•  Athènes : de nouvelles journées de grève sur fond de scandale

    Bank of GreeceLes grèves sont légion à Athènes depuis que la troïka et les gouvernements européens ont décidé de saigner à blanc les travailleurs et les citoyens au nom du sacro-saint remboursement de la dette. Mais celle du mardi 19 février a particulièrement fait enrager Antónis Samarás et ses ministres. C’est en effet ce jour-là que François Hollande est arrivé dans la capitale hellénique pour contrôler que le premier ministre grec respecte bien à la lettre les recommandations de Bruxelles. Et c’est aussi ce jour-là que les journalistes se sont mis en grève, provoquant un véritable black-out de l’information. Un mouvement social du syndicat des journalistes qui a provoqué la colère du porte-parole officiel du gouvernement, Simos Kedikoglou, selon lequel « la décision de l’ESIEA (association des rédacteurs de la presse quotidienne à Athènes – NDLR) de provoquer une grève de vingt-quatre heures le 19 et non le lendemain a pour objectif évident de passer sous silence la visite du président français en Grèce ».

     

    Mais si les ministres et les collaborateurs de Samaras sont irrités, les citoyens et les travailleurs grecs le sont encore plus depuis que certains media ont diffusé une information qui, pour beaucoup, équivaut à la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En effet, selon le quotidien Parapolitika, plus de trente-cinq députés ont demandé un prêt à la banque de Grèce pour « besoins financiers exceptionnels » et chacun d’eux s’est vu attribuer, sans exception, une somme de 10.000 euros. Quinze autres demandes émanant d’autres parlementaires étaient quant à elles en attente d’être évaluées. Cela fait pourtant bien longtemps que les banques n’accordent plus de prêts aux entreprises ou aux ménages grecs, étranglés par les coupes budgétaires et la hausse des impôts. Une situation qui ne fait qu’accréditer l’idée selon laquelle les « représentants du peuple » jouissent d’un bien contestable traitement de faveur.

     

    Les travailleurs ont encore battu le pavé le 20 février pour une énième journée de manifestation contre les politiques d’austérité imposées par la troïka à tout le peuple grec. L’annonce faite par Parapolitika leur aura donné une raison supplémentaire de le faire. La grève générale annoncée par l’ADEDY (confédération des syndicats des fonctionnaires publics), la GSEE (confédération générale des travailleurs grecs) et le PAME (front militant de tous les travailleurs) a paralysé le pays durant vingt-quatre heures. Les syndicats réclament un arrêt immédiat des coupes claires dans les budgets sociaux et des licenciements dans la fonction publique dans un pays où le taux de chômage atteint désormais 27 % de la population active. Un pourcentage qui n’est pas prêt de baisser avec la prochaine fusion de grands groupes bancaires qui devrait jeter sur le carreau quelque 25.000 employés du secteur…

     

    Les organisations de travailleurs exigent également que cesse la politique de répression des employés des grandes entreprises contraints de plus en plus souvent à des grèves sauvages pour bloquer les licenciements. Une politique diligentée par la troïka et suivie le plus souvent d’interventions brutales des forces de l’ordre. Misère, violences policières et sombres perspectives sont désormais le pain quotidien des citoyens grecs. La situation est explosive et les victimes de cette saignée programmée pourraient vite se rendre compte qu’ils n’ont plus que leurs chaînes à perdre…

     

    Capitaine Martin   

    http://www.resistance-politique.fr


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  •    le 20 Février 2013

    Grèce: "Stop, nous n'en pouvons plus"

     

    Au lendemain de la visite de François Hollande à Athènes, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue ce mercredi en Grèce dans le cadre d'une grève générale contre la poursuite de l'austérité dont les créanciers internationaux s'apprêtent à vérifier la mise en oeuvre.

    A Athènes, la police, largement déployée, a estimé les manifestants à quelque 35.000, et à quelque 15.000 à Salonique, deuxième ville de Grèce, dans le nord. La mobilisation visait, selon les centrales syndicales GSEE du privé et Adedy du public, à "répondre aux politiques sans issue et anti-croissance qui ont paupérisé la société et enfoncent l'économie dans la crise". Elle était au niveau de celle de la dernière journée de protestation sociale en novembre.

    "Nous ne survivons qu'à grand peine"

    "Stop, nous n'en pouvons plus", proclamait la banderole centrale du cortège syndical, grossi par les troupes du principal parti d'opposition, le Syriza, de gauche radicale, dont les tracts appelaient à "faire tomber le plus vite possible" le gouvernement. Dans la foule, Panayotis Kolovos, jeune avocat de 25 ans "se considère comme chanceux avec au moins un emploi, même s'il n'est payé que 600 euros". "Nous ne survivons qu'à grand peine", lance-t-il à l'AFP. "Tout le monde autour de moi est sans emploi", affirme Alexandra Papadatou, 28 ans, diplômée d'économie au chômage. Le chômage frappe 27% des actifs, plus de 60% chez les jeunes.

    6 ans de récession

    Comme de coutume, le Front syndical communiste Pame a manifesté à part, sous le slogan "Non aux bagnes modernes", pour dénoncer la dérégulation en cours du marché du travail qui fait baisser les salaires en cascade. Quelques tracteurs figuraient dans son cortège, signal de la colère des agriculteurs, mobilisés dans le centre rural contre un durcissement de leur régime fiscal et le manque de crédit.

    Selon une étude récente, plus de la moitié des foyers est menacée d'insolvabilité. "Toutes ces mesures (d'austérité, ndlr) ont apporté la misère", s'emporte Dimitris Balayannis, un technicien de presse de 51 ans, fraîchement licencié. Dans un pays à l'activité déjà passablement ralentie par six ans de récession, la grève a perturbé les dessertes aériennes domestiques, ferroviaires et urbaines, et maintenu à quai les bateaux desservant les îles, tandis qu'hôpitaux, écoles et administrations ont tourné au ralenti.


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  • Grèce : "on se chauffe au bois, les conventions collectives ont été abolies"

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    François Hollande se déplace mardi en Grèce, dans un pays ravagé par l'austérité : coupes claires dans les salaires, souvent divisés par deux dans le privé, chômage qui touche officiellement 27% de la population, chute du PIB de 6% sur un an.

     

    Sur la vie quotidienne en Grèce, nous avons interviewé Panagiotis Grigoriou, 46 ans, anthropologue et historien au chômage, qui tient un blog sur la crise grecque. Cet Athénien qui connaît bien la France, publie cette année Le cheval des troïkans chez Fayard.

     

    Qu'est-ce qui s'est dégradé le plus, dans la vie quotidienne en Grèce ?

     

    Ce qui s'est dégradé le plus, c'est la vie économique, l'existence réelle de ceux qui travaillent, salariés comme entrepreneurs. C'est visible à l'oeil nu à Athènes, un tiers des boutiques a fermé. Il n'y a pas un seul foyer sans chômeurs. Pour ceux qui restent actifs, il y a une baisse des revenus entre 30 et 50%. On a aujourd'hui près de 30% de chômage officiel et, ce qui fait le plus mal, quasiment 60% pour les jeunes.

     

    L'ensemble des conventions collectives a été aboli. J'ai un ami journaliste qui travaillait dans un quotidien pour 1900 euros par mois. Il a été licencié, a retrouvé un travail identique pour 1000 euros net. Les salaires dans le privé ont souvent été divisés par deux, en revanche tout a augmenté : les taxis, les cafés, l'imposition, qui a doublé ou triplé.

     

    Qu'est-ce qui change concrètement, dans la vie grecque ?

     

    C'est un changement de civilisation, c'est comme une entrée en guerre. Nous n'avons plus la maîtrise du temps. La plupart des gens, par exemple, ne programment plus de voyage, ne font plus de projet, On est dans la survie. La deuxième chose, c'est le changement de modèle, un régime d'austérité sans précédent pour la majorité d'entre nous.

     

    Changement, par exemple, de mode de chauffage : beaucoup de Grecs se chauffent désormais au bois, qu'ils se procurent de toutes les façons. Ils vont dans la forêt couper du bois de manière sauvage. Parfois ils brûlent tout et n'importe quoi. Du coup, il y a à Athènes une sorte de smog londonien, surtout le soir quand il n'y a pas de vent.

     

    Autre signe visible : la disparition des embouteillages, avec la disparition d'un demi-million de véhicules en trois ans, dont les propriétaires ont déposé les plaques à la préfecture, parce qu'ils ne pouvaient plus faire face au prix des vignettes et à celui de l'essence, qui a quasi-doublé en trois ans. Le prix du fuel domestique, lui, a triplé. On voit enfin des gens qui fouillent dans les poubelles, y compris dans les beaux quartiers.

     

    Et la santé ?

     

    Le système de santé est en train de s'effondrer. Un tiers des Grecs qui travaillent n'ont pas de couverture sociale. Je n'ai pas de couverture sociale. Du coup, on essaie de faire plus attention. Il y a de plus en plus de dispensaires gratuits, sous l'égide des municipalités, pour soigner les gens.

     

    En outre, il y a des milliers de médecins grecs qui quittent le pays, parce qu'ils gagnent moins de 1500 euros par mois, et qu'ils sont trop imposés. Il est donc de plus en plus difficile de se faire soigner. De manière générale, les gens les plus qualifiés partent, vers l'Allemagne, vers les pays d'Union européenne qui se portent bien, ou ailleurs. Jusqu'en Chine pour fonder des start-up.

     

    Il vous reste le soleil et la mer ?

     

    Même ça c'est cher. Prendre le ferry pour aller sur une île à deux personnes avec un véhicule, ça coûte dans les 400 euros. Ceux qui se sont acheté des résidences secondaires n'ont pas toujours les moyens d'y aller. Les gens s'enferment chez eux, les liens sociaux ne sont plus les mêmes.

     

    Quelque chose de positif à sauver quand même ?

     

     

    Ce qui est positif, c'est que ça révèle une solidarité. Pas seulement la solidarité organique, familiale des pays du sud, mais des solidarités actives au sein de l'entreprise ou de l'immeuble, avec un message politique. La défiance atteint 87% vis-à-vis de la classe politique, selon un sondage que j'ai lu hier, et elle est d'autant plus vive que la Grèce n'est plus un pays, mais un territoire géré par l'Union européenne. Mais les gens commencent à imaginer autre chose.

     

    -> Panagiotis Grigoriou publiera en 2013  Le cheval des troïkans (Fayard). En attendant, il fait le récit de la vie quotidienne en Grèce sur son blog Greek crisis.

     

    Par Anne Brigaudeau, journaliste à France tv info 

    http://comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/


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  • grece-nazis.jpgGrèce : Sur fond de crise, l’inquiétante ascension des néonazis

    Article de Cécile Chams pour Solidaire, journal du Parti du travail de Belgique (PTB) repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    A Athènes ou au Pirée, la vie des réfugiés est devenue un enfer. En journée, la police recherche les sans-papiers pour les déporter. Le soir, des néonazis organisent des ratonnades, sous l’œil complice de la police. Face au chômage qui touche 2 millions de Grecs, le parti néonazi Aube dorée propose sa solution finale.

     

    « Chaque matin, je me pose la question : comment échapper à la police ? Et chaque soir : comment échapper aux racistes ? Voilà à quoi ressemble ma vie ici. »1 Saleh Ibrahim, jeune Somalien de 26 ans et sans-papier, a été agressé par un groupe de néonazis qui lui ont cassé le bras alors qu’il traversait la place Aghios Pantéléïmonas, dans un quartier populaire au Nord d’Athènes.

     

    La situation des immigrés et réfugiés en Grèce s’est considérablement dégradée depuis les élections du 6 mai, quand les néonazis d’Aube dorée sont entrés pour la première fois au parlement. Aube dorée a obtenu 6,9 % des voix et 18 sièges au parlement aux élections du 17 juin. 

    « Ils frappent pour tuer »

     

    Contrairement à d’autres partis d’extrême droite en Europe à la façade légaliste, Aube dorée affiche ouvertement ses symboles nazis. Ses membres portent la croix gammée, des T-shirt de la Waffen SS et font le salut nazi. La principale activité d’Aube dorée aujourd’hui, c’est l’organisation de pogroms dans les rues d’Athènes et d’autres villes.

     

    « Il y a des attaques tous les jours, explique Reza Gholami, qui dirige une association de réfugiés afghans. Ces types ne veulent pas seulement effrayer les gens, ils frappent pour tuer. » Dans la nuit du 12 août, un jeune irakien de 19 ans a été assassiné. Selon la police, il a été poignardé à mort par cinq personnes qui se déplaçaient à moto. Les agresseurs avaient auparavant tenté de s'en prendre à des immigrants roumains et marocains2.

     

    Un réseau de 23 associations, regroupées autour de l’Agence pour les réfugiés des Nations Unies (UNHCR), a répertorié 87 agressions xénophobes de janvier à septembre, à Athènes, au Pirée et à Patras. Les agresseurs ont utilisé généralement des armes, comme des bâtons, des barres de fer, des chaînes, des couteaux ou des bouteilles cassées. Le réseau dénonce également le comportement de la police dans 15 de ces cas. Plutôt que d’enquêter sur les incidents, la police a mené l’enquête sur la validité du séjour des victimes. Certaines victimes sans papier ont été menacées d’arrestation et de déportation et parfois brutalisées dans les commissariats.

     

    Pour le réseau, ces 87 agressions ne sont que le sommet de l’iceberg. L’Association des travailleurs immigrés estime ainsi qu’il y a eu quelque 500 agressions à caractère raciste les six premiers mois de l’année. « La plupart des incidents ne sont pas connus, parce que les immigrés ne déposent pas plainte. Ils ont peur parce qu’ils n’ont pas de titre de séjour ou parce qu’ils n’ont pas l’argent pour payer le dépôt de plainte 4», déclare Reza Ghomali, de l’association des réfugiés afghans.

     

    Le réseau antiraciste s’est donné pour objectif de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces attaques. Car pour l’heure, aucune condamnation n’a été prononcée contre des auteurs d’agression raciste. Pourtant, dans la majorité des cas répertoriés, la présence de membres d’Aube dorée a été constatée.

     

    Le 31 octobre, un groupe de 150 personnes, dont trois députés d’Aube dorée (Ilias Panagiotaros, Kostas Barbaroussis and Nikolaos Michos) ont attaqué des immigrés et endommagé leurs commerces dans le quartier d’Aghios Panteleimonas. Barbaroussis est également impliqué dans un assaut similaire en septembre à Mesolongi, à l’ouest du pays. Le parlement grec vient de voter la levée de son immunité et de celle de trois autres députés néonazis pour ces agressions.

     

    « Aube dorée a infiltré la police »

     

    Les liens étroits entre Aube dorée et certains commissariats sont connus depuis longtemps. Lors des dernières élections, près de la moitié des policiers ont voté pour les néonazis. L’ancien ministre de la Protection du Citoyen (ministre de l’Intérieur), Michalis Chrysochoidis a déclaré lors d’un interview pour le magazine Unfollow : « Je ne sais pas si c’est 50 % ou 60 %, mais ils sont nombreux. Même si c’est 40 %, c’est trop. » Et quand on lui a demandé comment c’était possible, il a répondu que les policiers sont « induits en erreur », qu’il recherchent une « protection politique ».

     

    Récemment, le quotidien britannique The Guardian a recueilli le témoignage d’un officier supérieur. Il déclare que les gouvernements successifs en Grèce ont permis à Aube Dorée d’infiltrer la police à plusieurs niveaux. Par ses services de sécurité, l’État est bien informé des activités d’Aube dorée, explique-t-il. Les chefs de la police avaient la possibilité d’isoler et de liquider ces « poches de fascisme », mais ont décidé de ne pas le faire. « L’État fait cela délibérément utiliser les fascistes à ses propres fins ».

     

    « Les néonazis peuvent ainsi être utilisés contre la gauche » qui mène des actions de protestation contre l’austérité. Ils peuvent aussi agir comme agents provocateurs pendant les manifestations, témoigne l’officier.

     

    Les autorités continuent de nier ces liens. Pourtant, un policier vient récemment d’être suspendu pour avoir participé à une attaque d’Aube dorée contre des immigrés sur un marché le 8 septembre5.

     

    Le 30 septembre 2012, un groupe de motards antifascistes ont manifesté contre Aube dorée, qui faisait la chasse aux immigrés. La police, arrivée en force, a arrêté 23 antifascistes et deux membres d’Aube dorée. Ces derniers ont été libérés après quelques heures, mais les antifascistes ont été transférés à l’état-major de la police. Ils déclarent avoir été torturés durant la nuit par la police, ce qui a été confirmé par des constats médicaux ultérieurs.

     

    Pour la journaliste et élue du Parti communiste de Grèce (KKE) Liana Kanelli, Aube dorée remplit « la mission que le système lui assigne ». Aube dorée agit aussi en soutien des employeurs qui exploitent la main-d’œuvre immigrée. « Quand un employeur veut vous faire chanter, il menace d’appeler Aube dorée. Des bandes fascistes viennent tabasser des travailleurs qui réclament leurs droits6 », explique Javed Aslam, dirigeant de la communauté pakistanaise en Grèce.

    Un climat raciste entretenu au sommet

     

    Le 4 novembre, Walid, 29 ans, travailleur immigré égyptien était retrouvé enchaîné et couvert de blessures dans l’île de Salamine, près du Pirée. L’ouvrier boulanger a été enlevé et torturé pendant 18 heures par son employeur grec et trois autres hommes liés à Aube dorée, dans le but de lui voler ses économies. Le patron, membre de la Nouvelle Démocratie, est adjoint au maire d’Ambelakio. La victime était parvenue à s’échapper avant de s’effondrer au pied d’un arbre. Une ambulance a été dépêchée sur les lieux, ainsi que la police et les pompiers, qui ont dû intervenir pour couper la grosse chaîne attachée autour du cou de la victime, avant que celle-ci ne soit transférée à l’hôpital. Après avoir reçu les premiers soins, Oualid a été arrêté et menacé d’expulsion faute de titre de séjour valable. Ses tortionnaires ont eux été libérés le 8 novembre7. La communauté égyptienne a manifesté à deux reprises devant l’ambassade d’Egypte pour demander une protection adéquate contre les attaques racistes.

     

    A Xanthi, au nord-est de la Grèce, où vit une importante minorité musulmane depuis des siècles, des fascistes harcèlent les musulmans. Et même des touristes d’Egypte, de Corée du Sud ou des États-Unis ont été victimes des fascistes ou des rafles de la police. La situation est telle que l’ambassade des États-Unis recommande la prudence à ses ressortissants « d’origine africaine, asiatique, hispanique ou moyen-orientale »8. Ces actes sont le résultat d’un climat de haine raciste entretenu au sommet de l’État.

     

    Les dirigeants d’Aube dorée peuvent ouvertement débiter leurs propos racistes et fascistes sur les chaînes de télévision. L’un d’eux a même agressé physiquement deux députées, de Syriza et du KKE, lors d’une émission en direct. Et les déclarations xénophobes de certains ministres et députés de la Nouvelle Démocratie ne font que renforcer sa popularité. Selon divers sondages récents, Aube dorée est crédité de 9 à 12 %.

     

    En avril, avant les élections, le ministre de l’Intérieur, du Pasok (Parti socialiste), Michalis Chrysochoidis, a organisé une vaste opération de contrôle dans le centre d’Athènes, dans le but d’arrêter les sans-papiers. Et il a annoncé à grand fracas la construction de 30 « centres de rétention » pour candidats réfugiés en attente d’expulsion.« Les immigrés clandestins devraient être expulsés du pays, ils sont devenus les tyrans de la société », a déclaré alors son challenger, l’actuel premier ministre, Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie, conservateurs). Il s’était engagé à « reconquérir » les villes et arrêter « l’invasion » de l’immigration illégale. Tout en ajoutant : « Il n’y a plus de place pour les Grecs dans les jardins d’enfants. Nous allons y mettre fin.9 »

     

    La chasse aux sans-papiers a repris début août, quand le nouveau ministre de l’Intérieur, Nikos Dendias, de la Nouvelle Démocratie, a lancé l’opération « Xenios Zeus » (Dieu de l’hospitalité !). « La question de l’immigration illégale est l’un des grands problèmes du pays avec celui de l’économie10 », a dit Nikos Dendias. 7 300 demandeurs d’asile ont déjà été interpellés et 1 596 arrêtés et transférés en vue de leur déportation.

     

    « Non, l’extrême droite néonazie ne grandit pas comme une force externe au système démocratique. Le système démocratique l’a incorporée en son sein et se nazifie en reproduisant son programme comme un dogme d’organisation sociale et comme une méthode de gouvernement. En ce sens, Aube dorée est déjà au pouvoir », écrit le journaliste grec Augustine Zenakos11.

     

    Le dernier rassemblement des néonazis sur l’île de Crète le 25 novembre, montre bien leur vision de la société. Devant leurs partisans, les députés néonazis ont déployé le drapeau de la junte fasciste (1967-1974). Ils avaient même projeté de faire un tour de Crète. Mais ils en ont été empêchés par des centaines de manifestants antifascistes qui ont encerclé la salle où ils étaient réunis. La télévision grecque a montré le porte-parole d’Aube dorée, Kasidiaris, invectiver la police et exiger qu’elle chasse les manifestants antifascistes. Et celui-ci d’ajouter : « On va les baiser ! Il y aura des morts ici ce soir ! Je vous en donne ma parole ! »

     

    Dans un autre reportage, on peut voir Kasidiaris expliquer comment les 18 députés d’Aube dorée tirent avantage de leur immunité parlementaire : « Nous pouvons désormais porter légalement des armes et nous ne serons pas arrêtés sur place en cas d’incident. Cela nous permet d’être un peu plus à l’aise dans nos mouvements.12 »

    Comment expliquer leur ascension ?

     

    Aux dernières élections, 425 000 Grecs ont voté pour ce parti néonazi. Bien peu connaissent pourtant son idéologie et le pedigree de ses 18 élus. Aube dorée s’affiche « contre le système » et dénonce les « voleurs », les « banques », les « politiciens corrompus ». Il déclare qu’il veut protéger les Grecs et sa « solution » est « de chasser les immigrés ».

     

    Certains commentateurs qualifient ce parti de nationaliste. Ils ont tort. Les tirades d’Aube dorée contre Merkel et les Allemands, c’est pour la galerie. Aube dorée entretient des liens avec d’autres partis néonazis. En 2005, il a rejoint le parti allemand NPD dans une cérémonie d’hommage à Hitler. Et en 2010, son dirigeant faisait un discours devant les militants néofascistes italiens du parti Forza Nuova13. Ilias Kasidiaris, le porte-parole d’Aube dorée, a écrit récemment un article à l’occasion de l’anniversaire d’Hitler, qu’il qualifie de « grand réformateur social et organisateur d’un État modèle ».

     

    « Ils ne comprennent pas », déclare le leader d’Aube dorée, dans un discours en 201114. « Quand nous deviendrons forts, nous serons sans pitié ! S’il le faut, nous salirons nos mains ! Nous ne sommes pas des démocrates ! »

     

    Mais tout cela, beaucoup d’électeurs ne le savent pas. Ils ne savent pas non plus qu’Aube dorée soutient les armateurs, les plus riches capitalistes du pays.

     

    Alors que la population se débat dans la misère, les armateurs grecs à la tête de la 1e flotte au monde, ne paient toujours pas d’impôts. Ce privilège est inscrit dans la Constitution depuis 1967. Le parlement grec compte revoir cela. Ilias Panagiotaros, député d’Aube dorée, a exprimé au parlement, son soutien aux armateurs15 : « Le pays va recevoir 80 millions d’euros en taxant les bateaux avec pavillon grec. Quoi de plus facile pour les armateurs grecs de changer leur pavillon pour sauver leur argent ? Au lieu de cela, un accord devrait être trouvé pour qu’au lieu des 2-3 Grecs maximum sur chaque navire – dont le capitaine et le premier mécano – le reste de l’équipage soit aussi grec. »

     

    Selon le politologue Christophoros Vernardakis, les électeurs d’Aube dorée sont principalement issus de la petite classe moyenne qui s’est rapidement appauvrie avec la crise. On y trouve des petits indépendants, commerçants, agriculteurs, petits employés sans emploi et des policiers. Aube dorée exploite le désespoir, l’ignorance et la peur. Il désigne les immigrés comme responsables de la crise, alors qu’ils en sont, comme les travailleurs grecs, les premières victimes. Et en plus, il se propose de faire le sale boulot avec la complicité de la police. Il détourne ainsi une partie de la population de la lutte contre les véritables responsables du pillage du pays.

     

    « Le parti est fort dans les zones les plus touchées par la crise, mais aussi dans d’anciens fiefs des bataillons de sécurité16 », les milices armées par l’Allemagne pour lutter contre la résistance communiste, explique le politologue Elias Nikolakopoulos. C’est ainsi que l’on peut expliquer les scores du parti néonazis dans certaines régions rurales où il y a peu d’immigration.

    Saccage des revenus et des droits démocratiques

     

    « Aube dorée a toujours offert ses services au patronat et aux organisations patronales, selon le KKE. A plusieurs occasions, ses militants ont été  utilisés pour briser des grèves. Leur violence avait aussi pour but d’effrayer les travailleurs pour leur faire abandonner la lutte. » « Il faut dénoncer son rôle de soutien au système, explique Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE. Aube dorée doit être combattue par un mouvement organisé, sur les lieux de travail, dans les secteurs, les organisations populaires. »

     

    L’ascension d’Aube dorée s’inscrit dans le saccage généralisé des revenus, des services et de l’ensemble des droits démocratiques des travailleurs et de la population en Grèce.

     

    Les conventions collectives, les obstacles au licenciement et le salaire minimum ont été abolis par les gouvernements de la Nouvelle Démocratie et du Pasok. Le 9 octobre dernier, le gouvernement a utilisé une loi datant de la junte fasciste (1967-1974) pour interdire une partie d’Athènes aux manifestants. Cette loi n’avait pas été utilisée depuis 197417. La liberté d’expression est également menacée. Le journaliste Kostas Vaxevanis peut en témoigner. Il a été arrêté pour avoir publié, dans son magazine Hot Doc, la liste des 2 000 grands fraudeurs qui avaient ouvert un compte en Suisse. Cette liste avait été remise au gouvernement grec en 2010, qui n’en n’avait rien fait, puisqu’il l’avait « perdue ».

     

      « Tout le monde n’est pas responsable de la crise en Grèce, écrit Vaxevanis18. Et tout le monde ne paye pas cette crise. Le petit club corrompu au pouvoir tente de s’en sortir en prétendant qu’il fait des efforts pour sauver la Grèce. En réalité, il exacerbe les contradictions, tandis que la Grèce est amenée au bord du gouffre. »

     

    Les 2,3 millions de Grecs vivant sous le seuil de pauvreté, les 2 millions de sans-emploi, les deux tiers de la population qui ne parvient plus à payer ses factures, sont littéralement amenés au bord du gouffre. Au lieu de les aider, Aube dorée va les pousser dans l’abîme, tout en protégeant une poignée de riches qui ont planqué leur fortune en Suisse et ailleurs.

     

    D’abord les immigrés, puis les communistes, les homosexuels, les handicapés…


    « Quand Aube dorée sera au Parlement, nous allons mener des raids dans les hôpitaux et les crèche pour jeter les immigrés et leurs enfants dans la rue, afin que les Grecs puissent prendre leur place
    19 », a déclaré un candidat du parti néonazi avant les élections. Le parti néonazi vise aussi les soupes populaires et les bureaux de chômage, qu’il veut interdire aux étrangers.


    Les immigrés sont des « sous-hommes qui transportent toutes sortes de maladies20 », a déclaré au parlement Eleni Zaroulia, députée d’Aube dorée et épouse du leader du parti. Cette députée est aussi membre du comité pour l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe…


    Le parti néonazi a récemment demandé au ministre de l’Intérieur de fournir le nombre d’enfants étrangers accueillis dans les écoles maternelles du pays. Et le député néonazi Panayiotis Iliopoulos a écrit à l’Université de l’Egée (île de Lesbos) pour demander combien d’étudiants étrangers étaient hébergés. Le vice-recteur s’est senti « insulté » par cette question21.


    Face au désespoir de la population, Aube dorée prône un nettoyage ethnique : l’emploi, les services publics, l’enseignement, les soins de santé… réservés aux Grecs. Aube dorée annonce ses nouvelles cibles : après les immigrés, il veut s’attaquer aux homosexuels et aux handicapés, comme on peut le lire dans leur dernier tract.


    Aube dorée ne vise pas seulement les immigrés, explique Liana Kanelli, députée du Parti communiste de Grèce (KKE). « Il menace aussi les communistes et dit ouvertement : “Nous allons faire de vous du savon”. » Le 7 novembre à Thessalonique, deux membres d’Aube dorée ont attaqué avec des bâtons et des couteaux trois jeunes communistes qui distribuaient des tracts en faveur de la grève générale. Ces jeunes ont pu s’en tirer grâce à l’aide de travailleurs en grève d’une usine proche. La police n’a toujours pas arrêté ces individus.


    Le mois dernier, quatre députés et des membres d’Aube dorée, avec des intégristes et prêtres orthodoxes, ont attaqué le théâtre où se jouait la pièce de Terrence McNally Corpus Christi, où Jésus et les apôtres sont une communauté gay vivant au Texas. La police anti-émeute a encerclé le théâtre. Mais le directeur n’a pas osé sortir car les néonazis étaient toujours présents. « La dernière fois qu’une pièce de théâtre était jouée sous la garde de la police, c’était pendant la junte. Je ne veux pas croire que c’est de nouveau la junte », a-t-il déclaré.


    Un journaliste témoin de la scène a été tabassé par les fascistes, devant les policiers qui n’ont rien fait. Le journaliste n’a pas porté plainte, de crainte que son adresse ne soit transmise à Aube dorée22.


    « L’homophobie a toujours existé en Grèce », déclare Andrea Gilbert23, porte-parole d’Athens pride, une organisation de défense des droits des homosexuels. « Mais depuis un an, il y a une nette augmentation des attaques anti-gay. Les auteurs agissent avec impunité… avec le même scénario que les attaques d’Aube dorée contre les immigrés. Ces gens haïssent les immigrés, les gays, les étrangers, les femmes. Ils haïssent tout le monde. »

     

     1. RFI, 30 juillet 2012 • 2. Ekathimerini, 14 août 2012 • 3. http://1againstracism.gr/racist-violence-recording-network-findings/, 23 octobre 2012 • 4. Ekathimerini, 12 juin 2012 • 5. Ekathimerini, 11 septembre 2012 • 6. The Guardian, 26 octobre 2012 • 7. I efimerida ton syntakton, 9 novembre 2012 • 8. Ambassade des USA, 16 novembre 2012 • 9. The Guardian, 26 octobre 2012 • 10. La Libre Belgique, 9 août 2012 • 11. Augustine Zenakos, “The literality of nazism”, 13 octobre 2012 • 12. Kathimerini, 26 novembre 2012 • 13. Augustine Zenakos, 25 octobre 2012. Op. cit. • 14. Augustine Zenakos, 25 octobre 2012. Op. cit. • 15. Rizospastis, 8 novembre 2012 • 16. Le Monde, 6 octobre 2012 • 17. Okeanos, 12 octobre 2012 • 18. The Guardian, 30 octobre 2012 • 19. The Guardian, 12 juin 2012 • 20. Ekathimerini, 18 octobre 2012 • 21. Ekathimerini, 23 octobre 2012 • 22. Okeanos, 12 octobre 2012 • 23. Greek Reporter, 26 novembre 2012


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    Les créanciers de la Grèce débloquent les sommes dues, à leurs conditions

    Les créanciers de la Grèce débloquent les sommes dues, à leurs conditionsLundi dernier, les ministres des finances de la zone euro, la BCE et le FMI ont examiné le sort de la Grèce. Après des tractations laborieuses, ils ont décidé que les sommes dues en application des plans d’austérité seront débloquées. La BCE renoncerait à 9 milliards de profit réalisé sur la dette grecque, mais cet argent serait déposé sur un compte spécial. Statistiquement la dette serait baissée d’autant. Mais ces sommes n’allègent rien pour la Grèce. Certains taux seraient baissés de 1 % mais le remboursement passerait de 15 ans à 30 ans, la masse des intérêts à payer augmente, la tutelle et l’austérité imposées seraient d’une durée doublée. 34 milliards seraient débloqués le 13 décembre puis 10 milliards en deux fois au premier semestre.

    La semaine dernière, la zone euro avait refusé de débloquer le versement du prêt de 44 milliards d’euros, promis à la Grèce depuis des mois. Le FMI avait considéré que les efforts du pays étaient insuffisants et exigé le licenciement de 22 000 fonctionnaires supplémentaires dans les deux ans à venir.

    Dans le débat, l’UE veut que soit respecté le principe : tout délai de grâce s’accompagne de pénalités de retard, le FMI exige que l’UE assure les pertes inévitables. Un député de la CDU a résumé les enjeux sur une radio allemande : « d’abord cela couterait de l’argent, ensuite cela enverrait un signal désastreux à l’Irlande, au Portugal voire à l’Espagne, qui se demanderaient immédiatement pourquoi eux doivent accepter de mettre sur pied de difficiles mesures d’austérité ».


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  •  Grèce : le suédois Ikéa profite de la crise

    Il y a les rats qui quittent le navire. Et ceux qui restent pour grignoter la coque jusqu'au dernier bout de bois.

    IKÉA baisse les salaires de 10% en Grèce

    La franchise grecque du géant suédois entend procéder à des réductions d'environ 10% des salaires de ses employés dix jours après l'adoption par le pays d'un nouveau train de rigueur, a dénoncé mercredi le syndicat des employés, mobilisé contre cette mesure. "La direction de l'entreprise a prévenu ses employés de réductions allant de 9% à 11% de leurs salaires dès décembre, ce qui concerne environ 1.400 employés travaillant dans les cinq magasins de la franchise à travers le pays", a indiqué Rafael Gilaris, président du syndicat des employés de l'enseigne. Les 400 employés d'un des deux magasins d'Athènes ont entamé mardi des grèves reconductibles qui "vont durer jusqu'à samedi pour protester contre ces réductions", a-t-il indiqué.

    Le récent nouveau plan de rigueur voté par le Parlement grec sous la pression des créanciers UE et FMI prévoit plus de mesures de flexibilité du marché du travail, facilitant licenciements et contrats individuels. Selon M. Gilaris, Ikéa avait déjà procédé en février, lors de l'adoption d'un précédent train d'austérité, à des réductions des salaires supérieurs à 1.500 euros, concernant 200 salariés de la franchise.

    Présente en Grèce depuis 2004, la franchise grecque d'Ikéa a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 9,6% au premier semestre 2012 mais se prévaut d'avoir gagné "une importante part de marché d'équipement de la maison malgré les conditions économiques défavorables".

    Traversant sa cinquième année de récession et la troisième année d'une austérité stricte imposée par ses créanciers UE et FMI en échange de prêts, la Grèce a connu une chute importante du pouvoir d'achat tandis que le chômage atteint 25%. Plusieurs entreprises et banques étrangères ont quitté la Grèce ces dernières années en raison de cette conjoncture. Récemment, la chaîne britannique Costa Coffee a fermé plusieurs magasins après la chute de son chiffre d'affaires tandis que Citibank se dirige vers la réduction de son réseau, selon la presse grecque de mercredi.

    (Source : L'Expansion)
    http://www.actuchomage.org

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  • Grèce : Le FMI tente d’imposer une nouvelle vague de licenciements de fonctionnaires

    Grèce

    C’est par dizaines de milliers que le FMI voudrait licencier de nouveaux fonctionnaires. L’organisme propose de supprimer 22000 supplémentaires à la va-vite, avant la réunion de la Troika ce mardi soir qui devrait accorder un prêt à la Grèce. Le ministre des Finances a refusé.

    La Grèce a rejeté une demande de dernière minute du Fonds monétaire international (FMI) pour des licenciements supplémentaires d'ici 2014. Le plan prévoyait déjà la suppression de 27000 fonctionnaires d’ici 2014, le FMI voulait doubler le chiffre sur un petit coup de pression d’avant réunion. Selon le ministère des Finances grecs, le FMI a réclamé lundi soir, à la veille de la réunion cruciale des ministres des Finances à Bruxelles sur le dossier grec, "22.000" licenciements supplémentaires.
    Le plan d'atomisation de la Grèce sur quatre ans, dicté par les créanciers UE et FMI et voté récemment par le Parlement grec, prévoit d'ici 2016 de réduire d'environ 125.000 au total le nombre de fonctionnaires.
    Les licenciements dans le secteur, qui doivent commencer par les mairies cette année. Le syndicat des collectivités locales (Poe-Ota) a appelé à un arrêt de travail ce mardi tandis que de nombreuses mairies continuent d'être occupées depuis la semaine dernière par des syndicalistes.

    Remaniement d’après réunion

    Cette demande du FMI intervient quelques heures avant la réunion de l'Eurogroupe ce mardi soir, qui doit tenter de décrocher un accord de principe pour le versement des prêts au pays, bloqués depuis des mois. Le Premier ministre grec a prévu de remanier son gouvernement après le versement de l’aide. Aide qui serait versée le 5 décembre, si le FMI ne fait pas de blocage. Le remaniement est un peu le dernier espoir pour éviter de nouvelles élections législatives, la coalition au pouvoir (Nouvelle Démocratie, Pasok et Gauche démocratique) n’a plus qu’une unique voix d’avance : 151 sur 300. Remaniement devrait tourner autour des portefeuilles à la Gauche démocratique. Ce parti est en effet au bord de l’implosion, une partie rejette l’austérité et serait près de rejoindre l’opposition.  Deux ministres de ce parti ont pris fermement position : Antonis Manitakis, ministre de la Réforme administrative, s'est opposé aux licenciements de fonctionnaires, et Antonis Roupakiotis, ministre de la Justice, est globalement en désaccord avec le budget d'austérité.


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  • Grèce : où en sont les cobayes de l'austérité germano-bruxelloise

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    Depuis près de 3 ans le suspens grec se poursuit, faillite ou pas, banqueroute ou pas ? Pour les Grecs c'est un thriller à rebondissements, bien voter ou sortir de l'Euro et perdre sa retraite, ses écoles, ses hôpitaux, accepter l'austérité ou se voir rejeter... chaque mesure, avant d'être adoptée ou non, est discutée pendant des semaines et, chaque jour, on se demande en ouvrant le journal, de combien diminuera sa retraite ou son salaire, augmentera son ticket de tram, son électricité, ses impôts... annonces, contrordres, bruits qui courent, de quoi entretenir l'angoisse permanente. 


    Déficit public élevé, dette abyssale, réformes indispensables, tel était le diagnostic, appliqué/conseillé par la suite à l'Irlande, au Portugal, à l'Italie, à l'Espagne et ... à la France. Les Grecs ont vécu les premiers l'austérité germano-bruxelloise. Que sont devenus ces cobayes ? il serait temps peut-être de le savoir. Baisse du niveau de vie, multiplication des soupes populaires, recours à Médecins du Monde, augmentation des suicides, chômage à près de 25%, émigration, ces effets ont déjà été commentés. Et le reste ?


    La dette publique grecque, évaluée à 113 % du PIB à la fin de 2009, 145 % en mars 2011, 158 % du PIB fin 2011, atteint plus de 170 % en 2012 malgré l'abandon d'une partie des créances privées (107 milliards d?euros sur un total de 350). Les Grecs n'ont-ils rien fait ? Au contraire ! Le déficit " primaire " de l'État avant paiement des intérêts de la dette s'élevait en 2009 à 18,547 milliards d'euros, en 2010 à 8,234 mds €, en 2011, à 5,378 mds €. Une baisse considérable, mais la dette exprimée en % d'un PIB qui ne cesse de diminuer (20% en 4 ans) résiste ! 


    Ce qui risque de ne pas résister, c'est la population et la démocratie grecques ! La réduction des déficits s'est faite par la réduction violente des dépenses, car les recettes stagnent avec la récession malgré les hausses des impôts. Diminution des salaires et des retraites (entre 20 et 25% officiellement), multiplication des contrats personnels passés entre l'employeur et l'employé à des conditions bien en retrait sur les précédentes, droit du patron à renégocier un CDI en CDD, licenciements, diminution des droits acquis, tout cela a provoqué une restriction de la consommation, touchant tous les secteurs. Baisse des loyers, fermeture des commerces, effondrement des secteurs du bâtiment et du commerce automobile, dettes impossibles à payer, départ de certaines entreprises étrangères, tout concourt à accentuer la récession, dans une Europe elle-même en récession. Le risque d'une sortie de l'Euro et l'incertitude fiscale effrayent même ceux que la baisse des salaires pourrait attirer. 


    Ces mêmes mesures ont contribué à affaiblir un État que l'UE voulait plus efficace. Les gouvernements ont perdu le peu de crédibilité qui leur restait, puisque chacun sait qu'ils ne font qu'appliquer des directives extérieures et qu'ils ne savent pas lutter contre la fraude fiscale des plus riches ; les économies cassent l'école, le système de santé et bien des services publics, contribuant à détacher la population de son État. La Grèce avance vers un état " d'anomie " : violences dans les manifestations, mouvement " Je ne paye pas ", agressions d'hommes politiques dans la rue, troubles de la commémoration de la fête nationale, augmentation du nombre des salariés non déclarés ou mis en " faux chômage " par leur entreprise, contrôles fiscaux qui montrent l'étendue des fraudes dans toutes les élites libérales et les montants investis par des Grecs dans l'immobilier londonien, manifestations quotidiennes dans les rues d'Athènes, agitation permanente des universités, tabassage d'immigrés par les milices d'extrême-droite, illégalités multiples des Forces de Sécurité... Tout le monde s'habitue ou se résigne. 


    Les progrès de l'Aube Dorée sont l'un des signes inquiétants de cette crise profonde. Le parti, encouragé par ses succès électoraux, fait désormais étalage de son admiration pour le nazisme, la supériorité de la race blanche, le rejet des étrangers et du parlementarisme... Il ne se contente plus d'aides sociales (distributions alimentaires dans les quartiers pauvres " grecs "), il organise des fêtes, des cours d'histoire revue à sa façon, il crée sa police, ses pompiers... Aux agressions contre les étrangers, afghans et pakistanais en priorité ( moins de 11 millions d'habitants dont un million d'étrangers " légaux " et environ un autre million d'illégaux, des groupes entiers d'étrangers couchés dans les rues du centre d'Athènes ou au port de Patras cherchant à rejoindre l'ouest de l'UE), contre leurs commerces, illégaux ou non, ses milices ajoutent des actions contre des Grecs, députés de gauche, militants d'associations diverses...

     

    Ses députés n'hésitent pas à participer, menacer, défiler, faire le coup de poing... plus de 500 cas d'agressions racistes dans les 6 premiers mois de 2012 à Athènes. La police brille par ses arrivées tardives et une inefficacité exceptionnelle : malgré les plaintes, pas d'arrestation ! Des enquêtes sur les résultats électoraux du centre d'Athènes ont permis d'estimer à la moitié des policiers le vote Aube Dorée (25 % dans le pays). Un député a même pu profiter des troubles en cours pour ouvrir la porte du fourgon de police aux personnes arrêtées ! Les autres politiques ne protestent guère quand le parti demande l'expulsion des enfants étrangers des écoles primaires (le ministère de l'Éducation demande même des statistiques sur le sujet) et ils laissent injurier impunément un collègue, héros de la Résistance. 


    La crise politique renvoie à une crise socio-culturelle profonde. Montée des inégalités et aggravation de la pauvreté, mise en doute des repères identitaires... L'avenir du pays et de sa culture semble en danger : 55 % de jeunes, de jeunes diplômés, au chômage poussés à l'émigration, alors même que depuis de nombreuses années la mortalité est supérieure à la natalité, que la population de la Grèce a diminué entre 2001 et 2011 malgré une forte immigration. Qui " sauvera " la culture grecque si la génération future est décimée tandis que l'école voit crédits et personnel se réduire, si les musées, faute de personnel, ferment des salles, si chantiers archéologiques et musées (aussi célèbres que celui d'Olympie ou la Pinacothèque d'Athènes) sont pillés faute de gardiens ? Pour un État qui a trouvé dans son histoire la reconnaissance internationale, quelle image que celle d'un groupe de paresseux corrompus, réduit à vendre ses îles ? Désertes, oui, mais en accorder la propriété à des étrangers, même pour un temps limité, est une pratique humiliante insupportable. 


    Violence contre soi (suicide) ou contre " le système " ? Une partie de l'opinion se replie sur le souvenir d'un passé enjolivé, un monde rural solidaire, grec orthodoxe, où la Grèce, même pauvre, était respectée pour ses valeurs antiques. La presse chaque jour résonne de provocations qui peuvent mettre le feu aux poudres : pour économiser les fonds publics, il vaudrait mieux vider de leurs habitants les îles de moins de 150 résidents (un choc moral inimaginable !), le gel des ventes aux enchères des logements pour dettes pourrait être levé à la fin 2012, ce qui signifierait la vente de leur habitation pour 132 000 propriétaires ! L'explosion menace. 


    Voilà ce que disent les cobayes ! L'économie oublie l'homme.

     

    L'Express

    http://www.mleray.info/article-grece-ou-en-sont-les-cobayes-de-l-austerite-germano-bruxelloise-112386220.html 


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  • Grèce: mobilisation à Athènes contre la rigueur 2013

    Grèce: mobilisation à Athènes

    Plusieurs milliers de manifestants affluaient ce dimanche soir devant le Parlement dans le centre d'Athènes pour protester contre le budget de rigueur 2013, qui doit être voté dans la nuit.

    En colère contre la poursuite des politiques d'austérité, avec des économies budgétaires de plus de neuf milliards d'euros et une récession de -4,5% prévue en 2013, les syndicats du privé GSEE et du public Adedy ont appelé à des manifestations contre les mesures "antipopulaires" du budget. "Arrêtons la catastrophe, organisons le renversement" (du gouvernement), proclamait une banderole du principal parti d'opposition Syriza (gauche radicale). "Qu'on les chasse", lisait-on sur une autre banderole.

    L'autre défilé organisé par le Front de lutte des travailleurs (Pame), proche des communistes, devait rejoindre le cortège des syndicats sur la place Syntagma.

    9 milliards de coupes budgétaires

    Le projet de budget 2013, qui doit en principe être adopté par les députés de la coalition gouvernementale, droite-socialiste-gauche démocratique, qui ne compte plus que 168 députés sur 300, prévoit des économies de plus de 9 milliards d'euros, dont 7,6 milliards proviennent des coupes dans salaires et retraites.

    La manifestation intervient quatre jours après l'adoption par le Parlement d'une loi pluriannuelle 2013-2016 fixant le cap de 18 milliards d'euros d'économies budgétaires sur la période, malgré un rassemblement de quelque 70.000 personnes dans les rues opposées à la rigueur.

    Grèce: le parlement adopte un nouveau budget de rigueur pour 2013


    Le parlement grec a approuvé dans la nuit de dimanche à lundi le budget national pour 2013

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  • Grèce : la gauche et les syndicats à nouveau mobilisés contre l’austérité

    Grèce

    La Grèce va traverser encore une semaine cruciale avec une vague de grèves dès ce lundi dans les secteurs public et privé avant un vote crucial, mercredi par le Parlement, sur de nouvelles mesures de rigueur réclamées par l'UE et le FMI.

    Si le gros de la contestation est prévue pour mardi et mercredi, avec notamment des manifestations monstres mardi et mercredi dans le centre d'Athènes, à l’appel de la gauche et des syndicats ; d’importants mouvements de grève ont commencé aujourd’hui. Les transports en commun sont les plus touchés, les employés du métro et du tramway à Athènes ainsi que les taxis, ont ouvert la vague des grèves dès ce lundi. Aucun bulletin d'information n'est transmis non plus suite à une grève de 24 heures des journalistes de tous les médias, écrit, radiotélévisé ou en ligne.
    La mobilisation prendra de l'ampleur mardi et mercredi suite à l’appel à une grève générale de 48 heures par les deux gros syndicats du privé et du public, respectivement GSEE et Adedy.

    Des coupes de 32 milliards d’euros en 3 jours

    Deux lourds trains de mesures seront votés cette semaine au Parlement et sont la cause de ce nouvel élan de la mobilisation. Le premier ce lundi prévoit 13,5 milliards d'euros à trouver avec une nouvelle baisse des dépenses publiques, accompagnée de hausse des impôts. Un deuxième plan de 18,5 milliards d'euros à trouver d'ici 2016 doit être déposé mercredi après-midi au Parlement par le ministère des Finances. Ce deuxième tour de vis prévoit des coupes dans les salaires et les retraites, une réduction du nombre des fonctionnaires et plus de mesures sur la dérégulation du marché du travail. 32 milliards d’économie imposés par l’UE et le FMI en échange d’un  prêt de 31,5 milliards… Les Grecs ont bien des raisons de se sentir trahis.

    "Il s'agit des dernières baisses des salaires et des retraites", a promis le premier ministre Antonis Samaras dimanche. Toujours est-il que ces mesures  ne feront qu'aggraver une récession qui a amputé de 20% le produit intérieur brut (PIB) du pays depuis le début de la crise et porté le taux de chômage à 25%. Et à plus de 50 % chez les jeunes.


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  • Manifestations violentes en Grèce


    Un homme est mort pendant les manifestations en Grèce. Le militant communiste de 65 ans a été victime d’une insuffisance respiratoire et d’une crise cardiaque.  Selon une source du ministère de la Santé, il ne portait pas de traces de coups.
    Sur twitter, des commentaires critiquaient en revanche le gazage policier subi par les manifestants pendant le défilé.
     
     
    Dans les rues d’Athènes, ils étaient 25 000 manifestants, 17 000 à Salonique, à crier leur désespoir le jour du sommet européen. 
     
     
    La Grèce était paralysée par la grève ce jeudi. Ni ferries, ni métros, ni taxis, ni trains, peu d’avions.  C’est le quatrième débrayage depuis janvier.
    Pour dire à Bruxelles qu’une troisième année consécutive de coupes budgétaires massives sera insupportable.
     
    Si la Grèce ne devait pas être à l’agenda bruxellois, le Premier ministre Antonis Samaras espère recevoir des 27 un signal de soutien pour faire accepter à son opinion le nouveau train de rigueur à venir.

     

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    Un sexagénaire meurt pendant la manifestation contre l'austérité en Grèce


    Deux cocktails molotov envoyés sur les forces de police lors d'une manifestation anti-austérité dans le centre d'Athènes, le 18 octobre. Deux cocktails molotov envoyés sur les forces de police lors d'une manifestation anti-austérité dans le centre d'Athènes, le 18 octobre. | REUTERS/JOHN KOLESIDIS

     

    Un manifestant âgé de 66 ans est mort jeudi 18 octobre à la suite d'une crise cardiaque sur la place Syntagma à Athènes, où se déroulaient des manifestations anti-austérité émaillées de violences entre la police et un groupe de jeunes, selon la radio Skaï. L'homme, un militant communiste selon le site InGr, a été victime d'une insuffisance respiratoire et d'une crise cardiaque alors qu'il se trouvait sur la place, en face du Parlement au milieu d'échauffourées avec la police, a indiqué la radio. Il a été transporté à l'hôpital où il est décédé, selon la même source.

    Déjà sur Twitter, des commentaires critiquaient le "gazage" policier subi par les manifestants lors de ce défilé. L'an dernier, un homme de 53 ans était décédé dans des conditions similaires lors d'une manifestation anti-austérité à Athènes, la police niant toute implication des gaz lacrymogènes dans ce décès.

    Des milliers de gens sont descendus dans la rue pour protester contre l'austérité et tenter de convaincre les dirigeants européens réunis à Bruxelles qu'un nouveau budget d'austérité n'est pas tenable dans un pays en grave récession – le jour où se réunissent à Bruxelles les dirigeants européens, membres de la troïka des bailleurs de fonds de la Grèce. Sous la bannière "FMI-UE dehors, effacement de la dette", des manifestants ont commencé à défiler dans le centre d'Athènes, alors que les services publics et les transports étaient fortement perturbés par le quatrième appel à la grève générale lancé par les syndicats depuis le début de l'année.

    25 000 MANIFESTANTS À ATHÈNES 

     

    La police estime le nombre de manifestants à 25 000 à Athènes et 17 000 à Salonique, dans le nord du pays. Dans la capitale, des affrontements ont opposé la police à de petits groupes de manifestants. Un groupe de jeunes a fait reculer la police, qui bloquait le passage devant les grands hôtels de la place Syntagma, en face du Parlement, et la police a répondu par l'envoi de gaz lacrymogènes. Les policiers se sont massés devant les hôtels pour les protéger, laissant le reste du défilé avancer, pendant que quelques dizaines de jeunes cagoulés et masqués continuaient à harcelerles forces de l'ordre en bas de la place, notamment en lançant des cocktails molotov.

     

    Manifestation anti-austérité devant le Parlement grec à Athènes, le 18 octobre.Manifestation anti-austérité devant le Parlement grec à Athènes, le 18 octobre. | AP/Nikolas Giakoumidis

     

     

    Manifestation anti-austérité le 18 octobre en Grèce. Manifestation anti-austérité le 18 octobre en Grèce. | REUTERS/YORGOS KARAHALIS

     

    GRÈVE GÉNÉRALE

    Aucun train ne roulait, aucun ferry ne partait vers les nombreuses îles du pays, aucun taxi ne circulait, la liaison ferroviaire entre Athènes et l'aéroport était suspendue, seuls le métro et certaines lignes de bus fonctionnaient à Athènes, et deux stations du centre étaient fermées sur ordre de la police.

    "La pauvreté s'étend, les emplois disparaissent et la Grèce coule. La Grèce va mourir si les mesures d'austérité tirées du mémorandum ne s'arrêtent pas", dit Dimitris Sandis, employé d'une société pharmaceutique dans un des cortèges. Plus loin Aliki Vassiloudi, 40 ans, journaliste au chômage, estime que les manifestants veulent avoir "des emplois, une dignité et par dessus tout vivre comme des Grecs et non comme des inférieurs serviles".

    DERNIERS DÉTAILS AVEC LA TROÏKA

    De son côté, le gouvernement de coalition dirigé par le premier ministre conservateur, Antonis Samaras, continue de discuter avec la "troïka" (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) sur les derniers détails du programme d'ajustement économique, passant par de nouvelles coupes budgétaires, à mettre en place en échange d'un prêt de 31,5 milliards d'euros.

    Mercredi, les trois bailleurs de fonds et le gouvernement se sont séparés sans accord total sur le programme d'ajustement économique du pays prévoyant de nouvelles coupes budgétaires d'au moins 11,5 milliards d'euros, à mettre en place en échange d'un prêt de 31,5 milliards d'euros. La Commission européenne a publié un communiqué optimiste, soulignant que les autorités grecques et la troïka "se sont mises d'accord sur les principales mesures nécessaires pour [...] ouvrir la voie à une finalisation de l'examen".

    Lire : Dette grecque : la troïka espère un accord prochain avec Athènes

    SOMMET EUROPÉEN

    Lors du sommet européen jeudi et vendredi, la Grèce ne devait toutefois pas être évoquée, le rapport de la troïka préalable au déblocage des 31,5 milliards d'euros n'étant pas prêt. Antonis Samaras espère néanmoins recevoir du sommet un signal de soutien européen pour faire accepter à son opinion le nouveau train de rigueur, dont le vote au Parlement risque de porter à son comble la tension sociale.

    M. Samaras a estimé que, dans la société grecque, où le taux de chômage atteint désormais 25 %, "les gens ne sont pas des pièces détachées". "Nous devons maintenir la cohésion" a-t-il dit, en promettant que son pays irait de l'avant avec les réformes requises par les partenaires européens et les bailleurs de fonds afin de ne plus être "le maillon le plus faible de l'Union européenne". "D'une tragédie contemporaine, la Grèce deviendra une histoire de succès. Du symbole d'un système qui a échoué, elle deviendra l'exemple d'un retour spectaculaire", a déclaré M. Samaras.

    La Grèce, qui traverse sa cinquième année de récession consécutive, a demandé deux ans supplémentaires à ses partenaires pour mener à bien les réformes et rédurie ses déficits, tandis qu'un débat idéologique pro ou anti-austérité fait rage entre les économistes du monde entier sur la nature des remèdes à apporter à la Grèce et à la zone euro. "L'Espagne et la Grèce sont en dépression, pas en récession. Et cela est dû à l'austérité" a affirmé mercredi à New Delhi, Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie, ancien conseiller du président américain Bill Clinton, et professeur à Columbia University à New York.

    http://www.lemonde.fr


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  • merkel.jpgLe Parti communiste de Grèce (KKE) salue une réponse de classe à Angela Merkel, à l'Union européenne et au gouvernement

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Les milliers de manifestants qui ont envahi les rues du centre-ville d'Athènes ce mardi 9 octobre ont concrètement fait plier l'interdiction officielle des manifestations que l'UE et la coalition tri-partite (libéraux, sociaux-démocrates, « Gauche démocratique ») ont cherché à imposer aux travailleurs en raison de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel à Athènes.

     

    Le Front militant des travailleurs (PAME), qui rassemble les syndicats de classe du pays, a organisé une manifestation particulièrement massive qui a été reconnue même par les médias bourgeois qui ne manquent habituellement pas une occasion d'attaquer le PAME et les communistes. Les étudiants (Front militant étudiant - MAS), les petits travailleurs indépendants et commerçants (Rassemblement national des indépendants – PASEVE), les femmes (Fédération des femmes grecques – OGE) ont manifesté aux côtés des travailleurs, sous les banderoles de leurs syndicats.

     

    Yiannis Tasoulas, membre du comité exécutif du PAME qui a prononcé le discours lors de la manifestation du PAME à Omonia a insisté sur les points suivants :

     

    « Aucune barricade ni aucun canon à eau ne peuvent nous effrayer ! Le moment où les travailleurs vont se rebeller, voilà ce qu'ils craignent. Notre manifestation est une première réponse (…)

     

    Le gouvernement ND-PASOK-Gauche démocratique, les industriels, les banquiers accueillent une femme qui est l'un d'entre eux, la représentante des industriels et des banquiers Allemands, des monopoles allemands.

     

    Merkel ne verse de larmes pour aucun peuple. Elle se frotte les mains, comme tous les capitalistes, devant la possibilité d'acheter des infrastructures à prix cassé, et de se tailler des morceaux de choix de notre beau pays. Elle se débat avec tous les autres vautours pour le butin, et non pour les vies et l'avenir de nos enfants. Voilà ce qui se produit en période de crise, et dans l'UE actuelle, qui nous a été présentée dans le passé comme un rempart solide (…)

     

    Ils ont tous soutenu les mesures. Ils n'ont pas manqué un sommet, ils ont loué chacune des directives européennes, ils ont applaudi tous les accords et désormais tous, les partis et les parasites de l'UE qui s'en sont pris aux travailleurs pendant de nombreuses années, découvrent qu'ils seraient en pays occupé. Les travailleurs ont vécu pendant des générations sous leur joug et ils doivent décider de s'en débarrasser. »

     

    Il poursuit :« La vérité est claire et limpide. Quiconque marque son désaccord avec les mémoranda, les directives de transposition, les accords de prêt, la troïka... est contre l'UE, ses accords et ses décisions, est contre la voie de développement capitaliste qui est présentée comme la voie à sens unique. Quiconque applaudit à la fois l'UE et les manifestations contre l'UE ne fait que tromper le peuple.

     

    Merkel vient, comme tous les corbeaux, dans la région de la Méditerranée orientale car elle a senti l'odeur du sang et du pillage, comme tous les autres impérialistes. Les nuages de guerre s'amoncellent en Syrie avec comme danger une conflagration généralisée. Ils se partagent ainsi le pétrole, le gaz naturel, les voies de transport et les marchés. Nous ne devons pas verser notre sang pour leurs comptes en banque en Suisse. Nous ne devons faire des sacrifices que pour notre propre lutte.

     

    Nous appelons les syndicats, fédérations, tout syndicaliste honnête à vaincre la peur, à se décider à se mettre en grève le 18 octobre (…) Les travailleurs doivent prendre la lutte entre leurs mains. Le PAME sera en première ligne. Tout le monde doit prendre part à la lutte, à la manifestation, à la grève », a conclu l'intervenant.

     

    Une délégation du Comité central du KKE a participé au rassemblement, sous la direction d'Aleka Papariga, qui a prononcé le discours suivant devant les journalistes : « Ces gens qui n'hésitent pas à briser et à se débarrasser de leurs chaînes de classe seront victorieux. Voilà tout le sens des manifestations d'aujourd'hui. Cela doit être le sens des luttes immédiates et futures ».

     

    S'en est suivi un défilé magnifique du PAME place Syntagma, qui a apporté une réponse de classe aux machinations du « front noir » (UE-gouvernement-ploutocratie). « Sans vous, aucun rouage ne peut fonctionner ! Travailleurs, vous pouvez faire sans les patrons ! », « C'est la fin des illusions. Soit vous êtes avec le capital, soit vous êtes avec les travailleurs ! », « Les travailleurs ne sont pas un coût, mais les parasites, les capitalistes le sont ! », etc.

     

    Des milliers de manifestants ne peuvent pas être éclipsés par les incidents manigancés avec les forces de police anti-émeute que certains groupes de provocateurs ont tenté de créer, en collaboration avec l'appareil d’État.

     

    Le PAME a organisé mardi des rassemblements contre les nouvelles mesures anti-populaires dans un certain nombre de villes Grecques. Dans son communiqué de presse, le PAME salue cette manifestation d'aujourd'hui impressionnante, combative et déterminée. Il souligne le fait que des milliers de personnes, des travailleurs et des travailleuses, des chômeurs, des jeunes, des retraités et des travailleurs indépendants ont participé au rassemblement, mettant en échec les mesures répressives et les interdictions, portant la riposte à la ligne politique barbare du gouvernement, du capital et de l'Union européenne.

     

    Le PAME appelle les syndicats, dès demain et sans répit, à continuer à organiser la lutte pour porter la riposte de la classe ouvrière avec une nouvelle grève ce 18 octobre. Pour que cette grève soit une réponse organisée au grand capital, à l'Union européenne, et aux monopoles qui cherchent à nous enchaîner.

     

    Le PAME appelle les travailleurs à ne pas accepter l'abolition du salaire minimum, la fin de la journée de 8 heures, les bouleversements imposés dans leurs vies.


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  • par Andreas Rinke et Lefteris Papadimas

     

    ATHENES (Reuters) - La police est intervenue dans le centre d'Athènes mardi face à des manifestants en colère contre la venue d'Angela Merkel, qui a promis aux Grecs qu'ils seraient payés de leurs efforts sans pour autant garantir le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide.

     

    Des dizaines de milliers de Grecs ont bravé l'interdiction de manifester pour se rendre sur la place Syntagma, devant le Parlement, au moment de la visite de la chancelière allemande, sa première depuis le début de la crise de la dette en 2009.

    Quatre manifestants vêtus d'uniformes militaires allemands ont défilé à bord d'une petite jeep en agitant un drapeau nazi et en levant le bras pour faire le salut nazi.

    D'autres ont lancé des pierres, des bouteilles et des bâtons sur la police, et tenté de démanteler une barricade érigée pour protéger Angela Merkel et sa délégation. La police a fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes et des dizaines de manifestants ont été arrêtés.

    Las d'années d'austérité, de nombreux Grecs reprochent à Angela Merkel d'avoir contraint leur pays à effectuer des coupes budgétaires douloureuses en échange du versement de deux tranches d'aide de plus de 200 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI.

    A son arrivée à Athènes, la chancelière allemande a assuré qu'elle souhaitait voir la Grèce rester dans l'euro et que les efforts consentis par ses habitants seraient récompensés.

    "Je suis venue ici aujourd'hui en ayant pleinement conscience que la période que traverse la Grèce en ce moment est extrêmement difficile pour les Grecs et que beaucoup de gens souffrent", a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse avec le Premier ministre grec, Antonis Samaras, devant le Parlement. "C'est précisément pour cette raison que je tiens à dire qu'une grande partie du chemin est derrière nous."

     

    "C'EST DE L'ESCLAVAGE"

    La chancelière allemande s'est dite convaincue que les réformes entreprises par le nouveau gouvernement finiraient par payer, tout en reconnaissant que la Grèce, dont le taux de chômage approche les 25%, ne résoudrait pas ses problèmes du jour au lendemain.

    A son arrivée à l'aéroport, elle avait affirmé que Berlin et Athènes coopéreraient étroitement pour sortir de la crise.

    Antonis Samaras, qui a accueilli son hôte avec tapis rouge et honneurs militaires, a assuré de son côté que son pays respecterait ses engagements financiers et voulait rester dans l'euro, malgré tous les sacrifices que cela implique.

    L'ambiance était moins chaleureuse dans le centre d'Athènes.

    Des professeurs, des médecins et d'autres catégories de fonctionnaires avaient débrayé en signe de protestation, tandis que les syndicats et l'opposition défilaient dans les rues.

    Place Syntagma, des banderoles affichaient "Dehors Merkel, la Grèce n'est pas votre colonie" et "Ce n'est pas une Union européenne, c'est de l'esclavage".

    Six mille agents de police avaient été déployés dans le centre-ville, dont des unités antiterroristes et des tireurs d'élite postés sur les toits, pour assurer la sécurité de la chancelière au cours de sa visite de six heures.

    A travers cette visite, Angela Merkel entendait apporter son soutien au gouvernement du conservateur Antonis Samaras et aux nouvelles coupes budgétaires qu'il tente d'imposer.

     

    "BESOIN URGENT D'AIDE"

    La Grèce est actuellement en discussions avec la troïka (FMI, Union européenne et BCE) à propos du versement de la prochaine tranche d'aide du plan de renflouement de 130 milliards d'euros. L'enjeu étant la prochaine tranche d'aide de 31,5 milliards d'Euros, sans laquelle la Grèce ne pourra plus honorer ses engagements à partir de la fin novembre.

    Angela Merkel a reconnu que la Grèce avait un "besoin urgent" de cette aide, mais elle s'est gardée de promettre son déblocage. "Le rapport de la troïka sera rendu quand il sera prêt. Il est plus important qu'il soit complet plutôt que rendu rapidement", a-t-elle dit. "Mais je crois que nous allons voir la lumière au bout du tunnel."

    La crise de la dette a ravivé de vieilles animosités entre l'Allemagne et la Grèce, deux pays à l'histoire tumultueuse.

    Des milliers de Grecs sont allés comme "travailleurs invités" en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, pour aider à reconstruire le pays et plus de 30.000 Grecs vivent encore en Allemagne.

    Mais les relations ont également été assombries par les atrocités dont les Grecs ont souffert sous le régime nazi.

    La propre grand-mère d'Antonis Samaras s'est suicidée en voyant les chars nazis dans les rues d'Athènes au printemps 1941, lors de l'occupation allemande. Quant au président Karolos Papoulias, il a combattu contre l'armée nazie durant son adolescence, avant de s'enfuir à Cologne pour échapper à la persécution du régime des colonels.

    Les relations sont tombées au plus bas mi-août lorsque le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a comparé la Grèce à un "puits sans fond".

     

    Avec le Bureau d'Athènes et Tom Kaeckenhoff à Bonn, Hélène Duvigneau et Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser http://fr.reuters.com


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  • La Chancelière Allemande Conservatrice prônant l’austérité et la rigueur budgétaire, a décidé aujourd’hui de se rendre à Athènes, Capitale de la Grèce. Il faut le rappeler que le rôle de la chancelière dans la crise grecque est indiscutable, mais aussi très important. Par son action la chancelière a mis le peuple grec dans la pauvreté à travers les plans de sauvetage des banques.

    Rappelons que Angela Merkel touche un salaire net de 23.000 € [1] par mois soit 276.000 € par an. Le salaire qu’elle a fixé avec l’aide des créanciers et des assassins en Grèce est de 586 € [2]. En une année Angela touche presque l’équivalent 471 salaires et autant que 39 personnes pendant une année.

    L’austérité qu’elle prône c’est autant de chômeur en plus, et de suicide en plus, à savoir que à cause de son action la Grèce est le pays où il y le plus de suicide en Europe [3], Autrement la Chancelière assassine des personnes de manière indirect, insiste les personnes à continuer la politique actuelle.

    Aussi quand on remarque que la dette de l’Allemagne envers la Grèce est de plus de 80 Milliards d’euros (dû à la Seconde Guerre Mondiale) [4] et que celle-ci refuse d’être remboursé par Angela Merkel, on se demande si la dette de la Grèce est légitime.

    Ensuite concernant la pression de l’Allemagne celle-ci met en évidence la création d’un partis Néo Nazi : l’Aube Dorée [5] , mais aussi par l’intermédiaire de l’Union Européenne encourage ces actions avec la création d’une part de camp de rétention pour étranger (camp de concentration) et la création milice privée.

    Concernant l’Etat de la Démocratie en Grèce, il s’agit paradoxe vu que le terme démocratie vient du grec : démos c’est à dire le peuple, krátos qui signifie le pouvoir, soit le pouvoir au peuple, s’est vu réduire à néant, par un rapport d’Amnesty International sur les violences policières en Grèce [6] . Ainsi la Grèce comme le sous entend l’article n’est plus un Etat de Droit, mais un Etat Policier.

    On peut en déduire que Madame Angela Merkel n’a aucun intérêt à venir en Grèce dans un pays qu’elle a détruit, humilié, insulté. Tout ceci qu’un stratagème pour que les créanciers, dont l’argent ne serre à rien soit rassurer, et continuer sa provocation.

    [1]http://www.journaldunet.com/economie/dirigeants/remuneration-salaire-chef-etat-gouvernement/3-angela-merkel-chanceliere-allemande.shtml

    [2]http://www.charentelibre.fr/2012/02/15/grece-sinistre-baisse-des-salaires,1079755.php

    [3]http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/11/11/kill-the-bill-crise-de-la-dette-et-hausse-des-suicides-en-europe/

    [4]http://initiativegrecqueaparis.wordpress.com/2012/07/02/la-dette-allemande-envers-la-grece-par-manolis-glezos/

    [5]http://blackmetalnow.wordpress.com/2012/10/05/laube-doree-le-fascisme-est-a-nos-portes/

    [6]http://www.okeanews.fr/wp-content/uploads/2012/07/eur250052012en.pdf

     

    http://blackmetalnow.wordpress.com/2012/10/08/la-visite-de-angela-merkel-en-grece-est-une-provocation/


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  • Skaramanga.jpg

    Grèce : les ouvriers des chantiers de Skaramanga doublement impactés par l’Allemagne et ThyssenKrupp

     

    Tout un symbole …. Alors que la Grèce pourrait être tombée dans le chaos financier tant à causes d’actes de mauvaise de gestion et de corruption, que de l’oeuvre de Goldman Sachs … et d’achats de sous-marins auprès des groupes d’armements allemands , ce sont désormais les ouvriers des chantiers navals de Hellenic Shipyards qui se rebellent.


    Ces derniers se sont en effet affrontés jeudi à la police, forçant même le passage pour pénétrer au ministère de la Défense à Athènes.


    Un sérieux effet boomerang alors même que le chantier naval, situé dans la grande banlieue industrielle du Pirée, est menacé de faillite … et que l’unité avait été vendue en 2010 par son précédent propriétaire, le conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp, au groupe Abu Dhabi mar (ADM).


    Où l’on reboucle la boucle … les salariés pouvant être considérés comme deux fois victimes  de la stratégie allemande menée par rapport à la Grèce.


    L’unité étant durement impactée, sa survie étant intimement liée  à la mise en œuvre de contrats de modernisation de l’armée grecque … suspendus ou retardés par la crise financière frappant le pays. Laquelle pourrait donc être due en partie au difficultés budgétaires grecques provoqués par la signature de ces mêmes contrats …

     

    Désormais les ouvriers des chantiers de Skaramanga  déclarent ne pas avoir été payés depuis des mois. Leur colère est si grande que même, le chef d’état-major, le général Michalis Costarakos, n’a pas réussi à les convaincre de cesser le blocage de l’entrée du ministère.

    Une situation poussant le gouvernement à appeler en renfort la police anti-émeutes.


    Rappelons à toutes fins utiles que si l’Allemagne critique haut et fort le gouvernement grec pour sa mauvaise gestion et son déficit abyssal, …. ce déficit est en partie dû à d’importantes dépenses d’Athènes en vue de se fournir en armement … allemand … auprès de ThyssenKrupp …


    Car, si l’on en croit la presse internationale et des hauts dirigeants turcs, Berlin aurait dès 2010 attisé en silence les tensions entre Turquie et Grèce. Histoire de pouvoir proposer ses « produits ».

     

    Rappelons en effet qu’au milieu du mois d’avril 2010, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, avait d’ores et déjà critiqué la France et l’Allemagne, en pointant du doigt leur démarche qui consisterait à vendre de coûteux armements à la Grèce … tout en poussant Athènes à une cure d’austérité afin de sortir de la crise financière.

     

    « La Grèce n’a pas besoin de nouveaux chars, missiles, sous-marins ou avions de chasse, pas plus que la Turquie », avait-t-il alors ajouté.


    Parallèlement les Forces armées turques recherchaient à acquérir les armements les plus modernes actuellement disponibles sur le marché, et ce sans contrôle ou presque de leurs autorités civiles. Les fournisseurs ? de préférence des allemands … une stratégie qui pousse Athènes à en faire autant, un potentiel ennemi pouvant frapper à sa porte d’un instant à l’autre. Du moins, c’est ce qu’on tentait alors de lui faire croire ….


    Selon le SIPRI, l’Institut international de recherche pour la paix basé à Stockholm, en Suède, l’Allemagne fait partie des cinq principaux pays fournisseurs d’armement. Au cours des cinq dernières années, la République fédérale a plus que doublé ses ventes d’armes grâce notamment à l’exportation de sous-marins, de chars d’assaut et autres engins blindés.


    En 2009, la Turquie a signé un contrat lui donnant le droit de licence pour six sous-marins allemands de la classe U214 d’une valeur de deux milliards d’euros. Au cours des cinq dernières années, la Grèce a elle aussi passé d’importantes commandes à l’Allemagne ainsi qu’à plusieurs autres pays. 

     

    Malgré son budget hautement déficitaire, Athènes se classe même parmi les cinq premiers importateurs mondiaux d’armements.


    Le Blog Finance

     

    http://www.mleray.info/article-grece-les-salaries-des-chantiers-navals-de-skaramanga-deux-fois-victimes-de-la-strategie-allemand-110884831.html


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