• Des communistes en colère en Espagne : le gouvernement socialiste en Andalousie soutenu par Izquierda Unida annonce comme première mesure la baisse du salaire des fonctionnaires

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Nous avions déjà souligné la colère des bases militantes d'Izquierda Unida face à l'accord signé entre les dirigeants d'IU et du PSOE pour gouverner en Andalousie, voire en Asturies. Les premières mesures annoncées par la Junte d'Andalousie ne vont pas faire diminuer la tension.

     

    En effet, après une campagne axée sur le rejet des politiques libérales menées en alternance par le PP, la droite, ou le PSOE, Izquierda Unida a obtenu un bon score, 12% aux élections régionales d'Andalousie qui se tenaient le 25 mars dernier.

     

    Après une campagne démagogique anti-PS, volte-face des dirigeants d'Izquierda Unidaqui négocient dès la fin mars un 'pacte de gouvernement' avec le PSOE, concrétisé le 18 avril en un « Accord pour l'Andalousie » fixant les « conditions d'un gouvernement stable »pour les quatre années à venir.

     

    Comment faire accepter aux communistes et aux progressistes le reniement de leurs positions défendues dans la campagne?

     

    La colère des bases d'Izquierda Unida est légitime. Elle conduit à une première consultation officieuse qui conduit au rejet le 5 mars, dans la banlieue de Séville, par 32 organisations de base d'IU à la participation à tout gouvernement régional mené par les socialistes.

     

    Une consultation non-reconnue et bientôt supplantée par un référendum officiel, le 24 avril, contrôlé et verrouillé par les directions locales et régionales et où l'alternative se réduisait soit à un « pacte de gouvernement » soit à un « pacte de législature », en somme soit aller au gouvernement socialiste, soit le soutenir pendant quatre ans.

     

    Nombre d'organisations de base ont refusé ce simulacre de référendum, les retours de militants dégoûtés et prêts à déchirer leur carte abondent mais force est de constater que la direction régionale d'IU, menée par Diego Valderas, et soutenue par les directions nationales d'IU et du PCE a atteint son but : réussir un virage à 180 degrés et participer à un gouvernement social-libéral en Andalousie.

     

    Car l'Andalousie n'est pas une région comme les autres en Espagne. Région la plus peuplée d'Espagne avec 8 millions d'habitants, troisième région la plus productive du pays, elle représente 17% de la population espagnole et 14% de son PIB.

     

    Elle représente aussi un enjeu pour Izquierda Unida puisqu'il s'agit de sa première fédération non seulement en termes d'adhérents mais aussi en termes d'élus.

     

    Depuis trente-quatre ans, l'Andalousie est gouvernée par le Parti socialiste, suivant une politique en rien différente de celle menée nationalement par Felipe Gonzalez puis José Luis Zaptero. Une politique social-libérale de coupes et d'ajustements, qui ne s'en distingue que par un goût très local pour les combines et les arrangements, qui ont éclaté régulièrement en autant de scandales de corruption.

     

    Au plus fort de la crise capitaliste en Espagne, au plus fort de la droitisation du Parti socialiste, le choix non plus seulement de soutenir un gouvernement socialiste en Andalousie, mais bien d'y participer pour la première fois en 34 ans est pour le moins surprenant.

     

    Surtout que les socialistes n'avaient rien promis à IU dans leur « Accord pour l'Andalousie ».

     

    Baisses de salaires des fonctionnaires, hausse des impôts locaux, augmentation du temps de travail: les masques tombent

     

     

    L'investiture du président socialiste José Antonio Grinan a poussé le responsable régional d'Izquierda Unida à une déclaration de foi dans ce gouvernement unique PS-IU, pour Valderas il s'agira d'un « gouvernement pluriel mais avec une seule politique » destinée à trouver une « issue à la crise en partant d'une position sociale » et il a affirmé « avoir foi et espoir » dans les budgets régionaux de 2013 malgré des comptes qui s'annoncent « très difficiles ».

     

    Un « gouvernement de gauche plurielle avec une seule politique ». Izquierda Unida va donc devoir annoncer à ses militants qu'il soutient un gouvernement qui baisse le salaire de ses fonctionnaires et augmente leurs impôts.

     

    En effet, les premières mesures annoncées par Grinan est la baisse des salaires des fonctionnaires de l'administration locale et régionale, une hausse générale de l'Impôt sur le revenu (IRPF) et enfin l'augmentation du temps de travail de 35 à 37,5h.

     

    L'union sacrée des syndicats CC.OO et UGT pour l'entrée au gouvernement d'Izquierda unida dans le gouvernement socialiste démontre bien l'ampleur de la connivence entre les appareils des syndicats réformistes, de la gauche réformiste radicale et de la social-démocratie au pouvoir.

     

    Le nouveau président régional José Antonio Grinan avait vendu la mèche dans une rencontre récemment organisée avec le patronat d'Andalousie, celui-ci ayant manifesté ses inquiétudes après la signature d'un pacte « socialo-communiste » en Andalousie.

     

    Grinan les avait rassuré par un simple : « C'est moi qui commande ».

     

    Il avait ajouté : « Ces conseillers, je les ai entre mes mains, c'est moi le président de la Région et c'est mon gouvernement qui prend les décisions ».

     

    Des voix discordantes se font entendre au sein des organisations communistes

     

    Rares ont été ceux qui ont su garder leur dignité dans la période post-électorale, alors que les directions régionales et nationales d'Izquierda Unida et même du Parti communiste ont joué la collaboration pleine et entière avec le PSOE.

     

    En première ligne des collaborateurs, le responsable régional d'Izquierda Unida, Diego Valderas, qui a dû après l'annonce des mesures d'austérité du gouvernement socialiste les a qualifié d'une « douloureuse nécessité » et a dit assumé la co-responsabilité de ces plans de rigueur.

     

    C'est hélas du côté du député provincial nationaliste de gauche Juan Manuel Sanchez Gordillo qu'il faut trouver la position la plus conséquente, lui qui a refusé de soutenir ce gouvernement social-libéral et qui a été suspendu en cela par la direction d'Izquierda Unida. Le dirigeant historique d'IU, le communiste Julio Anguita, a également refusé de soutenir un tel gouvernement.

     

    Dans les organisations communistes, le choix de la part de la direction régionale et nationale du Parti communiste de soutenir le projet de gouvernement socialiste en Andalousie est passé difficilement dans les sections. L'annonce des coupes dès la première semaine a suscité des réactions plus ouvertement virulentes.

     

    Le Parti communiste de Séville a ainsi demandé l'ouverture d'un débat dans le Parti et dans Izquierda Unida sur les coupes et a demandé que les élus du Parti et d'IU votent contre ces mesures au Parlement andalou.

     

    De son côté, la Jeunesse communiste d'Andalousie (JCA) s'est aussi désolidarisé de la politique de coupes dans la fonction publique territoriale réalisée par le gouvernement, soulignant le contexte national défavorable mais aussi-delà d'une « Europe du capital dominée par les grandes entreprises ».

     

    Les masques sont tombés bien vite en Andalousie, en Espagne, sur les possibilités à partir d'un bon score électoral de tirer le PS vers la gauche. Au contraire, le PS a su renforcer son emprise, en tirant les communistes vers la droite, en les enfermant dans des solutions institutionnelles où les socialistes ont la main pour mener à bien leur politique anti-sociale.

     

    Plus que jamais, les communistes espagnols ont besoin de rompre avec ce carcan politique que constitue Izquierda Unida, machine à canaliser la colère sociale vers des solutions compatibles avec la « rigueur de gauche » prônée par la social-démocratie !


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  • Les Indignés en quête d’un second souffle

    Un an après les rassemblements à la Puerta del Sol à Madrid, mobilisation, ce 12 mai, en Espagne et dans le monde. Outre-Pyrénées, le mouvement dénonce l’austérité de la droite.

    Barcelone (Espagne), envoyée spéciale. Il est à peine vingt heures. On s’affaire à installer des chaises. Et puis très vite, l’assemblée générale de Clot commence. Les 10 milliards de coupes budgétaires dans la santé et l’éducation animent la trentaine de voisins de ce quartier du nord de Barcelone. Les participants ajustent, aussi, les derniers préparatifs pour la manifestation « globale » du 12 mai. « Prend la rue ». C’est sous cette bannière que le Mouvement du 15 mai et nombre de collectifs sociaux redescendent, ce samedi, dans les rues. En Espagne, bien sûr, là où l’indignation sociale et politique a explosé il y a un an, et mais également à travers à la planète.

    Frustrations inchangées

    « Ce n’est pas un anniversaire, ni une fête », recadre Claudia, de Démocratie réelle maintenant (DRY), qui fut à l’origine du premier rassemblement. « Il y a un an, on a rendu visible le mal-être, poursuit cette enseignante. On a assisté à la politisation de la société. Aujourd’hui, il nous faut voir ce que nous avons travaillé, et ce qui a grandi. » Ou non, d’ailleurs. Comme elle, qui n’avait « jamais milité dans aucune organisation », précise-t-elle, des centaines de milliers d’Espagnols ont investi les places publiques pour crier leur exaspération de la crise économique et de ses responsables politiques.

    « Il est étrange que cela n’ait pas explosé avant », soutient José Iglesias, en allusion aux millions de chômeurs. Ce journaliste qui se revendique comme un militant de gauche de longue date estime que l’appel de DRY a agi « comme un détonateur, au sein d’une classe moyenne » mieux formée, après le retour de la démocratie, mais également grande sacrifiée de la crise. L’accès à l’éducation, au logement et à la santé publique et de qualité, le refus de la précarité et de la réforme du marché du travail sont quelques-unes des « raisons » des marches 
de ce samedi.

    Les frustrations et les revendications restent inchangées. Le contexte socio-économique, lui, s’est aggravé. Depuis 120 jours, le gouvernement du Parti populaire de Mariano ­Rajoy matraque l’austérité sur tous les fronts. Le chômage touche un actif sur quatre, et pourrait dépasser les six millions avant la fin de l’année. Claudia y voit « une stratégie de la peur qui crée de la désespérance ». Ce qui, reconnaît-elle, n’est pas « sans avoir limité notre capacité d’action ». Durant douze mois pourtant, le Mouvement du 15 mai est parvenu à faire obstacle à plus de 200 expulsions à Madrid. Il s’est investi dans les différents collectifs qui ont vu le jour contre les coupes budgétaires dans la santé et l’éducation. DRY avance la proposition d’« un plan de sauvetage citoyen », en allusion aux renflouements des banques par l’exécutif. Mais cela sera-t-il ­suffisant ? Un an plus tard, ­l’enjeu du rapport de forces pour imposer, avec la gauche alternative et les syndicats, d’autres politiques, reste posé. « On ne peut éternellement repousser le débat sur qui nous sommes et où nous voulons aller, s’agace José Iglesias. Il y va de la survie du mouvement. » Quoi qu’il en soit, cela ne compromettra pas le succès espéré des marches de ce samedi, car, glisse-t-il, en quittant l’assemblée générale, « le mécontentement de la société est si grand »…

     

    MADRID (AFP) - 13.05.2012 05:47 - Par Sylvie GROULT

    Pour fêter leur premier anniversaire, des dizaines de milliers "d'indignés" ont manifesté samedi en Espagne, reprenant symboliquement les rues un an après la naissance de leur mouvement, surgi pour dénoncer la crise, la corruption et le chômage.

    voir le zoom : Des  Indignés  se rassemblent par milliers à la Puerta del Sol de Madrid, le 12 mai 2012
    Des "Indignés" se rassemblent par milliers à la Puerta del Sol de Madrid, le 12 mai 2012
    AFP - Pedro Armestre
    voir le zoom : Des  Indignés  rassemblés par milliers à la Puerta del Sol de Madrid, le 12 mai 2012
    Des "Indignés" rassemblés par milliers à la Puerta del Sol de Madrid, le 12 mai 2012
    AFP - Jaime Reina
    voir le zoom : Un  Indigné  manifeste à Madrid alors que le mouvement fête son 1er anniversaire, le 12 mai 2012Un "Indigné" manifeste à Madrid alors que le mouvement fête son 1er anniversaire, le 12 mai 2012
    AFP - Pedro Armestre

    Pour fêter leur premier anniversaire, des dizaines de milliers "d'indignés" ont manifesté samedi en Espagne, reprenant symboliquement les rues un an après la naissance de leur mouvement, surgi pour dénoncer la crise, la corruption et le chômage.

    A Madrid, scandant leurs slogans favoris comme "ils ne nous représentent pas", les "indignés" ont envahi dans des roulements de tambours la Puerta del Sol, la grande place du centre de la ville qui a vu naître le mouvement, le 15 mai 2011, pour une nuit de fête, défiant l'interdiction officielle de manifester après 22 heures.

    Pendant quatre jours, les manifestants ont l'intention de tenir sur la place une "assemblée permanente". En milieu de nuit, ils étaient toujours plusieurs milliers, assis en cercle ou debout, bavardant ou jouant des percussions, encadrés par de nombreux cars de police stationnés dans les rues voisines.

    A minuit, la foule, bras levés au ciel, s'est figée dans une minute de silence, avant de hurler en signe de défi "oui, nous pouvons, oui, nous pouvons".

    A Madrid, la police a chiffré la participation pour la journée à 30.000 personnes. A Barcelone, la deuxième ville du pays, ils étaient entre 45.000 selon la police et 220.000 selon les organisateurs. Au total, des manifestations étaient organisées dans 80 villes d'Espagne, dont Valence, Séville et Bilbao.

    "Il est important de montrer que nous sommes toujours là, que des milliers de gens veulent un changement", expliquait dans la manifestation madrilène une employée de bureau de 23 ans, Marina Santos, qui portait une petite pancarte, avec l'inscription: "un autre monde est possible".

    "Votre dette, ne la payons pas", annonçait une grande banderole. D'autres encore proclamaient: "Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques ou des banquiers", "La violence, c'est de gagner 600 euros".

    Partout dans la foule, des bras levés agitaient de petites pancartes avec un seul mot, "Non", et une paire de ciseaux dessinée, figurant les coupes budgétaires sévères qui frappent la santé et l'éducation.

    "Nous sommes ici parce que nous restons indignés par les politiques d'austérité que nous impose l'élite économique", lançait Victor Valdes, un étudiant en philosophie de 21 ans. Il voulait croire que "le mouvement continue avec le même élan".

    C'est sur cette place de la Puerta del Sol que s'était installé, il y a un an, le campement des indignés, avant de faire des émules dans le monde entier.

    Pendant un mois, cet amas de tentes et de bâches était devenu le symbole d'un ras-le-bol qui avait surpris un pays où, malgré la crise, le mécontentement s'était jusque là peu exprimé.

    Mais le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir dans l'intervalle, a cette fois affiché sa fermeté, déclarant "illégale" toute tentative d'installer un nouveau campement et imposant des restrictions horaires aux manifestants.

    Depuis un an, le chômage a encore grimpé en Espagne et frappe un actif sur quatre (24,4%), tandis que le gouvernement est engagé dans une politique de rigueur sans précédent.

    Un terrain fertile, a priori, pour que l'anniversaire du mouvement soit un succès.

    Mais à la différence d'il y a un an, les rues d'Espagne sont envahies presque chaque semaine par les manifestations convoquées par les syndicats contre la rigueur tandis que les indignés refusant de se constituer en parti ont perdu en visibilité.

    Ils n'ont pas su "structurer un mécontentement sans idéologie concrète", analyse Antonio Alaminos, professeur de sociologie à l'Université d'Alicante. "Résultat: beaucoup de petits groupes relativement déconnectés entre eux qui ne forment plus un mouvement social".

    Les indignés affichent toutefois une réussite concrète: avoir insufflé une nouvelle force à la Plateforme contre les expulsions, qui lutte contre les saisies d'appartements de familles surendettées.

    "Le mouvement est mieux structuré, nous avons à présent différentes sections comme la défense de l'université ou la lutte contre les expulsions", assurait Victor Valdes, vêtu du t-shirt jaune de "Juventud sin futuro" (Jeunes sans avenir), l'un des groupes de la mouvance des indignés.

    © 2012 AFP



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  • La digestion de la paëlla espagnole avariée risque d’être douloureuse pour l’Allemagne

    Hier matin, Standard and Poor’s a dégradé les notes de neuf banques espagnoles, dont Santander…  que LIESI suit particulièrement et pour des raisons explicitées dans la lettre confidentielle depuis des années ou sur ce blog. Les Britanniques et la famille royale auront bien du souci à se faire en cas de dérapage incontrôlée de ladite banque…

    Dans le même temps, les autorités espagnoles annoncent un recul de 0,3% du PIB du pays au premier trimestre par rapport au dernier trimestre 2011 où il avait déjà baissé de 0,3%.

    Le scénario que tout le monde connaît maintenant par cœur, avec le laboratoire d’expérience grec, se met en place. Il peut être appliqué avec d’autant de facilité que les politiciens acceptent les règles du pouvoir financier apatride sans ciller.
    Dans le grand casino financier planétaire, plusieurs gros intervenants de fonds spéculatifs commencent à se placer… pour un scénario espagnol à la grecque. D’aucuns ont dépassé les doutes sur la puissance allemande à contrer le choc bancaire espagnol. Ils parient sur de sérieuses difficultés à venir pour les banques allemandes.

    Mauvaise météo pour l’Espagne

    Il y a quelques jours, l’agence américaine Standard & Poor’s (S&P) a abaissé de deux crans, après l’avoir déjà fait en janvier, la note de solvabilité financière de l’Espagne, de A à BBB+. Motivation de cette décision : inquiétude de la récession qui complique ses objectifs budgétaires.

    Quelle découverte !

    Dans cette  logique, les banquiers américains hyper diplômés écrivent que la nouvelle note de l’Espagne est “négative”, ce qui signifie que Standard & Poor’s, l’un des instruments du cartel bancaire, sera encore utilisé pour matraquer les Espagnols !

    Aujourd’hui, Trader Noé à qui nous avons demandé de suivre l’évolution du Titanic bancaire espagnol SANTANDER, nous écrit :

    « Si on casse 4,40 €, il y a un danger : la spéculation va arriver et pousser vers 3,50 € ».

    Traduction de toutes ces magouilles financières ayant pour but de faire sauter ce verrou qu’est l’Etat-nation (dixit baron de Rothschild) au moyen de la dette, surgonflée grâce à la spéculation sur les intérêts de cette même dette, spéculation nourrie essentiellement à partir de la City, et amplifiée par les dégradations successives des agences de notation,… ce sont les populations qui trinquent. Fin 2011, en Espagne, le taux de chômage atteignait 22,85 % ; à la fin du premier trimestre 2012, il y avait près de 5,7 millions de chômeurs, soit un taux de 24,44 %. Et tout cela va continuer pour le petit bonheur des spéculateurs… travaillant pour des gens mieux organisés, rêvant de NOUVEL ORDRE MONDIAL érigé sur les cendres des Etats nations

    N’oublions pas que l’Espagne est la quatrième économie de la zone euro. Avec ces nouvelles, le programme budgétaire n’est plus dans les clous ! Pire, non seulement on ne va pas respecter le calendrier de la réduction de la dette, mais “nous percevons une probabilité croissante que l’Etat espagnol doive fournir un soutien budgétaire supplémentaire au secteur bancaire”, explique le document publié par Standard & Poor’s…

    Le secteur bancaire espagnol s’est pris la première tempête de 2008 avec le plongeon de l’immobilier. Et maintenant vient une autre tempête, plus consistante… qui grossit et appartient à une autre « catégorie ». Les météorologues du cartel bancaire expliquent en gros qu’elle est en cours de transformation…

    http://liesidotorg.wordpress.com/


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  • LAURA, liberté !

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Etat espagnol - La criminalisation de la protestation sociale en marche

    Face à une telle offensive, soyons solidaires et ne permettons pas à l’État et au Capital de nous démobiliser.

    Sous le couvert de la lutte pour arrêter la violence possible qui peut se produire dans les manifestations de rue, que les coupes sociales présentes et futures provoqueront inévitablement, le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’il était en train de s’accorder avec le ministère de la Justice pour durcir du Code Pénal relatif à l’‟ordre public”. Au douze mesures déjà annoncées pour réprimer plus durement la ‟désobéissance contre l’autorité”, ils veulent ajouter la proposition du secrétaire d’Etat à la Sécurité, Ignacio Ulloa, pour que les associations, partis et syndicats qui appellent à des manifestations « répondent pénalement » pour le comportement de l’un de ses affiliés ayant causé « des dommages avec des implications pénales » au cours de telles actions de protestation.

    Bien que le secrétariat d’État à la Sécurité ait insisté sur le fait que l’objectif de ce durcissement répressif n’est pas de porter atteinte au droit de manifester des citoyens, mais d’« éviter la violence qui pourrait se produire lors de manifestations incontrôlées par leurs organisateurs », les faits démontrent que ce n’est pas la violence que l’on veut empêcher mais la protestation sociale, que les gens sortent dans la rue comme ce fut le cas le 29-M.

    La preuve de cela est que cette responsabilité est menacée de s’étendre aux parents et aux tuteurs des mineurs qui ont commis de tels dommages et d’inclure la « résistance passive » dans le ‟délit” de « résistance active » ... En Catalogne, en plus des interventions brutales des Mossos d’Esquadra [police catalane] et des arrestations arbitraires liées à la grève générale du 29-M, vient d’être ouverte un site Web de la police catalane pour « identifier les personnes soupçonnées d’avoir commis des actes de violence de rues pendant cette grève. » Une incitation cynique et indigne à la délation citoyenne justifiée par le directeur de la police catalane, Manel Prat, avec ces mots significatifs : « dissuader et prévenir ».

    C’est la stratégie de la peur et le gouvernement l’utilise sans vergogne pour intimider les citoyens et les inciter à ne pas s’organiser ou participer à des actes de protestation citoyenne ou à des manifestations syndicales contre les politiques antisociales. C’est pourquoi le directeur de la police autonome n’y est pas allé par quatre chemins en déclarant son intention d’étendre le site Web à « de nouveaux dossiers d’incidents qui se produiront à l’avenir » et promet « la confidentialité maximale » aux personnes qui veulent livrer des informations sur les prétendus ‟vandales”. Et encore moins en disant clairement quel est son objectif : « promouvoir la participation citoyenne à 100%, en même temps que nous voulons une inquiétude citoyenne à 0%. »

    Après ces déclarations infâmes et menaçantes de la part d’autorités qui prétendent défendre un régime démocratique, comment s’étonner que soient couvertes des actions policières clairement préjudiciables aux droits des citoyens et que soient poursuivis brutalement ceux qui protestent contre l’injustice sociale ? Oui, comment s’étonner que le gouvernement de Rajoy gracie cinq Mossos reconnus coupables de blessures, torture, mauvais traitements et détention illégale ? Délits pour lesquels ils devaient purger une peine d’interdiction professionnelle, plusieurs années de prison et une amende, selon ce que reconnaissent des sources gouvernementales, et que, suite à l’approbation d’un décret royal, ces agents « retourneront et se réintégreront le corps des Mossos et retrouveront leur statut de fonctionnaires », étant donné que le Conseil des ministres a commué la peine d’interdiction – qui les empêchait d’exercer de nouveau – en celle de suspension...

    Oui, comment s’étonner de cela et que, quelques jours plus tard, soit arrêtée la secrétaire à l’organisation de la CGT de Barcelone, Laura Gómez, et que la juge de la Cour d’Instruction n ° 23 de Barcelone décréterait la prison pour sa participation le 29-M à une performance à la porte de la Bourse de Barcelone, au cours de laquelle ont été symboliquement brûlées des boîtes en carton avec des papiers à l’intérieur. Une action de protestation pour laquelle le ministère public a demandé et que la juge a décrété « la détention provisoire avec droit de visite et sans possibilité de libération sous caution étant donné la gravité des faits et pour éviter le risque de fuite, de dissimuler des preuves et l’empêcher de commettre d’autres délits », à une femme, sans antécédents judiciaires, avec domicile fixe, emploi stable et une fille qui vit avec elle. Des considérations et des critères que cette Justice ne prend pas considération ni n’appliquent aux banquiers et politiciens poursuivis par les procureurs anticorruption !

    Comment ne pas voir dans tout ce qui précède la preuve de la collusion entre le gouvernement de l’Etat et celui de la Communauté autonome pour criminaliser la protestation sociale ?

    Laura, comme tous les autres indignés détenus ou poursuivis, sont les premières victimes de l’actuel Pouvoir autoritaire et répressif au service du Capital, qui cherche à mettre fin aux droits et libertés du peuple travailleur au moyen de lois liberticides et d’une répression de plus en plus brutale. De cette façon, ce Pouvoir veut intimider les citoyens afin qu’ils ne fassent pas cause commune avec les syndicalistes et les indignés qui luttent et ne se résignent pas à vivre à genoux.

    C’est pourquoi, aujourd’hui comme hier, lors de la lutte contre la dictature franquiste, il est nécessaire de témoigner activement notre solidarité avec tous ceux qui sont dans les griffes de ce Pouvoir, qui n’a aucun scrupule à s’inscrire de plus en plus dans la tradition fasciste de la répression de la protestation sociale. Soyons solidaires et ne permettons pas à l’État et au Capital de nous démobiliser.

    Octavio Alberola

    (Traduction : J.F.)

    http://laurallibertat.wordpress.com/

    http://www.cgtbarcelona.org/

    http://www.cnt-f.org/cnt66


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    Manifestation dans le centre de Barcelone, jeudi 29 mars, contre l'austérité et la réforme du travail élaborée par le gouvernement de Mariano Rajoy.

    Quelques heures seulement après une grève générale accompagnée de manifestations monstres, l'Espagne présente, vendredi 30 mars, son projet de budget 2012, attendu comme le plus rigoureux de son histoire, tandis que les inquiétudes montent en Europe à son sujet. Mission du gouvernement : ramener en douze mois le déficit public de 8,51 % à 5,3 % du PIB.

    Pour y arriver, les premières estimations parlaient d'environ 35 milliards d'euros à trouver, entre économies et nouvelles recettes, mais le chiffre sera certainement plus élevé, en tenant compte de la récession, qui devrait réduire le PIB espagnol de 1,7 % cette année. "Ce sera plus ou moins 50 milliards, peut-être même un peu plus", explique Soledad Pellon, analyste à la maison de courtage IG Markets. L'agence de notation Moody's parle de 41,5 milliards, la Fondation des caisses d'épargne (Funcas) évoque 55 milliards.

    INQUIÉTUDES

    Après avoir déjà annoncé des coupes budgétaires de 8,9 milliards d'euros et des hausses d'impôts pour 6,3 milliards, il reste à l'Espagne à trouver la modique somme de 30 à 40 milliards. Le budget sera donc "très austère", a prévenu le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy. "Le plus austère de la démocratie", a même dit le ministre du budget, Cristobal Montoro, avec "un effort budgétaire comme nous ne n'en avons certainement jamais réalisé dans notre pays jusqu'à présent". Cet effort devra être convaincant, alors que les mises en garde de ses partenaires se multiplient : le pays "donne beaucoup d'inquiétude à l'Europe", a déclaré samedi le chef du gouvernement italien, Mario Monti.

    "L'Espagne a du mal à tenir ses objectifs", alors que "la situation de l'économie espagnole est bien pire que la nôtre", a renchéri mardi le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé. C'est sans aucun doute la banque américaine Citi qui a été la plus virulente, affirmant mercredi que "l'Espagne devra probablement entrer dans un programme de type Troïka [donc une aide de l'UE, de la BCE et du FMI] cette année, comme condition pour obtenir plus de soutien de la BCE à la dette souveraine espagnole et/ou aux banques espagnoles".

    "RÉDUCTION DU DÉFICIT QUASI IMPOSSIBLE"

    Le gouvernement veut geler à nouveau les salaires des fonctionnaires et baisser les budgets des ministères de 14,5 à 15 %, même s'il écarte toute hausse de la TVA et des autres impôts touchant à la consommation. De quoi susciter des doutes : "Nous sommes quelques analystes à penser que, même en faisant tout cela, la réduction (du déficit) à 5,3 % est quasi impossible", écrivait jeudi Fernando Faces, de l'Institut international San Telmo, dans le journal Expansion. Deutsche Bank va dans le même sens : "Nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement réussisse à ramener son déficit à 5,3 % du PIB cette année", écrit Gilles Moec, qui table sur 6 % et prévoit que le budget présenté vendredi sera "centré sur les coupes budgétaires" et n'augmentera que très peu les impôts.

    "Sans monter les impôts, sans toucher à la santé ni à l'éducation, c'est impossible que nous arrivions à un déficit de 5,3 %", dit Soledad Pellon. "Cela a été démontré dans tous les pays, il est très difficile de réduire le déficit public au milieu d'une récession, parce que celle-ci réduit les recettes et augmente les dépenses, via les prestations chômage", dans un pays où près d'un actif sur quatre est sans emploi, souligne José Carlos Diez, économiste à la maison de courtage Intermoney. "Du coup, nous ramons à contre-courant, avec une capacité pour ramer mais au final, nous nous épuisons", estime-t-il : "L'Espagne a besoin de temps mais il semble que Bruxelles ne soit pas disposée à lui en donner."

    http://www.lemonde.fr


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  • 130397969920061107110818-manifestacion-avt2Grève générale historique en Espagne

     

    11 millions de grévistes, 3 millions dans les rues contre la réforme du travail poussent les syndicats prompts au « dialogue social »

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Sixième grève générale en trente ans en Espagne, et d'après les chiffres divulgués par les syndicats, il s'agirait de la grève la plus suivie de ces trois dernières décennies, bien au-delà des journées de grève de 2002 ou 2010.

     

    D'après les syndicats, 77% des salariés espagnols auraient participé à cette journée de grève générale du 29 mars, soit près de 11 millions de travailleurs qui ont répondu à l'appel lancé par les Commissions ouvrières (CC.OO) et l'UGT.

     

    Cette journée de grève générale était convoquée sous le mot d'ordre « Non à la réforme du travail ! ».

     

    La réforme du gouvernement de droite prévoit notamment une réduction des indemnités de licenciement, 33 jours par année travaillée (et seulement 20 en cas de licenciement économique) au lieu de 45, etl'institutionnalisation de « contrats aidés », payés par l'Etat pour le privé, contratsprécarisés au salaire minimum.

     

    Si le patronat et le gouvernement ont tenté de minimiser le grève, ils ne pouvaient masquer l'ampleur d'une grève qui a paralysé les transports urbains des grandes villes : seuls 30% des métros de Madrid étaient en état de marche, 30% des trains régionaux et 20% des trains régionaux. Une grève qui a fait chuter la consommation d'électricité de 23%, preuve de la paralysie du pays.


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    Cette grève se concluait ce soir par 111 manifestations dans tout le pays qui ont mobilisé sans doute au-delà des 2 millions de manifestants du 19 février dernier.

     

    Les premiers chiffres dans des petites villes de province donnaient déjà le vertige : 100 000 à Vigo, 60 000 à La Corogne 50.000 manifestantes àValladolid ou 60 000 à Palma de Majorquec'est du jamais vu. D'après les derniers chiffres, on serait à 1 million de manifestants à Madrid, 400 000 dans les diverses cités d'Andalousie, 300 000 à Barcelone et à Valence.

     

    « Le succès indiscutable » d'une grève qui touche tout le pays et tous les secteurs, et en premier lieu l'industrie

     

    « Cette grève a été un succès indiscutable »a déclaré le secrétaire de l'UGT Candido Mendez lors de la conférence de presse. Ignacio Fernandez Toxo, des CC.OO, a partagé le constat ajoutant toutefois que « son ampleur a été plus importante dans l'industrie que dans les services ».

     

    Difficile de contester, même dans les services, le succès d'une grève qui a mobilisé 70% du personnel de l'Education nationale, 70% des agents des collectivités locales, 85% du personnel universitaire et surtout 95% des travailleurs des transports.

     

    Dans les secteurs où la grève a été moins suivie, comme dans la santé et les administrations centrales, un travailleur sur deux a arrêté le travail.

     

    1245150.jpg C'est dans l'industrie que la grève a été le plus largement suivie, avec 97% de grévistes.

     

    49 sites industriels ont été arrêtés et occupés par les travailleurs : dans les grandes usines autombiles (Nissan, Renault, Mercedes, Seat, General Motors), leurs équipementiers (Mann-Hummel, Fico Mirrors, Valéo), les mines (Hullera Vasco-Leonesa), l'aéronautique (EADS), la sidérurgie (Acerinox, Siderurgica Balboa, Sidenor).

     

    Face à des manifestants qui appellent à une « grève générale illimitée », les syndicats lancent un appel à la « négociation » pour corriger la réforme !


    Le potentiel de mobilisation est inédit en Espagne, 15 millions de personnes en grève, 3 milions dans les rues, une combativité qui se mesurait au mot d'ordre scandé par les manifestants à Madrid et ailleurs : « Allez, allez, ne reculons pas d'un pas sur la réforme. Grève générale ! »

     

    Le mot d'ordre des syndicats lors de la conférence de presse étaient tout autre. Ainsi, Ignacio Fernandez Toxo, secrétaire des CC.OO, et président de la CES (Confédération européenne des syndicats) : « La grève est une grande occasion pour changer de cap et ouvrir une phase de dialogue. Nous sommes ouverts à la négociation, nous avons des propositions et des alternatives ».

     

    Mais le dirigeant syndical met en garde le gouvernement, si il veut aller à la confrontation, « le conflit social ira en s'intensifiant, jusqu'à ce que nous obtenions la modification de la réforme du travail ».

     

    Pas de retrait de la loi, mais sa modification ainsi qu'un appel à la « concertation », on est loin des attentes des grévistes du 29 mars.

     

    Une « concertation sociale » déjà mise en œuvre par les deux syndicats qui avaient négocié avec le gouvernement des « services minimums »dans les grands services publics et dont Fernandez Toxo s'est revendiqué : « Nous avons respecté scrupuleusement les services minimums ! », a-t-il déclaré à la presse.

     

    Le PSOE, responsable de 6 des 8 dernières lois de libéralisation du marché du travail, prompt à la récupération !

     

    Un mouvement énorme freiné par les syndicats, et dont le PSOE, fidèle à sa tradition, est prompt à récupérer. A la tête de la manifestation madrilène, se trouvait outre le coordinateur général d'Izquierda Unida Cayo Lara, le secrétaire à l'organisation du PS, Oscar Lopez.

     

    On retrouvait dans le cortège plusieurs dirigeants socialistes dont Manuel Chavez, ancien ministre du travail de 1986 à 1989,lui qui fut aussi le maître d’œuvre d'une contre-réforme du marché du travail dans le gouvernement Gonzalez, et qui a connu une des six grèves générales de l'après-franquisme, en décembre 1988.

     

    C'est un comble que les socialistes qui furent à l'origine de six des huit contre-réformes du travail depuis la chute du franquisme, qui ont mis en œuvre avec zèle sous Zapatero la politique d'austérité de 2008 à 2011, puissent se faire passer pour l'opposition aux projets gouvernementaux !

     

    L'avenir du mouvement social espagnol, entre pression de la base pour une grève générale illimitée et freins de directions syndicales acquises à la ligne du « dialogue social », est incertain. Toutefois, comme au Portugal et en Grèce, le potentiel existe pour construire un mouvement de convergence des luttes susceptible de mettre en échec les plans du gouvernement Rajoy.


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  • Le gouvernement Rajoy fait face à une journée de grève générale. En ligne de mire : la réforme du travail et l'austérité en vigueur depuis son arrivée au pouvoir.

    L'Espagne s'immobilise contre l'austérité et la réforme du travail

    Des manifestants contre la réforme du travail en Espagne, le 11 mars dernier. PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

    Une grève générale de 24 heures contre la réforme du travail et la politique d’austérité du gouvernement de droite a commencé jeudi 29 mars au matin en Espagne, où des piquets de grève ont pris place devant les entreprises pendant que les transports tournaient au ralenti.

    Portant des drapeaux rouges et des pancartes avec les mots "Réforme du travail, NON", ou "Grève générale", les piquets de grève se sont installés aux portes des entreprises, du marché de gros de Madrid, des banques ou des principales stations de transports en commun.

    Tandis que les syndicats annonçaient déjà un "immense succès", le ministère de l'Intérieur a indiqué tôt jeudi matin que 58 personnes avaient été interpellées, six policiers légèrement blessés ainsi que trois grévistes dans des incidents mineurs.

    Le face-à-face entre grévistes et policiers a parfois été tendu, comme devant la station de bus de Carabanchel à Madrid, où un manifestant a été blessé au visage.

    La sixième depuis 1977

    Cette journée de grève générale, à l'appel des deux grands syndicats Comisiones Obreras (CCOO) et UGT, est la sixième depuis le rétablissement des libertés syndicales en 1977. La précédente remonte au 29 septembre 2010, sous le gouvernement socialiste.

    Une centaine de manifestations sont convoquées dans tout le pays. Un service minimum qui a fait l'objet d'un accord entre syndicats et pouvoir public devrait permettre d'assurer le fonctionnement au ralenti des transports en commun, avec par exemple 30% des métros et des bus à Madrid.

    Les syndicats protestent contre la réforme du travail annoncée le 11 février par le gouvernement et déjà en vigueur, destinée à combattre un chômage record, à 22,85% des actifs. Elle prévoit notamment l'abaissement d'un tiers des indemnités de licenciements, ce qui est censé faciliter l'embauche de nouveaux travailleurs par les entreprises.

    Pour eux, le seul effet de cette réforme sera d'aggraver le fléau, alors que le gouvernement lui-même prévoit la destruction de 630.000 emplois en 2012 et un chômage à 24,3% en fin d'année.

    Pour le gouvernement de Mariano Rajoy, au pouvoir depuis cent jours, cette grève arrive à un moment délicat, alors que le Conseil des ministres doit présenter vendredi le budget du pays pour 2012, marqué par d'importantes mesures d'austérité afin de ramener le déficit public de 8,51% du PIB fin 2011 à 5,3% cette année.

    Par Le Nouvel Observateur avec AFP


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  • Espagne : que vont faire les communistes, devenus arbitres à l'Assemblée régionale d'Andalousie 

    Espagne : que vont faire les communistes en Andalousie

    ESPAGNE :

    Aux élections régionales en Andalousie les communistes doublent leur représentation alors que la droite, en tête, n'obtient pas la majorité des sièges.

     

    Minée par un chômage record, l'Andalousie, dans le sud de l'Espagne, a placé dimanche la droite en tête au Parlement régional mais sans lui offrir la majorité absolue annoncée, qui lui aurait permis de gouverner seule après 30 ans de pouvoir socialiste.

     

    Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, après une campagne sur les thèmes du chômage et de la corruption, espérait arracher la région aux socialistes, et consolider ainsi son emprise sur le pays au moment où il est engagé dans une difficile politique de réduction des déficits.

     

    Mais face à la majorité absolue annoncée par de nombreux sondages, les conservateurs du Parti populaire (PP), au pouvoir à Madrid, doivent finalement se satisfaire de 50 des 109 sièges du Parlement régional andalou.

     

    Les socialistes ont obtenu 47 sièges, perdant neuf députés par rapport aux élections de 2008.

     

    Après trois décennies de pouvoir socialiste, marqué récemment par des affaires de corruption et un chômage record qui touche une tiers des actifs, le vote sanction semble s'être plutôt reporté sur les écolos-communistes d'Izquierda Unida.


    Les écolo-communistes ont la clef de la majorité

     

    Cette formation double sa présence au Parlement, avec 12 sièges, par rapport aux résultats de 2008. Elle détient désormais la clef du pouvoir en Andalousie, selon l'alliance qu'elle décidera de former au Parlement.

     

    « Pour la première fois dans l'histoire, le PP a gagné les élections en Andalousie, c'est un fait historique », a souligné le candidat de droite Javier Arenas, sans convaincre les militants qui ne cachaient pas leur « énorme déception » au siège du PP à Séville.

     

    « Nous parions pour un gouvernement stable qui puisse faire face aux défis », a lancé de son côté, tout sourire, le chef de file socialiste et président sortant du gouvernement andalou, José Antonio Grinan.

     

    « Ceci exige du dialogue entre toutes les forces parlementaires », a-t-il ajouté en direction d'Izquierda Unida.

     

    L'enjeu est grand pour les socialistes: l'Andalousie est la dernière des 17 régions qu'ils gouvernaient encore en solitaire.

     

    Chômage et corruption ont figuré au sommet des arguments de campagne de la droite, qui espérait avec ce scrutin consolider son pouvoir après son raz-de-marée aux législatives de novembre.



    Des défis pour Mariano Rajoy

    Fort d'une large majorité au Parlement espagnol, contrôlant la plupart des régions autonomes, Mariano Rajoy doit imposer son budget d'austérité pour 2012, dont la présentation est attendue vendredi.

     

    Sur fond de grogne sociale, alors que le pays se prépare jeudi à une journée de grève générale, une éventuelle alliance de gauche en Andalousie lui ôterait l'important trophée que représente cette région, la plus peuplée d'Espagne avec 8,4 millions d'habitants.

     

    Frappée par l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, l'Andalousie, région traditionnellement agricole qui a fondé son économie sur l'expansion du tourisme à partir des années 60, détient le record de chômage en Espagne, à 31,23% contre 22,85% pour l'ensemble du pays.

     

    Un sujet qui arrive en tête des principaux motifs d'inquiétude pour 95% des Andalous, récemment interrogés pour le quotidien ABC.

     

    En plus du chômage, le gouvernement socialiste a vu sa crédibilité mise à mal par des affaires de corruption à répétition.

     

    A quelques jours du scrutin, une juge d'instruction a ainsi envoyé en détention provisoire un ancien haut responsable du ministère régional du Travail et son chauffeur. Ils sont accusés de malversations pour s'être attribué et avoir distribué à leur guise, y compris pour l'achat de cocaïne, selon les médias, des fonds publics destinés à financer des plans sociaux et d'aides aux entreprises en difficulté.


    AFP

    URL article : http://canempechepasnicolas.over-blog.com


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    Rougir à Madrid

     

    Rougir à Madrid

     

    Le ministre espagnol de l’économie a annoncé que le budget 2012 des ministères baissera de 12% en moyenne. Les investissements publics, déjà largement affectés par les précédents plans d’austérité vont être encore diminués de 40% cette année. Il impose aux régions compétentes en matière d’éducation et de santé d'économiser 16 milliards d’euros.

    La mortalité infantile, les retraités pauvres vont apparaître dans des statistiques  tiermondisées de l'OCDE. Mais à Marbella on sabrera le champagne.

    Déjà, le 9 mars, la Commission européenne avait dépêché deux experts pour étudier la situation réelle de ses comptes publics. Mandaté pour comprendre les raisons pour lesquelles le déficit public a été en 2011 de 8,5% du PIB, soit 2,5% de plus que l’objectif fixé avec l’antérieur gouvernement Zapatero. Le syndrome athénien débarquait à Madrid

    De la Grèce à l'Espagne, l'unité de compte n'est plus l'euro mais l'olive. Le moyen de les mesurer, le pressoir.

    http://lemoulinfarellacci.free.fr/photo/pressoir.jpg

     

    Devant la montée de la colère populaire le tour de vis n'est pas aussi violent qu'il s'y était engagé et il prend ses marques. Le nouveau réac à la tête du pays ayant gardé le cap et les chevaux de son prédécesseur peut tranquillement déclarer :  “Je pense que la Commission européenne est sensible à la question de la récession et qu’il n’y aura pas de sanctions car elle connaît parfaitement le problème de fond de l’Espagne  Quant à une possible réaction négative des marchés à cet assouplissement des objectifs ? “Elle est possible mais si pour respecter les objectifs, l’Espagne entrait dans une profonde récession, les pays voisins en ressentiraient les conséquences et il est certain que les marchés deviendraient nerveux.” 

    Une façon comme une autre de prévenir : "attention si vous ne me laissez pas de marges manoeuvre cela risque d'être économiquement et donc socialement contagieux.

    C'est que le VRP du capital ibérique a quelques raisons de s'inquiter, raisons qui réjouissent la Canaille : 

    Tandis que Bruxelles clâme que l’Espagne n’en fait pas assez, les travailleurs estiment que le gouvernement en fait trop et à sens unique.

    Le 9 mars, les deux syndicats majoritaires, Commissions ouvrières (CCOO) et l’Union générale des travailleurs (UGT) qui pourtant ne sont pas ou plus des brûlots insurectionels ont appelé à une grève générale pour le 29 mars prochain, la sixième depuis "l’avènement de la démocratie". Ils entendent ainsi protester contre la réforme du marché du travail, qu’ils qualifient comme “la réforme la plus agressive de la démocratie” qui facilite les licenciements et rend plus flexible le marché du travail.

    Le gouvernement espagnol doit se dépétrer d'une situation complexe : il est pris entre deux feux, d'un côté une contestation sociale de plus en plus vive de l'autre l'UE et, embusqué derrière, la BCE et le FMI qui exigent une sévère politique de rigueur.

    L’Espagne ne peut concilier les mesures d’économie destinées à satisfaire les banques et  mener la lutte contre la récession et le chômage. Il touche 23% de la population active. Même des économistes  plus près des stock-options que des timbres syndicaux pointent du doigt les dangers pour la croissance et l’emploi d’une politique de rigueur trop dure.

    Déjà un acquis du mouvement : la productivité localisé de l'industrie huilière : Dans les quartiers bourgeois des villes espagnoles, toujours en unité de compte, une olive arrive à produire un litre d'huile : la peur du rouge a une très grande vertu, elle entretient la mémoire qui fait serrer les fesses :

    http://www.lcr-lagauche.be/cm/images/1111.jpg.Par canaille le rouge


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