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  • La Libye : une « success story » de l’OTAN

    Abdel Bari Atwan
    Juin 2013 - Milice faisant une démonstration de force devant le tribunal de Benghazi. Où sont aujourd’hui les BHL, Sarkozy, Cameron, Hollande ?... - Photo : AFP
     

    Bienvenue dans la nouvelle Libye, un pays « libéré » par l’OTAN qui se retrouve maintenant sans les revenus pétroliers qui pourraient le rendre riche, sans aucune sécurité ni stabilité et avec une criminalité et une corruption à des niveaux sans précédents.

    Vendredi dernier, le magazine The Economist a publié un rapport sur l’implosion de la Libye. Mon attention a été captée par les photos qui illustraient l’article - en particulier une illustration montrant un graffitti sur le mur d’un café du bord de mer dans la capitale Tripoli, qui disait : « Le seul chemin vers le Paradis est le chemin vers l’aéroport ».

    La plaisanterie est très significative de l’état dans lequel se trouve la Libye après sa « libération » depuis le ciel par les avions de guerre de l’OTAN, et depuis le sol par la révolution qui a renversé le régime autoritaire de Muammar al-Ghadaffi. J’ai récemment rencontré à Londres beaucoup de gens arrivant de Libye, et leurs récits sur ce qu’est aujourd’hui la vie quotidienne, sont tout bonnement incroyables.

    La capitale Tripoli n’a eu ni eau ni électricité pendant toute une semaine.

    Les milices armées tiennent le haut du pavé et imposent leur loi dans les rues, faute d’un vrai gouvernement, d’institutions assurant une sécurité nationale et de services municipaux de base.

    Onoud Zanoussi, la fille âgée de 18 ans d’Abdullah Zanoussi, l’ancien chef des services sécurité de Ghadaffi, a été enlevée à sa sortie de la prison après avoir passé sept mois derrière les barreaux sous l’accusation d’être entrée illégalement dans ce qui est son pays. Elle a été enlevée devant les portes de prison et un des kidnappeurs était l’un des gardes !

    Il y a deux ans, les milieux d’affaires britannique et français affutaient leurs couteaux et se frottaient les mains à la perspective du gâteau qui leur reviendrait dans la reconstruction de la Libye. Il n’y a pas plus aujourd’hui un seul homme d’affaires étranger à Tripoli, car tous se sont sauvés, craignant d’être tués, après l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis et les attaques contre plusieurs ambassades et consulats étrangers.

    Durant les bombardements de l’OTAN, les nouvelles de Libye faisaient la une des journaux et étaient en tête des bulletins d’information sur chaque chaîne de télévision occidentale et arabe. Il y avait une couverture de 24 heures sur 24 sur ce qui était présenté comme le miracle de la libération de la Libye et la grande victoire remportée par l’OTAN et les révolutionnaires. Ces jours-ci, il est très rare d’y trouver un journaliste occidental, et encore bien plus rare de lire un rapport convenable au sujet de la Libye et de ce qui s’y passe réellement.

    Le pétrole était l’objectif principal et le motif réel de l’intervention de l’OTAN. Mais la production de pétrole a totalement cessé à la suite d’une grève des gardes de sécurité employés sur les gisements de pétrole et les terminaux d’exportation. La raison apparente de cette grève est la demande d’une revalorisation des salaires, mais il y a d’autres motifs, également puissants : ils protestent contre les exigences des divers mouvements séparatistes qui réclament l’autonomie pour la Barqa (la Cyrénaique) riche en pétrole et dont la capitale est Benghazi. La plupart des réserves libyennes de pétrole y sont situées.

    Plutôt qu’un gouvernement local ou national, c’est une milice qui est aux commandes de la majeure partie des gisements de pétrole et des terminaux d’exportation. Elle a commencé à vendre des montants considérables d’hydrocarbures sur le marché noir, tout en essayant d’étendre ses activités, ce qui a amené Ali Zidan, le Premier ministre, à menacer de bombarder n’importe quel pétrolier non autorisé naviguant à proximité de ces sites.

    L’ironie est que la même chose se produit maintenant en Syrie de l’Est où une milice et des tribus locales contrôlent les gisements de pétrole de Deir Al-Zour, raffinant le pétrole elles-mêmes à la main et le vendant ensuite illégalement. La même chose se produit en permanence au sud de l’Irak.

    L’Irak et la Libye, naturellement, « ont bénéficié » de l’intervention occidentale, et la Grande-Bretagne et la France étaient fières d’avoir reproduit ce que leur patron occidental (les USA) avait infligé à l’Irak : d’abord en Libye et maintenant – si les négociations échouent - en Syrie. Leur modèle est le suivant : l’intervention apportera de grands bienfaits aux pays affectés qui immédiatement se transformeront en un modèle de prospérité et de stabilité, et amèneront ainsi d’autres pays arabes, aujourd’hui sous la férule de dictateurs, à souhaiter et faire bon accueil à une intervention militaire.

    En fait, ce modèle a produit la pire des anarchies, une complète insécurité, un effondrement politique et une désintégration de l’État.

    Le chaos dicte sa loi en Libye. Les assassinats d’hommes politiques et de journalistes sont des évènements courants dans la Libye d’aujourd’hui, puisque le colonel Yussef Ali Al-Asseifar - qui avait été chargé d’enquêter sur une explosion du nombre d’assassinats et d’arrêter les personnes impliquées – a lui-même a été tué le 29 août quand les hommes d’un groupe non identifié ont déclenché une bombe placée sous sa voiture.

    A la date anniversaire du 9/11 la semaine dernière, une bombe énorme a fendu en deux le bâtiment du Ministère des affaires étrangères à Benghazi.

    Human Rights Watch a révélé une autre atrocité à Tripoli le 26 août 2013, dans l’Établissement principal de Correction et Réadaptation – une prison plutôt connue son son ancien nom d’Al-Roueimy - où environ 500 détenus, dont cinq femmes, étaient en détention. Les prisonniers étaient en grève de la faim pour protester contre leur emprisonnement sans accusations et sans possibilité d’un procès équitable. Incapable de gérer lui-même la sécurité, le gouvernement a fait appel au Comité Suprême de Sécurité - composé d’anciens miliciens anti-Gadaffi - pour réprimer le soulèvement. Les milices ont envahi la prison et tiré sur les prisonniers avec des armes de guerre, blessant 19 personnes.

    Awadh al-Barassi, le Premier ministre de la Libye, a démissionné le 4 août et a été remplacé par Ali Zeidan. Puis, le 18 août, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Al-Cheik, a démissionné après seulement trois mois dans ses fonctions. Il a cité le manque d’appui d’Ali Zeidan et l’incapacité du gouvernement de traiter les problèmes et la violence largement répandus, de gagner la confiance du peuple libyen, ou de financer en juste proportion les Agences d’État chargées de fournir les services les plus fondamentaux.

    Tout simplement, la Libye se désagrège le long de failles tribales et géographiques. La majeure partie de ses citoyens sont en colère, y compris les Berbères au sud, et la réconciliation nationale est une perspective bien lointaine.

    La frustration populaire est à son maximum. Mais quand les manifestants ont investi les rues à proximité des casernes de la « Brigade du bouclier libyen » pour protester contre les pouvoirs exorbitants de cette milice, 31 protestataires ont été abattus. La milice en question agit complètement en dehors de la loi.

    Suleiman Kjam, un membre du comité parlementaire pour l’Énergie, a indiqué à un journaliste de Bloomsberg que le gouvernement s’attaquait maintenant à ses réserves financières après que la production de pétrole, qui était auparavant de 1,4 millions de barils par jour, soit descendue à moins de 160 000 barils. Il a averti que si cette situation se prolongeait, le gouvernement ne pourrait plus payer les salaires de ses employés d’ici quelques mois.

    Le régime de Gadaffi - et nous disons ceci pour la millionième fois - était une dictature oppressive, mais la Libye de nos jours, avec la corruption à son sommet et une sécurité inexistante, est difficile à comprendre ou à accepter. Particulièrement quand nous nous rappelons que la Libye a été soit-disant libérée par les pays les plus développés et les plus avancés sur la planète, selon les critères occidentaux.

    M. Mohammad Abdel Azziz, le ministre des affaires étrangères libyen, a surpris beaucoup de monde en occident et de même dans le monde arabe, lorsqu’il s’est opposé le 4 septembre aux attaques aériennes imminentes des États-Unis sur la Syrie, lors d’une réunion spéciale de la Ligue Arabe qu’il présidait pour discuter cette possible intervention.

    Peut-être M. Abdel Azziz, comme beaucoup d’autres en Libye, s’est-il forgé un avis sur la question à travers l’expérience vécue par ses propres compatriotes suite à l’intervention militaire occidentale.

    Nous espérons que les peuples d’autres pays arabes, et en particulier en Syrie, tireront les leçons de l’exemple libyen.

    Il est vrai que certains suggèrent qu’il s’agit d’une situation provisoire pour la Libye et qu’après cette période transitoire, la stabilité reviendra. Ils nous conseillent d’être patients. Nous espérons que leur prophétie s’avérera correcte, mais nous demeurons extrêmement sceptiques avec les exemples de l’Irak et de l’Afghanistan sous nos yeux.

    Abdel Bari Atwan

    http://www.bariatwan.com/english/?p=1959

    * Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.

    Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar

    URL de cet article 22662
    http://www.legrandsoir.info/la-libye-une-success-story-de-l-otan.html

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  • Manifestation contre Aube dorée le 25 septembre dernier

    Monde - le 30 Septembre 2013

    Editorial Par Jean-Paul Piérot

    Grèce: la tache brune (édito)

    L'impunité dont jouissait Aube dorée commençait à faire tache pour le gouvernement grec au moment où il sollicite de nouveaux crédits et où la Grèce s’apprête à présider l’Union européenne en janvier 2014. L'édito de Jean-Paul Piérot.

    Le gouvernement hellénique s’est enfin résolu à agir contre les néonazis d’Aube dorée. Il a fait arrêter son chef, Nikos Michaloliakos, et une vingtaine de ses affidés pour appartenance à une organisation criminelle. Il était temps! Beaucoup d’exactions auraient pu être évitées si les autorités n’avaient pas tant tardé. C’est l’assassinat le 18 septembre dernier, du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas qui a contraint le premier ministre Antonis Samaras à céder sous la pression de l’opinion publique. Le 25 septembre, les Grecs avaient défilé en masse contre le fascisme, qui bénéficie de nombreuses complicités au cœur de l’État. Ce qui explique l’impunité dont bénéficièrent les nervis, qui ont perpétré plus de trois cents agressions racistes et autres actes de violence depuis 2011.

    Ces extrémistes sont les héritiers de la dictature des colonels (1967-1974). Michaloliakos lui-même fourbit ses premières armes à la tête de l’organisation de jeunesse du parti fasciste de Papadopoulos. Aube dorée a infiltré la police, la justice, les forces armées, tente d’exercer une influence dans l’éducation, ne manque pas de soutiens dans les milieux d’affaires. Signe de l’incroyable complaisance à son endroit manifestée par la coalition au pouvoir (droite et Parti socialiste), l’épouse du chef d’Aube dorée, la députée néonazie Eleni Zaroulia, a été reconduite comme représentante de la Grèce à la commission sur l’égalité et la non-discrimination à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe !

    Par la rhétorique et les références idéologiques, les fascistes grecs ne se distinguent guère des autres composantes de l’extrême droite européenne: négationnisme, notamment à propos des chambres à gaz, que, rappelons-le, le Français Le Pen rangea parmi les «détails» de l’histoire, obsession raciste et xénophobe, anticommunisme musclé. Aube dorée appartient à la même famille que le FPÖ qui a obtenu, hier, 22% aux élections parlementaires autrichiennes. Les nazis d’Athènes sont boostés par le désespoir social et la perte de confiance à l’égard de partis politiques qui se partagent le pouvoir pour appliquer les directives de l’eurolibéralisme. Aube dorée, qui n’était qu’un groupuscule recueillant moins de 1% des suffrages en 2009, a fait une irruption au Parlement en 2012 avec la saignée sociale imposée à la Grèce par la troïka (Commission européenne, FMI et Banque centrale européenne). Une année émaillée de provocations, d’agressions contre des immigrés, dont l’une coûta la vie à un ouvrier pakistanais, de violences perpétrées contre des militants de gauche –une députée communiste frappée en plein débat télévisé et, enfin, l’assassinat d’un artiste antifasciste–, cela commençait à faire tache pour le gouvernement grec au moment où il sollicite de nouveaux crédits et où la Grèce s’apprête à présider l’Union européenne en janvier 2014.

    Poursuites pénales contre les cinq députés d'Aube dorée arrêtés

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters

    Nikolaos Michaloliakos, chef d'Aube dorée, parti d'extrême droite grec, lors d'une conférence de presse, le 6 mai 2012. Nikolaos Michaloliakos, chef d'Aube dorée, parti d'extrême droite grec, lors d'une conférence de presse, le 6 mai 2012. | AFP/LOUISA GOULIAMAKI

    Les autorités grecques ont frappé un grand coup, samedi 28 septembre, contre le parti néonazi Aube dorée en arrêtant son chef historique et plusieurs députés, dix jours après le meurtre d'un musicien antifasciste par un membre de ce parti. Un vaste coup de filet qui survient alors que la Grèce en crise poursuit ses négociations avec ses créditeurs et s'apprête à prendre la présidence tournante de l'Union européenne.

    La police antiterroriste grecque a arrêté en début de matinée Nikolaos Michaloliakos, dirigeant et député d'Aube dorée, fondateur du parti en 1980, ainsi que quatre autres députés de la formation néonazie (sur un total de 18), dont son porte-parole, Ilias Kasidiaris. Des poursuites pénales ont été engagées par le procureur contre les cinq députés, qui restent tous détenus jusqu'à leur présentation à un juge.

    Les arrestations, de source judiciaire, sont fondées sur l'appartenance de ces députés à une "organisation criminelle", mais aussi sur des poursuites pour violences physiques et meurtre.

    UNE TRENTAINE DE MANDATS D'ARRÊT

    Douze membres du parti ont également été interpellés au cours de ce coup de filet mené dans plusieurs régions du pays et qui devrait conduire à d'autres arrestations dans les prochaines heures, puisque qu'une trentaine de mandats d'arrêt ont été émis par la Cour suprême à l'encontre des militants ou députés.

    Nikolaos Michaloliakos, en juin 2012.

    Nikolaos Michaloliakos, en juin 2012. | AP/Nikolas Giakoumidis

                                 NOMBREUSES VIOLENCES CONTRE LES ÉTRANGERS

    Le meurtre de Pavlos Fyssas, 34 ans, un rappeur antifasciste poignardé le 18 septembre à la sortie d'un café d'une banlieue d'Athènes par un membre d'Aube dorée, qui a reconnu les faits, a choqué l'opinion publique et brutalement sorti les autorités grecques de leur atonie face aux agissements d'un parti soupçonné de nombreuses violences contre les étrangers et les militants de gauche.

    La première réplique du gouvernement est survenue lundi, avec la démission et la suspension de plusieurs membres de la police grecque dans le cadre d'une enquête, toujours en cours, sur les liens entre les forces de police et les personnes appartenant au parti néonazi. 

    Parallèlement, la Cour suprême grecque mène depuis une semaine des investigations tous azimuts dans le but de réunir des éléments à charge visant à étayer la caractérisation d'Aube dorée comme "organisation criminelle". Sur demande du gouvernement, les magistrats ont relancé des enquêtes enlisées sur une trentaine d'infractions imputées à des membres d'Aube dorée ces derniers mois. Depuis octobre 2011, quelque 300 cas d'agressions et violences contre des étrangers vivant en Grèce ont été répertoriés et documentés par le réseau associatif antiraciste et de défense des droits de l'homme Dyktio.

    Plus de 10 000 Grecs avaient manifesté mercredi à Athènes pour dénoncer le parti d'extrême droite, et 2 000 personnes avaient assisté, jeudi, aux obsèques de Pavlos Fyssas.

    http://pcfcapcorse.over-blog.com


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  • Michel Sapin, ministre du Travail

    Social-Eco - le 30 Septembre 2013

    Travail du dimanche: une mission d'étude comme une première reculade

    Le gouvernement a confié ce lundi à Jean-Paul Bailly une mission pour "clarifier le cadre juridique" du travail du dimanche et "faire des propositions". On est loin du non de principe contre le travail dominical formulé ce matin même par le ministre du Travail Michel Sapin.

    La réunion à Matignon de ce lundi matin en présence de quatre ministres -Sylvia Pinel (Commerce), Pierre Moscovici (Economie), Michel Sapin (Travail) et Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire)- autour de Jean-Marc Ayrault, a accouché de cette mission. e porteur de l'étude et ancien PDG de la Poste, Jean-Paul Bailly, devra rendre son rapport vers la fin novembre.

    Selon le communiqué publié par Matignon, il "devra examiner les faiblesses du dispositif actuel, éclairer les enjeux de l'ouverture de certains commerces le dimanche et faire des propositions au gouvernement." Dans ce même communiqué, le Premier ministre souhaite que la mission soit l'occasion d'un "dialogue approfondi avec l'ensemble des parties prenantes: partenaires sociaux, élus, représentants de la société civile, associations de consommateurs et de professionnels".

    Pression médiatique

    Ce communiqué pondère sérieusement les propos que Michel Sapin avait tenu avant la réunion à Matignon. Ce lundi matin, le ministre du Travail a affirmé: "Il existe une règle", qui est "le principe du repos dominical et "il n'est pas question de toucher à cette règle" autorisant déjà des exceptions. Samedi, son collègue à l’Économie sociale et solidaire avait tenu un même discours de fermeté. "Il y a le respect de la loi, dire que l'on n'appliquera pas une décision de justice est insupportable (...). Il est inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice", avait condamné Benoit Hamon. L'annonce de la création de cette mission pour "faire des propositions" au gouvernement concernant le travail du dimanche sonne comme une petite victoire pour les enseignes de bricolage Castorama et Leroy Merlin, qui ont ouvert leurs portes le dimanche en Ile-de-France malgré une décision de justice le leur interdisant. Le gouvernement temporise après avoir été sous pression médiatique tout le week-end sur le sujet.

    Jean-Paul Bailly,

    Social-Eco - le 30 Septembre 2013

    Travail du dimanche: l'étonnant choix de Jean-Paul Bailly

    C'est à l'ancien pdg de La Poste, qui y a laissé un bilan social désatreux, que le gouvernement a confié ce lundi une mission sur le travail du dimanche.

    Jean-Paul Bailly aura attendu un peu moins de trois mois pour retrouver un travail. Le gouvernement a mandaté ce lundi l'ancien PDG de La Poste pour "clarifier le cadre juridique" du travail du dimanche et "faire des propositions" qu'il devrait rendre d'ici à la fin novembre. Drôle de choix, au vu de son bilan social catastrophique dans l'entreprise public qu'il a quitté de manière précipitée début juillet dernier, alors que son mandat ne devait s'achever qu'en octobre 2014.

    80000 suppressions d'emploi

    C’est bien cet ex-patron de la RATP qui a mis La Poste sur les rails de la privatisation, avec le changement de statut de l’entreprise, le 1er mars 2010, faisant de La Poste une société anonyme à capitaux publics. Les dernières années de la gouvernance Bailly auront été marquées par une série de suicides de postiers. Avec plus de 80000 suppressions d’emploi en dix ans, des restructurations incessantes, la mutation violente de La Poste a engendré un trouble social grandissant.

    On pourra juger du très grand cas qu'il faisait de ses anciens salariés au travers d'un passage de son dernier livre, Ceux d'en haut. Dans cet ouvrage, Jean-Paul Bailly, qui affirmait en pleine vague de suicide de postiers "qu’il n’y a pas de malaise social", s'exprimait ainsi à propos de ceux qu’il considère comme "les gens un peu inadaptés" : "On ne les emmerdait pas (sic), on disait que ça faisait partie du casting et on les laissait dans leur coin. Maintenant, par les temps qui courent, ils n’ont plus leur place dans les entreprises même si, à La Poste, ils restent boucler leur carrière, et font des déprimes à répétition. Ils seraient mieux hors de l’entreprise, mais non, le modèle qu’ils conservent en tête, c’est La Poste d’avant. Voilà. Ce phénomène-là, conjugué à l’action de syndicats minoritaires qui ont peu d’audience, qui veulent fermer La Poste, couler La Poste, ce phénomène là nous poursuit".

    Dialogue approfondi

    Ce lundi, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a souhaité que la mission sur le travail du dimanche confiée à Jean-Paul Bailly soit l'occasion d'un "dialogue approfondi avec l'ensemble des parties prenantes: partenaires sociaux, élus, représentants de la société civile, associations de consommateurs et de professionnels".

    Pas sûr que l'ancien polytechnicien soit là encore la meilleure personne. Car, parallèlement à ses activités professionnelles, il a accompagné le développement d'Entreprise et Personnel. Ce "réseau associatif d’entreprises consacré à la GRH et au management des hommes et des organisations", comme il est noté sur son site web, est le fer de lance du "management" déshumanisé, cher aux grands groupes qui se retrouvent à peu près tous parmi les adhérents de ce réseau.

    Au vu de ce sacré pedigree, on peut nourir toutes les craintes pour le respect du repos dominical.


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  • Journée noire pour Liège

    Service de presse du PTB

    « Cette journée est à marquer d’une pierre noire pour la région liégeoise » dénonce Damien Robert, président provincial du PTB Liège en charge du dossier sidérurgie pour le parti de gauche. Et de rajouter : « Cette journée est un aveu de faillite pour le gouvernement qui s’était donné comme mission de sauver la phase à chaud et l’ensemble de la sidérurgie liégeoise. »

    Depuis l’annonce de la première vague de fermeture en octobre 2011, le PTB a invariablement défendu l’option d’une reprise de la sidérurgie liégeoise par les pouvoirs publics, comme cela s’est passé pour la sidérurgie de la Sarre en Allemagne il y a 10 ans ou comme l’État algérien le fait actuellement. Nous n’étions pas les seuls. Plusieurs études, dont certaines ont été commandées par le gouvernement, ont confirmé la viabilité de la sidérurgie liégeoise, en ce compris la sidérurgie intégrée. « Après avoir multiplié les promesses sur la nationalisation, sur les repreneurs, sur le portage et sur l’expropriation, il ne manque au final pour le gouvernement que des actes et cinq minutes de courage politique », commente amèrement Damien Robert qui regrette en outre que « le gouvernement laisse Mittal mener la danse ».

    Pour le parti de gauche, Mittal aurait tort de croire que la partie est finie et jouée comme il l’avait pensée et avec le résultat espéré. « Il a toujours reçu dans ce pays. Maintenant il va falloir aussi qu’il donne. S’il décide d’envoyer les C4, son devoir est de garantir un avenir sur du long terme à ces travailleurs qui ont créé sa richesse dans un pays où il n’a jamais payé d’impôts... Et le devoir des pouvoirs publics est d’obliger Mittal à garantir cet avenir en le mettant devant ce choix cornélien : le payement de primes équivalentes au montant du payement des salaires jusque 2020 ou l’expropriation des outils pour cause d’utilité publique. »

    A Ford Genk, les travailleurs et les syndicats ont obtenu la garantie du paiement des primes avec un montant moyen d’un peu plus de 100 000 euros. La logique voudrait qu’il en soit, au minimum, de même pour les travailleurs du bassin liégeois. Et il serait bon que le gouvernement fasse son travail afin que, pour une fois au moins, la logique soit respectée dans ce dossier qui n’intéresse pas que Mittal mais aussi les 10 000 travailleurs, leurs familles et toute une région. Mittal a, malgré une perte de 3,7 milliards de dollars en 2012, réalisé un bénéfice de 2,9 milliards en 2010 et de 2,3 milliards de dollars en 2011. En outre, il a bénéficié, rien que pour les années 2009 et 2010 de déductions fiscales à hauteur de 912 301 303 euros dans notre petit pays. Ce qui permet à Damien Robert de conclure : « Ce n’est donc pas l’argent qui lui manque pour garantir le payement de primes décentes et permettre aux travailleurs liégeois d’envisager leur avenir un peu plus sereinement. »

    http://www.ptb.be/nieuws/artikel/journee-noire-pour-liege.html


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  • Faut-il autoriser de bosser le dimanche?

    Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs  

    - Ben oui, je suis étudiant et c'est l'unique jour de la semaine pour que je puisse travailler et payer mes études. Et croyez-moi, elles coûtent bonbon!

    - Et si l'école était gratuite de la maternelle à l'université?

    - Le dimanche, reprend une caissière à temps partiel au plus bas de l'échelle salariale, mes horaires de travail sont majorés et ça met du beurre dans mes épinards, quand je peux m'en payer, du beurre et des épinards.

    - Et si on remontait le SMIC à 1 700 euros avec une répercussion sur la grille des salaires et un déroulement de carrière pour chacun?

    - Nous, entonne le choeur des bricoleurs du dimanche, nous n'avons que ce jour béni pour acheter l'écrou qui serre la vis ou un balai à chiotes. C'est pourquoi, il faut que les magasins soient ouverts tous les dimanches!

    Là, je dois dire, comme claironnait mon grand-père (il était anar, je vous l'ai déjà conté), si la chasse aux cons étaient ouverte, je n'aurai jamais assez de cartouches. Alors, oui, il faudrait que je m'approvisionne dans les grands magasins. Même le dimanche.

     

    Tiens, le travail du dimanche a inspiré des dessinateurs. Florilège...

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  •  La vie du Parti:Municipales:Ne pas les dissocier de l’UE, de l’Euro, de la sortie de l’Otan et de l’Alliance Atlantique

     

      La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg   

     

     

     

    Section du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre

    Parti Communiste Français

     

    CD-FD33 : Le 25 septembre 2013

     

    faucille-marteau-pcfMunicipales 2014 : Ne pas les dissocier de l’UE, de l’Euro, de la sortie de l’Otan et de l’Alliance Atlantique. La France ne peut faire la guerre et une politique sociale.

     

     

    Quelle ligne politique ?

     

    Ces prochaines élections municipales s’annoncent dans un contexte économique, social et politique très dégradé. A notre avis, elles ne peuvent être dissociées des politiques dévastatrices de l’UE, dont les élections auront lieu huit semaines après.

     

    Si les élections sont des moments importants, pour le PCF qui n’est pas un parti comme les autres, il s’agit de s’inscrire comme nous devrions le faire, dans la perspective d’un projet de société et non d’un simple programme. Il est donc primordial que les communistes dégagent une ligne politique offensive en rupture avec l’engrenage infernal dans lequel le système capitaliste nous entraine. Dégager une ligne politique lisible pour le peuple.

     

     

    Oui pour des élus communiste pour se défendre !

     

    Bien évidemment, oui pour les garder et en gagner ! Mais tenant compte de l’avis des camarades rencontrés ces derniers mois et semaines : des élus,  mais pas à n’importe quel prix. Je vais peut-être choquer, pas à n’importe quel prix en termes de soumissions et de pré-négociations entre états-majors. Bref, faire preuve d’autonomie par rapport au PS. En ayant conscience de l’impasse entre PS et PG-FDG.

     

     

    De nombreux camarades sont en colère et aspirent à avoir des élus porteurs des leurs aspirations et des élus qui font de la politique en lien avec la population, avec les militants de leur Parti. Ces choix doivent être faits sur des bases d’éthique et d’identité.

     

    Malgré la situation difficile de notre organisation, c’est plutôt sain qu’il y ait cette colère. Malgré la détresse perçue chez les camarades, où malgré les luttes, les entreprises et les emplois partiront.  C’est la certitude de  la misère assurée…. le repli, l’abstention, avec le sentiment d’abandon, que plus personne ne nous défend. Il faut en mesurer toute la gravité.

     

     

    Face à cela, nous avons une situation très peu lisible. Par exemple, plusieurs cas de figure sur le Bassin et le Val de l’Eyre nous avons 17 communes :

     

    - Sur le Barp et le La Porge, la recherche de liste dans le cadre du mouvement citoyen existant et qui avait aux dernières élections, obtenu des résultats très intéressants.

    - Sur Lanton, le seul élu qui avait été apparenté PC, puis FDG, s’engage sur la liste du maire sortant PS.

    - Sur La Teste, c’est le FDG, qui part tout seul puisque le PS a annoncé faire liste avec le Nouveau centre et EELV.

    - Belin, une assemblée citoyenne (hors FDG) s’engage sur la base de la décroissance.

     

     

     

    Prendre en compte le rejet du PS.

     

    Je dois aussi faire part, du rejet des politiques du Gouvernement et des élus du PS.

     

    Certains pourront dire, mais nous n’avons pas le rapport des forces….. La détermination de plusieurs camarades est de ne pas se soumettre et exigent une lisibilité qui nous différencie du Parti socialiste. En fait, ils pensent que le parti communiste devrait avoir une autre ligne politique.

     

    Les guerres sur lesquelles Hollande engage la France ; pour les communistes, c’est la ligne rouge, à ne pas dépasser. La guerre c’est NON.

     

     

     

    La question qui nous est donc posée : accepter ou refuser.

     

    La poursuite de la réforme de la retraite, les plans sociaux avec l’ANI, le mépris du peuple, les prélèvements sur toutes les prestations, de l’argent pour les patrons et les actionnaires et surtout de l’argent pour faire la guerre. Surtout l’Acte III de la décentralisation (nous ne sommes pas devant un simple nouveau découpage électoral), c’est beaucoup plus grave, c’est le dé tricotage national, par le maillon le plus bas, pour le devenir de la France, de la République, de la Nation pour qu’elle devienne une France des territoires et des Landers dans une Europe fédérale. C’est grave et il faut le combattre.

     

     

    Comment élaborer des projets pour les villes alors que le mode de scrutin, les compétences, sont modifiées sans que la population ait eu son mot à dire ?

     

     

    Sur le Bassin et le Val de l’Eyre, nous ferons le maximum pour que les besoins de la population soient défendus et interpeller les forces de droite et du PS qui vont chercher avec les intercommunalités à ne pas perdre d’élus. Nous refuserons la suppression des services publics  par des PPP (Hôpital, maisons de retraite, piscines, crèches, services sociaux, d’aide à domicile……) endettant à vie les communes en les offrant au privé (véolia, Effiage, etc…)

     

     

    De toutes les difficultés rencontrées, travail, famille, droits sociaux, transports, énergie, se nourrir, toutes ont la même cause, le système capitalisme et son bras armé, qu’est l’Union Européenne, imposée. Prenons ces axes accessibles en nous appuyant sur des luttes populaires et toutes les luttes syndicales en mouvement et en recherche de débouchés.

     

    Comment ne pas avancer sur la nécessité de nationalisations et de réappropriation sociale ? Donc se mettre en dehors des traités ?

     

    Sur toutes ces questions nous seront confrontés à faire le lien avec l’UE, la monnaie unique. Les gens savent et sont accessibles,  pour eux l’UE est le « machin » d’où vient les ordres. Le peuple fait le lien avec les questions de l’UE. Peut-on annuler ce qui se passe dans l’opinion ?

     

    Non, on ne peut raconter des histoires ! Nous avons voté contre Maastricht, et NON en 2005 et récemment Non au référendum en Alsace.

     

    Soyons cohérents !

     

     

    Le système économique, social et politique arrive à un « point de rupture ». Sans perspective, sans parole, sans projet nous entrainons le peuple à se positionner massivement dans l’abstention et par défaut ou colère, dans un vote d’extrême-droite. Le peuple est en prison !

     

     

     

     

     

    Avec l’UE, l’Euro…  aucune marge de manœuvre

     

    La situation est grave pour de nombreux salariés qui luttent pour préserver leurs emplois, les salaires, mais le manque de confiance dans les partis politiques, fait craindre une crise politique grave. Le rejet de l’UE est massif car elle remet en cause tous les jours le modèle social français, les acquis des luttes ouvrières maîtrisant le capitalisme en imposant le principe des cotisations sociales sur les richesses produites par le travail.

     

    L’UE et Euro ne laissent au peuple aucune marge de manœuvre. Il ne pourra pas intervenir sur la transformation de la BCE telle que cela est proposé par les appareils politiques qui se sont engagés sur une intégration européenne qui n’ose plus dire son nom tant le mot « social » est inadapté.

     

     

    Alors que partout en Europe, en France, l’UE est rejetée par les peuples. Ils cherchent comment sortir de ce carcan. Un grand débat populaire doit, et devrait, être lancé pour commencer à rompre avec le capitalisme en reprenant tous les attributs de la souveraineté nationale et populaire. Nous sommes dans une prison sans aucune possibilité de décider de l’organisation de notre société.

     

     

    Poser la nécessité du débat en s’appuyant sur la souveraineté populaire et de l’Etat-Nation, c’est faire référence aux principes éthiques, aux luttes développées au cours de toute l’histoire du PCF.

     

     

    Si les communistes s’engagent pour modifier le rapport des forces en faveur du monde du travail, la nécessité d’un débat sur l’UE et la remise en cause de l’Euro, sur la sortie de l’Otan et de l’Alliance Atlantique apparait inévitable. Il a déjà lieu dans la société. Nous ne serions pas isolés. Ne laissons pas le terrain à l’extrême-droite.

     

     

    Les élections municipales et européennes sont, et seront, intrinsèquement mêlées.

     

    Un rassemblement anticapitaliste est à construire avec tous les communistes et progressistes. Pour cela, tous les communistes doivent être au cœur de la démarche et, individuellement, être consultés, pour se présenter avec une lisibilité commune devant la population

     

    C’est pour cela que notre Section avance l’idée qu’il faut un Congrès sur l’Union Européenne plutôt qu’une convention (hors statuts) et qu’il faut consulter tous les communistes sur la poursuite de l’adhésion du PCF au PGE (statuts 1.6b)

     

     

    Autre Principe éthique : Non à la guerre ! (voir déclaration).

     

     

    Danielle Trannoy

    Membre CD FD33

    Membre du CN.

     

    Intervention non lue, mais transmise à la FD le 26 septembre 2013 

    http://pcfcapcorse.over-blog.com


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  • Le Venezuela bolivarien affronte une dangereuse campagne de déstabilisation

    Jean ORTIZ

    Depuis la mort de Hugo Chavez, l’opposition vénézuélienne et les Etats-Unis considèrent que "le Venezuela est à prendre".

    Une vaste campagne de déstabilisation économique et politique est engagée, assez semblable à celle que connut le Chili de Salvador Allende : sabotages électriques, économiques, violences de rue, organisation de pénuries de produits de base, d’une spéculation tous azimuts... L’objectif de l’opposition est de créer un climat de chaos qui permette à la fois de gagner les prochaines élections municipales, de défigurer l’image extérieure d’un pays qui serait devenu "dangereux", "incertain", "liberticide"... Le grand parti de l’opposition : Fedecamaras, l’équivalent du Medef, flanqué de la droite, de l’extrême droite et de trois partis affiliés à l’ex Internationale socialiste, compte sur cette stratégie pour susciter à terme et si nécessaire, une intervention des Etats-Unis, pas forcément armée.

    L’autre axe de cette stratégie "à la chilienne" est l’élimination physique du nouveau président Nicolas Maduro, qui a acquis un poids et une dimension qui inquiètent "l’empire". Washington et ses satellites considéraient ce "vulgaire chauffeur de bus", ce "syndicaliste primaire", comme incapable de prendre la relève de Chavez. Il est vrai que le défi était et reste énorme, mais Nicolas Maduro s’avère compétent, lucide, énergique et innovateur. Il a mis en place "le gouvernement de rue" et s’attaque enfin concrètement à l’insécurité, la corruption... Il est donc l’homme à abattre pour liquider la révolution.

    L’affaire de l’AIRBUS 319 CJ, acheté en 2002 à Airbus, s’avère très troublante. L’avion présidentiel est resté récemment cinq mois en France pour révision. Il est revenu au Venezuela avec une fuite de carburant et "un problème sur une aile". Des anomalies (sabotages ?) détectées par la Sécurité et les techniciens vénézuéliens. Un porte-parole d’Airbus a répondu à Caracas que l’avion avait été effectivement révisé en France mais qu’Airbus "ne s’occupe pas de la maintenance". Alors qui ? Réponse peu satisfaisante... Chacun connaît la compétence du personnel d’Airbus et son niveau d’exigence. Que s’est-il donc passé ? La direction d’Airbus doit s’expliquer en tant que telle, à visage découvert, sinon elle pourrait être accusée de complicité de sabotage et de tentative d’homicide sur la personne du président vénézuélien, et se retrouverait dans de sales draps...

    Cette nouvelle affaire d’avion présidentiel vénézuélien, après celle de l’avion du président bolivien Evo Morales, doit susciter une solidarité redoublée des démocrates français avec ces pays et ces peuples engagés dans la construction, dans un cadre démocratique, pluraliste, pacifique, d’un "socialisme d’aujourd’hui".

    Jean Ortiz
    Universitaire



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    Le crash boursier est à nos portes et les experts radotent

    Robert BIBEAU

    Aujourd’hui, travail d’apprentissage ardu. Il s’agit de lire à l’endroit un texte écrit à l’envers, aporie d’une star de l’économie qui pollue les ondes télé et radio, tout comme ses collègues encombrent les cahiers économiques des journaux qui chaque semaine vous abreuvent de leurs inepties alambiquées.


    Analysons l’économie politique contemporaine

    Aujourd’hui, travail d’apprentissage ardu. Il s’agit de lire à l’endroit un texte écrit à l’envers, aporie d’une star de l’économie qui pollue les ondes télé et radio, tout comme ses collègues encombrent les cahiers économiques des journaux qui chaque semaine vous abreuvent de leurs inepties alambiquées (1) [Le blogue d’Olivier Berruyer http://www.les-crises.fr/]. Commençons notre décomposition analytique par le Tableau 1, explicite.

    « Cinq ans après la faillite de Lehman Brothers, le capitalisme de connivence (sic) se porte comme un charme. Le 15 septembre 2008, faillite de Lehman Brothers, stupeur et tremblements. Gouvernements et banques centrales se précipitent pour sauver la finance et donc l’économie (sic). Le terme d’"économie irréelle", popularisé par le philosophe altermondialiste Patrick Viveret, se répand. ».

    TABLEAU 1

    2008 2012
    Volume des produits dérivés négociés hors cote $516 000 MM $708 000 MM$
    Endettement des pays de l’OCDE (les riches) 75% 105%
    Déficit des pays de l’OCDE en % de leur PIB 3,5% 5,5%
    Effet de levier des banques "too big to fail" 31 Lehman B. De 13 à85
    Bilans des banques centrales Fed et BCE (créances pourries échangées contre de l’argent du néant) 900 MM$
    1400 MM € 3 000 MM$ 3 000 MM €
    Taux de croissance des pays de l’OCDE 0,5 % -,1 %
    Taux de croissance mondiale 2,7 % 3,2 %
    Taux de chômage des pays de l’OCDE 5,9 % 8 %
    Réserves de change mondiales 4 000 MM $ 11 200 MM $
    Réserves de change de la Chine 1 900 MM $ 3 500 MM $
    MM = MILLIARDS

    Que signifient ces chiffres, demande l’expert ?

    « Tous ces chiffres -(Tableau 1)- ces milliards et ces pourcentages - représentent-ils l’économie réelle ou l’économie irréelle ? La seule évolution positive serait la croissance mondiale, mais on sait que dans les chiffres du PIB rentre la dette. Cette croissance du PIB est-elle donc réelle ou illusoire ? »

    Où est l’erreur commise par l’économiste en herbe ? Simple, l’économie « irréelle » ça n’existe pas. C’est une métaphore colportée par les papagayos. Toute opération industrielle-commerciale-boursière-économique est réelle ou elle n’est pas. Pire, toute action-transaction est comptabilisée – créditée au vendeur et débitée à l’acheteur –. La marchandise quitte réellement le port de Shanghai et entre réellement au port de Los Angeles. Si l’économiste veut indiquer que le dollar américain, qui sert à payer cette transaction, ne vaut rien (dans le sens d’une monnaie de singe) alors qu’il le dise ainsi – ça ne constitue pas de l’économie « irréelle » mais du commerce frauduleusement réel, une arnaque, dont nous verrons tantôt l’inévitable conséquence.

    Monsieur l’expert a tout faux. Les politiciens et les technocrates sont totalement incapables d’influencer ce qu’il appelle l’économie réelle. Ils sont des pions entraînés malgré eux par les lois nécessaires du développement impérialiste. Sur ces lois personne n’a aucun pouvoir – le mode de production et les rapports de production capitalistes fonctionnent ainsi et dans leur course au profit maximum ils entrainent le système à sa perte inexorable. L’expert économiste poursuit…

    « Depuis des années les pays développés importent des biens et services en provenance des pays dits émergents et exportent de la dette libellée dans leur monnaie. Ainsi le monde s’est divisé en pays chroniquement exportateurs qui détiennent des "réserves de change" en dollars et en euros et en pays chroniquement importateurs qui exportent de la dette. Les réserves de change des banquiers centraux ne sont pas des liasses de billets. Ce sont bien des titres de dettes libellées en dollars et en euros. ».

    Que voilà un récit précis ! Vous voyez bien que l’on traite d’économie réelle – l’expert est assez lucide pour convenir que le créditeur se retrouve avec des obligations, des lettres de change n’ayant aucune valeur car le débiteur le paie en monnaie de singe – qu’il n’honorera jamais puisqu’il est virtuellement déjà en faillite. Les États-Unis avec leur immense dette (16 400 milliards seulement pour le gouvernement fédéral) ne pourront jamais rembourser car ils ne produisent pas suffisamment de marchandises ayant une valeur marchande (du temps de travail et de la plus-value cristallisée). Ce n’est pas de l’économie irréelle, c’est une arnaque bien réelle que de voir un emprunteur qui inonde ses créanciers de papier monnaie dévalué.

    « Nous avons donc d’un côté des pays émergents et des pays producteurs de pétrole. Ce côté a accumulé des créances = de l’argent en devenir si toutefois les crédits sont remboursés par leurs réputés riches clients. Nous avons de l’autre côté des pays réputés riches. Ce côté a accumulé des dettes - une promesse de payer un jour - contre de la consommation = du pétrole déjà brûlé, (…) ».

    Encore une fois l’expert désigne le monstre mais il ne le démasque pas. Quelle sera la résultante de cet immense vol international ? La Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, les poches pleines de monnaie américaine et européenne sans valeur face aux États-Unis, l’Europe occidentale, le Japon redemandant sans cesse d’autres marchandises que ces anciennes puissances coloniales ne savent plus elles-mêmes produire, ayant délocalisé leur production vers les pays ateliers. Admirez le rire jaune de leurs créanciers nouveaux impérialistes floués, mais enchaînés au char des débiteurs endettés ? Il y a péril en la demeure.

    A qui profite ce système moribond ?

    « Depuis 2008, le système s’est emballé. Mais dans ces échanges qui s’est enrichi ? Qui est le plus prospère ? Celui qui doit de l’argent, le débiteur ou au contraire celui à qui on en doit, le créancier ? Personne ne peut dire à qui ce système profite. Le débiteur a consommé mais le créancier verra-t-il son argent ? ».

    Le lâche petit boursicoteur – assez prétentieux pour décrire le coup fourré mais trop lâche pour l’expliquer. À l’évidence les pays qui prêtent des milliards à des mendiants sont déjà floués. Quand pourront-ils recouvrer leurs deniers ? Jamais ! Personne ne profite de ce système financier-boursier-flibustier. Le créditeur et l’emprunteur sont filoutés. La seule différence étant que le débiteur (le pays impérialiste en déclin) consomment des marchandises qu’il ne paiera jamais, et les monopoles occidentaux empochent des profits (car 50% des exportations chinoises sont le fait d’entreprises occidentales installées en Chine) en monnaie de pacotille qu’ils ne verront jamais. Idem pour les pays impérialistes ascendants.

    Mais le pire dans tout ce processus où le voleur se dupe lui-même, c’est que nul n’y peut rien. C’est le mode de production capitaliste qui fonctionne ainsi et de plus on peut déjà percevoir le moment où cette non valorisation du capital – le capital devant impérativement s’investir pour se reproduire de manière élargie, c’est-à-dire produisant de la plus-value – la machine économique s’enrayera durablement parce qu’incapable de s’oxygéner de nouveaux capitaux valorisés.

    La mystification ultime, « La cause profonde » de cette crise !!!

    « La cause profonde de cette crise n’est pas à chercher dans des taux d’intérêt inadaptés ou une question de masse monétaire. Nous pensons que la cause profonde de cette crise est la "monnaie-dette" manipulée par les banques centrales. Si toutes les transactions passées avaient été effectuées avec de la "monnaie-marchandise", la réponse à ma question "qui est riche ?" serait simplissime. Ce serait sans hésitation celui qui détient la "monnaie-marchandise" car il aurait un stock de quelque chose qu’il serait certain de pouvoir utiliser un jour. Inversement, les pays de l’OCDE auraient eu à se préoccuper de se procurer de la "monnaie-marchandise" nécessaire aux échanges et pour cela se livrer à une activité véritablement productive. Mais qu’est-ce qu’une "monnaie-marchandise", vous demandez-vous ? L’or, l’argent, l’ambre, l’huile de baleine, le sel, choisissez... Tout ce qui possède une valeur intrinsèque et est facilement reconnaissable, fractionnable et échangeable. Les gens se sont assez souvent mis d’accord sur l’or et l’argent (…). ».

    Voici étalée dans toute sa vacuité, à travers une dense allégorie, toute la flagornerie de ces experts ignares en qui chaque lecteur du cahier économique de La Presse place sa complaisance. La « valeur intrinsèque » ça n’existe pas. En 1864, Marx, que d’aucuns disent dépassé, et que seul un dogmatique oserait encore évoquer, a démonté cette fourberie, bien avant que les pseudos-experts qui veulent l’enterrer ne soient nés. Le trader resquilleur propose tout simplement de revenir au troc – à l’échange de monnaie-marchandise contre de la monnaie-marchandise (du pain, des souliers, des automobiles, des haches, de l’essence). Ce fut le premier artefact du féodalisme dont se débarrassa le système mercantiliste précapitaliste que cette « monnaie-marchandise » impraticable.

    Vous vous voyez au dépanneur, quatre poulets à la ceinture, troquant une bouteille de liqueur et un sac de croustilles. Devant vous un homme portant un lot de planches négociant l’achat d’un carton de bière. Le système capitaliste a inventé UNE marchandise universelle – la péripatéticienne financière – la monnaie par excellence or, argent et papier, afin de faciliter les transactions commerciales et l’échange de toutes marchandises contre toute autre marchandise. La monnaie reconnaissable, fractionnable et échangeable, cette marchandise unique – étalon et entremetteuse – représentante de la valeur marchande. La monnaie marchandise existe déjà, monsieur l’analyste, et c’est elle qui sans le vouloir vous entraine vers le mouroir. Le manant ignorant poursuit son galimatias :

    « Inversement, vous avez remarqué que la "monnaie-dette" doit avoir "cours légal". On vous force à accepter un bout de papier avec une marque d’un Etat dans un périmètre donné. Hélas pour nous, la "monnaie-marchandise" ne convient pas à un système capitaliste dévoyé, un capitalisme de copinage, de connivence, de manipulation ou d’Etat. La "monnaie-marchandise" pourrait appartenir à tout le monde, serait trop démocratique, pas facilement manipulable (…) ».

    C’est qu’il est en colère le compère. La monnaie dette ça n’existe évidemment pas. Il y a la dette, libellée en devise, et la bonne fortune consiste à savoir quel est l’état de santé de l’économie qui est derrière cette monnaie (c’est-à-dire de savoir si dans cette économie les profits sont « valorisés » ou s’ils sont dilapidés ou encore thésaurisés, ce qui revient au même car du capital qui ne rapporte pas de profit est du capital mort, en putréfaction.

    Le voilà s’approchant de son objectif ultime, à pas comptés le petit commis – l’air effrayé d’imaginer la vérité dont il s’apprête à vous révéler la complexité. Si « L’économie » capitaliste ne fonctionne pas c’est la faute aux capitalistes roublards, filous, malhonnêtes, dévoyés et de connivence, rage-t-il. C’était donc là son secret de polichinelle ?

    L’Hypocrite petit complice. Le capitalisme ne peut fonctionner différemment que de la manière qu’il fonctionne. La finalité de ce mode de production n’est pas de distribuer de la richesse à tout vent et à tout venant et de provisionner chaque être humain des biens que ses besoins réclament. La finalité de ce système économique est de reproduire le capital enrichi – surmultiplié – riche – de nouvelles plus-values à faire fructifier, et la roue sempiternelle recommence. Elle fonctionne l’économie impérialiste, maître corsaire, cessez de la vilipender ; elle fonctionne très bien mais sa marche funèbre la dirige droit vers le cimetière. Ce système économique en crise systémique a livré ce qu’il pouvait en productivité et en marchandises dévaluées et aujourd’hui il est impératif, non pas de le RÉFORMER, ce qui est un vœu futile mais de le renverser.

    Un autre système économique ?

    « Revenons donc à notre triste sort. Le pays qui a le plus à perdre avec l’aggravation de la crise est évidemment la Chine avec ses 3 500 milliards de dollars de réserves de change au 30 juin 2013. Ce n’est jamais plaisant de savoir qu’on s’est fait rouler pour une grande puissance armée. Au dernier G20, la Chine a lancé l’idée d’un fonds de réserve monétaire commun aux BRIC, pendant que les lobbyistes va-t-en-guerre contre la Syrie s’affairaient en espérant plus de déficits et de "monnaie-dette" pour faire tourner des usines d’armement et l’industrie bancaire. Brésil, Russie, Inde et Chine… Serait-ce le début d’un autre système ? »

    Non ! Oh que non ! Ce n’est pas le début d’un « autre » système. La panacée a déjà été essayée et elle n’a jamais fonctionné (Banque Mondiale, FMI ça vous dit quelque chose monsieur l’économiste ?). Plus de crédit en monnaie frauduleuse et sans valeur, plus de mesures d’assouplissement quantitatif (QE) étasuniennes et européennes pour renflouer le bateau ivre de l’impérialisme donnera exactement le même résultat que précédemment. C’est-à-dire plus d’inflation monétaire et davantage de dévaluation des monnaies par lesquelles tous les petits épargnants, les retraités, et les ouvriers salariés sont floués chaque année, leur pouvoir d’achat s’asséchant comme du parmesan !

    L’affrontement inter impérialiste pendant le G20 paralysé

    De fait, ce G-20 (2013) fut effectivement fort intéressant mais pour des raisons très différentes que votre appétence pour les recettes économiques magiques, monsieur le gigolo. Ce G-20 fut le tout premier où l’alliance des puissances déclinantes (États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Canada, Italie) de la face moribonde de l’impérialisme international s’est vue mettre en échec par l’alliance des puissances montantes (Chine, Russie, Brésil, Inde) et leurs affidés ? Ceux qui espèrent encore tirer leur épingle de ce jeu de poker menteur financier se leurres. Les États-Unis, le quêteux de service, mis hors service sur le plan économique, ne s‘intéressait pas aux propositions économiques avancées par la Chine, et jouait le matamore militaire – menaçant ignoblement de bombarder le peuple d’une néo-colonie de la Russie (Syrie) afin de bien démontrer à tous ses créanciers de quelle façon allait se terminer cette épopée de la ‘dette souveraine’ américaine que ces gueux de Wall Street ne veulent ni ne peuvent rembourser.

    Quelle décision a fait tourner court aux menaces de bombardements ? Cette décision financière-boursière-monétaire s’est prise loin des caméras, à votre insu, mais elle a fait reculer le monstre étasunien et la France impudente.

    Concluons ce drame shakespearien. Le dernier G-20 (2013) nous fournit matière à réflexion. Les pays débiteurs ne peuvent rembourser. Les pays créanciers ne peuvent bombarder ces pays endettés pour les forcer à payer. Comme les États-Unis et la France et le Royaume-Uni l’ont démontré, ils sont déterminés à faire usage de la force (pour l’instant contre des tiers-parties comme la Syrie, mais demain ce sera directement contre les pays du BRICS) si ces pays tentent de les forcer à rembourser.

    Cependant, les endettés hésitent entre deux solutions drastiques. La première : lancer une offensive militaire après l’autre jusqu’à ce que la Chine, leur cible ultime, ait renoncé à son dû, ce qui de toute façon n’arrangera rien. De quoi sera fait le lendemain du Canossa chinois ?

    La seconde solution : chacune de ces jadis grande puissance se partage les activités économiques que les monopoles chinois accepteront de leur sous-traiter, tandis que les richesses immobilières étasuniennes, françaises, britanniques, italiennes, espagnoles, canadiennes, changeront de main, prochainement administrés par leurs nouveaux propriétaires chinois, indiens, iraniens et même qataris et saoudiens. Je ne saurais vous dire quelle option qu’ils choisiront.

    À Moscou en septembre 2013 le monde est entré dans une nouvelle période d’équilibre de la terreur. Non pas la terreur nucléaire, mais la terreur financière ou deux camps impérialistes dits « néo-libéraux », l’un endetté, désindustrialisé, décadent, armé jusqu’aux dents. Face à un monde impérialiste ascendant, créancier, où le capital produit de la plus-value ouvrière expropriée en grande quantité et qui entretient son ex- suzerain sous peine de s’effondrer avec lui.

    (1) http://www.les-crises.fr/
    (2) http://www.les-crises.fr/les-cinq-stades-de-l-effondrement/



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  • Classes moyennes, la couillonnade de l'automne

    26 Septembre 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs 

    Il y a des choses qui reviennent dans ces médias qui n'ont d'autre intelligence que de recopier les fax de l'AFP ou de transcrire pour vérités les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem, ministre délégué à la propagande de l'Elysée. Et voilà, qu'avec la tombée des feuilles d'impôts, reviennent dans leurs voix, avec des trémolos, les classes dites moyennes qu'on sacrifierait.

    classes-moyennes.jpg    

    Ces classes moyennes font donc l'objet de toutes les attentions de L'Elysée, de la droite et de la tribu des Le Pen. Le Figaro, ce canal historique des conservateurs et du patronat, lui ne cesse de larmoyer sur ces classes moyennes et leur pouvoir d'achat qui ne progresse pas du fait de l'impôt.

    Mais qui sont ces classes moyennes, puisque avec le chute du mur de Berlin, la lutte des classes était finie et le capitalisme vainqueur? En effet, si l'on définit des classes moyennes, il en existe donc au-dessous et d'autres plus gratinées.

    En vérité, le concept de classes moyennes n'est pas nouveau. Lors des crises aiguës du capitalisme, on fait admettre à une frange qu'elle détient un statut particulier, des comportements sociaux et des habitudes de consommation radicalement opposées au reste de la société et surtout par rapport à ceux catalogués plus bas. En son temps, Valéry Giscard d'Estaing disait que la classe moyenne (au singulier) incarnait "le bel équilibre d'un confort intermédiaire, modeste et harmonieux". Depuis, fort sans doute de cette citation et ayant écrit un seul bouquin, il a été élu à l'Académie française.

    Aujourd'hui, les sociologues (de droite) disent que les classes moyennes (au pluriel, c'est plus vendeur) représentent 50% de la France, contre 30% pour les ouvriers et les employés et 20% pour le gratin. Chiffres faux puisque ouvriers et employés représentent selon l'INSEE près de 50% de la population acxtive.

    De plus, ces adeptes de la pensée unique fixent le niveau de revenu des classes moyennes entre 1163 et 2 127 euros net par adulte sans enfant. Oui, la marche (près de 1000 euros par mois) est déjà haute entre les uns et les autres. Mais faire partie de cette catégorie conforte qu'on n'est plus des moins que rien. Mais ainsi, on classifie (par exemple) les ouvriers qualifiés dans les classes moyennes, alors que ceux-ci pour la plupart sont loin de toucher le SMIC revendiqué à 1700 euros par la CGT (toujours par exemple). Et de ce fait, on oppose les salariés avec une rémunération dite "décente", selon lesdits sociologues, à tous les autres: smicards à temps partiels (25, 2%), 1 million de RSA, 9 millions de travailleurs avec la prime de l'emploi, 4 millions avec la CMU, sans compter les 990 000 retraités en dessous du seuil de pauvreté (954 euros) et tous les autres. (Chiffres INSEE 2012).

     

    Non, dans notre société capitaliste, il n'existe que des salariés (sans emploi, à temps complet, à temps partiel ou précaires, ou contractuels dans les services publics) qui, pour vivre ou survivre, sont obligés de vendre leur force de travail (physique ou intellectuelle) à la classe antagoniste disposant de tous les pouvoirs, du capital et des moyens de production. Dans notre mauvaise société, il existe aussi des retraités qui ont toujours été exploités et qui, à la retraite, n'exploitent personne.

     

    D'ou l'importance de choisir son camp entre exploiteurs (5%) et exploités (95%). Et de le faire comprendre pour changer notre société.

    A me lire, vous aurez compris dans quel camp je me compte. 

     

    Canaille le Rouge a posé aussi son oeil averti sur ces classes moyennes. A lire, au lieu de vous endormir sur la télé ou sur la radio sous le titre:

    ascenseur social ou idéologique?

    ascenseur social ou idéologique?

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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