• 150 000 manifestants dans les rues de Lisbonne

    Manif_2.JPG150 000 manifestants dans les rues de Lisbonne à l'appel de la CGTP pour protester contre le « vol des salaires et des retraites » orchestré par le gouvernement et la troïka

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Ce samedi 29 octobre, ce sont plus de 150 000 manifestants qui ont répondu à l'appel du syndicat majoritaire, la CGTP, pour protester dans les rues de Lisbonne contre « le vol des salaires et des retraites » des travailleurs portugais.

     

    Depuis deux ans, les travailleurs portugais subissent une cure d'austérité permanente appliquée d'abord par le PS puis par la droite : baisse du salaire des fonctionnaires de 5%, gel des pensions hausse de la TVA de 21 à 23%, privatisation de l'électricité, recul de l'âge de la retraite à 67 ans.

     

    Cet été, le gouvernement a réduit les budgets de la santé et de l'éducation respectivement de 800 et de 600 millions d'euros. Conséquences directes : dans l'éducation, les écoles ferment tandis que 20 000 professeurs se retrouvent sans occupation. Dans la santé, pénuries de lit et de matériel, fuite des infirmiers et médecins vers le privé ou l'étranger.

     

    Au menu de la rentrée, une réforme du code du travail (« un code d'exploitation » pour la CGTP) avec autorisation des licenciements sans motif valable, instauration d'une « banque d'heures » à négocier individuellement avec le patron et enfin le non-paiement des heures supplémentaires.

     

    C'est contre ce programme de guerre contre le monde de travail, ce « pacte d'agression » comme le qualifie le Parti communiste, mis en œuvre conjointement par le gouvernement de droite et la troika (UE, BCE, FMI) que la CGTP, syndicat de classe sous influence du PCP, a lancé cet appel à manifester samedi.

     

    Un gouvernement déjà contraint de reculer sous la colère populaire organisée

     

    Discrédité aux yeux de la population portugaise, le gouvernement de droite de Pedro Coelho a dû reculer sur une de ses mesures les plus injustes : l'augmentation des cotisations salariales de 11 à 18% couplée à la réduction des cotisations patronales de 24 à 18%.

     

    Faire payer aux travailleurs de nouveaux cadeaux destinés aux patronat, la proposition a déclenché une vague d'indignation parmi les travailleurs et les jeunes portugais.

     

    Le 15 septembre dernier, ce sont de 100 000 à 1 million de manifestants, selon les estimations, qui sont descendus spontanément ans la rue exprimer leur colère vis-à-vis de ce projet inique.

     

    C'est confronté à ce potentiel de colère spontanée et les capacités d'organisation de ce mécontentement des organisations de classe existantes, en premier lieu la CGTP sur le plan syndical et le PCP au niveau politique, que le gouvernement a dû reculer.

     

    Une nouvelle victoire partielle pour la CGTP après l'abandon de l'augmentation du temps de travail d'une demi-heure dans le privé, au début de l'année.

     

    La CGTP appelle à l'intensification de la lutte et prépare la grève générale

     

    Car, contrairement à ce qui se produit en Espagne ou en Italie, où un tel potentiel de mobilisation existe et se révèle peut-être même plus massif, le Portugal possède encore un syndicat de classe qui fixe non comme objectif le « dialogue social » mais bien l'intensification de la lutte pour mettre en échec le gouvernement et ses projets.

     

    A la fin de la manifestation de samedi, le secrétaire-général de la CGTP Arménio Carlos, également membre du Comité central du PCP, a donné le ton, celui de la lutte :

     

    « La lutte ne va pas s'arrêter là, elle va s'intensifier jusqu'à que nous ayons atteint nos objectifs », a lancé le dirigeant syndical.

     

    Au lieu de faire payer les travailleurs, Arménio Carlos désigne une autre cible, les riches et le patronat :

     

    « Maintenant, c'est au tour du capital de payer. Il est temps d'aller chercher dans les proches des grandes fortunes qui se sont engraissées sur le dos du peuple et du pays ».

     

    Répondant à l'appel scandé par la foule, Arménio Carlos a annoncé l'organisation prochaine d'une mobilisation de grève générale :

     

    « Ce peuple qui a envahi le Terreiro do Paço, est-il d'accord ou non avec la décision d'une grève générale ? », et Arménio Carlos d'ajouter devant les clameurs de la foule : « Votre réponse est claire, résolue et déterminante. Nous sommes la majorité, et la majorité va se rassembler ».

     

    Le secrétaire-général de la CGTP a annoncé que la date de la grève générale serait rendue publique après la réunion de la Commission exécutive nationale le 3 octobre prochain.

     

    Les communistes à l'avant-garde de la lutte, plus populaires que jamais

     

     

    Les militants du PCP remplissent leur rôle d'impulseur des luttes, influencent le syndicat pour le maintenir sur des positions de classe. Le PCP indique également une ligne politique qui donne une orientation au mouvement et lui indique une alternative :

     

    « Les portugais sont présents ici pour dire qu'ils ne sont pas résignés, qu'il faut un changement. Ils pensent qu'il existe une alternative patriotique et de gauche », a déclaré le secrétaire-général du PCP, Jeronimo de Sousa après la manifestation de samedi.

     

    Selon les derniers sondages, le PCP serait la troisième force du pays, avec un niveau de popularité au plus haut depuis une dizaine d'années.

     

    Derrière les deux forces dominantes, PS et PSD, le PCP serait en troisième position avec 13%, juste devant le Bloc de gauche avec 11% des intentions de vote.

     

    Au-delà des échéances électorales, c'est dans les luttes que les communistes construisent l'alternative à la politique du capital. Une alternative qui passe par la rupture avec les politiques d'austérité menées en alternance par la droite et le PS, la rupture avec l'intégration européenne, machine à broyer les droits démocratiques et sociaux.


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