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    Société - le 19 Octobre 2013

    Leonarda : "Je n'irai pas seule en France, je n'abandonnerai pas ma famille"

    Documents à télécharger : Le rapport de l'Inspection générale de l'administration -

    Après la publication du rapport d'enquête sur l'expulsion de Leonarda, favorable à Manuel Valls, François Hollande, dans une courte allocution télévisée, assure que la France "réservera un accueil" à la collégienne kosovare si elle "souhaite poursuivre sa scolarité en France, à elle seule".

    Le chef de l'Etat a par ailleurs indiqué qu'une instruction serait adressée aux préfets pour "prohiber" toute interpellation dans l'ensemble du cadre scolaire, alors que, jusqu'à présent, seuls les établissements étaient sanctuarisés. "Une instruction sera adressée aux préfets par le ministre de l'Intérieur prohibant toute interpellation d'enfants dans le cadre scolaire, aussi bien dans les établissements que dans les transports, les sorties ou les centres de loisir", a spécifié le chef de l'Etat.

    Quant à Leonarda, "si elle en fait la demande, compte-tenu des circonstances, et qu'elle veut poursuivre sa scolarité en France, un accueil lui sera réservé", a par ailleurs déclaré le président Hollande, spécifiant que ce serait à "elle seule". Sa famille ne devrait donc pas pouvoir regagner la France. S'agissant de l'expulsion, "il n'y a pas eu de faute, la loi a été parfaitement respectée, mais il y a eu un manque de discernement dans l'exécution de l'opération", a-t-il ajouté, reprenant les conclusions de l'enquête administrative.

    "Je n'irai pas seule en France, je n'abandonnerai pas ma famille. Je ne suis pas la seule à devoir aller à l'école, il y a aussi mes frères et mes soeurs", a déclaré Leonarda, 15 ans, qui est née en Italie. Sur ses cinq frères et soeurs, quatre sont nés en Italie et la petite dernière, âgée de 17 mois, en France.

    Sur Twitter, la députée européenne Front de gauche, Marie-Christine Vergiat réagit à la proposition de Hollande :

    MCVergiat @MCVergiat

    La scandaleuse réponse de Holande sur Leonarda. Cette gamine de 15 ans peut revenir mais seule. Quid du droit de vivre en famille

    La sénatrice EELV du val de Marne, Esther Benbassa réagit également à la solution "machiavélique" du Chef de l'État :

    Esther Benbassa @EstherBenbassa

    Bravo pour cette solution machiavelique: 15 ans doit choisir entre l'Ecole en France ou la famille au Kosovo. Humaniste!

    Et pour Khatchik, s'interroge le président du groupe Front de gauche à Paris, Ian Brossat :

    Ian Brossat @IanBrossat

    Au fait, le jeune lycéen de , Khatchik, Le Président a prévu de s'en occuper ou il s'en fiche ?

    Dans un communiqué, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, parle d'un "affront aux valeurs républicaines se double aujourd'hui d'un insupportable manquement à la convention internationale des droit de l'enfant, dont la France est signataire." "Le président Hollande pouvait, face aux tensions, aux stigmatisations, en appeler au sursaut républicain. Plus qu'une occasion manquée, il s'agit bel et bien d'une grave faute politique et morale", conclut-il.

    • Le rapport de l'administration dédouane Manuel Valls

    Ce matin, après un retour précipité des Antilles, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a pris connaissance des conclusions de l'enquête administrative sur l'expulsion de la collégienne Leonarda, interpellée le 9 octobre dans le Doubs par la police de l'air et des frontières lors d'une sortie scolaire. "Il ressort de tous ses éléments que le refus d'autorisation de séjour sur le fondement de la circulaire de 2012 et la décision de mise en œuvre de l'éloignement de la famille Dibrani étaient conformes à la réglementation en vigueur", peut-on lire dans le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA), qui a été mis en ligne (voir ci-dessous). "La décision d'éloigner la famille Dibrani est justifiée en droit", affirme l'IGA dans ce rapport. "Il ressort de tous ces éléments que le refus d'autorisation de séjour (...) et la décision de mise en oeuvre de l'éloignement de la famille Dibrani étaient conformes à la réglementation en vigueur", ajoutent les inspecteurs.

    Toutefois, les conditions d'interpellation de Leonarda, confiée aux forces de l'ordre en pleine sortie scolaire, sont critiquées par l'enquête. "Essentiellement focalisées sur l'objectif de parvenir à regrouper la famille et de ramener la jeune fille auprès de sa mère, l'attention des forces de l'ordre n'a pas été éveillée par le fait que Leonarda Dibrani se trouve dans un bus dans le cadre d'une sortie scolaire", expliquent les auteurs du rapport. "Elles n'ont pas pris la mesure des enjeux que représenterait une intervention pour interrompre cette sortie", ni "évalué les conséquences possibles", et "en ce sens, elles n'ont pas fait preuve du discernement nécessaire", affirme l'IGA, tout en assurant que la préfecture du Doubs n'a pas été saisie de cette question.

    La réaction de Nordine Idir, secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes de France :

    Nordine Idir @IdirNordine

    Une expulsion ''justifiée en droit''?Il faut donc changer le droit.On lâchera pas!


    Documents à télécharger: 
    Le rapport de l'Inspection générale de l'administration

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    Rouge Midi
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    Hypermondialisation
    vendredi, 18 octobre 2013  

    Un certain Vladimir parlait de "l’impérialisme stade suprême du capitalisme" aujourd’hui d’autres parlent d’hypermondialisation. N’est-ce pas un néologisme désignant les mêmes phénomènes qui s’observent au niveau de la planète ?

    Selon l’expression des économistes Arvind Subramanian et Martin Kessler, nos sociétés entreraient dans une ère d’« hypermondialisation » [1]. Entre 1980 et 2011, le volume de marchandises échangées à l’échelle planétaire a été multiplié par quatre, le niveau du commerce mondial augmentant près de deux fois plus vite que la production mondiale chaque année [2].

    Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), « la valeur en dollars du commerce mondial des marchandises a augmenté de plus de 7 % par an en moyenne (…), atteignant un record de 18 000 milliards de dollars à la fin de cette période ». Pour leur part, « les échanges de services commerciaux ont augmenté encore plus rapidement, à un taux annuel moyen d’environ 8%, pour atteindre quelque 4 000 milliards de dollars » [3].

    Ainsi, si le commerce international représentait 9% du PIB mondial en 1870, 16 % en 1914, 5,5 % en 1939, environ 15 % dans les années 1970, il génère désormais 33 % [4].

    Bien qu’affectée par la crise financière de 2008 et ses conséquences sur la baisse de la demande notamment aux Etats-Unis, en Chine et en Europe – le volume du commerce mondial a crû de 2 % en 2012 contre 5,1 % en 2011 (2,5 % attendu en 2013) – cette montée en puissance inédite de l’intégration commerciale mondiale constituerait, selon les deux chercheurs, la première caractéristique de cette « hypermondialisation ».

    La réduction des droits de douane [5], du coût des transports -notamment maritimes - et des télécommunications, l’essor des technologies facilitant la dématérialisation des échanges et des services, la mobilité du capital et des facteurs de production, ainsi que la multiplication des accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux ont rendu possible cette nouvelle étape de la mondialisation économique et financière.

    Dans ce vaste mouvement, de nouvelles tendances sont à l’œuvre. L’« hypermondialisation » ne s’évalue pas seulement quantitativement par l’augmentation du commerce international intégré, mais également qualitativement. De ce point de vue, elle correspond à une mutation profonde et non achevée des formes du système de production et d’échange à l’échelle mondiale qui impacte chaque pays et régions.

    Certaines de ses manifestations les plus saillantes sont désormais régulièrement commentées par les médias et convoquées par les gouvernements pour tenter de justifier, auprès de leurs opinions publiques, la nécessité de mettre en place des politiques d’austérité (salariale et sociale) afin de gagner en compétitivité dans le cadre d’une concurrence globale acharnée. Il s’agit de la montée de la Chine, qui occupe désormais la place de première puissance commerciale avec 11 % des exportations mondiales (contre 1 % en 1980), des pays du Sud [6], des flux commerciaux Sud-Sud [7] et du développement de multiples configurations d’intégrations économiques régionales.

    Cependant, d’autres dynamiques modifient, peu à peu, et plus souterrainement, les structures de la mondialisation. L’ « hypermondialisation » désigne, en effet, le nouveau stade de son développement. Elle indique, en premier lieu, une nouvelle phase de fragmentation géographique de la production et de dissociation des fonctions productives à l’échelle mondiale. Les flux commerciaux s’inscrivent désormais dans des « chaînes de valeur » internationales qui organisent les processus de production en séquences distinctes, réalisées (souvent simultanément) en différents lieux de la planète, selon des logiques d’optimisation des territoires. Et ce, en fonction de leur organisation fiscale, sociale, salariale, financière, technologique, éducative, institutionnelle, etc.

    Au cours des vingt dernières d’années, nous avons assisté à la mise en place d’un schéma désormais stabilisé. La propriété des entreprises, des brevets et des marques, ainsi que la recherche-développement (R&D), se concentrent dans les centres de l’économie-monde (pays de la Triade essentiellement), la conception, l’assemblage et la fabrication des produits se réalisant, eux, dans des pays (Asie, Amérique latine, Afrique, Proche-Orient) et des entreprises auxquels sont sous-traitées ces fonctions, tout comme la distribution, la vente, les services après-vente (Maghreb ou Inde par exemple) [8].

    Ainsi, les 80 000 multinationales recensées dans le monde [9] (assurant deux tiers du commerce international) sont les principaux maîtres d’œuvre de cette nouvelle organisation de la production. Comme l’explique la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes des Nations unies (Cepal), « les entreprises multinationales des pays développés transfèrent ou sous-traitent une partie de leurs processus de production vers des pays en développement ou en transition. Cette fragmentation géographique de la production opère par l’intermédiaire de plusieurs canaux comme l’investissement direct étranger [10], le commerce des biens intermédiaires [venant de pays différents] [11] et la sous-traitance de services [12] ». Et d’ajouter : « En termes simples, ce qui est recherché [dans un contexte de réduction des droits de douane et des coûts de transport, d’information et de télécommunication qui permet une circulation sans entraves, démultipliée, croisée et à grande vitesse de la marchandise], c’est de combiner technologie, innovation et savoir-faire des pays développés (économies de maison mère) avec les coûts réduits de la main d’œuvre des pays en développement (économies de fabrication) » [13].

    Pour la Cepal, il serait ainsi possible « d’identifier trois grands réseaux de production dans le monde. L’ « usine Europe » (avec en son centre l’Allemagne), l’ « usine Amérique du Nord » (avec en son centre les Etats-Unis) et l’ « usine Asie » (avec en son centre le Japon, de manière traditionnelle, et la Chine depuis la dernière période). Ces trois « usines » se caractérisent par un taux élevé de commerce intra-régional qui, pour sa part, s’organise autour de la production de biens intermédiaires » pour ces centres.

    Selon les estimations du ministère du commerce extérieur français, la moitié de la valeur des marchandises exportées dans le monde est ainsi constituée par des pièces et des composants importés. En France, cette proportion est de 25%. Dans les pays en développement, elle se situe autour de 60 %. L’IPhone d’Apple ou la poupée Barbie sont les symboles de cette marchandise « Made in the World ».

    C’est dans ce contexte qu’émergent, depuis le début des années 2010, et encore plus depuis 2013, de nouvelles formes d’accords de libre-échange hors du cadre multilatéral de l’OMC. Il s’agit d’accords dits « méga-régionaux » ou « méga-bilatéraux » : grand marché transatlantique, Partenariat transpacifique, Partenariat économique intégral régional (qui concerne dix pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est – ASEAN – [14]), accord de libre-échange Union européenne-Japon (en cours de négociation), accords de libre échange entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud (idem).

    Leur fonction est à la fois politique, géopolitique et économique. Il s’agit d’organiser, sur le long terme, la sécurisation des investissements et des activités - tout comme la facilitation de leurs opérations - des acteurs financiers et économiques mondialisés. Et ce, afin de consolider et développer la valeur ajoutée de la marchandise dans le cadre d’espaces transnationaux constitués par les chaînes de production globales dans lesquelles agissent et se déploient les multinationales du centre de l’économie mondiale, qui disposent d’intérêts communs avec des acteurs économiques, commerciaux et financiers régionaux et locaux.

    Ce faisant, ces accords de nouvelles génération se singularisent par plusieurs aspects. Ils concernent des espaces calqués sur ces chaînes de production et peuvent, le cas échéant, enjamber les géographies régionales et dessiner de nouvelles frontières économiques, financières et commerciales entre pays et blocs de pays ou régions ; ils recouvrent des territoires physiques, démographiques, politiques et économiques immenses ; ils visent à harmoniser non seulement des droits de douane, mais également - sur la base des standards juridiques des pays hégémoniques de la Triade - les barrières dites « non-tarifaires » (normes sanitaires et phytosanitaires, conditions d’accès aux marchés publics, droits de propriété intellectuelle, sécurisation des investissements, politique de la concurrence, etc.).

    Ces nouvelles transformations du capitalisme renforceront les dynamiques de fusion entre les Etats concernés et les intérêts marchands et, ce faisant, la déconnexion entre la capacité d’intervention démocratique des peuples - seule à même de contrôler la puissance du capital - et celle de ce dernier à soumettre nos sociétés sous sa domination destructrice.

    Dans La Dynamique de l’Occident (1939), le sociologue allemand Norbert Elias remarquait : « Comme cela se produit dans chaque système à équilibre instable, soumis à une tension concurrentielle en rapide progression et dépourvu de monopole central, les Etats les plus puissants, qui constituent les axes principaux du système, se poussent réciproquement, dans un mouvement de vis sans fin, à l’expansion et au renforcement de leur position. Ainsi se trouve enclenché le mécanisme de la lutte pour l’hégémonie et – intentionnellement ou non – pour la création de centrales monopolistes s’étendant sur des territoires d’un ordre de grandeur nettement supérieur. Et s’il est vrai qu’il s’agit pour le moment d’abord d’une domination limitée à quelques continents, on voit se dessiner déjà, par suite du débordement des interdépendances sur d’autres régions, la lutte pour l’hégémonie dans un système englobant toute la terre habitée » [15].

    L’ « hypermondialisation » constituerait-elle une nouvelle étape vers la monopolisation du monde par les puissances économiques, financières et étatiques du « monde occidental » ? Cette dernière notion désignerait-t-elle, quant à elle, l’intégration des élites – d’où qu’elles viennent, du Nord ou du Sud – au sein d’une même surclasse oligarchique mondialisée ?

    Quoi qu’il en soit, l’ « hypermondialisation » constitue le nouveau cadre d’affrontement objectif entre les mouvements anti-systémique de la planète – affaiblis et localisés aujourd’hui – et les forces du capitalisme financiarisé.

    Christophe Ventura le 05/1 2013

    Transmis par Linsay

    [1] Arvind Subramanian et Martin Kessler, « The Hyperglobalization of Trade and Its Future », Peterson Institute for International Economics, juillet 2013 (http://www.iie.com/publications/int...).

    [2] Sauf pendant ces deux dernières années. Rapport sur le commerce mondial 2013. Facteurs déterminant l’avenir du commerce mondial, Organisation mondiale du commerce (OMC), 18 juillet 2013 (http://www.wto.org/french/res_f/pub...).

    [3] Ibid.

    [4] Ibid.

    [5] Sur ce sujet, lire Christophe Ventura, « Que sont les douaniers devenus… », Le Monde diplomatique, octobre 2013.

    [6] Ils représentent 47 % des exportations mondiales, contre 34 % en 1980. Pour leur part, les économies du centre du système-monde en représentent 53%, contre 66 % en 1980.

    [7] Ceux-ci représentent 24 % des flux globaux en 2011, contre 8 % en 1990. Les flux Nord-Nord en représentent, eux, 36 %, contre 56 % en 1990.

    [8] Sur ce sujet, lire Jean-Luc Mélenchon, « Le nouvel ordre transnational ». Dans cette réflexion, le co-président du Parti de gauche (France) précise : « un nouveau modèle d’entreprise (…) se contente de posséder des brevets, des marques, un carnet de chèques et des fichiers de clients. Cette forme particulière de dématérialisation de la propriété nous renvoie aussitôt à l’importance de la question brevets et des licences, des marques et des logos, qui constitue le cœur des nouvelles formes de pouvoir de la propriété capitaliste. Nombreuses sont les multinationales qui développent cette stratégie visant à se retirer voire à se dégager totalement de la production au profit d’activités limitant le risque de l’investissement : gestion de marques, commercialisation, distribution, activités financières » (http://www.jean-luc-melenchon.fr/20...).

    [9] Arvind Subramanian et Martin Kessler, « The Hyperglobalization of Trade and Its Future », Peterson Institute for International Economics, juillet 2013.

    [10] Le stock des IDE dans le monde est passé de 10% du PIB mondial dans les années 1990 à 30 % en 2011. Ibid.

    [11] Selon l’OMC, « 30 % du total des échanges consistent en réexportations de biens intermédiaires (…). Depuis le milieu des années 1990, ce pourcentage a augmenté de près de 10 points ».

    [12] Selon l’OMC, en terme de valeur ajoutée, « la contribution des services au commerce total (…) a été près de deux fois plus élevée que la part correspondante mesurée en termes bruts, passant de 23% à 45 % en 2008. Les services contribuent grandement au commerce des marchandises, soit du fait de leur rôle facilitateur des transactions internationales, soit par le biais de leur incorporation dans le coût de production total de la marchandise. »

    [13] Panorama de la insercion internacional de America latina y el Caribe, Cepal, 2013.

    [14] Australie, Birmanie, Bruneï, Cambodge, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam. Les négociations, lancées début 2013, devraient, selon les initiateurs, aboutir en 2016.

    [15] Norbert Elias, La Dynamique de l’Occident, Calmann-Lévy, collection Agora, Paris, 1977 (traduction du tome 2 de Uber den Progress der Zivilisation, 1939).

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article8138


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  • Il manque 540 euros par mois (en moyenne) pour vivre correctement

    18 Octobre 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs 

    Ce n'est pas moi qui le dit ni la CGT (mon syndicat) revendiquant un salaire minimum à 1700 euros avec des répercussions sur les grilles salariales, mais le sondage OpinionWay-Sofinco.

    Je vous livre son introduction brut de fonderie: "Voilà cinq ans que la crise plombe les finances et le moral des Français. Pour la troisième année consécutive, le Sofinscope s'intéresse à leur perception du coût de la vie dans ce contexte économique compliqué. Le constat du baromètre de la consommation et du quotidien est sans appel. Les charges et les dépenses augmentent, tandis que les salaires sont au point mort. Conséquence : les Français rognent sur les dépenses dites "plaisir"."

    Et de dire qu'il manque 540 euros à chaque citoyen du 5e pays le plus riche du monde. Soit 3542F,16 de notre ancienne monnaie avant de chérir l'euro. Qui rencotre les plus grandes difficultés, toujours selon le sondage?

     

    augmenter la taille du texte"Principalement les familles nombreuses (elles déclarent manquer de 706 euros par mois), les foyers aux revenus inférieurs à 1000 euros (618 euros) et les plus de 35 ans (574 euros)."

    Depuis 2008, l'augmentation des prix inquiète 66% des sondés, en particulier les Franciliens (75% contre 63% en province). Deux tiers des Français se plaignent aussi de charges toujours plus lourdes. Ils sont 64% à souligner cette hausse, c'est 5 points de plus en un an (et même 73% chez les plus de 60 ans). Autre sujet de préoccupation, le gel des salaires est cité par 28% des sondés (3 points de plus qu’'en 2012).

     

    Par évidence, ce n'est pas les mesures d'austérité votées par les godillots de François II qui vont arranger la chose. Mais si je me trompe, dites-le-moi.

     

    Songage OpinionWay-Sofinco réalisé auprès d'un échantillon de 1036 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle et de région de résidence. En ligne les 2 et 3 octobre 2013.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Manifestation lycéenne à Paris pour le retour des élèves étrangers expulsés

    La mobilisation pour le retour de Leonarda et Khatchik est restée forte, vendredi à Paris où, tôt dans la matinée, les lycéens ont bloqué 36 établissements scolaires, selon la préfecture de police.

    A la mi-journée, plusieurs milliers de lycéens (4.000 selon la police, 12.000 selon l’UNL) ont défilé de la place de la Bastille à la place de la Nation pour réclamer le retour des élèves étrangers expulsés, notamment Leonarda Dibrani, 15 ans, et Khatchik Kachatryan, lycéen arménien à Paris expulsé samedi dernier.

    Neuf établissements de la petite couronne ont également été bloqués. Et plusieurs dizaines en régions, selon l’UNL, qui y estime à plus de 10.000 le nombre de manifestants, notamment à Marseille, Grenoble, Angers, La Rochelle ou encore Avignon.

    Manuel Valls a écourté sa visite aux Antilles. Il recevra demain le rapport de l’Inspection générale de l’administration concernant les conditions d’éloignement de Leonarda.

    http://www.politis.fr/Manifestation-lyceenne-a-Paris,24147.html

    La jeune Leonarda au Kosovo depuis mercredi avec sa famille

    Société - le 18 Octobre 2013

    La pression monte en faveur des retours de Leonarda et Khatchik

    Les appels se sont multipliés ce vendredi pour demander les retours en France de la collégienne expulsée au Kosovo et du lycéen envoyé en Arménie. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls revient à Paris précipitemment pour recevoir le rapport de l'IGAS samedi.

    "J'entends toutes les émotions, et les valeurs de la République que je partage aussi", a déclaré Manuel Valls, très critiqué depuis l'interpellation de Leonarda Dibrani, collégienne du Doubs, en sortie scolaire, en vue de son expulsion mercredi vers le Kosovo. Il met fin prématurément à son périple aux Antilles, sans se rendre sur l'île de Saint-Martin comme cela était prévu, "parce que le rapport de l'Inspection générale de l'administration concernant les conditions d'éloignement de Leonarda me sera remis demain", a-t-il expliqué à Pointe-à-Pitre.

    Dès avant la publication de ce rapport, l'Elysée a évoqué une possible évolution des instructions ministérielles pour sanctuariser non seulement l'école mais aussi "le temps de la vie scolaire". Le gouvernement doit s'exprimer pendant le week-end sur cette affaire.

    "Méthodes sarkozystes"

    Il faut dire que la pression monte à l'encontre du gouvernement. Outre les manifestations lycéennes qui ont repris ce vendredi, (lire notre compte-rendu de la journée) les communiqués officiels se multiplient pour demander le retour en France aussi bien de Leonarda que de Khatchik Kachatryan, lycéen à Paris, expulsé samedi dernier en Arménie.

    Ainsi la CGT a appelé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à mettre fin aux "méthodes sarkozystes" encore en cours dans certaines préfectures et à "faire revenir Leonarda" Dibrani, la collégienne expulsée vers le Kosovo, "et sa famille".

    Pour la centrale syndicale, dont la fédération de Paris appelait à manifester au côté des lycéens, l'application de la circulaire de novembre 2012, sur l'admission exceptionnelle au séjour des personnes étrangères en situation irrégulière, pose "un vrai problème". "Quand elle peut être favorable aux demandeurs, de trop nombreuses préfectures ne l'appliquent pas ou avec beaucoup de réticences", mais "quand elle peut être défavorable aux demandeurs, là elle s'applique tout de suite". "La preuve encore une fois avec Leonarda et sa famille", estime la CGT pour qui la circulaire est encore "très insatisfaisante pour les parents d'enfants scolarisés et les jeunes majeurs".

     

    Au parti socialiste aussi, des voix s'élèvent pour demander le retour des deux lycéens. Comme celle d'Anne Hidalgo. "C'est au nom des valeurs de la République et de Paris que je demande également que les familles ayant un enfant scolarisé à l'école, au collège ou dans un lycée soient protégées et leur situation administrative soit examinée avec bienveillance au regard de leur volonté d'intégration", explique la candidate PS aux municipales à Paris.

    La première adjointe de Bertrand Delanoë déplore l'"empilement de textes de lois, de réglementations et de circulaires d'application souvent contradictoires, parfois incohérentes et qui laissent de larges places à l'interprétation. Quand les lois prêtent à interprétation, il nous faut revenir à nos valeurs, aux valeurs de la République, de Paris qui sont celles du vivre ensemble, d'une ville ouverte accueillante".

    "Démonstration de la capacité d'intégration"

    Au sein du gouvernement, Cécile Duflot en profite pour prolonger la polémique avec Manuel Valls sur l'impossible intégration des roms. "Le plus important de voir au travers cette histoire, c'est la démonstration de la capacité d'intégration", a déclaré la ministre du Logement. "Elle (Leonarda, ndlr) est depuis presque cinq ans à l'école, elle parle français et chacun l'a entendue avec l'accent franc-comtois, donc je pense que c'est la chance de notre pays, de notre République, cette capacité de faire en sorte que les (...) enfants d'où qu'ils viennent, soient capables de s'intégrer". Pour Cécile Duflot, le retour de la jeune expulsée est "une hypothèse qui allait de soi".

    Quant à la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler est intervenue vendredi dans le débat en affirmant que "l'école est là pour l'égalité des chances, elle n'est pas là pour exclure".

    S.G.


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  • Le Canada et l'UE négocie un accord de libre-échange dans le plus grand secret.

    Monde - le 27 Août 2013

    Enquête

    Accord de libre-échange: l'UE et le Canada signent un vrai cheval de troie

    L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, négocié depuis 2008, a été signé entre le Premier ministre canadien et Stephen Harper, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. S'il a fait très peu de vagues en Europe, c'est un véritable cheval de troie préfigurant le partenariat avec les États-Unis. Au Canada à l'inverse, la résistance à la doctrine néolibérale s’est activée contre ce traité. Un exemple à suivre pour les Européens, car l’accord UE-USA n’en sera qu’une copie.

    Nous republions ici notre décryptage de cet accord publié fin août:

    Dans le plus grand secret, l’Union européenne et le Canada négocient un traité de libre-échange depuis 2008, l’Accord économique et commercial global (AECG, CETA en anglais, pour Comprehensive Economic and Trade Agreement). Le Canada réclame un accord avec l’UE, deuxième partenaire économique du Canada, depuis 2004. La signature était prévue pour fin 2011 mais les négociations ont pris du retard et les plus optimistes parlent maintenant de fin 2013.

    « Indifférence générale »

    Car depuis l’ouverture des discussions sur un accord de libre-échange avec les États-Unis d’Amérique (TAFTA, pour Transatlantic Free Trade Area, qui devrait voir le jour en 2015), l’UE traîne des pieds dans le dossier canadien. Le Canada n’est que le 12e partenaire économique de l’Union, ne représentant que 1,8 % des échanges commerciaux totaux, loin derrière Oncle Sam et ses 14 %. Une puissance commerciale de seconde zone donc pour l’Union européenne, qui toutefois teste pour la première fois son pouvoir de négociation avec un pays du G7. En effet, depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, les accords de libre-échange sont conclus directement au niveau européen, par la Commission européenne, et l’AECG devrait être le premier partenariat signé.

    Le premier mais pas le seul, car l’Union européenne noue des accords de libre-échange à la pelle : outre les USA, l’Union négocie sec avec l’Inde et la Corée du Sud. De quoi faire oublier le Canada. « Nous sommes moins importants au commerce européen que l’Inde ou la Corée du Sud. Et notre pays ne compte que 34 millions d’habitants, bien moins que les USA, qui seront un négociateur beaucoup plus coriace lors des discussions. », admet Stuart Trew, responsable du commerce au Conseil des Canadiens, une organisation militante canadienne créée en 1985 pour s’opposer à l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA). « C’est vrai que ce traité est négocié dans l’indifférence générale », déplore Marie-Christine Vergiat, eurodéputée Front de gauche. « Et le silence le plus total de la Commission européenne n’aide pas à sa médiatisation. »

    Résistance canadienne

    Si l’accord passe quelque peu inaperçu en Europe, il n’en va pas de même au Canada où militants de gauche, syndicats et ONG organisent la résistance contre le néolibéralisme. Pour Stuart Trew, « Les trente dernières années ont assez prouvé que le libre-échange enrichit les riches et appauvrit les pauvres, menace la santé publique et la défense de l’environnement et encourage à toujours plus de privatisations. »

    À la demande du Canada, les négociations ont eu lieu sous le régime dit de la liste négative : tout service public qui n’est pas exclu nommément de l’accord est considéré comme automatiquement inclus, même s’il n’existait pas au moment de la signature. Une aberration pour Judith Kirton-Darling : « Pour nous, les services publics viennent du choix d’un peuple de ce qu’il veut mettre dedans, maintenant ou dans le futur. » La jeune femme est secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), une organisation dont sont membres les principaux syndicats français. « Sur le principe, nous ne sommes pas opposés à un accord de libre-échange, mais nous souhaitons qu’il soit « gold standard », de la meilleure qualité possible. Il doit protéger le droit du travail, l’environnement et les services publics. », détaille-t-elle.

    Outre-Atlantique, les propos sont plus virulents : « Avec cet accord, les grandes multinationales européennes auront accès aux marchés publics canadiens, ce à quoi nous nous opposons totalement. », explique Claude Vaillancourt, président d’Attac-Québec. L’association a contribué à créer le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), qui rassemble syndicats et associations québécoises contre l’AECG. « Par exemple, l’eau est une ressource publique au Canada. On craint qu’avec l’accord, des multinationales type Veolia débarquent. Regardez en Europe, les tarifs ont explosé quand les services de distribution ont été privatisés. »

    Traité international, réforme intérieure

    Puisqu’au Canada les services publics, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles, relèvent de la compétence des provinces, les Canadiens craignent que le traité n’entraîne une perte d’autonomie. Ce sont les provinces qui gèrent les monopoles de service public, comme Hydro-Québec, l’équivalent québécois d’EDF, avant la libéralisation du secteur. « Tous les monopoles du monde entier agacent ceux qui négocient des accords de libre-échange », confesse Pierre-Marc Johnson, ancien Premier ministre du Québec, lors d’une audition devant le Parlement québécois en 2010.

    « Du point de vue du Canada, l’AECG relève plus de la réforme intérieure que du commerce. », explique Stuart Trew. Un avis partagé par la Commission européenne qui se félicite des concessions canadiennes. Ainsi, dans une note d’octobre 2012, elle note que : « L’offre canadienne d’accès aux marchés publics est la plus complète et ambitieuse jamais faite par le Canada et ses provinces à un partenaire commercial, y compris les États-Unis. L’offre dépasse même les accords mutuels entre les différentes provinces canadiennes. De cette façon, l’AECG ouvre la voie à une importante réforme intra-canadienne. »

    Les entreprises contre la société

    Si l’AECG entraînera une privatisation à tout va, il conduira aussi à une possible contestation des lois sociales et environnementales, à cause de la mise en place de mécanismes d’arbitrage investisseur-État (ISDS en anglais, pour Investor-State Dispute Settlement). « Ces mécanismes sont notre plus grande crainte », admet Judith Kirton-Darling. Sous leur nom barbare, ces mécanismes d’arbitrage, hérités de l’accord de libre-échange entre le Canada, les USA et le Mexique (ALENA), permettent à une entreprise privée de poursuivre, devant un tribunal spécial, un gouvernement étranger si une réglementation la prive de profits anticipés. « L’AECG est le premier accord négocié par l’UE où un mécanisme d’arbitrage investisseur-État est intégré. », rappelle la syndicaliste.

    Une nouveauté pour l’UE mais pas pour le Canada, déjà confronté depuis de nombreuses années à ce système. À cause des nombreuses lois de protection de l’environnement que le pays a votées, le Canada a été poursuivi 28 fois par des entreprises privées, entre 1994 et 2011, pour un total de cinq milliards de dollars (3,7 milliards d’euros). Dernier exemple en date, le Québec a récemment interdit la fracturation hydraulique, utilisée pour extraire le gaz de schiste. La société canadienne d’exploitation de gaz de schiste Lone Pine Resources, grâce à une filiale aux USA, menace de poursuivre le gouvernement du Québec et lui réclame 250 millions de dollars canadiens (environ 180 millions d’euros) pour profits non-réalisés.

    Une plaie pour les citoyens. Selon Claude Vaillancourt, « Les tribunaux spéciaux sont coûteux, antidémocratiques et penchent souvent en faveur des entreprises. Les nombreux exemples issus de l’ALENA en attestent. » Un avis partagé par Judith Kirton-Darling : « Le Canada et l’UE ont les systèmes juridiques parmi les plus développés du monde, il n’y a aucun besoin de ces arbitrages supplémentaires. »

    Le Parlement européen, par la voie de sa résolution du 8 juin 2011, s’oppose à la mise en place de ces arbitrages. Et le groupe d’experts mandaté par la Commission européenne pour étudier l’impact de l’accord est lui aussi sceptique. Dans son rapport adressé à la Commission, rendu en juin 2011, il stipule que « l’intégration des mécanismes d’arbitrages investisseur-État dans l’AECG aura un effet bénéfique réduit, tant au niveau économique que social et environnemental. » Mais la Commission européenne et les lobbies économiques ne sont pas près de lâcher le morceau. 

    Gentil Canada contre Europe libérale ?

    Surtout que l’accord offre plus de libéralisation pour un gain économique au final assez faible. En 2011, le groupe d’experts mandatés par la Commission européenne a évalué ce profit à quatre milliards de dollars en moyenne, tant pour l’Union que pour le Canada, soit une hausse respective du PIB de 0,025 % et 0,27 %.

    Originellement, la signature aurait dû avoir lieu fin 2011, mais elle a été maintes fois repoussée depuis. Principale pierre d’achoppement, les quotas d’importation dans l’agriculture. « L’accord permettra aux Canadiens d’exporter leurs bœufs aux hormones, dont se méfient les Européens, et aux Européens d’exporter leurs fromages, qui menacent la multitude de fromageries locales au Canada. », expose Claude Vaillancourt.

    Avec une population quinze fois inférieure et un PIB égal au douzième de celui de l’UE, le Canada paraît en position de faiblesse dans ces négociations. D’ailleurs la Commission européenne note qu’« un point clé est que la liste des intérêts que l’Europe a à gagner avec ce traité est beaucoup plus longue que celle du Canada. » « Je ne vois pas bien l’intérêt du Canada dans cette affaire. », renchérit Marie-Christine Vergiat. Les seuls gains pour le Canada seraient une ouverture du marché du bœuf, de certains éléments d’automobile et peut-être du poisson.

    TAFTA, récidive de l’AECG 

    Un constat que ne partage pas Claude Vaillancourt : « Dans les négociations de libre-échange, c’est souvent le pays le plus néolibéral, en l’occurrence le Canada, qui impose son point de vue, car c’est lui qui pousse le libre-échange le plus loin. C’est le Canada qui a réclamé l’instauration des mécanismes d’arbitrage, c’est le Canada qui a forcé l’UE à avoir recours à la liste négative. Dans les deux cas, l’UE a fini par accepter. » Au détriment des populations, tant canadienne qu’européenne.

    Surtout que l’Union européenne joue plus qu’un accord entre deux zones économiques. « Quand l’UE signera l’AECG, cela bloquera sa position pour les accords futurs. », explique Judith Kirton-Darling. En clair, les prochains pays qui négocieront avec l’UE, en particulier les USA, « réclameront les mêmes avantages que le Canada », annonce Claude Vaillancourt. Pour Marie-Christine Vergiat, les Européens devraient s’élever contre l’AECG : « C’est sûr, on mobilise davantage avec les USA, parce qu’ils font plus peur. Mais les dangers sont aussi importants avec le Canada. »

    La hausse du prix des médicaments, symbole de la lutte

    Ces derniers mois, au Canada, une partie de la campagne anti-AECG s’est portée sur les médicaments. Un médicament sur deux vendus au Canada est un générique. Là-bas, les données d’un médicament sont actuellement protégées durant six ans, pendant lesquels toute recherche d’un médicament générique est impossible. Les laboratoires pharmaceutiques disposent en outre d’une exclusivité de marché pendant deux années supplémentaires, portant à huit ans le temps minimum entre la commercialisation d’un médicament breveté et celle de son générique.
    L’Union européenne voudrait augmenter cette durée à huit ans plus deux ans d’exclusivité, soit 10 ans au total, retardant l’arrivée des génériques et obligeant les Canadiens à se tourner vers les médicaments brevetés, plus chers. Un allongement de durée soutenu par les labos européens, qui ne veulent surtout pas perdre une énorme manne financière : chaque année, l’UE vend pour quatre milliards d’euros de produits pharmaceutiques au Canada, soit 12 % de ses exportations vers ce pays. Selon Stuart Trew, cet allongement coûterait aux Canadiens près de trois milliards de dollars canadiens par an (2,2 milliards d’euros).

    L'AECG, resucée d'ACTA
    En France, une des rares organisations à maintenir la pression est La Quadrature du Net. En analysant un document de travail qui a fuité sur Internet, La Quadrature a découvert que plusieurs mesures de l’AECG concernant les droits de propriété intellectuelle (DPI) sont un copié-collé de celles de feu l’accord anti-contrefaçon ACTA, rejeté par le Parlement européen en juillet 2012. De son côté, la Commission européenne assure que le document est une ancienne version de l’accord, datant de février 2012. « Comme tant l'UE que le Canada étaient alors engagés dans le processus de ratification d'ACTA, il n'est pas étonnant que certaines dispositions de cette version contenaient des formulations qui se trouvaient aussi dans ACTA », déclare ainsi Karel De Gucht, le commissaire européen au Commerce, dans une réponse écrite au Parlement européen, en août 2012. Il précise par la suite que « le chapitre de l’AECG sur les DPI est en cours de révision pour tenir compte de la position exprimée par le Parlement européen sur ACTA. »
    Mais la Commission peine à faire passer le message que CETA n’est pas ACTA, allant jusqu’à publier en février 2013 une mise au point… tout en justifiant certaines mesures anti-copyright. Les défenseurs des libertés sur Internet ont de quoi être inquiets, car Karel De Gucht est un vigoureux promoteur d’ACTA. En juillet 2012, la veille du vote devant le Parlement, il déclarait : « Ma position, en tant qu’ardent défenseur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, est qu’il n’y a rien à craindre d’ACTA. » En voilà un que l'hypocrisie n'étouffe pas.

     

    • Lire aussi : 

    Exclusif. Humanite.fr publie les bases de travail pour l'accord de libre-échange transatlantique

    L'exception culturelle, la pillule pour faire passer l'accord de libre-échange Europe-États-Unis

    Accords de libre-échange UE/USA : les lobbies n'ont pas à décider de notre avenir (Solidaires)

    Benjamin Bultel

    Documents à télécharger: 
    Argumentaire du Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC) contre l'accord de libre-échange Canada-UE

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  • Shutdown aux États-Unis :: Double attaque contre les travailleurs

    Aux États-Unis, la plupart des services publics sont à l’arrêt. Un petit jeu politique entre républicains et démocrates ? Pas du tout, mais plutôt l’expression des tentatives de la classe capitaliste, dans le monde entier, d’imposer des économies aux travailleurs et de rogner sur leurs acquis sociaux.

    Bert De Belder

     

    Depuis le 1er octobre, les États-Unis connaissent un « shutdown » (fermeture ou mise à l’arrêt temporaire) : un grand nombre de services publics sont fermés du fait qu’il n’y a plus d’argent, et 800 000 fonctionnaires sont donc à la rue. Cela provient du fait que les Républicains, remontés par les purs et durs du « Tea Party » et en compagnie de la majorité de la Chambre des représentants, ne veulent pas approuver le nouveau budget du gouvernement Obama. Le 17 octobre, sans nouveau budget, les États-Unis atteindraient le plafond de la dette - défini légalement – de 16 000 milliards de dollars avec, éventuellement, une faillite du pays à la clef. Mais on n’ira pas jusque-là : les Républicains avaient déjà fait une première concession, de sorte que le délai avait été reporté au 22 novembre, et cela donne suffisamment de temps pour concocter un autre compromis. Mais ceux qui ne s’en trouvent certainement pas mieux, ce sont les simples citoyens américains…

    Si les républicains sont tellement hostiles au budget d’Obama, c’est en raison des moyens qui y sont prévus pour la nouvelle loi sur la maladie, surnommée l’« Obamacare » en langage populaire, les soins de santé d’Obama, mais désignée officiellement sous l’appellation « Affordable Care Act » (Loi sur les soins de santé accessibles). Même si d’importants passages de cette loi sont rédigés à l’aune des entreprises médicales et pharmaceutiques et des compagnies d’assurance et qu’elle ne propose certainement aucune solution aux 47 millions et plus d’Américains sans assurance maladie, pour les Républicains, elle va encore trop loin. Ils lui imposent donc un blocus.

    Une mise à sec sélective

    Sans l’approbation du budget, les pouvoirs publics sont contraints de fonctionner en appliquant un service minimal. Mais seuls les services « non essentiels » sont paralysés. Et quels sont donc ces services ? Les programmes qui proposent des avantages sociaux aux couches pauvres de la population, tels les bons de nourriture, les allocations financières pour les mères, les bébés et les enfants, ou encore les repas scolaires. Les programmes censés exposer et rectifier une politique déplorable ou les infractions des entreprises, telle l’inspection alimentaire ou l’inspection environnementale. Et les programmes qui assurent des services essentiels à la population, comme les services postaux et ceux de la santé publique.

    Il est très aisé de bien déduire les priorités du gouvernement en consultant sur la liste les catégories de travailleurs qui sont perçus comme « essentiels » ou « non essentiels ». Parmi les non essentiels, 95 % des fonctionnaires du ministère de l’Enseignement, 52 % de la Santé publique, 45 % des services publics de l’Alimentation et des Médicaments et 96 % de ceux du Logement et du développement urbain. Essentiels, par contre, 88 % des services de la Douane et de la Surveillance des frontières – dont les tueurs de la US Border Patrol – et 85 % du ministère de la Justice. En ce qui concerne la Défense, les vétérans de guerre recevront leur pension trop tard et les employés seront envoyés en congé non payé, mais tous les militaires en service actif seront payés normalement. Et les drones qui balancent des roquettes sur le Pakistan, le Yémen ou la Somalie, ne resteront bien sûr pas non plus dans leurs hangars.

    Comment saigner la population ?

    Ce serait une erreur de considérer la crise accompagnant le « shutdown » comme imputable à tel ou tel parti ou groupe politique, ou comme un vulgaire petit jeu de pouvoir entre politiciens. C’est au contraire l’expression des tentatives au niveau mondial de la classe capitaliste d’imposer des économies aux travailleurs et de rogner sur leurs acquis sociaux. Et même s’il y a des divergences de vues entre les partisans du Tea Party et l’ensemble des Républicains et des Démocrates sur les impôts qui peuvent être augmentés ou sur la célérité et la profondeur des coupes sombres dans les programmes sociaux, au fond, ils ont le même agenda. Ils sont d’accord sur le principe qu’il faut réduire à tout prix le déficit budgétaire et que cela ne peut se faire en rognant sur les cadeaux aux banques ou sur le carburant de la machine militaire.

    Autre élément pervers, le fait aussi que les actuelles chamailleries entre Obama et les Républicains ont complètement soustrait à l’attention un autre mécanisme d’économies particulièrement pesant : le fameux « séquestre », une sorte de coupe-tranche à l’aide duquel, depuis le 1er mars 2013, on prélève automatiquement, en vertu de la loi, un certain pourcentage des budgets publics (entre 5,5 et 10 % selon le poste), et ce, durant les huit années à venir. Seuls certains programmes d’aide sociale restent épargnés. De « Medicaid », l’assurance maladie pour les personnes âgées et les handicapés, on « ne » retire « que » 2 %. Les démocrates avaient longtemps essayé de remplacer cette méthode d’écrémage par d’autres mesures d’économie mais, désormais, dans les négociations concernant le « shutdown », on ne les entend plus formuler la moindre critique sur le « séquestre ».

    Un lock-out massif

    Au moins 800 000 fonctionnaires des services publics dépendant des autorités fédérales sont temporairement dans la rue, dont une partie sans traitement. David Cox, président syndical de l’American Federation of Government Employees (Fédération américaine des employés du gouvernement) qualifie carrément la chose de lock-out, « car nos membres sont exclus de leurs emplois. Ils veulent aller travailler aujourd’hui même. Ils veulent servir la population américaine. » Le « shutdown » est donc non seulement une catastrophe pour les bénéficiaires des services publics, mais aussi pour les gens qui y travaillent. Aussi y a-t-il déjà plusieurs manifestations syndicales de fonctionnaires qui ont mis le cap sur Capitol Hill, où se trouve le parlement (le Congrès) américain. D’ailleurs, cela fait bien plus longtemps déjà que les fonctionnaires ont de bonnes raisons de manifester leur mécontentement. Depuis 2010 déjà, ils doivent subir entre autres un blocage des salaires et leur revenu réel ne cesse de régresser (par exemple, de 0,8 % le deuxième trimestre de cette année).

     

    Une crise bien plus profonde qu’un « shutdown »
    Sous le président Reagan, Paul Craig Roberts travaillait au ministère américain des Finances en tant qu’adjoint à la politique économique, après quoi il a été corédacteur en chef du Wall Street Journal. Avec ses chroniques très critiques, il fait fureur sur Internet. Il part de la crise du « shutdown » pour mettre à nu un phénomène de crise plus important du capitalisme et qu’en termes marxistes, on appelle une crise de surproduction.« La vraie crise n’est pas le ‘shutdown’ des services publics, ni la crise du plafond de la dette. La vraie crise réside dans le fait que les entreprises américaines ont tellement d’emplois à l’étranger, où les salaires sont plus bas. De la sorte, elles ont déplacé en permanence des États-Unis vers la Chine, l’Inde et d’autres pays une partie des recettes fiscales, du produit intérieur brut et du revenu disponible des consommateurs autorités, dans l’intention de réaliser des profits d’entreprise plus élevés. Aux États-Unis, cela a abouti à la pire répartition du revenu de tous les pays développés et même de bien des pays sous-développés. Et ces bénéfices plus substantiels ne sont qu’une question de court terme car, en bloquant la progression du revenu des consommateurs, la liquidation des emplois a détruit le marché local de la consommation. » (paulcraigroberts.org, 3 octobre 2013)
    En d’autres termes, avec la destruction des emplois et en raison des salaires plus bas, le pouvoir d’achat de la population laborieuse est devenu trop petit pour pouvoir acheter les produits des capitalistes. L’octroi artificiel de crédit, surtout pour les crédits dans le logement, a permis d’édulcorer pendant quelque temps aux États-Unis cette contradiction inhérente au capitalisme, jusqu’à ce que cette bulle explose en 2007-2008 et qu’éclate dans toute sa virulence la crise de surproduction.

     http://www.ptb.be/nouvelles/article/shutdown-aux-etats-unis-double-attaque-contre-les-travailleurs.html


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  • Un mois de grève de la faim à PSA-Poissy : « On est nourri par la rage »

    Sept salariés de PSA Poissy dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et le non-respect de leur activité syndicale.

    Les tentes sont alignées devant le pôle tertiaire de PSA-Peugeot Citroën à Poissy. Quelques banderoles, une boîte en carton cabossée sur laquelle on peut lire « caisse de grève ». Entre le campement et le bâtiment, des salariés costume-cravate s’autorisent une pause cigarette derrière deux agents de sécurité qui nous demandent : « Vous travaillez pour qui ? »

    Un peu en retrait, des militants discutent avec Ahmed Oubakhti, secrétaire Sud pour PSA Poissy. Le regard cerné, barbe poivre et sel, il donne un aperçu physique de la situation après presque un mois de grève de la faim : « On tient le coup avec de la vitamine B1. On prenait trois cachets par jours, mais ça fait un moment qu’on est passé à six. Plus quelques fruits secs, mais pas beaucoup : les lipides exercent un gros effort sur le corps d’après les médecins. »

    Inquiétudes médicales

    Depuis le 18 septembre, les sept grévistes sont suivis au quotidien par 14 médecins de la Ligue des Droits de l’Homme. Ces derniers, organisés en collectif, ont publié un communiqué le 7 octobre pour faire part de leur inquiétude : « Nous risquons d’avoir très vite des problèmes médicaux plus sérieux qu’un simple amaigrissement. »

    Ahmed Oubakhti détaille :

    « Il y a des hémorragies internes, des crises cardiaques, beaucoup de choses. Moi j’ai perdu 17 kilos. »

    Il nous montre la photographie d’un homme aux joues rebondies. « C’est moi, avant la grève. »
    Les revendications des sept syndicalistes de Sud n’ont pourtant rien d’extravagantes : des rythmes de travail décents et le respect de leurs droits syndicaux.

    Maud Pavé

    Depuis la fermeture du site PSA d’Aulnay-sous-bois, la direction a demandé aux salariés de Poissy de compenser la disparition du site en redoublant l’effort. Les mêmes effectifs, les mêmes salaires pour ce que le secrétaire Sud qualifie de « cadence infernale » : « On a beaucoup, beaucoup d’arrêts de travail, beaucoup de maladies professionnelles, de dépressions… » Un constat déjà émis à plusieurs reprises par l’inspection du travail, en vain.

    « Mise au placard »

    Face à l’attentisme des autres syndicats, la vingtaine de salariés encartés Sud tente alors d’enrayer la machine, sans grand succès. « La direction nous a mis au placard, nous a retiré les moyens de travailler, ne nous donne pas de poste de travail », enrage Ahmed Oubakhti en nous montrant une photographie de son bureau, une pièce nue aux allures de débarras qu’il est tenu d’occuper toute la journée. L’expression « mise au placard » a rarement sonné aussi juste.

    Malgré une représentativité réelle au sein de l’entreprise, Sud fait l’objet d’un traitement inédit de la part de la direction. Les syndicalistes sont obligés de s’équiper à leurs propres frais, malgré une loi incombant cette responsabilité à l’entreprise. Surtout, les ressources humaines n’hésitent pas à dissuader les salariés de s’adresser au syndicat. « Les caméras sont là, elles sont partout. », explique Ahmed Oubakhti. « Quand quelqu’un vient nous voir, il est aussitôt convoqué. Il est soit réprimandé, ou bien… "Tu veux quoi ? Tu veux une petite augmentation ? On s’en occupe tout de suite mais tu ne vas pas les voir."  » Pour couronner le tout, sa boîte mail professionnelle a été tout bonnement désactivée. Isolement garanti.

    En mai dernier, la direction de PSA a été condamnée à verser 77 000 euros de dommages et intérêts au secrétaire Sud de Poissy de l’époque pour harcèlement moral et discrimination syndicale. Une décision de justice qui n’a pas mis fin aux pratiques douteuses des ressources humaines.

    Le groupe PSA, un gros annonceur

    Mais ce qui étonne le plus Ahmed Oubakhti, c’est le silence médiatique qui entoure la grève de la faim depuis le premier jour.

    Rassemblement de soutien

    Le Parti de Gauche appelle, dans un communiqué, les élu-es, l’ensemble des salariés du public et du privé, les associations, et militants de gauche à un rassemblement jeudi 17 octobre à 18h devant le pôle tertiaire de PSA, boulevard de l’Europe à Poissy.

    « Là, ça fait 29 jours qu’on est là. Aucun média national n’est venu », déplore-t-il, avant de se rappeler un épisode ubuesque datant de juin 2012. Suite à une tentative de suicide d’un salarié de PSA Poissy, les médias s’étaient bousculés pour parler aux responsables syndicaux : « I-Télé, Canal +, RTL, BFM… tous les médias de France. Et le soir, rien. Une ou deux télés ont fait défiler un titre en bas de l’écran, le Parisien a fait un petit truc. Les autres, rien. » Dans le passé, le groupe PSA, gros annonceur, n’a pas hésité à supprimer ses investissements publicitaires dans les médias qui avaient publié des informations qui n’étaient pas à son goût.

    Silence du gouvernement, silence des syndicats… Les grévistes ne peuvent compter que sur le soutien d’associations comme la Ligue des Droits de L’Homme ou Attac. Côté politique, le Parti de gauche et le Nouveau parti anticapitaliste sont également au rendez-vous. Laurence Sauvage, secrétaire nationale aux luttes sociales du PG, présente sur place, affirme qu’elle n’a jamais vu ça : « On ne peut pas laisser sept mecs crever sur le trottoir comme ça sans réagir, sans même organiser une table ronde avec les salariés… »

    Maud Pavé


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  • Leclerc vous embauche... enfin pas tout à fait

    16 Octobre 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs  

    Prenez les supermarchés Leclerc, celui d'Auxerre en particulier. Il ouvre un Drive et fait paraître une annonce:"Dans le cadre de l'ouverture de notre entrepôt Drive, nous recherchons 15 préparateurs/préparatrices de commandes en CDI. Formation en interne de 15 jours en amont de la prise de poste."

    A une époque où le travail se fait rare, il n'y a pas à réfléchir, chômeur, on saute dessus. X est de ceux-là. Pôle emploi l'a mis en action de formation préalable au recrutement, AFPR que ça s'appelle. Il perçoit pour cela 477 euros par mois.

    François Ii avec sa boite à outils pour l'emploi

    - Bonjour monsieur Leclerc, je viens pour être formé durant 15 jours et pour cela Pôle emploi (l'Etat et un peu moi avec la TVA et autres taxes que j'acquitte) vous versera 2 euros par heure de formation.

    - Bien monsieur X, on ne signe pas de contrat pour l'instant, on verra après votre formation.

    En un quart d'heure, X est formé. Une heure plus tard, muni de sa "scanette", il prépare seul les commandes. Et vogue la galère (si j'ose dire). En fait, X bosse gratos comme s'il était salarié de Leclerc. "Nous n’avons qu’un jour de repos par semaine, le dimanche. Nous travaillons 6 heures par jour sauf le vendredi, 6h15, et le samedi, 6h30. Soit 36h45 par semaine", payées 35 en raison du temps de pause. "Cette prétendue formation est en réalité une période d’essai, financée par Pôle emploi", affirme monsieur X. Surtout que Leclerc enfile 6 semaines de soi-disant formation parfois avant le sésame en CDI au lieu des 15 jours prévus. Oui, tant qu'à faire, là où il ya de la gêne, il n'y a pas de profit.

    Monsieur X a démissionné au bout d'une semaine. S'il n'avait pas contacté Pôle Emploi, l'organisme ne l'aurait jamais su, c'est dire si les dossiers sont suivis. Le magasin Leclerc d'Auxerre, contacté par Le Monde qui relate les faits, a son téléphone en dérangement et de ce fait ne peut répondre.

    Par contre, Pôle emploi, du moins son dirlo, se dit "satisfait" de ce dispositif. Leclerc aussi, avec 16 chômeurs en soi-disant formation mais embauchés gratos:  6720 d'euros (d'argent public) dans son tiroir caisse.

    La CFDT de Pôle emploi d'Auxerre est aussi d'accord avec son dirlo. C'est le syndicalisme rassemblé... mais avec le patronat et l'Elysée.

    L’ANI Medef CFDT soumis au bon vouloir de la droite dans Assemblee nationale travail1

    Une formation de six semaines pour un poste de préparateur de commandes, c'est vraiment n'importe quoi. On se fiche de la tête des demandeurs d'emplois et de la nôtre. L'argent de Pôle emploi est un peu l'argent de tout le monde!", tonne Fabienne Germain, déléguée syndicale CGT dans l'agence d'Auxerre, qui dit avoir refusé d'orienter les chômeurs vers Leclerc dans ces conditions. "Mais les collègues disent qu'ils n'ont pas le choix, très peu réagissent", se plaint-elle.

     

     

    Au même moment, le Leclerc Drive a recruté quatre jeunes en emplois d'avenir, leur salaire est financé à 35 % par l'Etat pendant trois ans. Ce qui démontre une très bonne connaissance des politiques de l'emploi de la part de la direction de ce supermarché.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Retraites : Les socialistes ont voté la réforme de régression sociale

    L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi « garantissant [par antiphrase] l’avenir et la justice du système des retraites » par 270 voix contre 249. Une réforme de « régression sociale » (André Chassaigne, PCF) qualifiée de « vraie saloperie » par Olvier Besancenot (NPA).
    Pour des raisons différentes, les élus Front de gauche, UMP et UDI ont voté contre. Les radicaux de gauche se sont abstenus, tout comme les écologistes, à l’exception d’Isabelle Attard, qui a voté contre. Seul le groupe socialiste avait appelé à voter ce texte pour lequel le gouvernement avait demandé la procédure accélérée (une seule lecture par chambre).

    VOIR le détail du scrutin

    Ce texte, loin de « tourner la page de la réforme » Sarkozy-Fillon, comme l’a prétendu sans rire le socialiste Christian Paul, « prolonge les réformes libérales engagées par la droite depuis 1993 » a rappelé André Chassaigne, au nom du groupe GDR. Parmi les mesures phares de ce projet figurent en effet l’allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans, qui aura pour effet :

    • de faire reposer une grande partie de la réforme sur les jeunes générations, singulièrement les personnes nées en 1973 et après,
    • de repousser l’âge réel de liquidation de la retraite à 66 ans voire plus,
    • de faire baisser le niveau des prestations servies.

    Les dispositions sur la pénibilité ne compensent pas cette régression, ainsi que l’a souligné André Chassaigne :

    « On est encore très loin du progrès et de la justice sociale : nous y voyons plutôt un profond mépris pour ceux des travailleurs qui, usés, cassés après 25 ans de pénibilité, pourront partir à 60 ans… il y a 3 ans c’était l’âge légal de départ en retraite, et vous voudriez nous faire croire que c’est une avancée !!! »

    L’examen du projet de loi va maintenant se poursuivre au Sénat à partir du 28 octobre.

    http://www.politis.fr/Retraites-Les-socialistes-ont-vote,24082.html


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  • Valls ne fait le jeu du Fn, il est en plein dedans

    15 Octobre 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs  

    Et d'autres avec lui. Lisez jusqu'au bout.

    Mme Dibrani et ses 6 enfants ont été expulsés mercredi 9 octobre au matin vers le Kosovo. Ils habitaient un appartement à Levier (Doubs) qu'ils occupaient dans le cadre de la prise en charge des demandeurs d'asile du DLHD.

    M. Dibrani était depuis fin août retenu au centre de rétention de Strasbourg. Assigné à résidence, il a été arrêté à Mulhouse. Son expulsion programmée 2 fois a été repoussée jusqu'à mardi 8 octobre au matin.

    Après cette expulsion, le mardi soir Mme Dibrani a réaffirmé son vœu de rester en France pour l'avenir de ses enfants malgré l'angoisse qu'elle ressentait à l'idée d'être seule avec sa famille. Les enfants qui ont entre 5 et 17 ans étaient scolarisés depuis plus de 3 ans, ils étaient en France depuis presque 5 ans (4 ans et 10 mois), autrement dit, dans deux mois, ils entraient de plein droit dans le cadre de la circulaire Valls et pouvaient être régularisés. Le mardi soir avant l'expulsion la mère était perdue, les enfants attendaient et Hasan, l'avant dernier âgé de 5 ans, recopiait des lettres apprises à l'école agenouillé au-dessus d'un carton.

    La plus petite Médina est âgée d'un an, elle est née en France. Tous les enfants parlent parfaitement le français. Maria et Leonarda ont obtenu le DELF diplôme de français niveau B1 demandé par la préfecture pour obtenir la nationalité française. Après ses années de collège, Maria a fait cette année sa rentrée au lycée Toussaint Louverture en première année de CAP service. Son professeur de français souligne sa volonté et son enthousiasme. Dans le petit sac de sport qu'elle a pris le matin de l'expulsion, elle a emporté son costume de travail.

    Leonarda, scolarisée en 3ème DP3 (option découverte professionnelle) au collège André Malraux, n'était pas chez elle ce matin là. Les professeurs de la classe avaient organisé une sortie à Sochaux sur toute la journée avec un départ à 7h00. Pour être à l'heure, elle ne pouvait pas prendre le bus de son domicile. Elle a donc dormi chez une amie à Pontarlier. Les policiers ont été renseignés sur l'endroit où elle se trouvait. Le maire de Levier a appelé Léonarda et a demandé à parler à un professeur présent dans le bus, elle a transmis son téléphone à Madame Giacoma, professeur d'histoire-géographie-éducation civique au collège Malraux.

     Mme Giacoma : «je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait, j'ai cru que c'était la mère de Léonarda qui voulait être rassurée et en fait, c'était  le maire  de Levier, commune de résidence de Léonarda, qui m'a précisé qu'il savait que nous nous rendions à Sochaux et il me demandait expressément de faire arrêter le bus. Dans un premier temps j'ai refusé en précisant que ma mission était d'aller à Sochaux avec tous les élèves inscrits pour cette sortie pédagogique (visite de lycées + visite de l'usine Peugeot). Le maire de Levier, Albert Jeannin, m'a alors passé au téléphone un agent de la PAF qui était dans son bureau : son langage était plus ferme et plus directif, il m'a dit que nous n'avions pas le choix que nous devions impérativement faire stopper le bus là où nous étions car il voulait récupérer une de nos élèves en situation irrégulière : Léonarda Dibrani cette dernière devait retrouver sa famille pour être expulsée avec sa maman et ses frères et soeurs ! Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas me demander une telle chose car je trouvais ça totalement inhumain ...  il m'a intimé l'ordre de faire arrêter le bus immédiatement à l'endroit exact où nous nous trouvions, le bus était alors sur une rocade très passante, un tel arrêt aurait été dangereux ! Prise au piège avec 40 élèves,  j'ai demandé à ma collègue d'aller voir le chauffeur et nous avons décidé d'arrêter le bus sur le parking d'un autre collège (Lucie Aubrac de Doubs). J'ai demandé à Léonarda de dire au revoir à ses copines, puis je suis descendue du bus avec elle, nous sommes allées dans l'enceinte du collège à l'abri des regards et je lui ai expliqué la situation, elle a beaucoup pleuré, je l'ai prise dans mes bras pour la réconforter et lui expliquer qu'elle allait traverser des moments difficiles, qu'il lui faudrait beaucoup de courage... Une voiture de police est arrivée, deux policiers en uniforme sont sortis. Je leur ai dit que la façon de procéder à l'interpellation d'une jeune fille dans le cadre des activités scolaires est totalement inhumaine et qu'ils auraient pu procéder différemment, il m'ont répondu qu'ils n'avaient pas le choix, qu'elle devait retrouver sa famille...Je leur ai encore demandé pour rester un peu avec Léoanarda et lui dire au revoir (je l'a connais depuis 4 ans et l'émotion était très forte). Puis j'ai demandé aux policiers de laisser s'éloigner le bus pour que les élèves ne voient pas Léonarda monter dans la voiture de police, elle ne voulait pas être humiliée devant ses amis ! Mes collègues ont ensuite expliqué la situation à certains élèves qui croyaient que Léonarda avait volé ou commis un délit. Les élèves et les professeurs ont été extrêmement choqués et j'ai du parler à nouveau de ce qui s'était passé le lendemain pour ne pas inquiéter les élèves et les parents.»

    Lorsque la famille est partie, nous avons essayé de joindre par mail la préfecture fermée le mercredi matin. Mais la famille a été emmenée directement à l'aéroport pour prendre un avion à 13h00 le même jour. Nous avons eu au téléphone les deux filles Maria et Leonarda jusqu'au départ de l'avion.

     

    Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes profondément choqués par les méthodes utilisées pour renvoyer des enfants issus de la minorité rom vers des pays qu'ils ne connaissent pas et dont ils ne parlent pas la langue.

    Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes choqués de voir comment les efforts d'intégration fournis par ces enfants à l'école sont réduits à néant par des politiques aveugles et inhumaines.

    Nous demandons le retour immédiat des enfants en France pour leur sécurité.

    Source: Réseau d'Education Sans Frontières

    Pétain Chef de l'Etat français (1940-1944)

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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