• L’armée britannique se préparerait pour une attaque potentielle contre l’Iran, dirigée par les États-Unis, c’est ce que révèle le quotidien The Guardian.

     

    Des études seraient en cours afin de trouver les meilleurs endroits pour installer des navires et des porte-missiles sous-marins. La cible : les sites d’enrichissement nucléaire. Après la guerre en Libye, l’Iran est à nouveau en ligne de mire, d’autant que Téhéran n’a pas interrompu son programme.

     

    Depuis plusieurs semaines, Israël envisage aussi une attaque des centrales iraniennes.

     

    L‘État hébreu annonçait hier avoir testé un missile capable d’atteindre l’Iran et sur lequel il était possible d’adapter des têtes nucléaires.

     

    C’est dans ce contexte qu’est attendu, dans une semaine, le rapport de l’Agence internationale pour l‘énergie atomique sur le programme iranien.

     

    Source du texte : EURONEWS


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    Dans une ville anglaise une bande de jeunes défonce une vitrine, s’enfuit dans la nuit, et se dirige en courant vers le jardin botanique. La police les suit, en charge quelques uns sur ses téléphones portables et les met au trou.

    Le problème c’est que nous ne parlons pas d’un épisode survenu ces jours-ci. Et que les jeunes arrêtés ne sont pas des casseurs sous-prolétaires. Non, l’épisode a lieu il y a 24 ans à Oxford et les 10 jeunes gens étaient tous membres du Bullington Club, une association étudiante oxfordienne de 150 ans d’âge, fameuse pour ses frasques estudiantines, ses cuites et pour considérer la vandalisation de boutiques et restaurants comme le fin du fin de la distraction. Restaurateurs, commerçants et dénonciations à la police, tout est remis en ordre avec quelques généreuses indemnisations qu’on va puiser dans les grassouillets portefeuilles paternels. Quelques heures plus tôt, les dix jeunes gaillards s’étaient fait tirer le portrait sur les marches d’un grand escalier, tous en uniforme du club, habit de soirée à 1.000 livres sterling (1.150 euros) pièce. Emergent du groupe un jeune David Cameron et un, tout aussi imberbe, Boris Johnson.

    Il se trouve qu’aujourd’hui Cameron est premier ministre conservateur (britannique NdT) et Johnson maire conservateur du Grand Londres. Et que l’un comme l’autre tonnent contre les vandales qui détruisent les propriétés privées. Que l’un et l’autre invoquent la ligne dure, la main de fer. Cameron veut avoir recours à l’armée et censurer les réseaux sociaux ; Johnson veut augmenter les effectifs de police. Sans même la moindre compréhension pour qui ne fait rien d’autre, dans le fond, qu’émuler leur geste d’autrefois.

    Mais évidemment, c’est justement le propre de la mentalité d’un fils à papa de considérer que les autres ne peuvent pas -et ne doivent pas- se permettre ce qu’on lui a permis, à lui, par droit de naissance et d’extraction sociale.

    David Cameron est né en 1966 d’un père agent en bourse et d’une mère fille d’un baronet : l’actuel premier ministre tient à faire savoir qu’il est le descendant illégitime du roi Guillaume IV et de sa maîtresse Dorothée, et qu’il est donc un lointain parent de la reine Elisabeth II. Snob typique, Cameron fut envoyé à sept ans à Heatherdown, école élémentaire fréquentée aussi par les princes Andrew et Edward, école dont l’attitude de classe était sans équivoque : les jours d’excursion, les toilettes portables étaient désignées par « Ladies », « Gentlemen » et « Chauffeurs ». Et quand Margaret Thatcher fut élue premier ministre, l’école célébra ça par une partie de cricket improvisée entre élèves contre enseignants. Au lycée, Cameron fut envoyé dans la plus prestigieuse école privée d’Angleterre, Eton (frais annuels de scolarité : 27.000 livres sterling, environ 31.000 euros), le creuset de la classe dominante (Boris Johnson fut aussi son camarade de classe à Eton) : c’est drôle comme en Grande-Bretagne les écoles privées s’appellent public schools. Là le vilain garçon Cameron fut surpris en train de se rouler un joint et, en punition, dut recopier 500 lignes de latin. Après Eton, ce fut naturellement l’université à Oxford, et son club, le Bullington. En snob parfait, Cameron a ensuite épousé Samantha Gwendoline Sheffield, dont le père est un baronnet propriétaire terrien, et dont le parrain est vicomte. Samantha Gwendoline travaille dans la célèbre maison de produits de luxe Smyrne de Bond Street et a reçu le prix de Meilleure désigner d’accessoires par le British Glamour Magazine.

    Quand ils se sont rangés de leurs bombes estudiantines, les fils à papa font d’habitude une belle carrière : Boris Johnson devient directeur du Spectator (même si sa carrière trébuche dans ses aventures d’homme à femmes invétéré, bien que marié). Cameron devient directeur des Corporate Affairs chez Carlton Communication, une société de media ensuite absorbée par Granada plc pour former ITV plc.

    Quand, en 2006, Cameron emporte le congrès Tory et devient leader du parti conservateur, il n’a que 38 ans. Et c’est tout naturellement que, dans le gouvernement ombre qu’il forme (le premier ministre à l’époque était Tony Blair), trois des membres sont d’anciens élèves de Eton (Old Etonians). Mais dans le groupe de ses collaborateurs les plus proches, 15 au moins sont des Old Etonians. Et il en va de même quand, en mai 2010, Cameron gagne (à moitié) les élections et devient premier ministre à la tête d’une coalition avec les néo-libéraux conduits par Nick Clegg : ici aussi le noyau dur du gouvernement est constitué d’aristocrates, d’etonians ou oxfordians, comme l’actuel Chancelier de l’Echiquier (c’est-à-dire ministre de l’économie) George Gideon Osborne, lui aussi noble, héritier de la baronnie Osborne, lui aussi diplômé d’Oxford, et lui aussi, ça alors, ancien membre du Club Bullington.

    Comme on disait avant : bon sang ne saurait mentir. La classe (sociale, NdT) non plus.

    Edition de vendredi 12 août 2011 de il manifesto

    http://www.ilmanifesto.it/area-abbo...

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

    http://bellaciao.org/it/spip.php?ar...


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  • Par Danielle Bleitrach

     

    Publié 12 août 2011

     

    Chgt societe 09

    Source : Histoire et Société

     

    Si le mouvement des « indignés » de Madrid et ceux qui tentent de le copier est un mouvement soft pratiquant le sit-in dans le centre ville ou les quartiers chics et émanant des couches moyennes pour l’essentiel,  les émeutes anglaises sont parties on le sait de Tottenham, dans le Londres prolétarien et les quartiers les plus touchés par la révolte demeurent malgré quelques incursions, les quartiers défavorisés et elles s’étendent selon le même modèle à d’autres villes, est-ce que pour autant on peut considérer que l’on est en train de rentrer dans une véritable mouvement comparable à celui du printemps arabe, avec l’entrée en lice des couches prolétariennes ?

     

    Ce sont des jeunes gens  qui ont lancé l’occupation  des places centrales, des jeunes encore qui dévastent les quartiers périphériques. Même si l’on parle dans un cas des couches moyennes et dans l’autre de  couches prolétariennes le fait n’est pas négligeable comme il n’est pas secondaire que la révolte tunisienne soit partie de l’immolation d’un jeune chômeur diplômé qui s’estimait harcelé par la police.

     

    Si je ne partage pas la vision d’un Louis Chauvet qui considère que la lutte des classes passe désormais par les classes d’âge, il est évident que ce sont les plus jeunes qui n’ont cessé d’être le terrain d’exercice de toutes les « innovations » politiques néo-libérales.


     Les privatisations des grands secteurs publics se sont opérés en créant systématiquement des strates de travailleurs, les uns encore protégés, les autres précarisés. Aujourd’hui avec la nouvelle vague de destruction des protections sociales et du service public ce sont ces catégories d’âge qui sont le plus frappées en particulier par le coût des études, l’impossibilité de fait à accéder aux diplômes…

     

    Sans parler de l’impossibilité de se loger. Sur toutes ces questions de nombreuses analyses existent et démontrent que ces sont les jeunes à qui l’on réclame des ajustements de plus en plus durs à la crise.

     

    Bien sûr l’extrême-droite va tenter de tirer vers des émeutes raciales, c’est faux même si la pauvreté frappe plus fort dans les couches issues de l’immigration mais aussi les femmes ce dont on parle peu. Si danger racial il y a, il ne vient pas nécessairement de celui qu’on imagine, il suffit de considérer qui sont les victimes en particulier le meurtre de trois hommes sortant de la moquée par un automobiliste déterminé à tuer.

     

    D’un côté la rumeur d’un danger provenant de minorités stigmatisés et des faits qui frappent ces mêmes minorités pour éviter sans doute de voir la nature du mal qui concerne l’avenir de tous nos enfants. Car ce qu’il faut bien mesurer c’est que les sociétés sont confrontées à ce moment que tout parent d’adolescent connaît bien, celui où l’enfant s’estime maltraité (et il l’est incontestablement ici) et fait front en découvrant sa toute nouvelle force et son appartenance à une classe d’âge avec tout ce que cela peut représenter de violence accumulée.

     

    Il faudrait encore souligner la contradiction entre l’amélioration des relations parents-enfants qui se combine avec le durcissement de ce que leur offre la société ou encore la place nouvelle des filles, pour elles aussi tout devient plus aigu. Qu’est-ce que l’on fait politiquement de tout ça ?

     

    Le caractère social mais fondamentalement apolitique de ces deux mouvements. Ce qui est sûr  c’est que personne ne paraît en mesure aujourd’hui d’appréhender le problème, qu’il s’agisse de la menace ou de la démagogie, leur utilisation paraît bien dérisoire et c’est peut-être ce qui nous inspire cette analogie avec la manière dont il convient d’user avec des adolescents mais l’analogie ne doit pas être poussée trop loin parce que c’est là le véritable challenge que devrait affronter une force politique révolutionnaire: imposer son leadership par la force de conviction de ses propositions. Ne jamais flatter mais ne pas jouer les donneurs de leçon impuissants, ne pas contribuer à cette caricature du politique.


     Car il y a au moins un point sur  lequel tous ces mouvements se ressemblent. Il s’agit de leur caractère « apolitique » , ou plutôt le fait qu’ils ne revendiquent aucune appartenance politicienne, ni programme, ni issue claire et qu’ils sont de ce fait très hétérogènes.

     

    Ce qui est pour un temps une chance parce qu’ils recrutent large mais peut s’avérer aussi la faiblesse congénitale de cette révolte. Ce sont des mouvements de rage, le fondement est social, mais il y aussi une dimension éthique, ils apparaissent comme  le fruit du dégoût et la traduction rustique d’un certain nihilisme.


     Et là encore il convient d’approfondir : si les indignés ou le printemps arabe désignent un vide politique, les émeutiers d’Angleterre s’engouffrent par effet de masse dans une brèche. Depuis des décennies désormais s’est imposé la vision d’un monde politique dont on ne peut rien attendre, pas de véritables différences entre les partis en lice mais des querelles politiciennes… le spectacle que vient récemment de donner la principale puissance du monde face à sa dette abyssale, l’irresponsabilité.

     

    Pourtant rien ne naît en face, dans les émeutes anglaises,  apparaît clairement l’impossibilité de construire un peuple le mouvement est celui de la foule imprévisible, avide, pilleuse,  ce qui a été aussitôt utilisé par le pouvoir pour encourager ces figures tout aussi inquiétantes, les bons citoyens venus faire la propreté.


     Le pouvoir et les médias prétendent  isoler les fauteurs de troubles sur des bases raciales mais aussi celle d’une jeunesse qu’il faut mater.  Le vide politique plus la division sont et restent les meilleures armes d’une classe qui joue sa propre survie et n’a rien d’autre à offrir qu’une accumulation de plus en plus injuste et de plus en plus dévastatrice.

     

    Laisser se créer un feu que l’on peut manipuler pour éviter la contagion et le rassemblement est une vieille tactique mais elle peut s’avérer dangereuse désormais.


    Le capital s’en sort plutôt bien au vu de ce que sont encore ces révoltes qu’il s’agisse des indignés ou des émeutiers. Il est tout de même extraordinaire alors que cette étape de la crise, la pression sur les services publics en particulier, est le résultat de la manière dont les Etats ont assumé la crise du secteur privé, les banques en particulier, ce fait soit si peu dénoncé, ignoré même.

     

    Certes les politiciens de gauche en parlent, mais le discours politique de ces gens-là relève désormais de l’énumération, du calendrier à la Borgès (les animaux vus de loin, ceux peints avec une plume, ceux qui ont des poils, etc…), il y manque justement la logique politique…

     

    Donc cet incroyable scandale, ce holdup qui a fait que tout notre argent a été déversé dans l’escarcelle du privé pour racheter sa gestion catastrophique sur le plan financier est passée comme une lettre à la poste et on s’apprête à déverser un nouveau pactole pour rassurer les investisseurs.

     

    Comme on leur fait défilé armée et police pour montrer que les coffres sont à l’abri… Comme n’a été  à aucun moment dénoncé  le  coût dément des expéditions guerrières, comment après le fiasco de l’Irak, celui de l’Afghanistan a-t-on réussi à vendre l’expédition en Libye? Mystère !

     

    Il ne se trouve pas une force politique capable de faire le lien entre cette mobilisation des ressources collectives au seul profit des capitaux privés qu’il s’agisse des Banques ou des complexes industrialo-militaire et ce dont on prive nos enfants, non toutes les forces politiques susceptibles de représenter une alternative votent sans problème les crédits politique aux expéditions guerrières, admettent la politique économique et financière dominante et pleurent des larmes de crocodile sur nos troupes héroïques.

     

    Sur ce dernier point il faut dire que cette occultation est puissamment aidée par la vision raciale  cela permet de confondre ennemi intérieur et ennemi extérieur et à réclamer plus de police comme plus d’armée. Les institutions comme la police, mais aussi l’école sont dans le même temps  les fantassins en première ligne des conséquences ce désamour ce qui peut être tout sauf une révolution, on sait que le nazisme flatta la révolte des fils…

     

    Il n’y a aucune perspective chez les jeunes émeutiers simplement une protestation très individualiste du droit à la participation au gâteau et un modèle de révolte qui est passé par le prisme médiatique et ses déformations par exemple celui du printemps arabe comme résultat des réseaux sociaux.

     

    Au moment même où l’empire Murdoch, ses manipulations sont au cœur de l’actualité, la jeunesse n’a pas d’autre appréhension du monde que ce que lui distille ce monde médiatique…  Il y manque de la conscience de classe, d’où leur tomberait-elle ?

     

    Si on relit Marx, le Capital et la manière dont il lie accumulation du Capital à la paupérisation, avec le développement des « invalides » du Capital et la lumpen prolétarisation d’une partie de la jeunesse nous pouvons nous dire que nous avons dans cette jeunesse au chômage, en perte d’avenir quelque chose de cet ordre mais plus personne pour faire le lien entre accumulation capitaliste et violence retournée contre soi-même de ce pillage des quartiers prolétarien au suicide au travail: no futur!.

     

    Nous sommes devant un simulacre et rien de plus dangereux que les simulacres de « Révolution » quant à leurs issues réelles.

     

    Danielle Bleitrach


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  • A Londres, des jeunes sans espoir brûlent maisons et magasins. A quelques kilomètres de là, des gens qui ont amassé des milliards en Bourse s’affolent à l’idée d’en gagner un peu moins...

     

     

    Et comment les ont-ils gagnés, ces milliards ? En obligeant les entreprises à diminuer les salaires et les emplois. C’est-à-dire qu’on détruisait l’avenir de ces jeunes pour augmenter les bénéfices des sociétés. D’où la crise évidemment : si vous ôtez leur gagne-pain aux consommateurs, comment feront-ils pour acheter ?

    A présent, que font les maîtres de la Bourse ? Ils exigent des Etats davantage de coupes sociales, c’est-à-dire davantage de jeunes sans espoir.

    Et pendant ce temps, les ministres - dont les mesures néolibérales ont permis ce massacre social - font semblant de ne pas comprendre la révolte. Il leur suffirait pourtant d’aller un peu écouter ces désespérés. Mais envoyer des flics dans les quartiers populaires, c’est tellement plus simple que de les envoyer à la Bourse.

    Alors, au lieu d’utiliser tous ses budgets à créer des emplois, le gouvernement britannique vient d’envoyer des bombardiers supplémentaires pour tuer encore plus de civils en Libye et semer encore plus de haine. Paris, Washington et Bruxelles font pareil… Faire main basse sur le pétrole et les réserves financières des Libyens, ça fera un peu d’argent de poche pour payer les dettes.

    Mais s’ils arrivent à renverser Kadhafi, que se passera-t-il ? Plus d’Etat-providence en Libye, mais un maximum de privatisations. Plus de redistribution sociale de l’argent du pétrole, mais sa confiscation par les multinationales. Plus d’aide libyenne au développement autonome des pays africains, mais davantage d’exploitation des ressources par l’Occident.

    Conséquence ? Encore plus d’Africains sans avenir seront forcés d’émigrer et de s’ajouter aux désespérés de Londres, Paris et Bruxelles. Où ils travailleront pour rien, ce qui fera le malheur des uns et le bonheur des autres.

    Un système absurde et inhumain. Combien de temps laisserons-nous faire ?

     

    Bruxelles, 11 août 2011

     

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    Des questions ? Rendez-vous sur le FORUM MICHELCOLLON.INFO

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    Quelques faits et chiffres dont on ne parle guère

    1. Les salaires britanniques ont été gelés par Cameron alors que le prix de la nourriture vient d’augmenter de 5%.

    2. A Tottenham (Londres), il y a 54 demandeurs pour chaque emploi vacant.

    3. Aucun agent de la Metropolitan Police  londonienne n’a jamais été condamné alors que, depuis 1988, 333 personnes sont mortes en garde à vue. 

    4. L’Etat grec a une dette de 350 milliards d’euros. Les capitalistes grecs ont 600 milliards sur des comptes en Suisse.

    5. L’agence de notation Standard & Poors a dégradé la note des USA notamment parce que « le plan du Congrès et de l’administration ne prévoit que des changements mineurs dans la politique de Medicare » (équivalent de la Sécurité sociale pour l’assurance maladie).

    6. J-F Copé, secrétaire-général de l’UMP (France) : « Nous avons déjà réformé les retraites, il faut maintenant faire la réforme de la dépendance et celle de l'Assurance-maladie. » (10 août 2011)


    Source : michelcollon.info


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  • Wfdy logo.pngLa Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD) sur les émeutes à Londres et dans d'autres régions de Grande-Bretagne

     

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


     

    La FMJD condamne les actes de violence irresponsables et les actes criminels généralisés de ces dernières nuits mais les perçoit comme un produit direct du système capitaliste, ainsi que la dangereuse insécurité et précarité qui en découle pour la jeunesse d'aujourd'hui, accompagnées d'un processus de marginalisation et d'un degré d'aliénation sans précédent.

    Il est clair que cette colère de la jeunesse trouve à son origine un certain nombre de facteurs parmi lesquels la brutalité policière, la réduction massive des dépenses pour la jeunesse ainsi que d'autres services et une frustration générale quant à un avenir offrant bien peu de perspectives. Par ailleurs, la FMJDfait remarquer que les coupes dans les dépenses publiques ont eu un impact disproportionné autant pour la jeunesse que les groupes ethniques minoritaires.

    Le premier et principal responsable de la vague de violence actuelle est le système dans lequel les Britanniques vivent, responsable du chômage de masse, des taux de précarité records, du coût extrêmement élevé de l'accès à l'éducation supérieure et l'accès presque impossible à un logement décent, surtout pour les jeunes générations. Il est également important de rappeler que c'est ce système qui engage la jeunesse Britannique dans des guerres uniquement pour satisfaire la soif de profits des grands monopoles nationaux et internationaux.

    Nous partageons ce constat avec nos organisations-sœurs en Grande-Bretagne, en particulier avec les camarades de la Jeunesse communiste de Grande-Bretagne (YCL), en exigeant que l'on s'attaque aux causes profondes des troubles et de la violence et en comprenant les préoccupations réelles des jeunes dans la rue et leur frustration, tout en rejetant purement et simplement leur mode d'action consistant à vandaliser, piller et semer le chaos sans un objectif de transformation socio-économique donné.

    En cette période extrêmement sensible, la FMJD invite tous les jeunes de Grande-Bretagne à s'organiser et à trouver les meilleurs moyens de transformer leur pays par la voie révolutionnaire, ce qui passera assurément par le renversement de l'ordre dominant et non par la destruction des biens publics ou privés, pour une Grande-Bretagne et un monde de paix, de solidarité et de transformation sociale.

    Le Comité central de la FMJD

    Budapest, le 9 août 2011

    PS : Merci également aux camarades du Forum communiste et de la JC 67 pour avoir porté ce texte à notre connaissance


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  • Imaginez que la Libye parachute des armes aux « rebelles » de Londres... (Black Star News)

     Black Star News

    Grand Soir 34

    Londres brûle, Tripoli est calme.


    N’est-il pas ironique que tandis que le calme règne dans les rues de Tripoli, les rues de Londres, la capitale de l’une des principales puissances engagées dans la guerre d’agression contre la Libyen, soit dévorée par le feu ?

    Pour le troisième jour consécutif, il y a de violentes émeutes à Londres et elles s’étendent ailleurs — Birmingham, Liverpool, Manchester et Bristol — à la suite de la mort d’un homme de 29 ans tué par la police dans un endroit que les médias dominants appellent « un quartier occupé par différents groupes ethniques à faibles revenus ».


    En d’autres termes un quartier où le taux de chômage et celui des interventions policières sont élevés.


    Au lieu de se concentrer sur ses problèmes sociaux et économiques, l’Angleterre est toujours engagée dans une guerre de conquête du pétrole en Libye. C’est une guerre lancée par l’imprévisible président français Nicolas Sarkozy à la demande de son ami Bernard-Henri Levy qui pensait que cette guerre dans le vent, cette guerre « chic » redorerait le blason de la France. Sarkozy n’a même pas informé son ministre des Affaires Etrangères de sa décision d’envahir la Libye et a laissé Levy trancher tel un dieu les questions de vie et de mort en Libye.

    Au même moment, les USA qui se trouvent maintenant au cœur des pires crises économiques et financières de l’histoire récente refusent toujours obstinément d’approuver le plan de paix de l’Union Africaine. Le plan, soutenu par presque tous les pays africains, appelle à un cessez-le-feu et à des négociations pour une constitution et des élections démocratiques prenant en compte tous les partis et tous les citoyens libyens.

    Toujours au même moment, les « rebelles » de Sarkozy se dévorent les uns les autres à Benghazi. Les « rebelles » de Sarkozy viennent d’assassiner le général Abdel Fattah Younes, leur chef militaire. Son corps criblé de balles a été brûlé et jeté dans les rues de Benghazi avec les corps de ses deux principaux officiers. Aujourd’hui les « rebelles » de Sarkozy ont dissout leur gouvernement à Benghazi. Les différentes factions « rebelles » —dont Al-Qaeda et divers groupes de combattants du Front Islamique— s’accusent mutuellement et les supporters du général Younes jurent de le venger.

    Est-ce qu’il s’agit bien des soi-disant « démocrates libyens » qui étaient sur le point d’obtenir que les USA leur confient les 30 milliards de dollars des avoirs libyens gelés aux USA ? Ces groupes disparates vont désormais clairement chacun de leur côté.

    D’ailleurs l’attitude anti-démocratique des « rebelles » avait été auparavant cachée par les médias complaisants dont le New York Times, CNN et la BBC. Ces médias aux mains des multinationales, toutes partisanes de la guerres de l’OTAN, avaient passé sous silence les meurtres de Libyens noirs et de travailleurs immigrés d’autres pays d’Afrique par les « rebelles » et le nettoyage ethnique des Libyens noirs de Misurata par une unité « rebelle » appelée « la brigade de nettoyage des esclaves à la peau noire » comme l’a rapporté le Wall Street Journal le 21 juin. On rapporte qu’il y a des charniers creusés au bulldozer à Benghazi ; mais on n’en parle pas dans le Times, ni à CNN, ni à la BBC.

     

    Mais la propagande ne peut pas tout cacher.

    Ironiquement, le meurtre du général Younes a été perpétré le jour même où le Royaume-Uni a sottement « reconnu » ces assassins de Libyens noirs comme les représentants « légitimes » de toute la Libye. La décision de la Grande Bretagne suivait celle de la France, de l’Italie et des USA.

    Peu importe que la majorité des Libyens qui habitent dans la partie occidentale du pays, y compris le million et demi d’habitants de Tripoli, n’aient donné aucun signe qu’ils voulaient que les « rebelles » de Sarkozy dirigent le pays. Au contraire, il semblerait que plus d’un million de Libyens se soient rassemblés à Tripoli pour dénoncer les « rebelles » de Sarkozy et soutenir le gouvernement.

    Les leaders anglais peuvent sans doute tirer une leçon des émeutes dans les rues de Londres ; une leçon de prudence contre l’ingérence éhontée dans les affaires d’autres états souverains.

    Imaginez que la Libye soit aujourd’hui en position de parachuter des armes aux « rebelles » de Londres ; comme la France a violé la résolution 1970 des Nations Unies et a largué des armes en Libye occidentale faisant ainsi couler encore plus de sang.

    Imaginez que la Libye soit en position d’envoyer des soldats en Angleterre pour entraîner les « rebelles » de Londres ; comme la France et l’Angleterre ont envoyé des douzaines de « conseillers » militaires à Benghazi pour former les « rebelles » de Sarkozy.

    Imaginez que la Libye soit en position de fournir une protection aux « leaders » des « rebelles » londoniens et d’inviter d’autres pays à former un « groupe de contact » qui se réunit régulièrement pour accompagner les progrès de la « rébellion » londonienne et la soutenir financièrement.

    Imaginez que la Libye soit en position d’obtenir que l’Union Africaine envoie des avions de combat dans le cadre d’une force d’Union Africaine qui bombarderait Londres et le numéro 10 de Downing Street pour « protéger les citoyens britanniques » en usant de « tous les moyens nécessaires » autorisés par l’Union Africaine.

    Imaginez des hordes de journalistes favorables aux « rebelles » accourant à Londres du monde entier et écrivant des « articles » partiaux en partant uniquement du point de vue des « rebelles », tout en ridiculisant ou en jetant le doute sur les déclarations venant des sources officielles anglaises et londoniennes, y compris le premier ministre David Cameron et les officiels de la police.


    Les leçons vont bien au-delà de ce qui se passe à Londres.

    Les économies des USA et de l’Europe occidentale vont traverser des troubles financiers et souffrir de l’instabilité des marchés pendant longtemps ; certains pays ne retrouveront jamais leur place dans l’économie mondiale. Les coupes massives dans les services gouvernementaux —dont les forces de police— et les coupes dans les programmes d’aide sociale qui s’y ajouteront pour tenter de réduire les déficits engendreront nécessairement d’autres soulèvements sociaux.

    Dans cette perspective dont les événements de Londres ne constituent que les prémices, il est grotesque que l’OTAN continue de bombarder la Libye pour aider une « rébellion » qui s’écroule pendant que les rues d’un pays membre de l’OTAN est consumé par les flammes, en attendant le suivant.

    Le plan de l’Union Africaine offre une solution pacifique au conflit Libyen.

    « Se réapproprier son pouvoir en disant la vérité »

     

    Pour consulter l’original : http://www.blackstarnews.com/news/135/ARTICLE/7570/2011-08-0...

    Traduction : Dominique Muselet

    URL de cet article 14352 
    http://www.legrandsoir.info/imaginez-que-la-libye-parachute-des-armes-aux-rebelles-de-londres-black-star-news.html


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  •  

    Robert BIBEAU

     
    USA 35

    LE PEUPLE GREC PASSE LA MAIN AU PEUPLE BRITANNIQUE

     

    Comme vous, j’ai cru au début de l’été 2011 que la révolte spontanée du peuple grec sonnait la charge du soulèvement populaire européen contre les politiques du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque européenne et des bureaucrates de l’Union européenne (1).

    Ce ne fut pas le cas. Après une succession d’affrontements violents contre les forces de l’ordre, le peuple grec dans sa sagesse a redirigé sa résistance quotidienne vers les lieux de travail (pour ceux qui ont toujours un emploi), dans les commerces touristiques, contre le fisc et dans la rue. Le peuple grec, ne se sentant pas prêt à renverser l’appareil répressif de l’État grec, a donc passé la main aux autres peuples européens. Voici la rose, dansez mes frères d’Europe !

    Voilà que le courageux et inexpugnable peuple britannique a repris le gant laissé par les grecs et lancé sa propre offensive en révolte contre les politiques de banqueroute économique du FMI, de la Banque Mondiale et de la Banque européenne. À Tottenham dimanche le 7 août 2011, les capitalistes britanniques ont tremblé dans leurs escarpins de cuir fin face aux bottines de cuir cloutées des travailleurs britanniques.

    Le quartier de Tottenham à Londres a été transformé en champ de bataille suite à l’assassinat d’un résistant noir par la police londonienne (2). Cette fois la répression raciste fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres et le soulèvement s’étend depuis à tout le Royaume-Uni (3). Rappelez-vous simplement qu’il y a quelques mois ce sont les hausses drastiques de frais de scolarité contre les étudiants anglais qui déclenchèrent les foudres populaires et soulevèrent l’Ire britannique. Demain la cause sera différente mais tous ces soulèvements ont la même origine, une même source profonde, sur laquelle nous reviendrons bientôt.

     

    RÉVOLTES ARABES

    Auparavant examinons les causes des soulèvements populaires à travers le monde arabe. Ces motifs de guerre civile semblent nombreux mais en réalité il n’en n’est rien. En Libye par exemple, le peuple refuse que les puissances impérialistes européennes, néo-colonialistes, viennent s’ingérer davantage dans la gestion politique, économique, fiscale, pétrolière et bancaire du pays pour le mettre à sac (4).

    Mouammar Kadhafi a toléré cette ingérence et ces dernières années il s’était plié aux dictats imposés par ses maîtres européens. Quand ceux-ci, prenant prétexte des « printemps floraux » qui s’épandaient un peu partout dans la sphère arabe, ont voulu écarter le guide de la Jamahiriya du pouvoir pour y placer une marionnette plus souple et plus docile, ce dernier a refusé d’être écarté de la sorte estimant avoir rempli convenablement le mandat que la soi-disant « communauté internationale » lui avait confié – lire, le petit groupe de dirigeants rapaces qui prétendent gouverner le monde par l’entremise de quelques organisations internationales criminelles – (5).

    Kadhafi s’est donc accroché au pouvoir et a fourni au peuple libyen le motif et l’organisation pour déchaîner sa fureur contre l’OTAN et les politiciens européens de la canonnière qu’ils sont en train de mettre en déroute. Honneur au courageux peuple libyen qui montre ainsi la voie de la résistance à tous les peuples d’Afrique.

    Après les échecs irakien, afghan, pakistanais et somalien voilà que nous assistons à la débandade européenne et états-unienne en Libye. Et ce n’est pas fini (6).

    Mais le motif véritable de ces agressions occidentales contre la Libye, et en sous-main contre la Tunisie (où le processus de réforme est bloqué par les ambassades étrangères) ; contre la Syrie (où l’empire pêche en eau trouble afin de disloquer l’alliance Iran-Syrie) ; contre l’Égypte (où l’empire voudrait instituer le Moubarakisme sans Moubarak) est toujours le même, le repartage des zones d’influence, des marchés, des sources de matières premières et d’énergie entre les deux grands camps impérialistes mondiaux (7).

    Les prétextes pour ces interventions néocoloniales européennes et états-uniennes (l’OTAN) dans les affaires internes des pays arabes peuvent varier localement, mais le motif profond est toujours le repartage des zones d’influence inter impérialistes.

     

    CRISE ÉCONOMIQUE RÉCURRENTE

    Il en est de même dans les pays européens, sauf qu’en Europe l’objectif n’est pas le repartage des zones d’influence mais la mise au pas – la répression – des peuples saignés à blanc par les crises économiques récurrentes qui ont pris tantôt la forme d’une crise des « subprimes hypothécaires » laquelle ne fut qu’une des formes d’expansion adoptées par le capital financier spoliateur issu de l’économie irréelle (spéculative). Les faillites bancaires qui suivirent se sont répandues dans toutes les régions du monde à cause de l’inextricable interrelation qui entrelace le capital financier mondial en phase impérialiste avancée (8).

    La crise économique a ensuite – printemps - été 2011 – pris la forme de menées spéculatives contre les monnaies, dont l’euro, que les États-uniens auraient bien voulu assujettir à leur dollar en faillite (chacun notera ici que les alliés européens et états-uniens peuvent se poignarder dans le dos si leurs intérêts impérialistes nationaux le réclament) ; coup de bluff perdu par les spéculateurs américains faute de discipline interne entre les politiciens et les grands magnats américains de la finance. Depuis samedi le 6 août 2011 la crise économique de l’impérialisme mondial a pris la forme de la dette souveraine, américaine d’abord, mais qui s’étendra sous peu à d’autres pays surendettés qui feront tour à tour défaut de paiement.

    Chacun doit comprendre que c’est toujours la même crise économique de l’impérialisme occidental décadent qui se profile dans cette succession de crises sectorielles – spécifiques. Cette crise générale et saccadée mettant aux prises l’Alliance Atlantique (Europe et Etats-Unis) décadente et l’impérialisme montant de la super puissance industrielle chinoise et de ses collaborateurs de l’Alliance de Shanghai.

    Que ce soit en Grande-Bretagne, en Espagne, en Grèce, au Portugal et bientôt aux États-Unis d’Amérique, les soulèvements populaires spontanés ont toujours la même source profonde, le ras-le-bol populaire contre la paupérisation accélérée – 15 % à 20 % du peuple américain s’alimente grâce aux bons alimentaires de l’État, des millions d’Américains ont été jetés à la rue et sont sans logement, les propriétés se vendent pour une bouchée de pain dans plusieurs États américains, les prisons sont archi-surpeuplées, le taux de chômage réel frôle les 18 % aux États-Unis – (9) ; ainsi que la révolte contre le chômage généralisé, la dégradation des services publics, le racisme, la faillite économique globale, la spéculation boursière, le transfert du fardeau de la crise économique et financière, ainsi que de la dette souveraine, sur le dos des peuples travailleurs pour sauver la fortune des riches et des spéculateurs, des banques et des cartels internationaux.

    Lors de la crise de 2008 les pouvoirs d’États dictatoriaux – soi-disant élus démocratiquement – ont utilisé leur contrôle sur l’appareil fiscal des États souverains (Europe, Canada, Australie, Japon, USA) pour subventionner et renflouer les banquiers et les financiers à même les ressources financières de l’État. Mais cette activité de spoliation des fonds publics a elle-même entraîné le surendettement de ces États si bien que le même stratagème est aujourd’hui exclu sinon en coupant encore plus drastiquement dans les dépenses publiques destinées au peuple et aux pauvres et en transférant ces derniers deniers spoliés directement aux financiers.

    Mais la marge de manœuvre des États impérialistes décadents (Alliance Atlantique) est aujourd’hui si mince qu’il faudra d’énormes déboursés répressifs – polices, services secrets, armées et réservistes – pour parvenir à imposer ces nouveaux sacrifices aux peuples exsangues. Depuis 2001, ces guerres impérialistes de rapines, de répression des soulèvements nationaux libérateurs – ces guerres impérialistes occidentales pour écarter l’impérialisme chinois de ces zones d’hydrocarbures et des marchés africains et Moyen-orientaux ont coûté la modique somme de 3 200 milliards de dollars au trésor américain (10), ce qui représente environ 20 % de la dette souveraine des États-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, l’administration américaine voudrait faire payer le prix de ses guerres d’agressions à l’ensemble des pays de la planète, y compris aux descendants de leurs tueries en Irak et ailleurs, en dévaluant les réserves de dollars américains que chacune des banques centrales nationales possèdent.

    Il faut noter toutefois que dans la sphère impérialiste montante – Alliance de Shanghai – la situation politique et répressive, quoique difficile, est plus favorable. Les puissances impérialistes regroupées autour de la super puissance industrielle chinoise sont en train de développer leur capacité productive (elles sont en phase d’industrialisation et non pas en phase de désindustrialisation comme à l’Ouest), elles développent présentement leur marché intérieur (Chine, Inde, Russie, Kazakhstan, Iran, etc.) et elles imposent déjà, dans la plupart des cas, une dictature fasciste à leurs peuples réprimant sauvagement toute velléité de résistance. Actuellement les puissances impérialistes décadentes de l’Ouest s’acheminent à vitesse variable vers cette forme de dictature étatique camouflée sous des prétentions démocratiques électoralistes néo-libérales.

     

    LES BOBOS À LA RESCOUSSE

    Que font les forces de « gauche » pendant ce temps ? Les « bobos opportunistes » s’avancent rapidement sur le devant de la scène afin de détourner les contingents de résistants en colère et leur faire prendre la voie de garage. Un intervenant syndical écrivait ceci à propos de l’émeute du quartier de Tottenham à Londres : « Après Bari, Tottenham. Pourquoi pas bientôt Paris, Marseille ? Voilà où mènent des lustres d’incurie, d’imprévoyance et de lâcheté des dirigeants européens qui n’osent agir contre la crise ! ».

    Les soulèvements populaires - anarchiques et spontanés – ne sont pas le fruit de l’incurie, de l’imprévoyance et de la lâcheté des dirigeants politiques européens. Les dirigeants européens ne veulent d’aucune façon satisfaire les réclamations de la population pas plus à Paris, à Londres, à Athènes qu’à Madrid. Ensuite, les dirigeants européens (ou américains) n’ont absolument aucun contrôle sur la faillite économique du système impérialiste moribond.

    La seule chose que les politiciens européens peuvent faire, c’est de mettre la machine d’État au service des classes spoliatrices et d’organiser la répression des peuples qui se révoltent contre non pas « l’incurie, la lâcheté et l’imprévoyance » mais contre les politiques délibérément assassines, anti- populaires et exploiteuses de dirigeants qui organisent sciemment le transfert des richesses d’État et qui systématisent les coupures - le retrait - des capitaux des services publics et du soutien aux pauvres pour les diriger vers le soutien aux riches.

    La récente décote de crédit américain (de AAA à AA+) n’est rien d’autre que la sanction des milieux d’affaires contre la Maison Blanche et le Congrès américain coupables de ne pas avoir suffisamment coupé dans les services et l’aide à la population américaine et pour ne pas avoir suffisamment soutenu la classe capitaliste monopoliste à même les crédits d’État (11). Cette décote, décriée par tous ceux qui possèdent des devises américaines (la Chine en possède à elle seule 3 000 milliards $) présage d’une éventuelle dévaluation importante du dollar US et donc d’énormes pertes pour tous ceux qui comme les Chinois sont plombés avec cette devise en débandade dans leurs coffres.

    Ce n’est pas « lâcheté » de la part des politiciens occidentaux. Au contraire, il faut beaucoup de courage à ces bandits politiques pour spolier la population afin d’enrichir une poignée de riches, et pour ensuite lancer la police (16 000 policiers à Londres), et bientôt l’armée, contre leur propre peuple en révolte. Tous les Obama, Sarkozy, Cameron et Harper de ce monde ne font là que leur métier, ce pourquoi ils ont été placés aux postes qu’ils occupent par ceux qui ont financé leur campagne électorale frauduleuse.

    C’est le système capitaliste et ses suppôts qu’il faut renverser, détruire, éradiquer, éliminer sans se plaindre de l’incurie, de la lâcheté ou de l’imprévoyance qui n’en furent d’ailleurs pas. Au contraire, tous ces comploteurs ont prévu la débâcle de leur système économique et ils se préparent à la répression des soulèvements populaires – la police de Montréal a créé cet été une cellule de répression politique – afin de ne rien changer à ce système qui s’écroule malgré leurs efforts conscients et systématiques.

    Mes amis d’Athènes, de Madrid, de Tottenham et bientôt de Chicago… c’est la lutte finale qui commence, groupons-nous et demain....

    Robert BIBEAU

    (1) http://www.centpapiers.com/les-heritiers-d%e2%80%99heracles-...

    (2) http://www.dailymail.co.uk/news/article-2023254/Tottenham-ri...

    « Je peux comprendre qu’ils soient en colère. En plus (de la mort du jeune homme), il y a du chômage et des coupes dans les allocations, donc tout ça fait que la coupe est pleine », explique Norman McKenzie, un agent de sécurité de 37 ans. « Les gens ne sont pas contents. Je pense que le système est en train de craquer. Il est temps que les gens se lèvent et fassent quelque chose », enchaîne une jeune femme d’origine africaine.

     

    (3) http://www.ledevoir.com/international/europe/328957/la-viole...

    (4) http://www.france-irak-actualite.com/article-benghazi-qui-a-...

    (5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouammar_Kadhafi

    (6) http://www.rtbf.be/info/monde/detail_libye-le-president-du-c...

    (7) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/etat...

    (8) http://www.robertbibeau.ca/palestine/edito8062011.html

    (9) http://fr.news.yahoo.com/pr%C3%A8s-46-millions-dam%C3%A9rica...

    (10) James Petras. http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25...

    (11) http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/3289... et http://www.centpapiers.com/la-dette-mais-payez-la-bon-dieu/7...

     

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    http://www.legrandsoir.info/soulevement-populaire-au-royaume-uni.html


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  • Angleterre : Cameron fait de la "Droite Populaire"

    Médias et police britanniques multiplient les appels à la dénonciation. Les « citoyens » sont invités à donner les noms des émeutiers. Un principe nauséabond qui n’est pas sans rappeler les voisins vigilants d’Eric Ciotti.

    C’est une machine de propagande sans nuance et effrayante qui s’est enclenchée en Angleterre. D’un côté, il y a les bons citoyens, et de l’autre, les méchants émeutiers. Qui n’ont pas de problèmes sociaux, ni aucune revendication, qui sont juste là pour casser et piller les magasins. "C’est de la criminalité pure et simple, elle doit être affrontée et vaincue" assure Cameron. Piller de la nourriture dans un supermarché n’est donc sensé connoter aucun problème social, mais uniquement une pure volonté criminelle de nuire. Son vice-Premier ministre confirme : c’est de la "violence gratuite et du vol opportuniste, ni plus ni moins".
    Le pire, c’est l’espèce d’union sacrée politicienne : le chômage, l’absence de perspective, l’implosion du service public britannique comme la coupe des aides sociales ne sont même pas évoquées par les parlementaires de l’opposition.

    Délation ou vigilance

    Là où on atteint l’obscène, c’est avec cette Une du Sun, ici à l'image. Le « journal » publie une liste de photos d’individus prises par des caméras de surveillance appelant à dénoncer « ces imbéciles », avec un numéro de téléphone à appeler si on en reconnaît un. Idem sur le site de la police métropolitaine, une galerie de portraits est publiée, les citoyens étant invités à donner des informations sur ces émeutiers recherchés.
    Et ce, une semaine après qu’Eric Ciotti lançait sa nouvelle lubie sécuritaire, les « voisins vigilants ». Le but, constituer une véritable hotline à délation, avec un habitant du quartier « référant », chargé de transmettre à la police tout fait suspect. Une voiture inconnue passe plusieurs fois dans la rue, ou une bande de jeunes donc forcément suspecte, et on décroche son téléphone. Principe brillamment défendu le 4 août sur France Inter par l’auteur, avec un lapsus inespéré, relevé par le site Reflets : “la collaboration, les milices, c’est une période très sombre de notre histoire (…) n’appelons pas à chaque fois qu’on n’est pas d’accord des théories qui sont d’une époque qui malheureusement est révolue et qu’on a tous combattues”

    Tournant sécuritaire

    Après une nuit de calme à Londres, Cameron se rengorge. Il faut dire qu’avec 16000 policiers quadrillant la ville, soit un renfort de 10000 hommes, les quartiers populaires étaient vissés. D’autres villes, comme Manchester, ont explosés... C’est que ces renforts, il a fallut aller les chercher quelque part. Depuis aujourd’hui, des canons à eau sont à la disposition des forces de l’ordre, arme jusqu’ici réservée aux Irlandais. Près de 800 personnes ont été arrêtées, plusieurs peines très lourdes prononcées. Les conditions des interpellations sont déjà contestées, jugées parfois « aveugles » : il ne fallait pas passer dans la rue au mauvais moment.


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  •  Les jeunes communistes britanniques condamnent la violence aveugle des émeutiers mais dénoncent le capitalisme

    par Mick Carty, secrétaire-général de la Jeunesse communiste britannique (YCL)

     Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     La Jeunesse communiste soutient le cri de la jeunesse de Londres lancé pour la justice et pour un avenir.

     

    Nous condamnons les actes de violence irresponsables et les actes criminels généralisés de ces dernières nuits mais les percevons comme un produit direct du système capitaliste, ainsi que la dangereuse insécurité et précarité qui en découle pour la jeunesse d'aujourd'hui, accompagnées d'un processus de marginalisation et d'un degré d'aliénation sans précédent.

    En outre, la façon chaotique par laquelle la jeunesse exprime sa colère n'est qu'une conséquence dangereuse de la mise en avant par les médias bourgeois des actions de protestation des « indignés » sans organisation, convoquées via les médias sociaux sans démocratie, direction ni orientation politique claire.

    Leur message est qu'il n'y a pas besoin d'organisation pour faire changer les choses.

    Par conséquent, les événements de Londres sont le reflet d'un individualisme sans égard ni pour leur classe ni pour la collectivité, dénué de toute responsabilité sociale.

    Il est clair que cette colère de la jeunesse trouve à son origine certain nombre de facteurs parmi lesquels la brutalité policière, la réduction massive des dépenses pour la jeunesse ainsi que d'autres services et une frustration générale quant à un avenir offrant bien peu de perspectives.

    YCL LogoLa Jeunesse communiste fait remarquer que les coupes dans les dépenses publiques ont eu un impact disproportionné autant pour la jeunesse que les groupes ethniques minoritaires.

     Toutefois, cette forme de protestation, encouragée par les médias de l'ennemi de classe, freine l'évolution politique de la jeunesse, à un moment où le système capitaliste même se trouve plongé dans une crise profonde et que beaucoup doutent de son avenir.

     La Jeunesse communiste réaffirme qu'agir en politique sans le marxisme-léninisme, c'est comme faire un voyage sans carte.


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  • cpbtake-the-power-web6 millions de britanniques en situation de pauvreté énergétique : le bilan humain désastreux    des hausses de tarifs scandaleuses des compagnies de gaz et d'électricité privatisées

          

    Article AC (à partir de deux articles séparés du Morning Star)    pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Un million de ménages britanniques supplémentaires ont été plongés pendant la crise dans la    « pauvreté énergétique » en raison de hausses des tarifs de compagnies d'énergie privatisées avides de profits, selon les dernières statistiques du gouvernement.

     

    Le ministère de l’Énergie a publié aujourd'hui des données    confirmant que 5,5 millions de ménages britanniques se trouvaient en pauvreté énergétique en 2009 – 1 million de plus ou 22% de plus que l'année précédente – en raison des hausses de prix de    l'énergie. 

    Il est dit dans ce rapport que le nombre de personnes en-dessous du seuil de pauvreté énergétique, calculé comme    étant ceux qui dépensent plus de 10% de leurs revenus pour payer leurs factures d'énergie, est en constante augmentation depuis 2004, avec les prix du gaz en augmentation de 14% et d'électricité    de 9% pour la seule année 2009. 

    Comme si cela ne suffisait pas, les ménages les plus pauvres, pour ce qui est de l'énergie, sont ceux classés    comme « vulnérables » - parmi lesquels les personnes âgées, les handicapés ou les malades de longue durée. 

    Ces chiffres sortent quelques jours après que le géant    privatisé de l'énergie British Gasa annoncé qu'il pressurerait ses consommateurs avec une nouvelle hausse de 18% pour le gaz et de 16% pour l'électricité à l'automne. Peu avant,    la Scottish    Poweravait annoncé qu'elle    augmenterait en août ses factures de gaz et d'électricité respectivement de 19 et 10%. 

    Les autres grands groupes privés du secteur – parmi lesquels le français EDF ou l'allemand Eon – devraient    annoncer des hausses similaires dans les prochaines semaines 

    L'association de consommateursConsumer    focusa déjà mis en garde    contre une hausse moyenne annuelle des factures de 100 £, plongeant un million de ménages anglais de plus dans la pauvreté énergétique. 

    Il convient de noter que les statistiques du nombre de    ménages en « pauvreté énergétique » pour les années 2010 et 2011, et donc comprenant les répercussions des toutes dernières hausses de tarifs, ne seront pas connus avant    2012. 

    Pourtant, les géants privatisés de l'énergie ne connaissent pas la crise. British Gas a enregistré en    2011, sur le dos de ses 16 millions de consommateurs britanniques, des profits records de 742 millions de £, en hausse de 27% par rapport à l'année précédente. 

    Scottish Power, pourtant poids léger comparé à sa concurrente britannique, a engrangé quant à elle 1,2    milliards de profit l'an dernier. 

    Les hausses des tarifs n'ont aucun autre motif que celui d'augmenter les profits et d'engraisser les    actionnaires. 

    L'argument selon lequel ces hausses seraient forcées au vu de la hausse des matières premières ne résiste pas à    l'analyse. Il suffit de remarquer qu'alors que les prix du marché de gros ont baissé de 60% entre 2008 et 2009, aucune baisse de prix n'a été répercutée sur les particuliers. Pire encore, alors    que les coûts en gros sont inférieurs de 30% à ceux du pic de 2008, les tarifs de l'électricité et du gaz ont augmenté depuis respectivement de 21 et 44%. 

    Le caractère fallacieux de l'argumentaire qui avait présidé à la privatisation de l'énergie et à la casse des    monopoles publics apparaît désormais. Il avait été suggéré qu'un « marché avec la libre concurrence » produirait des prix bas et un meilleur service. 

    Tout comme dans les autres secteurs privatisés, tels que les chemins de fer ou les transports urbains, la    privatisation fut synonyme de dégradation de la qualité du service et de hausses des prix incontrôlées, les quelques entreprises dominant le secteur formant des cartels rackettant les    consommateurs. 

    Pour les communistes britanniques, seul le gel des tarifs et surtout la re-nationalisation des entreprises    du secteur de l'énergie peuvent permettre de lutter contre cette hausse scandaleuse des tarifs et permettre à près de 6 millions de britanniques de pouvoir à nouveau se chauffer selon leurs    besoins.


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