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    Le discrédit de la parole du président François Hollande
    QUAND LES RODOMONTADES DÉBOUCHENT SUR DES CAPITULATIONS /
    jeudi, 4 juillet 2013 / Bernard Cassen /

    Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac

    Certains dirigeants politiques sont capables de faire un « sans faute », du moins pour un temps. François Hollande, lui, vient de faire la démonstration inverse, celle du « tout-faux » : en alternant rodomontades et génuflexions débouchant sur des capitulations, il vient de perdre sur tous les tableaux en Europe et en Amérique latine.

    Après que le président de la République ait crié sur tous les toits qu’il jugeait « inacceptable » l’espionnage des institutions de l’Union européenne (UE) et de ses propres services par la National Security Agency (NSA), son gouvernement a piteusement obtempéré aux ordres de Washington en refusant à l’avion du président bolivien Evo Morales de pénétrer l’espace aérien français dans son vol de retour vers La Paz. Simultanément, les gouvernements espagnol et italien prenaient la même décision, visiblement sous injonction parallèle des Etats-Unis. Le prétexte : le lanceur d’alerte Edward Snowden, aurait pu se trouver à bord.

    Les explications emberlificotées de François Hollande qualifiant de simple « contretemps » le blocage pendant treize heures à Vienne de l’avion présidentiel bolivien, au mépris des conventions internationales, pas plus que les « regrets » exprimés par Laurent Fabius, n’ont pu empêcher un fiasco diplomatique. Pour tenter de réparer les dégâts, la dernière version officielle en date de l’incident fait porter le chapeau non pas aux autorités politiques françaises, mais aux fonctionnaires chargés des procédures de survol du territoire : ils auraient cru avoir affaire à deux avions boliviens et non pas à un seul… Il faudrait alors imaginer que les fonctionnaires espagnols et italiens auraient été victimes du même malentendu au même moment ! La ficelle est énorme. Attendons une prochaine version, un peu plus crédible... Peut-être la NSA, qui écoute tout ce beau monde, pourrait-elle rendre publics ses enregistrements ?

    Plus encore que les deux autres comparses de Washington dans cette affaire – l’Espagne et l’Italie - la France, dont beaucoup de Latino-américains croyaient qu’elle avait un président « socialiste », subit le contre-coup de son alignement atlantiste. On aura noté que son ambassade en Bolivie a été la cible privilégiée de manifestants indignés par le traitement subi par leur président. On apprend également que Caracas a reporté la tenue de la commission mixte franco-vénézuélienne qui devait se tenir ces prochains jours.

    Les gouvernements de l’Hémisphère, pourtant bien plus vulnérables aux pressions et représailles de Washington que ceux du Vieux Continent, constatent que la nouvelle « arrière-cour » des Etats-Unis n’est plus l’Amérique latine, mais l’Europe, et que c’est tout juste si cette dernière ne revendique pas sa servitude volontaire. La condamnation de Paris, Madrid et Rome par l’Union des nations sud-américaines (Unasur) et par l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba) montre que les affinités « latines » - facilitant parfois l’avancement des dossiers économiques et commerciaux - ne sauraient compenser l’atteinte à la dignité de la « Grande patrie » latino-américaine que représente l’affront fait à Evo Morales. L’épisode laissera des traces.

    Deuxième coup de menton de François Hollande, débouchant lui aussi sur une claque : celui relatif au début des négociations sur le Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (TTIP) initialement prévu pour le 8 juillet (http://www.medelu.org/L-alibi-de-l-emploi-pour-un-grand). Le président français, relayé par Laurent Fabius, avait demandé qu’elles soient différées jusqu’à l’arrêt des agissements des services secrets américains dans les institutions et les gouvernements européens. Angela Merkel, suivie par la plupart des Vingt-sept - devenus Vingt-huit le 1er juillet après l’adhésion de la Croatie à l’UE - et évidemment par la Commission européenne - a sèchement dit « non ». L’affaire était alors close et la date du 8 juillet confirmée. Tout au plus François Hollande s’est-il vu concéder la tenue simultanée, mais sans échéances et encore moins d’obligation de résultats, de « groupes de travail » Etats-Unis/UE sur la protection des données privées et sur les activités de renseignement. Il va sans dire que ces discussions ne sauraient interférer avec les négociations du TTIP…

    Certains pourront se demander s’il n’est pas trop facile d’incriminer le seul François Hollande, alors qu’il n’est ni plus ni moins atlantiste que ses collègues du Conseil européen et que la Commission de Bruxelles. Ce serait oublier qu’il avait le pouvoir de résister à Barrack Obama dans la traque d’Edward Snowden. Jacques Chirac, dans des circonstances infiniment plus graves, avait refusé à George Bush d’embarquer la France dans la guerre en Irak. Le président français pouvait aussi tenir la dragée haute à Angela Merkel et aux commissaires européens pour le TTIP, la décision, dans ce dernier cas, devant être prise à l’unanimité des membres de l’UE.

    C’est le gouffre entre, d’un côté, les propos publics martiaux et les engagements électoraux et, de l’autre côté, les capitulations en catimini qui pose problème et discrédite la parole présidentielle…

    http://www.medelu.org/Le-discredit-de-la-parole-du


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  • Le peuple égyptien chasse le président (bis)

    En Égypte, un peu plus de deux ans après Moubarak, détesté par la population, c’est au tour du président Morsi d’être chassé du pouvoir suite à la révolte populaire massive. Le 25 janvier 2011, la révolution montrait que le peuple égyptien en avait fini avec la peur et la passivité. Depuis lors, il n’a cessé de montrer sa mobilisation et sa créativité dans ses revendications sociales et démocratiques. Une nouvelle fois, le président est renversé, même s’il existe bien des point d’interrogation quant au « coup de main » de l’armée.


    « L'opinion publique grandissante en Égypte était de plus en plus consciente que ce gouvernement et les Frères musulmans ne font que poursuivre les politiques du régime antérieur, de celui de Moubarak et de Sadate, avant lui, dit Samir Amin, éminent analyste politique égyptien. Non pas seulement sur le plan de la gestion politique très peu démocratique, mais également – et cela est peut-être plus important – dans les domaines économique et social. La politique du président Morsi est une politique super-réactionnaire ; il n’y a aucun changement par rapport à celle de Moubarak, aussi bien sur le plan social qu’économique. C’est une politique de soumission totale, intégrale, aux ordres de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et, derrière eux, les Etats-Unis. »[1]

    C’est ce qu’exprime également l’appel du vaste mouvement de protestation Tamarod (« Rébellion »): « Nous vous rejetons car la sécurité n’a pas été rétablie, car les plus pauvres sont toujours ignorés, car nous sommes toujours en train de mendier des prêts à l’extérieur, car aucune justice n’a été rendue pour les martyrs, car notre dignité et celle de notre pays n’ont pas été restaurées, car l’économie s’est effondrée et repose sur la mendicité, car l’Égypte continue de marcher dans les pas des Etats-Unis. » Ce manifeste de Tamarod a été signé par pas moins de 22  millions d’Egyptiens, sur une population de 85 millions. Les estimations du nombre de manifestants ce 30 juin vont de 5 à 17 millions – soit un cinquième de la population ! « Morsi a eu plus d’opposants en rue que de gens qui avaient voté pour lui », constate Brecht De Smet, spécialiste de l’Égypte[2]. Il s’agit donc là d’un des plus grands mouvements de masse dans l’histoire du monde arabe, et probablement bien au-delà.

    198 fois « légitime » ?

    Le président Morsi a été certes démocratiquement élu en mai-juin de l’an dernier, mais seulement avec 24% des voix au premier tour et 52% au second. Et c’était à l’époque en partie davantage un vote pour refuser son rival Shafik, lié à l’ancien régime de Moubarak, plutôt que pour donner carte blanche aux Frères musulmans[3]. Dans son long discours du 1er juillet, Morsi n’a cessé de marteler sa « légitimité » – il a prononcé ce mot pas mois de 198 fois. « Mais de quelle légitimité parle-t-il ? s’interroge le Parti communiste égyptien. Celle qui donnerait la liberté de détruire l’économie du pays, de dominer ses institutions, de saper sa souveraineté et de saboter son unité ? Est-ce que cela signifie rester au pouvoir à tout prix, même s’il est rejeté par tous ? La seule source de légitimité est le peuple, et cela s’est clairement démontré. »[4]

    Mieux avec l’armée ?

    Aujourd’hui, les mouvements politiques et sociaux, dans leur multiplicité et leur diversité –syndicats nouveaux et indépendants, partis politiques de gauche, ONG et comités de toutes sortes – n’ont pas encore pu suffisamment se structurer et orienter un processus révolutionnaire qui est en cours depuis des années pour le faire clairement triompher. En effet, sur les vagues du mouvement de masse, c’est à nouveau l’armée égyptienne qui tire à elle le pouvoir politique, ce qui remet la balle dans le camp d’une autre fraction et d’un autre instrument du grand capital – égyptien et étranger. Il est malgré tout un peu pénible de voir les manifestants de la place Tahrir saluer par des drapeaux les hélicoptères militaires. En Égypte, l’armée n’a en effet absolument pas des états de service sympathiques. Elle a servi les dictateurs précédents, Sadate, Moubarak et Tantawi, détient environ un tiers de l’économie égyptienne et est spécialisée dans la répression – y compris tortures et disparitions. Durant la période de transition après la chute de Moubarak, l’armée s’entendait à merveille avec les Frères musulmans. Tous deux avait comme intérêt commun de casser la révolte populaire. Cette armée peut donc difficilement, et pour la deuxième fois, s’ériger en « protecteur de la nation ». Elle constitue en effet elle-même un des plus grands obstacles pour un réel processus démocratique et est à la base des problèmes que l’Égypte combat.

    Le peuple, dans toute sa diversité, a tout intérêt à continuer à rester dans la rue pour réclamer la liberté, la démocratie et la justice sociale, à poursuivre l’élan du processus révolutionnaire.

     Année record de mobilisations en Égypte

    Selon un récent rapport publié par l’International Development Center (IDC), 5.544 manifestations ont eu lieu en Égypte durant les cinq premiers mois de l’année 2013. Les chiffres des mois de mars, avril et mai (respectivement 1.354, 1.462 et 1.300 manifestations) font de l’Égypte, selon l’IDC, le pays qui enregistre le plus de mobilisations au monde. Nouvel indicateur, s’il en était besoin, du caractère inachevé (et toujours en cours) du processus révolutionnaire égyptien.

    Les deux tiers de ces manifestations concernent des questions économiques et sociales, qu’il s’agisse de protestations contre l’augmentation du coût de la vie, les coupures d’électricité ou la mauvaise qualité des services sociaux, ou des nombreuses grèves et manifestations de salariés du public et du privé, qui revendiquent notamment des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail, le départ de patrons, d’administrateurs autoritaires et/ou proches de l’ancien régime.

    Les grèves sont souvent massives et contribuent très largement à paralyser l’appareil de production égyptien, contraignant les autorités et les représentants du secteur privé à réagir, parfois par la force, souvent par la négociation. Elles ont lieu dans l’ensemble des grandes villes d’Égypte, au premier rang desquelles Le Caire et Alexandrie, mais également Suez, Port-Saïd, Mansourah ou al-Mahallah al-Koubra, qui abritent des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur industriel.

    On pourra ainsi citer, à titre d’exemple, la mobilisation historique des dockers du Port de Sokhna, sur le Canal de Suez, en février dernier. 1.200 salariés ont complètement cessé le travail durant 16 jours, occupant le port et paralysant totalement les entrées et sortie de marchandises. Ils revendiquaient notamment l’obtention de réels contrats de travail, la fin de la période d’essai de 3 mois au cours de laquelle ils pouvaient être licenciés sans motif, ou encore des indemnités pour les salariés blessés au travail. Ils ont en grande partie obtenu gain de cause, suite à une médiation gouvernementale, avec des pertes estimés à 192 millions de livres égyptiennes (plus de 20 millions d’euros).

    Autre exemple significatif, la grève des conducteurs de train de l’Egypt National Railway (ENR), menée en avril dernier pour obtenir notamment des augmentations de salaires et des congés payés. Cette grève, massive et menée à l’échelle nationale pour la première fois depuis 1986, a duré deux jours et s’est achevée dans la confusion, avec des promesses faites par les autorités après avoir tenté de contraindre les conducteurs à travailler en les enrôlant de force dans l’armée, déclenchant un véritable tollé du côté des syndicats.

    Ces grèves et manifestations, peu relayées par la presse internationale, montrent que l’Égypte post-Moubarak est loin d’être rentrée dans le rang, et que la chape de plomb soulevée en janvier 2011 n’est pas retombée.

    Repris d'un article de Julien Salingue, www.contretemps.eu, 2 juillet 2013

    [1]          www.cameroonvoice.com/news/article-news-9971.html

    [2]    De Ochtend, www.radio1.be

    [3]    http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2013/07/03/morsi-de-chronologie-van-een-falende-president

    [4]    http://www.solidnet.org/egypt-communist-party-of-egypt/cp-of-egypt-morsis-speech-hammers-the-last-nail-in-the-coffin-of-his-regime-and-his-group-ar-en

    http://www.ptb.be/nieuws/artikel/le-peuple-egyptien-chasse-le-president-bis.html


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  • jeudi 4 juillet 2013
    Egypte : Ah les cons ! S’ils savaient !

    cide

    L’armée égyptienne, la seule au monde cotée en bourse, n’a pas supporté un jour supplémentaire de déstabilisation de la Bourse du Caire. Alors pour ceux qui, dans les rues du Caire, fêtent cette entourloupe de mauvais présage, je n’ai pas mieux que la célèbre phrase de Daladier : Ah les cons ! S’ils savaient !


    Pourtant, on la savait pas encore arrivée au bon port cette vieille Égypte. Pas seulement parce que, comble de malheur, son Nil, dont elle est la généreuse donation, n’est plus à sa portée. Pas seulement parce que, non plus, ses ennemis l‘attendent au tournant, tous les tournants. Mais surtout, parce que ses enfants s’entredéchirent et refusent le compromis.

    Or, sur plus de 7000 ans, l’Egypte n’a eu de constant que ses sorciers. Et ceux-ci se sont révélés cette fois plus malfaisants que toutes les plaies d’Egypte. Et pour cause, ils venaient de rouvrir la boite de Pandore que, candidement, l’on a cru fermée à jamais.

    Il leur faut donc maintenant beaucoup d’ingéniosité illusionniste pour nous présenter autrement la destitution d’un président démocratiquement élu que d’un coup d’état en bonne et due forme. Maquillé, certes, opportuniste, peut-être ! Mais un coup d’Etat tout de même.

    En fait, l’armée égyptienne, la seule au monde cotée en bourse, n’a pas supporté un jour supplémentaire de déstabilisation de la Bourse du Caire. La démocratie et l’avenir du peuple égyptien, eux, attendront.

    La vérité c’est que les sorciers d’Egypte ont trouvé leur Pharaon. Un petit général d’opérette d’une armée marchande dont le dernier exploit date de huit siècles. Et ces assassins d’espoir se sont jetés à ses pieds comme jadis Cléopâtre dans le lit de César. Et ils étaient tous consentants. Le grand sorcier d’Al-Azhar, avait déjà sa fatwa du matin, toute chaude, et sur mesure. Le Pope copte marmonnera, lui, ses prières d’usages.

    El Baradai, l’occidentaliste, épelera honteusement des mots d’une langue qui, désormais, ne parle pas, ne comprend plus. Bien sur les arrestations commenceront de sitôt. Ils viseront d’abord le Président, sa famille et ses collaborateurs. Puis les membres de son parti politique, puis ils engloberont tous les Frères musulmans. En suite, prenant goût au embastillement, les militaires mettront dans les casernes tous les autres. Alors, les coups pleuvront de toute part, pour tous et contre tous. Du déjà vu, quoi, en Algérie notamment.

    Alors pour ceux qui, dans les rues du Caire, fêtent cette entourloupe de mauvais présage, je n’ai pas mieux que la célèbre phrase de Daladier. Ce dernier de retour de Berlin après avoir cédé sans contrepartie la Tchécoslovaquie à Hitler, et rassuré après avoir pris peur de la foule qui s’est massée dans l’Aéroport pour l’accueillir, s’exclama tout naturellement : Ah les cons ! S’ils savaient !

    Cide

    http://www.legrandsoir.info/egypte-ah-les-cons-s-ils-savaient.html

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  • Chômeurs, chômeuses et précaires
    en marche pour nos droits !


    La "marche des chômeurs et précaires pour leurs droits"
    a débuté le 10 Juin à La Réunion
    et arrivera le 6 Juillet à Paris, place Stalingrad.

    La compagnie Jolie Môme participera en chanson à l’arrivée, à 12h30, le 6 Juillet. Voir ICI

    De nouvelles négociations relatives à l’assurance chômage et spécifiquement aux annexes 8 et 10 doivent se tenir d’ici la fin de l’année 2013.
    Alors que l’on parle de "sécurisation de l’emploi", nous ne pouvons accepter le risque de voir à nouveau les droits sociaux amputés, nous ne pouvons laisser le Medef décider seul de nos droits, se rendre maître de nos conditions de vie.

    Cette marche a pour objectif d’alerter l’opinion et de mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités.
    Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, pour qui les portes du « dialogue social » sont toujours fermées, souhaitons que nos propositions concernant Pôle emploi et la négociation Unédic soient entendues.

    Côté plus spécifiquement intermittents, des démarches pour les droits sont également en cours ; lors de l’AG du 17 Juin autour des annexes 8 et 10 à Paris, appel a été lancé pour soutenir la marche.

    PARCE QU’IL FAUT QUE CA CHANGE !!

    Trouvez la plateforme revendicative de la marche, les parcours et villes événements, l’actualité... sur le site :

    Nous, chômeurs, chômeuses et précaires,
    En Marche sur Paris pour nos droits !

    et signez la pétition :
    Moi, citoyen-n-e solidaire de la marche des chômeurs et précaires 2013, je soutiens leur initiative en signant la pétition !

     

    6 Juillet 12h30
    Parole de Mutins :
    Arrivée à Paris de la marche des chômeurs et précaires

    Parole de mutins
    Samedi 6 juillet à 12h30
    à Paris, Place Stalingrad

    Pour accueillir l’arrivée des "Chômeurs et Précaires en marche pour leurs Droits".

    Dernière étape de la marche : départ à 10h porte de Clichy, pour arriver place Stalingrad.
    La Compagnie Jolie Môme accueillera les marcheurs dès 12h30 avec "Parole de mutins !"

    Ce sera le lancement d’une après-midi revendicative et festive, alternant spectacles et de prises de paroles, en conclusion de cette marche [1] et pour préparer la suite !!!

     

     

    [1] Pourquoi une marche ?
    Les marches sont un moyen de mobilisation politique pour rendre visible, dans l’espace public, ce qui tend à être masqué ou détourné dans l’espace médiatico-politique. Elles s’accompagnent de moment d’expressions, de partage et de solidarité, et sont, pour les organisations appelantes et solidaires du mouvement, un moment privilégié pour porter leurs revendications et appeler les gouvernants à en tenir compte.

    http://www.cie-joliemome.org/spip.php?article809


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  • L’Empire contre-attaque

    JEUDI 04 JUILLET 2013

    Vienne, mai 2006. Le président bolivien Evo Morales fait ses grands débuts diplomatiques lors du sommet Amérique latine-Union européenne. Le jeune chef d’Etat amérindien est accueilli avec une certaine curiosité pour ses origines comme pour ses habits chamarrés mais aussi avec des regards sévères pour sa toute récente réforme pétrolière. Sept ans plus tard, on ne sourit plus ni ne fronce les sourcils. L’impudent bolivien est ravalé au rang qu’il n’aurait jamais dû quitter: celui de migrant suspect, de trafiquant en puissance.


    Rarement un incident diplomatique n’aura aussi bien illustré l’asymétrie des rapports internationaux. L’atterrissage forcé mardi soir à Vienne du président de la République de Bolivie, au mépris de tous les usages et règles diplomatiques, a de détestables relents coloniaux. Il souligne l’hypocrisie du discours légaliste, égalitaire des pays occidentaux. Français, Portugais, Espagnols et Italiens, qui ont fermé leur ciel à M. Morales, auraient-ils osé ce même affront sans précédent à un dignitaire chinois, canadien ou saoudien?
    Dans ce monde stratifié, où la coalition occidentale fait bloc pour préserver son hégémonie, on se moque bien du droit. On ne l’invoque qu’à bien plaire, pour inspirer quelques relais médiatiques chargés d’enrober de sirop bien-pensant les intérêts de quelques-uns. Mais lorsque l’empereur tape sur la table, seul demeure le rapport de force.


    La leçon n’est pas inutile à retenir, alors qu’il est tentant de faire la morale à certains pays non alignés (Iran, Venezuela, Bolivie, Cuba, Algérie, Equateur, Belarus, Nicaragua) qui s’unissent par-delà des divergences profondes. La recherche d’un monde multipolaire – seul capable de fonder un ordre international fait de réciprocité – peut exiger quelques entorses à l’idéologie.


    On souhaiterait que l’incident de Vienne contribue à souder le bloc latino-américain. Au-delà des paroles, une mesure de défiance commune, par exemple de la part de l’UNASUR à l’égard de l’UE, s’impose. Laisser une telle humiliation sans conséquences porterait un coup très dur à la crédibilité de la construction latino-américaine. Le long silence, hier, de la diplomatie brésilienne est à ce titre assez inquiétant.


    Manifestement, Barack Obama a mis tout son poids dans la résolution du cas Snowden. Si le suivisme des Européens – malgré leur pseudo-indignation après les révélations sur l’espionnage US – ne faisait aucun doute, les soudaines hésitations de Moscou et de Quito à l’heure d’accueillir le donneur d’alerte laissent à penser que les menaces étasuniennes sont massives.


    Mais après l’acte de piraterie aérienne de mardi soir, on se prend à rêver d’une réplique à la hauteur: la concession d’un asile politique commun de l’UNASUR à Edward Snowden. Le pied de nez serait magistral!

    http://www.lecourrier.ch/111263/l_empire_contre_attaque


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  • Gauche de la gauche ou gauche tout court?

    4 Juillet 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs Publié

    L'exaspération exponentielle des électeurs devant la rigueur adoptée par un gouvernement socialo-écolo (de gauche ?) ouvre un boulevard à l'abstention devant les urnes, pire à un boulevard pour la droite quand ce n'est pas le f haine, cela à un an et un peu plus de la prise de fonction de François Hollande à l'Elysée.

    Si on revient à la base des classes sociales définies par le rapport de production capitaliste, la gauche (celle de Jaurès par exemple) a été au départ le parti de la classe ouvrière et donc du peuple, tandis que la droite a été celui de la bourgeoisie, du fric et du patronat.

    Ensuite, les socialistes accédant au pouvoir, l'histoire sociale montre que cette barrière s'est progressivement estompée. Et il est un fait que depuis 1982, la gauche libérale (la social-démocratie française) et la droite réactionnaire (Nicolas Sarkozy) ou conservatrice (Jacques Chirac) ont géré le capitalisme pareillement.

     

    Le Ps d'aujourd'hui a complètement effacé de sa mémoire le socialisme de justice sociale et de progrès de ses pères-fondateurs au 19e siècle. Le Marché commun de 1956, voté par le Ps de l'époque et devenu l'Ue de la concurrence libre et non faussée avec les conséquences antisociales pour tous les peuples européens, en est l'évidente réalité: il n'y a aucune différence aujourd'hui dans les politiques menées par l'Espagne conservatrice, la France socialiste et la Grèce conservatrice et socialiste au pouvoir.

     

    L’intérêt de la nation, notamment des classes populaires, est bien que la vraie gauche arrive au pouvoir. Mais pas en étant anticapitaliste et en s'orientant vers une Europe sociale qui reste un vrai miroir aux alouettes .

    Oui, demain, les 28 états qui composent l'Ue, ne vont pas le même jour faire tomber le capitalisme. Et même si une majorité le décidait, la monnaie unique et le carcan des traités européens mettraient toujours en concurrence les aspirations sociales décidées nationalement. Une BCE serait toujours aussi un instrument d'adaptation de la gestion du capitalisme de quel côté que l'on se tourne.

    Il faut donc que chaque état retrouve sa souveraineté nationale entière, tout en oeuvrant pour une solidarité internationale progressiste. La crise est là et durable, attendre de vielles lunes pour changer l'Europe ne fait que l'aggraver et désespérer ses peuples.

    Faire que de l'anti-libéralisme n'est pas être partisan du socialisme à visage humain et démocratique.

     

    Notre peuple a besoin d'un vraie gauche, celle qui puise ses sources dans les révolutions françaises de 1789 à la Commune de Paris, en passant par la France du Conseil National de la Résistance, sans oublier les grands mouvements populaires de 1936 ou de 1968.

    La social-démocratie n'est pas cet outil-là. Elle anesthésie les consciences politiques de la classe ouvrière en affirmant qu'elle n'existe plus. Tout juste admet-elle que les employées sont encore vivants, mais pour eux, s'ils font des sacrifices, ils feront partie un jour des "classes moyennes"(sic). Et celles-ci, avec également des sacrifices, accèderont au grade au-dessus.

    Non, la lutte des classes est bien-là, même si beaucoup ne se considèrent pas comme des exploités. Dans l'histoire sociale, il n'y a que deux camps, celui des exploités à n'importe lequel des niveaux où ils se trouvent et l'exploitation capitaliste sous toutes ses formes et avec ses soutiens quelsqu'ils soient.

     

    Pour le débat citoyen et la lutte.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Pierre Gattaz, "Monsieur moins 100 milliards"

    Par Anne-Sophie Bellaiche  - Publié le 03 juillet 2013
     
    Pierre Gattaz

    Dans son discours d’investiture, le nouveau président du Medef a chiffré le montant des prélèvements qui pèsent sur les entreprises à supprimer. Il a aussi détaillé ses trois grands chantiers.

    La thématique des charges n’est pas nouvelle au Medef. Mais avec Pierre Gattaz, elle s’affiche plus offensive et plus concrète. Dans son discours d’investiture après son élection avec 95 % des voix à la tête du Medef, ce mercredi 3 juillet, il a longuement insisté sur l’urgence de délivrer les entreprises de leur "asphyxie de charges". Et il a fait les comptes : pour restaurer les taux de marges déficients des entreprises françaises, il faut retirer 50 milliards de charges sociales et 50 milliards de charges fiscales sur 5 ans. Cela fait 20 milliards par an et "donc pas plus de 2 % d’un budget de 1 200 milliards."

    les fonctionnaires en mode usine

    La solution : les transferts des charges sociales sur la TVA et la CSG et pour le reste la mise en œuvre d’un plan d’efficacité de la sphère publique. "2 % c’est ce que nous, entreprises, savons réaliser sans drame lorsque le contexte économique nous impose des réformes." Pierre Gattaz propose de mettre les fonctionnaires en mode usine : "lean management, excellence opérationnelle, management participatif". Il a expliqué à un auditoire conquis : "Poser la question aux gens qui voient les gaspillages : aux infirmières dans les hôpitaux, aux employés de bureau dans les administrations, aux agents territoriaux dans les collectivités … Ils en savent beaucoup, ils savent où trouver les économies et souhaiteraient pouvoir proposer des solutions."

    Redonner du baume aux cœurs des patrons

    Pierre Gattaz a aussi voulu redonner du baume aux cœurs des patrons. "Nous sommes 800 000 chefs d’entreprises, avec la CGPME, l’UPA, plus de 3 millions, avec nos salariés, nous parlons de 20 millions de français."  Sa grande salve d’applaudissements a été déclenchée par une adresse à l’auditoire : "mesdames et messieurs, vous êtes des héros."

    Sur le dialogue social, le nouveau président s’est raccroché à son antienne : négocier au plus près du terrain et a reconnu une responsabilité des chefs d’entreprises sur le développement de l’employabilité de leurs salariés. En regard d’une politique plus pro-entreprise, le nouveau président promet un chômage à 7 % en 2020.

    Pour structurer son action, Pierre Gattaz a séquencé trois grands chantiers. Des états généraux de l’entreprise menés sous la houlette de Jean-François Pilliard et Geoffroy Roux de Bézieux. Ils détailleront des propositions concrètes et opérationnelles au gouvernement mais s’adresseront aussi aux partenaires sociaux. La méthode avait déjà été mis en œuvre en son temps par son père Yvon Gattaz (ex-président du CNPF, l’ancêtre du Medef). Il tiendra aussi des Assises territoriales du Medef lancées  à l’occasion de l’université d’été et un grand projet France 2020 qui devrait déboucher d’ici un an pour "inventer le futur de la France". Car Pierre Gattaz est un optimiste. Son dernier message était adressé au Président de la République "Faites confiance aux entreprises et aux entrepreneurs. Et la France se redressera et gagnera."

    Anne-Sophie Bellaiche

     

    Les 10 personnalités qualifiés qui entrent au conseil exécutif du MEDEF

    - Maxime Aiach, PDG de Domia Groupe, président de la fédération du service au particulier
    - Marie-Claire Capobianco, membre du Comex de BNP Paribas
    - Anne-Marie Couderc, administratice de Plastic Omnium et Veolia Transdev
    - Thibault Lanxade, PDG d’Aqoba
    - Jean-Pierre Letartre, PDG d’Ernst & Young France
    - Christian Nibourel, Président d’Accenture France Bénélux, président du GPS
    - Jean-François Pilliard, délégué général de l’UIMM
    - Florence Poivey, présidente d’Union Plastic, présidente de la fédération de la plasturgie
    - Claude Tendil, PDG de Generali, Vice-président de la fédération française des assurances
    - Jean-Claude Volot, président de Dedienne Aérospace

     http://www.usinenouvelle.com

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article136288

    GATTAZ: SON JARDIN, SES RONCES, SES CAILLOUX

    Publié par aragon 43

    Image:Un vrai nettoyeur des mauvaises herbes du capital: Karl Marx.

     

    Nous connaissions la célèbre phrase d’Henri Krasucki « Cultivons notre jardin syndical » ; il nous conviait à cultiver notre jardin syndical. Voilà que le nouveau « singe du Medef » Gattaz fils, vient de nous proposer son jardin patronal et la nécessité de le débarrasser des ronces et des cailloux.

    Le nouveau patron du Medef avec sa sale gueule de taulier, son dos vouté comme un vieil hyène en recherche de proie, son air de faux jeton, ses yeux roublards ,sa mine en cachet d’aspirine délai de péremption dépassé, semble sortir d’un flacon de formol où il aurait été conservé comme une relique du passé, du temps du CNPF où officiait le père Yvon Gattaz, celui qui a plongé la France de l’époque dans une terrible désindustrialisation dont on a pas fini d’en subir les conséquences.

    Son premier discours a été un hymne à l’entreprise compétitive et pour atteindre les sommets de la compétitivité, il faudra, dit-il, débroussailler et tirer les ronces dans le jardin ainsi que les cailloux.

    Les ronces, c’est pour le Président du Medef, la réglementation et en particulier le code du travail et les cailloux ce sont les charges et les prélèvements, autrement dit les salaires et les retraites trop élevés ainsi que les cotisation sociales.

    Et pour ponctuer le tout, le nouveau « taulier » du Medef, nous fait le coup de son père Yvon Gattaz, refrain que celui-ci avait déversé durant ses mandats de président dans les années 1980 : « nos entreprises sont asphyxiées , elles sont ligotées et elles sont terrorisées par une fiscalité et des charges sociales beaucoup trop élevées ».

    Et pour désherber et mettre de l’ordre dans le jardin, il nous propose de ratisser le terrain :

    - En premier lieu, un transfert sur 5 ans de 50 milliards d’euros de cotisations sociales qui pèsent sur le travail vers des mécanismes de type TVA et CSG.

    - Ensuite, une baisse sur 5 ans des prélèvements obligatoires de l’ordre de 50 milliards d’euros, en impôts divers et taxes. Et là-dessus dit-il, mon message est clair : « nous n’accepterons plus de hausse des prélèvements obligatoires, ni de hausse de taxes ou d’impôts qui pèsent sur nos activités ».

    - Enfin une démarche de simplification du code du travail.

    Et pour rendre le jardin rempli de fleurs dividendes, la patron du Medef, fait serment d’être à fond pour le dialogue social et il constate qu’il y a possibilité, pour ainsi dire, avec des syndicats comme la CFDT qui a signé des accords, sur la flexsécurité et qui vient de signer un texte sur le croissance. Son rôle, dit-il encore, sera de mettre en place cette flexsécurité dans les entreprises.

    Le « pitbull du Medef » compte aussi avoir l’écoute du gouvernement, comme l’avait réussi Laurence Parisot, et il propose un pacte avec une définition ressemblant à du sang et des larmes : « à tous, nous demandons du courage : au gouvernement pour mener les réformes indispensables, aux salariés pour les comprendre et les accepter qui nécessitera des adaptations permanentes » ; et aux patrons certainement pour plus précarité des travailleurs en chômage et en flexibilité dans l’emploi et les salaires.

    Ce jardin, s’il a des ronces et des cailloux, ne peut être que le résultat de la politique de profit maximum de ses amis du CAC 40 qui ont détruit des capacités de production et laissé que des ruines et des déserts industriels dans notre pays.

    Le jardin, s’il est débarrassé des ronces patronales et des gros cailloux représentant les coûts du capital, poussera alors les belles plantes grâce à l’entretien des vrais jardiniers, ceux qui créent les richesses par leur travail et les dividendes se transformeront en salaires et prestations sociales.

    Rendez-vous le 5 septembre à l’appel de la CGT pour enlever les épines et les mauvaises herbes du capital et pour semer pour une bonne récolte d’emplois et des salaires.

    Bernard LAMIRAND

    http://ber60.over-blog.com/gattaz-son-jardin-ses-ronces-ses-cailloux


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  •  Retraités:En affirmant que les 10% d'abattement des retraites sont des frais professionnels la Cour des Comptes est prise en flagrant délit d’ignorance de la loi fiscale

     

     

    FÉDÉRATION GÉNÉRALE DES RETRAITÉS

    DE LA FONCTION PUBLIQUE

    20 Rue Vignon – 75009 PARIS

    Mail : fgrfp@wanadoo.fr

    Site internet : fgrfp.org

     

     

     COMMUNIQUE DE PRESSE

     

    En affirmant que les 10% d'abattement des retraites sont des frais professionnels la Cour des Comptes est prise en flagrant délit d’ignorance de la loi fiscale

     

                      LES PREUVES…

     

                  Selon le bulletin officiel des impôts   référence  5 f- 252 qui traite du droit à déduction des frais professionnels il est clairement indiqué : « En revanche, aucune déduction forfaitaire pour frais professionnels ne peut être pratiquée sur les pensions, retraites et rentes viagères » (Conseil d'Etat arrêt du 22 décembre 1965, req. n° 61405, ro, p. 463). Le Conseil d'État a donc jugé que les retraités ou pensionnés ne sont pas autorisés à pratiquer la déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels dès lors que les pensions ne constituent pas la rémunération d'un emploi ou d'une fonction et n'entraînent pas de dépenses professionnelles pour leurs bénéficiaires.

     

                   Mais, par ailleurs, le Bulletin Officiel des Finances Publiques  5 F 311 section 1  sur L4 précise « En vertu de l'article 158-5-a, 2° et 3° alinéas du CGI, les pensions et retraites font l'objet d'un abattement de 10 % qui comporte un minimum et un plafond. Mais aussi que les  revenus ouvrant droit à l'abattement sont :

    - des pensions de vieillesse et de retraite : pensions servies par le régime général de la sécurité sociale ou par les autres régimes, par les régimes complémentaires de retraite et de prévoyance, pensions des fonctionnaires civils et militaires – des pensions d'invalidité

    - des pensions alimentaires ou assimilées (rentes versées en cas de divorce) servies en exécution des obligations résultant des dispositions du code civil - des autres revenus à forme de pensions (cf. 5 F 125 )

    - des rentes constituées à titre gratuit dont le régime d'imposition est identique à celui des pensions. »

     

                 Tout cela démontre très clairement que les affirmations de la Cour des Comptes sont fallacieuses, qu’elles ont conditionné l’opinion publique pour rendre indéfendable le maintien de cet abattement. Ainsi dépourvue de toute justification la suppression des 10% qui  se traduirait par 3 milliards d’Euros pris dans les poches des retraités n’a pas lieu d’être.

    Annick MERLEN Secrétaire Générale   tel 01  47 42 80 13                                                     

    Christian STEENHOUDT Bureau National Chargé du dossier fiscalité 

    tel 06 81 51 49 97

     

     http://pcfcapcorse.over-blog.com


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  • Evo Morales à l'aéroport de Vienne

    Monde - le 3 Juillet 2013

    Affaire Snowden: la France ridiculisée pour avoir bloqué Morales


    Le coup de colère de José Fort, ancien journaliste à l’Humanité. L’affaire de l’avion présidentiel bolivien avec à son bord Evo Morales interdit de survol du territoire français entraîne en Amérique latine et dans d’autres régions du monde de l’indignation, de la colère et de la moquerie.

    Indignation ? Aucun avion présidentiel depuis la fin de la Seconde guerre mondiale n’a été interdit de survol d’un territoire. La France – officielle s’entend – vient de réaliser une première en donnant l’ordre aux pilotes de l’appareil bolivien de quitter l’espace aérien français plaçant ainsi le président Morales en danger.

    Colère ? On comprend les réactions venues d’Amérique du sud. Les autorités françaises ont pris la décision sur ordre de Washington.

    Moquerie ? Dans plusieurs capitales comme à Buenos Aires à l’instar de la présidente argentine les dirigeants européens et surtout français soupçonnés de « devenir fous » sont qualifiés de « caniches » des gouvernants US.

    L’affaire est grave. Pour deux raisons principales : la France vient de porter une atteinte grave au droit international ; notre pays est la risée de nombreux pays en Amérique latine et ailleurs.

    Pour sortir par le haut d’une telle situation, MM. Hollande et Fabius doivent présenter des excuses officielles au gouvernement bolivien. Dans le cas contraire, on comprendrait aisément que la Bolivie et ses pays amis décident de demander aux avions officiels français de ne pas emprunter à l’avenir leurs couloirs aériens.

    La version floue de la France. "Le permis de survol de la France avait été donné le 27 juin et a été retiré quand l'avion présidentiel était à quelques minutes de l'espace français", a affirmé mercredi lors d'une conférence de presse l'ambassadeur de Bolivie en France, Jean Paul (bien Jean Paul) Guevara. "La France a fini par autoriser le survol de son espace aérien par l'avion de M. Morales", a déclaré de son côté la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire. Elle s'est refusée à donner des détails sur le processus décisionnel et sur les motivations françaises d'autorisation comme de non-autorisation, renvoyant sur le ministère français des Affaires étrangères. "L'autorisation de survol du territoire national a été accordée à l'avion du président bolivien", s'est borné à redire mercredi à la mi-journée Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point de presse. Comme la porte-parole du gouvernement, il n'a donné aucun détail sur les différentes étapes ayant conduit Paris à donner une autorisation de survol après l'avoir retirée selon La Paz.

      • Vidéo: l'avion de Morales survole la France en début d'après-midi

    José Fort

    Concernant la rétention du président bolivien Evo Morales par des pays membres de l’OTAN

    Nous apprenons de source diplomatique bolivienne que, le 2 juillet 2013, après avoir participé au sommet des pays producteurs de gaz à Moscou, l’avion avec lequel le Président de Bolivie, Evo Morales Ayma, retournait vers son pays a été interdit d’accès à l’espace aérien par les autorités françaises et ce malgré le fait que toutes les formalités et permis étaient en règle. Ensuite, les autorités du Portugal, de l’Italie et de l’Espagne ont fait de même.Incapable de poursuivre sa route, l’avion présidentiel a dû atterrir à Vienne en Autriche.

    Service de presse du PTB

    Là, le Présent Morales et son équipe ont dû camper toute la nuit à l’aéroport. Ce matin du 3 juillet, l’ambassadeur espagnol à Vienne a visité le Président Morales et a déclaré que l’avion recevrait la permission de traverser l’espace aérien espagnol à condition qu’une lettre soit écrite par le Président Morales affirmant que Edward Snowden n’était pas dans l’avion. L’ambassadeur espagnol a aussi exigé de pouvoir visiter l’intérieur de l’avion.

    Le vice-Président Alvaro Garcia Linera de Bolivie, a dénoncé cette violation des conventions internationales. Il a déclaré que « l’impérialisme a enlevé notre Président, ils ont ainsi aussi violé notre dignité comme peuple, comme ils l’ont fait il y a 500 ans quand ils ont envahi nos pays».

    Bert De Belder, responsable des relations internationales du PTB déclare : « Ces quatre gouvernements européens, en violation des lois internationales et des règles diplomatiques, exécutent les ordres venant de Washington afin de mettre la main sur Edward Snowden qui est à l'origine des révélations sur les pratiques de surveillance et d'écoutes pratiquée par l'Administration Obama. »

    « Même les révélations de Snowden concernant l’écoute des responsables de l’Union Européenne ne freinent pas le zèle de ces pays pour défendre les intérêts des Etats-Unis. » ajoute De Belder. "Cette violation de l’immunité et de la sécurité d’un Président d’un pays membre de l’ONU montre que les pays européens membres de l’OTAN agissent en connivence étroite avec les Etats-Unis."

    Bert De Belder : « Nous sommes solidaires avec le peuple bolivien et nous dénonçons l'arrogance impérialiste. Nous demandons le respect de la lettre et de l’esprit de la charte de l’ONU, signée le 26 juin 1945, ainsi que les conventions internationales qui règlent la souveraineté de tous les pays membres de l’ONU. Nous demandons aussi l’arrêt immédiat des ingérences, pressions et menaces de la part des pays membres de l’OTAN envers les autres pays dans le monde.»

    Département des Relations internationales du PTB 

    Dernière nouvelle: à 11h35 de ce 3 juillet, il semblerait que l'avion du Président Evo Morales Ayma a décollé de Vienne (Autriche)

    http://www.ptb.be

    La comédie de la souveraineté française face aux Etats-Unis… La vie d’Evo Morales mise en danger

     

     

    Evo

     

    La France perd la tête et bien moins honorablement que du temps où elle coupait celle du roi… Hier nos actualités ne bruissaient que de "l’événement" celui d’une ministre débarquée en plein vol pour propos intempestifs contre le budget, cette discrète créature – qui paraît comme sa collègue NKM empruntée à quelque toile pré-raphaélite-  permettait à tous de se bousculer au portillon et  à donner une opinion que personne ne sollicitait. Les verts en particulier  en profitaient pour se livrer à un psychodrame futile sur un sujet d’inintérêt national avec le talent dont ils sont coutumiers. ,

    Pendant ce temps là le black-out était total sur un autre exploit de notre gouvernement et pourtant … Sur de simples soupçons infondés, la vie d’un président sud-américain a été mise en danger pour plaire servilement aux Etats-Unis alors même qu’une partie de la gauche parle de donner l’asile à un bienfaiteur de l’Humanité et l’autre proteste comme l’espionnage des Etats-Unis.

    Cette affaire prouve à quel point nous sommes effectivement inféodés nous nations européennes, la France en particulier, aux diktats de Etats-Unis et elle remet à sa juste place celle de l’habituelle comédie de l’indépendance souveraine les derniers propos de la présidence française sur l’espionnage des Etats unis.

    Qu’il s’agisse de l’Europe ou du Moyen Orient, la comédie de l’indépendance des pouvoirs à l’égard des Etats-Unis n’a d’égal que la vacuité de ce qui occupe nos médias… Une tempête dans un dé à coudre … Voici ce que rapportent les médias sud-américains sur cette affaire où sur ordre des Etats-Unis la France a mis en danger un président d’une nation souveraine et amie…

    Le chancelier bolivien  David Choquehuanca,a dénoncé aujourd’hui le risque couru pour sa vie par le Président bolivien  Evo Morales. Ce risque a été la conséquence du refus inexplicable du survol de son avion sur le territoire français et portugais…

    Choquehuanca  a souligné que l’avion n’a pu opérer comme cela était prévu une étape de ravitaillement à son retour de Moscou à cause de soupçons parfaitement infondés sur le fait que l’avion transporterait à son bord Edward Snowden, réclamé par Washington.

    Selon le ministre bolivien des affaire étrangères, “Portugal a à s’expliquer. La France doit nous expliquer pourquoi elle nous a repoussé. Alors que l’avion est français et les pilotes ont été formés en France ". ,Ils( veulent nous effrayer. C’est une discrimination envers notre Président et la vie du Président a été mise en danger ",  a dénoncé Choquehuanca dans une conférence de presse à la Chancellerie.

    Comme conséquence du refus  de la France et du Portugal, d’opérer sur leur territoire l’avion du chef d’État bolivien qui accumulait déjà trois heures et demie de retard d’un vol  après le départ de Moscou a du chercher une solution alternative enfin trouvée à Vienne. L’avion a du faire un atterrissage d’urgence  parce que la vie du Président était en danger".

    Devant les refus français et portugais, la Chancellerie bolivienne avait obtenu la permission de l’Espagne pour que l’avion présidentiel atterrise dans les îles Canaries, mais tout de suite l’autorisation a été aussi annulée.

    Morales, dans ses déclarations en Russie avait admis que la Bolivie se disposait à offrir l’asile politique à  Snowden s’il le sollicitait

    Wikileaks, pour sa part a annoncé  que Snowden avait envoyé des lettres à 21 pays parmi lesquels la Bolivie avec demande d’asile politique, néanmoins le vice président bolivien   Alvaro García Lineras, a nié que le pays andin avait reçu une telle demande.

    Les médias internationaux avaient spéculé toute la journée sur le fait que   Sowden pourrait voyager vers l’Amérique dans l’avion de Evo Morales ou de son homologue Nicolás Maduro.

    Danielle Bleitrach

    http://reveilcommuniste.over-blog.fr


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  • mercredi 3 juillet 2013

    L’ordre fasciste peut fasciner les foules
    Europe : l’état d’exception se prépare

    Ahmed HALFAOUI

    L’ordre apporte la « troisième voie », qui va « réparer » la société et la « débarrasser des fléaux qui l’ont minée », des étrangers, des déviants et, aussi, des ennemis du capitalisme ; ces contestataires de l’inégalité naturelle entre les hommes, les communistes et ceux qui leur ressemblent...


    La « démocratie » est à la peine dans ses bastions, elle ne fait plus que balbutier. En revanche, elle grossit, elle grossit la bête immonde. Elle dévore les cerveaux un à un, avant de les engouffrer par fournées entières et les mettre en rang. En vérité, elle est toujours disponible, en arrière-plan, menaçante, partout elle tisse sa toile. Quand tout va bien pour le grand capital, elle est contenue dans le folklore de la « démocratie », sous formes de groupes pittoresques. Le jour venu, si rien ne va plus, elle prend les devants de la scène.

    Quand les certitudes s’effondrent, quand les espoirs sont refroidis, quand les solidarités se délitent, quand les égoïsmes gagnent les chaumières, quand les clercs trahissent et que les syndicats ne peuvent plus jouer aux pompiers, quand il ne reste plus que le délire après la mort de la raison, quand les haines balaient les restes d’humanité, quand la poésie déserte le quotidien, la bête se fait père et mère de la désespérance. Alors, l’ordre fasciste peut fasciner les foules. Ces foules que lui a déjà préparées l’entreprise de décérébration, menée par les tout-puissants appareils idéologiques du système. L’ordre apporte la « troisième voie », qui va « réparer » la société et la « débarrasser des fléaux qui l’ont minée », des étrangers, des déviants et, aussi, des ennemis du capitalisme ; ces contestataires de l’inégalité naturelle entre les hommes, les communistes et ceux qui leur ressemblent.

    Le but, empêcher toute alternative au système économique régnant et mettre les populations au garde-à-vous. Le spectacle occupera les « analystes » qui ne verront pas ou ne voudront pas voir le fascisme tel qu’il est « un état d’exception accepté du capitaliste ». Un expédient providentiel quand la « démocratie » ne peut plus embrigader et devient un danger mortel. Un moyen de rétablir les conditions d’une accumulation sans contraintes, grâce aux remises en cause autoritaires, violentes le cas échéant, de la législation sur les horaires de travail, les congés (week-ends, jours fériés, maladie…), l’assurance sociale, les pensions de retraites, les clauses de licenciement et le reste. A l’appareil policier prêt à l’emploi se joindront les militants-miliciens qui assureront l’hégémonie du discours et sa présence musclée. Pratiquement, le processus est en cours en Europe. Par petites touches, les dernières défenses populaires sont neutralisées, la décomposition sociale est à l’œuvre et les actes ostentatoires des fascistes sont rentrés dans la chronique. Le racisme contre les minorités visibles donne au citoyen lambda le sentiment de ne pas être le dernier. Musulmans en général, Nord-Africains en particulier, Turcs, Roms, serviront d’exutoire aux exclus qui y trouvent les responsables de leur malheur. Avant de réaliser qu’il est le dindon de la farce et qu’il est la cible principale de l’entreprise qu’il a contribué à asseoir pour « réduire les déficits publics », « mettre le peuple au travail », « libérer l’entreprise », « rompre avec l’Etat providence », « rétablir la sécurité », « nettoyer le pays des indésirables », autant de slogans qui dévoileront leur réalité profonde.


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  • Quand le Conseil constitutionnel rassure les Assurances privées

    2 Juillet 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs 

    Le 14 juin 2013, le texte contre le Code du travail, imposé par le Medef et signé par la CFDT-CFTC-CGC, est devenue loi de la République grâce aux parlementaires Ps ayant la majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat.

    Outre les nombreux reculs dans le droit du travail, le texte devenue loi instaurait un régime de complémentaire santé obligatoire dans les entreprises pour... 2016, à négocier par entreprise entre "partenaires sociaux". Bon, ce n'étaient pas les calendes grecques, mais les sans emploi, les intérimaires, les saisonniers et d'autres étaient exclus de cette mesure sociale cocoricosée par la CFDT et le ministère du Travail de l'Elysée.

     

    Seulement, la droite a déposé un recours devant le Conseil Constitutionnel sur l'article 1 de cette formidable loi. Ces coupe-jarrets à la solde du patronat, au nom de la liberté (sic),demandaient au Conseil constitutionnel de le censurer. Oui, il imposait que lesdits "partenaires sociaux" désignent un ou plusieurs organismes de santé complémentaires.

    Ceux qu'on désigne pour des "sages" ont rayé d'un trait de plume l'article 1. Selon eux, ses clauses portaient "à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle une atteinte disproportionnée au regard de l objectif poursuivi de mutualisation des risques" et "par la même ne respectaient pas l’article 4 de la Déclaration de 1789″.

    S'en référer à l'article 4 de la Révolution française (La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui) vaut son pesant d'or au service du capital. Quant aux premières lignes de la motivation, elles confirment, ni plus ni moins, que le patron est le maître absolu chez lui en vertu de la "liberté d'entreprendre".

    De ce fait, seuls les dits entrepreneurs, les patrons pour être plus clairs, ont le droit exclusif de désigner où ira la manne de 4 milliards d'euros (dont 2 cotisés par les salariés ).

    Axa, Generali, Gan ou Médéric (la boite du frérot à nicolas Sarkozy) et puis d'autres ont envoyé des boites de chocolats au Medef et à la droite.

     

    On peut noter aussi le silence médiatique sur cette affaire somme toute d'importance dans un loi proclamée le nec le plus ultra.

    Oui, la CFDT, le PS et François II se sont fait rouler dans la farine disent certains dans cette gauche de la social-démocratie française.

    Oui, mais, s'ils l'avaient fait plutôt exprès ces hors-sol se disant de "gôche"?

    Souvenez-vous, la CGT disait ça:

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com

    Les complémentaires santé au privé (vote du Conseil constitutionnel)

    http://www.metronews.fr/_internal/gxml!0/r0dc21o2f3vste5s7ezej9x3a10rp3w$6g1l8capszvowf8d1ijiabkgvtzdx9z/assurance.jpeg

     

    Le coup de pied de l’âne:

     

    Il a été donné par le Conseil constitutionnel qui a approuvé une saisine de  l’UMP concernant l’article 1 sur la « complémentaire santé ».

     

    Dans un silence médiatique total (tout débat sérieux aura été étouffé jusqu’au bout sur cette loi comme chaque fois qu’il s’agit de casser le code du travail) le Conseil constitutionnel a jugé que les « clauses de désignation » intervenant dans les régimes de santé des branches professionnelles étaient « contraires à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».

     

    C’est une véritable bombe, y compris contre ceux des syndicats qui avaient signé l’ANI et des députés qui ont vote lâchement sa transcription. Le CC a censuré la possibilité pour les partenaires sociaux des branches professionnelles de désigner un ou plusieurs organismes pour gérer les régimes de complémentaire santé qu’ils négocient.

    Le CC a jugé que ces clauses portaient « à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle une atteinte disproportionnée au regard de l objectif poursuivi de mutualisation des risques » et « par la même ne respectaient pas l’article 4 de la Déclaration de 1789″.

     C'est un baratin de circonstance totalement abstrait et intemporel qui donne victoire aux grandes compagnies d’assurance privées à but lucratif.

     

    La CFDT, Michel Sapin, Marisol Touraine, le rapporteur de la loi du 14 juin ont perdu et se sont fait rouler dans la farine par le Medef, la Fédération française des sociétés d’assurances, le « collectif des Abeilles » et le Conseil constitutionnel : ce seront exclusivement les employeurs qui, en 2016, décideront où va la manne des 4 milliards (dont 2 milliards pourtant payés par les salaries) de la nouvelle complémentaire !

     

    Cette complémentaire sera obligatoire, plus chère avec un panier de soins plus réduit que la CMU.C et tombera dans les cassettes d’AXA, Generali ou du Gan. Il ne leur reste plus qu’à préparer les prospecteurs et les prospectus.

     

    Voir le blog de Gérard Filoche. Soit les Solfériniens et la CFDT se sont fait rouler dans la farine. Soit ils étaient à la manœuvre depuis le début.

    Bernard Gensane

     

    http://bernard-gensane.over-blog.com/les-compl%C3%A9mentaires-sant%C3%A9-au-priv%C3%A9-vote-du-conseil-constitutionnel

    http://comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/


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  • Afrique. L’obamania est retombée

    L'Obamania retombe« L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions ». C’est la phrase célèbre que prononça en 2009 le président des États-Unis, Barack Obama, devant le Parlement du Ghana, lors de son premier voyage en terre africaine. Quatre ans plus tard, les espoirs des Africains dans le nouveau président américain, considéré au début de son mandat comme le messie en passe d’apporter la démocratie, la paix et le développement sur le continent noir, ont cédé la place à une grande déception. Obama a trahi ses origines africaines en poursuivant la politique impérialiste de son prédécesseur, George Bush. Ces deux-là ont finalement pour point commun d’avoir défendu bec et ongles les intérêts étasuniens.

     

    Cette tournée africaine de Barack Obama suscite dans ce contexte peu d’enthousiasme. La fièvre de l’obamania, qui a secoué le monde en 2008 et 2009, est retombée. Les dernières affaires (Wikileaks et Snowden) ont écorné un peu plus l’image d’Obama et démontré les limites de l’attachement des États-Unis à la démocratie et aux libertés fondamentales dont ils se font pourtant les chantres.

     

    Le choix de se rendre au Sénégal, en Tanzanie et en Afrique du sud n’est évidemment pas un hasard. Obama veut rendre hommage aux trois grandes démocraties africaines. À Pretoria, le locataire de la Maison blanche devait rencontrer Nelson Mandela, mais la faiblesse actuelle du plus célèbre dirigeant noir de l’ère moderne a rendu impossible la rencontre entre les deux hommes.

     

    En Afrique, les « institutions fortes » vantées par le président étasunien au Ghana ont été foulées aux pieds. La Libye en est le meilleur exemple. L’Oncle Sam a réussi à évincer son grand rival Mouammar Kadhafi qui avait suscité la crainte des occidentaux en prenant la tête de l’Union africaine en 2002. Il faut dire que son projet de créer une banque centrale africaine, une monnaie unique et, crime de lèse-majesté, une force militaire unifiée, n’allait pas vraiment dans le sens des intérêts étasuniens.

     

    Pendant qu’Obama tente de reconquérir le cœur des Africains, son déplacement fait l’objet d’une immense polémique aux États-Unis. Son coût est estimé entre soixante et cent millions de dollars. Une fourchette parfaitement crédible quand on sait que la dernière virée européenne du vice-président Joe Biden avait coûté un million de dollars pour deux nuits. De l’argent bien dépensé pour la presse locale. Selon le Fonds monétaire international, les pays de l’Afrique subsaharienne vont maintenir leur croissance estimée à 5,5 % jusqu’à la fin de l’année 2013. En 2014, elle devrait être en légère progression dans la région pour atteindre 5,7 %. La Maison blanche a dans un communiqué souligné la nécessité de renforcer l’investissement et le commerce.

     

    En 2011, les exportations des États-Unis vers l’Afrique ont été évaluées à 21,1 milliards de dollars. Une augmentation de 23 % en un an. Selon le bureau du représentant du commerce étasunien, les principaux produits à l’exportation sont les machines (4.000 millions de dollars, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente), les véhicules (3,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 42 %), le pétrole brut (1,8 milliards d’euros, soit une augmentation de 30 %) et les céréales (1,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 31 %). Le commerce avec l’Afrique se porte bien.

     

    À la veille de l’arrivée du président Obama au Sénégal, le Premier ministre sénégalais, Abdoul Mbaye, espère que « cette nouvelle alliance entre Dakar et Washington pourra avoir des retombées sur plusieurs aspects », citant entre autres l’agriculture, l’énergie et la sécurité. Lors d’un entretien donné à une station radio locale, il s’est dit convaincu que « la visite d’Obama sera l’occasion pour les États-Unis de consacrer le Sénégal comme modèle démocratique pour l’Afrique tout entière ».

     

    D’un côté, l’Oncle Sam célèbre les pays démocratiques… et de l’autre il continue de sceller les plus obscures alliances. Comme celle avec le président rwandais Paul Kagamé, qui est accusé par les Nations-Unies de piller le sol de la République démocratique du Congo… Ou avec le président ougandais Yoweri Musenevi, un dictateur au pouvoir depuis 1986 qui compte faire assassiner ceux qui s’opposeraient à sa volonté de désigner son fils, Muhoozi Kainerugaba, comme successeur. Le 20 mai, la police avait interdit de publication deux journaux indépendants, le Daily Monitor et le Red Pepper, et empêché la radiodiffusion de deux stations qui avaient publié une lettre du général David Sejusa Tinyefuza, aujourd’hui en exil au Royaume-Uni. Il dénonçait la tentative de transfert de pouvoir.

     

    Le 30 mai 2011, le New York Times attirait l’attention sur le cas du président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, au pouvoir depuis 1989 avec la complicité active des diplomates et hommes d’affaires étasuniens. Comme le formule joliment le quotidien new-yorkais, « le fait qu’il soit très critiqué en matière de libertés élémentaires n’a pas fait obstacle à un large et diplomatique engagement américain ». La Guinée est le quatrième exportateur africain de pétrole, grâce notamment aux investissements des compagnies étasuniennes Chevron, Marathon Oil et Noble Energy. Deux ans ont passé et Nguema est toujours au pouvoir.

     

    Barack Obama n’a pas manqué lors de son passage au Sénégal de visiter l’île de Gorée. « En tant qu’Africain-Américain et président africain-américain, la visite de ce site me donne des motivations plus fortes pour lutter en faveur des droits de l’homme dans le monde », a-t-il déclaré, reprenant ses esprits après « ce moment très puissant ». Mais les faits sont décidément têtus et nous montrent qu’aux États-Unis, il n’existe qu’un seul parti - celui du business – composé de deux factions, les « démocrates » et les « républicains », dont Obama et Bush ont été respectivement jusque-là les meilleurs représentants.


    Capitaine Martin

    http://www.resistance-politique.fr/


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  • "C'est un mauvais budget", affirme Delphine Batho ce mardi matin

    Politique - le 2 Juillet 2013

    Delphine Batho démissionnée pour avoir critiqué l'austérité du budget 2014

    La ministre de l'Ecologie a été renvoyée du gouvernement ce mardi soir. Son tort: avoir rompu le silence dans les rangs du gouvernement en critiquant le "mauvais budget" prévu pour 2014, qui prévoit 14 milliards d'économie.

    François Hollande a fait un exemple. Une heure après l'explication de Jean-Marc Ayrault avec Delphine Batho, le communiqué de l'Elysée est tombé. "Sur proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin aux fonctions de Mme Delphine Batho et a nommé M. Philippe Martin, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie", stipule-t-il.

    Pour l'exemple

    Début mai, à propos des couacs au sein du gouvernement, François Hollande avait souligné dans un entretien accordé à Paris Match que "personne n'(était) protégé dans le gouvernement". Mais mis à part le cas de la démission de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac en mars, c'est la première fois sous le quinquennat Hollande qu'un membre du gouvernement est démissionné pour avoir tenu des propos critiques vis-à-vis du gouvernement.

    La sanction est tombée sur l'une des benjamines du gouvernement. Aucun autre ministre n'a subi la même sanction. Pas même ceux qui avaient, à demi-mots, réclamé un changement d'orientation de la politique suivie, comme Arnaud Montebourg (Redressement productif), Benoît Hamon (Économie solidaire) ou l'écologiste Cécile Duflot (Logement). Vincent Peillon (Éducation) ou Nicole Bricq (Commerce extérieur) ont eu également des paroles jugées trop intempestives par Matignon sans que rien ne se passe, du moins publiquement.

    Sanctionnée pour avoir dénoncé l'austérité

    La nouvelle de la nomination de Philippe Martin, député du Gers, a été accompagnée d'un tweet en provenance de l'Elysée.

    Un tweet aussi sec que celui de Matignon, qui annonçait quelques heures avant la convocation de la désormais ex-ministre de l'Ecologie.

    Objet de la remontée de bretelles à venir: le mécontentement public de Delphine Batho à l'encontre du projet de budget 2014.

    Avant la convocation de la ministre, à Matignon, on affirmait qu'en prenant tout en compte, "les moyens consacrés à l'action écologique sont en augmentation". Mme Batho "a réagi à l'effet d'affichage", ajoutait-on, tout en assurant que "la transition énergétique rest(ait) une priorité".

    "L'écologie, ça ne se résume pas au ministère de l'Écologie. On ne peut pas tout ramener au budget. Chacun a des efforts à faire. Elle aussi", avait commenté un membre du gouvernement dans la journée.

    L'ex-ministre de l'Ecologie avait pourtant de quoi être mécontente. Son ministère est la première cible des coupes budgétaires envisagées pour réaliser 14 milliards d'économies en 2014. Selon les premières projections, son enveloppe baisserait de 7% et ses effectifs seraient diminués de 522 postes. Une saignée qui ne devrait être compensée que partiellement par la fiscalité écologique et les investissements d'avenir, en plus de la taxe poids lourds.

    Promesses de Hollande

    "C'est un mauvais budget", a-t-elle lâché sur RTL, quelques heures avant le début du débat d'orientation budgétaire à l'Assemblée nationale. "Il y a un affichage qui n'est pas bon". L'écologie est-elle "bien une priorité"? "Est-ce qu'on a la capacité de passer du discours aux actes ?", se demande-t-elle alors qu'en septembre dernier, lors de la conférence environnementale, François Hollande avait lui-même promis de faire de la France "la nation de l'excellence environnementale", et lancé le débat national en cours sur la transition énergétique qui doit rendre la France moins dépendante des énergies fossiles et du nucléaire.

    "Perte de confiance"

    Lâchant ses coups, la ministre a fait le portrait d'une France qui "doute", où "il y a une déception à l'égard du gouvernement, il y a un doute sur notre volonté de changement". La "question de l'écologie, de la transformation de notre modèle de développement économique est cruciale", a-t-elle affirmé. "Dans le moment actuel, quand tout va mal, les Français ont besoin d'espoir, de perspectives d'avenir et donc, c'est un chantier très important dans ce quinquennat", a-t-elle martelé.


    Delphine Batho : "Le budget 2014 est mauvais" par rtl-fr

     

    Tout en reconnaissant que "la situation budgétaire est extrêmement difficile", la ministre a dit souhaiter que "dans les jours qui viennent, nous puissions faire la démonstration que la volonté de faire de la France la nation de l'excellence environnementale, la transition énergétique, ne sont pas des variables d'ajustement".

    Echo aux critiques des Verts

    Delphine Batho fait écho aux critiques émanant d'Europe écologie Les Verts de ce week-end. Le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, a qualifié de "signal désastreux vis-à-vis de la politique environnementale" le recul des crédits budgétaires pour l'écologie, dans une interview publiée dans le Journal du Dimanche. "Nous sommes extrêmement loin de l'affichage de la campagne présidentielle du Président qui voulait faire de la France le pays de l'excellence environnementale. Cela confirme, s'il en était encore besoin, que des questions comme le dérèglement climatique, la biodiversité ou la politique de l'eau sont très secondaires pour ce gouvernement", déclarait-t-il. Avant de rappeler les "trois lignes rouges" fixées par le parti écologiste pour rester au gouvernement: "les gaz de schiste, la transition énergétique avec en particulier la fermeture de Fessenheim et la fiscalité écologique dès 2014".

    Fiscalité écologique

    La ministre est soutenue dans ses critiques par les ONG comme France nature environnement (FNE). "Le président de la République et le Premier ministre ne considèrent pas que la transition écologique soit un moyen de sortir de la crise. Ils ne veulent pas faire ce pari, et on a besoin que la ministre augmente la pression pour obtenir des arbitrages plus favorables", a expliqué à l'AFP Benoît Hartmann, porte-parole de l'association.

    Le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin, s'est aussi félicité du fait que la ministre "aille au combat". "Dans tous les gouvernements", pour faire entendre la voix de l'écologie, "il faut sortir du bois", a-t-il estimé. Et selon lui, "le vrai combat des jours à venir, c'est la fiscalité écologique". Un comité pour la fiscalité écologique mis en place par le gouvernement a proposé de réduire l'avantage fiscal du diesel par rapport à l'essence ou encore de ressusciter la "taxe carbone".

    S.G.

    Delphine Batho convoquée par Ayrault

    le 02/07/2013 à 16:18 | AFP Vu 180 fois
     

    La ministre de l’Écologie, Delphine Batho, qui a jugé « mauvais » le budget préparé par le gouvernement pour 2014, « a été convoquée » mardi « par le Premier ministre à Matignon », ont annoncé les services de Jean-Marc Ayrault sur le compte Twitter du chef du gouvernement.

    « La ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a été convoquée par le Premier ministre à l’Hôtel de Matignon », ont-ils écrit sur Twitter, sans donner de précisions sur la date et l’heure de cette rencontre.

    Peu avant le tweet de Matignon, la ministre, qui participait à un débat à l’Assemblée nationale sur la transposition de directives européennes dans le domaine du développement durable, avait demandé une suspension de séance, pour ensuite revenir, à la reprise des travaux, au banc du gouvernement.

    C’est la première fois sous le quinquennat Hollande que Matignon annonce publiquement la « convocation » d’un ministre dont les propos sont critiques vis-à-vis du gouvernement.

    Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, qui, à plusieurs reprises, a marqué sa différence avec le chef du gouvernement, n’a jamais été « recadré » publiquement.

    M. Ayrault avait même confirmé dans le JDD, par un simple « oui », des propos rapportés dans un livre, que M. Montebourg lui avait adressés. « Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes », avait dit le ministre du Redressement productif.

    Delphine Batho virée

     
    La ministre avait critiqué le budget 2014.

    La ministre avait critiqué le budget 2014.

    François Hollande a mis fin ce mardi soir aux fonctions de Delphine Batho comme ministre de l’Ecologie. Elle est remplacée par Philippe Martin qui a été nommé ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Philippe Martin était jusqu’à présent député PS du Gers et membre de la commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire à l’Assemblée.

    Delphine Batho avait estimé mardi sur RTL que le budget 2014, qui fait du ministère de l’Ecologie l’un des plus sévèrement touchés par les économies prévues avec une baisse de 7% des crédits, était «mauvais», alors qu’au moment où il y a une «déception à l’égard du gouvernement» la question de l’écologie est «cruciale».

    http://www.lejsl.com


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  • Le prix mondial de l'alimentation décerné à Monsanto ne cacherait-il pas une opération de propagande

     
    Plus vaste destinée à séduire les pays du Sud, à commencer par l'Afrique à l'heure où le président Obama visite le continent ?
     
     
     
    « Lorsqu'on parle d'agriculture, le Prix mondial de l'alimentation est l'équivalent des oscars », c'est par ces mots que le New York Times annonçait les lauréats 2013 récompensant trois pionniers des biotechnologies. En tête, Robert T. Fraley, vice-président de Monsanto, Mary-Dell Chilton fondatrice du centre de recherche de biotechnologie de Syngenta en 1984 et Marc Van Montagu, chercheur belge, fondateur de Plant Genetic Systems Inc en 1982 et actuel président du lobby de la Fédération européenne des biotechnologies (Europa BIO).

    Depuis 1987, ce prix récompense les scientifiques qui contribuent à « améliorer la qualité, la quantité et la disponibilité » de nourriture dans le monde et s'inscrit dans l'héritage de son fondateur, Norman E. Borlaug, père de la « Révolution verte » et prix Nobel de la paix en 1970 pour ses recherches agronomiques. Voici pour la version officielle.
     


    Depuis l'annonce des lauréats le 20 juin, ce prix fait couler beaucoup d'encre. Remis par le Secrétaire d'Etat John Kerry pour lui donner un ultime lustre officiel, ce prix n'a pourtant rien de la respectabilité d'un Nobel avec lequel il essaye vainement de se confondre. Ce prix américain est en réalité lié à la fondation du même nom implantée dans l'Etat agricole et conservateur de l'Iowa, et qui compte parmi ses conseillers d'honneurs les anciens présidents Georges Bush père et Jimmy Carter ou encore A.S. Clausi, vice-président de General Foods Corp (Kraft), leader mondial de l'industrie alimentaire.

    Plus édifiant encore est la liste des « sponsors » de cette fondation privée, où se côtoient les fondations Rockfeller et celle de Bill & Melinda Gates deux ardents promoteurs de la « Révolution verte », le géant du matériel agricole John Deere mais aussi Archer Daniels Midland Company et Cargill, les deux leaders mondiaux du commerce de céréales et d'OGM. Pour couronner le tout, dans le top des donateurs se trouvent ni plus ni moins que les deux lauréats de 2013, Syngenta et Monsanto, qui donnait 5 millions de dollars à la fondationen 2008.

    Face à l'annonce du prix de l'alimentation 2013, plus de 80 personnalités engagées, anciens récipiendaires du Right Livelihood Award (« Prix Nobel alternatif ») et World Future Council, une fondation caritative internationale, ont fait part de leur « choc », qualifiant la décision de véritable « outrage ». Pour ces leaders altermondialistes, « le choix du World food prize 2013 est un affront fait au consensus international grandissant sur les pratiques agricoles saines et écologiques dont la science à prouver la réelle contribution à l'amélioration de la nutrition et de la soutenabilité de l'agriculture. »


    IMPOSER UNE RÉVOLUTION VERTE EN AFRIQUE

    Les masques tombés, cette promotion des biotechnologies apparaît dès lors comme une vaste opération de propagande pour imposer dans le monde des OGM pourtant incapable de tenir leurs promesses agronomiques aux Etats-Unis où la technologie s’essouffle. Cependant, ce prix provocateur n'a sans doute pas pour cible les populations hostiles de l'Europe, mais bien plus les populations et décideurs du Sud, en particulier de l'Afrique qui est devenue une priorité dans la politique d’expansion du modèle agricole américain.

    Dès septembre 2006, les fondations Rockefeller et Bill & Melinda Gates levaient quelques 150 millions de dollars pour la création de l'Association pour une Révolution Verte en Afrique (Agra) afin de promouvoir l'utilisation d'intrants chimiques, de semences brevetées et d'OGM sur le continent noir. Depuis, les Gates ont investi plus de 400 millions de dollars dans cet organisme de promotion des « agro-dealers » en Afrique (voir l'infographie), mais c'est désormais le gouvernement américain qui prend le relais.


    En mai 2012, lors du sommet du G8 à Camp David aux Etats-Unis, le président Obama annonçait le lancement de la New Alliance for Food Security and Nutrition (Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition) financée par une levée de fonds publics-privés à destination du secteur agricole africain, dans le cadre du programme global Feed the future. Un an plus tard, ce sont 3,75 milliards de dollars de promesses d'investissement qui ont été faites à plusieurs gouvernements africains contre l'engagement de « réformes politiques favorisant un environnement propice aux investissements ».


    Lors de sa visite au Sénégal ce 28 juin 2013, le président Obama annonçait aux côtés des dirigeants de l'AGRA, le lancement d'un programme commun avec USAID intitulé Scaling Seeds and Technologies Partnership (partenariat pour l'accroissement des semences et des technologies) portant sur la distribution de semences « améliorées » et l'accès aux intrants chimiques. Dans ce cadre, l'USAID fait un don de 47 millions de dollars pour les trois ans à venir, tandis que son partenaire, l'AGRA, metra à disposition des paysans de quatre pays africains quelques 50 000 tonnes de semences pour favoriser la création de nouvelles structures de diffusion de ces « technologies capables de changer la donne » selon le communiqué de l'USAID.


    Pour les Amis de la Terre international, si l' « on pourrait se réjouir à l'écoute de cette annonce », ce n'est pas la cas car « cette nouvelle alliance ouvre aux multinationales un accès sans précédent aux ressources africaines. Pour obtenir les aides financières, les gouvernements africains doivent engager des changements radicaux pour libéraliser leurs politiques agricoles, semencières et foncières » comme le rapportait le Guardian. L'opération de séduction pourrait donc rapidement tourner à la razzia sur les richesses africaines et la philanthropie affichée du Président Obama pour « son continent » pourrait elle se transformer en une nouvelle mascarade dont l'Histoire porte les secrets.
     
    Benjamin Sourice

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  • Réforme ferroviaire : les raisons d’une grève

    Une réforme ferroviaire de très grande ampleur est en préparation. Après les assises du ferroviaire au 2ème semestre 2012, le rapport Bianco paru en avril 2013 a fait un certain nombre de recommandations, pour une loi qui serait votée au 2ème semestre 2013 et une mise en œuvre effective au 1er janvier 2015.

    Opposés aux principes énoncés par le rapport Bianco comme avant lui par les assises du ferroviaires, les cheminots ont répondu nombreux à l’appel à la grève unitaire de l’ensemble des syndicats de la SNCF ( 9% de grévistes selon la CGT, 33% selon la direction de la SNCF).

    Retour sur les raisons d’un conflit social qui ne fait que commencer :

    Les ratés de la réforme de 1997.

    SNCFRFFF.jpgDepuis la réforme de 1997, les voies ferrées et la dette attenante (coût de la création des LGVs principalement) sont la propriété de RFF.

    Mais les personnels concernés n’ont pas été transférés et sont toujours à la SNCF, au sein de la Branche Infrastructure (maintenance du réseau) et de la Direction de la Circulation Ferroviaire (exploitation du réseau).

    RFF délègue à la SNCF, moyennant une convention révisée chaque année, la maintenance du réseau à la SNCF.

    Les nombreux ratés de cette situation, où deux établissements publics ont pour client / fournisseur quasi exclusif un autre établissement public, et où chacun est prié par le même actionnaire de faire des bénéfices - sur le dos de l’autre par conséquent - ont été pointés tant par les syndicats que par l’Etat ou que par les directions des deux établissements ; notamment à l’occasion des assises du ferroviaire. Le rapport Bianco confirme cette analyse.

    La dette a été sortie des comptes de la SNCF, ce qui lui a redonné une réelle marge de manœuvre financière (prêt de 400 millions d’euros de bénéfice en 2012) et de nouvelles capacités d’investissement. A l’inverse, RFF croule sous les dettes, qui s’accroissent de prêt de 2 milliards d’euros par an ; principalement en raison du service de la dette existante et des besoins de nouveaux investissements dû à la création de nouvelles lignes LGVs.

    Le système tel qu’il est n’est effectivement reconnu viable par personne, ni l’état, ni la direction, ni les syndicats.

    La restructuration prévue par le rapport Bianco.

    La réforme prévoit de regrouper RFF et les branches de la SNCF qui ont la gestion délégué par RFF de l’infrastructure : la Direction de la Circulation Ferroviaire (exploitation du réseau) et l’Infrastructure (maintenance du réseau) au sein d’un nouvel établissement public appelé pour l’heure GIU pour Gestionnaire de l’Infrastructure Unifié.

    Le rapprochement de RFF, la DCF et l’Infra est une bonne chose, souhaité par tous. Mais pour les cheminots, pas au prix d’un éloignement de la Branche Infra et de la DCF du reste de la SNCF.

    Le rapport Bianco prévoit en effet la création d’un EPIC « Transporteur » au côté de l’EPIC « GIU » qui reprendrait les autres branches de la SNCF (Proximité, Voyageurs, Géodis-Fret et Gare &Connexion). Au dessus des deux EPIC « filles », il prévoit un EPIC mère qui assurerait la cohésion stratégique, financière et sociale de l’ensemble.

     

    Si le projet n’est aujourd’hui pas défini dans les détails, il suscite plusieurs inquiétudes et interrogation, voire refus catégorique de la part des cheminots et leurs syndicats :

    Il faut noter tout d’abord que le nom « SNCF » n’apparaît nulle part dans le projet. La SNCF actuelle serait-elle le « Transporteur » ou l’ « EPIC mère » ? La question n’est certes que symbolique, mais compte tout de même.

    La sortie de l’Infra et de la DCF de la SNCF est vécue comme une étape supplémentaire et majeure du morcellement déjà en court au sein de la SNCF. Aujourd’hui, les différentes activités Voyageurs ( TGVs et Intercités), Proximités ( TER et Transilien), Géodis (Fret) sont de plus en plus séparées. Un guichetier Voyageur ne peut plus vendre de billets TER, et on peut simultanément manquer de conducteurs RER et avoir un surplus de conducteurs Teoz. Des trains ne partiront pas, tandis que des conducteurs resteront au foyer… Sortir officiellement deux branches de la SNCF est une étape de plus dans cette direction que les cheminots dénoncent depuis longtemps. A titre d’exemple, dans de petites gares de province, on peut être à la fois guichetier – chef de gare – aiguilleur. Que deviendront-ils si leurs missions appartiennent à deux établissements différents ?

    Le devenir des filiales de la SNCF n’est pas évoqué dans la réforme. Il ne s’agit pas d’une question anecdotique. La SNCF possède 657 filiales. Parmi elle, Geodis est une des principales entreprises de logistique en Europe et notamment de transport fret par camion ; Keolis est une des principales entreprises privées de transport voyageur opérant car, bus, métro et tramway. Cela concerne plus de 100 000 salariés du secteur privé, au-delà des seuls cheminots.

    La question de la dette n’est pas résolue. Si le rapport Bianco espère des économies dues aux synergies nouvelles du regroupement RFF, DCF, Infra, elles ne suffiront pas à combler les 30 milliards d’euros de dettes de RFF, qui resteront vraisemblablement au nouveau GIU.

    Mais surtout, alors que l’ouverture à la concurrence du trafic voyageur doit être total à l’horizon de 2019, la réforme sépare d’un côté ce qui ne peut pas être soumis à la concurrence (l’infrastructure) de ce qui sera totalement soumis à la conséquence (le Transporteur), faisant perdre à l’opérateur historique SNCF toute son expertise et ses compétences particulières d’entreprise intégrant simultanément l’infrastructure et le matériel roulant. La concurrence ne pouvait rêver plus beau cadeau !

    La remise en cause des accords d’entreprise

    Le rapport Bianco préconise la création d’un cadre social harmonisé à toute la branche ferroviaire (SNCF, Entreprise Ferroviaire privées). Les cheminots garderaient le statut SNCF, mais l’accord concernant le temps de travail, travail de nuit, astreinte etc… serait remis en cause.

    Un décret-socle serait proposé par l’état, puis serait négocié entre les partenaires sociaux une convention collective nationale applicable à toutes les entreprises ferroviaires (fret, voyageurs, infrastructures) puis des accords d’entreprise.

    On imagine aisément que pour les directions tant de la SNCF que des entreprises privés, cette harmonisation sociale se fasse par le bas, et que si les cheminots risquent d’y perdre beaucoup, les salariés du privés n’y gagneront vraisemblablement pas grand-chose …

    Les propositions de la CGT Cheminots.

    La CGT Cheminot a développé un contre projet appelé « la voie du service public ».

    • Transformation de la dette de RFF en dette publique. Cette dette est issue de la création des LGV, un investissement national qu’il appartient à l’état de financer.
    • Intégration de RFF au sein de la SNCF, avec une séparation comptable des activités pour respecter les normes européennes. C’est peu ou prou le modèle allemand où le gestionnaire du réseau DB Netz est une filiale de la Deutch Bahn. La commission européenne a perdu le procès intenté à l’Allemagne contre ce modèle.
    • L’accord d’entreprise SNCF (le RH 77 en jargon interne) comme socle commun de l’accord de branche des travailleurs du ferroviaire.
    • La création d’établissement multi-activités à l’inverse des séparations actuelles pour mutualiser au maximum les moyens et les savoir faire de la SNCF.

    Article initialement paru sur le blog de Pingouin094

    http://www.agoravox.fr


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