• La prière de Thanksgiving d’un Amérindien (Dissident Voice)

    T. Mayheart Dardar
     

    Seigneur, je viens devant vous aujourd’hui en présence de atayk nahollo, l’homme blanc, parce que c’est le jour qu’il appelle Thanksgiving (jour d’action de grâce). Ce jour-là il aime à se souvenir du peuple indien qui l’a aidé à survivre autrefois ; d’ailleurs le mois de novembre s’appelle maintenant, le mois des natifs d’Amérique.

    Dans ses écoles et à ses fêtes, on nous montre des images de pèlerins (immigrants, ndt) souriants et d’Indiens souriants que nous regardons, vêtus de nos plumes et de nos vêtements de peau, en disant que nous aussi, nous sommes reconnaissants.

    Mais, Seigneur, aujourd’hui je me demande, en tant qu’Amérindien, ce que Thanksgiving représente pour nous. Je vous remercie d’un coeur reconnaissant de ce que mon peuple existe toujours aujourd’hui et je sais que ce n’est pas vous qui nous avez envoyé les épreuves que nous avons traversées. Beaucoup de mal a été fait aux peuples natifs d’Amérique en votre nom, mais il était l’oeuvre des hommes et non celle de Dieu.

    Bien qu’ils assurent que vous êtes avec eux, je ne crois pas que vous accompagniez ces mêmes Pères Pèlerins qui ont dépouillé et assassiné le peuple même qui les avaient aidés et sans lequel ils n’auraient pas pu fêter leur premier Thanksgiving.

    Je sais que vous n’étiez pas avec le "chrétien" Lord Jeffery Amherst, quand il a ordonné qu’on envoie des couvertures infectées de la variole aux tribus des territoires de l’Ohio, déclenchant de la sorte une épidémie qui a causé la mort de plus de 100 000 membres de notre peuple.

    Vous n’étiez pas non plus avec l’armée "chrétienne" américaine quand elle a utilisé la même tactique sur les tribus du haut Missouri ou quand elle s’est livrée à des massacres génocidaires à Horseshoe Bend, sur la piste des larmes*, à Sand Creek, Washita, Wounded Knee, et dans des centaines d’autres "incidents".

    Vous n’êtes pas non plus avec eux aujourd’hui, quand ils continuent à décimer les Dine’ à Black Mesa, les Shoshone de Newe Segobia, les Cree Lubicon Lake, et les Lakota de Paha Sapa. Seigneur, je vous supplie de protéger ces mêmes Dine’, Shoshone, Cree et Lakota qui continuent à lutter contre la doctrine perverse du Destin Manifeste** et la destruction qu’elle engendre.

    Seigneur, je prie aussi pour ceux qui dans le monde entier continuent à souffrir à cause de la cupidité de la bête. Je prie pour les Mayas du Guatemala, les Zapatistes de Mexico, le peuple palestinien et le peuple d’Irak qui continuent tous à perdre leur sang, je sais maintenant que les "guerres indiennes" ne se sont pas terminées en 1890 mais qu’elles durent toujours.

    Seigneur, aujourd’hui je vous les offre tous dans ma prière, je suis reconnaissant que nous ayons réussi à survivre jusqu’à maintenant et je prie pour que le courage et la force ne nous abandonnent pas. Je sais que votre amour n’a pas de limite et que les souffrances des enfants irakiens ou des vieillards Dine’ vous touchent tout autant que celles de n’importe qui d’autre.

    Nous prions pour que nous soit transmise la force que vous avez donnée à nos ancêtres, une force et une foi qui nous ont amenés jusqu’ici, et nous n’oublions pas les paroles de Jésus :

    "Bénis soient les affligés car ils seront consolés.
    Bénis soient les doux, car ils hériteront de la terre.
    Bénis soient ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés."

    Ces paroles nous ont toujours paru vraies, nos coeurs les abritaient bien avant que atayk nahollo n’ait posé le pied sur notre terre. Aussi Seigneur, comme les danseurs de la Danse des Esprits d’autrefois, nous croyons que les choses finiront pas s’arranger si nous avons le courage de nous battre jusqu’au bout.

    Nous vous remercions donc aujourd’hui, Seigneur, non pas pour l’hypocrisie de atayk nahollo et son style de vie américain, mais pour la grâce et la miséricorde du Créateur de la Vie.

    T. Mayheart Dardar

    T. Mayheart Dardar est né dans la réserve indienne Houma en dessous de Golden Meadow en Louisiane. Il a fait partie pendant 16 ans du Conseil tribal uni de la nation Houma (il a pris sa retraite en oct. 2009). Aujourd’hui il collabore avec Bayou Healers***, un groupe communautaire qui lutte pour l’implantation de communautés indiennes le long des côtes du sud de la Louisiane.

    Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2012/11/an-indigenous-thanksgiving...

    Traduction : Dominique Muselet

    Note :

    * On appelle généralement "Trail of Tears" (La Piste des Larmes) la migration forcée des tribus Amérindiennes de leurs terres ancestrales du Sud-Est des Etats-Unis vers l’ "Indian Territory" (l’actuel Oklahoma), décidée illégalement par le gouvernement des États-Unis, pendant la période de 1830 à 1842, plus spécialement la migration forcée des Cherokees de 1838-1839.

    ** Le Manifest Destiny (en français « destin manifeste », ou « destinée manifeste ») est une idéologie selon laquelle la nation américaine avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l’Ouest. O’Sullivan utilisa cette expression pour décrire le caractère « de droit divin » de l’irréversible colonisation du continent nord-américain par les Anglo-saxons de la côte Est.

    *** http://www.bayouhealers.org/Home.html

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  • OBAMA, une victoire prévisible, mais par un vote pas si démocratique
     

    Sur les panneaux et pancartes : (sans) Espoir. Votez Obama, l'autre est encore pire. Oui nous pouvons (mais nous ne l'avons pas fait). Le changement (en un homme politique ordinaire), Obama : "2008 me manque…" 

    Le système politique étatsunien se trouve dans les mains du big business et des lobbyistes. Ceci ne peut qu'inspirer une appréhension autrement plus réaliste des mécanismes de la société américaine que ceux qui veulent la lire à partir d’une grille de lecture dite européenne, cela au moment où le système politique européen connaît précisément une forme d’américanisation, avec son alternance entre «droite» et son «centre gauche» comme cela est le cas en France.

    Le système électoral états-unien comporte de nombreux dysfonctionnements. On ne l'envie pas si l'on se demande s'il est nécessaire de féliciter "la démocratie la plus vénérée du monde" ?

    L'intensité de la campagne présidentielle américaine, notamment avec le sprint final Obama-Romney, a donné l'impression d'une démocratie solide et mûre. Mais il ne faut pas s'y tromper, cette solidité n'est pas nécessairement souhaitée par tous. Il s'agit d'une démocratie à la mesure des Américains, des calvinistes et des individualistes, parfaitement en phase avec un système qui n'est pas si démocratique si on le compare à d'autres.

    Un nombre grandissant d'Américains font preuve d'apathie électorale 

    Les candidats n'ayant pas besoin de toucher tout le pays pour remporter une élection. En 1960, rappelait Adam Liptak dimanche 4 novembre dans le New York Times, Richard Nixon a parcouru les 50 Etats, tandis que le vainqueur, John F. Kennedy, en a visité 49. Lors de cette élection, les candidats se sont centrés sur seulement 10 Etats.

    Ils ont fait porter leurs principaux efforts sur la Floride, l'Ohio et la Virginie, qui représentent 8 % de la population : Obama et Romney y ont passé les deux tiers de leur campagne. Certains comtés de l'Ohio, souligne Liptak, ont reçu plus d'attention que la Californie, l'Oregon et l'Etat de Washington réunis.

    Résultat, dans les Etats négligés, près de 70 % des électeurs ne votent pas, tandis que dans ceux que les candidats ont parcourus en tous sens, la participation atteint cette même proportion. Si la démocratie aux Etats-Unis est indirecte – on vote non pas pour un candidat, mais pour de grands électeurs –, la conquête de ces délégués la rend d'autant moins démocratique.

    Peu importe les enjeux de l'élection si la validité du vote est entachée de tant de suspicion 

    Pour le comprendre, il faut savoir qui contrôle le vote électronique. Victoria Collier, dans la revue Harper's, explique comment la fourniture du logiciel et du matériel utilisés pour le vote électronique est confiée en sous-traitance à des sociétés privées, ce qui serait un scandale politique dans d'autres pays.

    Le contrôle technologique est assuré par les frères Bob et Todd Urosevich, à la tête d'Electro Systems& Software. Le 7 novembre, ils ont fourni les machines de 20 Etats où ont voté plus de 26 millions de personnes. L'autre entreprise dominante est Sequoia, qui a livré les machines à 4 Etats, où il y a eu 9 millions de votants.

    Les frères Urosevich ont également racheté une autre entreprise dominante sur le marché du vote électronique. Le logiciel a été développé par Jeffrey Dean, tandis qu'il purgeait une peine de prison pour escroquerie (23 chefs d'accusation). Il avait mis au point l'impression des bulletins de vote avec son associé John Elder, un trafiquant de drogue. Voilà à qui l'on a confié une bonne partie du destin des Etats-Unis et du reste du monde.

    Après la victoire d'Obama, doit-on célébrer la démocratie la plus vénérée du monde ? Nullement. Car enfin, entendons nous bien, malgré ses dysfonctionnements, la démocratie mexicaine est plus sûre et plus fiable pour la majorité des citoyens, même si elle reste perfectible.
     

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  •  Michael Moore propose ses services à Obama

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/c/c5/Capitalism_a_love_story_poster.jpg/220px-Capitalism_a_love_story_poster.jpg

     

    Quand Michael Moore se jette dans la mêlée ça fait des vagues... décoiffantes.


    Pas sur que celui qu'il appelle à soutenir soit satisfait de ce genre de tutorat 


    A lire en n'oubliant pas que nous ne sommes pas aux studios de Joinville mais à Hollywood et en gardant en mémoire sa filmographie atypique qui en fait un électron libre enquiquineur.


    Il repasse sur les petits écrans dans la période. regardez ce  Fahrenheit 9/11 (produit par Miramax alors filiale de Dysney qui refuse à sa filiale le droit de diffuser son film aux États-Unis en pleine campagne électorale. Moore pointera publiquement du doigt le fait que Disneyfinance la campagne de George W. Bush à hauteur de 640 000 $). Et aussi son "Capitalism à love story" qui ne va pas inciter le réélu à solliciter les services de son supporter.


    Alors bien sur la syntaxe est moins bien tourné qu'une déclaration de Bessac contre les moutons de sa préhistoire mais tellement plus anticapitaliste, pacifiste et libérateur (faut dire que pour cela il n'y a pas beaucoup d'efforts à faire) :


     

    "Ce pays a véritablement changé et je crois qu'on ne reviendra pas en arrière. La haine a perdu hier. Ce qui est en soi incroyable. Et toutes ces femmes qui ont été élues hier soir ! Un rejet total des attitudes néandertaliennes.

    Maintenant le vrai travail commence. Des millions d'entre nous - la majorité - doit se rassembler pour pousser le Président Obama et les démocrates à se dresser et à se battre pour les choses pour lesquelles nous les avons élus. M. le Président, n'écoutez pas les commentateurs aujourd'hui qui vous demandent de "faire des compromis". Non. Vous avez déjà essayé. Et cela n'a pas marché. Vous pourrez faire des compromis plus tard si vous en avez besoin, mais s'il vous plaît, ne commencez pas de nouveau par ça. Et si la Chambre républicaine ne veut pas jouer le jeu, allez droit au but avec une série de décrets présidentiels - exactement comme eux l'ont fait et le referaient s'ils en avaient encore l'occasion.

    Nous devons soutenir Obama. Puisqu'il est bloqué et attaqué par la droite, nous devons être à ses côtés. Nous sommes la majorité. Il est temps d'agir comme telle.

    Et je vous en prie M. le Président, faites payer les banques et Wall Street. C'est vous qui commandez, pas eux. Menez le combat pour faire sortir l'argent de la politique - les dépenses pour ces élections sont honteuses et dangereuses. N'attendez pas 2014 pour faire rentrer les troupes - ramenez-les à la maison maintenant. Arrêtez les frappes de drones sur les civils. Stoppez la guerre absurde contre les drogues. Agissez comme un pit-bull quand il est question du changement climatique - ignorez les inconscients et réglez le problème maintenant. Otez la recherche du profit dans ce que n'importe quel pays civilisé appellerait "le bien commun". Rendez une meilleure éducation accessible pour tous et ne relâchez pas dans la nature des jeunes de 22 ans déjà endettés jusqu'au cou. Promulguez des politiques économiques qui créeront des emplois bien payés et dépensez l'argent nécessaire pour y parvenir. Faites de votre second mandat un moment digne de figurer dans les livres d'histoire.

    Enfin, il faut remercier le mouvement "Occupy Wall Street", qui, il y a un an, a donné le ton à cette année électorale en faisant parler tout le monde du 1 % contre les 99 %. Cela a permis à Obama et sa campagne de réaliser qu'il y avait un grand mouvement populaire contre ce que les riches avaient fait à ce pays et que quelque chose cloche lorsque 400 personnes possèdent plus que 160 millions d'Américains réunis (oui, tous ces parasites et ces fainéants). Cela a conduit aux commentaires de Romney sur les 47 % et CECI a marqué le début de la fin de sa campagne. Merci Mother Jones pour avoir sorti cet enregistrement secret, et merci à l'employé payé au SMIC qui a placé une caméra sur le buffet près des chandelles. La une du Washington Post ce matin dit tout : "Au QG de Romney, la défaite du 1 %." Merci Sandra Fluke pour avoir enduré les insultes qu'on hurlait sur vous et d'avoir su par la suite mobiliser l'électorat contre la guerre faite aux femmes. Merci Todd Akinpour... pour simplement être vous. Merci aux PDG de Chrysler et General Motors pour avoir démenti avec véhémence le candidat républicain (!) en disant qu'il "vivait dans un univers parallèle" quand il a menti à propos des jeeps. Merci gouverneur Christie pour votre soudaine amitié fusionnelle avec Obama. Vous savez, ce n'était vraiment pas la peine !

    Quant à vous, Mère Nature, avec tous vos terribles ravages, la mort et la destruction que vous avez répandu la semaine dernière, vous avez paradoxalement vaincu un parti qui ne croyait pas en vous ou dans le changement climatique. 
    Peut-être qu'ils y croiront maintenant.

    Une fois encore, merci à tous ceux d'entre vous qui ont persuadé un électeur de se rendre aux urnes. Dans une tentative de dernière minute pour ramener à Obama le million supplémentaire de votes sur lequel il ne comptait pas, j'ai pris plaisir mardi à parler et à envoyer des sms avec vos êtres chers et vos amis qui n'avaient pas l'intention d'aller voter, mais qui ont ensuite changé d'avis après un petit coup de coude et un peu de soins affectueux ("Mince alors ! Michael Moore ? Je saute dans ma voiture pour aller voter").

    Mes chers amis américains, je pense que vous serez d'accord pour dire que ce fut un moment agréable de se lever ce matin aux Etats-Unis.

    PS : si vous les avez ratés, je pense que vous aimerez lire mes tweets de la soirée électorale et de revivre cette victoire historique, par 140 caractères à la fois.

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com

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  • Réélection de Barack Obama : une bonne nouvelle ?

    Réélection de Barack Obama : une bonne nouvelle ? C'est fait ! Le président démocrate des Etats-Unis a été réélu avec une avance de plus d'un million de voix sur son principal adversaire, le républicain Mitt Romney.

    On l'oublie souvent, notamment dans nos médias, mais l'élection américaine ce n'est pas un duel entre deux forces politiques.D'autres candidats sont présents allant de l'extrême-droite chrétienne aux Verts (Jill Stein), des Libertariens (Gary Earl Johnson) aux socialistes (Stewart Alexander).

    Le système électoral américain favorise largement le vote utile avec son système de "grands électeurs". Il suffit d'être en tête dans un état de la Fédération pour en arracher l'intégralité des sièges de grands électeurs de l'état.

    De ce fait, seuls les deux grands partis, républicain et démocrate, captent les voix de l'immense majorité des électeurs. En tout cas, de ceux qui votent, soit moins d'un électeur inscrit sur deux ! L'abstention est aussi un mal américain.

    Un système qui fait rêver les tenants du bipartisme en Europe comme en France ! Idéal pour verrouiller le système politique d'un pays et se partager pour l'éternité le pouvoir !

    Le système américain est d'autant plus vérrouillé que les lobbies financent sans limite les campagnes de ces deux partis et accentuent ainsi la puissance médiatique de ces deux forces. Ces lobbies sont souvent des groupes financiers ou industriels. Certains financent les deux camps (on ne sait jamais !).

    Au final, les campagnes de Barack Obama et de Mitt Romney auront coûté la bagatelle d'un milliard de dollars chacune ! Deux fois le budget du Conseil général de l'Eure !

    Autant dire que l'un comme l'autre sont dépendants des financements privés donc, forcément, influencés par ces lobbies.

    Même si Barack Obama bénéficie du soutien de la principale centrale syndicale étatsunienne, l'AFL-CIO, son bilan politique reste jusqu'à présent plutôt centriste pour ce qui concerne les affaires intérieures et clairement militariste à l'étranger.

    OTAN et présence militaire de l'Empire

    A l'international, Barack Obama et son équipe ont mené une politique finalement assez classique de soutien aux multinationales américaines, notamment en maintenant la présence militaire US à travers le monde.

    Le budget de la défense américain est le plus élevé au monde. Il fait vivre un gros lobbie militaro-industriel et permet de maintenir la pression américaine sur des états qui refusent l'autorité américaine et, éventuellement, sur ceux qui voudraient prendre un peu d'indépendance.

    Avec Barack Obama, non seulement la prison de Guantanamo n'a pas fermé, bien qu'illégale aux yeux de la loi américaine même ! mais les cas de tortures par des soldats américains sur des prisonniers se sont multipliés en Iraq comme en Afghanistan ! D'ailleurs, les troupes étatsuniennes sont toujours présentes dans ces pays, malgré les engagements du candidat Obama en 2008.

    Ces dernières années, les Etats-Unis sont intervenus indirectement dans les conflits libyens, soudanais et syriens. Ils maintiennent un blocus de Cuba vieux de 50 ans (et illégal pour l'ONU). Ils continuent de soutenir Israël et sa politique de colonisation raciale de la Palestine ou les monarchies islamo-conservatrices du Golfe mais menacent l'Iran. Droits de l'Homme et démocraties ne sont que des cache-sexes pour couvrir ces actions.

    Bref ! A l'étranger, Barack Obama mène une politique impérialiste, c'est-à-dire une politique agressive au service de la défense des intérêts économiques de sa bourgeoisie.

    Politique sociale modérée

    En politique intérieure, Barack Obama s'est vu attirer les foudres des puissants milieux réactionnaires et anti-fédéralistes, notamment du tea-party, en instaurant un embryon de protection sociale généralisée. Le nouveau système permet de garantir une couverture santé à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Il reste néanmoins bien en deçà des promesses électorales de Barack Obama car elle n'inclut pas, notamment, de régime public universel ni même d'assurance publique, et laissera 5 % des résidents américains (23 millions de personnes) sans aucune couverture maladie (contre 15 % avant la réforme).

    Sorti de ce projet social, le bilan intérieur de Barack Obama ne diffère pas de son prédécesseur !

    Depuis 2008 et l'effondrement boursier, la pauvreté progresse, les expulsions de familles qui ne peuvent plus payer leurs crédits se multiplient, encore aujourd'hui. La moralisation du capitalisme qu'il défendait en 2008 avec Nicolas Sarkozy est restée lettre morte.

    Sur un plan environnemental, les Etats-Unis autorisent les forages par fracturation pour le gaz de schiste, technique dont on connait l'extrême nocivité écologique. On sait ce qu'il est advenu des sanctions demandées contre les compagnies pétrolières après la pollution des côtes de Louisiane en avril 2010 : rien !

    Globalement, en politique intérieure, hormi son programme de protection sociale, Barack Obama se présente comme un président qui continue de mener une politique libérale, au service de ses financeurs électoraux, les grands groupes économiques et financiers.

    Alors ? Doit-on se féliciter de l'élection de Barack Obama ?

    Jean-Luc Mélenchon qualifiait hier le président démocrate de "moins pire" des candidats.

    Choisir entre Romney et Obama, c'est choisir entre Le Pen et Chirac en 2002.

    Je reprendrai donc cette formule de Mélenchon ainsi que le proverbe qui dit "de deux maux, il faut choisir le moindre".

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com


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    Aux États-Unis, les grandes firmes et les millardaires décident du futur président à coups de centaines de millions de dollars

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Si les élections aux Etats-unis ont toujours été une affaire d'argent, le financement privé des candidats à la présidentielle américaine ne connaît désormais plus de limites. La campagne actuelle devrait dépasser le milliard de dollars, et selon certaines estimations pourrait atteindre entre trois et six milliards de dollars.

     

    En septembre 2012, un rapport de la Commission mondiale sur les élections, la démocratie et la sécurité de l'ONU pointait du doigt dans les régimes libéraux occidentaux, en premier lieu les États-Unis, l'influence croissante de « financements dérégulés, secrets, illégaux et opaques », tendant à vider de leur sens les institutions démocratiques.

     

    Aux États-Unis, depuis un arrêt de la Cour suprême de 2010, les dons de particuliers, associations, entreprises ne sont plus plafonnés. Au nom de la liberté d'expression.

     

    Des dons privés dépassant déjà l'intégralité des dons depuis plus de vingt ans

     

    Par le biais des « super PAC » (Comités d'action politique), les grandes entreprises et les milliardaires du pays peuvent désormais financer en toute légalité les campagnes des deux principaux candidats.

     

    Là où hier les grandes entreprises devaient contourner les limites légales (30 000 $ par an et par candidat) pour investir plusieurs centaines de milliers dans les campagnes électorales, leurs dons se chiffrent désormais à plusieurs millions de dollars.

     

    Selon le dernier rapport de la Commission électorale fédérale (CEF), les dons privés, prélevés par les super PAC ou d'autres associations du même type, s'élèvent à 500 millions de $ depuis le début de la campagne. Plus que l'intégralité des dons collectés depuis 1990.

     

    Dans leur ensemble, les campagnes officielles du président Barack Obama et de Mitt Romey leur ont permis de collecter 915 millions de $ et de dépenser 756 millions de $, a indiqué la CEF. La campagne Obama a coûté à ce jour 462 millions de $, celle de Romney 294 millions.

     

    Une lutte entre fractions du grand capital américain

     

    Les richissimes donateurs injectent plusieurs millions de dollars dans la campagne.

     

    Côté républicain, le magnat de l'immobilier Bob Perry a donné 10 millions de $ à Romney, le propriétaire de casinos Sheldon Anderson 5 millions. Les dix premiers donateurs particuliers ont versé 30 millions de dollars pour la campagne de Romney.

     

    Du côté d'Obama, le patron de presse de Chicago Fred Eychaner (3,5 millions) ou le responsable de Dreamworks Jeffrey Katzenberg (3 millions) ont également contribué à cette campagne. 25 millions de $ ont été récoltés auprès des dix milliardaires les plus généreux parmi les soutiens du camp démocrate.

     

    Dans l'ensemble, selon le Center for responsive politics, Barack Obama peut compter sur le soutien officiel des entreprises de haute technologie (Microsoft, Google, IBM), du divertissement (Warner), de la grande distribution (Wal-Mart) mais aussi de certains fonds de pension privés.

     

    Mitt Romney bénéficie lui cette fois d'un soutien massif de Wall Street, avec l'appui des secteurs financiers, bancaires (Goldman Sachs, JP Morgan, Crédit Suisse) et immobiliers (52 millions de dons officiels). Les secteurs de l'énergie (pétrole texan, charbon, General Electrics) et de la santé privé figurent également parmi les principaux appuis financiers.

     

    En 2008, le soutien massif du secteur bancaire et financier qu'Obama avait joué un rôle significatif dans son accession à la tête du pays.

     

    A noter néanmoins que nombre de grandes entreprises américaines donnent à la fois le candidat démocrate et le candidat républicain pour mieux couvrir leurs arrières et s'assurer que leurs affaires continuent (« business as usual ») quel que soit le candidat élu.

     

    Parmi les entreprises repérées par le Center for responsive politics : l'entreprise de conseils Deloitte ou encore une banque comme JP Morgan.

     

    Un combat entre multi-millionnaires

     

    La campagne est également un combat entre multi-millionnaires. Un affrontement gagné haut la main par Mitt Romney, dont les 250 millions de $ de fortune personnelle contrastent avec les 8 millions de $ de la famille Obama.

     

    A l'heure actuelle, près d'un congressiste américain sur deux (250 sur 535) est millionnaire, selon les chiffres du Center for responsive politics.

     

    Le revenu médian net d'un sénateur américain est de 2,6 millions de $, un chiffre relativement plus élevé côté démocrate (2,8 millions de $) que côté républicain (2,4 millions de $).

     

    Parmi les cinq congressistes les plus fortunés, l'ancien candidat démocrate à la présidence, prédécesseur d'Obama, John Kerry dont la fortune est estimée à 230 millions de $.

     

    Sources de départ : CubaDebate, Avante, ML Today, Center for responsive politics


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  • Bonnes feuilles de: Black and Red. Les mouvements noirs et la gauche américaine (1850-2010)

    Shawki Ahmed, Black and Red. Les mouvements noirs et la gauche américaine (1850-2010), collection "Radical America", Paris, Syllepse, septembre 2012. 

     

    L'introduction est à télécharger ci-dessous

     

    Présentation par les éditions Syllepse

    L’histoire des luttes de libération ­afro-américaine est bien souvent réduite, en France, à quelques personnages transformés en icônes. Quant à l’histoire de la gauche radicale de ce pays, elle est tout simplement ignorée. C’est à ce double déficit que s’efforce de répondre cet ouvrage, en évoquant les relations, souvent conflictuelles, entre les mouvements noirs et la gauche ­révolutionnaire aux États-Unis.

    De l’esclavage à la Guerre civile de 1861-1865 et du mouvement pour les droits civiques des années 1960 à la contre-révolution sociale et raciale des années 1980 et 1990, Black and Red dresse un panorama des luttes noires et révolutionnaires qui n’ont cessé, depuis plus d’un siècle, de secouer la ­superpuissance.

    Malcolm X, Martin Luther King, Marcus Garvey, Stokely Carmichael, W. E. B. Du Bois y côtoient John Brown, les mineurs de l’Alabama, les travailleurs noirs de Detroit mais aussi le FBI, le Ku Klux Klan, les milices patronales et toutes les forces qui n’ont eu de cesse d’écraser les mouvements ­sociaux.

     

    L'auteur

    Ahmed Shawki vit à New-York, il est rédacteur en chef de la International Socialist Review. Il a notamment collaboré à l’ouvrage collectif Russia From Workers’ State to State Capitalism (Haymarket Books, 2006).

     

    Fichier attachéTaille
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    date: 
    11/10/2012 - 13:40



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  • Une organisation française organise un hommage à un écrivain français dans un pays étranger avec le soutien de notre ambassade sur place. Une transaction financière est faite pour défrayer deux intervenants venus de Paris.

    Un pays tiers non impliqué intervient alors et bloque les fonds pour une période de 10 ans.

    Interpellé par le député (PCF) André Chassaigne, l’ambassade de ce pays en France fait savoir avec morgue qu’une réponse lui sera donnée à Pâques ou à la Trinité ou aux calendes grecques car : «  compte tenu du volume importants de dossiers en cours, il est impossible d’estimer le temps que cela prendra ».

    Plus précisément, l’organisation Cuba Coopération France (qui travaille avec de grandes entreprises française privées et publiques) avait organisé à La Havane un hommage à Louis Aragon à la Maison Victor Hugo (en partie créée avec des fonds d’entreprises françaises et de notre Sénat).

    Les USA ont alors appliqué une des dispositions de leur loi extraterritoriale qui impose un blocus à Cuba depuis plus de 50 ans au mépris des votes répétés des Nations Unies.

    Par bonheur, Sarkozy et Kouchner étant débarqués de par la volonté du peuple français, Hollande et Fabius vont montrer à Obama que la France est un pays souverain. Seules nos lois prévalent pour des virements de fonds entre entités françaises (surtout hors des USA). Et la France exigera que notre pays, ses entrepreneurs, ses poètes, ses parlementaires et ses lois soient respectés.
    C’est comme si c’était fait.

    Théophraste R. (Chef du bureau d’étude des mesures de rétorsion contre les USA).

    « Cuba ! Cuba brisée par le blocus ! Cuba martyrisée par les Etats-Unis ! Mais Cuba libérée du joug étranger ! Libérée par elle-même, libérée par son peuple avec le concours de la France, avec l’appui de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle ».

    P.c.c : Général Charles Hollande.

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    http://www.legrandsoir.info/+obama-et-le-gros-teigneux-qui-pique-nos-gouters+.html

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  • Elle a visité neuf pays africains –Sénégal, Ouganda, Soudan du Sud, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Bénin- en bénissant les parterres de ses « God bless you », et en jurant que Washington n’a comme unique objectif en Afrique que « renforcer les institutions démocratiques, promouvoir la croissance économique, faire avancer la paix et la sécurité ». La secrétaire d’état Hillary Clinton est donc allée en Afrique, en plein mois d’août, pour faire des bonnes œuvres.

    Elle a été accompagnée, dans la noble mission, par les exécutifs des plus grandes multinationales étasuniennes. Affaires, oui, mais conduites par un principe éthique que la Clinton a énoncé ainsi à Dakar : « Au 21ème siècle il faut que cesse le temps où les étrangers viennent extraire la richesse de l’Afrique pour eux-mêmes, en ne laissant rien ou très peu derrière eux ».

    Clinton, c’est connu, est un soutien convaincu du commerce équitable et solidaire. Comme celui qui est pratiqué au Nigeria, dont l’industrie pétrolifère est dominée par les compagnies étasuniennes, qui ramènent chez eux la moitié du brut extrait, pour plus de 30 milliards de dollars annuels.

    Pour les multinationales et pour l’élite nigériane au pouvoir, une source de richesse colossale, dont il ne reste quasiment rien pour la population. Selon la Banque mondiale, plus de la moitié des Nigérians se trouvent au-dessous du seuil de pauvreté, et l’espérance de vie moyenne est d’à peine 51 ans. La pollution pétrolière, provoquée par Shell, a dévasté le delta du Niger : pour le décontaminer, d’après un rapport de l’Onu, il faudrait au moins 25 années et des milliards de dollars.

    La même chose est en préparation au Soudan du Sud où, après la scission du reste du pays soutenue par les Usa, se concentre 75% des réserves pétrolifères soudanaises, à quoi s’ajoutent de précieuses matières premières et de vastes terres cultivables. La compagnie texane Nile Trading and Development, présidée par l’ex-ambassadeur étasunien E. Douglas, s’est accaparée, avec une aumône de 25 mille dollars, 400 mille hectares de la meilleure terre avec droit d’en exploiter les ressources (y compris forestières) pendant 49 ans.

    L’accaparement de terres fertiles en Afrique, après expropriations des populations, est devenu un business financier lucratif, géré par Goldman Sachs et JP Morgan, sur lequel spéculent, avec leurs fonds, même Harvard et d’autres prestigieuses universités étasuniennes.

    La stratégie économique étasunienne rencontre cependant en Afrique un formidable obstacle : la Chine, qui, à des conditions avantageuses pour les pays africains, construit des ports et des aéroports, des routes et des voies ferrées.

    Pour franchir cet obstacle, Washington abat son joker : le Commandement Africa, qui « protège et défend les intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis, en renforçant les capacités de défense des états africains ». En d’autres termes, en s’appuyant sur les élites militaires (que le Pentagone essaie de recruter en leur offrant une formation, des armes et des dollars) pour ramener le plus grand nombre possible de pays dans l’orbite de Washington.

    Quand il n’y arrive pas, l’Africom « conduit des opérations militaires pour fournir un environnement de sécurité adapté au bon gouvernement ». Comme l’opération Odissey Dawn, lancée par l’Africom en mars 2011 : le commencement de la guerre pour renverser le gouvernement de la Libye (le pays africain avec les plus grosses réserves pétrolifères) et étouffer les organismes financiers de l’Union africaine, nés surtout grâce aux investissements libyens.

    Ainsi y a-t-il maintenant, en Libye, un « bon gouvernement » aux ordres de Washington.

    Par Manlio Dinucci il manifesto le 14/08/2012
    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article7130


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    Neuf Nobel contre une télé-réalité américaine qui "fait de la guerre un jeu"

    AFP - 16 août 2012

     


    "Ils aseptisent la guerre en la transformant en une sorte de compétition sportive". Ce sont les critiques émises par neuf prix Nobel de la paix, dont l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, après la première diffusion lundi 13 août de "Stars Earn Stripes" ("Des stars gagnent leurs galons") sur la chaîne américaine NBC.

    Cette émission de télé-réalité pousse huit célébrités américaines, dont le mari de la républicaine Sarah Palin, Todd Palin, à suivre un entraînement militaire. Elle est animée par le général à la retraite Wesley Clark, ancien commandant des forces alliées, et est censée "rendre hommage aux hommes et femmes servant dans l’armée américaine", rapporte le Huffington Post.

    Un hommage guère apprécié par neuf prix Nobel de la paix qui, dans une lettre ouverte au président de NBC Entertainment Robert Greenblatt, demandent la suppression de l’émission qui "fait de la guerre un jeu". Parallèlement, une centaine de personnes ont manifesté devant les studios de la NBC à New York lundi 13 août. Dans une pétition, elles ont réussi à recueillir 26 000 signatures.


     

    Source et photo : France TV Info

    Complément d’info : Roots action

    Ecouter aussi : Pourquoi la culture de guerre se développe-t-elle aux Etats-Unis ?


    http://reporterre.net/spip.php?article3091


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