•  Chronique du premier jour de la grève générale en Grèce : les communistes à l'avant-garde de la mobilisation, de l'occupation de l'Acropole aux manifestations de masse de mardi

    Parti Communiste Français

      La Grèce en grève ! Jour 1

      Communiqué du Parti communiste grec (KKE)

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    La grève générale de 48 heures a commencé ce mardi 28 juin, contre la nouvelle vague de mesures anti-populaires qui sont débattues et qui devraient être adoptées mercredi 29 juin par la majorité parlementaire que possède le parti social-démocrate au pouvoir, le PASOK.

    Le groupe parlementaire du KKE a demandé que le vote sur le projet de loi s'organise par un appel nominal au vote, tandis que le rapporteur du Parti sur la question, N.Karathanasopoulos, a souligné que les mesures avancées par le gouvernement ont comme véritable objectif le renforcement de la compétitivité et de la profitabilité du capital à travers une offensive contre la classe ouvrière et ses droits. Le groupe parlementaire du KKE s'est retiré du débat et ne reviendra que pour le vote.

    Dans le même temps, le Premier ministre G.Papandreou, au Parlement, a caractérisé le vote de cette nouvelle vague de mesures anti-populaires de « devoir patriotique ».

    Commentant le discours du Premier ministre au Parlement, le bureau de presse du Comité central du KKE a noté : « Le premier ministre a proposé, pour résoudre le problème de la dette, du déficit et de la crise, que l'on encourage l'arrivée d'investisseurs en Grèce, les autres partis sont d'accord avec cela et c'est pourquoi ils approuvent et soutiennent les mesures anti-populaires, qui démolissent les droits des travailleurs, les salaires et les acquis populaires. Mais les travailleurs, les jeunes ne doivent accepter sous aucune raison ces sacrifices terribles qui leur sont imposés en vue d'un développement qui rabaisserait leurs salaires et leurs droits au niveau de ceux de la Chine ».

    Dans le même temps, le vice-président du gouvernement Th.Pangalos, dans une interview à un journal étranger a exposé le dilemme suivant avec comme objectif de faire chanter le peuple Grec : « une nouvelle vague de mesures anti-populaires ou les chars ». Dans sa réponse, le bureau de presse du CC du KKE a souligné que : « Le peuple lui-même, apprenant de son histoire, doit répondre qu'un peuple soumis sera sous le coup des menaces de faillite et des autres masques que revêt la barbarie capitaliste. C'est seulement s'il est résolu et organisé, pour se battre pour ses droits et pour sa souveraineté, qu'il peut repousser ces mesures. Il doit prendre possession des banques et des monopoles afin qu'ils servent ses intérêts au lieu de le voler ».

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    Préparation de la grève  

    Les forces du Front militant des travailleurs (PAME) ont mené la lutte pour organiser la grève dans cette atmosphère politique.

    Lundi matin, ils ont réalisé une occupation symbolique de l'Acropole. Cette initiative qui a été saluée par les travailleurs, a provoqué des réactions violentes de la droite (Nouvelle Démocratie/ND), du parti nationaliste-raciste LAOS et des médias bourgeois qui ont accusé le PAME de « profaner des monuments sacrés ».  

    Dans sa réponse, le bureau de presse du Comité central du KKE a déclaré que : « La ND veut dissimuler le fait qu'elle est fondamental d'accord avec le mémorandum et avec le programme à moyen-terme, mais sa haine des luttes du mouvement ouvrier sur des positions de classe contre ces projets ne lui permet pas d'arriver à ses fins. Le PASOK, la ND, le LAOS et les autres doivent apprendre que les monuments ne sont pas profanés par les mobilisations du peuple mais par leur marchandisation et que le pays n'est pas déshonoré par ses luttes populaires mais par la misère de son peuple. »

     

    Lundi après-midi, 27 juin, les forces du PAME ont organisé des rassemblements et des collages dans des dizaines de villes Grecques et dans les quartiers populaires afin de faire le travail de propagande nécessaire à la grève de 48 heures.  

     

    28 juin : 1er jour de grève

    Dès l'aurore du 28 juin, les forces sur des positions de classe du PAME ont lutté de manière décisive pour défendre la grève en organisant des piquets de grève dans les usines, les magasins, les chantiers, les hôtels et les bureaux où elles étaient déjà présentes auparavant, tandis qu'elles ont monté des piquets de grève sur les passerelles des navires à partir de minuit.  

    La défense de la grève des matelots a été une lutte particulièrement rude puisque la Fédération syndicale des matelots a joué les briseurs de grève. Les syndicats sur des positions de classe PEMEN et STEFENSON qui représentent les ingénieurs et l'équipage des machines et qui font partie du PAME, ont décidé de participer à la grève de 48 heures et les syndicats des cuisiniers et des électriciens les ont rejoints. La grève de ces syndicats et les piquets de grève fermes du PAME ont paralysé le Pirée, le plus grand port du pays, qui a été « envahi » par les forces des syndicats du PAME.  

    Tôt dans la matinée, les forces du PAME à Salonique, la deuxième ville du pays, ont bloqué les sept portes de la zone industrielle de la ville et ont paralysé la production industrielle.

     

    Les manifestants se sont réunis à 10h sur les places afin de participer aux manifestations de la journée de grève. A Athènes, ils se sont donné rendez-vous à divers points de la ville. Ils ont défilé le long des avenues centrales de la ville et ont convergé devant le Parlement, place Syntagma, bloquant tous les axes principaux autour de la Place.  

    « La faillite bien orchestrée a déjà été décidée. Ce qu'ils veulent du peuple, c'est qu'il baisse la tête pour les cinquante années à venir afin de faire passer les pires mesures. La lutte sera déterminée dans les bureaux, les usines, sur les lieux de travail en général, dans les champs et les petits commerces, dans les quartiers. Elle mènera assurément à une victoire », a déclaré Aleka Papariga, secrétaire-générale du Comité central du KKE lors de la manifestation du PAME.

     

    Certains mots d'ordre étaient fort répandus parmi les rangs des manifestants du PAME : 

    « Peuple grec, lève-toi, pas de compromis avec les mesures du gouvernement. »

    « Le patriotisme est ce qui est juste pour le peuple et non pour les profits du capitalisme »

    « Aucun rouage ne peut tourner sans les travailleurs. Travailleurs, vous pouvez faire sans les patrons. »

    « Plus d'illusions ! On ne peut pas humaniser le capitalisme » 

    Le PAME a prévu un nouveau rassemblement de masse, au cœur de la ville mardi après-midi.

     


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  • pame acropole

    Les syndicalistes du PAME, liés organiquement au PC Grec, lance un appel à la lutte depuis    l'Acropole :

     

    « Les peuples ont le pouvoir et ne se rendent jamais. Organisez la contre-attaque ! »

     

    Communiqué du Parti    communiste grec (KKE)

     

    Traduction AC    pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    « Les peuples ont le pouvoir et ne se rendent jamais. Organisez la contre-attaque ! » était le mot d'ordre écrit en Grec et en Anglais sur la banderole que le Front militant des travailleurs (PAME) a accroché en haut de l'Acropole le 27 juin, à la veille de la grève de 48 heures contre les mesures anti-populaires et brutales du gouvernement social-démocrate, de l'UE et du FMI, qui commence le mardi 28 juin et qui devrait être suivie sur tous les lieux de travail. 

    A l'aube, plusieurs centaines de militants et de cadres du PAME ont mené une occupation symbolique de l'Acropole en déployant deux énormes banderoles. Cette initiative du PAME a eu un impact très positif non seulement sur les travailleurs Grecs mais aussi sur les touristes qui visitaient le pays et l'Acropole. L'accès des touristes à l'Acropole a été autorisé dans le cadre de l'occupation symbolique des forces du PAME.

     Le PAME note dans son communiqué : « Nous appelons les travailleurs, les jeunes, les chômeurs et les femmes à réaliser un soulèvement populaire. Nous luttons avec les peuples du monde entier contre la barbarie capitaliste. Les mesures brutales qui mènent le peuple à la ruine ne doivent pas    passer. » 

    Dans l'après-midi, les forces du PAME ont organisé des rassemblements et des collages pour appeler à la grève dans de nombreux quartiers d'Athènes tout comme dans d'autres villes Grecques.

     

     

    Vidéo de l'occupation symbolique de l'Acropole:

        http://www.youtube.com/watch?v=vGRmdXxhJEI&feature=player_embedded


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  • Le gouvernement grec vient de faire adopter un ensemble de mesures dites d’économies à hauteur de 28 milliards d’euros. Les lois d’application (coupes sociales, hausses d’impôts, privatisations) devront être adoptées avant le 3 juillet, réunion exceptionnelle de l’Eurogroupe. L’affrontement social et politique en Grèce est loin d’être terminé. Pour reprendre la formule de l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, la bataille des indignés contre les indignes donnera peut-être en Grèce naissance à un bloc social apte – y compris sous la forme d’une «assemblée populaire» reliant les diverses assemblées des villes – à faire naître un pouvoir «contre-hégémonique».
    Le 25 mai, des dizaines de milliers de personnes ont répondu à un appel, lancé sur les réseaux sociaux, leur enjoignant de se ressembler sur la place de la Constitution (la place Syntagma), une place centrale à Athènes qui fait face au Parlement. C’était une manifestation relativement spontanée, inspirée par le mouvement espagnol des «indignés» qui occupaient la place de la Puerta del Sol à Madrid.
       
    Des semaines plus tard, la place Syntagma reste occupée par des milliers de personnes et des «campements» similaires existent sur de nombreuses places de villes et de bourgades dans l’ensemble de la Grèce. Un nouveau mouvement de protestation – connu sous le nom des «Aganaktismenoi» (les «indignés» en grec) ou «mouvement des places» – est apparu et constitue maintenant une force sociale qui déstabilise encore plus le système politique grec déjà ébranlé.
     
    Les jours précédant le 25 mai et immédiatement après, les médias de masse ont tenté de flatter les personnes qui descendaient dans la rue et cela afin de canaliser leur action. La presse soulignait la faiblesse du mouvement et le présentait comme un «cadeau». Les mêmes commentateurs politiques qui attaquaient toutes les sortes de protestations sociales dans le passé, que ce soit des grèves, des occupations ou n’importe quoi d’autre ont glorifié ce «mouvement non politique de tous les Grecs opposés à tous les partis».
     
    Ils dessinaient le portrait du mouvement sous la forme de ce qu’ils voulaient qu’il devienne, c’est-à-dire une expression «silencieuse» de l’indignation contre «les politiques», un mouvement qui serait sans danger pour la classe capitaliste.
     
    Malheureusement pour eux, le processus est éloigné de cette vérité qu’ils voulaient. Alors qu’il y a une colère très répandue contre les «politiciens» en Grèce, les raisons profondes de la colère populaire résident dans les orientations anti-salariés du gouvernement. Ces orientations sont le résultat de mesures d’austérité très dures et du programme anti-social du «mémorandum» signé par le gouvernement et ladite «troïka», soit l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Un plan qui a des effets dévastateurs sur la vie concrète des salarié•e•s, des jeunes, des pauvres, des retraité•e•s et des chômeurs et chômeuses.
     
    Ce sont ces personnes-là qui occupent les places, la population dite ordinaire formant la société grecque. Et loin d’être «non politiques», ces gens découvrent les dimensions de la politique dans la rue.
    Depuis le premier jour du mouvement, un des éléments les plus stimulants ayant trait à l’occupation des places était l’existence d’un besoin fiévreux de discussions politiques parmi ces «gens ordinaires». Toutes sortes de personnes, qui se rencontraient pour la première fois au cours de leur vie, se réunissaient pour débattre de la politique, du système, de la crise, de la dette, de la façon d’y faire face, et y compris de la manière dont l’économie fonctionne dans une société capitaliste.
     
    Pour l’essentiel, le mouvement est jeune. Un mouvement que l’OCDE a qualifié de «génération X»: des diplômés au chômage, des travailleurs ayant des emplois très précaires, des personnes non organisées dans des syndicats parce que la bureaucratie des organisations syndicales ne lève pas le petit doigt pour les organiser.
     
    Mais ce n’est pas seulement un mouvement jeune. Les places des villes et bourgades de la Grèce sont devenues le symbole de la résistance pour des centaines de milliers de travailleurs, de retraités et de diverses couches de la société. Selon une enquête, plus de 2,5 millions de personnes en Grèce – un pays qui compte 10 millions d’habitants – ont pris part à des manifestations de ce type au cours des dernières semaines. La même enquête indique le chiffre suivant étonnant: 87% des personnes interrogées soutiennent ces manifestations; 81% croient qu’elles vont continuer; et 52% croient qu’elles vont «aboutir à quelque chose».
     
    La place Syntagma et un certain réveil
     
    Sur la place Syntagma se déroule devant vos yeux la façon dont des personnes changent, comme résultat du mouvement lui-même, autrement dit comment une action de masse peut changer l’esprit et les idées des gens qui y participent.
     
    La plus grande partie des personnes qui participent à ces actions de masse le font pour la première fois dans leur vie. Il y a des gens qui ont voté pour les deux partis dominants – le PASOK (parti socialiste, de son nom Mouvement socialiste pan-hellénique, formellement créé en fin 1974) et Parti de la nouvelle démocratie – et qui maintenant disent: finalement, je me réveille. Il y a aussi toute une génération de jeunes qui n’ont pas de liens organiques avec l’activité politique, avec les idées de la gauche ou avec les luttes sociales et qui maintenant se révèlent dans la rue.
     
    Au cours des premiers jours, on pouvait saisir ces contradictions sur le terrain. Il y avait des slogans lancés tels que «Voleurs, voleurs» adressés aux membres du Parlement et les principales formes d’expression étaient la multiplication de gestes «d’injure» contre le bâtiment du Parlement (lancer d’œufs, de yaourts, etc.). Plus le mouvement évoluait, plus les slogans apparaissant devenaient politiques, avec l’un dominant: «Eh eh, oh oh, prenez le mémorandum et partez!»
     
    De plus, l’occupation de la place de la Constitution a pris sa propre vie en s’organisant. Chaque soir, il y a une «assemblée populaire» durant laquelle des milliers de gens se réunissent, discutent et votent des revendications. De plus, ils débattent des prochains pas du mouvement. C’est une forme de démocratie qui l’est bien plus que celle à l’œuvre sur les bancs du Parlement.
     
    En plus de la principale «assemblée populaire», il existe toute une série de groupes de travail centrés sur des questions spécifiques: une commission sur les questions politiques, une sur l’économie, une sur la situation des travailleurs et des chômeurs…
     
    Une des initiatives les plus réussies fut celle intitulée : «Le jour de la discussion populaire sur la dette. Des économistes qui avaient pris position contre le mémorandum étaient invités à débattre des alternatives et plus de 4000 personnes ont participé à cette discussion. Les thèmes abordés portaient sur le futur de l’Eurozone, sur la possibilité de défaut [non-paiement, sous diverses formes, de la dette], sur le rôle des banques et ainsi de suite. La place Syntagma s’est transformée en un centre de résistance. La majeure partie des manifestations syndicales se terminaient sur cette place. Le 9 juin, les travailleurs de la société de produits laitiers Dodoni, qui structure un grand nombre de coopératives dans le nord-ouest de la Grèce, sont venus sur la place pour protester contre le projet de vente par la Banque (publique) agricole de Grèce de la compagnie. Les travailleurs ont distribué des tonnes de lait aux manifestants. Le 4 juin, une manifestation de LGBT (lesbienne, gays, bi et trans), à l’occasion de l’Athens Pride, a défié les menaces de la police et des hommes de main de l’extrême droite qui affirmaient qu’ils ne devaient pas se rendre sur la place Syntagma. Ils ont toutefois rejoint la place et été reçus.
     
    Les manifestations du dimanche sur la place donnent la possibilité à de très nombreux sympathisants du mouvement de protester activement. De ce point de vue, ces dimanches sont similaires aux «vendredis de colère» [jour férié] dans le monde arabe.
     
    Des dizaines de milliers de personnes, chaque dimanche, paralysent le centre d’Athènes. Le 5 juin, plus de 200’000 personnes ont participé à la plus vaste manifestation depuis la chute de la dictature en 1974. Il était quasi impossible de mettre un pied sur la place.
     
    Un des moments les plus vibrants a été lorsqu’un groupe d’Egyptiens, vivant en Grèce, est apparu avec des drapeaux et une grande banderole sur laquelle était inscrit: «De la place Tahrir à la place Syntagma». Cela a électrifié l’ambiance.
     
    Des drapeaux égyptiens, tunisiens, espagnols sont déployés de manière commune à l’occasion de ces manifestations et cela comme une expression d’internationalisme. De même, on voit des drapeaux argentins et des personnes frappant sur des casseroles, comme cela se fit lors de l’Argentinazo de 2001, qui est un exemple très populaire parmi les manifestants. Il y a un mot d’ordre qui est inspiré par la révolte en Argentine qui avait contraint le président Fernande de La Rua d’abandonner le palais présidentiel en hélicoptère: «Lors d’une nuit magique, comme en Argentine, on verra qui arrivera à rentrer le premier dans l’hélicoptère.»
     
    Le débat politique à propos de la politique
     
    Dans le mouvement sur les diverses places, une bataille politique permanente se développe. Divers manifestants montrent une hostilité envers la gauche avec des affirmations telles que: «Tous les politiciens sont les mêmes» y compris les syndicats. De fait, il s’agit là d’une critique de gauche qui vise le «réalisme» des grands partis de la gauche traditionnelle et la priorité donnée au parlementarisme et à la politique électorale, et cela a conduit logiquement les personnes à les considérer comme une part du système. Il existe aussi une colère répandue contre les trahisons de la bureaucratie syndicale.
    Des éléments de la droite et de l’extrême droite, déguisés sous l’habit de «patriotes apolitiques» cultivent ces idées dans leur dimension anti-politique. Ils cherchent à donner à ces manifestations une orientation conservatrice afin d’exclure la gauche et le mouvement ouvrier organisé des places.
    Il est donc d’une importance très grande que la gauche organisée soit présente lors des manifestations afin d’expliquer qu’une chose sont les appareils syndicaux et qu’une autre le syndicat en tant que tel, ses membres, en clarifiant la différence. Dans ce débat, on peut faire apparaître que la gauche radicale n’est en aucune mesure un élément du système, mais une force contre ce dernier. De plus, il faut mettre en relief que les véritables ennemis ne sont pas les «politiciens corrompus», mais ceux qui sont derrière eux, les banquiers, les industriels et l’ensemble de la classe dominante capitaliste.
     
    C’est ce type d’engagement de la gauche radicale, dès le début, qui a été d’une grande aide. Les décisions et les prises de position de l’assemblée populaire de la place Syntagma se sont clairement développées à gauche, avec des appels à la grève, des déclarations engageant tous les travailleurs en grève à venir car «ils sont les bienvenus sur la place» et d’autres revendications traditionnelles développées par la gauche ont trouvé leur place. Le mot d’ordre de la gauche radicale: «Nous ne devons rien, nous ne vendrons rien, nous ne paierons rien» – mot d’ordre qui est devenu le cri consensuel de la bataille contre la dette et les privatisations – est aujourd’hui un des plus populaires sur les places.
     
    Le mouvement a atteint son sommet le 15 juin, lorsque la grève générale de 24 heures s’est ajoutée aux mobilisations sur les places. A Athènes, des milliers et milliers de travailleurs en grève ont rejoint des milliers d’indignés qui entouraient les bâtiments du Parlement.
     
    On pouvait sentir la crainte du gouvernement depuis tôt le matin. Des palissades étaient dressées afin de protéger le bâtiment du Parlement. Des milliers de policiers étaient mobilisés afin de permettre aux députés d’entrer, bien qu’une part importante ait choisi de rester à la maison ce jour-là.
     
    Plus tard dans la journée, la police antiémeute a attaqué la manifestation. Des tonnes de gaz lacrymogènes ont été répandus dans les rues autour de la place Syntagma, alors que la police, de manière répétée, cherchait à disperser les manifestants. Elle tenta même de lancer une attaque directe contre le camp installé sur la place. Mais dans une impressionnante réaction de défi, les gens sont restés sur place, mettant des casques, formant des chaînes, et d’autres dansant au milieu du «champ de bataille» pour démontrer qu’ils n’étaient pas effrayés.
     
    Tout au long de la journée, des personnes reculaient durant un petit moment, puis quelques minutes plus tard revenaient sur la place. L’état d’esprit était clair: «Ils ne doivent pas passer» et «Nous ne voulons pas perdre la place». Des retraités, des ménagères, des travailleurs, des jeunes, tous firent face à la brutalité de la police – beaucoup d’entre eux pour la première fois au cours de leur vie – et restèrent pour maintenir l’occupation de la place.
     
    La solidarité manifestée par les travailleurs des hôtels et des cafétérias proches de la place Syntagma a été étonnante. Ils ouvraient les portes, offraient une protection aux manifestants, leur donnaient de l’eau. Les travailleurs de la station de métro de la place Syntagma, sur leur propre initiative, ont maintenu la station ouverte, offrant un havre de protection aux manifestants, permettant au flux des gens d’aller à la manifestation et d’en revenir et, y compris, mettant en place une infirmerie improvisée pour prendre soin des manifestants blessés.
     
    A la fin de la journée, lorsque les batailles autour de la place eurent pris fin, les gens avaient réussi à maintenir leur camp. Et le soir même, des milliers de personnes retournaient à la place Syntagma pour participer à l’assemblée populaire qui fut la plus grande depuis le début du mouvement. La tentative de faire peur aux gens avait échoué.
     
    Le « vote de confiance » et « l’action de non-confiance » en vue des 27 et 28 juin
    Le même jour, le gouvernement était près de s’écrouler. Le premier ministre Georges Papandréou avait même considéré démissionner afin de former un nouveau gouvernement, soit sous la forme d’une coalition avec le principal parti d’opposition de droite (Nouvelle Démocratie), soit en créant un gouvernement de «technocrates», des représentants directs de la classe capitaliste.
     
    L’échec de ces négociations a abouti à la réorganisation du gouvernement, avec la tentative de Papandréou de mieux contrôler les oppositions au sein de son propre parti. Pour ce faire et pour éviter que des opposants ne votent contre le nouveau paquet d’austérité et de privatisations, Papandréou a demandé un vote de confiance pour le 21 juin.
     
    Le même jour, le mouvement des places a organisé un «vote de non-confiance dans la rue», avec des manifestations importantes dans chaque ville. Cela s’est produit après la mobilisation massive du dimanche 19 juin qui a démontré que ni la brutalité policière, ni les manœuvres du gouvernement ne peuvent empêcher les gens de manifester.
     
    La bataille est loin d’être terminée et, élément d’importance, se manifestent les éléments d’une jonction du mouvement organisé des travailleurs avec celui des indignés. Dans la mesure où le gouvernement cherche à privatiser les entreprises publiques, les syndicats, très fortement représentés dans ce secteur (la confédération ADEDY), commencent à être sur pied de guerre, sous la pression venant d’en bas. Le 20 juin a commencé une grève tournante dans la société nationale d’électricité qui est sur la liste des privatisations.
     
    Les deux principales confédérations syndicales – ADEDY pour le secteur public et GSEE pour le secteur privé – ont été contraintes d’accentuer les mouvements de grève. Après des années de grèves rituelles de 24 heures, les deux fédérations ont appelé à une grève de 48 heures pour les lundi et mardi 27 et 28 juin, quand de nouvelles coupes sont supposées être votées au Parlement. C’est la première action syndicale commune depuis plus de trente ans.
     
    La jonction entre l’enthousiasme et le militantisme du mouvement des places et la force du mouvement de classe des salarié•e•s est la meilleure perspective pour avancer. Le mouvement des places doit jouer un rôle dans l’accentuation de grèves actives et les lieux de travail doivent devenir des lieux d’action directe tels qu’ils se développent sur les places.
     

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  • Parti Communiste Français 
    Par Fabrice AUBERT, Economiste
    LA CRISE GRECQUE ? Parler aujourd’hui de la crise grecque, revient à ouvrir la boite de pandore. Déjà l’an dernier, un premier plan Marshall avait été mis en place sous l’égide de la B.C.E et du F.M.I, par ce bon docteur Strauss-Kahn. Le plan d’austérité (réduction des déficits, par la baisse des salaires, la baisse des fonctionnaires, la privatisation de masse, et l’augmentation des impôts) avait comme objectif à la fois de réduire l’endettement et favoriser le retour de la croissance. Un an après cette médecine de type Diafoirus (Les saignées des docteurs du temps de Molière, censées « licencier » le mal (in)), on nous reparle de la crise grecque.
    C’EST LA FAUTE AUX GRECS : Exit (si je puis dire) Strauss KHAN, les intervenants (B.C.E / F.M.I) et les potions (deuxième plan d’austérité) sont les mêmes et de manière scientifique les résultats à attendre seront identiques… en pire. Mais pour les médias c’est la faute aux grecques qui de plus continuent de revendiquer pour leurs salaires, leurs emplois, leurs services publics, leurs retraites… Insupportable en ces temps de crise (mais ne regardons surtout pas du côté des dividendes..).
     
     
    ON NE REGLE PAS UN PROBLEME AVEC LES SYSTEME DE PENSEEE QUI L’A ENGENDRE (Albert EINSTEIN) : Pourtant si l’on se dégage du mouvement des apparences, imposé par le « marché libre et non faussé », la « crise grecque » mais aussi les crises espagnoles, portugaises, et Irlandaises (l’Irlande présentée comme le meilleur élève de la politique européenne) ont toutes à voir avec le modèle économique imposé aux peuples du « marché libre et non faussé ». Les dominants de cette Europe (France et Allemagne) ont d’ailleurs été les financeurs et donc les planificateurs des crises actuelles.
     
    MONDIALISATION OU... Ce « marché libre et non faussé », autour de qui tourne la galaxie européenne (Il y a donc bien le marché au centre et les peuples autour à la recherche de la « politique perdue » car abandonnée aux marchés.), est la déclinaison d’un système économique imposé par les U.S.A et La Grande-Bretagne (couple Bush/ Thatcher) dénommé « consensus de Washingtons » s’est traduit par une politique économique : de privatisation de masse, de libéralisation des capitaux et de destruction des garanties collectives et statuts publics, générant une précarité de masse.
    Le krach de 2008 est la conséquence directe de cette politique dénommée « mondialisation ».
     
    ..CAPITALISME MONDIALISE ? Hormis la crise, excusez du peu, le seul résultat effectif de ce système fut d’avoir favorisé l’accumulation du capital à l’échelle mondiale à un niveau jamais atteint dans l’histoire de l’Humanité. Mais quel rapport avec Oedipe ???
     
    COMMENT TUER LE PERE ?
     
    D’OU VIENT L’EUROPE ? Les politiques économiques ne prennent du sens que lorsque celles-ci sont resituées dans l’Histoire des hommes. Hors la matrice historique de l’Europe, n’est ni américaine, ni anglo-saxonne, mais vient de Grèce.
     
    POLITIQUE, CITE, CITOYENNETE : Le berceau de l’Humanité et c’est écrit dans tous les livres d’Histoire, c’est la Grèce. Ce sont les grecs et leurs philosophes qui vont donner au mot démocratie (pouvoir du peuple), cité, citoyenneté, la plénitude de leur sens.
     
    LA RUPTURE DU MARCHE : A contrario, Ce sont les logiques anglo-saxonnes qui, en rupture avec l’agora grecque, vont imposer l’idéologique du tout marché. Mais cette dictature du marché sur les peuples, ne peut se faire, qu’en arrivant à supprimer l’Histoire, pour imposer le capitalisme comme un modèle économique indépassable, c’est la thèse de « la fin de l’Histoire », c'est-à-dire la fin de la politique donc du conflit.
     
    IL FAUT TUER LE PERE : Le capitalisme sait très bien que son avenir est dans le rétroviseur, et qu’il ne pourra pas empêcher la marche du temps et le retour de l’Histoire, donc du conflit. Les révolutions arabes, les indignés d’Espagne, du Portugal et de Grèce, reposent avec force, la question du sens de l’Histoire. Le vernis du capitalisme disparu avec la crise, la violence du capitalisme et ses cohortes de chômeurs et de sans (emplois, papiers, logements etc.) apparait au grand jour. Comme toujours en pareil cas, il faut jeter aux peuples un coupable, si possible faible, tout en tuant, toute référence possible aux racines culturelles de l’Europe. La Grèce présente cette caractéristique d’être le Pays le « plus faible » des Pays de la « zone euro » mais est dans le même temps, le père de notre civilisation. La Crise qui secoue l’Europe, ne peut donc avoir comme origine, que la Grèce, car il s’agit aussi de tuer le Père.
     
    LA VRAIE CRISE EST AMERICAINE : Pourtant tout scientifique chaussant les lunettes de Galilée se rendrait compte assez rapidement, que l’origine de la Crise est Américaine (Du capitalisme Américain), à la fois sur le plan technique (les données économiques), (Côté face le journal La Tribune du 6 Juin 2011 titre : « Grèce : le nouveau plan mets les investisseurs sous pression », quand en tournant la page on tombe sur : « l’économie américaine est-elle vraiment tirée d’affaire » et un sous titre : « Pourquoi les Etats-Unis n’en n’ont pas fini avec la crise ? ». ), que sur la plan culturel et idéologique (la logique du marché, du libre échange et de la concurrence), cause profonde de la crise actuelle.
     
    TOO BIG TO FAIL (« Trop gros pour tomber ») : Le capitalisme connait parfaitement cette situation, mais il ne peut s’attaquer à la vraie racine du mal, car tout mouvement, qui remettrait en cause la domination américaine, reviendrait à faire trembler et sans doute s’écrouler tout l’édifice (le marché dominant) et à remettre en cause sa domination. Il lui faut donc en permanence trouver des coupables apparents (Irak, Grèce …) pour cacher aux yeux des peuples les vraies raisons de la crise. Libérons-nous du dogme du marché et l’Humanité retrouvera les racines de son Histoire.
     

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  • Roulette grecque pour les banques

    Trois ans après Lehman Brothers, le Crédit agricole, la BNP et la Société générale sont sous surveillance des agences de notation pour leur exposition à la dette hellène.

    La crise de l’euro provoquera-t-elle, via la Grèce, une nouvelle crise systémique, comme celle de 2008 ? Nul ne le sait pour le moment. Mais tous les ingrédients sont réunis, et les banques françaises sont en première ligne. Et une mécanique infernale identique à celle qui s’est déclenchée après la faillite de Lehman Brothers menace.

    Aujourd’hui Le problème s’envenime

    Après l’agence de notation Fitch, c’est au tour de Moody’s de sonner l’alerte sur le Crédit agricole, la Société générale et BNP Paribas pour leurs expositions à la crise de la dette grecque : « L’objectif principal de ces trois réexamens portera sur les expositions de ces banques à la dette souveraine grecque, au secteur privé grec et à l’incohérence potentielle entre l’impact d’un possible défaut ou d’une possible restructuration grecs et leurs niveaux actuels de notation. » Ces trois établissements bancaires avaient, en 2007 et 2008, bourré leur bilan de titres subprimes.

    Selon l’agence de notation Fitch, l’exposition totale des banques françaises se monte à 42,3 milliards d’euros. La Banque des règlements internationaux chiffrait leur exposition à 42,66 milliards d’euros fin 2010. Le problème s’envenime aujourd’hui car si la Grèce se retrouve dans l’impossibilité de rembourser ses créances, les pertes seront énormes.

    Un nouveau plan d’aide aux banques

    Cependant les banques françaises ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes. Depuis des années maintenant, celles-ci ont envahi le marché bancaire grec, en rachetant des filiales, telles qu’Emporiki pour le Crédit agricole et Geniki pour la Société générale. Le Crédit agricole est, par exemple, exposé à hauteur de 25 milliards d’euros de crédits. Toujours avides, les banques ne se sont pas arrêtées là. Avec le loyer de l’argent à 1 %, le taux auquel leur prête la Banque centrale européenne, elles ont pu jouer un jeu dangereux qui leur a permis de réaliser des profits colossaux. Forts de leur implantation, les banquiers ont prêté tant qu’ils pouvaient à la Grèce ou aux particuliers à des taux d’intérêt élevés, pouvant atteindre entre 11 % et 15 %. Et souvent en accordant des prêts d’un montant supérieur à ce qu’ils pouvaient rembourser. Par ailleurs, elles ont prêté de l’argent aux fonds d’investissement, ce qui a aggravé encore le risque puisque ces fonds ont décuplé les opérations spéculatives contre la Grèce, .

    Qu’à cela ne tienne, « les banques françaises sont solides », affirme Christine Lagarde, ministre de l’Économie. Essayant par-là de dédouaner les établissements bancaires de leurs responsabilités pour culpabiliser à l’inverse les autorités et le peuple grecs. Car le nouveau « plan d’aide à la Grèce », de plus de 100 milliards d’euros, concocté par l’Eurogroupe, est bien un nouveau plan d’aide aux banques. Rappelons juste qu’au premier trimestre 2011, la seule BNP a dégagé 2,6 milliards d’euros. Or, selon Baudoin Prot, son directeur général, une décote d’environ 30 % des 5 milliards d’euros d’emprunts publics grecs détenus dans son bilan, provoquerait une perte d’environ 1,2 milliard d’euros. Près de trois ans après la faillite de Lehman Brothers, les promesses d’une moralisation du capitalisme sont totalement oubliées.

    • Tests de résistance contestés

    Près de 90 établissements bancaires, soit quasiment 60 % des actifs bancaires européens, dont le Crédit agricole, la Société générale, BNP Paribas et BPCE, sont soumis aux tests de résistance par l’Agence bancaire européenne (ABE). Les banques doivent prouver qu’elles disposent de suffisamment de fonds propres après l’application d’un scénario de crise économique grave, telle une récession de 0,5 % du PIB. Mais l’éventualité de la faillite d’un État n’est pas prise en compte. La défaillance des banques irlandaises, qui avaient pourtant réussi les tests précédents, a déjà décrédibilisé leur pertinence. Les résultats des tests prévus pour juin ne seront finalement publiés qu’en juillet.

    A lire aussi :

    --> L’agence Moody’s abaisse encore  la note de la Grèce

    --> Entretien avec Denis Durand, économiste, membre de la commission économique du PCF : "Grèce : Passer par la création monétaire"

    Clotilde Mathieu

     

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  •  
     Parti Communiste FrançaisLe nouveau ministre grec des Finances Evangeos Veizeos arrive à une réunion de l'Eurogroup à Luxembourg le 20 juin 2011 © AFP  Georges Gobet
     

    La zone euro a donné lundi deux semaines à la Grèce pour adopter un nouveau plan d'austérité très impopulaire si elle veut obtenir l'argent frais dont elle a besoin pour éviter une faillite qui provoquerait une onde de choc mondiale.

     

    Les ministres des Finances de la zone euro se retrouveront le dimanche 3 juillet pour finaliser l'aide à la Grèce, a annoncé lundi leur chef de file, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, espérant que d'ici là le Parlement grec aurait entériné un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations.

     

    Lors d'une première réunion dimanche à Luxembourg, les ministres européens ont en effet repoussé le déblocage de la prochaine tranche des 110 milliards d'euros de prêts promis l'an dernier à Athènes avec le Fonds monétaire international, dans le cadre d'un premier plan de sauvetage.

     

    Ils exigent avant cela que le Parlement grec adopte, le 28 juin, un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations.

     
     Parti Communiste FrançaisLes ministres des finances français et britanniques Christine Lagarde et George Osborne avec le président de la BCE Jean Claude Trichet à Luxembourg le 20 juin 2011 © AFP  Georges Gobet
     

    Parallèlement, ils ont fait miroiter des aides supplémentaires à plus long terme, qui pourraient représenter une centaine de milliards d'euros et dont les grandes lignes sont aussi attendues pour début juillet.

     

    Mais cela reste une déception pour Athènes, qui espérait l'annonce immédiate d'un déblocage des fonds.

     

    "On augmente la pression", a reconnu lundi le Belge Didier Reynders, c'est "aussi parce qu'il y a des précédents, on a connu des statistiques fausses en Grèce, on a connu beaucoup d'hésitations".

     

    L'Allemand Wolfgang Schäuble a insisté sur "la responsabilité de la Grèce", et Jean-Claude Juncker sur le caractère "crucial" du vote du Parlement grec sur le plan d'austérité, très contesté dans les rues d'Athènes et qui a forcé le Premier ministre socialiste Georges Papandréou à remanier son gouvernement.

     

    Confronté à une fronde au sein de son propre parti et au refus persistant de l'opposition d'accepter l'union nationale, il se soumettra dès mardi soir à un vote de confiance afin de verrouiller sa fragile majorité.

     

    Georges Papandréou a réaffirmé lundi à Bruxelles que son pays était "déterminé" à faire les réformes nécessaires. Mais selon une source diplomatique européenne, son nouveau ministre des Finances Evangélos Vénizélos a émis le souhait à Luxembourg de réaménagements dans le plan d'austérité négocié. "Il s'est heurté à une fin de non-recevoir", indique cette source.

     

    M. Papandréou a ensuite rencontré dans la soirée le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

     

    La Grèce doit prendre "des décisions difficiles", a admis M. Barroso mais, a-t-il ajouté, "il n'y a pas d'autres choix".

     

    "Ce n'est pas le temps de faiblir", a insisté M. Barroso en appelant les autorités grecques à "redoubler d'efforts pour le bien du peuple grec et pour toute l'Europe".

     

    Le vote d'un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations par le Parlement grec, attendu le 28 juin, sera "crucial", a estimé M. Barroso.

     
     Parti Communiste FrançaisLa dette grecque en chiffres et dates © AFP 
     

    Les experts de la "troïka" (FMI, Commission et Banque centrale européenne) doivent en tout cas retourner mardi et mercredi à Athènes. Ils devront "vérifier que nous avons la même compréhension du texte qui sera soumis au Parlement d'ici fin juin", a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

     

    Ce dernier se dit "certain que la Grèce sera capable de prendre les décisions nécessaires, parce que l'autre solution serait pire".

     

    L'autre solution, c'est un défaut de paiement d'Athènes, qui provoquerait de graves turbulences bien au-delà du pays lui-même.

     

    L'incertitude sur le plan grec a déjà fait baisser l'euro face au dollar lundi.

     

    Mais "échouer à prendre des mesures déterminées (contre la crise de la dette) pourrait rapidement étendre les tensions jusqu'au coeur de la zone euro et entraîner d'importantes répercussions mondiales", a prévenu le FMI dans un rapport.

     

    Beaucoup craignent un "nouveau Lehman Brothers", en référence à la banque américaine dont la faillite mi-septembre 2008 avait déclenché la crise financière mondiale.

     

    "Si l'on devait laisser partir un pays vers le défaut, on sait très bien que la contagion serait de même ampleur, et pas seulement comme on le croit dans quelques pays: y compris dans mon pays, au Benelux, en France, en Allemagne, on verrait les conséquences comme on les a vues il y a trois ans", a averti Didier Reynders.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=c694d57a6948ca09ae2a95628a5beaaf

     

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  •  Zone Euro

    Aleka Papariga : « Les privatisations ne rapporteront rien » 

    Aleka Papariga est secrétaire nationale du KKE (Parti communiste grec). Elle nous livre son analyse de la crise et des conséquences des programmes d’austérité pour son pays. Entretien.

    Quelle analyse faites-vous de la crise économique ?

    Aleka Papariga. Dès 1999, dans un document interne, nous avions prévu qu’une crise économique se produirait en Grèce. Elle est caractéristique du capitalisme contemporain, aggravée par son intégration dans l’Union Européenne. Nous prenons en compte ces éléments pour envisager la sortie de la crise. Depuis 2000, la récession frappe des domaines importants de l’industrie grecque. Les Jeux Olympiques de 2004, par les investissements qu’ils ont entrainés, ont apparemment retardé le déclenchement de cette crise. La Grèce a une dette extérieure importante depuis des années. Mais, pendant longtemps, son taux de croissance était de 5,5% quand il était de 2% en moyenne dans l’UE. Avec la récession depuis 2008, la dette a augmenté, de manière relative et absolue. Maintenant, la dette intérieure augmente à tel point que le gouvernement est en cessation de paiement pour les hôpitaux ou la sécurité sociale par exemple. Les banques ont pris des euroobligations toxiques. Selon les estimations, la dette intérieure et celle de l’extérieure s’élèvent à 600 milliards d’euros. Mais l’UE ne prend en compte que la dette extérieure. Une grande part de la dette est donc remboursée par les impôts ou a été transférée en euroobligations.

    Mais les capitaux grecs en Suisse s’élèvent à 680 milliards d’euros !

    Aleka Papariga. C’est ça le capitalisme. Les entrepreneurs ont la possibilité de transférer où ils veulent les capitaux privés.

    Le memorandum impose des coupes de salaires, une flexibilisation du marché du travail. La Grèce peut-elle s’en sortir dans ce cadre ? Quel regard portez-vous sur les « solutions » apportées ?

    Aleka Papariga. J’ai eu, hier, une conversation téléphonique avec le Premier ministre. Il m’a dit qu’il y avait une possibilité que les entreprises qui doivent être privatisées soient hypothéquées à hauteur de 90 milliards d’euros. Ce qui veut dire que ces privatisations ne rapporteront rien à la Grèce. C’est pourquoi il tente de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Dans cette phase, l’UE ne veut pas que la Grèce soit en faillite, non parce qu’ils s’intéressent au peuple grec, mais parce que sinon, la zone euro dans son ensemble sera en difficulté puisque l’Irlande et le Portugal ont des problèmes et que l’Espagne et l’Italie vont en rencontrer prochainement. Jusqu’à maintenant, la situation telle qu’elle se présente est celle d’une faillite contrôlée. Sinon, la zone euro entrera dans une crise structurelle. Elle arrive mais pour l’instant, ils tentent de l’éviter. Aujourd’hui, le conflit s’aggrave entre les Etats, les entreprises et les banques. En Grèce, le mouvement ouvrier et populaire fait, lui aussi, peur. Peut-être ce mouvement n’est pas au niveau auquel nous le souhaiterions, mais c’est un mouvement important et populaire ; nous avons fait plus de 20 grèves en un an et demi.

    Justement, le Pame y participe activement, mais il semble que ses rangs soient moins peuplés…

    Aleka Papariga. Tout d’abord, le Pame a des mobilisations plus massives que les autres organisations syndicales. Certes, il est sûr qu’il y a eu une petite chute après les 3 morts dans la Banque Marfin le 5 mai 2010 ou encore les événements provoqués par ceux qui sont masqués dans les manifestations. Certains ont eu peur de manifester, par exemple, dans le centre d’Athènes. Nous avons vécu de grands conflits en Grèce. C’est pourquoi nous croyons que ces mécanismes sont utilisés pour donner un coup d’arrêt au mouvement. Mais maintenant, ce mouvement a repris de l’ampleur.

    Dans la manifestation d’hier comme dans celle du 5 juin, une partie de la base ouvrière s’est jointe au mouvement des Indignés. Comment perçoit-on, au KKE, ce mouvement des Indignés ? Lorsque l’on discute avec des membres de la jeunesse du KKE, notamment, j’ai l’impression qu’il provoque une forme de peur…

    Aleka Papariga. Nous avions prévu qu’il y aurait un mouvement de masse populaire plus ample et sans expérience politique. Nous n’avons pas eu peur, c’est quelque chose dont on voulait. Ainsi, le mouvement va augmenter et se renforcer. Nous sommes très attentifs en ce qui concerne la place Syntagma. Peut-être un membre de l’Akne, face à ces événements nouveaux, a pu avoir peur. Mais le parti n’en a pas peur. Le problème que nous avons vu est qu’il faut que les partis et les syndicats soient hors de la manifestation. Nous comprenons qu’ils ne veuillent pas qu’il y ait des slogans et des panneaux des partis. Si un cadre du parti, connu, vient, on lui demande de s’en aller. Mais on ne peut pas diviser le mouvement entre ceux qui sont dans le parti et ceux en dehors. Ce que nous avons fait, ce que des membres du parti et de l’Akne ont fait, ils sont allés donner des tracts, mais pas des tracts du parti. Nous avons eu des retours positifs. Je ne peux pas aller sur la place et dire que je suis hors du parti, ce serait une hypocrisie. C’est autre chose de ne pas avoir sur moi de panneau du parti. Nous sommes allés deux fois à Syntagma de manière organisée, en masse, le 15 juin et le 11 juin, afin de rompre avec cette situation car on nous disait que nous n’avions pas le droit d’y aller. Mais à Syntagma, il y a aussi le parlement, la Vouli. Alors où aller manifester ? La place est divisée en deux. Près du parlement, en haut, il y a ceux qui professent des insultes et portent les drapeaux grecs. C’est là pour partie qu’est Nouvelle Démocratie et une partie des étudiants, des nationalistes, des conservateurs. Leur slogan est : « ils sont des voleurs ». Ils ciblent les députés. Leurs slogans disent qu’ils veulent brûler le parlement. En bas de la place, la foule est plus spontanée, simple et progressiste. Là se retrouvent des forces de la gauche non parlementaire. Ils organisent les assemblées populaires. C’est là que nous distribuons des tracts. On dit qu’il y aura un parti des sans-parti. Nous faisons la critique pas à la place en général mais à cette conception. Si nous y allons de manière organisée, nous serons en conflit avec eux. Des membres de l’Akne, qui avaient des cartes du parti, ont presque été battus. Et pourtant, certains médias les supportent. Notre critique essentielle se situe sur le fait qu’il ne doit pas y avoir de conflit entre le spontané et l’organisé.

    Dans une déclaration, vous avez expliqué que vous étiez contre la sortie de l’Euro. Sur la place Syntagma, on entend souvent dire qu’il faut sortir de l’euro. Continuez-vous à penser qu’il ne faut pas sortir de cette zone ou au contraire, qu’il faut en sortir, répondant ainsi aux Indignés ?

    Aleka Papariga. J’ai eu une question par un journaliste sur la nécessité de retourner à la Drachme. Notre position est le désengagement de l’UE. Sortir de l’euro et retourner à la Drachme est une demande de certains entrepreneurs qui ont des capitaux à l’étranger, par exemple des armateurs. Ils apporteront leurs capitaux en Grèce afin d’acheter des ports, aéroports… à bas prix. Ce n’est pas une réponse pour la situation du peuple. Nous avons une proposition complète pour le désengagement de l’UE. Et puis, nous devons créer un nouveau départ. Il faudra de nouvelles mesures avant de rentrer dans la zone euro. C’est une réponse claire mais certains médias n’ont pas donné la réponse entière. En plus, on a présenté que je posais cette question seule, sans celle du journaliste.

    Aujourd’hui, il y a une crise de la dette en Grèce, crise de la dette qui pourrait arriver en France, bref, il y a une crise du système. L’Euro est-elle, dans les circonstances actuelles, une monnaie qu’il faut conserver ?

    Aleka Papariga. Notre proposition n’est pas isolée. Nous posons la question de lutter contre ce memorandum, contre ce nouveau programme à moyen-terme, de réagir contre les mesures mais par un front social et populaire qui revendique le pouvoir, un pouvoir qui reversera les monopoles, désengager la Grèce de l’UE, tout d’abord par la socialisation des grands moyens de production.

    Mais il n’y a plus de base productive en Grèce…

    Aleka Papariga. C’est le développement typique, d’anarchie et injuste. Le textile, par exemple, a été battu par les produits chinois. Nous avons une production agricole qui peut soutenir de nombreux domaines industriels. Nous avons des terres riches qui pourront soutenir des produits industriels contemporains. Dans certains domaines, nous sommes dans le cadre de l’UE, le premier pays à disposer des telles terres riches. Après les années 70 et 80, nous avons modernisé les structures industrielles et les entreprises dépassées ont été fermées ; mais certains domaines industriels sont en progrès : chimiques, pharmaceutiques, alimentaires. Ils connaissent même des exportations. Nos industries pétrolières, dont la raffinerie, sont modernes. C’est pourquoi nous disons que le développement capitaliste développe certains domaines mais en détruit d’autres. Dans les conditions de crise, le problème du pouvoir ne se pose pas à cause du rapport des forces mais parce que deux voies de développement différentes répondent à la situation, par exemple au chômage, aux dettes, au déficit…

    A lire :

    --> Grèce: Papandréou vacille après la manifestation

    --> Grève générale, tout un pays sur des charbons ardents

    Entretien réalisé par Fabien Perrier

     

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  • Après la grève générale du 15 juin, le PC Grec (KKE) appelle à aller au-delà de l’indignation et à organiser la lutte contre l’offensive anti-populaire du gouvernement et de l’UE

    Communiqué du Parti communiste grec (KKE) - ’Pas de consentement à la ruine du peuple!"

    Parti Communiste Français

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pc...

    L’évolution politique en Grèce est rapide. La ligne ferme du KKE et du mouvement syndical sur des positions de classe, que ce ne sont pas les travailleurs qui sont responsables de la crise mais le capital, et que la lutte ainsi que la grève de asse de centaines de milliers de travailleurs, le rejet massif des travailleurs d’accepter au nom du « patriotisme » le fardeau de la crise, a conduit la bourgeoisie et ses partis à élaborer diverses manœuvres. Mercredi, alors que se déroulaient les manifestations et grèves de masse dans lesquelles le PAME a joué un rôle de premier plan, il y eut une tentative du Premier ministre de former un gouvernement commun entre le parti social-démocrate PASOK et le parti conservateur ND. Cette tentative a été mise en échec, ce qui a emmené le Premier ministre à annoncer un remaniement ministériel. Le KKE a dénoncé les plans qui visent à obtenir le consentement du peuple aux mesures anti-populaires et a exigé le renforcement de la lutte populaire et la tenue d’élections anticipées. Le KKE organisait des manifestations dans toutes les villes de la Grèce dans l’après-midi du 16 juin.

    Une chronique des événements : grève massive du PAME – une réponse à l’offensive brutale contre le monde du travail

    Le grève générale du 15 juin, qui a été organisée par le PAME, qui a joué un rôle-clé sur les lieux de travail et dans les manifestations et les grèves où les forces de classe avaient une nette supériorité, contre la nouvelle offensive contre le monde du travail d’un gouvernement qui soutient les intérêts du grand capital avec l’appui de l’UE et du FMI, a été un succès.

    Les mesures qui sont détaillées dans le « programme à moyen terme » comprennent de nouvelles réductions salariales et des licenciements, l’augmentation du temps de travail, l’extension du travail flexible, une hausse de la TVA de 13 à 23%, de nouveaux fardeaux pour les indépendants, des coupes dans les retraites, des coupes brutales dans les allocations sociales, des privatisations etc. Ces mesures vont détruire nos droits et répandre la misère et la pauvreté.

    La réponse a été apportée par la classe ouvrière même et les couches populaires avec la grève du 15 juin.

    Les grosses usines, de nombreuses entreprises, les organismes d’Etat, les transports publics, les ports ont été paralysés pendant 24 heures. Les forces sur des positions de classe ont lutté dès l’aube pour défendre la grève contre l’intimidation et les pressions exercées par les patrons. Avec les piquets de grève qu’ils ont monté sur de nombreux lieux de travail, elles ont joué un rôle crucial dans le succès de la grève.

    A Athènes, le PAME (Front militant unitaire des travailleurs) a organisé une manifestation massive dans le centre-ville qui fut impressionnante tant en termes de participation et de militantisme et bien plus importante que les rassemblements des directions de collaboration de classe des Confédérations syndicales du privé et du public (GSEE et ADEDY) aussi bien que ceux des « citoyens indignés ». De la même façon, des manifestations de masse ont été organisées par le PAME dans 67 villes aux quatre coins du pays. Symptomatique le fait que lorsque la tête de la manifestation Athénienne a mis les pieds sur la place Syntagma, les derniers manifestants étaient encore au point de départ. La manifestation s’est déroulée d’une façon organisée et sécurisée empêchant ainsi les agissements des provocateurs de toute sorte et des appareils de la bourgeoisie.

    Alekos Arvanitidis, membre du secrétariat exécutif du PAME, principal intervenant lors de la manifestation place Syntagma, a mentionné entre autres choses :

    « Ils rencontrent déjà des difficultés à cause de la lutte populaire et de l’indignation. Désormais, nous avons besoin d’une lutte plus coordonnée et plus précise. Cela ne suffit pas de vouloir en finir avec le mémorandum ; nous devons en finir avec les politiques qui engendrent le mémorandum. Le PASOK et la ND doivent recevoir un coup puissant. L’heure de la lutte est venue ; nous devons mettre en avant l’exigence de la sortie de l’Union européenne.

    Nous ne consentons pas, nous n’assumons aucune responsabilité dans les plans de la ploutocratie. Nous luttons afin de préserver la vie des familles populaires et ouvrières, afin de sauver le peuple de la pauvreté. Plus d’intimidations et de manipulations. La ploutocratie et le capitalisme doivent être mis en faillite.

    Nous devons lutter jusqu’à la rupture avec cette politique ; pour une politique qui satisfasse les besoins actuels du peuple ; pour des changements et des ruptures qui mènent le peuple au pouvoir. Nous avons besoin d’un mouvement sur des positions de classe qui soit organisé et déterminé à lutter jusqu’à la fin. Aucun rouage ne peut tourner sans les travailleurs. Nous pourrons le faire dès que le peuple aura saisi son pouvoir, dès que le peuple aura décidé de faire usage de son pouvoir et d’en user correctement !

    Nous ne reconnaissons aucune dette. Toute la dette est illégale et elle appartient à la ploutocratie. Nous n’avons pas à accepter que nous ayons à payer un seul centime, un seul euro. La ploutocratie doit payer. Désormais, nous devons lutter pour la sortie de l’UE. Nous devons quitter cette alliance des monopoles prédatrice. Le peuple ne doit pas attendre autre chose de l’UE. L’heure est venue pour le peuple de prendre sa vie entre ses mains.

    Sur cette estrade, nous aimerions exposer notre approche critique concernant l’expression d’une indignation chez certaines personnes, le mouvement auto-proclamé des « citoyens indignés ».

    Cela ne suffit pas de dire « Je lutte pour la démocratie », si vous n’exigez pas simultanément la démocratie sur le lieu de travail, la démocratie pour qui, quelle classe cette démocratie sert, et surtout si vous ne luttez pas contre la dictature des monopoles.

    Les mots d’ordre « Pas de partis-pas de syndicats » qui sont mis en avant par certains groupes, par les « mouvements sur les places » ont un contenu réactionnaire ; ils créent la confusion ; ils constituent un pas en arrière pour le mouvement.

    La mise sur un pied d’égalité du PAME avec la GSEE et l’ADEDY est un acte qui ignore l’histoire de la lutte de classe et ne sert que les exploiteurs.

    Donc, de quelle sorte de mouvement avons-nous besoin ? Un mouvement pacifique, un mouvement de protestation calme, un mouvement qui se contente simplement de gestes de la main dédaigneux ? Ou un mouvement de rupture, de lutte et révolutionnaire ? Un mouvement « indépendant-autonome » ou un mouvement sur des positions de classe qui sera indépendant de toute influence politique et idéologique de la bourgeoisie ? Un mouvement avec les monopoles ou contre les monopoles.

    Un vague mouvement qui luttera pour la gestion du système et échouera à cause des manœuvres du système politique et social existant ou un mouvement qui donnera aux luttes quotidiennes la perspective d’une autre société qui servira les besoins du peuple ?

    C’est le mouvement dont nous avons besoin aujourd’hui, un mouvement qui sera une épine dans les flancs de la ploutocratie »

    , a conclu le dirigeant du PAME.

    Une importante délégation du Comité Central menée par la secrétaire-général du Comité central du KKE Aleka Papariga a participé à la manifestation massive du PAME. La secrétaire-générale a rendu les déclarations suivantes aux médias : « le slogan approprié aujourd’hui est : rupture, renversement, sortie de l’UE. Il n’existe pas d’autre réponse raisonnable pour le peuple. »

    La manifestation de masse du PAME a quitté la place Syntagma de façon organisée dès que les échauffourées entre les agents provocateurs et les forces de police ont débuté.

    La préparation et les conditions de la mobilisation de grève

    Les forces sur des positions de classe, qui ont défendu la grève aux portes des usines et des lieux de travail, ont sécurisé leur manifestation de façon décisive et avec un sens de la responsabilité démontrant la supériorité du PAME pour ce qui est la direction et l’organisation de la lutte des travailleurs.

    Les forces sur des positions de classe ont dénoncé la ligne politique anti-populaire et préparé la grève avec les manifestations dans les rues d’Athènes, et dans dizaines de villes du pays, dès le samedi 11 juin.

    Par ailleurs, le groupe parlementaire du KKE a dénoncé cette horreur, le « programme à moyen terme » anti-populaire que le gouvernement PASOK a présenté au parlement, car il sert les intérêts de la ploutocratie et casse les droits des travailleurs et du peuple.

    Le groupe parlementaire du KKE a rendu une déclaration pour informer le peuple qu’il ne participerait à aucune procédure au Parlement concernant le « programme à moyen-terme », ni dans la commission correspondante ni en plénum. Il a déclaré qu’il prenait part, aux côtés des communistes, aux grèves et aux luttes ouvrières et populaires en général.Il a appelé les travailleurs, les couches populaires, les jeunes à participer à la grève du 15 juin ainsi qu’à toutes les grèves, à renforcer la manifestation du PAME et à consacrer toutes leurs forces à lutter contre la politique anti-populaire du PASOK, de la ND, de l’UE, à lutter contre le « programme de moyen-terme », contre toute sorte de mémorandum, contre toutes les mesures dirigées contre le monde du travail et contre le peuple.

    Comme cela est indiqué dans sa déclaration : « Nous devons désormais renforcer la lutte populaire avec toutes nos forces afin que la ploutocratie paye pour la crise capitaliste, pour la dette et le déficit. Le peuple n’a qu’une seule responsabilité : rompre avec les politiques anti-populaires par l’organisation, l’unité d’action, l’alliance populaire. Pouvoir et économie populaires, sortie de l’Union européenne et des autres organisations impérialistes. »

    Manifestations du KKE dans tout le pays

    Le KKE dans une déclaration sur les événements politiques appelle le peuple à participer aux manifestations dans tout le pays ce 16 juin. Aleka Papariga, secrétaire-générale du Comité centrale du KKE, fait un discours à Athènes.

    La déclaration soutient que :

    « Il est temps désormais pour le peuple d’intervenir. Par leur lutte, leur organisation, et par les élections.

    Il est temps désormais d’affirmer leur opposition aux scénarios de formation d’un gouvernement de collaboration défendu par l’UE et la ploutocratie. Leur objectif est d’enchaîner le peuple par tous les moyens et de les mener asservis au bord de la ruine afin de sauvegarder leurs intérêts et le pouvoir des monopoles. Nous ne devons semer aucune illusion. L’intimidation doit être mise en échec.

    Il est temps désormais pour le peuple de croire le KKE qui leur a dit évidemment la vérité. Bien que certains puissent ne pas être totalement d’accord avec nous, il est impératif qu’ils avancent avec nous pour affronter des scénarios réactionnaire, les nouvelles invasions barbares.

    Le peuple ne doit avoir aucune confiance, aucune peur, envers ce que le PASOK, la ND et les autres partis qui servent la ploutocratie disent. Ils changent de masques afin de piéger le peuple, tandis qu’ils restent sur la même voie. Ils deviennent plus agressif aux dépens du peuple. La crise au sein de la zone Euro s’approfondit. La brutalité capitaliste ne peut pas être affrontée avec des illusions et des concessions. Il est temps désormais pour le peuple de prendre ses responsabilités. Il est de temps de faire un bond en avant décisif ; de s’émanciper politiquement et idéologiquement des partis qui servent le système et l’UE.

    On ne peut arriver à une solution que si le peuple est organisé et déterminé, avec le KKE.

    Le peuple peut faire face à la nouvelle offensive brutale s’il est organisé, se battant pour de réels changements radicaux, pour le renversement du pouvoir et de la domination des monopoles et pour la sortie de l’UE.

    PAS DE SACRIFICE POUR LA CRISE, LA DETTE, LES PROFITS DE LA PLOUTOCRATIE. »

     

    Vidéo des manifestations du 15 juin : http://www.youtube.com/user/knetube...

    De :

    Solidarité-Internationale-PCF


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  • Georges Papandréou a proposé mercredi de former un gouvernement d’union nationale, à condition que ce dernier soutienne le plan de sauvetage financier de la Grèce élaboré par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, rapporte la chaîne de télévision Net TV.

    Le Premier ministre socialiste aurait également offert de démissionner pour faciliter la constitution d’un tel gouvernement d’union.

    http://lci.tf1.fr/filnews/monde/papandreou-propose-de-former-un-gouvernement-d-union-6538263.html

     

    Grèce: Papandréou vacille après la manifestation monstre 

    Athènes, envoyé spécial. George Panadreou vient d’annoncer ce mercredi soir un remaniement ministériel. C’est ainsi qu’il dit avoir répondu aux manifestants. Pourtant, toute la journée, la plus grande confusion a régné sur les intentions réelles du gouvernement et différentes rumeurs ont circulé.

    En effet, en pleine crise économique et sociale, alors que des dizaines de milliers de Grecs ont manifesté aujourd’hui pour dénoncer les mesures d’austérité, alors que les Indignés occupent depuis le 25 mai les places des villes, le Premier ministre Georges Papandréou a obtenu un rendez-vous avec le Président de la république hellénique. Il lui aurait proposé la formation d’un gouvernement d’union nationale. Selon différentes sources, le Président aurait accepté. Mais finalement, aucun accord n’aurait été trouvé avec Nouvelle Démocratie, le plus gros parti d’opposition, de Droite dirigé par Antonis Samaras.

    Au cours d’une allocution télévisée, George Papandreou a donc annoncé qu’il allait procéder à un remaniement ministériel en profondeur d’ici 48 heures et qu’il soumettrait ensuite ce gouvernement au vote de confiance des députés. La crise politique qui sévit en Grèce prend donc un tour nouveau. Alors que les élections législatives de 2009 ont apporté la majorité au Pasok, le gouvernement est de plus en plus contesté. Jusque dans ses propres rangs.

    Le Parti socialiste (Pasok) détient 155 élus sur 300 au Parlement. Hier, un député a démissionné. D’autres critiquent désormais ouvertement les politiques gouvernementales. Et les dizaines de milliers de manifestants exigent le retrait du memorandum signé par le gouvernement avec la troïka (BCE, Commission, FMI). A Athènes, les Indignés continuent d’occuper la place Syntagma. Il n’est pas sûr que ce tour de passe-passe politique les incite à lever le camp…

    Fabien Perrier

     

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  • Des dizaines de milliers de Grecs dans les rues, Papandreou reste déterminé :

     
     Parti Communiste Français
     

    Des dizaines de milliers de Grecs sont descendus dans les rues mercredi pour protester contre un nouveau plan de rigueur destiné à décrocher une rallonge au prêt accordé en 2010 à la Grèce, mais le Premier ministre a réaffirmé sa détermination à poursuivre la cure d'austérité.

     

    Brandissant trompettes, casseroles et sifflets, la foule s'est massée dès le matin devant le parlement, sur la place centrale de Syntagma à Athènes, entourée d'un impressionnant dispositif policier, en marge d'une grève générale à l'appel des syndicats qui a ralenti le fonctionnement des administrations, transports et commerces.

     

    La police décomptait à la mi-journée plus de 20.000 personnes, les médias et observateurs avançaient au moins le double, même si la foule en début d'après-midi restait inférieure à celles des grandes manifestations syndicales du printemps dernier.

     

    Le traditionnel cortège syndical a été éclipsé par l'afflux de citoyens de tout bord, répondant à l'appel des "Indignés" grecs, mouvement de protestation populaire lancé le 25 mai en plein coeur d'Athènes sur le modèle espagnol.

     
     Parti Communiste Français
     

    En dépit de l'appel des animateurs de ce rassemblement à en maintenir le caractère pacifique, des escarmouches ont opposé sur la place des petits groupes à la police, qui a riposté avec des gaz lacrymogènes, avant que la foule ne se reforme à nouveau.

     

    Sur la place, des manifestants issus des Indignés sont intervenus pour empêcher des jeunes cagoulés de lancer pierres et divers projectiles vers la police.

     
    Parti Communiste Français
     

    Près du siège du gouvernement et du palais présidentiel, un groupe de manifestants est parvenu à rompre le cordon policier protégeant les bâtiments, mais la police les a repoussés avec des gaz lacrymogènes.

     

    Vers 12H00 GMT, le ministère de la Santé décomptait trois personnes blessées, tandis que les services d'ambulance en annonçaient sept.

     

    Les protestataires avaient toutefois échoué en début d'après-midi à former la chaîne humaine avec laquelle ils voulaient encercler symboliquement le parlement, la police ayant maintenu ouverts les accès au bâtiment, où le plan budgétaire doit commencer à être débattu en vue d'un vote fin juin.

     

    Le gouvernement socialiste va "assumer ses responsabilités, continuer d'avancer et prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de la crise," a affirmé de son côté le Premier ministre Georges Papandreou en milieu de journée, lors d'une rencontre avec le chef de l'Etat.

     

    Il a souligné poursuivre la recherche d'un consensus avec l'opposition, réclamé par les bailleurs de fonds du pays, qui peinent de leur côté à s'entendre sur la façon de sauver la Grèce, menacée de défaut de paiement selon les agences de notation financière.

     
      Parti Communiste Français
     

    Les créanciers, zone euro et Fonds monétaire international, se déchirent sur l'effort à demander aux banques privées, certains craignant qu'une participation de leur part ne soit assimilée à un défaut de paiement, qui pourrait entraîner l'effondrement de l'ensemble de la zone euro.

     

    Après une première vague d'austérité en 2010 et sous la pression croisée des marchés, qui lui interdisent l'accès au refinancement, et de ses créanciers, le gouvernement a du se résoudre à un nouveau tour de vis, avec des économies nouvelles de 28,4 milliards d'euros d'ici à 2015 et des privatisations massives.

     

    Selon le gouvernement, le vote de ce programme conditionne le versement de la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d'euros accordé en 2010 par l'UE et le FMI, dont 53 milliards au total ont été versés à ce jour.

     
     Parti Communiste Français
     

    Dans la rue, les manifestants tournaient surtout leur colère contre la classe politique, scandant régulièrement "voleurs" à l'adresse du parlement et des voitures officielles aperçues.

     

    Se heurtant jusque là au refus de l'opposition de droite de l'épauler, M. Papandreou doit aussi faire face à une fronde jusque dans les rangs de sa majorité.

     

    La défection mardi du député Georges Lianis, dénonçant "l'échec" de la politique suivie, réduit à 155 sièges sur 300 sa majorité au parlement. Un autre député socialiste a récemment indiqué qu'il voterait contre le plan.

     

    A Bruxelles, la Commission européenne s'est déclarée attentive à l'aspect social des mesures d'austérité imposées à la Grèce.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=09b366b49ff6c280284908145235e5bd

     

    Grèce: Standard and Poor's abaisse de trois crans la note de quatre banques grecques

    au fil de la journée

    Une manifestation monstre est en cours dans la capitale. C'est une nouvelle journée de grève générale dans le pays dont l'avenir est suspendu aux décisions de ses créanciers.

    Affrontements devant le Parlement, le 15 juin.

                  Affrontements devant le Parlement, le 15 juin.       (REUTERS) 

    Les Indignés devant le Parlement:

    (Des manifestants contre la barrière qui protège le Parlement, le 15 juin, Reuters)

    Des dizaines de milliers de personnes sont actuellement dans les rues d'Athènes en milieu de journée. Alors qu'un bloc de manifestants est parvenu à rompre le cordon policier qui protégeait les palais présidentiels, la police a eu recours aux gaz irritants pour disperser le groupe à une vingtaine de mètres seulement du palais présidentie (vous pouvez suivre ici un direct télévisié, en grec, des événements).

    Sept personnes dont un membre des forces de l'ordre ont été blessées selon une source des policières

    (capture d'écran à 14h30, heure de Paris)

    Pour la troisième fois depuis le début de l’année, les syndicats ont appelé à une grève générale. Le mouvement de protestation populaire des «Indignés» démarré le 25 mai ne cesse de se renforcer.

    Tôt ce mercredi matin, des milliers d'Indignés et des groupes de gauche, mais aussi de ma droite nationaliste ont afflué sur la place centrale de Syntagma devant le Parlement à Athènes. Elle est submergée par des drapeaux grecs ou espagnols ainsi que par des banderoles. Plusieurs indiquent «No pasaran», «Résistez».

    Les manifestants devant la police, le 15 juin. (Reuters)

    La police a installé dans la nuit une barre de fer en travers de la rue, devant l'entrée du Parlement. Des dizaines de fourgons policiers sont stationnés afin de permettre l'accès aux députés et de freiner la foule.

    Plusieurs artères autour du Parlement ont été fermées à la circulation et aux piétons.

    «La Grèce est en danger, c'est la plus importante mobilisation dans le pays» depuis les années 70 contre la junte militaire, estime Maria Chira, une brune trentenaire, enroulée dans un drapeau grec, qui a rejoint le mouvement des Indignés depuis fin mai. Elle dit n'avoir jamais appartenu à aucun parti ni syndicat auparavant.

    Depuis le début de la crise économique, plusieurs manifestations se sont déjà terminées dans la violence.

    La Grèce entre deux feux:

    L'agence de notation Standard and Poor's a annoncé ce mercredi avoir abaissé de trois crans la note de quatre banques grecques à «CCC», et averti de la possibilité d'une crise de liquidités à court terme affectant tout le système bancaire de ce pays.

    Ces quatre banques, la Banque nationale de Grèce, l'Eurobank EFG, Alpha et Piraeus, sont «exposées à des risques renforcés en raison de la détérioration de la solvabilité de la Grèce», relève l'agence.

    Le pays est plongé dans la récession pour la troisième année consécutive. L’agence de notation Moody's a abaissé, début juin, sa note de trois crans et indiqué qu'elle envisageait de l'abaisser de nouveau. Selon elle, il y a une «augmentation du risque que la Grèce ne puisse stabiliser son endettement sans une restructuration de sa dette».

    Problème, d’un côté, les marchés lui interdisent l’accès au refinancement. De l’autre, ses créanciers, l’UE et le FMI, lui demandent des efforts d'austérité en échange de leur secours financier.

    Les Européens eux cherchent ainsi à boucler un nouveau plan d'aide financière pour la Grèce au bord de la faillite, mais ils ne parviennent pas pour le moment à s'entendre sur les modalités. La question d'une participation du secteur privé au sauvetage d'Athènes notamment divise les esprits.

    Jürgen Starck (Reuters)

    Le chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, a répété le refus de la Banque centrale européenne de toute solution qui serait contraignante pour les créanciers privés. «Nous ne sommes pas opposés à une implication du secteur privé, mais elle doit être totalement volontaire».

    Mais, d’un autre côté, il «comprend très bien l'argument», avancé principalement par l'Allemagne, d'une répartition nécessaire de l'aide entre secteur privé et secteur public. Mardi, plus de six heures de réunion n'ont pas permis aux ministres de parvenir à un accord.

    Pour le moment, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou a décidé de poursuivre la rigueur. Il a présenté au Parlement un projet de budget à moyen terme qui devrait entraîner des économies nouvelles de 28,4 milliards d'euros d'ici 2015 et prévoit des privatisations massives.

    A lire: la dette greque ou le «scénario de l'horreur»;

    Qui tient le pouvoir politique?

    Le premier ministre Papandreou, le 10 juin. (Reuters)

    Mercredi, commence l'examen du projet de loi budgétaire comprenant un nouveau volet d'austérité d'ici à 2015. Pour l’instant, c'est toujours le parti socialiste qui tient le pouvoir, mais il est de plus en plus dans l’embarras. Mardi soir, le député de la majorité Georges Lianis a démissionné de son groupe parlementaire, en déclarant que le gouvernement «avait échoué». Sur 300 sièges, les socialistes n’en ont plus que 155 alors que le plan budgétaire doit être voté fin juin.

    Le gouvernement grec va «assumer ses responsabilités», «continuer d'avancer» tout en poursuivant la recherche d'un consensus avec l'opposition sur l'austérité, a déclaré ce mercredi le Premier ministre grec

    «Le Pasok a atteint ses limites», a titré du coup le journal libéral Kathimérini. Pour le quotidien de gauche Elefthérotypia «le gouvernement tient à un fil».

    Selon le gouvernement, le vote par le Parlement du plan budgétaire est la condition pour le versement de la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d'euros accordé en 2010 par l'UE et le FMI, dont 53 milliards au total ont été versés à ce jour au pays.

    Quelles conséquences pour les banques européennes?

    Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus des conséquences que pourrait avoir la crise grecque sur le secteur financier européen. L'agence d'évaluation financière Moody's envisage d'abaisser la note des banques françaises BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole du fait de leur exposition à la Grèce. La belge Dexia serait également menacée.

    Le Crédit Agricole est concerné via sa filiale Emporiki et est donc principalement touché par des créances privées. Pour BNP Paribas et Société Générale, en revanche, c'est avant tout le portefeuille de titres d'Etat qui est concerné. Il atteignait, fin mars, 2,5 milliards d'euros pour Société Générale et 5,0 milliards pour BNP Paribas.

    Le ministre français des Affaires européennes Laurent Wauquiez a minimisé ce mercredi les risques liés à la menace de Moody's d'abaisser la note de trois banques françaises, soulignant que le secteur bancaire français était «moins exposé» que l'allemand.

    Selon des chiffres publiés le 6 juin par la Banque des règlements internationaux (BRI), les banques allemandes détenaient fin 2010 un total de 22,6 milliards de dollars (15,3 milliards d'euros) de dette publique grecque, contre 15 milliards de dollars (10,5 milliards d'euros) pour les banques françaises.

    Des dangers pour l’euro?

    L'euro perdait du terrain face au dollar ce mercredi, mais selon l'économiste en chef de la BCE, Jürgen Stark, le destin de la monnaie commune européenne «ne dépend pas» de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande.

    «La Grèce contribue pour 2,5% à la création de valeur» de toute la zone euro, «si vous ajoutez le Portugal et l'Irlande on arrive à 6%», a-t-il expliqué.

    Selon Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi, il «devient de plus en plus évident que les dirigeants européens ne parviennent toujours pas à trouver un accord sur un nouveau plan de sauvetage de la Grèce», donc la pression contre l'euro devrait s'accentuer dans les jours à venir.

    http://www.liberation.fr/monde/01012343425-grece-les-indignes-devant-le-parlement


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  • Parti Communiste Français

     

    Mes fidèles amis, vous à qui je dois tout, je suis avec vous en pensée à l’aube de ce jour où vous avez décidé de reprendre votre nation en mains. Bientôt je redeviendrai citoyenne athénienne, à la fin de ce mois de juin 2011, trente-sept ans presque jour pour jour après la première fois où je foulai le sol de la liberté hellénique, trois semaines avant la chute des colonels qui la gardaient en otage depuis sept longues années. J’ai tourné avec vous la page de la dictature, je tournerai avec vous la page de la partitocratie et ensemble nous ressusciterons la démocratie, à jamais. Tel mon compatriote breton Chateaubriant venu à votre secours pour vous soutenir et vous aider à vous défaire du joug multiséculaire des Ottomans, je suis à vos côtés pour vous aider à vous débarrasser du joug de la partitocratie dynastique. Chateaubriant décrivait ainsi Athènes au soleil levant : « Il faut maintenant se figurer tout cet espace tantôt nu et couvert d’une bruyère jaune, tantôt coupé par des bouquets d’oliviers, par des carrés d’orge, par des sillons de vignes ; il faut se représenter des fûts de colonnes et des bouts de ruines anciennes et modernes  sortant du milieu des cultures ; des murs blanchis et des clôtures de jardins traversant les champs : il faut répandre dans la campagne des Albanaises qui tirent de l’eau ou qui lavent à des puits les robes des Turcs ; des paysans qui vont et viennent, conduisant des ânes ou portant ou portant sur leur dos des provisions à la ville ; il faut supposer toutes ces montagnes dont les noms sont si beaux, toutes ces ruines si célèbres, toutes ces îles, toutes ces mers non moins fameuses éclairées d’une lumière éclatante. J’ai vu du haut de l’Acropolis, le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette ; les corneilles, qui nichent autour de la citadelle mais qui ne franchissent jamais son sommet, planaient au-dessous de nous ; leurs ailes noires et lustrées étaient glacées de rose par les premiers reflets du jour ; des colonnes de fumée bleue et légère montaient dans l’ombre le long des flancs de l’Hymette et annonçaient les parcs ou les chalets des abeilles ; Athènes, l’Acropolis et les débris du Parthénon se coloraient de la plus belle teinte de la fleur du pêcher ; les sculptures de Phidias, frappées horizontalement d’un rayon d’or, s’animaient et semblaient se mouvoir sur le marbre par la mobilité des ombres du relief ; au loin, la mer et le Pirée étaient tout blancs de lumière ; et la citadelle de Corinthe, renvoyant l’éclat du jour nouveau, brillait sur l’horizon du couchant comme un rocher de pourpre et de feu.Du lieu où nous étions placés, nous aurions pu voir, dans les beaux jours d’Athènes, les flottes sortir du Pirée pour combattre l’ennemi ou pour se rendre aux fêtes de Délos ; nous aurions pu entendre éclater au théâtre de Bacchus les douleurs d’Oedipe, de Philoctète et d’Hécube ; nous aurions pu ouïr les applaudissements des citoyens aux discours de Démosthène. Mais hélas ! aucun son ne frappait notre oreille. A peine quelques cris échappés à une populace esclave sortaient par intervalles de ces murs qui retentirent si longtemps de la voix d’un peuple libre. Je me disais, pour me consoler, ce qu’il faut se dire sans cesse : Tout passe, tout finit dans ce monde. Où sont allés les génies divins qui élevèrent le temple sur les débris duquel j’étais assis ? ce soleil qui peut-être éclairait les derniers soupirs de la pauvre fille de Mégare, avait vu mourir la brillante Aspasie. Ce tableau de l’Attique, ce spectacle que je contemplais, avait été contemplé par des yeux fermés depuis deux mille ans. Je passerai à mon tour : d’autres hommes aussi fugitifs que moi viendront faire les mêmes réflexions sur les mêmes ruines».

    Athènes au soleil levant, le 15 juin 2011, recueille les derniers soupirs des partitocrates corrompus qui ont voulu vous ravir la lumière de la nature comme celle de l’esprit hellénique. Et lorsque vous l’aurez récupérée cette lumière, faites en sorte qu’elle inonde à nouveau tous les Européens, qu’elle unisse les peuples esclaves de la modernité sous la bannière éclairée de la démocratie hellénique.

    http://simone-le-baron.blogspot.com/2011/06/15-juin-2011-le-jour-le-plus-lon-se.html

     

    Grèce : les «Indignés» affluent devant le Parlement

    Parti Communiste Français

    Publié le 15.06.2011, 08h30 | Mise à jour : 09h47

    Pour ce mercredi 15 juin, jour de grève générale en Grèce, les «Indignés» ont prévu d'encercler le Parlement, sur la place Syntagma. (AFP/LOUISA GOULIAMAKI.)

     Les administrations et les transports maritimes et urbains étaient sérieusement perturbés mercredi en Grèce, jour de grève générale à l'appel des principales centrales du pays, tandis que des manifestations massives se préparaient à Athènes et dans d'autres villes.

    Des centaines de manifestants appartenant au mouvement de protestation populaire des «Indignés», affluaient mercredi matin sur la place centrale de Syntagma devant le Parlement, submergée par des drapeaux grecs ou espagnols ainsi que des banderoles, dont plusieurs indiquaient «No pasaran», «Résistez».
     
    SUR LE MÊME SUJET Campant sur la place Syntagma depuis trois semaines,les «Indignés» grecs ont prévu de former une chaîne humaine et d'encercler le Parlement, où doit commencer mercredi l'examen du projet de loi budgétaire comprenant un nouveau volet d'austérité d'ici 2015, dicté par les créanciers du pays, Union européenne (UE) et Fonds monétaire international (FMI).
    Le centre-ville bouclé

    Mercredi matin, la police a dressé une barre de fer en travers de la rue, devant l'entrée du Parlement, des dizaines de fourgons policiers sont stationnés devant l'entrée du bâtiment afin de permettre l'accès aux députés et d'empêcher la foule de s'en approcher.

    Plusieurs artères autour du Parlement étaient fermées à la circulation et aux piétons, et le centre-ville était également bouclé. Les rassemblements à l'appel des syndicats devraient commencer en fin matinée.

    La tension sociale ne cesse de monter en Grèce ces derniers jours, des manifestants s'en sont récemment pris à des députés et des membres du gouvernement socialiste dénonçant «la nouvelle rigueur», qui devrait être imposée au pays selon le projet d'économies à moyen terme 2012-2015 destiné à tenter d'obtenirune nouvelle aide financière de l'Europe et du FMI pour éviter la faillite du pays.

    LeParisien.fr


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  • Les manifestants qui occupent la place Syntagma à Athènes depuis 20 jours ont prévenu. Ils comptent aujourd’hui boucler les accès au parlement grec pour empêcher les députés de discuter le nouveau plan d’austérité. Ils répondent à un appel à la grève nationale, qui intervient -hasard de calendrier- deux jours après la dégradation de la note souveraine du pays, qui fait de la Grèce l’Etat le plus mal classé au monde.


    France Info - Les manifestants hier sur la place Syntagma ©  	 REUTERS/Pascal Rossignol

    Les manifestants hier sur la place Syntagma © REUTERS/Pascal Rossignol

    La date n’a pas été choisie au hasard. C’est ce mercredi que le gouvernement socialiste de Georges Papandréou va soumettre au parlement son nouveau plan d’austérité pour cinq ans. Un plan réclamé par les créanciers du pays (en l’occurrence l’UE et le FMI) pour débloquer une nouvelle aide et éviter la faillite de la Grèce.

    Pourtant, ces mesures sont aussi celles qui paupérisent les Grecs, et précipitent dans les rues athéniennes des dizaines de milliers de manifestants depuis trois semaines. Ces "indignés" pour la plupart non syndiqués qui font le siège de la Vouli, l’unique chambre du parlement, devraient être rejoints aujourd’hui par le principal syndicat de la fonction publique, Adedy, qui compte un demi-million d’adhérents.


    Le plan du Pasok (le parti socialiste grec) prévoit en effet de nouvelles augmentations d’impôts et la privatisation d’une trentaine d’entreprises. Et ce, après une première cure d’austérité, qui a provoqué une hausse de 16% du taux de chômage. Autant dire que la pilule a du mal à passer, même si elle est la condition sine qua non au versement de l’aide internationale.

    Les manifestants ont donc choisi d’encercler symboliquement le Parlement. Des chaînes humaines sont prévues aussi autour d’autres bâtiments publics. La police a elle annoncé le déploiement de 1.500 hommes.

    Cécile Quéguiner, avec agences


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  • http://membres.multimania.fr/stromhg2/cours/seconde/hist/antiquite/images/erech.gif  

    Le chaudron grec va-t-il entrer en ébullition ?

    Il y a des Femmes et des Hommes qui à un moment portent l'Histoire et il y a des moments de l'Histoire qui font que des Femmes et des Hommes parfois célèbres portés par les évènements portent des liens très forts avec leur peuple.

    Plus que l'intervention de Mikis Théodorakis qui pour emblématique qu'elle soit ne pourrait faire oublier son compagnonage avec les partis dit de "centre droit", c'est la puissance du mouvement populaire (qui a fait que Théodorakis retrouve sens avec ses racines) qui est l'évènement de la semaine en Grèce.

    On ne va pas s'en plaindre et même se dire que la contagion est souhaitée, dire qu'elle doit s'intensifier pour ne pas en rester au stade d'indigné-es mais surtout ne pas pour autant sous estimer ou mépriser chacune de ses manifestations.

    Ce qui se passe en grèce est exmplaire et la carte des manifestations montre la force de l'onde de colère. Mesurons : 250 000 manifestant à AZthène pour un pays d'une population totale de 11 250 000 habitants...

    D'Heraklion à Thessalonique, de Patras à Athènes le peuple des inventeurs de la démocratie reprend le chantier pour tenter de l'actualiser à partir de bases populaires nouvelles.

    http://www.econostrum.info/photo/art/default/1619333-2175979.jpg?v=1289521337Le Pirée , port d'Athènes.

          

    Grèce : Révolte populaire de masse sans précédent

     

    Yorgos Mitralias

     

    11 juin 2011

     

    C’est désormais par centaines de milliers que les Indignés grecs déclarent la guerre a leurs bourreaux  néolibéraux !

     

    Deux semaines après ses débuts, le mouvement des « Indignés » grecs fait déborder les places des villes du pays par des foules énormes criant leur colère, et fait trembler le gouvernement Papandreou et ses soutiens locaux et internationaux.

     

     

    Ce n’est plus, ni une simple protestation, ni même une mobilisation d’ampleur contre les mesures d’austérité.

     

     

    Désormais, c’est une véritable révolte populaire qui balaie la Grèce !

    Une révolte qui crie haut et fort son refus de payer « leur crise » et « leur dette » tout en vomissant le bipartisme néolibéral sinon l’ensemble d’un personnel politique aux abois.

    Combien étaient-ils à la Place de Syntagma (place de la Constitution) au centre d’Athènes, juste en face du Parlement, le dimanche 5 juin 2011 ? Difficile a dire car une des particularités de ces rassemblements populaires est que, faute de discours central ou de concert, il y a un va et vient permanent de manifestants. Mais, en tenant compte des responsables du métro d’Athènes, qui savent comment calculer le nombre de leurs passagers, il y a eu un minimum de 250.000 personnes confluant à Syntagma à cette mémorable soirée !

    En somme, plusieurs centaines des milliers si on y ajoute les foules « historiques » rassemblées aux places centrales des dizaines d’autres villes grecques.

    Grece 01

    A ce moment s’impose pourtant une interrogation : comment est-ce possible qu’un tel mouvement de masse qui, en plus est en train d’ébranler un gouvernement grec au centre de l’intérêt européen, soit passé sous un silence assourdissant par tous les medias occidentaux ? 

    Pendant, ses 12 premiers jours, pratiquement pas un mot, pas une image de ces foules sans précédent hurlant leur colère contre le FMI, la Commission Européenne, la Troïka (FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne) et aussi Mme Merkel et le gotha néolibéral international. Absolument rien. Sauf de temps en temps, quelques lignes sur « des centaines de manifestants » aux rues d’Athènes, a l’appel de la CGT grecque. Etrange prédilection pour les manifs squelettiques des bureaucrates syndicaux totalement déconsidérés au moment ou à quelques centaines de mètres plus loin d’énormes foules manifestent jusqu’à très tard après minuit depuis deux semaines…

    Grece 02

    Il s’agit bel et bien d’une censure aux dimensions inconnues jusqu’à aujourd’hui. D’une censure politique très organisée et méthodique, motivée par le souci de bloquer la contagion de ce mouvement grec, de l’empêcher de faire tache d’huile en Europe !

    Face à cette nouvelle arme de la Sainte Alliance de temps modernes, il faudra qu’on réagisse tous ensemble, tant pour dénoncer ce scandale que pour trouver les moyens de contourner cette interdiction d’informer les opinions publiques, par le développement de la communication entre les mouvements sociaux de toute l’Europe et la création et le renforcement de nos propres medias alternatifs…

    Revenant aux Indignés grecs (Aganaktismeni, en grec), il faut remarquer qu’il s’agit d’un mouvement de plus en plus populaire ou même plébéien, à l’image d’une société grecque façonnée par 25 ans de domination absolue de l’idéologie (néolibérale) cynique, patriotarde, raciste et individualiste qui a tout transformé en marchandises.

    C’est pourquoi l’image qui en émerge est souvent contradictoire, mêlant le meilleur et le pire dans les idées comme dans les actes de chacun des manifestants !

    Comme par exemple, quand la même personne manifeste de façon ostentatoire un patriotisme grec aux allures racistes tout en brandissant un drapeau tunisien (ou espagnol, égyptien, portugais, irlandais et argentin) pour manifester sa solidarité… internationaliste aux peuples en lutte de ces pays.

    Grece 03

    Doit-on conclure alors qu’on est en présence d’une foule de manifestants schizophrènes ? Absolument pas.

    Comme il n’y a ni de miracles, ni de révoltes sociales politiquement « pures », le mouvement des Indignés grecs se radicalise à vue d’œil tout en étant marqué par ces 25 ans de désastre social et moral.

    Mais, attention : toutes ses « tares » se subordonnent à sa caractéristique principale qui est son rejet radical du Mémorandum, de la Troïka, de la dette publique, du gouvernement, de l’austérité, de la corruption, de cette démocratie parlementaire fictive, de la Commission Européenne, en somme du système dans son ensemble !

    Ce n’est pas donc un hasard que les centaines des milliers d’Indignés grecs s’époumonent depuis 14 jours en répétant des mots d’ordre éloquents tels que « On ne doit rien, on ne vend rien, on ne paye  rien », « On ne vend et  on ne se vend pas », « Qu’ils  s’aillent maintenant tous, Mémorandum, Troïka, gouvernement et dette » ou  « Nous restons jusqu’à ce qu’ils s’aillent ». C’est un fait que des mots d’ordre de ce genre unissent tous les manifestants, comme d’ailleurs tout ce qui a trait au refus d’assumer et de payer la dette publique |1|. C’est d’ailleurs pourquoi la campagne de l’Initiative pour une Commission d’audit de la dette publique fait un réel tabac pratiquement dans tout le pays. Son stand en pleine Place de Syntagma est en permanence assiégé par une foule de gens voulant signer son appel |2| ou offrir leurs services comme volontaires…

    D’abord presque totalement inorganisés, les Indignés de Syntagma se sont offert progressivement une organisation dont le summum est l’Assemblée populaire qui attire chaque soir à 21 h. plusieurs centaines de participants devant quelques milliers d’auditeurs très attentifs. Les débats sont souvent d’une grande qualité (p.ex. celui sur la dette publique), dépassant de loin tout ce qu’il y a de mieux sur les grandes chaines de télévision. Et tout ca malgré le bruit (on est en plein centre d’une ville de 4 millions d’habitants), le va-et-vient des dizaines des milliers de gens et surtout, la composition hétéroclite de ces auditoires monstres au milieu d’un campement permanent qui ressemble par moments à une vraie Tour de Babel.

    Toutes ces vertus de la « Démocratie directe » expérimentée jour après jour à Syntagma, ne doivent pas nous faire oublier ses faiblesses, ses ambiguïtés ou ses tares comme p.ex. Son allergie initiale à tout ce qui a trait aux partis, aux syndicats ou à toute collectivité établie. Si c’est indiscutable que cette aversion pour les « partis » est dominante dans les foules des Indignés grecs qui ont tendance à rejeter l’ensemble du monde politique sans distinction, il faut quand même noter l’évolution spectaculaire de l’Assemblée Populaire, tant à Athènes qu’à Salonique, qui est passé du rejet des syndicats à l’invitation de faire aboutir leurs manifestations à Syntagma afin que leurs travailleurs rejoignent les Indignés…

    Evidemment, ce n’est pas un secret que, le temps passant, il y a eu une clarification du paysage politique de la Place de Syntagma, la droite et l’extrême droite populaire étant représentée parmi la foule en haut de la Place, juste devant le Parlement, et la gauche radicale et anarchisante occupant la Place elle-même et contrôlant l’Assemblée populaire et le campement permanent. Sans aucun doute, bien que cette gauche radicale donne le ton et laisse son empreinte sur toutes les activités et manifestations à Syntagma, les colorant d’un rouge profond, on ne peut pas conclure que les diverses nuances de la droite populiste, patriotarde, raciste ou même carrément néo-nazi vont cesser leurs tentatives d’influencer cet immense mouvement populaire. Elles vont persister et tout dépend, en dernière analyse, de la capacité de l’avant-garde du mouvement de l’enraciner profondément dans les quartiers, les lieux de travail et les écoles tout en le dotant d’objectifs clairs faisant le pont entre ses énormes besoins immédiats et sa rage vengeresse et anti système.

    Assez différent de son homologue espagnol par ses dimensions, sa composition sociale, sa radicalité et son hétérogénéité politique, le Syntagma grec partage avec la Place Tahrir du Caire ou la Puerta del Sol de Madrid la même haine pour l’élite politique et économique qui accapare et vide de tout contenu la Démocratie parlementaire bourgeoise aux temps du néolibéralisme le plus arrogant et inhumain.

    En même temps, il est traversé par le même désir participatif, démocratique et non violent qui marque profondément toute révolte populaire en ce début du XXIème siècle.

    Notre conclusion ne peut être que très provisoire : indépendamment de la suite des événements, qui s’annoncent déjà cataclysmiques, le mouvement actuel des Indignés grecs aura marqué un tournant dans l’histoire du pays. Désormais tout est possible et rien ne sera plus comme avant…

     

    Notes

    |1| Pour en savoir plus voir l’article d’Eric Toussaint, Grèce : Tout un symbole de dette illégitme http://www.cadtm.org/Grece-Tout-un-...

     

    |2| Des économistes, des militants, des académiques et des parlementaires du monde entier ont appuyé un appel pour auditer les dettes publiques de la Grèce. L’appel demande l’établissement d’une Commission publique pour examiner la légalité et la légitimité de ces dettes en vue d’obtenir l’annulation de la partie illégitime et la poursuite des responsables. http://www.cadtm.org/Appel-pour-une...

     

    P.-S.

    Yorgos Mitralias anime le comité grec contre la dette qui est membre du réseau international CADTM. Voir le site du comité grec : http://www.contra-xreos.gr/

        

    (repris sur le site des communistes du bassin  d'Arcachon)

        

     

    http://www.naoussa.gr/photos/ritsos-1.jpg

     

    Et voilà mon frère,

    Nous avons appris à nous parler

    Posément, posément et simplement

    Nous nous comprenons maintenant

    Plus rien d’autre ne compte

        

    Et je dis que demain nous serons

    Encore plus simples

    Nous trouverons ces paroles

    Qui valent le même poids

    Dans tous les cœurs

    Sur toutes les lèvres

        

    Désormais nous dirons simplement

    les choses telles qu'elles sont

    Désormais les autres riront et diront :

    « de tels poèmes nous pouvons t’en faire cent dans l’heure ».

    C’est aussi ce que nous voulons.

     

    Parce que nous ne chantons pas pour nous distinguer, mon frère,

        Ici bas, nous chantons pour unir le monde

    Yannos Ritsos (écrit en prison 1948)

    Par canaille le rouge


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  • La Grèce à la veille de la grève générale et du vote ? sur le second plan de sauvetage du capital : 

    Le mouvement des indignés grecs se renforce

    Par Ilias Ziogas

     Parti Communiste Français

    Le dimanche 5 juin 2011 restera comme une date significative dans l’histoire grecque. Ce jour-là, Athènes a connu sa plus grande manifestation depuis 30 ans, au douzième jour consécutif des manifestations des « indignés » qui ont commencé le 25 mai de manière spontanée au travers des réseaux sociaux. L’assemblée populaire célébrée sur la Place Syntagma (Constitution) a décidé de tenter de bloquer le vote par le parlement du second « plan de sauvetage » que le gouvernement a décidé avec la troïka de l’UE, du FMI et de la BCE.

    La Place de la Constitution, en face du parlement, était entièrement remplie de gens. En outre, les participants occupaient toutes les rues adjacentes jusqu’à près d’un kilomètre dans chaque direction. La police parle de 80.000 manifestants, les grands médias évoquent plus de 200.000 personnes et médias alternatifs de près de 300.000. Quoi qu’il en soit, toutes les estimations convergent sur le fait que la participation a été double à celle du dimanche 29 mai.

    Malgré la forte présence intimidatrice de la police anti-émeutes, l’événement a de nouveau été non violent et festif. De 18h jusqu’à l’aube, le peuple n’a pas cessé d’exprimer sa rage contre le parlement, avec des slogans, des chansons, et le geste typique d’insulte grec ; la paume ouverte.

    Les cris de « Dehors ! Dehors ! » et « Nous ne payerons jamais » vibraient dans le centre de la ville. Certains portaient des drapeaux grecs et d’autres des drapeaux espagnols ou d’autres pays de la Méditerranée. Un groupe d’immigrés égyptiens, portant une pancarte sur laquelle on lisait « La Place Tahrir salue la Place de la Constitution » a été reçu par un tonnerre d’applaudissements.

    A 21 heures s’est déroulée une assemblée populaire géante. Plus de 5000 personnes se sont assises dans le cœur de la place pour participer à ce processus de « démocratie directe » revendiqué par la mobilisation, avec des milliers d’autres assistant autour. L’émotion et la joie ont explosé quand sont apparues sur un écran géant les images en direct depuis la Puerta del Sol à Madrid.

    Aux salutations fraternelles et chaleureuses des camarades espagnols, l’assemblée a répondu avec des applaudissements et le slogan « le peuple uni ne sera jamais vaincu » chanté en espagnol. C’est avec le même enthousiasme que furent reçus les salutations d’autres mouvements en Amérique latine, particulièrement ceux des Mères de la Place de Mai en Argentine.

    A côté des aspects « quantitatifs », au fil des jours, le mouvement des indignés grec semble renforcer son organisation et radicaliser son discours. L’assemblée athénienne a décidé d’empêcher le vote parlementaire sur le second plan de sauvetage que le gouvernement a accordé avec la « troïka ».

    L’idée est de bloquer le parlement dès la veille du vote, afin que les députés ne puissent même pas entrer dans l’hémicycle. La date de ce vote est prévue pour la fin du mois de juin, et l’assemblée a formé des groupes pour concrétiser un plan d’action.

    Cependant, l’horizon du mouvement va plus loin que l’actualité politique et des questions de la crise et de la dette publique. Si le slogan central reste « Nous ne devons rien, nous ne vendrons rien et nous ne payerons rien », les places grecques donnent lieu à processus de formation et d’imagination collectives qui tournent les regards vers une société radicalement différente de celle d’aujourd’hui.

    Dans des assemblées thématiques, avec la participation d’intellectuels et d’académiciens, on discute des possibilités d’un système politique réellement démocratique et d’une organisation de la vie économique qui corresponde aux besoins de tous et non aux profits de quelques uns. L’idée de lutter pour une Assemblée Constituante afin de concrétiser ces changements dans une nouvelle constitution gagne du terrain.....

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=4365

    Révolte populaire de masse en Grèce

    par Yorgos Mitralias

    8 juin

    Deux semaines après ses débuts, le mouvement des « Indignés » grecs fait déborder les places des villes du pays par des foules énormes criant leur colère, et fait trembler le gouvernement Papandreou et ses soutiens locaux et internationaux. Ce n’est plus ni une simple protestation ni même une mobilisation d’ampleur contre les mesures d’austérité.

    Désormais, c’est une véritable révolte populaire qui balaie la Grèce ! Une révolte qui crie haut et fort son refus de payer « leur crise » et « leur dette » tout (...)

    http://www.cadtm.org/Revolte-populaire-de-masse-en

    LE BANKRUN, retraits des depots des banques par les particuliers aussi, s’accelere indiquant le refus et le scepticisme des solutions de la Troika et une desobeissance civile contre l’Etat des banques.

    LEUR SEUIL D’INCOMPÉTENCE, par François Leclerc

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=25183

    [Grèce] Indignations et Bankrun

    http://forum.reelledemocratie.fr/viewtopic.php?f=17&t=689&start=30

    La Grèce au bord de la révolution

    samedi 11 juin 2011, par Robert Paris

    La Grèce au bord de la révolution

    (extraits des blogs sur la situation en Grèce)

    ......Depuis deux semaines maintenant des dizaines de milliers de grecs se réunissent devant le parlement à Athènes, place Syntagma (la Constitution) ainsi que dans des dizaines d’autres villes.

    Suivant l’exemple des espagnols qui ont défilé dans l’indépendance envers tout syndicat ou parti politique, les grecs réclament aussi la mise en place d’une réelle démocratie.

    Les grecs sont de plus en plus nombreux à débattre, à chanter, à se rencontrer et à dormir dans la rue afin de se réapproprier l’espace public et de créer directement la démocratie.

    Ainsi, le 5 juin les estimations varient entre 100 000 et 500 000 grecs manifestant devant le parlement.

    La situation grecque est tendue pour les élus, les politiciens et les banquiers.

    Ainsi une réunion du PASOK (parti socialiste) a été encerclée par des manifestant qui clament leur colère face aux injustices. Des autres réunions ont été interrompues par des "indignés" qui ne veulent résolument pas laisser le monopole de la parole et de la décision aux hommes politiques. Les politiciens ont même dû fuir le parlement par les issues de secours face à l’ampleur des manifestations anti-système toute proches. Des barbelés y ont été disposés afin de dissuader les citoyens "indignés" d’occuper ce lieu de pouvoir. Pour enrayer la situation révolutionnaire, Papandréou, le premier ministre socialiste au pouvoir réfléchit sur un référendum politique et économique. Pas sûr que ça contente les grecs.

    Toutes ces informations sont disponibles dans la presse grecque qu’il faut traduire, pas dans la notre bien sûr, qui ne donne que le point de vue des marchés et de l’Union Européenne. Mais depuis un jour il semblerait que plus aucune information ne ressorte sur les "indignés", la presse grecque a du recevoir l’ordre de taire l’information pour affaiblir le mouvement.

    Il est sûrement trop tard, les grecs sont déjà au courant et nous risquons ces jours-ci d’assister à la première révolution post-démocratie..

    http://www.matierevolution.org/spip.php?article1859

    l’enjeu du rassemblement de «Syntagma» :

    Pendant que la democratie “reelle/directe” s’exerce dans les assemblées sur les places publiques,nuit et jour,la course de vitesse est engagée, desobeissance generale et/ou referendum,le debat s’etend a la société, les journaux etc :

    Résolution de l’Assemblée Populaire de la Place Sintagma

    Athènes 27-28 mai 2011

    http://forum.reelledemocratie.fr/viewtopic.php?f=13&t=329

    Manifeste de l’Assemblée populaire de la place Syntagma », rendu public

    Face à «la concentration monopolistique de la totalité du pouvoir entre les mains des détenteurs de l’État» et «l’hégémonie politique univoque des marchés», l’Assemblée populaire de la place Syntagma, en Grèce, vient d’adopter un manifeste destiné à rendre le pouvoir politique à une «société des citoyens» reconstituée...

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/080611/grece-manifeste-pour-une-societe-des-citoyens

    jeudi 9 juin 2011

    GEORGES CONTOGEORGIS : LE 14 JUILLET 2011 LA BASTILLE A ATHENES ! NOUS PRENDRONS LE PARLEMENT HELLÉNIQUE AVEC LUI !

    http://simone-le-baron.blogspot.com/2011/06/georges-contogeorgis-le-14-juillet-2011.html

    Le contre feu du referendum/reforme de l’Etat grec propulsé,l’austerité ; les privatisations aux oubliettes :

    .....Comme l’a reconnu le Premier ministre grec : « l’un des problèmes majeurs que nous avons eus dans la mise en œuvre de notre programme est la capacité de nos fonctionnaires à faire de profonds changements et réformes. »

    Georges Papandréou envisage désormais d’organiser un référendum, non pas sur le programme d’austérité, mais sur « les grands changements » politiques et économiques qu’il veut effectuer afin de passer par dessus les politiciens et fonctionnaires......

    http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/06/la-gr%C3%A8ce-ou-les-%C3%A9curies-daugias.html

    Le contre feu de l’UE, divisée et au bord de la panique :

    Le défaut de paiement de la Grèce a été annoncé par Amadeu Altafaj, le porte-parole du commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn ?

    http://www.challenges.fr/actualites/monde/20110610.CHA6614/grece__la_zone_euro_vers_un_reechelonnement_de_la_dette.html

    De la greve generale du 15 juin sortiront peut etre d’autres perspectives d’action et une jonction des mouvements pour un blocage general du pouvoir et donc des mesures prevues,votées ou pas ...

    L’omerta des medias grecs et etrangers,permet deja d’affirmer que la suite a peu de chances d’etre televisée...

    A la difference de l’Argentine,la crise rampante depuis 2007,a preparée la société grecque a une alternative legitimée,deja en debat et en chemin...

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article118032


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  • Grèce: Mikis Theodorakis entre de nouveau en résistance 

    Mikis Theodorakis avait prévenu : que l’on m’interdise de tenir un discours sur la place Aristotelous, que l’on cherche à me déloger, je resterai ! La mairie, qui tente d’interdire les rassemblements à cet endroit, lui avait proposé un autre lieu. Il avait refusé, voulant s’exprimer en centre ville. La polémique a fait parler. Ni le maire, ni le recteur de l’université n’ont souhaité le recevoir. Qu’importe.

    Le 9 juin, à 20 heures précises, le compositeur grec, de renommée internationale, une des personnalités préférées des Grecs, était sur place, accompagné de membres du mouvement « Spitha » (étincelle) qu’il vient de lancer avec différentes personnalités (universitaires, intellectuels…) qui souhaitent s’unir pour faire barrage à l’austérité et au mémorandum. A 86 ans, Mikis Theodorakis a toujours envie de se battre. Son engagement est permanent. Il est un « monstre sacré », précise Effi, une habitante, la cinquantaine, venue écouter son discours.

    20 h. 30. Notis Marias a prononcé le sien. Ce professeur de droit (Lien vers entretien avec Notis Marias), co-fondateur de « Spitha », a dénoncé le mémorandum, les politiques du gouvernement, de l’Union européenne et du FMI, a expliqué que ce texte est anticonstitutionnel et a appelé à un rassemblement du peuple grec pour changer le cours des orientations économiques et politiques. Le public écoute et applaudit. La foule continue de se masser, nombreuse, sur une place qui ne semblait pas assez grande.

    Dès que Mikis Theodorakis monte sur scène, les applaudissements redoublent. Il analyse l’histoire grecque, s’en prend au gouvernement et à la troïka (BCE, Commission et FMI) qui mènent le pays dans le mur, aux banquiers qui assoiffent sa population. Malgré le Vardaris, le vent local, qui apportait un peu d’air frais sur Aristotelous, Mikis Theodorakis tient bon, encourage les auditeurs à résister, à se rassembler. « Ça nous fait chaud au cœur », déclare Effi, émue de « le voir de si près ». 27 ans après la chute de la dictature des Colonels, lui qui s’y est opposé, qui a été emprisonné plusieurs fois, refuse de voir son pays bradé. Le 9 juin, une voix de la sagesse soufflait sur Thessalonique, appelant de nouveau à la résistance. « Et s’il le faut, j’irai, malgré mon âge, partout en Grèce, jusque dans les plus petits villages », explique-t-il à l’Humanité.

    A lire dans l’Humanité Dimanche en kiosque le 16 juin : un entretien exclusif avec Mikis Theodorakis et un texte de lui.

    Fabien Perrier

     

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