• 10 août 1944, grève insurrectionnelle des cheminots

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    A l’heure où les puissants s’appliquent à oublier l’histoire, quand nos acquis découlant de la résistance au nazisme s’éloignent par la volonté des exploiteurs et lorsque la souveraineté des peuples est plus que jamais mise à mal par les diktats de leur économie de marché, voici   l'une des plus belles pages de l’histoire ouvrière française.

     

      A partir de juin 1940, la présence de l’occupant nazi dans les rouages de la SNCF se fait sentir de manière directe ou indirecte. Dans le moindre poste d’aiguillage, le moindre dépôt ou atelier de maintenance, les cheminots sont dépossédés de leur outil de travail. De plus, avec l'accord du gouvernement de Philippe Pétain, la SNCF fournit au Reich allemand des locomotives et des wagons.

      Néanmoins, le métier des cheminots est capital dans l’organisation du territoire que les nazis occupent. Ceux-ci ont besoin du rail pour transporter leur armée, la production française vers l'Allemagne et les convois de déportés.

     Mais, rapidement, les cheminots s'engagent dans la Résistance. Et la corporation paie un lourd tribu: 8 938 cheminots sont morts et 15 977 blessés par faits de guerre. 2 480 sont déportés dans les camps nazis et 1 100 n'en reviennent pas. A cela s'ajoute les 2 361 tués par l'ennemi pour faits de résistance.


      Le 10 Aout 1944, alors que l’armée allemande est affaiblie par sa défaite progressive dans la bataille de Normandie, le comité central de grève des cheminots lance la grève insurrectionnelle contre l’occupant à l'appel de la fédération CGT clandestine.

      La réussite du mouvement va donner confiance aux salariés d’autres entreprises qui entreront dans la grève générale éclatant le 18 Août, pour permettre à l’ensemble de la classe ouvrière de prendre part aux combats pour la libération de Paris aux cotés de la résistance parisienne dirigée par l’ancien secrétaire du syndicat CGT des travailleurs de la métallurgie, Henri Rol-Tanguy.

     

      Par décret du 3 octobre 1949, la SNCF est titulaire de la Légion d'honneur, pour avoir:

      - constitué dans son sein le réseau de renseignements le plus efficace pour le commandement allié;

      -désorganisé les transports de l'ennemi au prix de multiples emprisonnements, déportations et exécutions.

      Après la Libération du territoire:

      - assuré au milieu des ruines et de la destruction de la plupart des ouvrages d'art, de nombreux transports militaires, en rassemblant tout ce qui lui restait de moyen

      - réparé et reconstruit en un temps record son matériel et ses installations aux trois quarts hors d'usage

      - restitué au pays un réseau qui s'est révélé capable en 1948 d'effectuer un service équivalent à celui de la meilleure année d'avant-guerre.

     

      Le général Georges Eisenhower, commandant en chef des forces alliées sur le front Ouest, fixe l'appui de la Résistance et l'insurrection des cheminots à l'équivalent "en hommes de 18 divisions et, grâce à leur assistance, la rapidité de notre avance à travers la France fut grandement facilitée".

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