• Carrefour cède ses activités en Grèce

    Le distributeur français Carrefour vend ses activités en Grèce à son partenaire local Marinopoulos. Le communiqué de Carrefour souligne la moins-value réalisée au cours de cette opération et invoque la dégradation de la situation économique dans le pays. Les investisseurs craignent en effet que la Grèce sorte de la zone euro. Parallèlement, Carrefour se renforce en Amérique Latine : le groupe a annoncé jeudi l’achat des magasins de la chaîne discompte Eki en Argentine.


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  • Les débats parlementaires sur la dixième révision de la loi sur l'asile ne sont pas encore terminés que la onzième révision est déjà en chantier, avec une ambition bien plus large que celle de la révision en cours : l'ambition de restructurer globalement la politique suisse d'asile. De la restructurer dans quel sens ? Le même que celui des dix révisions, partielles ou globales, précédentes : la restructurer en la réduisant au strict minimum. Et de ce point de vue, si europhobe qu'elle paraisse, la Suisse est bien européenne : la onzième révision s'insère dans un contexte de fermeture continentale à l'asile. Une fermeture dont le symbole sera l'érection d'un mur entre la Grèce et la Turquie, pour freiner l'afflux de réfugiés passant par la Turquie pour entrer en Europe. Une mesure totalerment inefficace, mais exemplaire d'un climat politique général - à gerber.


    Une politique d'asile humiliante -pour l'Etat qui la mène plus encore que pour ses victimes

    Un nouveau mur va s'élever, après celui de la frontière des Etats-Unis avec le Mexique, celui de la limite d'Israël et des territoires palestiniens. Ce nouveau mur va s'élever entre la Grèce et la Turquie. Et c'est la Grèce, ravagée par la dette, la crise, l'austérité, qui se l'offre, en claquant trois millions d'euros pour placer sur 12 kilomètres deux rangées de barbelés hautes de trois mètres et surmontées de caméras, pour se barricader contre les immigrants qui viennent de Turquie (ou de plus loin, en la traversant) pour entrer en Europe. C'est dégueulasse ? oui. Mais c'est encore plus stupide. Parce qu'ils passeront quand même, les immigrants, légaux ou pas, mur ou pas. Et la Commission Européenne, pour une fois bien inspirée à propos de la Grèce, lui a suggéré de consacrer plutôt les millions d'euros qu'elle va claquer pour son mur à améliorer l'accueil des immigrants, détestable en Grèce actuellement. Les migrants ne vont pas cesser de migrer parce que les Grecs ont construit un mur avec la frontière turque. Ils passeront dessus, dessous ou à côté. Ils traverseront le fleuve frontalier, l'Evros, en barque, en canot pneumatique, en chambre à air ou en s'agrippant à une corde. Ou ils passeront plus au nord, par la Bulgarie. Ou plus au sud, par Istambul. Ils passeront, mais ils paieront plus cher les passeurs qui les amèneront à la frontière. La seule utilité de ce mur sera ainsi d'engraisser les réseaux mafieux qui vivent du renforcement des frontières, comme d'autres réseaux mafieux vivent de la prohibition des drogues.


    Et en Suisse ? On y poursuit notre petit bonhomme de chemin xénophobe, et si en Grèce on construit un mur, en Suisse, on maçonne des lois : on en est bientôt à la onzième révision de la loi sur l'asile entrée en vigueur en 1981. La premère révision (1983) limita le droit de travailler; la seconde (1988) imposa le dépôt de la demande d'asile à la frontière, la troisième (1990) exclut la prise en compte des motifs subjectifs d'asile; la quatrième (1994) réduisit à des forfaits la participation de la Confédération à l'aide sociale versée par les cantons aux requérants; la cinquième (1994) introduisit les mesures de contraintes dans le droit des étrangers; la sixième (1998) accrut la liste des mots de non-entrée en matière sur des demandes d'asile; la septième (2003) supprima toute aide autre que l'aide d'urgence aux requérants déboutés sans entrée en matière; la huitième consista en l'adhésion aux accords de Dublin (pas de demande d'asile recevable en Suisse si le requérant a déjà déposé une demande dans un autre pays européen), la neuvième (2006) exclut de l'aide sociale tous les requérants déboutés et allongea encore la liste des motifs de non-entrée en matière. La dixième révision est en cours : la droite propose (et sans doute obtiendra) que la désertion ne soit plus un motif d'asile, et l'UDC propose la création de camps d'internement pour les requérants « récalcitrants ». Quant à la onzième révision, encore à l'étude, elle veut accélérer le traitement de demandes, créer des centres fédéraux de procédure et des centres fédéraux de préparation à des retours volontaires.


    Aucune de ces mesures, pas plus celles proposées aujourd'hui que celles décidées depuis 1983 pour restreindre le droit d'asile et péjorer les conditions d'existence des requérants en Suisse, n'aura le moindre des effets qu'on en attend : elles ne réduiront pas le nombre des demandeurs d'asile; elles n'amélioreront pas leur intégration; elle ne faciliteront pas leur renvoi dans des pays sûrs. Elles ne calmeront même pas les prurits xénophobes de la droite de la droite. Elles ne serviront en fait à rien, et on peut déjà prendre le pari que, si la dixième et la onzième révision sont acceptées, il ne se passera pas long temps avant qu'une douzième révision s'annonce. Allant dans la même direction que les onze précédentes : réduire au maximum les possibilités d'obtention de l'asile politique dans le pays dépositaire du texte fondamental inscrivant le droit d'asile dans le droit international (la Convention de Genève), et dans le pays qui accueille le siège du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés...

    On dira ce qu'on en pense le samedi 23 juin à Berne (14 heures, Schützenmatte), lors d'une manifestation nationale (http://fr.asyl.ch/manif) contre une politique migratoire désastreuse et une politique d'asile humiliante -pour ceux qui la mènent plus encore que pour ceux qui en sont victimes.

    http://causetoujours.blog.tdg.ch/


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  • N’est pas Picasso qui veut...

     

     

     

     

     

    Echange de courrier entre Michel Volkovitch, un connaisseur de la Grèce et Xavier Gorce, dessinateur du Monde (il n’a jamais mis les pieds en Grèce, mais il en a entendu parler). Le lecteur notera (on plaisante) la puissance de la pensée iconoclaste dans le dessin et la vigueur sophistiquée du coup de crayon. Mais passons, les goûts.... Le dessinateur se compare à Picasso (en jurant qu’il ne le fait pas) à qui on reprochait, dit-il, son « gribouillis fait en deux temps trois mouvements ».

    Sauf que Picasso avait raison de dire : « A 10 ans je peignais comme Raphaël, et ça m’a pris toute ma vie pour dessiner comme un enfant », tandis que Xavier Gorce dessine comme Xavier Gorce à 10 ans et on n’imagine pas que ça va s’améliorer. Pour dessiner comme Picasso, il faut un œil, certes, mais aussi une intelligence et un cœur. Et encore, ça ne suffit pas.

    Et puis, si Picasso a donné au monde des œuvres magistrales, dont Guernica illustrant la souffrance d’un peuple écrasé, on cherchera vainement une toile, un dessin, un gribouillis où il insulte un pays de « branleurs ».

    LGS


    « Lettre à Xavier Gorce, dessinateur au Monde :

    Hier en ouvrant mon journal, Monsieur, j’ai trouvé ça :

    J’ai cru recevoir une gifle. Les Grecs, un ramassis de branleurs… J’ai cru entendre le gros rire d’Angela Merkel suivie par des millions de nantis du monde entier. Je ne savais pas que Le Monde pouvait courtiser un tel public de beaufs.

    Non, les Grecs ne passent pas leur temps à glander. Tous les Français n’ont pas un béret et une baguette sous le bras. Et les dessinateurs n’ont pas tous du talent. Connaissez-vous les Grecs ? Moi qui depuis trente ans les fréquente et les traduis, je peux vous l’assurer, et une étude publiée dans Le Monde le confirme : ils ne bossent pas moins que les Allemands. Ou que les Français. Ou qu’un dessinateur fort bien payé, sûrement, pour pondre son dessin du jour en un quart d’heure. Ils bossent dans des conditions souvent plus difficiles que nous, ou s’ils ne bossent pas, c’est qu’ils passent leur temps à chercher du boulot en vain.

    Les Grecs, voyez-vous, sont très attentifs au regard de l’étranger, surtout dans le creux de la vague où ils se trouvent. Le moindre signe de compréhension, d’encouragement, est précieux pour eux, accablés qu’ils sont du mépris glacé des puissants. Votre petit crobard, de ce point de vue, est d’une cruauté aussi gratuite qu’imbécile.

    J’ai toujours eu un problème avec votre humour, mais là on touche le fond. Attaquez-vous plutôt aux grands de ce monde, à vos riches et arrogants nouveaux patrons par exemple, ou à Mme Lagarde, qui gagne près de quarante fois le SMIC et ne paie pas d’impôts tout en accusant les Grecs de ne pas payer les leurs. S’acharner sur les victimes et non sur les bourreaux, c’est nul, c’est lâche.

    Allez donc vous faire voir, Monsieur le manchot. Mais pas chez les Grecs.

    Michel Volkovitch   Traducteur. »

    Copie de cette lettre à tous mes amis concernés, Grecs ou Français.

    Réponse du dessinateur du Monde

    De : Xavier Gorce xxxxxxx

    Objet : Rép : La Grèce indignée...

    Date : 31 mai 2012 23:57:07 HAEC

    À : michel.volkovitch xxxxxxx

    « Chère (sic) Michel,

    Mon dessin ne vous a pas fait rire. C’est votre droit. Voici mes explications :

    1 – le dessin n’est pas un article mais un angle humoristique sur un sujet qui peut être douloureux. Ce qui compte c’est qu’il soit juste ET drôle. Pour la drôlerie, on sait bien que l’humour est une valeur très subjective : ce qui fait rire les uns etc…

    2 – Pour ce qui est de la justesse, le dessin – si l’on veut qu’il soit un apport et pas seulement un sujet de rire entre-soi – doit aller aussi à rebrousse-poil des idées entendues de la pensée dominante. La pensée dominante n’est pas la même selon le public auquel on s’adresse. Et ce dessin, qui pourrait être nauséabond dans un journal "de droite", me semble pouvoir être intéressant destiné à un public prétendument plutôt de gauche : il prend le contre-pied de la vision "de gauche" d’une Grèce et d’un peuple grec victimes des marchés. Or, d’après ce que je lis (je confesse que je ne suis jamais allé en Grèce), la part de responsabilité de la situation n’incombe pas qu’au système ou aux élites grecques : c’est toute la société qui vit au-delà de ses moyens, qui travaille au noir ou biaise avec l’impôt. Les plus riches certes – et donc les plus responsables – mais aussi l’ensemble des citoyens… ou je suis très mal informé.

    3 – Pour la part mea-culpa, on ne peut peut-être pas aller jusqu’à dire que les Grecs son fainéants mais ne pas payer de taxes et d’impôt c’est également récupérer de l’argent indu, donc, à bénéfice égal, travailler moins… entre fainéantise et "arnaque", la différence est sur la nature de l’économie : le fainéant économise du temps de travail et l’arnaqueur triche sur l’argent. Mais le temps et l’argent, n’est-ce pas la même chose ? Donc oui, le raccourci est provocateur, cinglant, en partie injuste, peut-être cruel et peut donc heurter mais c’est mon boulot.

    J’assume donc le dessin et j’accepte sa critique, mais, personnellement, je le trouve assez juste dans le fond… et drôle dans la forme.

    Pour ce qui est de ma rémunération ou du temps passé à faire un dessin, rien ne vous permet d’en juger. Et, cliché pour cliché, n’est-ce pas une vraie beauferie que d’imaginer un dessinateur qui touche des ponts d’or pour balancer un gribouillis fait en deux temps trois mouvements ? C’est ce qu’on reprochait à Picasso. Non pas pour me comparer à lui un seul instant – loin s’en faut – mais pour montrer la stupidité de ce genre d’argument digne du café du commerce.

    Pour ce qui est des puissants, je crois les assaisonner assez souvent par mes dessins.
    Vous pouvez également aller vous montrer où bon vous semble.
    Bien à vous

    Xavier Gorce

    Dessinateur

    (vous pouvez aussi faire circuler cette réponse auprès de vos amis, grecs, français ou autres…) ».

    Note du GS : Aussi puissant que le dessin, non ?

    URL de cet article 16907
    http://www.legrandsoir.info/la-grece-vue-par-le-monde.html

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  • Une agence d'Alpha Bank, à Athènes, le 19 avril 2012

    Une agence d'Alpha Bank, à Athènes, le 19 avril 2012 Aris Messinis afp.com

    DETTE - Ces sommes font partie d'une enveloppe de 25 milliards, versée par le FESF au Fonds grec de stabilité, pour la recapitalisation des banques du pays...

    Les quatre principales banques grecques ont reçu lundi 18 milliards d'euros du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en vue de leur recapitalisation, a indiqué à l'AFP une source au sein du Fonds grec de stabilité financière.

    «L'ordre de virer les fonds a été donné et cela signifie que la procédure est achevée», a indiqué cette source. La Banque nationale de Grèce (BNG), numéro un du pays, a reçu 7,43 milliards d'euros, Alpha Bank 1,9 milliard, Eurobank 3,97 milliards et la Banque du Pirée 4,7 milliards d'euros.

    28 milliards de pertes avec la restructuration de la dette

    Ces sommes font partie d'une enveloppe de 25 milliards, versée par le FESF au Fonds grec de stabilité (Hellenic Financial stability fund) pour la recapitalisation des banques grecques, après les pertes de l'ordre de 28 milliards d'euros qu'elles ont subies du fait de l'opération de restructuration de la dette en mars.

    Au total, l'enveloppe atteint 50 milliards d'euros, dans le cadre de cette opération prévue par le deuxième plan de soutien mis au point en faveur de la Grèce par l'UE et le FMI.

    La mission du FESF est d'emprunter sur les marchés de l'argent, à des taux faibles grâce aux garanties apportées par les Etats de l'Union monétaire, et de le reverser aux gouvernements ou banques qui en ont besoin.

    La restructuration de la dette souveraine grecque a permis l'effacement d'environ 107 milliards d'euros de titres de dette détenus par les créanciers privés, mais au prix de pertes de plus de 70% pour ces prêteurs.

    Deux autres banques en sursis

    Un rapport de la Banque de Grèce fin juin doit réévaluer les besoins des banques et du restant des sommes qui doivent être versées, probablement en juillet. Deux autres banques grecques, en situation difficile, la Banque agricole et Postbank, doivent aussi bénéficier de l'aide du FESF, selon une source bancaire.

    La Bourse d'Athènes a clôturé en hausse de 6,87% lundi, pour atteindre 518,49 points.

    Selon les analystes, cette hausse fait suite aux sondages publiés dimanche donnant comme favori aux élections législatives du 17 juin le parti de la droite Nouvelle Démocratie qui a contresigné le deuxième plan d'aide au pays et les mesures d'austérité imposées en échange des prêts internationaux.

    Avec AFP
     

    Comment les milliards européens profitent aux riches Grecs expatriés

    L’aide européenne aurait sauvé la deuxième banque de Grèce, l'EFG-Eurobank, qui appartient à Spiros Latsis, résident de Bellevue.

    Spiros Latsis réside à Bellevue.

    Spiros Latsis réside à Bellevue.
    Image: Keystone

    Le résident de Bellevue Spiros Latsis aurait bénéficié des milliards européens versés en début de semaine dans le cadre du plan de sauvetage des instituts financiers grecs, affirme le Tages-Anzeiger. Selon le quotidien zurichois, l’EFG-Eurobank aurait reçu 4,2 milliards d’euros de l’Union européenne. Or cette institution, la deuxième banque la plus importante de Grèce, appartient à la plus grosse fortune de ce pays, celle de la famille Latsis, bien implantée sur sol genevois.

    Outre la banque, celle-ci possèderait une compagnie maritime, une société immobilière, des parts dans une société pétrolière, et des biens immobiliers dans le monde entier. Sa fortune est estimée à 4 milliards de francs suisses, selon le magazine alémanique Bilanz.

    Le journal zurichois, qui revient sur l’histoire de la famille Latsis à Genève, la manière dont ses membres ont érigé leur fortune et leurs relations avec les puissants de ce monde, estime que l’EFG-Eurobank n’aurait pas pu survivre à la crise sans l’aide de l’Europe. Selon le Tages-Anzeiger, l’institut financier serait engagé à hauteur de 12 milliards d’euros dans la dette de l’Etat grec, tandis qu’une somme de 48 milliards constituerait l’argent dû par ses débiteurs privés. Or la FINMA, l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers, n’a désormais plus grande influence sur la banque, puisque celle-ci a transféré en 2010 son siège au Luxembourg.

    http://www.tdg.ch/economie/argentfinances/milliards-europeens-profitent-riches-grecs-expatries/story/20187159


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  • http://2.bp.blogspot.com/_isfvUzqultQ/SGcgV-_xroI/AAAAAAAAAhs/PhvkR5qspCY/s400/gargouille.jpg 

    On sait comment le dire en Français mais il doit y avoir un équivalent en grec

     

    La directrice générale du Fonds monétaire international a dit devant son conseil d'administration qu'elle regrettait que ses remarques récentes sur la Grèce "aient été mal comprises et qu'elles aient offensé", a déclaré un porte-parole du Fonds à Washington, jeudi 31 mai. (la presse 31 mai)

     

    Ce que les grecs et plus largement les démocrates regrettent, eux, c'est qu'elle puissent s'être permis ce genre de "remarques".


    Qu'elle pense s'en tirer avec ce genre de pirouette montre combien le capital a de mépris et persiste dans l'insolence.


    D'ailleurs s'il fallait une preuve de plus, qui concernant la Grèce n'a pas fait ici la une des journaux et qui renvoit à un des autres chevaux de retour de la troïka, l'admonestation jeudi faites à la France par l'UE et la BCE est de la même trempe et va mériter que nous les peuples réussissent à s'unir pour leur en mettre une :


    Pour la Grèce : Le FMI a annoncé le 17 mai qu'il s'était mis en retrait de la Grèce, qu'il refusait de travailler avec le gouvernement transitoire à Athènes et qu'il attendait les élections de juin pour reprendre éventuellement le versement de son aide au pays, dont une nouvelle tranche aurait dû en théorie être débloquée jeudi.


    Pour la France : la Commission maintient la pression sur le plan budgétaire. Pour elle, des "efforts additionnels" (lisez tour de vis supplémentaires) seront sans doute nécessaires pour tenir le cap des 3 % de déficit en 2013. Si elle ne préconise pas encore de baisser les salaires, comme elle l'a fait pour les pays sous assistance financière (GrèceIrlandePortugal), elle suggère avec insistance leur modération (jamais celle des dividendes et rendements obligataires) : "Depuis 2000, les salaires nominaux ont augmenté plus vite que la productivité", note-t-elle Pour elle, "l'efficacité de certains taux réduits de TVA est questionable" 


    Vous connaissez l'histoire du gosse de Nanterre qui est pour des mobylettes un voleur multirécidiviste a emprisonner alors que le rejeton de Neuilly pour voitures ou scooter est un kleptomane soigner? Tout est dans le vocabulaire.


    Regarder ce que cela donne en langage capitalo bruxellois :  


    La concurrence est jugée "sous optimale" dans le commerce de détail, les services, et les industries de réseau, comme l'électricité, et le transport ferroviaire. Notons pour cette phrase que c'est le domaine de Michel Barnier, ancien dirigeant du groupe Mérieux (de l'amicale des pilleurs de sécu), vice président du PPE (des ex phalangistes espagnol  au fasciste Hongrois en passant par les négationistes baltes et l'UMP, au PPE tout ce qui fait droite fait ventre). 


    Peut-être va-t-il falloir (et sans attendre qu'il sorte une fumée blanche de la porte de Montreuil) travailler à faire que cesse d'être "sous optimal" le niveau des salaires et pensions, de faire que l'efficacité des richesses produites et singulièrement la part consacrée à l'économie sociale réelle soit réexaminée à la hausse, que celle des chatelains yachteurs soit réduite de façon drastique et qu'on envoi se faire voir ailleurs, le monde des paradis fiscaux est suffisamment vaste, les trois ou quatre charters de casse...pieds dont il faut débarrasser l'horizon social (penser à réserver une vingtaine de places pour les membres de la commission choisi par leur chef et qui ne rendent compte à personne de leur mandat).

     

    On pourrait aussi les mettre au travail dans les services d'assainissement, histoire d'aligner leur espérance de vie sur celle de ceux qu'ils méprisent. 17 ans de moins à supporter l'engence lagardaire ou barosienne ainsi que voir les gens du CAC 40 avec des ampoules au main , un songe qui berce les pensées estivales de nombre de ceux qui ont trimé plus de 35 ans et qui attendent de pouvoir partir en retraite à 60.

     

    L'UE ne fait pas dans la dentelle, les accrocs dans les promesse du PS font déjà de la dentelle, le monde du travail a interêt à garder le fil et la maitrise des crochets et fuseaux sinon même badigeonnée en rose misère et désespoir teindront en brun l'horizon.

    Par canaille le rouge


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  • Les « investisseurs » financiers ont déjà fait un malheur sur la dette grecque, mais leur intervention n’est pas inéluctable : ces vautours peuvent être combattus.

     

    La situation désespérée de l’économie grecque ne fait pas que le malheur des uns, elle fait également le bonheur d’autres. Un groupe « d’investisseurs » financiers a fait des affaires en or sur la dette grecque mardi, simplement en se montrant les plus dénués de scrupules du marché.

    Dart Management est un fonds d’investissement basé aux îles Caïmans, territoire britannique connu pour son statut de paradis fiscal. Son modus operandi lui a valu le nom de « fonds vautour ».

    Les vautours « investissent » dans les dettes souveraines des pays victimes d’une crise, c’est-à-dire qu’ils rachètent cette dette à vil prix. Puis ils résistent à toute forme d’allègement de cette dette, espérant ainsi se la faire rembourser en totalité. Comme ils n’ont payé qu’une fraction de sa valeur, le remboursement total représente un profit gigantesque.

    Les fonds vautours ont fait leurs armes contre les pays en développement. Elliott Associates, un fonds d’investissement spéculatif étasunien a ouvert la voie dans les années 1990 en gagnant un procès qu’il avait intenté au Pérou, ce qui lui a permis d’empocher le quadruple de ce qu’il avait « investi » en rachetant la dette de ce pays. Elliott est également soupçonné de détenir une partie de la dette grecque. Dart, quant à lui, a gagné 600 millions de dollars avec le Brésil après la crise de 1993.

    Au cours de ces dernières années, les fonds vautours ont fait main basse sur les pays les plus pauvres. Le Liberia et la Zambie ont tous deux été traînés devant les tribunaux britanniques et ont été condamnés à rembourser des fonds spéculatifs qui avaient racheté des dettes très anciennes à des régimes dictatoriaux pour des prix dérisoires.

    Lorsque les pays refusent de payer, les vautours les chassent à travers le monde, tentant de saisir leurs actifs situés à l’étranger. Un fonds vautour particulièrement coriace a même tenté de saisir une aide publique à destination de la République du Congo. À ce jour, la République démocratique du Congo est poursuivie par un autre fond du nom de FG Hemisphere et est engagée dans un litige portant sur des actifs basés à Jersey. L’appel en dernière instance se déroulera le 28 mai prochain à Londres, mais aux termes de la législation de Jersey.
    Une loi adoptée dans les derniers jours de l’ancienne législature empêche désormais les fonds vautours de faire des profits sur d’anciennes dettes de pays à faible revenus en portant leur litige devant des tribunaux britanniques, ce qui représente un progrès considérable. Mais cette loi ne s’applique pas aux autres pays (du Nigeria à la Grèce), ni aux dettes récentes.

    Le cas de l’Argentine est emblématique de ce qui attend la Grèce dans les années à venir. Depuis que le pays s’est déclaré en cessation de paiement en 2001, après des années à ployer sous le poids d’une dette injuste, il a été assailli de poursuites par des fonds vautours qui ont refusé l’allègement de sa dette. Parmi ces fonds, on retrouve Dart et Elliott, ainsi qu’un groupement connu sous le nom d’American Task Force Argentina, qui a tenté d’utiliser les affaires étrangères des États-Unis pour forcer l’Argentine à payer ses dettes.

    Pour ces entreprises, une crise comme celle de la Grèce a de quoi faire saliver. Depuis des mois, les fonds vautours travaillent à la meilleure manière de poursuivre leurs manœuvres prédatrices contre la Grèce. Les vautours ont racheté les obligations grecques soumises à des lois étrangères car les obligations relevant du droit grec ont subi une décote importante.

    L’allègement grec a cependant été une aubaine pour les détenteurs d’obligations, qui ont reçu 50 % de leur valeur d’origine à un moment où ces obligations n’en valaient plus que 35 %, en plus d’empocher pour cela une incitation sonnante et trébuchante. Mais ce n’était pas assez pour les vautours. Un cabinet de conseil juridique américain, Bingham McCutchen a été signalé comme essayant de fédérer de tels fonds pour réclamer devant la justice le paiement de la valeur totale de ces obligations.

    Pour certains de ces fonds, c’était jour de paye, mardi. Plutôt que de risquer des poursuites, la Grèce a décidé de rembourser 436 millions d’euros de ses dettes soumises au droit étranger. Dart Management aurait reçu près de 90 % de ce total. Alors que l’état providence grec s’effondre et que la société subit une hausse des taux de suicide, de meurtre et une recrudescence du VIH, Kenneth Dart peut se prélasser dans son yacht de 70 mètres au large des îles Caïmans et compter ses sous.

    Les détenteurs d’obligations à hauteur de plus de 6 milliards d’euros ont refusé d’échanger la dette grecque : de nouveaux scandales sont donc à prévoir. Mais nous ne sommes pas voués à l’impuissance. Un dirigeant d’un fonds vautour a confié au Financial Times : « Nous prospérons sur le manque d’informations de la population. » La première étape est de rendre transparent le commerce d’obligations. Il est choquant que le peuple grec ne sache même pas qui détient sa dette, quand elle a été rachetée et pour quelle somme.

    David Cameron et George Osborne ont clairement affirmé que l’UE devait régler ce problème, mais ils n’ont rien fait pour arrêter les fonds vautours dont la dette relève du droit britannique. Le gouvernement peut forcer les créanciers dépendant de la législation britannique à accepter l’allègement convenu. Il pourrait également aller plus loin et empêcher les gains exorbitants tirés de dettes achetées sur le marché secondaire : une telle loi a déjà été proposée devant le Congrès des États-Unis.

    La Grèce est aux avant-postes d’une bataille opposant des investisseurs peu scrupuleux et un peuple qui veut que son économie fonctionne dans l’intérêt général. Il ne suffit pas aux gouvernements de hausser les épaules et de dire « C’est comme ça ».

    http://www.cadtm.org/


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  • La Grèce bientôt privée d’électricité ?

     

    La Grèce serait menacée de coupture d’électricité en juin a-t-on appris auprès du site d’information grec Kathimerini.

    Les producteurs d’électricité ne peuvent plus payer leurs factures de gaz a averti le président et chef de l’exécutif de la Corporation publique de gaz (DEPA), Haris Sachinis aux ministres compétents dans une lettre.

    Faute de solution trouvée quant au paiement, la DEPA sera contrainte de couper l’approvisionnement en gaz aux producteurs d’électricité.

    Enfin, M. Sachinis a ajouté que le déficit de l’Opérateur du marché électrique (LAGIE) avait atteint les 400 millions d’euros et croissait de jour en jour.

    Le figaro


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  • « Entre deux batailles difficiles »: le Parti communiste grec (KKE) livre son analyse sur la recomposition de la scène politique Grecque

    nationalElections2012 june ch 1Entre deux batailles difficiles

     

    Traduction EM pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


    (Traduction originelle pour le site suisse http://www.hastasiempre.info/)

     

    Cet article est diffusé par le Secrétariat des Relations internationales du KKE

     

    La Grèce continue d’attirer l’attention des travailleurs du monde entier, en perspective des élections législatives à venir. Elles sont d’une importance cruciale et se tiendront le 17 juin puisque aucun des trois partis arrivés en tête n’a réussi à former un gouvernement de coalition. Le résultat des dernières élections et la ligne politique du Parti communiste de Grèce (KKE) suscitent un intérêt certain, à en croire les articles dans les journaux, les magazines et les sites web des communistes et des progressistes. Ces derniers jours, ces questions ont été dans la ligne de mire de plusieurs analystes. Commençons par le début.

     

    Sur le résultat des élections du 6 mai

     

    Depuis les élections du 6 mai, un nouveau paysage politique a pris forme après l’effondrement des trois partis qui avaient gouverné ensemble et soutenu la politique anti-populaire du capital et de l’Union européenne (UE). Concrètement :

     

    Le PASOK social-démocrate a récolté 833’529 de voix (13.2% des suffrages) avec une chute sans précédent de 2’179’013 voix (-30.8%).

     

    La ND conservatrice a totalisé 1’192’054 (18.9%) avec une perte de 1’103’665 voix (-14.6%).

     

    Le LAOS nationaliste n’a pas réussi à atteindre le seuil de 3% pour entrer au parlement, recevant 183’466 voix (2.9%) avec une chute de 202’739 voix (-1.6%).

     

    Toutefois, en même temps, le changement du paysage politique ne signifie pas bouleversement de la situation parce que les forces qui ont bénéficié de la colère des travailleurs étaient principalement celles qui soutiennent la politique de « voie à sens unique de l’UE ». Ainsi, la grande majorité des électeurs des partis bourgeois s’est dispersée principalement vers les formations politiques idéologiquement proches. Concrètement :

     

    SYRIZA, une coalition de forces opportunistes ayant quitté le parti lors de scissions droitières (les scissions du parti en 1968 et 1991) puis rejointe ces dernières années par des forces venant du PASOK social-démocrate, a obtenu 1’061’265 des voix (16.8%), soit une augmentation de 745’600 voix (12.2%).

     

    Une scission de SYRIZA, Gauche démocratique, rejointe par des ex-députés et ex-dirigeants du PASOK, a réuni 386’116 voix (6.1%).

     

    Un grand nombre de suffrages a également été réalisé par des partis réactionnaires et nationalistes comme les « Grecs indépendants » qui ont émergé de la ND et récolté 670’596 voix (10.6%). Ainsi que « Aube dorée » qui a réuni 440’894 voix (7%).

     

    En outre, environ 20% des électeurs ont opté pour une dizaine de partis participant aux élections mais qui n’ont pas réussi à dépasser le seuil de 3%.

     

    Le KKE a connu une légère progression lors de ces élections. Plus précisément, il a reçu 536’072 voix (8.5%), c’est-à-dire une augmentation de 18’823 voix (+1%). Le KKE a fait élire 26 députés (sur un total de 300 parlementaires), cinq de plus qu’auparavant. Dans les quartiers populaires, le pourcentage du KKE est presque le double de la moyenne nationale. Dans l’une des 56 circonscriptions électorales (dans les îles Samos-Ikaria), le KKE est le premier parti avec 24.7%.

     

    Le Comité central du KKE a tiré les premières conclusions sur le résultat des élections. Sa déclaration, entre autres, « salue les milliers de travailleuses et travailleurs, chômeurs, qui ont apprécié l’esprit de lutte, de cohérence et de clarté de ses positions, l’esprit de lutte et le dévouement des communistes, qui l’ont soutenu lors des élections, quelque soit le degré d’accord avec sa proposition politique dans son ensemble. Bon nombre de travailleurs, ainsi qu’une partie des électeurs du parti, sous la pression de l’intensification des problèmes populaires, des slogans trompeurs à l’égard de la renégociation du mémorandum et le soulagement immédiat des travailleurs, n’ont pas compris et assumé la différence entre le gouvernement et le pouvoir réel ».

     

    Toutefois, le CC du KKE signale : « La proposition politique du KKE de utte pour le pouvoir ouvrier et populaire se trouvera au coeur de l’attention du peuple, car la différence devient de plus en plus claire, d’une part, entre le gouvernement et le véritable pouvoir populaire et, d’autre part, entre la proposition globale relative aux problèmes immédiats de la survie des peuples et le pouvoir ouvrier populaire. De ce point de vue, l’activité politique et électorale du KKE, en harmonie avec sa stratégie, comme il se doit, constitue un héritage important pour les années à venir ».

     

    A propos de SYRIZA

     

    Certains médias bourgeois internationaux, qui présentent SYRIZA en « gagnant » des élections du 6 mai, n’ont pas vu au-delà de son appellation « Coalition de la gauche radicale » et ont conclu qu’il s’agit d’un parti radical de gauche ou même d’un parti communiste. Bien sûr, cela n’a rien à voir avec la réalité. La force principale de la SYRIZA est le parti « Coalition de la Gauche » (Synaspismos) qui a un programme social-démocrate. En 1992, il a voté au parlement grec pour le traité de Maastricht, il est partisan de l’Union européenne impérialiste et il voit des possibilités de l’améliorer. En fait, il présente un programme de gestion du système capitaliste. Il a rejoint la campagne anti-communiste contre l’URSS et les autres pays socialistes du XXe siècle. Synaspismos est membre du présidium du « Parti de la Gauche européenne » (PGE), qui est un outil de l’UE pour éradiquer les caractéristiques communistes des partis communistes dans les pays de l’UE. Dans SYRIZA ainsi que dans Synaspismos participent des forces qui faisaient partie du PASOK social-démocrate, des groupes plus petits de l’ultra-gauche trotskyste et d'anciens groupes maoïstes mutés jouant le rôle de « condiments » politiques dans le « menu » de base social-démocrate et anti-communiste. L’objectif principal de cette formation est de réduire l’influence électorale, syndicale et politique du KKE. Ainsi, il y a dans la dernière décennie de nombreux exemples qui démontrent le caractère anti-KKE de cette formation politique. Dans des dizaines de syndicats, confédérations sectorielles et associations de syndicats au niveau régional, les forces de SYRIZA participent et collaborent avec les forces du PASOK dans le but d’empêcher l’élection des délégués communistes dans les organes syndicaux supérieurs. SYRIZA est un ennemi juré du Front Militant de Tous les Travailleurs (PAME) qui est un regroupement de syndicats avec une orientation de classe. SYRIZA collabore ouvertement dans les organes des confédérations de syndicats des travailleurs dans le secteur privé (GSEE) et public (ADEDY), compromises avec les forces collaborationnistes, le patronat et le gouvernement. Il a eu une attitude similaire dans de nombreux cas pendant les élections locales. Sa position lors des élections municipales en 2010 sur l’île d’Ikaria est un exemple caractéristique. Sur cette île, qui fut un lieu d’exil des communistes, le KKE a une grande influence électorale. Dans les élections de 2010, SYRIZA a collaboré avec le PASOK social-démocrate, la ND libérale et le LAOS nationaliste afin d’empêcher l’élection d’un maire communiste dans l’île. Le candidat du KKE a récolté à lui seul 49.5% des voix, par conséquent l’alliance anti-KKE a gagné dans la commune pour quelques centaines de voix.

     

    Aujourd’hui, SYRIZA tente d’attaquer le KKE avec des propositions politiques opportunistes en se référant à la soi-disant « unité de la gauche » et en voulant forcer le KKE à supprimer des pans entiers de son programme, abandonner ses principes et accepter la politique de gestion du système capitaliste, comme le propose SYRIZA.

     

    Sur cette base, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attitude de certains partis communistes qui ont salué immédiatement la montée électorale de cette formation opportuniste et anti-communiste au nom de la montée électorale de la « gauche », sans connaître la situation réelle en Grèce, était irresponsable. Ils ont salué un ennemi juré du KKE qui par ailleurs fut l’objet d’une proposition émanant du président des industriels grecs pour participer à un gouvernement de coalition des partisans de l’UE.

     

    L’illusion de « l’unité de la gauche » et le mensonge du « gouvernement de la gauche »

     

    Beaucoup de travailleurs politisés, de différents pays en Europe et partout dans le monde, se posent la question suivante : pourquoi le KKE ne fait pas quelques concessions ? Pourquoi insiste-t-il dans la ligne politique de rassemblement des forces sociales qui veulent se battre contre les monopoles, contre le capitalisme, contre les unions impérialistes, pour le pouvoir ouvrier et populaire et ne soutient pas la politique de « l’unité de la gauche », la lutte pour corriger la réalité capitaliste et de l’UE, par une collaboration politique ou gouvernementale avec d’autres forces « de gauche » et social-démocrates, à l’exemple d’autres partis communistes en Europe ?

     

    Tout d’abord, le KKE a clarifié depuis longtemps que le sens de « gauche » et « droite » ne sont pas des termes qui reflètent la situation politique d’aujourd’hui. Aujourd’hui, le terme « gauche » pourrait s’utiliser pour décrire le Secrétaire général de l’OTAN ou le Premier ministre d’un pays qui mène une guerre impérialiste et prend des mesures anti-ouvrières et anti-populaires contre les travailleurs de son pays. Le Parti communiste n’est pas simplement un « parti de gauche », mais le parti qui lutte pour le renversement du capitalisme et la construction de la nouvelle société socialiste-communiste. C'est par cette voie, par cette direction donnée que les luttes peuvent conduire à des conquêtes, et pas autrement. Comme l’histoire l’a montré, les réformes, la lutte pour corriger le système capitaliste, pour atténuer les mesures anti-populaires les plus extrêmes, ce qui est au centre des propositions des forces opportunistes/social-démocrates, n’ont jamais conduit au renversement du capitalisme nulle part. Au contraire, dans de nombreux cas, elles ont conduit au renforcement du capitalisme en créant l’illusion, parmi des millions de travailleurs, que le capitalisme pourrait être humanisé. Aujourd’hui, la Banque centrale européenne pourrait se transformer d’un instrument capitaliste à un organisme de bienfaisance et distribuer des prêts sans intérêts ou que l’UE peut ne plus être une union qui sert le système mais une « union des peuples », comme le soutiennent SYN/SYRIZA et le Parti de la Gauche Européenne.

     

    C’est pourquoi le KKE présente son projet politique intégralement en le synthétisant lors des élections du 6 mai avec le slogan : « Sortir de l’UE, avec le pouvoir populaire et l’annulation unilatérale de la dette ».

     

    En ce sens, le KKE reste fondamentalement orientée par le marxisme-léninisme. Lénine a pu écrire : « Le prolétariat lutte et luttera pour détruire l’ancien régime. A cette fin, il dirigera toute sa propagande et son agitation, tous ses efforts pour organiser et mobiliser les masses. S’il ne parvient pas à détruire totalement l’ancien régime, le prolétariat saura profiter également de sa destruction partielle. Mais jamais il ne préconisera cette destruction partielle, ni la décrira avec optimisme, ni appellera le peuple à la soutenir. Dans la lutte authentique, on soutient effectivement celui qui aspire au maximum (et qui obtient moins en cas d’échec) et non celui qui, avant le début de la lutte, restreint ses objectifs de manière opportuniste ».

     

    Le KKE a rejeté l’idée d’un « gouvernement de gauche » qui maintiendrait la Grèce dans l’UE et l’OTAN, laisserait intacts les rapports capitalistes de production et ainsi pourrait mettre en œuvre une gestion du système soi-disant en faveur du peuple. Notre parti lutte pour le développement de la lutte de classes, la conscientisation politique des travailleurs, sa libération de l’influence des partis et constructions idéologiques bourgeois et pour la formation d’une alliance qui non seulement défendra les intérêts des travailleurs, tentera de retirer le pays des interventions impérialistes, mais posera également la question du pouvoir.

     

    L’objectif est de réduire l’influence du KKE et de l’assimiler au système

     

    Le refus du KKE à se soumettre aux formations de « gauche » ou même à un gouvernement de « gauche » est la « cible » des ennemis et des « amis », qui directement ou indirectement appellent le KKE à « s’unir » aux autres forces de « gauche ». Cette ligne est suivie par les partis communistes qui sont dans le présidium du PGE. En outre, il y a eu quelques attaques grossières venant par exemple de groupes trotskystes – qui sont plus connus à l’étranger qu’en Grèce – qui caractérisent le KKE comme un parti sectaire et dogmatique.

     

    Comment serait-il possible que le KKE avec la ligne de la lutte de classes et du conflit qu’il défend rassemble des centaines de milliers de personnes en Grèce, si le parti était sectaire ? Comment est-il possible par exemple que dans les rangs du Front Militant de Tous les Travailleurs (PAME) soient regroupés des dizaines de syndicats de base, des fédérations sectorielles, des associations de syndicats au niveau régional représentant des centaines de milliers de travailleurs ?

     

    Il convient de signaler que le PAME, qui est le pôle d’orientation de classe dans le mouvement ouvrier et syndicale, regroupe 8 fédérations sectorielles de travailleurs, 13 associations de syndicats régionaux, des centaines de syndicats sectoriels et de base, avec un total de 850’000 membres. En outre, le PAME travaille dans les syndicats où les forces d’orientation de classe ne sont pas majoritaires. Par exemple, les forces du PAME occupent la deuxième position dans une série de fédérations sectorielles (comme la Fédération dans le secteur du tourisme et de la restauration et la Fédération des travailleurs métallurgistes) et dans les deux plus grandes associations de syndicats régionaux dans le pays à Athènes et Thessalonique.

     

    Comment est-il possible que le Front Antimonopoliste Grecque des indépendants et petits commerçants (PASEVE) regroupe dans ses rangs des milliers de travailleurs indépendants qui comprennent la nécessité d’entrer en conflit avec les monopoles ? Comment est-il possible que des milliers d’agriculteurs pauvres par le biais des associations d’agriculteurs et de leurs comités s’inspirent de la lutte du Front Militant de tous les Paysans (PASY) contre la politique agricole commune de l’UE ? Comment est-il possible que les femmes et des milliers d’étudiants qui appartiennent aux couches ouvrières et populaires rejoignent la lutte suite aux demandes et initiatives de la Fédération des Femmes de la Grèce (OGE) et du Front Militant des Etudiants (MAS) ? Dans toutes ces organisations syndicales, sociales et politiques de masse, les membres et les dirigeants du KKE jouent un rôle majeur sans cacher leur identité.

     

    On accuse le KKE d’être « isolé », « dogmatique » ou « sectaire » par son rejet à un « gouvernement de gauche » ou parce que le pourcentage du KKE aux élections n’augmente pas aussi vite que la formation sociale-démocrate de SYRIZA. Ces accusations ne peuvent pas toucher le KKE. Il est utile de rappeler qu’il y a 2 ans et demi, l’autre parti social-démocrate, le PASOK, avait récolté 44% des voix tandis que dans la dernière élection il n’a atteint que 13% des suffrages. Cette chute a eu lieu dans des conditions de volatilité politique, renforçant ainsi le SYRIZA avec qui la relation idéologique est la plus proche. Il faut souligner qu’un parti communiste révolutionnaire, comme le KKE, ne juge pas exclusivement son action en fonction du pourcentage obtenu lors des élections.

     

    Pour ce qui est de la politique d’alliance, notre parti a accumulé une énorme expérience historique. Il a dirigé la lutte anti-fasciste avec un vaste front armé qui a grandement contribué à la lutte du peuple. Cependant, à cette époque-là, le Parti n’a pas réussi à élaborer une stratégie pour transformer la lutte contre le fascisme en une lutte pour le renversement du pouvoir bourgeois. Le KKE a établi des alliances de « gauche » dans les années 1950 et 1980. De cette expérience de politique d’alliances, le KKE a tiré des conclusions utiles et n’a aucune intention de répéter les mêmes erreurs.

     

    Mais comment expliquer les attaques contre le KKE ? Il est clair que certains sont irrités par l’action internationale du KKE qui poursuit la reconstruction du mouvement communiste international sur la base du marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien. En outre, les Rencontres internationales des partis communistes et ouvriers ainsi que d’autres initiatives internationales communistes ont commencé à Athènes. Cependant, la raison la plus importante, c’est que le KKE est un parti avec de fortes racines dans la classe ouvrière et une expérience significative dans les luttes ouvrières et populaires. Il refuse d’abandonner ses principes et d’être à la remorque de la social-démocratie, comme il refuse de se soumettre à l’UE et l’OTAN. Sur ce point, nous citons un article publié après les élections dans le célèbre journal français Le Monde Diplomatique :« But inavoué et vœu cher à tous les Grecs de gauche : faire imploser le PC pour le reformer sur de nouvelles bases et donner à la gauche grecque sa juste position dans la société ». C’est-à-dire discréditer le KKE et le transformer, à l’image d’autres partis communistes mutants d’Europe, en un « alibi communiste » de la social-démocratie pour la gestion de la barbarie capitaliste.

     

    Notre objectif est de ruiner ces plans ! Préserver et renforcer le KKE ! Malgré la pression exercée sur notre parti, il y a des éléments encourageants qui démontrent que le KKE est un « un os dur à ronger ». Dix jours après les élections du 6 mai, des élections estudiantines ont eu lieu en Grèce. La liste appuyant la Jeunesse communiste de Grèce a réalisé un score de 16% dans les Instituts d’éducation technologique (TEI) et de 14% dans les universités, marquant ainsi une augmentation par rapport à l’année dernière. A l’inverse, la liste de SYRIZA a obtenu un faible score, 2.3% en TEI et 6.9% dans les universités.

     

    Restauration du système bourgeois

     

    Le KKE a depuis longtemps averti le peuple grec que la classe bourgeoise se prépare à restaurer le paysage politique afin de préserver son pouvoir. La raison en est qu’elle ne peut plus gérer un système politique fondé sur l’alternance au pouvoir d’un parti politique bourgeois conservateur (ND) ou social-démocrate (PASOK), comme cela s’est produit depuis 1974, après la chute de la dictature militaire. Le système bourgeois essaye de « se débarrasser » des partis et des personnes qui ont été irrémédiablement discrédités aux yeux du peuple. Dans ces conditions, SYRIZA, qui a un programme social-démocrate, a été mise en avant lors des élections en promouvant des mensonges flagrants, avant et pendant la période pré-électorale, en semant des illusions qu’il peut y avoir un avenir meilleur pour les travailleurs sans entrer en conflit avec les monopoles et les unions impérialistes. C’est pourquoi ils sont placés devant d’énormes responsabilités vis-à-vis du peuple.

     

    Le KKE appelle les travailleurs à se rendre compte que la restauration qui est en train de se réaliser n’a rien à voir avec la satisfaction des besoins actuels de la population. Même le soi-disant « gouvernement de gauche » est un « canot de sauvetage qui prend l’eau » lancé aux travailleurs qui étouffent des impasses du système capitaliste.

     

    Le peuple ne doit pas se laisser prendre au piège par de faux dilemmes

     

    Dans la perspective des élections du 17 juin, les partis bourgeois et l’opportunisme mettent en avant de nouveaux dilemmes trompeurs qui seront utilisés bientôt pour piéger le peuple, affaiblir la résistance des masses populaires et radicales et réduire l’influence électorale du KKE. Le KKE ne cache pas le fait que cette bataille sera très difficile pour les communistes.

     

    Afin de préciser quel type de faux dilemmes sont mis en avant, nous allons examiner certains d’entre eux :

     

    1.Euro ou drachme ?

     

    Un faux dilemme concerne l’accusation de la ND contre SYRIZA dont la politique mènerait le pays à sortir de l’euro, ce qui serait catastrophique pour les travailleurs. D’une autre part, SYRIZA répond que la sortie de la Grèce de l’euro signifierait un coût énorme pour les autres pays de la zone euro et que cela ne se produira jamais.

     

    De fait, en considérant que la crise capitaliste se développe, on ne peut pas exclure, selon les scénarios en cours de discussion, la contraction de la zone euro par l’expulsion de la Grèce et d’autres pays ou la dévaluation interne de l’euro dans notre pays. En ce sens, le chantage de l’Union européenne et du FMI est réel et la réponse ne peut pas être la complaisance que SYRIZA encourage.

     

    Toutefois, il convient de noter que tous les autres partis sauf le KKE, c’est-à-dire la ND, SYRIZA, le PASOK, la DIMAR se battent entre eux pour savoir qui va être en mesure de maintenir le pays dans l’euro et accusent mutuellement leur politique respective de conduire la Grèce à la drachme. Leur objectif consiste à imposer à la conscience du peuple, le faux dilemme « euro ou drachme » pour occulter le fait qu’ils ont la même stratégie puisque tous ces partis sont compromis avec l’UE. Ils demandent au peuple de voter et de se battre sous des drapeaux étrangers à ses propres intérêts, de suivre la fausse ligne « à l’intérieur ou à l’extérieur de l’euro », quand tous les partis – sauf  le KKE – sont en faveur de l’UE et de l’euro. Les travailleurs et le peuple, que ce soit avec l’euro ou la drachme, vivront dans la pauvreté.

     

    Le KKE appelle les travailleurs à ignorer ce dilemme. Ils ne doivent pas accepter le choix de la monnaie avec laquelle ils vont mesurer leur pauvreté, leurs réductions de revenus et de pensions, les taxes, les frais médicaux et d’éducation. Le dilemme « euro ou drachme » est l’autre face de l’intimidation basée sur la faillite incontrôlée, ce qui est déjà une réalité pour une grande majorité du peuple. Ils veulent que le peuple soit pris dans de faux dilemme afin de pouvoir faire du chantage au moment d’impulser des lois anti-populaires, en lui disant de choisir entre des mesures barbares et le retour à la drachme, qu’ils identifient au chaos et la misère. En même temps, en Grèce et à l’étranger, il y a des secteurs de la ploutocratie qui veulent revenir à la drachme. Cela leur permettrait à eux et à la bourgeoisie dans son ensemble de faire plus de profits que dans les conditions actuelles où le pays est maintenu dans l’euro. Le peuple en faillite n’obtiendra pas de prospérité ni avec l’euro ni avec la drachme, tant que les monopoles dirigent la production, le pays reste dans l’UE et la bourgeoisie au pouvoir. La seule réponse au dilemme « euro ou drachme », du point de vue de l’intérêt populaire, est le retrait de l’UE, le pouvoir populaire et l’annulation unilatérale de la dette. Il va sans dire que, dans ce cas-là, le pays aura sa propre monnaie.

     

    2.Solution grecque ou européenne ?

     

    Tout le monde parle d’une solution européenne de la crise en Grèce et se réfère aux négociations avec les institutions de l’UE pour une solution globale au problème de la dette qui inclura également la Grèce. Tous les partis grecs, à l’exception du KKE, ont salué l’élection de Hollande à la présidence française. Ils disent qu’il mettra fin au duo anti-populaire « Merkozy ». En outre, ils parlent des consultations avec l’UE qui concernent des mesures de développement. Ces dernières consisteraient à subventionner des grandes entreprises afin de leur permettre d’investir.

     

    Leur tactique est destinée à cacher le fait que le responsable de la souffrance du peuple n’est pas à Bruxelles mais dans le pays. C’est la bourgeoisie, les employeurs qui ont entre leurs mains les moyens de production, les navires, les bureaux, les services de notre pays. La participation de la Grèce dans l’Union européenne, sur la base des décisions des partis de la ploutocratie, sert leurs intérêts. C’est une provocation de présenter l’UE comme un terrain dans lequel on peut trouver une solution pour le peuple. C’est l’UE avec les gouvernements locaux et le FMI qui ont élaboré les mémorandums. C’est l’UE qui a adopté la stratégie « UE 2020 » et le traité de Maastricht, sources de toutes les mesures contre les travailleurs et les peuples inclus ou non dans les mémorandums. Ils disent au peuple que même la plus petite amélioration des mesures est en lien avec les négociations au sein de l’UE, alors que celle-ci ne vise qu’à assurer aux monopoles une sortie de crise au détriment des peuples. Ils demandent à la victime d’attendre que l’agresseur lui donne la solution à ses problèmes dans le cadre d’une Union européenne submergée de plus en plus dans la crise et de plus en plus réactionnaire, étant donné les rivalités internes et l’antagonisme avec les autres centres impérialistes.

     

    SYRIZA a une grande responsabilité vu qu’elle cherche une renégociation de la stratégie du mémorandum en paralysant le mouvement et le laissant dans l’attente. Supposément, ces négociations couronneraient de succès le « gouvernement de gauche » dont rêve SYRIZA et ses partenaires au sein de l’UE. En même temps, on parle de « cohésion sociale » et de « paix sociale » imposées par un « gouvernement de gauche », cela a pour but de museler les luttes ouvrières et populaires dans une période où celles-ci doivent s’intensifier et se radicaliser en premier lieu contre la ploutocratie nationale et les partis qui sont à son service ou la soutiennent en usant de l’intimidation ou des illusions.

     

    Le KKE révèle au peuple qu’il est nécessaire de compter sur un mouvement ouvrier et populaire en Grèce qui se batte pour la rupture et le renversement des décisions du capital et de l’UE et qu’en même temps il faut mettre en avant la coordination au niveau européen, non avec des négociations, mais avec le renforcement du mouvement ouvrier populaire européen contre l’UE, sur une ligne de rupture.

     

    3.Austérité ou développement ?

     

    Dans une Europe capitaliste plongée dans la crise, les gouvernements tentent de faire du « développement », à savoir la sortie de la crise prônée par le capital de l’UE. En Grèce, les partis en faveur de l’UE s’accusent mutuellement sur la proportion, dans leur offre politique, entre les mesures d’austérité et celles de développement. De cette manière, ils essaient de cacher que la voie du développement capitaliste implique l’austérité dans les conditions d’une concurrence capitaliste forte et de l’accentuation des contradictions inter-impérialistes. Les mesures de « consolidation fiscale » qui sont mises en œuvre dans les pays avec ou sans mémorandum au nom de la création d’un excédent dans le budget de l’Etat et de la nécessité de subventionner le capital servent aussi le développement. Les « changements structurels » en Grèce et dans toute l’UE, également au nom du développement, concernent surtout l’abolition de la sécurité sociale et des droits des travailleurs afin que le travailleur soit moins cher pour le capital.

     

    Les privatisations et la libéralisation des marchés qui offrent de nouveaux domaines de rentabilité pour la ploutocratie ont également pour objectif le développement, en écrasant les petits commerçants et indépendants. Par conséquent, tout est fait pour le développement, qui par sa nature capitaliste ne peut être réalisée que par des mesures anti-populaires, que ce soit des mesures d’austérité ou des « changements structurels » ou les plans de sauvetage des grandes entreprises. Dans la période précédente, les gouvernements bourgeois de la zone euro desserraient ou intensifiaient les mesures dans un sens ou l’autre, en essayant de réguler les antagonismes entre eux et la crise profonde.

     

    Le KKE indique que la solution en faveur du peuple n’est pas dans la gestion de la crise administrée, avec plus ou moins de restrictions, par le personnel politique dans les organes de l’UE. Elle est dans l’organisation de la lutte au niveau national, pour une voie différente de développement qui, avec le pouvoir populaire, le retrait de l’UE et la socialisation des moyens de production, va développer toutes les capacités productives du pays pour le bénéfice du peuple.

     

    4.« Droite » ou « gauche » ? « Mémorandum » ou « anti-mémorandum »?

     

    Ces dilemmes vont prendre d’autres formes, en fonction des événements, avec une nouvelle forme de deux pôles, le centre-droit et le centre-gauche. Ces dilemmes, surtout avec la responsabilité de SYRIZA, ont marginalisé et caché les véritables contradictions en Grèce et en UE. Le dilemme artificiel « mémorandum/anti-mémorandum » est utilisé par la bourgeoisie et les opportunistes pour occulter que le dénominateur commun est la « voie à sens unique de l’UE », c’est-à-dire l’alignement avec la stratégie du capital. Indépendamment des tactiques différentes, ces forces de « gauche » et de « droite », « mémorandum » ou « anti-mémorandum » trompent les travailleurs et les secteurs populaires, quand ils disent qu’il peut y avoir une solution pour les peuples au sein de l’UE. La ND, PASOK, les Grecs indépendants, SYRIZA, la DIMAR et d’autres forces n’ont pas un programme qui rentre en conflit ou au moins remette en question le pouvoir des monopoles. Les termes utilisés par tous, c’est-à-dire « développement », « redistribution de la richesse », « audit de la dette », « solution européenne » cachent les intérêts de classe opposés qui existent tant en Grèce qu’en Union européenne. Tant que la propriété capitaliste des moyens de production est conservée, les secteurs populaires ne prospéreront pas. Le mémorandum est la pointe de l’iceberg de la stratégie de l’UE qui prévoit des mesures contre le peuple dans tous les pays membres. La Grèce, l’Irlande, le Portugal, la Hongrie, la Roumanie ont un contrat d’emprunt, tandis que l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et le Danemark n’en ont pas, ni la Grande-Bretagne qui n’appartient pas à la zone euro. Cependant, l’attaque du capital dans tous ces pays est commune et comprend des réductions de salaires, des relations de travail flexibles, l’augmentation de l’âge de la retraite, la privatisation des services publics, la commercialisation de la santé, l’éducation, la culture, les sports, la paupérisation absolue et relative des travailleurs. Même si nous nous débarrassons du mémorandum en Grèce, sans entrer en conflit avec le capital et son pouvoir, la mise en place des mesures anti-populaires continuera avec plus d’intensité, parce que c’est ce que les orientations stratégiques de l’UE ont fixé et que les partis bourgeois et SYN/SYRIZA ont signé ou soutenu.

     

    La vraie question que le peuple devra répondre et qui se manifestera plus fortement dans la période qui vient est la suivante: la Grèce et les travailleurs seront-ils indépendants et rompront-ils avec les engagements européens ou la Grèce sera-t-elle intégrée à l’Union européenne impérialiste ? Le peuple sera-t-il le propriétaire de la richesse produite ou sera-t-il un esclave dans les usines et les entreprises des capitalistes ? Le peuple sera-t-il organisé et protagoniste des événements ou un mouvement hors d’état de combattre en espérant que l’agresseur résolve les problèmes par le biais d’un de ses représentants ? La position du KKE est claire. Le fait que toutes ses prédictions et évaluations se soient confirmées est une raison de plus pour que le peuple fasse confiance au KKE et lutte à ses côtés.

     

    Dans la prochaine bataille électorale, le ΚΚΕ a besoin que s’exprime la plus large et cohérente solidarité internationale avec notre parti. Les communistes en Grèce ont besoin de sentir à leur côté le soutien, la solidarité prolétarienne et l’esprit de camaraderie des partis communistes et ouvriers et des autres forces anti-impérialistes en vue de cette bataille électorale difficile que nous avons, puisque l’objectif de la bourgeoisie est le déclin de l’influence électorale du KKE. La raison en est sa politique révolutionnaire, ses positions claires en ce qui concerne les organisations impérialistes, la solide base du KKE dans le mouvement ouvrier et populaire, dans les usines, les entreprises, les quartiers populaires des grandes villes. Car ils ne parviennent pas à soumettre le KKE. Les communistes, les amis du KKE, les membres et les amis de la KNE livrent cette bataille de manière organisée et avec détermination, en disant au peuple grec et la classe ouvrière internationale qu’après les élections, nous serons dans les lieux de travail, dans les villes et les campagnes avec les familles ouvrières et populaires, en première ligne de la lutte en relation avec les problèmes du peuple, fidèles à l’engagement historique du parti révolutionnaire et fermes dans la lutte pour le renversement de la barbarie capitaliste, pour le socialisme-communisme.


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  • Nous ne voulons pas d’un gouvernement pour la ploutocratie, Nous nous battons et nous votons pour un autre pouvoir !


    Des milliers de travailleurs, employés, jeunes, femmes, et familles des couches populaires ont participé d’une manière déterminée et militante sur Pedion Areos, au rassemblement du KKE, où la secrétaire générale du comité central du parti, Aleka Papariga a parlé. Des milliers de personnes ont ainsi envoyé un message au peuple hier, avec l’appel du parti à lui donner encore plus de forces, à la fois si de nouvelles élections ont lieu, et aussi dans les luttes, dans les lieux de travail, les quartiers, les universités et les écoles : « L’espoir est là, un KKE puissant ».

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    La secrétaire générale du KKE, Aleka Papariga, a notamment mentionné :

    « Quelque soit le gouvernement qui est installé, nous devons être prêts à lui faire la guerre (...) Ils vont le former dans l’objectif prévu d’imposer les mesures qui s’élèvent entre 11,5 et 13,5 milliards d’euros. Ils vont attaquer le revenu et les droits des travailleurs. (...)

    Ils veulent s’assurer que la ligne politique de "l’Union Européenne à sens unique" se poursuivra en Grèce, la ligne politique qui renforce le fardeau qui pèse sur les travailleurs et ouvre la voie du redressement de la rentabilité du capital. Le processus des mandats gouvernementaux est encore plus révélateur en ce qui concerne le rôle que SYRIZA va jouer dans la rénovation du système politique, afin de détourner le courant du radicalisme et à la fin, de désarmer le mouvement. (...)

    SYRIZA peut avoir déclaré qu’il n’a pas l’intention de coopérer avec la ND et le PASOK, que leur ligne politique a été délégitimé, mais ce parti a pris le mandat et a présenté une proposition de coopération à tous les partis, sauf à "Aube Dorée" [1]. Après chaque réunion, en particulier avec ND et le PASOK, il a souligné qu’il ne voulait pas coopérer avec eux, même s’ils comprenaient les principes de SYRIZA qui veut un gouvernement de gauche, en dépit du fait qu’il n’y a pas assez de sièges pour cela. (...)

    La déclaration de la SEV (Fédération hellénique des entreprises [2]) qu’un gouvernement de coalition avec un SYRIZA anti-mémorandum aiderait à la renégociation que désirent tous les gouvernements et les groupes économiques des Etats-membres en crise, n’est ni un hasard ni une provocation.

    Le slogan d’un gouvernement ND ou de centre-droit ou ND-PASOK d’une part et de SYRIZA avec quelques collaborations de l’autre est le nouveau faux dilemme pour le peuple qui a besoin d’une ligne politique de rupture et de conflit et non de renégociation.

    Changez votre vote !

    Nous connaissons la ND et le PASOK, ils ne changent pas, quels que soient les nombreux déguisements qu’ils portent. Ne vous fiez pas à SYRIZA qui égare avec des solutions faciles et des "outils annoncés dans sa manche" [3]. Il veut être à la fois avec le voleur et le gendarme, avec l’UE et avec le peuple. Il a déjà édulcoré ses positions. Dans cette nouvelle période électorale, il répétera des slogans forts et clairs afin qu’il puisse les oublier si il forme un gouvernement. Ensuite, il sera transformé en agneau pour l’UE et l’OTAN. (...)

    Nous allons à contre-courant des faux espoirs. Nous allons être compris beaucoup plus vite maintenant, une fois de plus. La colère du peuple ne doit pas être détournée en désillusion. Les gens n’ont pas besoin de nouveaux mémorandums ou de mémorandums amendés [4]. (...)

    Il n’y a pas de solutions indolores. Le chemin de la rupture, du conflit, exige des sacrifices, mais ceux-ci mèneront à la prospérité du peuple. La voie du compromis proposé par d’autres forces exige des sacrifices douloureux sans fin et inutiles, sans ouvrir une perspective positive pour le peuple. (...)

    Le seul gouvernement qui puisse répondre aux défis de la crise et des besoins des gens est celui qui va annuler unilatéralement la dette, dénoncer et renverser l’accord Mémorandum-Prêt, désengager la Grèce de l’UE et faire du peuple le seul maître de la richesse qu’il crée et qui existe en Grèce. Ces conditions préalables ne sont ni souhaitées ni proclamées (même dans leurs slogans et discours) par aucun autre parti. (..) Leur objectif est de réduire la force du KKE. Ils déforment les objectifs de lutte et les positions du KKE.

    L’offensive contre le KKE est menée parce que nous refusons d’être enfermé dans un gouvernement de gestion de la crise au détriment à la fois du peuple et du potentiel productif et de développement du pays.

    Le KKE a la responsabilité historique de ne pas devenir l’alibi communiste d’un gouvernement qui avant même qu’il ait été formé, est certain de ne pas améliorer le niveau de vie des gens, ni de les libérer de l’austérité et du chômage. La responsabilité historique du KKE se dresse contre l’irresponsabilité historique de SYRIZA.

    Les jeunes et les travailleurs en général qui souffrent doivent corriger le vote qu’ils ont donné à "Aube Dorée", car ils ne supportent certainement pas le point de vue des nazis.

    Si les élections ont lieu, changez votre vote. Renforcer le KKE afin de consolider la lutte du peuple, l’union du peuple, pour que la lutte pour le renversement soit victorieuse. »



    [1] Le parti fasciste

    [2] Le MEDEF grec

    [3] traduction de "and the alleged aces up its sleeves"

    [4] On se croirait en France, nous n’avons pas besoin d’un traité renégocié !

    Grèce: entre la gauche de l’intégration et celle du renversement, le KKE a fait son choix

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     Depuis le début de la crise en Grèce, le KKE (Parti Communiste de Grèce) s’exprime contre les politiques menées. Le 2 mai, devant la tribune sur laquelle s’exprime Aleka Papariga, la secrétaire générale du KKE, plusieurs responsables du parti sont présents. Nikos Boyopoulos, journaliste à Rizospastis, l’organe central du KKE, en fait partie.

     

    Pour ce membre du comité central, il n’est pas possible d’envisager une alliance « à gauche » alors que depuis deux ans, toutes les mesures passent, que la gauche, dans sa diversité, est en mesure de remporter les élections législatives du 6 mai. Il a accordé à l’Humanité.fr un entretien.  

    Comment la situation a-t-elle évolué en Grèce au cours de ces deux dernières années ?

    Elle a changé et s’est empirée. Il y a deux ans, les retraites étaient d’un montant entre 400 et 500 euros. Après le 2ème mémorandum, voté en février, elles sont comprises entre 150 et 300 euros. Au regard de la conjoncture actuelle – 1,5 millions de chômeurs, la moitié des emplois créés précaires – le peuple n’aura en réalité jamais de retraite. 

    Dans ce contexte, comment expliquer que la gauche ne parvienne pas à s’unir ?

    La gauche est en fait d’abord un cercle géographique. L’expérience du 20ème siècle est si prégnante qu’il faudrait repolitiser et redonner un sens idéologique au terme gauche. Je rappelle ce qu’avait dit Agnelli : quand les choses se compliquent à ce point, le travail est mieux fait par la gauche que par la droite. Mais quand on parle de gauche, on n’entend pas forcément la même chose. Toujours, dans le mouvement populaire, il y a eu cette gauche qui voulait, selon ses dires, améliorer le capitalisme, le rendre plus humain. C’est la gauche de l’intégration, la gauche qui fait des compromis, c’est la version gauche de l’Etat bourgeois dominant. Mais il y a aussi cette gauche qui est celle de la rupture, la gauche de la lutte des classes comme disait Marx. La gauche du renversement de l’économie capitaliste. Par conséquent, il y a la gauche qui défend que la situation de l’être humain peut s’améliorer tout en étant dans l’enfer et celle qui voudrait abolir cet enfer pour la simple raison qu’il n’y a pas de place agréable pour les travailleurs en enfer. Les travailleurs français le savent très bien, lorsqu’ils ont été gouvernés par le prétendant de gauche Jospin, ou les travailleurs italiens gouvernés par d’Alema, les Allemands par Schröder, comme tous les peuples d’Europe qui paient depuis 20 ans l’œuvre construite par celui qui prétendait être de gauche, Delors.

     

     Depuis plus 2 ans que l’austérité est appliquée en Grèce, quelle loi le KKE, par sa position, a-t-il empêché de passer ?

     Le fait que le Pasok utilise encore aujourd’hui le terme de gauche est une preuve forte de ce que Marx disait, les partis politiques doivent s’autodéterminer selon des principes de classe. Par conséquent, il y a une tentative en Grèce de faire la distinction entre les pro et les anti-mémorandum. C’est une ligne de démarcation fictive, qui rend flou le véritable problème de la société grecque. Par exemple, la troïka est composée de trois parties : le FMI, la BCE et la Commission. 2/3 de ses membres représentent donc l’UE. Ceux qui se placent eux-mêmes dans les forces de gauche, comme Syriza ou la Gauche démocratique ont pour choix stratégique l’UE. Je demande donc dans quelle mesure on peut être fiable contre le mémorandum quand on défend une stratégie politique, à travers le temps, qui est celle des 2/3 de la troïka. Ce que l’on demande au KKE, c’est de mettre de l’eau dans son vin, en d’autres termes, de cesser d’être le KKE. Leur réponse à la situation actuelle en Grèce, leur réponse aux problèmes, c’est qu’il faut d’abord refuser de payer la dette. Mais pas parce que le peuple grec n’a pas envie de la payer mais parce que la dette a été payée à plusieurs reprises par le peuple grec et ne le concerne pas. Les partis dits à gauche répondent donc à cette question de la dette qu’elle doit être payée après 2, 3 ou 4 ans. Il s’agit d’une différence entre eux et nous qui ne peut être comblée. On les invite à prendre conscience de la situation et à défendre notre position. Tout ce qui est mis en œuvre via le mémorandum correspond aux mesures indiquées dans le traité de Maastricht et le Traité de l’UE. Voilà 30 ans que la Grèce et le peuple grec ont adhéré à l’UE. Et que s’est-il passé ? Le chômage touche maintenant 1,5 millions de personnes, les soupes populaires se multiplient, la pauvreté augmente, la Grèce compte 3,5 millions d’exclus. C’est ça, la Grèce de l’UE !


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  •  Comment dit-on ciseaux en grec contemporain ?

    Tel que reçu dans ma boite aux lettres il y a moins d'une heure, une info sur la façon dont Arte traite l'actualité. Cela est-il du au fait que le Merkel-Land est coactionnaire de la chaine ? 

     

    Chères amies, chers amis,

     

    Le jeudi 16 mai, j'ai participé à l'émission d'Arte 28 minutes sur le thème : 

     

    La Grèce, talon d'Achille de l'Europe?

     http://videos.arte.tv/fr/videos/28_minutes-6654932.html

     

    Je viens de visionner l'émission telle qu'elle a été diffusée et j'en crois pas à mes yeux: le passage où je disais que l'aide accordée à la Grèce a été en réalité une aide aux créanciers du pays, et que les plans de sauvetage successives ont été conçus pour protéger les créanciers d’un défaut éventuel de la Grèce, tout en plongeant le pays à une récession de l'ordre de 20% et en le menant tout droit à la faillite, a tout simplement disparu!

    Si vous regardez attentivement vous constaterez les traces de coupure par des enchaînements assez abrupts et la non fluidité de la parole après la première intervention de Benjamin Coriat.

     De même est passé à la trappe, un passage vers la fin où j'avais évoqué une confrontation qui ne 'est pas de nature nationale entre Grecs et Allemands, mais bel et bien entre deux camps transnationaux, c'est-à-dire entre ceux qui, en marchant littéralement sur des cadavres, défendent les intérêts du secteur financier d'une part, et, d'autre part, ceux qui défendent les droits démocratiques et sociaux et en fin de compte le droit à une vie digne de ce nom. Je prends à témoin Benjamin Coriat qui participait à l'émission et qui pourrait certifier que j'ai bien tenu ces propos dont la trace disparaît sous les ciseaux du censeur.

    Car, cela relève tout simplement de la CENSURE.

     

    Une question s'impose :

    Qui donc contrôle Arte et qui filtre les infos ainsi? 


    Je l'avoue, je n’en reviens pas. L’émission a été enregistrée 'dans les conditions du direct' deux heures et demi avant sa diffusion et que je sache cette formule veut dire qu'on ne coupe pas, à la limite on refait une prise si on a un souci, ce qui a été le cas pour les présentations. Et même si la pratique établie est de couper un peu les longueurs, comment se fait-il que les deux coupes principales portent, comme par hasard, sur des propos concernant les vrais bénéficiaires de l'aide à la Grèce, c'est à dire les banques, ainsi que sur le caractère fallacieux de la supposée confrontation greco-allemande?

     

    Comme vous pouvez d’ailleurs sans doute le constater vous-même, mon temps de parole correspond à un tiers -peut-être même moins- de celui de Monsieur Prévelakis.

     

    Celui-ci , avec sa proposition d'un médiateur, sous la tutelle duquel devrait se mettre la Grèce, proposait rien de moins que de suspendre les procédures démocratiques en Grèce et de placer Sarkozy (!) à la position d'un tuteur du peuple grec qui ne saurait être représenté par ses élus, surtout si ceux-là appartiennent par malheur au Syriza.

     

    J'ai bondi mais on ne m'a pas laissé le temps de réagir en coupant là l’émission. 

    Conclure l’émission sur ce propos est absolument scandaleux.

     

    Cela n’honore pas, loin de là, Arte qui se revendique d'une sensibilité démocratique. D'ailleurs, si vous regardez un peu attentivement le déroulement juste avant la fin, vous verrez que la dernière question s'adresse à moi, Mme Quin se tourne bien vers moi et non pas vers M. Prévélakis. Et ma réponse concernant les deux Europe qui s'affrontent et qui précédait la conclusion de Georges Prévélakis, est passée complètement à la trappe.

    Bref, les coupures, la répartition inégale du temps de parole, la conclusion sur un appel à suspendre la démocratie en Grèce, tout cela, si n'est pas de la manipulation de l'information, c'est quoi au juste?

     

    Voilà bien de questions sur le traitement de l’information par une chaîne européenne qui se veut indépendante. 

     

    Merci de diffuser ce message le plus largement possible et de l'afficher sur les réseaux, si vous voulez bien.

     

    Vicky Skoumbi
     rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια

     MEDIAPART

    Par canaille le rouge


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  • La période actuelle pour la zone euro est hautement imprévisible, ceux qui en savent le plus étant aussi les plus silencieux. Cependant, malgré tout cela, il y a quelques certitudes. L’une d’entre elles est que la Grèce va sortir de l’Euro, mais pas de force.

    Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni. 

    Cela m’a frappé il y a quelques temps : les médias traditionnels ont perdu l’art de donner les nouvelles, et consacrent leurs énergies soit à les anticiper, soit à essayer de les créer.

    La première option est ce qui se passe dans le Guardian et ailleurs, à tel point que les nouvelles des événements réels ont à peine encore leur place face aux spéculations, la plupart mal informées.

    greek exit

    Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que, dans les semaines et les mois qui viennent, des milliards, et même, c’est bien possible, des milliers de milliards sont en jeu, avec des gains ou des pertes majeurs dépendant des décisions prises par les banquiers, les politiciens, et d’autres.

    Le flux, la gestion, et le contrôle des informations seront cruciaux pour les résultats obtenus, et, ainsi vont les choses, ceux qui en savent le plus en diront le moins. Ce qu’ils diront sera pour créer un effet, le souci de vérité et de transparence arrivant bien loin derrière.

    Peu de gens, voire personne, n’aura une connaissance parfaite, et aucun n’aura nécessairement un bonne compréhension de ce qu’il apprendra. Nombreux sont ceux qui réagiront de façon inadéquate, ou à tort, ou tardivement, aux informations qui croiseront leur chemin. Certaines informations qui émergeront seront exactes, certaines seront distordues, et beaucoup seront fausses, dont une partie à dessein.

    Bien sûr, les données des marchés vous disent ce qui s’est passé, et pour des raisons pas nécessairement liées aux événements qui font la une. Elles sont réactives, plutôt que prédictives, et les traders ne sont pas nécessairement bien informés, surtout quand les problèmes sont teintés de politique, dont très peu d’entre eux ont une bonne compréhension.

    Cependant, malgré tout cela, il y a quelques certitudes. L’une d’entre elles est que la Grèce va sortir de l’Euro. Une autre est qu’il va y avoir un afflux de commentaires mal informés, et que le niveau de bruit va être si élevé, qu’il va être extrêmement difficile de décortiquer exactement ce qui sera en train de se passer.

    Mais une autre chose est également certaine. La Grèce ne va pas être expulsée de l’euro. Nous avons déjà couvert ça : il n’y a pas de disposition dans les traités pour exclure de force un membre de la monnaie unique, et c’est pour ça que la pression a été mise sur la Grèce il y a quelques mois pour l’encourager à sortir, une sortie « aidée » plutôt que forcée.

    En l’absence de gouvernement, cependant, les actions des autorités grecques seront dures à évaluer, et nous pourrions mal lire ou mal comprendre certains des signes qui viennent de ce pays, sans même parler de ceux venants de Bruxelles, Francfort, Berlin, Paris et Londres.

    Et ainsi cela nous amène à une autre certitude, la seule qui est absolument certaine. Au sens très chinois du terme, nous vivons une époque intéressante (référence à une célèbre citation chinoise : « puissiez vous vivre une époque intéressante », NdT).

    http://www.contrepoints.org


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  • 14/05/12 - 15h00  Source: belga.be

    Elio Di Rupo: "La Grèce est un pays indépendant et a besoin de temps"

    © reuters.

    Une sortie grecque de l'euro, anticipée depuis longtemps par les milieux économiques et financiers mais considérée comme un tabou par les principaux dirigeants européens, est désormais ouvertement envisagée, avant une réunion "très politique" des ministres des finances lundi soir à Bruxelles.

    © epa.

    Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a suggéré vendredi, pour la première fois, que la Grèce pourrait être amenée à devoir quitter l'euro. "Tout le monde doit respecter les accords", a-t-il affirmé à la télévision italienne. "Je ne veux pas parler d'un pays spécifique mais si un pays ne respecte pas les règles, mieux vaut qu'il parte", a-t-il ajouté, en soulignant que "c'est comme dans un club".

    Les électeurs grecs rejettent l'austérité
    Sa porte-parole a minimisé lundi la portée des propos. "Nous voyons le futur de la Grèce dans l'euro et nous voulons qu'elle reste dans la zone euro. C'est selon nous la meilleure solution pour la Grèce, sa population et pour l'Europe dans son ensemble", a-t-elle déclaré. Mais le changement de ton n'en est pas moins évident, alors que la Grèce, en pleine impasse politique, semble s'acheminer vers l'organisation de nouvelles élections. D'autres ténors européens ont confirmé cet avertissement voilé aux électeurs grecs qui, s'ils rejettent majoritairement l'austérité, veulent à près de 80% rester dans l'euro.

    Dans un entretien publié lundi par le Financial Times, le gouverneur de la banque de Belgique, Luc Coene, souligne qu'"un divorce à l'amiable, si nécessaire, serait possible". "Les conséquences seraient plus graves pour la Grèce que pour le reste de la zone euro", a renchéri le gouverneur de la Bundesbank Jens Weidmann, également cité dans le quotidien.

    Respect de la ligne austère
    Le gouvernement allemand a pour sa part répété lundi son exigence que la Grèce respecte la ligne austère conclue avec les créanciers internationaux en échange d'un soutien jugé indispensable pour son maintien dans la zone. "Le deuxième programme pour la Grèce est assorti d'objectifs et d'un contenu clairs", a affirmé une porte-parole du ministère des Finances. "Ce programme est valable même après les élections", a-t-elle ajouté

    Mais d'autres leaders européens sont sortis du bois au cours du week-end pour exiger davantage de souplesse pour la Grèce. Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui préside l'Eurogroupe, a évoqué un allongement d'un an du délai imparti à la Grèce pour mettre en oeuvre une série de réformes structurelles et de mesures budgétaires.

    Di Rupo: "L'Europe devrait se retenir de tout conseil"
    Dans une interview à cinq grands quotidiens européens, le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, a lui aussi demandé plus de temps. "Voyez-vous en Allemagne, ce sont deux partis qui négocient la formation d'un gouvernement. En Belgique j'avais six partis. Et en Grèce il y en a également au moins trois, cela prend du temps. Nous devons leur laisser du temps", a-t-il déclaré, dans une critique à peine voilée de l'intransigeance allemande. "La Grèce est un pays indépendant. Les partis doivent former seuls un gouvernement. Nous les Européens devrions nous retenir de tous conseils", a-t-il ajouté.

    Ces commentaires surviennent avant une réunion lundi soir des ministres des Finances de la zone euro ("Eurogroupe"), qu'un haut-diplomate annonce "très politique". Le gouvernement allemand, affaibli par une défaite cuisante dimanche aux élections régionales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie ainsi que par la victoire de François Hollande en France, pourrait être amené à faire des concessions, dans l'espoir de rallier les électeurs grecs à une version quelque peu radoucie de leur "sauvetage" controversé.

    http://www.7sur7.be


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  • Grèce: confusion après une première réunion pour trouver une coalition

    ATHENES (AFP) - 13.05.2012 14:16 - Par John Hadoulis

    Le président grec s'efforçait dimanche d'arracher la constitution d'un gouvernement de coalition pour éviter de nouvelles législatives qui font craindre une faillite du pays et sa sortie de l'euro, mais à l'issue de la première réunion du jour, les trois principaux partis faisaient des déclarations contradictoires

    voir le zoom : Le président grec Carolos Papoulias au palais présidentiel, le 13 mai 2012 à Athènes, pour une réunion avec les leaders des principaux partis politiquesLe président grec Carolos Papoulias au palais présidentiel, le 13 mai 2012 à Athènes, pour une réunion avec les leaders des principaux partis politiques
    AFP - Angelos Tzortzinis
    voir le zoom : Le leader du Pasok, Evangelos Vénizélos, le 13 mai 2012 au palais présidentiel à AthènesLe leader du Pasok, Evangelos Vénizélos, le 13 mai 2012 au palais présidentiel à Athènes
    AFP - Louisa Gouliamaki
    voir le zoom : Le leader de Syriza, Alexis Tsipras (d), le 13 mai 2012 lors d'une réunion au palais présidentiel, à AthènesLe leader de Syriza, Alexis Tsipras (d), le 13 mai 2012 lors d'une réunion au palais présidentiel, à Athènes
    AFP - Louisa Gouliamaki
    voir le zoom : Le leader du parti grec conservateur Antonis Samaras (c), quitte avec ses conseillers le palais présidentiel à Athènes, le 13 mai 2012Le leader du parti grec conservateur Antonis Samaras (c), quitte avec ses conseillers le palais présidentiel à Athènes, le 13 mai 2012
    AFP - Louisa Gouliamaki

    Le président Carolos Papoulias a reçu 90 minutes en fin de matinée les dirigeants de la droite, du parti de gauche radical anti-austérité Syriza et les socialistes pour tenter de les convaincre de former un gouvernement de coalition.

    Mais cette première réunion a abouti à "une impasse", a déclaré à la sortie le leader socialiste du Pasok, Evangelos Vénizélos, qui a dit avoir encore toutefois "un optimisme limité", avec l'espoir d'un éventuel accord avec le petit parti de gauche pro-européen Dimar.

    De son côté, le leader conservateur de la Nouvelle Démocratie (ND), Antonis Samaras, a assuré que Syriza avait à nouveau refusé de participer à, et même de simplement soutenir, un gouvernement de coalition, même si celui-ci s'engageait à "renégocier" l'accord avec les créanciers du pays, UE et FMI, qui ont exigé une sévère cure d'austérité.

    "J'ai fait tous les efforts pour obtenir une coopération globale", a déclaré aux journalistes M. Samaras, qui avait dit en arrivant à la réunion sa volonté de former un gouvernement de coalition intérimaire pour une période de deux ans, avec mission de garder le pays dans la zone euro.

    "Syriza refuse non seulement d'accepter la formation d'un gouvernement viable mais même d'accorder son vote à un gouvernement qui renégocierait les termes de l'accord", a poursuivi le leader conservateur.

    Le leader de Syriza, Alexis Sipras, a pour sa part affirmé que Pasok, ND et un troisième parti, vraisemblablement le petit parti Gauche démocratique pro-européen Dimar, s'étaient accordés sur une coalition chargée d'appliquer le programme d'austérité "criminel" exigé par les créanciers contre une nouvelle aide et l'effacement d'une partie de la colossale dette publique grecque.

    "Trois partis se sont accordés sur un plan pour un gouvernement de deux ans afin d'appliquer l'accord sur le prêt (de sauvetage de la Grèce). Ils ont 168 députés au nouveau Parlement, ils ont la majorité", a déclaré M. Tsipras.

    Dimar a rapidement démenti dans un communiqué, qualifiant les affirmations de M. Tsipras de "mensonge diffamatoire" et de "honte".

    Dimanche matin, le leader de ce parti, Fotis Kouvelis, avait indiqué avoir "très peu d'espoir" de parvenir à un accord. En effet, Dimar exige que le nouveau gouvernement se "désengage" du plan d'austérité draconien imposé par les bailleurs de fonds et revienne "immédiatement" sur les lois sur le travail, baissant les salaires et facilitant les licenciements, a-t-il expliqué à la télévision Mega, quelques heures avant le début de la réunion.

    Syriza a refusé de participer à un gouvernement qui tiendrait les engagements envers les créanciers.

    Dans l'après-midi, le président devait recevoir l'un après l'autre les dirigeants des quatre autres partis envoyés au Parlement par le scrutin de dimanche. D'abord les Grecs Indépendants (droite nationaliste, qui ont obtenu 10,6% des voix, soit 33 sièges), puis les communistes (8,48%, 26 sièges), les néonazis (6,97%, 21 sièges) et enfin Dimar (6,1%, 19 sièges).

    Une solution doit impérativement être trouvée d'ici jeudi, date prévue de la première séance du nouveau parlement, faute de quoi de nouvelles élections seront convoquées pour juin.

    Les derniers sondages montrent qu'une majorité de Grecs veulent une solution. Ils sont 72%, selon un sondage de l'institut Kappa publié dimanche par l'hebdomadaire To Vima, à estimer que les partis doivent coopérer "à tout prix", et 78% à vouloir un gouvernement qui fasse "tout ce qu'il faut" pour que la Grèce reste dans la zone euro.

    Mais paradoxalement, selon ce même sondage, en cas de nouvelles élections, ce serait Syriza qui arriverait en tête, avec 20,5% des voix, contre 18,1% aux conservateurs et 12,2% aux socialistes du Pasok.

    Les créanciers du pays, à commencer par l'UE et l'Allemagne, ont dit clairement ces derniers jours que si la Grèce n'honorait pas les engagements qu'elle a pris en échange des prêts de sauvetage qui lui ont été accordés, ils cesseraient de verser des fonds, et qu'il faudrait envisager une sortie de la zone euro.

    "Si Athènes ne tient pas parole, ce sera un choix démocratique. La conséquence sera que la base pour de nouvelles aides disparaîtra", a averti samedi le président de la Banque centrale allemande, Jens Weidmann. Vendredi, c'était le ministre des Finances Wolfgang Schäuble qui avait déclaré : "La zone euro peut supporter une sortie de la Grèce".

    Bruxelles, dans ses dernières prévisions économiques, s'attend pour la Grèce à une récession de 4,7% cette année et une croissance nulle l'an prochain.

    La Grèce doit rembourser le 15 mai 435 millions d'euros de dette arrivant à échéance.

    © 2012 AFP

    Grèce: accord de gouvernement entre trois partis, sans la gauche radicale

    ATHENES (AFP) - 13.05.2012 12:59

    Un accord a été conclu entre trois partis - conservateurs, socialistes et un petit parti de gauche - pour un gouvernement intérimaire de deux ans chargé de mettre en oeuvre le programme d'austérité "criminel" en Grèce, a affirmé dimanche le leader de la gauche radicale

    voir le zoom : Evangélos Vénizélos (G), leader des socialistes, Antonis Samaras de Nouvelle Démocratie et Alexis Tsipras de la gauche radicale, réunis autour du président Carolos Papoulias, le 13 mai 2012 à Athènes
    Evangélos Vénizélos (G), leader des socialistes, Antonis Samaras de Nouvelle Démocratie et Alexis Tsipras de la gauche radicale, réunis autour du président Carolos Papoulias, le 13 mai 2012 à Athènes
    Pool/AFP - Angelos Tzortzinis

    Un accord a été conclu entre trois partis - conservateurs, socialistes et un petit parti de gauche - pour un gouvernement intérimaire de deux ans chargé de mettre en oeuvre le programme d'austérité "criminel" en Grèce, a affirmé dimanche le leader de la gauche radicale.

    "Trois partis se sont accordés sur un plan pour un gouvernement de deux ans afin d'appliquer l'accord sur le prêt (de sauvetage de la Grèce). Ils ont 168 députés au nouveau Parlement, ils ont la majorité", a déclaré Alexis Tsipras, leader du parti Syriza.

    M. Tsipras s'exprimait après 90 minutes de pourparlers autour du président Carolos Papoulias avec les leaders des deux autres formations arrivées en tête des législatives du 6 mai, les conservateurs de la Nouvelle Démocratie et les socialistes du Pasok.

    Les dirigeants de ces deux partis n'ont toutefois pas évoqué le moindre accord après cette réunion, le socialiste Evangélos Vénizélos assurant n'avoir plus qu'un "optimisme limité" après des discussions achevées en "impasse", son homologue conservateur Antonis Samaras expliquant de son côté que Syriza refusait tout compromis.

    © 2012 AFP http://www.tv5.org/


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  • tsiprasLe chef de SYRIZA Alexis Tsipras écrit une lettre à José Manuel Barroso et aux dirigeants de l'UE pour offrir sa collaboration dans le sauvetage de la Grèce et de l'Europe

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Alexis Tsipras est la nouvelle coqueluche des médias français et européens. Étrange complaisance de la part des médias au service de l'idéologie dominante pour un leader qui se prétend de la « gauche radicale ».

     

    Il faut dire que les déclarations et propositions du leader de SYRIZA ne sont pas pour inquiéter la classe dominante grecque comme européenne.

     

    Au-delà des virages tactiques et des positions changeantes au gré des opportunités politiques, SYRIZA et son leader restent fermes sur certains principes : la réforme du système capitaliste et la défense de l'Union européenne.

     

    Sans énumérer la liste des propos opportunistes de Tsipras sur ces dernières années – un seul article ne suffirait pas – si on se limite aux dernières semaines, le constat est édifiant sur la compatibilité de cette « gauche radicale » avec le système dominant, et sur la teneur de ses propositions de « gouvernement de gauche » lancées envers le KKE :

     

    Un gouvernement de gauche dans les intérêts du capital grec et européen

     

    • Un « gouvernement de gauche » en collaboration avec le grand capital :

     

    « Un gouvernement de gauche a besoin des industriels et des investisseurs. Il a besoin d'un environnement économique sain. Il a besoin de lois méritocratiques (…) Les investissements peuvent être positifs dans un cadre méritocratique, avec des lois qui vont dans ce sens, et non dans un cadre gangrené par la corruption et les magouilles. » (TSIPRAS, Alexis, sur la chaîne télévisée publique NET, le 5 mai 2012)

     

    • Un gouvernement de gauche élargi... jusqu'à la droite :

     

    « Si nous avons besoin de cinq voix de la part de M.Kammenos (président d'une nouvelle formation de droite néo-libérale, les Grecs indépendants) et si il vient vers nous et nous donnent un signe d'ouverture et de soutien, nous ne le jetterons pas ; nous ne lui dirons pas que nous ne voulons pas de lui » (TSIPRAS, Alexis, sur la chaîne TVXS, 25 avril 2012)

     

    • Un « gouvernement de gauche » pour sauver l'Europe du capital :

     

    « Seule la Gauche européenne peut garantir une Union européenne basée sur la cohésion sociale »,(TSIPRAS, Alexis, dans le journal TA NEA, le 2 mai 2012).

     

    Quand le leader de la « gauche radicale » propose ses services aux dirigeants de l'Union européenne pour sauver l'Europe !

     

    Alexis Tsipras est allé plus loin que les déclarations de principe pour ce qui est du soutien à l'Union européenne. Dans une lettre personnellement adressée à José Manuel Barroso (ici en grec sur le site de Synapsismos), Herman van Rompuy et Mario Draghi, il révèle sa véritable mission : celle de participer au sauvetage de l'Union européenne.

     

    En effet, cette lettre de doléances apparaît vite comme une proposition de collaboration lancée aux sommets de l'Union européenne.

     

    Il commence par le constat : celui du rejet du Mémorandum, des partis qui l'ont défendu lors des élections du 6 mai. Il enchaîne en soulignant « l'échec économique de ces politiques, incapables de traiter les inégalités et déséquilibres structurels de l'économie grecque ».

     

    L'occasion de proposer les services de SYRIZA, seule formation à avoir « noté ses faiblesses inhérentes à notre économie », une économie qui a plongé car la classe dirigeante grecque « a ignoré nos recommandations en termes de réformes structurelles ».

     

    Lire entre les lignes : avec nous aux commandes, la stabilité de l'économie capitaliste grecque aurait été assurée.

     

    Quelle recette économique propose SYRIZA ? Aucune mesure précise n'est évoquée parmi celles que met parfois en avant SYRIZA devant le peuple grec (hausse des salaires, des prestations sociales etc.). Tsipras évoque juste la nécessité d'inverser la « dynamique de l'austérité et de la récession ».

     

    Dans quelle perspective s'agit-il de corriger l'austérité dont est victime le peuple grec ?

     

    D'abord, « Restaurer la stabilité sociale et économique du pays », autrement dit restaurer l'ordre capitaliste en Grèce.

     

    Ensuite, dans une perspective de restauration de la stabilité économique et sociale à l'échelle européenne. Il s'agit « de repenser toute la stratégie actuellement mise en œuvre, car elle ne menace pas seulement la cohésion et stabilité de la Grèce, mais elle est aussi source d'instabilité pour l'Union européenne et la zone Euro elle-même. »

     

    Tsipras finit par un vibrant appel à la collaboration de toutes les forces pour sauver l'Europe, et à la concentration des décisions à l'échelon européen :

     

    « L'avenir commun des peuples d'Europe est menacé par ces choix désastreux. C'est notre conviction profonde que la crise économique est de nature européenne et que la solution ne peut se trouver qu'au niveau européen ».

     

    Le tour de force des médias dominants, en Grèce, en France comme ailleurs reste de faire passer un serviteur zélé de l'Union européenne du capital, la nouvelle figure d'une social-démocratie de substitution comme le chef de l'opposition de gauche au consensus libéral et européiste dominant.

     

    Avec une telle opposition officielle, la classe dominante européenne peut à la fois continuer sa politique de super-austérité tout en neutralisant l'émergence d'une alternative politique à ce système économique prédateur, qu'est le capitalisme, et cette construction politique anti-démocratique qu'est l'Union européenne.


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  • ATHENES (AFP) - 12.05.2012 16:22

    Le compte à rebours a commencé samedi pour une Grèce très divisée sur l'austérité si elle veut éviter de nouvelles élections qui pourraient conduire à une sortie du pays de la zone euro, voire à sa banqueroute, faute d'avoir su former un gouvernement de coalition

    voir le zoom : Le président grec Carolos Papoulias (D) reçoit dans son bureau le chef des socialistes Evangélos Vénizélos, le 12 mai 2012 à AthènesLe président grec Carolos Papoulias (D) reçoit dans son bureau le chef des socialistes Evangélos Vénizélos, le 12 mai 2012 à Athènes
    POOL/AFP - Aris Messinis
    voir le zoom : Alexis Tsipras, chef de la Gauche radicale Syriza, au Parlement à Athènes, le 11 mai 2012
    Alexis Tsipras, chef de la Gauche radicale Syriza, au Parlement à Athènes, le 11 mai 2012
    AFP - Louisa Gouliamaki

    Le compte à rebours a commencé samedi pour une Grèce très divisée sur l'austérité si elle veut éviter de nouvelles élections qui pourraient conduire à une sortie du pays de la zone euro, voire à sa banqueroute, faute d'avoir su former un gouvernement de coalition. Lire le dossier

    Après un nouvel échec vendredi, le président grec Carolos Papoulias a appelé samedi les chefs de partis à des discussions dimanche sur la formation d'un gouvernement.

    "Le président va inviter les chefs de partis en vue de tenter de former un gouvernement bénéficiant de l'appui de la chambre dans sa configuration issue des élections générales du 6 mai", a annoncé le cabinet présidentiel dans un communiqué.

    Les chefs des partis conservateur, socialiste et de la gauche radicale rencontreront dimanche à 09H00 GMT le président qui verra ensuite les dirigeants des plus petites formations, a-t-il ajouté.

    Si les partis ne parviennent pas à s'entendre d'ici jeudi, de nouvelles élections législatives devront être organisées en juin.

    Selon le cabinet, M. Papoulias a estimé qu'il y avait "des signes infimes d'optimisme" qu'un gouvernement puisse être formé entre les conservateurs, les socialistes et un petit parti de gauche pro-européen.

    "Les choses sont plutôt difficiles", a-t-il déclaré au dirigeant socialiste Evangelos Vénizélos qu'il a rencontré en fin de matinée, faisant remarquer qu'il était nécessaire que la Grèce soit représentée au sommet des ministres des Finances de la zone euro lundi, au sommet de l'Otan mardi et à un sommet de l'Union européenne vendredi.

    Selon les médias samedi, le ministre sortant des Finances, Philippos Sachinidis, représentera la Grèce au sommet de lundi.

    N'ayant pas réussi vendredi à constituer un gouvernement de coalition, M. Vénizélos a rendu samedi à M. Papoulias le "mandat exploratoire" que celui-ci lui avait confié.

    Le parti socialiste était la dernière des trois formations arrivées en tête des élections législatives de dimanche à tenter de former une coalition.

    M. Vénizélos a renoncé après le refus d'Alexis Tsipras, chef de la Gauche radicale Syriza, farouche adversaire de la rigueur imposée par les créanciers de la Grèce, de participer à un gouvernement pro-euro avec les socialistes, la Nouvelle démocratie (droite) et le petit parti de la Gauche démocratique (Dimar).

    Les résultats du scrutin de dimanche, marqué par une forte percée de Syriza, arrivé en deuxième position, et l'entrée de députés néonazis au Parlement, ont inquiété l'Europe.

    Ils révèlent en effet au grand jour l'ampleur de la contestation du plan d'austérité, dicté par les créanciers du pays en échange des prêts de sauvetage et appliqué dans le pays depuis deux ans.

    Les analystes politiques estiment même qu'en cas de nouvelles élections, Syriza pourrait cette fois arriver en tête.

    M. Tsipras a refusé de rejoindre l'équipe que souhaitait former M. Vénizélos en soulignant qu'il n'allait pas "servir d'alibi" pour appliquer une politique d'austérité fortement contestée dans les urnes.

    Aucun parti n'ayant obtenu la majorité dimanche, le pays est plongé depuis cinq jours dans une paralysie politique.

    Le quotidien financier Naftemboriki indiquait samedi que l'homme qui a dirigé la difficile coalition de ces derniers mois, Lucas Papademos, avait d'ores et déjà informé M. Papoulias qu'il ne resterait pas jusqu'à de nouvelles élections.

    En jeu, se trouve la possibilité ou non pour la Grèce de poursuivre les plans de redressement engagés sous l'égide de ses créanciers, Union européenne (UE) et Fonds monétaire international (FMI), et de rester dans la zone euro.

    La Grèce donne ainsi de nouveau le vertige à ses partenaires européens et aux marchés, qui craignent qu'elle ne cède aux forces hostiles à la rigueur.

    "Nous sommes au bord du retour à la drachme et de la catastrophe", estimait samedi matin le quotidien libéral Kathimerini. "Une grande partie de nos concitoyens ne s'en rendent pas compte, et c'est très dangereux", ajoutait-il.

    A Rome, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait haussé le ton vendredi en estimant que la Grèce devrait quitter la zone euro si elle ne parvenait pas à respecter les engagements budgétaires pris en échange du plan de sauvetage qui lui a évité la faillite.

    L'Allemagne est également revenue à la charge samedi concernant les aides à la Grèce. "Il n'y a pas de diktat économique allemand" mais "si Athènes ne tient pas parole, ce sera un choix démocratique. La conséquence sera que la base pour de nouvelles aides disparaîtra", a averti le président de la Banque centrale allemande, Jens Weidmann.

    Vendredi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble avait déclaré que "la zone euro peut supporter une sortie de la Grèce".

    © 2012 AFP http://www.tv5.org/


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