• Mobilisation européenne à Francfort

    Une délégation du CADTM venant de France, de Belgique et de Grèce est arrivée aujourd’hui à Francfort pour la mobilisation européenne blockupy s’opposant à la gestion actuelle de la crise en Europe dans laquelle la Banque Centrale Européenne joue un rôle majeur. Francfort étant le siège de la BCE et ayant un quartier financier très important, le choix de la ville est donc très symbolique. De nombreuses personnes des mouvements indignés, occupy, de mouvements sociaux, d’associations d’Allemagne, d’Italie, de France, de Belgique, de pays d’Europe de l’Est sont présentes...

     

    Cette mobilisation s’étale sur 4 jours – du 16 au 19 mai. A ce jour, toutes les activités (campement occupy, rassemblements, blocages, ateliers...) sont interdites par la municipalité de Francfort à l’exception de la manifestation du samedi 19 mai.

    Face à la mobilisation, la répression se prépare. Le déploiement des forces de police est très important, des unités de plusieurs landers sont présents sur place. Des bus ont été bloqués, des personnes contrôlées à l’arrivée sur Francfort. Le moindre rassemblement a été empêché. Cet après-midi des milliers de manifestants ont convergé vers la « Paulsplatz », la place devant l’hôtel de ville pour revendiquer le droit de pouvoir s’exprimer. La police a encerclé la place, a procédé à des arrestations et a pressé les manifestants à se disperser.

    Malgré une atmosphère chaotique, nous occuperons Francfort ces prochains jours pour refuser la « démocrature » des financiers, refuser la dette illégitime, refuser l’austérité. Ils ont le chiffre mais nous avons le nombre, soyons donc nombreux pour scander nos revendications et faire avancer nos alternatives. El pueblo unido jamas sera vencido !

    Pour en savoir plus sur le rôle de la BCE, lire « Dans l’œil du cyclone :
    la crise de la dette dans l’Union européenne »
    http://www.cadtm.org/Dans-l-oeil-du...

    Bloccupy Francfort !

    Verveine Angeli est militante syndicale et une des organisatrices pour Attac France de la mobilisation de Francfort contre la Banque centrale européenne.

    Peux-tu nous rappeler l’enjeu de la mobilisation de Francfort, le 19 mai prochain ?
    La Banque centrale européenne occupe une place essentielle dans les institutions. La construction européenne a imposé dans les traités l’indépendance de la BCE. Elle a été un instrument de la politique néolibérale. Aujourd’hui, elle est le symbole de la politique d’austérité imposée au peuples et de la complicité européenne avec les banques puisqu’elle prête aux banques à des taux bas, ce que celles-ci prêtent aux États en difficulté à des taux prohibitifs, faisant de l’austérité et de la dette des politiques sans fin. Ce fonctionnement a été largement débattu dans la campagne électorale en France, y compris dans les propositions de François Hollande, et la BCE est donc en ligne de mire des discussions qui auront lieu avec Angela Merkel et de ce qu’il a appelé la « renégociation du pacte budgétaire ». Quand nos amiEs d’Attac Allemagne ont évoqué ce projet de mobilisation à Francfort, cela nous a tout de suite semblé être une proposition pleine de sens. De plus, dans une situation où les mobilisations en Europe sont restées en grande partie nationales, il nous semblait important de trouver une occasion de grouper des forces de différents pays. Et quand les nationalistes, les gouvernements, pratiquent la division entre bons et mauvais peuples, exemples et contre-exemples en matière de dynamisme... le fait que des militantEs allemandEs prennent l’initiative nous semblait aussi de nature à contribuer à combattre dans l’action ces divisions, et de montrer dans les actes la solidarité internationale, la reconnaissance d’intérêts communs au-delà des frontières nationales.

    La manifestation n’est pas autorisée, maintenez-vous l’appel à manifester ?
    Les autorités locales ont décidé d’interdire la manifestation. Les militantEs sur place disent que c’est une décision tout à fait exceptionnelle en Allemagne. Il faut savoir, de plus, qu’un camp est présent à Francfort depuis plusieurs mois. Attac Allemagne a déposé un recours contre cette interdiction et une pétition internationale a été lancée. Nous espérons qu’elle sera donc levée et qu’aucune restriction de circulation ne sera mise en place aux frontières. Nous attendons la décision encore inconnue à cette heure.1 Nos amiEs insistent donc énormément pour que la manifestation se tiennent et que nous venions. Nous n’envisageons donc pas de reculer.

    Quelle est l’ampleur de la mobilisation aujourd’hui, en Allemagne et dans les autres pays d’Europe ?
    Les précédentes mobilisations face à la Banque centrale ont regroupé plusieurs milliers de personnes. C’est sur la base de ces succès, notamment lors de la journée internationale des mouvements Indignés et Occupy, que la décision a été prise d’organiser cette manifestation. Les mouvements impliqués dans la préparation sont ces mouvements Occupy, les mouvements de chômeurs, de soutien aux immigrés, des comités locaux contre la crise, le syndicat des enseignants, Attac Allemagne (qui est une organisation plus importante numériquement qu’Attac France) et les mouvements de la gauche radicale y compris Die Linke. L’absence des grandes organisations syndicales est significative de la situation dans ce pays. Les syndicats ont été peu présents sur la scène sociale ces dernières années et les reculs ont été nombreux. Aujourd’hui des luttes sur les salaires sont engagées, un appel critique de la politique allemande est sorti, signé de personnalités syndicales de premier plan. Ce sont des changements importants mais qui n’ont pas transformé radicalement la situation. Et l’unité du mouvement social est à construire. Le rendez-vous de Francfort a été présent dans l’agenda de nombreux réseaux des mouvements sociaux européens. Nous savons que des participations collectives sont organisées en Belgique et en Italie, notamment.

    Qu’attend Attac du nouveau président français ?
    Comme de nombreux mouvements, nous attendons que les horizons s’éclaircissent, c’est-à-dire que les peuples puissent entrevoir des moyens de peser de façon plus importante sur la situation. Cela concerne la situation française avec le départ de Sarkozy, qui était un des piliers de la politique européenne, mais ce sera aussi le résultat de l’évolution de la situation en Grèce. Plus que jamais les situations sont liées. Nous ne sommes pas optimistes, nous sentons les tensions dans la situation, les menaces des nationalismes et de l’extrême droite, mais nous pensons qu’il y a des brèches à ouvrir dans la politique d’austérité totalitaire menée par les gouvernements de droite ou sociaux-démocrates ces dernières années. Quant à Hollande, il a dit qu’il renégocierait le pacte budgétaire. Nous voulons la remise en cause du rôle de la Banque centrale, de la règle d’or, des sanctions contre les États et le contrôle démocratique par les peuples.

    1. La manifestation a finalement été autorisée.


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  • Par Rachel Knaebel (15 mai 2012)

    Depuis le début de la crise de l’euro, le gouvernement d’Angela Merkel impose une politique d’austérité généralisée, avec l’accord d’une partie des sociaux-démocrates. Comment réagissent les intellectuels de gauche allemands ? Qu’attendent-ils de la France avec la victoire de François Hollande ?

    Entretien avec Birgit Mahnkopf, politologue, professeur à l’École supérieure d’économie et de droit de Berlin, membre du comité scientifique d’Attac Allemagne.

    Basta ! : Comment expliquez-vous la rigidité actuelle de Berlin face à la crise européenne ?

    En Allemagne, ce sont les mêmes économistes qui conseillent tous les gouvernements. Avec la même ligne : il faut mener une politique d’austérité, réduire les coûts, baisser les salaires. Et si les autres économisent comme nous le faisons depuis dix ans pour relancer la croissance, ils pourront devenir aussi compétitifs. C’est méconnaître que cette recette a marché ici justement parce que d’autres pays finançaient en même temps leur croissance à crédit et pouvaient acheter des produits allemands. L’Allemagne est le pays européen qui a le plus profité de la monnaie unique. Même aux États-Unis, on trouve encore des économistes hétérodoxes, ou au moins pragmatiques. Pas ici. Il y a un « syndrome anti-endettement » dans la politique allemande : transposer le principe d’économie domestique – ne pas dépenser plus que ce qu’on gagne – à l’économie nationale. Cette vision est aussi en grande partie responsable du rôle absurde de la Banque centrale européenne (BCE), qui ne prête pas directement aux États, mais aux banques privées, pour presque rien. Celles-ci prêtent à leur tour aux États à des taux élevés. L’Allemagne craint que les pays membres se procurent de l’argent pour pas cher, ne fassent alors aucun effort pour économiser, et que cela augmente l’inflation. Or, en Allemagne, quand on parle d’inflation, nous mettons au même niveau l’hyperinflation des années 1920 (une inflation de plus de 50% par mois, ndlr) avec un taux d’inflation annuel de 5 %, par exemple, qui toucherait surtout les patrimoines.

    Avec sa politique d’austérité généralisée, l’Allemagne semble vouloir imposer sa puissance en Europe. Est-ce le cas ?

    Angela Merkel et son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, ont essayé d’ignorer le rôle objectif de l’économie allemande en Europe. Ils auraient préféré ne pas s’occuper des « petits pays », encore moins jouer un rôle de leader face à la crise. Car prendre ses responsabilités de première économie européenne impliquerait de mettre en place ici un salaire minium interprofessionnel, qui n’existe pas en Allemagne, et changer de cap en ce qui concerne la BCE et les eurobonds [1]. Certaines élites économiques du pays estiment qu’il n’y a plus grand-chose à prendre en Europe, et qu’il faut tout miser sur les relations transatlantiques, la Chine ou la Russie. C’est une politique irrationnelle qui surestime l’économie allemande. Si les marchés européens s’effondrent, ces élites remarqueront vite ce qu’ils signifient pour Berlin. Cette dépendance à l’égard des marchés financiers est catastrophique. Au final, cela conduit les Grecs à produire des excédents pour servir les intérêts de la dette et pas pour faire marcher leurs écoles ou leurs hôpitaux. À terme, cela va détruire les économies et les sociétés des pays du sud de l’Europe, et faire monter la germanophobie en retour. Ce phénomène est bien perçu ici, mais l’Allemagne y réagit par le repli.

    La victoire de la gauche en France est-elle, pour vous, une bonne nouvelle ?

    La grande question est : que va-t-il se passer en France ? L’espoir pour l’Europe serait aujourd’hui que la gauche radicale française réussisse à faire pression sur Hollande de manière à ce qu’il mène une politique européenne vraiment différente de celle de Sarkozy. Ce n’est pas possible autrement. J’espère aussi que les forces politiques des pays en difficulté, espagnoles du moins, vont dire non à cette austérité et refuser la règle d’or. Ce qu’ils ont déjà commencé à faire. En ce sens, ce serait important que la France joue plus clairement son rôle de tête de file des pays sud-européens face à l’Allemagne. Car l’Allemagne ne peut pas mener une politique contre la France. Même les chrétiens-démocrates ne sont pas assez bêtes pour ça.

    Que peut-on attendre de la gauche allemande ?

    Ce sera très probablement une grande coalition [2] qui sortira des prochaines élections (prévues en septembre 2013, ndlr). Que peut-on en attendre ? Que les sociaux-démocrates (SPD) fassent peut-être un peu plus pression sur les chrétiens-démocrates (CDU) pour créer des eurobonds. Mais cette idiotie de règle d’or, on la doit bien à un ministre des Finances SPD. La ligne allemande d’austérité ne changera pas dans une grande coalition. Ni dans une coalition entre sociaux-démocrates et Verts, même si ces derniers sont plus européens. Une coalition rouge-rouge-verte, entre les sociaux-démocrates, la gauche radicale Die Linke et les Verts n’est pour l’instant pas envisageable. Nous en sommes plus loin que jamais. Tout ce qu’on peut donc espérer, c’est que les socialistes français fassent pression sur le SPD. Et pour ça, nous avons besoin d’une gauche radicale forte en France, qui fasse bouger le PS. Je ne peux pas imaginer de dynamique différente, sauf à penser aux scénarios sombres de montée de l’extrême droite.

    Les syndicats allemands se sentent-ils solidaires des travailleurs européens ?

    C’est difficile. Il y a déjà une rupture forte ici entre la fédération syndicale de l’industrie, IG Metall, et celle des services, Verdi. La première représente en grande partie des salariés en CDI et qualifiés, qui travaillent dans les industries d’export. De l’autre côté, on a un syndicat qui regroupe surtout des travailleurs fragilisés, peu qualifiés, des femmes. Il y a aussi les employés de la fonction publique chez Verdi, mais la plupart le sont dans les communes extrêmement endettées. Alors, sur la solidarité avec les travailleurs d’autres pays… il y a des partenariats ici ou là, des actions ponctuelles.

    Craignez-vous un repli des pays européens sur eux-mêmes ?

    La tendance au repli n’est pas l’apanage des droites européennes. On voit aussi le phénomène à gauche. Il est évident que la manière dont les institutions européennes fonctionnent actuellement n’est pas démocratique. Aujourd’hui, nous nous trouvons sur le chemin d’une Europe autoritaire. C’est pourquoi c’est si difficile de défendre le projet européen. Je pense que nous devons tout de même préserver l’euro, même s’il a été créé sur de mauvaises bases. Revenir aux monnaies nationales serait pire. Il faut une nouvelle fondation de l’UE, avec une nouvelle constitution, de nouvelles institutions de contrôle.

    Que pensez-vous du débat, en France, sur le protectionnisme ?

    Cette idée n’est pas forcément négative, s’il ne s’agit pas de protéger les entreprises françaises ou allemandes, mais l’environnement et le travail. Nous avons besoin d’un débat sur la protection du travail et de la nature comme sources les plus importantes de richesse. Et si on traite cela de protectionnisme, soit. Mais il faut que ce soit couplé à la protection des standards sociaux, à des normes de salaire minium, par exemple. Il faut imposer ces règles contre le capital.

    Propos recueillis par Rachel Knaebel

    http://www.bastamag.net/article2252.html

    photo : source

    Notes

    [1] Obligations émises en commun par les pays de la zone euro, à taux d’intérêt unique.

    [2] Entre les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates, conservateurs.


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  • BERLIN (AFP) - 13.05.2012 18:59 - Par Yannick PASQUET

    A 16 mois des législatives allemandes, les conservateurs d'Angela Merkel ont subi une débâcle au cours d'un scrutin régional test, alors que l'opposition fédérale sociale-démocrate, opposée à la politique d'austérité de la chancelière, a bénéficié d'un sérieux coup de pouce.

    voir le zoom : La chancelière allemande Angela Merkel, le 11 mai 2012 à Düsseldorf
    La chancelière allemande Angela Merkel, le 11 mai 2012 à Düsseldorf
    AFP - Patrik Stollarz
    voir le zoom : Des sympathisants du SPD fêtent la victoire de leur parti en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 13 mai 2012 à BerlinDes sympathisants du SPD fêtent la victoire de leur parti en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 13 mai 2012 à Berlin
    DPA/AFP - Wolfgang Kumm
    voir le zoom : Des sympathisants du SPD fêtent la victoire de leur parti en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 13 mai 2012 à BerlinDes sympathisants du SPD fêtent la victoire de leur parti en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 13 mai 2012 à Berlin
    DPA/AFP - Wolfgang Kumm

    Selon les résultats provisoires à 18H00 GMT, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel a perdu environ 8 points par rapport à 2010 à 26,3% aux élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne avec 18 millions d'habitants.

    Cette débâcle des conservateurs sonne comme un avertissement pour la chancelière au pouvoir depuis 2005 et réélue en 2009, même si cette région dominée par les villes de Düsseldorf et Cologne est un bastion historique de la gauche.

    Une semaine après que les électeurs en Grèce et en France ont montré qu'ils ne voulaient plus de politique d'austérité, les Allemands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie ont opté pour le SPD, critique de la politique rigoriste de Mme Merkel.

    Le Parti social-démocrate (SPD) emmené par la dirigeante sortante de la région Hannelore Kraft, qui jouit d'une forte cote de popularité, a obtenu 39% des suffrages, soit 4,5 points de plus qu'en 2010, selon ces résultats partiels.

    "Quelle belle soirée!", a lancé Mme Kraft.

    "C'est une défaite cinglante pour Angela Merkel et la CDU", a commenté la secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, tandis que son président Sigmar Gabriel y voyait "un bon début" avant les législatives de 2013.

    De son côté le chef de file de la CDU dans cette région, le ministre fédéral de l'Environnement Norbert Röttgen, a résumé: "Cette défaite est amère, nette et elle fait très mal".

    "C'est la défaite de la CDU et avant tout ma défaite", a-t-il ajouté, en annonçant sa démission de la direction régionale du parti.

    "Ce résultat dépasse de loin nos craintes", a également reconnu l'un des hauts responsables du parti, Peter Altmeier.

    Le SPD devrait former une coalition avec les Verts, stables avec 11,5% des voix.

    L'allié libéral de la CDU au niveau fédéral, le FDP, un "faucon" en matière d'austérité, s'en sort mieux que prévu après une descente aux enfers depuis plus d'un an. Il recueille 8,4% des voix dans cet Etat industriel.

    Le Parti des Pirates, le jeune mouvement contestataire qui a le vent en poupe, fait son entrée dans le Parlement régional, le quatrième à son actif, avec 7,7% des suffrages. Die Linke (extrême gauche) en sort.

    Avant la tenue du vote, les analystes estimaient toutefois que l'impact serait limité pour la chancelière, qui jouit toujours d'une grande popularité personnelle.

    Les Allemands lui savent gré de promouvoir l'austérité budgétaire pour améliorer la situation de la zone euro mal en point. Selon un sondage réalisé pour l'hebdomadaire Stern, 59% d'entre eux refusent des mesures pour soutenir la croissance qui se traduiraient par de nouvelles dettes.

    Elle devrait s'exprimer sur ces résultats lundi à 11h00 GMT.

    Pourtant, estimait la presse, les conséquences au niveau européen pourraient s'avérer plus importantes que prévu pour Mme Merkel, qui recevra mardi François Hollande, investi président français le matin même.

    "Si en Europe l'impression se propage que Merkel est une chancelière en perte de vitesse, son influence et son pouvoir devraient diminuer", juge le Hamburger Abendblatt. Pour le Financial Times Deutschland (FTD), "Merkel doit composer avec un SPD qui prend clairement ses distances" de la politique d'austérité. "L'adoption du pacte européen budgétaire, qui nécessite les deux tiers des voix (des députés) sera une lourde tâche".

    La Rhénanie-du-Nord-Westphalie pèse lourd dans la vie politique fédérale: en 2005, après avoir essuyé une défaite électorale dans ce Land, le chancelier Gerhard Schröder avait convoqué des élections législatives anticipées et permis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir.

    © 2012 AFP http://www.tv5.org/

    Retour de « die Linke » à l’insignifiance électorale

    Vivelepcf – 13 mai 2012

    120513_NordRhein.png Des élections régionales avaient lieu dimanche 13 mai 2012 en Rhénanie du Nord – Westphalie, le land le plus peuplé d’Allemagne, avec près de 18 millions d’habitants (la Ruhr).

    Les résultats marquent un fort recul du parti de Angela Merkel, la CDU, menée localement par le ministre Norbert Röttgen. Il chute de 35 à 26% des voix, un minimum historique.

    La sanction de la politique de bas salaires, de cadeaux fiscaux aux riches est sans appel. Angela Merkel est désavouée en particulier sur le nouveau pacte budgétaire européen qui a été au centre des débats de la campagne.

    Les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts, déjà à la tête de la région, confortent leur position. Le SPD gagne 4% à 38,5%. La baisse de la CDU profite ainsi à l’autre fer au feu de l’UE du capital en Allemagne, critique sur la Pacte budgétaire, mais totalement aligné sur Maastricht.

    La vie politique allemande reste totalement cadenassée. Dans l’opposition maintenant depuis 3 ans, la social-démocratie a déjà réussi à se refaire une image de force de changement.

    Cela d’autant plus facilement qu’aucun véritable choix alternatif n’est identifiable. Les 40% d’abstention en sont l’expression, comme l’émergence du vote « pirate », libéral-libertaire, sinon guignolesque, à 8%.

    Au cœur du consensus entre CDU et SPD, les centristes du FDP (libéraux) se maintiennent après une série de reculs dans d’autres régions, 8%.

    Le parti de gauche, « die Linke », modèle du Front de gauche français, essuie un nouvel échec cinglant. Le soufflé électoral de 2009 n’en finit pas de s’affaisser. De 5,6%, die Linke s’effondre à 2,5%. Cela représente même un tiers de voix en moins que la somme des résultats de ses composantes fondatrices aux élections régionales de 2005.

    Il n’y a pas de quoi être surpris. Ce n’est pas l’adversité qui fait reculer Die Linke mais bien sa propre ligne. Le Parti de l’ancien ministre de l’économie SPD, Lafontaine, référence de Mélenchon en France, a pour perspective stratégique une alliance avec un SPD « tiré à gauche ». Il s’inscrit pleinement dans la « construction » européenne. Ses députés, derrière l’ancien Gorbatchévien Gregor Gysi, sont même allés en février dernier jusqu’à présenter à la présidence de la République fédérale, la franco-allemande Beate Klarsfeld, « chasseuse » de nazis avec son mari Serge certes, mais aussi supportrice fanatique de Nicolas Sarkozy en France et du gouvernement israélien.

    La raison d’être de die Linke au niveau de toute l’Allemagne est posée, après les reculs enregistrés en Sarre, en Rhénanie-Palatinat, en Bade-Wurtemberg etc.

    La chute électorale du modèle Linke, qui sert tant à enfumer les communistes et l’ensemble des progressistes français derrière l’opération Mélenchon/Front de gauche, doit faire réfléchir.

    En Allemagne, comme en France, c’est d’un solide parti communiste, sur des bases marxistes et léninistes dont les peuples ont besoin. Pas d’une annexe de la social-démocratie.   


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  •  « La tension monte entre Paris et Berlin à l’approche de la rencontre entre François Hollande et Angela Merkel, la semaine prochaine, rapporte Le Figaro. Taclée par les sociaux-démocrates sur les effets pervers de sa politique dans la zone euro, la chancelière allemande riposte en renvoyant le nouveau président français dans ses buts.  Jeudi devant le Bundestag, elle a réitéré son refus de toute croissance tirée par les déficits en Europe en insistant sur les risques liés à une telle politique. «Une croissance par des réformes structurelles est importante et nécessaire. Une croissance à crédit nous ramènerait au début de la crise. Nous ne le voulons pas, nous ne le ferons pas», a prévenu Angela Merkel, suscitant des applaudissements au Bundestag. » Quel est ce curieux syndrome qui anéantit toute faculté intellectuelle et conduit à un aveuglement aussi total ? Comme si l’échec de la politique d’austérité défendue bec et ongles par la chancelière n’était pas patent, en Grèce, en Espagne, au Portugal… Ce que le prix Nobel d’économie Paul Krugman résume ainsi : « Les Français se révoltent. Les Grecs aussi. Et il était temps. La stratégie qui consiste à opter pour l’austérité prend fin, et ceci est une bonne chose. Une stratégie qui ne fonctionne pas et n’a pas de chance de fonctionner : il est temps de passer à autre chose. Les électeurs européens, au final, s’avèrent plus sages que les élites du continent ».

    http://www.plumedepresse.net/merkel-lentetement-criminel/


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  • Non, je ne changerai pas de cap ! Voilà en substance le message de Angela Merkel, poussée même en Allemagne à ne pas rester arc-boutée sur l’austérité. L’opposition, surfant sur la victoire de François Hollande outre-Rhin, réclame une politique allant dans le sens de la croissance. Le président français plaide pour une renégociation du traité européen de discipline budgétaire. Mais Berlin insiste sur la rigueur :

    “La croissance basée sur les crédits nous ramènerait juste au début de la crise, et c’est pour cela que nous ne devons pas le faire, et ne le feront pas, a déclaré la chancelière devant le Bundestag. La seule chose sur laquelle nous serons fermes c’est sur le fait qu’il faut accepter que surmonter la crise sera un processus long et fastidieux, qui sera un succès seulement si nous commençons à nous attaquer aux causes de la crise. Et ces causes sont les horribles dettes et l’absence de compétitions dans plusieurs pays de la zone euro.”

     

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  •   Les enterrements de personnes démunies, financés par l’Etat allemand, ont augmenté de 64% en cinq ans, selon l’Office fédéral des statistiques. Ces “enterrements sociaux”, estimés à moins de 14’000 en 2006 sont passés à près de 23’000 en 2010.

    Ces données traduisent “une précarisation manifeste de la société allemande”, commentait Oliver Wirthmann, directeur de l’Observatoire allemand de la sépulture.

    Selon lui, le nombre d’”enterrements sociaux” va continuer à augmenter. En 2010, ils représentaient 2,6% du total des funérailles en Allemagne. “Nous tablons sur 5% d’ici 2020″, assure-t-il.

     

    Pour Fabien Schaaf, directeur du site d’informations sur les obsèques Bestattungen.de, l’augmentation du nombre de personnes incapables de financer l’enterrement d’un proche est corrélée à l’apparition et au développement de formes d’emploi atypiques ces dernières années en Allemagne – “minijobs” et temps partiel notamment.

    “De plus en plus de gens galèrent au quotidien pour les dépenses courantes. Même s’ils travaillent, leurs revenus ne leur permettent pas d’anticiper des frais aussi importants que ceux occasionnés par le décès d’un proche”, dit-il.

    En moyenne, les obsèques en Allemagne coûtent entre 5000 et 6000 euros (6000 à 7200 francs).

    Afp

     

    Cette situation n’est pas unique et se généralisera certainement,crise oblige….

    Un autre exemple aux US  ou certaines familles se voient enterrer leurs morts dans le jardin,certains par choix mais la plupart du temps par manque de financement….

    Nécessité ou vertu, l’Amérique enterre ses morts dans le jardin


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    La candidate de Die Linke à l'élection présidentielle allemande le candidat Sarkozy

     

     La candidate de Die Linke à l'élection présidentielle allemande, Beate Klarsfeld, soutient publiquement la candidature de Nicolas Sarkozy

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    La baudruche médiatico-politique « Die Linke » en Allemagne ne cesse de dégonfler, révélant de plus en plus sa véritable nature.

     

    En nette perte de vitesse lors des dernières scrutins, perdant aux régionales de 2011 entre 4 points au Bade-Wurtemberg jusqu'à 8,8 points à Berlin par rapport aux législatives de 2009, en passant par une baisse de 7 points en Rhénanie-Palatinat et de 5,8 points à Brême, Die Linke en est réduit aux coups médiatiques faisant apparaître ses propres contradictions.

     

    Pour l'élection présidentielle de 2012, scrutin plutôt mineur étant donné le rôle honorifique du président fédéral et l'élection indirecte par le parlement, Die Linke a choisi une personnalité certes dotée d'une autorité morale incontestable mais aussi porteuse de positions politiques plus douteuses.

     

    Face à Joachim Gauck, candidat du consensus CDU-SPD-FDP-Verts, pasteur et figure de l'opposition anti-communiste en RDA, « Die Linke » a choisi d'alimenter ce consensus en présentant Beate Klarsfeld.

     

    Avec son époux Serge Klarsfeld, Beate est mondialement connue pour sa « chasse aux nazis » et son combat pour la reconnaissance de la Shoah. En Allemagne, elle reste aussi symboliquement comme celle qui a osé gifler le chancelier Kiesinger, ancien membre du parti nazi, en 1966.

     

    Les positions politiques de Beate Klarsfeld sont pourtant très éloignées de celles historiquement tenues par les communistes, voire même d'une « gauche radicale » que voudrait désormais incarner « Linke ».

     

    Beate Klarsfeld, une sioniste invétérée : incompatibilité ou convergences avec la direction de Die Linke ?

     

    Proche traditionnellement du SPD, elle se distingue médiatiquement par son soutien inconditionnel à l’État d’Israël et son rejet de toute indépendance de la Palestine.

     

    Sa fondation, la Beate Klarsfeld Foundation, est elle-même soutenue activement par le Congrès juif mondial, organisation instrumentalisant l'identité et la mémoire juive pour faire la promotion d'un sionisme inconditionnel.

     

    La position de Die Linke vis-à-vis de la cause palestinienne est pour le moins ambiguë.

     

    Gregor Gysi, qui a encore botté en touche lors de la conférence d'investiture, a déjà exprimé à plusieurs reprises son soutien à l’État d’Israël comme lors d'un discours édifiant lors d'une conférence à la fondation Rosa Luxembourg en 2008 pour le 60ème anniversaire de l’État d’Israël. Gysi y déclarait alors : « L’antisionisme ne peut, ou du moins ne peut plus, être une position défendable pour la gauche en général et pour le parti Die Linke en particulier ».

     

    La seconde flottille de la Liberté en juin 2011, avait exacerbé toutes les dissensions internes dans le parti, et la direction avait alors adopté une résolution interdisant la participation d'élus de Linke au nom de la lutte contre l' « anti-sémitisme », ainsi que le« la solution d'un seul Etat pour la Palestine et Israel, ainsi que le boycott des produits israéliens ».

     

    19 des 76 députés avaient alors exprimé ouvertement leur opposition. Les 57 autres députés ont voté cette résolution ignominieuse.

     

    La famille Klarsfeld, premiers soutiens de Nicolas Sarkozy en France, candidats de la gauche pseudo-radicale en Allemagne!

     

    Et Beate Klarsfeld a le mérite, elle, de ne pas jouer l'hypocrisie. Quand on lui demande lors de sa conférence de presse d'investiture de préciser quel candidat elle soutient dans l'élection présidentielle en France, la citoyenne franco-allemande répond sans hésiter :

     

    « Sarkozy, oui le je dis publiquement, nous soutenons Nicolas Sarkozy en France ! »

     

    Un « nous » qui englobe naturellement son époux Serge Klarsfeld, proche de la droite française, de Chirac à Sarkozy, récent soutien de la loi défendue par Sarkozy sur la négation du génocide arménien.

     

    Un « nous » qui intègre assurément Arno Klarsfeld, son fils, conseiller proche de Sarkozy, défenseur inconditionnel d'Israel et de la politique des Etats-unis, soutenant notamment en 2003 l'invasion de l'Irak.

     

    Comment un Parti comme « Die Linke », qui se prétend l'héritier du Parti communiste allemand, peut-il soutenir une candidate, sioniste invéritée, revendiquant ses convictions proches de la droite la plus dure, celle de Sarkozy et Netanyahu, une candidate aussi éloignée des positions historiques des communistes ?

     

    L'opportunisme de « Die Linke », en particulier de la fraction dirigeante liquidatrice de l'ex-PDS, Gregor Gysi en tête, éclate de plus en plus au grand jour. Le « modèle » Die Linke, présenté comme tel dans le cadre des transformations en cours tant en France avec le Front de gauche qu'en Italie avec la Fédération de la gauche ou encore en Espagne dans la refondation d'Izquierda Unida, est en train de se fissurer.

     

    Vitrine du PGE (Parti de la gauche européenne), « Die Linke » pousse, après le feu de paille électoral initial, ses contradictions jusqu'au bout. Qu'il constitue un modèle de transformation des « partis communistes » révolutionnaires en « partis de gauche » réformistes doit faire réflechir, surtout au moment où le candidat présidentiel du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, ne cesse de louer son amitié franco-allemande avec Oskar La Fontaine, et le modèle donné Outre-rhin par le « Die Linke », horizon organisationnel du Front de gauche.

     

    La maxime de Georg Buchner est toujours de vigueur : « Veillons et armons-nous en pensée ! »


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  • WikiStrikev 01

     

    Ferdinand Fichtner est économiste à l’institut de recherche DIW à Berlin. Il vient d’écrire une analyse peu commune qu’il convient de mettre en évidence. D’une manière générale, quand on évoque l’économie allemande, on parle du modèle allemand. Il nuance ce jugement : l’Allemagne n’a pas à se glorifier de la quête de la productivité qui fut menée ces dix dernières années. Pourquoi ?


     

    « Cela a contribué aux maux de la zone euro ». Le raisonnement de ce keynésien est singulier dans un pays où l’on ne cesse de blâmer le laisser-aller des Grecs et d’encenser le modèle allemand. Mais M. Fichtner a de solides arguments.


     

    Selon lui, les réformes du gouvernement Schröder (Socialiste, ami de Hollande) pour restaurer la compétitivité ont, in fine, déséquilibré l’économie.

    A force de compressions salariales consenties, le pays a, certes, développé ses exportations. Mais avec d’autres effets pervers. « Entre 2001 et 2006, l’inflation a été plus élevée que les hausses salariales. Résultat, le pouvoir d’achat des ménages a baissé et la part de la consommation s’est contractée dans le produit intérieur brut », souligne-t-il. Les exportations du pays ont ainsi bondi bien plus vite que les importations, rendant l’économie très – trop – dépendante de l’extérieur.

     

    Or, ce que l’Allemagne a vendu, d’autres l’ont acheté. Qui ?

     

    60% des exportations d’outre-Rhin sont à destination de l’Union européenne, 40% de la zone euro.

     

    Les Portugais ou les Grecs ont donc importé des produits allemands… bien souvent en s’endettant.

     

    Comme la Banque centrale européenne (BCE) est régie par des règles imposées par l’Allemagne, la politique monétaire de l’UE fut décidée en prenant essentiellement en compte la contraction des salaires allemands. Les banquiers centraux ont alors opté pour une politique monétaire adaptée à la première économie européenne, mais trop expansionniste pour Lisbonne, Madrid, Dublin ou Athènes. L’argent a inondé ces pays nourrissant des bulles (immobilier…), alimentées par un crédit facile. Tandis que la hausse des prix a entraîné celle des salaires, réduisant leur compétitivité. Bien sûr, cela ne veut pas dire que Grecs, Espagnols, Portugais ou Irlandais n’ont pas de responsabilité dans la crise, mais cela explique en partie les distorsions entre le sud et le nord de l’Europe, voire entre l’Allemagne et les autres.

     

    Aujourd’hui, les banquiers allemands veulent laisser tomber les pays dits faibles, oubliant que les banques allemandes notamment régionales, ne survivraient sans doute pas à une déconfiture de l’Europe du Sud.

     

    Tel est l’avis de Ferdinand Fichtner.

    Source: Liesi

    URL article : http://www.wikistrike.com/article-l-allemagne-a-t-elle-une-part-de-responsabilite-dans-la-crise-europeenne-100150977.html


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  • L’argent « en cash » interdit pour les citoyens, la monnaie électronique qui dirige le monde? Vous pensez ce concept impossible? Pourtant cela va devenir une réalité et bien plus tôt qu’on ne le pense, et tout cela pour entretenir la fortune de certains banquiers. Il fallait bien que cela arrive chez nous puisqu’il y a eut un précédent dans le domaine, rien d’étonnant, c’est aux États-Unis que cela a eut lieu. La seule différence, le concept va être exacerbé pour l’Europe!

    argent-monopolyVoila donc que les politiques allemands se mettent en tête d’interdire le cash tout simplement. La directive de l’UE 2009/110/EC [source] a été adoptée en septembre 2009 dans l’indifférence générale alors qu’elle introduit un concept très dangereux : la monnaie électronique. Alors qu’avec l’argent papier qui a une existence physique, nos gouvernants nous ont dilapidé nos richesses et endetté sur « plusieurs générations », la monnaie immatérielle sous formes de 0 et de 1 dans des ordinateurs gérés par les banquiers sera la fin de toute valeur au travail et au patrimoine humain.

    L’Allemagne va dès le mois d’aout 2012 introduire des restrictions sur le paiement en espèces dans le but d’interdire l’argent dès cet été. En Italie, depuis le 4 décembre 2011, sous la pression de Mario Monti, il n’est plus possible de payer plus de 1000 Euros en espèces. Rappelons que Monti a est un des membres les plus influents du Bilderberg [source] et un ancien conseiller de Goldman Sachs. Au mois de novembre 2011, il a été parachuté sénateur à vie puis premier ministre après l’éviction de Berlusconi. 

    En Belgique, la limite est de 5000 Euros. Ces seuils seront abaissés rapidement jusqu’à 0 et ça sera l’avènement de la monnaie électronique. Les régimes en place et les banques pourront alors contrôler 100% des échanges entre les gens. Tout le monde sera alors transformé en esclave de la dette donnant du sang pour remplir des 0 et des 1 dans les ordinateurs des banquiers.

    Source: operationteafortwo.com via leschroniquesderorschach


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  • L'envers du « miracle allemand »L'envers du « miracle allemand »: précarité généralisée et intensification de l'exploitation

    Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    L'Allemagne est présentée comme un exemple exceptionnel de croissance économique et de lutte contre le chômage dans le contexte actuel de crise mondiale. En réalité, derrière le « miracle allemand », se trouve la veille recette capitaliste consistant à intensifier l'exploitation que subissent les travailleurs.

    Les chiffres qui ont fait la une des gazettes indiquent qu'en 2011 ont été créés en Allemagne 535 000 emplois par rapport à 2010, faisant descendre le taux officiel à 6,8%, selon l'Agence fédérale pour l'emploi, le taux le plus faible depuis la soi-disant réunification.

    Dans ce contexte de crise capitaliste mondiale, avec un impact particulier sur le niveau de chômage dans l'espace commun européen, les statistiques ont été présentées comme un élément d'un miracle ou, plus précisément, d'une formule dont, de façon explicite ou déguisée, on suggère l'application dans les autres pays qui cherchent une solution à la situation dans laquelle ils se trouvent.

    Des spécialistes renommés (il y a toujours des spécialistes renommés qui commentent ces questions) comme un chercheur à l'Institut pour l'Economie mondiale, avec une analyse de marché digne d'une grande entreprise privée, garantissent que, en dépit de la crise, l'Allemagne continue à s'affirmer comme le moteur économique de l'Europe en raison de sa compétitivité en matière salariale et de sa capacité de diversification de ses exportations, notamment vers la Chine (BBC World, 3 janvier).

    En réalité, cette prétendue capacité de dépassement/gestion, de la part du système, de ses propres contradictions, est contestée. La contradiction n'apparaît pas avec la même vigueur, mais elle laisse percevoir que de l'opulence des exploiteurs ne tombent même plus, comme il fut un temps, des miettes pour les exploités.

    Selon l'économiste Julia Martínez, les statistiques de l'emploi masquent la réalité de la période que nous vivons. Dans un article publié dans Rebelion, la professeur de l'Université centro-américaine dénonce le fait que la base de ce « miracle » est l' « institutionnalisation et la généralisation de la précarité » présentée sous l'euphémisme de la flexibilisation du marché de l'emploi.

    L'ingrédient principal de la recette, en 2011, fut ce qu'on appelle le micro-emploi, c'est-à-dire, la prolifération de contrats temporaires, d'un maximum de 80 heures par mois avec des salaires plafonnés à 400 euros, dénonce-t-elle.

    Intensification de l'exploitation

    L'an dernier, 7,3 millions de travailleurs se trouvaient dans cette situation, soit 25% de la population active, gagnant, en moyenne, 230 euros de revenus mensuels.

    Avec 120 euros par tête au titre de la contribution à la Sécurité sociale ou aux fonds de pension, explique encore Martinez, le patronat est à l'origine d'une brutale dépréciation de la rémunération de la force de travail et s'assure de généreuses exonérations fiscales, prévues par ce type de contrats.

    Pour le travailleur, il reste à ses frais la contribution volontaire à la Sécurité sociale ou aux fonds de pension, et des revenus de misère, qui, en Allemagne, sont de plus en plus garantis par les aides familiales et les allocations de l’État.

    Pour l’État (l'ensemble des contribuables, dans leur majorité des salariés), il reste des milliers de travailleurs pauvres éligibles aux aides, bien qu'ils aient un emploi. A Berlin, un cinquième de la population dépend des aides de l’État pour survivre.

    Dans la pratique, ce sont les fonds publics (à travers les prestations sociales et les cadeaux fiscaux aux entreprises) et l'intensification violente de l'exploitation de la main d’œuvre qui soutiennent le « miracle » allemand, conclut-elle.

    Dans ce contexte, ajoute-t-elle dans l'article, il n'est pas surprenant que les indicateurs officiels, se référant également à l'an passé, affirment que les revenus des plus riches aient progressé en Allemagne huit fois plus que ceux des plus pauvres (OCDE) ; que se renforcent les inégalités et la pauvreté (Association d'assistance publique), et que les plus touchés par la précarité – femmes et jeunes – ne trouvent pas dans le micro-emploi l'intégration souhaitée vers des emplois à temps plein avec un salaire décent, mais précisément l'inverse (Ministère des affaires familiales, des personnages âgées, des femmes et de la jeunesse).

     

    Source: Avante, organe du PC Portugais


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