Puebla, San Luis Potosí et dans d'autres villes du pays. Et cela va s'amplifier juste après les élections.

     

    Les électriciens continuent la lutte, mais le gouvernement fait la sourde oreille.

     

    Il y a de multiples efforts pour un syndicalisme de classe, militant et de masse. Nous travaillons pour un syndicalisme rouge, indépendant, autonome, de base, via la Coordination syndicale unitaire de Mexique, mais il faudra attendre encore des années avant d'avoir des résultats visibles.

     

    Les mineurs ont obtenu une victoire contre la persécution gouvernementale visant son leader, mais il n'y a pas de quoi de réjouir, c'est un représentant de la collaboration de classe; et comme par hasard il y a un rapport entre son séjour au Canada et l'augmentation des investissements des monopoles des mines de ce pays au Mexique, surtout dans les mines à ciel ouvert.

     

    Il faut continuer avec le travail ouvrier et syndical, et le faire à partir des centres de travail, c'est la clé, comme nous l'enseigne le prolétariat de Grèce.

     

    Les groupes guérilleros maintiennent leur présence, car les causes qui sont à l'origine de cette lutte sont toujours d'actualité, en respectant le fait que la lutte contre l'oppression du capital puisse prendre différentes formes.


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  • http://2.bp.blogspot.com/-ud08aZDFg9I/T3eomru8ijI/AAAAAAAABDM/OUAz4RD4Klk/s1600/Carr%C3%A9+Rouge+Pas+de+Justice.jpg

    Nous allons être beaucoup occupés par la situation française durant les heures qui viennent.


    La Terre cependant ne s'arêtera pas de tourner et son axe n'est pas l'héxagone. Raison de plus pour ne pas perdre de vue le Moyen Orient  et les autres terrains d'affrontement.


    Si les mots ont du sens, le message que La Canaille a reçu dénonce une situation qui dans l'histoire contemporaine de notre pays porte un nom :


    la Rafle.


    La Canaille n'en touche pas un mots ni signe de ponctuation. La rage de l'auteur vibre à l'aune de nos colères ici quand la police quadrille les zones de sans papiers ou les campus universitaires, quand elle prend d'assaut les piquets de grève.

     

     

    RÉPRESSION ET ARRESTATIONS MATINALES

     

    La ville de Montréal somnolait encore alors que les arrestations avaient débuté tôt en matinée. Des cortèges de voitures noires aux vitres teintées s’étaient immobilisées devant la résidence de quelques enfants présumés manifestants; des phalanges de policiers armés, garde-chiourmes de l’État policier, s’étaient précipitées à l’assaut pour perquisitionner, fouiller, arraisonner et intimider.

     

    CALLGIRLS, SMOKiNGS, VOITURES RUTILLANTES ET MATRAQUES

     

    À dix-huit heures pile, les chefs d’antenne des bulletins télévisés souriaient benoitement – jaune niais – devant le récit des exploits des fossoyeurs de la pseudo « démocratie » hypocrite. Quatre rangées de fiers à bras casqués, blindés, armés et enragés entouraient leurs maîtres de couronnes de protection. Pourquoi ces chiens de garde de l’État bourgeois feindraient-ils d’être désolés devant l’arbitraire injustifié des policiers venus protéger la liberté des riches de festoyer somptueusement à l’Arsenal de Verdun, au cœur d’un quartier populaire, tout près du quartier Saint-Henri de la misère ?

     

    Autour de cette cage dorée où sont enfermés ces quelques dizaines d’invités à mille dollars le couvert, les dames au décolleté ravageur, les gros bonnets en complet cravate, ceux qui vivent en s’accaparant la plus-value ouvrière, en spéculant à la bourse et en flouant les gouvernements qui leur sont assujettis, s’épandent quatre rangées de piétaille armée. D’abord les fiers à bras de sécurité privée chargée de tenir loin les enfants et leurs parents trop pauvres pour se payer ces agapes. Quelques mètres plus loin, engoncés dans leurs armures de robocops, dos aux invités, l’armée de réserve des policiers masqués de la SQ. Cent mètres plus loin, la troisième rangée d’estafettes grassement payées, matraque au poing prêtes à cogner sur les adolescents trop entreprenants; et enfin un quatrième contingent de policiers mobiles chargés d’effectuer les arrestations « préventives » sur présomption de dangerosité… Vous savez ces gens portant le carré rouge, le policier ne sait jamais ce que pense l’homme au carré rouge.

     

    Interdiction de manifester à Montréal et dans les rues du Québec, la nouvelle vient de tomber. Le plein poids de la loi 78 s’est abattu sur les quelques centaines d’adolescents rassemblés à une intersection de la ville ce vendredi 7 juin 2012 à 18 h 00. Les quelque trois cent jeunes regroupés, prêts à manifester et déjà suspectés et condamnés ont été encerclés par la meute hurlante des policiers masqués, vitupérant, frappant, arraisonnant, appréhendant quelques adolescents au hasard de leur apparence, de leur profil racial ou social, tout cela étant parfaitement illégal selon leurs lois bourgeoises. Mais la loi bourgeoise n’est pas faite pour la justice et la liberté, elle a été forgée pour maintenir l’illusion de l’équité et si elle pêche et empêche d’arraisonner, alors l’État policier la met sous le boisseau et matraque à vau-l’eau. Ce soir l’hydre fasciste a retiré son masque et exposé son visage hideux que le commentateur de la télé recouvre de son approbation flagorneuse.

     

    FESTIVITÉS FRIVOLLES ET ARRESTATIONS MUSCLÉS

     

    Les policiers déchaînés, menottent et fouillent sans raison toutes ces gens qui n’ont pas encore commencé à manifester. La souricière bien cadenassée, la flicaille pourfend les rangs des « pas encore manifestants » pour appréhender le récalcitrant, celui qui semble plus révolté que les autres face à l’injustice de la police; celle qui semble avoir plus soif que les autres de justice. Ce soir le monopole de la violence légale de l’État bourgeois s’étale à la face de ceux qui devraient être effrayés et qui pourtant ne le sont pas.

     

    Ils ont eu froid dans le dos, mais, finalement, les riches et leurs affidés ont festoyé. Le chef  d’antenne gardera son emploi et son patron aura sa réception. Le petit journaliste anxieux s’en informa d’ailleurs auprès de son cancre de service; son porte-voix sur place confirma que les clameurs des coups de matraque de l’extérieur ne perturbaient nullement les millionnaires venus fêter le dictateur de la Formule 1,  Eaglestone savourant sa victoire et réclamant de ses suzerains l’obole qu’il exige pour revenir parader l’an prochain (23 millions de dollars supplémentaires aux 75 millions déjà versés) (1).

     

    Les étudiants paieront davantage pour s’instruire et Eaglestone recevra davantage pour venir s’afficher avec ses poulains et ses catins grimées, en ce lieu stigmatisé, juste après s’être déshonoré au Bahreïn sous la protection de l’armée d’occupation d’un roi de la tribu Saoudienne. À Montréal, le gouverneur de la colonie s’appelle Tremblay et il s’agite à rassembler la rançon exigée par le poltron Bernie le NAZI tandis que l’adjudant implore les manifestants de ne pas gâcher le party des puissants.

     

    Détrompez-vous, ce n’est pas pour la Formule Un, ni pour le droit d’afficher sa soumission que la flicaille s’encanaille ce soir. Ce qui est en jeu est bien plus sérieux. C’est pour défendre la dictature des riches et leur droit de s’amuser – champagne et caviar à volonté – pour le droit de  pavaner en Ferrari et grosses cylindrées, d’afficher leur opulence et leur arrogance sans être dérangés par la populace appauvrie et enragée que la police est mobilisée et qu’elle remplit sa charge au service de ses maîtres (2).

     

    LE DERNIER REMPART

     

    Les troupes policières représentent le dernier rempart entre la nouvelle aristocratie qui possède, festoie et prospère et les représentants du peuple qui sont invités à  retourner à leur besogne, vendre leur force de travail, peiner, étudier pour devenir chômeurs non assurés. Les médias à la solde ont charge de faire accepter la répression des libertés et cette dichotomie sociale comme normale et inéluctable. Vous les pauvres, contemplez les riches, vous pouvez les envier mais pas les molester. Allez, circulez vers vos quartiers de pauvreté, vous avez assez contemplé ceux que Dieu a désignés pour vous commander.

     

    N’ayez crainte, piétaille et flicaille, entourez bien vos maîtres et protégez les bien pendant que nous vous assiégeons pour vous afficher notre dédain d’ouvriers dépouillés, maltraités, taxés, imposés, chassés des hôpitaux, des centres d’assurance chômage,  des universités privatisées et de tous les centres de services publics… nous reviendrons plus nombreux, plus déterminés.  

    Par canaille le rouge


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  • Les Etats-Unis transfèrent une grande part de la marine vers la région Asie/PacifiqueAu cours de la prochaine décennie, les Etats-Unis déploieront la majorité de leurs forces navales dans la région Asie-Pacifique, a annoncé samedi le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, lors d’un discours prononcé à la conférence sur la sécurité à Singapour. La décision fait partie d’un tournant essentiel dans la stratégie mondiale de l’impérialisme américain qui place la Chine en haut de la liste des cibles américaines.

    Cette mobilisation des navires de guerre ira de pair avec une augmentation du nombre des exercices militaires pratiqués par le Pentagone dans la région, impliquant les forces aériennes, maritimes et terrestres. La plus grande partie sera effectuée conjointement avec des pays qui sont, soit ouvertement soit tacitement, alliés aux Etats-Unis contre la Chine, dont le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et les Philippines.

    Dans un discours prononcé devant la conférence, Panetta a parlé plus en détail du « pivot vers l’Asie » annoncé l’année dernière par Obama et où il avait indiqué que le retrait des troupes d’Irak et le début d’un retrait d’Afghanistan permettraient à l’armée américaine de déployer davantage de ressources en Extrême Orient.

    « L’ensemble des services de l’armée américaine se concentre sur l’application de la directive du président de faire de la région Asie-Pacifique une priorité absolue, » a dit Panetta en ajoutant : « Alors que l’armée américaine demeurera une force mondiale de sécurité et de stabilité, nous la rééquilibrerons obligatoirement vers la région Asie-Pacifique. »

    Le déploiement actuel de la marine américaine est positionné dans une proportion d’environ moitié/moitié entre l’Atlantique et le Pacifique. Ceci changera d’ici 2020 pour arriver à une proportion de 60 pour cent à 40 pour cent en faveur du Pacifique, et Panetta de poursuivre : « Ceci inclura six porte-avions dans la région, la majorité de nos croiseurs, de nos navires de guerre, des navires côtiers de combat (Littoral Combat Ship) et des sous-marin. » Il a appelé ces forces « l'essentiel de notre engagement dans cette région. »

    Panetta a spécifiquement fait l’éloge de l’accord conclu l’automne dernier avec le gouvernement australien sur le déploiement de la marine américaine dans le Nord de l’Australie en l’appelant « un volet crucial » du renforcement militaire américain.

    « Cette Task Force en mer, dans les airs et sur terre sera capable de se déployer rapidement dans la région Asie-Pacifique, » a-t-il dit, confirmant ainsi qu’elle sera en mesure d’intervenir dans des points d’étranglement clé comme le détroit de Malacca, qui est vital au commerce import/export de la Chine, notamment pour l’approvisionnement pétrolier en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique.

    Les Etats-Unis sont en train de négocier un accord similaire pour stationner par rotation des forces terrestres aux Philippines, a-t-il dit, et ils envisagent de tels arrangements avec d’autres pays de la région sans toutefois les nommer. En 2011, l’armée américaine avait pratiqué 172 exercices militaires dans la région Asie-pacifique et ce nombre augmentera considérablement cette année.

    Panetta a affirmé que le renforcement américain ne visait pas la Chine et a même fait cette déclaration toute orwellienne qu’« une augmentation de l’implication américaine dans cette région profitera à la Chine car elle accroîtra notre sécurité et notre prospérité partagées pour l’avenir. »

    On ne doit toutefois pas se méprendre sur la signification des mesures qu’il a annoncées. Plus de la moitié de la marine américaine doit être déployée dans la région Asie-Pacifique. Quel autre pays pourrait bien en être la cible ?

    La Corée du Nord dispose d’une poignée de navires côtiers qui ne constituent aucunement une menace pour la Corée du Sud, et encore moins pour les Etats-Unis. Près d’un pays sur deux dans la région est soit un allié officiel des Etats-Unis, tels le Japon, la Corée du Sud, les Philippines et l’Australie, soit un Etat client tels Taïwan et Singapour, soit encore un partenaire potentiel en cas d’action militaire contre la Chine, telle l’Inde.

    Lorsque Panetta a déclaré, en faisant référence aux relations américaines avec la Chine, « Nous, aux Etats-Unis, nous sommes lucides pour ce qui est des défis, » toutes les personnes présentes à la conférence, y compris Beijing, ont parfaitement compris le message.

    S’il devait subsister quelques doutes, Panetta a conclu son discours en évoquant l’histoire des guerres américaines dans la région. « Au cours de l’histoire, les Etats-Unis ont fait des guerres, nous avons fait couler du sang, nous avons déployé nos forces à maintes reprises pour défendre nos intérêts vitaux dans la région Asie-Pacifique, » a-t-il déclaré.

    Après son passage à Singapour, Panetta a poursuivi par la visite de deux pays qui ont livré des guerres aux côtés de la Chine ces 50 dernières années – le Vietnam (qui a combattu aux côtés de la Chine en 1979) et l’Inde (en 1962). Au Vietnam, Panetta a parlé dimanche devant des marins américains à bord d’un navire cargo américain qui mouille actuellement dans la baie Cam Ranh, qui fut la plus vaste base de la marine américaine d'Asie durant la guerre américaine au Vietnam.

    En dehors des apparitions publiques, Panetta a tenu des réunions à huis clos en marge de la conférence de Singapour avec une série de ministres de la défense et d’autres hauts responsables du Japon, de la Corée du Sud, des Philippines, d’Australie, de la Malaisie et de Singapour. Les ministres de la Défense de la Thaïlande et du Cambodge ont invité Panetta à se rendre dans leur pays.

    Panetta a participé à une réunion trilatérale avec le ministre sud-coréen de la Défense nationale, Kim Kwan Jin et le vice-ministre de la Défense japonais, Shu Wtanabe, pour discuter d’opérations communes contre la Corée du Nord.

    Cette réunion a fait suite à un communiqué de presse publié aux Etats-Unis selon lequel les forces spéciales des Etats-Unis et de la Corée du Sud ont mené des opérations d’infiltration en Corée du Nord dans le but de recueillir des renseignements sur des installations militaires souterraines secrètes.

    Le général de brigade commandant les Forces spéciales américaines en Corée du Sud, Neil Tolley, a dit lors d’une conférence en Floride que la Corée du Nord a creusé des milliers de tunnels durant les 60 ans qui ont suivi la fin de la guerre coréenne. « L’ensemble de l’infrastructure des tunnels est cachée à nos satellites, » a dit Tolley. « Nous avons donc envoyé des soldats coréens de la République de Corée et des soldats américains en mission de reconnaissance spéciale dans le Nord. »

    Alors qu’un aide de camp de Tolley a affirmé plus tard qu’il « s’était mal exprimé », les remarques du général, telles qu’elles ont été rapportées par la presse, ont été on ne peut plus claires. Selon le site Internet The Hill, « Tolley a dit en mai à l’assistance d’une conférence sur les opérations spéciales de l’industrie que des troupes d’élite américaines avaient été larguées derrières les lignes nord-coréennes pour identifier les positions exactes des bases militaires souterraines du vaste réseau de Pyongyang. Les commandos américains ont identifié des centaines d’installations souterraines d’armement ainsi que des milliers de positions souterraines d’artillerie… »

    Ce rapport donne un aperçu des agissements de l’armée américaine dans la région, et qui se cache derrière la langue de bois diplomatique sur les intentions pacifiques et la défense du « monde libre. » L’impérialisme américain est la force armée la plus puissante et la plus agressive qui existe sur la planète.

    La réunion bilatérale de Panetta avec le ministre singapourien de la Défense, Ng Eng Hen, a finalisé l’accord pour le stationnement de quatre navires côtiers de combat américains sur l’Etat insulaire. Ces navires sont censés opérer dans des endroits proches du rivage, notamment contre des poseurs de mines, des sous-marins et de petites embarcations de surface.

    Le général Martin E. Dempsey, président du comité des chefs d’état-major, a dit que les navires assureraient une rotation à Singapour en couvrant à chaque fois une période de six à dix mois. Les marins vivront à bord et ne seront ni stationnés ni basés à Singapour. Mais, le résultat est qu’à tout moment, quelque 300 personnels de la marine américaine se trouveront à Singapour, gardant un oeil sur le détroit de Malacca voisin. Les navires se déplaceront également dans la région, vers la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines et ailleurs en Asie du Sud-Est.

    Après la conférence à Singapour, Dempsey s’est rendu aux Philippines pour rencontrer le président Benigno Aquino III et le commandant des forces armées philippines, le général Jessie Dellosa. Les forces navales de Philippines se sont récemment affrontées à des navires chinois au sujet du récif de Scarborough, un groupe de petites îles et de rochers dans la Mer de Chine du Sud.

    Article original en anglais, WSWS, le 4 juin 2012


     Articles de Patrick Martin publiés par Mondialisation.ca


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  • 22-avri.jpg« Printemps érable » dans les universités québécoises : cent jours d'une lutte qui met en échec le projet d'augmentation des frais de scolarité du gouvernement libéral

     

    Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    En dépit des manœuvres de division et de diversion, des intimidations et de la répression, la plus grande manifestation étudiante qu'ait connue le Québec rentre dans sa 14ème semaine de grève.

     

    Après les 250 000 manifestants dans les rues de Montréal le 22 mars, le mouvement tend à s'intensifier avec la présence de plus de 300 000 étudiants, lycéens de CEGEP, professeurs et travailleurs dans les rues de Montréal le 22 avril dernier. Ils étaient sans doute autant ce 22 mai pour fêter le centième jour d'une grève qui ébranle le gouvernement libéral de la province.

     

    Depuis deux semaines, chaque soir, les étudiants grévistes de Montréal entament une manifestation dans les rues de la cité québécoise avec comme mot d'ordre : « Tous les soirs jusqu'à la victoire ! »

     

    L'objectif du mouvement est d'obtenir le retrait du projet du gouvernement provincial d'augmenter les frais de scolarité de 1 625 $ sur cinq ans, soit 75%.

     

    Il faut savoir qu'à l'heure actuellele système universitaire public québécois est un de ceux où les frais de scolarité les plus faibles du Canadaet même d'Amérique du nord, en dépit d'une hausse de 50% depuis 2007. Une année d'études coûte en moyenne 2 000 $ au Québec, contre 4 800 $ en Colombie-Britannique, 5 600 $ en Alberta et 6 640 $ dans la province voisine d'Ontario.

     

    Face à cette mobilisation inédite, le gouvernement libéral de Jean Charest a eu recours à toutes les méthodes pour venir à bout du mouvement.

     

    Rappelons tout d'abord deux choses.

     

    Premièrement, que si le « Parti libéral » est perçu comme un parti de droite néo-libéral au Québec, il est à l'échelle du Canada un parti... de 'gauche', l'équivalent du Parti démocrate américain. Cela souligne le décalage entre la vie politique canadienne et celle québécoise, cette dernière plus à gauche, bien que polarisée avant tout par la question de l'indépendance, brouillant la ligne de fracture traditionnelle gauche-droite.

     

    Deuxièmement, Jean Charest est un récidiviste. En 2005, il avait déjà dû reculé après avoir proposé un projet analogue qui avait entraîné plus de 200 000 étudiants dans les rues de Montréal. Reculé pour mieux sauter puisque une première hausse des frais de scolarité avait été entérinée en 2007.

     

    Trois stratégies gouvernementales pour un seul objectif : casser la plus grande grève étudiante qu'ait connu le Québec

     

    Face au mouvement, le gouvernement a eu recours à trois méthodes, successives mais aussi simultanées, visant à casser le mouvement :

     

    • la stratégie du pourrissement, pendant deux mois, le gouvernement libéral est resté ferme sur ses principes et a refusé toute négociation. Il a parié sur l'essoufflement du mouvement, jouant sur la corde de la 'prise d'otages' des étudiants sérieux par les grévistes. Si le nombre d'étudiants en grève illimitée est passé de la moitié à un tiers des étudiants grévistes, il reste énorme et le front syndical unitaire FEUQ/CLASSE n'a pas cédé ;

     

    • la stratégie de la division par l'ouverture de négociations partielles. C'est la proposition lancée par Jean Charest le 27 avril. Étalement de la hausse des frais de scolarité sur sept ans au lieu de cinq, changement des conditions des prêts étudiants et réduction des frais de scolarité annexes... à condition que les étudiants participent à la gestion des coupes dans les dépenses de fonctionnement de l'université. Des coupes supervisées par un comité dirigé par des représentants des pouvoirs publics, de l'université et de grandes entreprises privées. « Un cheval de troie pour la privatisation », selon la Jeunesse communiste Québecoise. 18 des 19 AG en grève ont refusé cet accord visant, comme en 2005, à tuer le mouvement pour mieux faire passer la contre-réforme

     

    • la stratégie de l'intimidation, par la répression et les campagnes médiatiques dépréciatives. C'est l'ultime recours. De l'explosion de bombes fumigènes dans le métro de Montréal à une manifestation qui dégénère devant le congrès du Parti libéral à Victoriaville le 4 mai dernier, une poignée de casseurs donne prétexte à des répressions brutales de la part des forces de l'ordre, à des campagnes médiatiques stigmatisant les « casseurs » voire même les « terroristes ». Le 4 mai dernier, à Victoriaville, la police n'a pas hésité à matraquer, user de bombes lacrymogènes faisant 9 blessés dont 2 graves. Selon le récit de Marianne Breton-Fontaine, leader de la JC Québecoise, « Un jeune étudiant est aveugle désormais, un autre entre la vie et la mort après que la police l'ait chargé et ait refusé de l'aider. La police a refusé d'appeler les ambulance pour les manifestants blessés ». La fameuse loi 78 adoptée le 18 mai par le Parlement québécois restreignant le droit de manifestation et de grève est le dernier recours d'un gouvernement illégitime prêt à nier les droits fondamentaux des citoyens québécois ;

     

    Les communistes pour la convergence des luttes face à un gouvernement discrédité

     

    L'enjeu de ce « printemps québecois » est bien de créer les conditions d'une double convergence des luttes, convergence entre luttes des étudiants et des travailleurs au Québec, convergence entre les revendications des étudiants québécois et ceux du reste du Canada.

     

    Les conditions préalables existent face à un gouvernement provincial affaibli par des scandales de corruption et par sa gestion autoritaire et libérale rejetée par plus de 70% des Québecois.

     

    Le « carré rouge » des manifestants est devenu l'emblème de la colère des étudiants, mais aussi celui de leurs parents et de leurs professeurs, face aux contre-réformes libérales qui ne contribuent qu'à l'endettement généralisé.

     

    Le mot d'ordre combatif de la coalition étudiante sur des positions de lutte, CLASSE, est de plus en plus entendu : « Le mouvement pour le droit à l'éducation va bien au-delà de la simple question de la hausse des frais – il a rendu possible l'expression claire de notre ras-le-bol de devoir accepter que notre avenir soit défini par l'agenda de l'élite économique et politique ».

     

    Les conditions d'une convergence des luttes étudiantes se créent au Québec comme dans le reste du Canada. Inimaginable un an de cela, le fait que l'université anglophone élitiste de McGill se joigne au mouvement est tout un symbole.

     

    D'après un sondage récent, 62% des étudiants canadiens étaient prêts à exprimer concrètement leur solidarité avec les étudiants québécois en participant à de telles mobilisations dans leurs provinces, si jamais il avait lieu.

     

    Le Parti communiste du Canada a lancé un appel à la solidarité avec la lutte des étudiants québécois, pour le droit à l'éducation mais aussi par une convergence des luttes qui passerait par une grève générale nationale. L'appel se conclut ainsi :

     

    « Nous répétons notre revendication de toujours, celui d'une éducation gratuite du berceau à la tombe, une allocation d'autonomie pour les étudiants, la fin des dettes étudiants et le remplacement des prêts par des bourses, le droit des étudiants de s'organiser de façon autonome sans ingérence extérieure, de mettre en échec la privatisation en redonnant et à augmentant les dépenses publiques pour l'éducation ».

     

    La lutte des étudiants québécois montrent que la mobilisation peut payer, peut se construire dans l'unité la plus large autour d'objectifs clairs. Si le mouvement est loin d'être terminé, le rapport de force permet d'entrevoir des possibilités de victoire. La démission de la ministre de l'Education le 14 mai, Line Beauchamp, est la preuve aussi de l'impasse dans laquelle se trouve le gouvernement.

     

    Un gouvernement qui ne trouve d'autre solution que la négation pure et simple du droit de grève avec l'adoption de la loi 78 qui soumet toute manifestation de plus de 50 personnes à l'approbation préalable des forces de police sous peine d'amendes s’élevant jusqu'à 125 000 $.

     

    Battu sur le fond, battu par un mouvement de luttes inédit depuis 1968 au Québec, le gouvernement libéral ne trouve d'autre réponse que la répression. Le syndicat CLASSE a déjà appelé à la désobéissance civile, soutenu directement par la formation de gauche radicale Québec Solidaire, à laquelle sont intégrés les communistes, et de manière plus ambigu par le Parti québécois, indépendantiste.

     

    La lutte continue au Québec pour le droit à une éducation publique, gratuite et universelle !


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  • Des manifestants défilent dans Montréal contre la hausse des frais de scolarité, le 20 mai 2012. 
    Des manifestants défilent dans Montréal contre la hausse des frais de scolarité, le 20 mai 2012. 
    (GRAHAM HUGHES / SIPA)

    La colère gronde outre-Atlantique après le vote de la loi spéciale qui restreint le droit de manifester au Québec. Plus d'une centaine de personnes ont été arrêtées, dimanche 20 mai à Montréal, après une nouvelle soirée de manifestations contre la hausse des frais de scolarité. Malgré les violences et l'interdiction d'organiser de telles actions, les protestataires restent mobilisés. Revue de liens (non exhaustive) pour suivre et comprendre le mouvement étudiant québécois. 

    • Mobilisés sur Twitter

    Le site de micro-blogging permet de suivre en quasi direct les actions et manifestations des étudiants. Deux hashtags (mots-clés) principaux sont dédiés à cette actualité et rassemblent les tweets postés à propos du mouvement au Québec. Il s'agit de #manifencours et #ggi (pour Grève générale illimitée).

    De nombreux journalistes live-tweetent aussi les manifestations, à l'instar de @GDuchaine et les @patrouilleurs, journalistes au quotidien canadien La Presse, ou encore @FATrudel pour le Journal de Montréal.

    D'autres comptes peuvent être utiles. C'est le cas de celui du service de police de Montréal, @SPVM, qui donne une autre perspective sur les actions organisées.

    • Les rubriques des journaux

    La plupart des quotidiens canadiens proposent de nombreux contenus sur le mouvement estudiantin, qu'ils mettent en une. Outre son dossier spécial, le site de la radio nationale, Radio Canada, a publié une infographie qui résume l'ensemble du conflit social. Le journal Le Devoir et le Huff Post Québec proposent, eux, des rubriques spéciales. 

    • Les sites qui jouent un rôle dans le mouvement

    De nombreux sites permettent de comprendre le tenants et les aboutissants de la crise québecoise. Deux fédérations étudiantes ont ainsi mis en ligne un site concernant la hausse des frais de scolarité : 1 625$ de hausse, ça ne passe pas ! De la même manière, Bloquons la hausse entend expliquer le projet du gouvernement. Ce site de l'association étudiante la CLASSE, à suivre sur Twitter, met en ligne des informations sur le mouvement. Il a dû retirer une rubrique consacrée aux manifestations en raison de la loi spéciale votée vendredi.

    Dans le même genre, Manifs Wiki.net entend renseigner les internautes sur les trajets des manifestations mais "en compatibilité avec la loi 78". Le site, actuellement inaccessible, devrait l'être à nouveau après quelques ajustements, précisent ses concepteurs sur Twitter. 

    De son côté, le gouvernement du Québec a mis en ligne Droits de scolarité.com afin de défendre son projet et répondre aux différentes questions. Mais des étudiants ont lancé une copie conforme visant à démonter ses arguments, intitulé Droits de scolarité.ca

    • Pour suivre les manifs en direct

    CUTV, la chaîne de l'université de Concordia (Montréal), diffuse chaque soir dès 20h30 (2h30 heure française) un flux vidéo pour suivre en direct et en images les manifestations. De courtes vidéos sont à retrouver sur le site de la chaîne

    Un internaute canadien a, lui, développé une carte interactive qui permet de suivre en temps réel les trajets des manifestations, photos à la clé. 

    Cette carte interactive, mise en ligne par un internaute canadien, permet de suivre en temps réel les trajets des manifestations québécoises. 
    Cette carte interactive, mise en ligne par un internaute canadien, permet de suivre en temps réel les trajets des manifestations québécoises. 
    (FTVI )

    Mais depuis vendredi et le vote de la loi spéciale, le système est en pause. La page annonce devoir "prendre toutes les dispositions légales pour continuer", mais propose toujours d'accéder aux archives des précédentes actions. 

    FTVi


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  • nurses520x300Les déshérités américains parmi les premiers à participer à la « semaine de lutte contre l'OTAN » à Chicago

     

    « Ils trouvent de l'argent pour leurs guerres et pas pour nous »

     

    Article JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Aux États-Unis, dans le cœur même de l'organisation atlantiste, l'OTAN fait de moins en moins l'unanimité auprès des couches populaires et des classes moyennes américaines déclassées, touchées de plein fouet par la crise capitaliste, et par le deux poids deux mesures du gouvernement américain, tendre avec le big business, impitoyable avec les travailleurs.

     

    La tenue du sommet de l'OTAN à Chicago ces 20 et 21 mai a été ébranlée par une « semaine d'actions contre l'OTAN », relayée à leur échelle notamment par les communistes américains, remettant en cause l'implication des États-Unis dans cette organisation, et surtout les sommes gaspillées dans des guerres impérialistes à travers le monde.

     

    Les premiers à exprimer leur colère sont les habitants même de Chicago, en particulier ceux des quartiers déshérités, noirs ou latino-américains, qui voient des sommes colossales dépensées pour le sommet, tandis que les infrastructures de leur quartier tombent en ruines.

     

    Nombre d'habitants et d'animateurs sociaux des quartiers populaires de Chicago se sont joints à la protestation générale contre le sommet coordonnée par les mouvements locaux « Grassroot collaborative » et « Occupy Chicago », inspirés par les mouvements de base lancés aux États-Unis depuis plus d'un an.

     

    36 millions pour l'organisation du sommet, rien pour les quartiers de Chicago

     

    Parmi eux, Victor Rodriguez a accueilli les journalistes dans le quartier latino de La Villita, dans son club de boxe qu'il tient à bout de bras et maintient hors des gangs une centaine de jeunes : « 2% des 90 000 habitants du quartier sont impliqués dans des gangs » dit-il, « mais ça suffit pour me dire que la salle de sport fait une différence pour nombre de ces enfants, entre ceux que l'on retire de la rue et ceux qui y restent, et le paient de leur vie bien souvent ».

     

    Quel rapport avec l'OTAN ? « 60% de nos taxes fédérales vont à l'armée », a expliqué Rodriguez. « Dans le seul comté de Cook [district administratif regroupant l'essentiel des habitants de Chicago], 9,8 milliards de $ iront pour financer l'armée et les guerres. C'est beaucoup d'argent qui pourrait être dépensé pour la jeunesse, à traiter la question de la violence et des bandes armées dans nos quartiers ».

     

    Victor Rodriguez dénonce le scandale d'un sommet qui coûtera 36 millions de $, et si le maire de la ville Emmanuel Rahm a pu se vanter que la ville n'ait pas eu à dépenser un sou, la cérémonie étant au frais du Comité des entreprises de Chicago, les activistes sociaux de la ville rappellent que ce sont bien les habitants modestes de Chicago qui paient la facture du sommet :

     

    « Les enfants Afro-américains et latino-américains meurent de ce manque d'emplois et d'investissements dans leurs quartiers, de la saisie de leurs maisons qui deviennent des paradis pour l'usage de drogues et les crimes sexuels, des écoles sont fermées et nous devrions être heureux que de grandes entreprises aient mobilisé plusieurs dizaines de millions de dollars pour des fêtes-caviar. Ces soi-disant généreuses entreprises ont piqué l'argent des contribuables, de là où il devrait aller », rappelle Amisha Patel, membre de la direction de « Grassroot collaborative ».

     

    Il faut rappeler que les grandes entreprises de Chicago se sont gavés d'argent public selon les chiffres officiels : 31 millions de $ pour United Airlines, 24 millions pour Boeing, et 10 millions pour le Chicago Mercantile Exchange.

     

    3 millions d'expulsions aux Etats-unis en 2011, où est le 'droit de l'homme' au logement ?

     

    Parmi les grandes manifestations de la semaine précédant le sommet, celle des dépossédés, des expulsés victimes de la crise immobilière aux États-Unis.

     

    Une centaine d'entre eux ont manifesté devant les locaux de la Citibank et le siège du shérif du comté pour exiger l'ouverture d'un moratoire sur les expulsions dont le shérif a dû accepter qu'il soit public sous la pression des manifestants.

     

    Les manifestants ont dénoncé le fait que 3 millions de propriétaires américains de milieux modestes ont été dépossédés par les banques de leur logement en 2011, en empilant leurs meubles devant l'entrée du siège de la Citibank.

     

    « 100 000 propriétés sont désormais laissées à l'abandon à Chicago, et cela n'a aucun sens d'expulser encore des gens », a déclaré Loren Taylor, de la Camapgne anti-éviction. « Le logement est un droit de l'Homme ».

     

    Interrogé sur la raison pour laquelle il organisait une telle initiative durant la semaine du sommet de l'OTAN, l'activiste local Micah Philbrook d'Occupy Chicago a répondu:« L'OTAN est une organisation pour laquelle on a dépensé beaucoup de l'argent des contribuables. Les Etats-Unis ont dépensé plus de 800 millions de $ pour l'OTAN, et nous pensons que cet argent pourrait mieux être dépensé dans nos quartiers, en permettant aux gens de rester chez eux, par exemple."

     

    Les manifestants continuent jusqu'à celle de dimanche. Enseignants, vétérans de la guerre, fonctionnaires de l'Etat de l'Illinois, tous ont répondu à l'appel lancé par les organisations de base contre le sommet de l'OTAN.

     

    A titre d'exemple, le Syndicat national des infirmières est parvenu à mobiliser à lui seul entre 5 et 10 000 infirmières ce samedi à Chicago pour demander une couverture médicale universelle, la défense d'une santé publique de qualité financés d'une part par la fin des guerres américaines dans le monde ainsi tout simplement que par la taxation de Wall Street.

     

    A Chicago, comme partout ailleurs dans le monde, la lutte contre l'OTAN est une cause de plus en plus unanimement partagée.


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  • Un document officiel prouve l’existence des camps d’internement pour dissidents politiques et d’opérations psychologiques qui, peut-on lire, visent à “briser” la volonté des détenus!

    US military Camp Carroll in Chilgo (AFP Photo / Jung Yeon-Je)

     

    * Ce document est le plus choquant que j’ai eu à lire dans ma vie! Ce rapport n’est pas une “fuite” comme certains le prétendent, s’il a été publié c’est que ça a été décidé ainsi!

      Le document, intitulé FM 3 à 39,40 opérations de réinstallation et d’internement, a été initialement publié de façon restreinte pour le Département de la Défense en février 2010, mais il est maintenant disponible sur le web.

    Le manuel décrit les politiques pour le traitement des détenus dans des camps d’internement, tant à l’échelle mondiale qu’à l’intérieur des États-Unis. Les organismes internationaux comme l’ONU et la Croix-Rouge sont nommés en tant que partenaires, en plus d’organismes fédéraux comme la Sécurité intérieure et la FEMA.

    Le document indique clairement que les politiques s’appliquent “au sein du territoire américain” et qu’elles impliquent que le Département de la Défense est en soutien aux autorités civiles américaines en cas d’urgence nationale, de catastrophes humaines, en cas d’attaques terroristes et de tous types d’indidents majeurs aux États-Unis.

    On peut lire que le pouvoir d’approuver des opérations de réinstallation/relocalisation appartient au président s’il invoque son pouvoir exécutif (ordres exécutifs). La classification des détenus comprend des combattants ennemis, mais aussi des “détenus civils” qui le sont par mesure de sécurité, de protection. Le document fait également référence à l’identification des détenus en utilisant leur “numéro de sécurité sociale.”

    Le manuel ajoute, sans détour, que les détenus dans les camps d’internement seront réformés/rééduqués. La responsabilité de “l’officier des opérations psychologiques”, appellation que l’on peut lire en toutes lettres dans le document, sera en charge de l’opération psychologique qui vise les dissidents politiques. Son travail sera de réformer la pensée des détenus pour qu’ils finissent par accepter l’autorité du gouvernement des États-Unis comme étant bonne et légitime!

    Le manuel répertorie les rôles suivants, qui sont désignés faire partie de l’équipe “Opération psychologique” (Psyop):

    - Identifie les mécontents, les agitateurs, les militants politiques au sein de l’établissement qui peuvent essayer d’organiser la résistance ou de créer des perturbations.- Élabore et exécute des programmes d’endoctrinement visant à réduire ou supprimer les attitudes antagonistes.- Fournit la diffusion de messages avec un haut-parleur- Aide le commandement de la police militaire dans le contrôle de la population en cas d’urgence.- Planifie et exécute un programme PSYOP qui produit une compréhension et une appréciation de la politique américaine.

    Voici le document en question:
    http://info.publicintelligence.net/USArmy-InternmentResettlement.pdf

    Conscience du peuple

    http://realinfos.wordpress.com


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  • Présidentielles américainesEn 2008, le démocrate Barack Obama est arrivé à la Maison-Blanche parce que les lobbies économiques et financiers tout comme les multinationales de l’impérialisme américain avaient besoin de sang neuf pour remplacer le discrédité Bush et son successeur désigné par le camp républicain, John Mc Cain ; ils le démontrèrent en portant le compte des dépenses de campagne d’Obama à un chiffre ahurissant de 700 millions de dollars, alors que le malheureux concurrent ne dut se « contenter » que de 333 millions de dollars.

     

    Un journaliste américain qui avait mené une enquête sur la seconde victoire de Bush sur Al Gore en 2000 parla de la démocratie des États-Unis comme de « la meilleure démocratie que l’argent peut acheter ». Une théorie effectivement confirmée par la campagne présidentielle de 2008 dont les dépenses pourtant record seront probablement largement dépassées par celle de 2012, qui se conclura le 6 novembre. Une campagne qui s’annonce comme la plus coûteuse de toute l’histoire, une véritable affaire de milliardaires.

     

    Aux États-Unis, les financements publics sont soumis à des contrôles très sévères, contrairement à ceux provenant de la sphère privée. Une sentence émanant de la Cour suprême a autorisé les entreprises, les individus et les syndicats à soutenir un candidat moyennant le respect de quelques clauses, fort peu contraignantes au demeurant. Cette même Cour a fixé le plafond des dons versés directement aux candidats à 2.500 $, mais cette contrainte peut être facilement contournée par des contributions qui seraient versées aux comités d’action politique, ces fameuses Super PAC (acronyme de political action committee) qui ne sont soumises à aucune obligation de transparence. Les financiers et les multinationales voient donc se dérouler sous leurs pieds un tapis rouge et pourront à loisir financer et conditionner les deux candidats, Obama et Romney.

     

    Ainsi, des acteurs célèbres sont intervenus pour le renouvellement d’Obama à la tête du pays, tels De Niro à New-York ou Georges Clooney en Californie, en organisant des dîners avec le président pour la modique somme de 40.000 $ le couvert. Le but étant de verser sept millions de dollars à l’Obama victory fund 2012. Mais les principaux financements proviendront de l’industrie de la communication, du spectacle et de la culture, des géants Microsoft, Comcast, Google, Time Warner et aussi des universités de Californie, d’Harvard et de Stanford. A la fin du compte, quelques sociétés pétrolières et quelques banques manquent encore à l’appel, mais elles ont encore tout leur temps d’intervenir dans la campagne.

     

    Le plus riche donateur d’Obama est l’industriel d’origine russe Len Blavatnik qui a versé rien moins que 10,1 milliards. Mais ce dernier n’est pas pingre et il a également craché quelque menue monnaie dans le borsalino de Romney. Il y a également d’autres généreux donateurs, parmi lesquels Peter Lewis, président des Progressive Insurance compagnies, l’ex président de Google Eric Schmidt (avec sept milliards de dollars) et le financier John Doerr, avec 2,2 milliards.

     

    Celui qui devrait être le challengeur républicain, l’ex gouverneur du Massachussetts (et milliardaire) Mitt Romney, a pour principaux soutiens la Goldman Sachs, le groupe Crédit suisse, Morgan Stanley, Hig capital, Barclays, Price Water House Coopers et Emc Corp. En clair, les principales sociétés de la finance américaine. Mais même si la Goldman Sachs se place au premier rang des soutiens de Romney, elle l’est aussi, mais au dix-neuvième, parmi ceux d’Obama selon le dernier relevé mensuel de la commission électorale fédérale.

     

    Le plus riche donateur de Romney est le financier John Paulson (qui a versé plus d’un million de dollars), suivi par Donald Bren, qui a fait sa fortune dans l’immobilier, puis par l’éditeur Sam Zell.

     

    Mitt Romney a pratiquement course gagnée pour la course à l’investiture américaine grâce aux 43,2 millions de dollars récoltés rien que par sa super PAC, le Restore our future. Il a surclassé si l’on peut dire ses rivaux, parmi lesquels Net Gringrich (qui n’a pu dépasser les 19 millions) et Rick Santorum, qui s’est officiellement retiré après avoir empoché 15 millions de dollars pour sa campagne. Romney semble avoir quant à lui mis les fonds de côté dans la perspective de sa confrontation de novembre et semble déjà être arrivé à la coquette somme de 150 millions.

     

    Obama a de son côté récolté plus de 160 millions de dollars. Mais il en aurait besoin de beaucoup plus pour pouvoir tenir la comparaison avec son adversaire. Plusieurs centres d’études américains ont estimé que républicains et démocrates pourraient parvenir à dépenser en tout quelque six milliards de dollars rien que dans cette campagne.

     

    Qui achètera la Maison-Blanche aura donc dépensé une montagne de dollars, et les riches donateurs attendront bien logiquement les dividendes politiques de leurs investissements. Voici comment le grand capital tient à sa merci les candidats aux présidentielles américaines. Et pendant ce temps, une multitude d’abrutis continue toujours de présenter la démocratie américaine comme le modèle le plus avancé...

    Capitaine Martin


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  • Hands-off-Iran-and-Syria-211x300Les communistes américains s'opposent catégoriquement à toute intervention armée en Syrie et refusent un nouvel Irak : « Bas les pattes de la Syrie ! »


    Communiqué du Parti communiste des Etats-unis (CPUSA)

     

     

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Le Parti communiste des États-Unis (CPUSA) en appelle à l'ouverture de négociations pacifiques pour mettre un terme à l'impasse politique en Syrie, et insiste sur le fait que le futur gouvernement de ce pays ne pourra être issu que de la seule volonté du peuple Syrien, sans ingérence extérieure.

     

    La situation en Syrie devient de plus en plus violente et périlleuse. Il n'y a pas seulement une escalade des affrontements armés entre le gouvernement et des factions de l'opposition, mais des signes de plus en plus nets, confirmés par de nombreuses sources, de danger que se développe une forme de guerre par procuration, où le communautarisme jouerait un rôle important. Nous savons pertinemment comment sont recrutés dans les autres pays Arabes des combattants qui vont en Syrie pour participer au conflit contre le régime d'Assad, comment des éléments d'Al Qaeda font partie de ces recrues, comment des conflits violents sont attisés entre factions religieuses et politiques dans les pays voisins du Liban et de l'Irak, qui s'ajoutent désormais aux griefs et animosités déjà existantes dans ces pays. La région dans son ensemble pourrait s'embraser, et très vite.

     

    Nous entendons parler d'échos préoccupants sur le sort des minorités religieuses en Syrie (non seulement les Alaouites mais aussi des Chrétiens et des Juifs) qui craignent l'avènement d'un régime intolérant, ne respectant pas la diversité des croyances et des coutumes qui peuvent exister dans ce pays à la longue histoire. De récentes actions terroristes, dont les assassinats d'un général et d'un leader religieux et les explosions à Damas, Aleppo et ailleurs, portent la marque du terrorisme d'Al Qaeda.

     

    Bien que le gouvernement actuel ait eu recours à des méthodes brutales pour se maintenir et ait réprimé une opposition pacifique, les médias contrôlés par le grand capital ne rendent pas service à la vérité lorsqu'ils cachent, ou omettent de mentionner qu'à côté de manifestations pacifiques légitimes, le tableau de la Syrie actuelle comprend aussi un niveau de violence maintenu par des forces loin de défendre la démocratie et la liberté, et dont les méthodes n'ont que peu à voir avec celles des manifestants courageux qui ont fait tomber les gouvernements Égyptiens et Tunisiens. Il n'est pas évident de savoir lequel de ces courants présents au sein de l'opposition Syrienne prendrait le dessus en cas de « changement de régime ».

     

    Pour les États-Unis et les puissances de l'OTAN, l'ingérence dans cette situation ne peut que faire empirer les choses, alimenter le cercle de la violence et causer de nouvelles souffrances au peuple Syrien. Nous entendons pourtant parler de « zones d'exclusion aérienne » et de « corridors humanitaires » qui, par leur nature même, rendraient inévitables une intervention armée étrangère.

     

    Le Parti communiste des États-Unis soutient ceux qui luttent pour la démocratie et les libertés civiles partout dans le monde, mais nous soutenons également la justice économique et les droits des minorités ethniques, linguistiques et religieuses. Les forces d'opposition syriennes, soutenues par les puissances occidentales, ou dominées par des factions religieuses obscurantistes, ne donneront probablement pas naissance à un régime démocratique garantissant les libertés, la justice économique et les droits des minorités.

     

    Le gouvernement Assad propose désormais des changements constitutionnels profonds, qui, si ils étaient mis en œuvre, constitueraient un grand pas en avant pour le peuple Syrien. Ces changements ont été rejetés d'emblée par la presse du capital et les gouvernements occidentaux. Au contraire, le mot d'ordre de « changement de régime » s'est imposé. Il s'agit pour nous d'une évolution négative et d'un pas vers la guerre civile qui pourrait embraser toute la région. Nous ne sommes pas non plus satisfaits du mot d'ordre « changement de régime » et la proposition d'armer l'opposition Syrienne qui a été défendue aux Nations unies par l'Arabie saoudite, et d'autres monarchies réactionnaires de la région. Bien que la Syrie ne soit pas une des principales puissances pétrolières, elle est un pays stratégique, et nous ne pouvons pas évacuer la possibilité que la géopolitique du pétrole soit, tout du moins pour partie, à l'origine des velléités d'intervention extérieure.

     

    On pourrait penser que les États-Unis et ses alliés auraient appris de l'Irak qu'une intervention, sous couvert d' « humanitarisme », dans les luttes internes d'un autre pays mène tout droit au désastre. La nature du gouvernement Syrien est du ressort exclusif du peuple Syrien, sans ingérence extérieure. Plutôt que d'apporter leur soutien à des factions Syriennes, les États-Unis devraient avoir une politique de non-intervention, et appuyer la résolution par la voie négociée pacifique.

     

    Nous appelons les membres et les sympathisants de notre parti à s'adresser à l'administration Obama et à leurs représentants au Congrès : « Bas les pattes de la Syrie ! »


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